Allo Police - 1967 - Saison 1 - Episode 06

  • il y a 5 mois
DB - 17-04-2024

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00:07:18 Bonsoir, Allemande.
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00:07:38 Tu es seul?
00:07:40 Oui, je dois garder la boutique jusqu'à la fermeture.
00:07:43 Tu m'attends? Après on rentre ensemble à Montreuil.
00:07:46 Ça me fait plaisir de te voir.
00:07:48 Un mois depuis les vacances.
00:07:50 Alors c'est bien de travailler dans les hôtels?
00:07:52 Oui, on voit des trucs marrants.
00:07:54 Qu'est-ce que tu fais toute la journée?
00:07:56 Je voulais le port, j'appelle les taxis, je promène le chien des clients.
00:07:58 Et les autres groupes, ils sont sympas?
00:08:00 Je vais te montrer comment on prend le judo.
00:08:01 Non.
00:08:03 Apprends-moi quelques prix pour épater mon frangin.
00:08:05 Tu veux?
00:08:07 Tiens, la baissée du judo, le saut au garis.
00:08:09 Quoi?
00:08:11 Le grand pochage extérieur, tu vas puiser tout de suite.
00:08:13 Comment par les bras? Vas-y.
00:08:15 Viens à côté.
00:08:18 Je vais te montrer comment me faire tomber.
00:08:22 Je suis bien la jambe droite, tiens-moi la veste,
00:08:24 et donne-moi un grand coup de pied en cheville, n'aie pas peur.
00:08:26 Vachement facile.
00:08:29 Tu ne peux pas faire plus que ça. Tu verras quand je pars à la prise.
00:08:30 Allez, recommence.
00:08:32 Madame.
00:08:40 J'offre les volets, Madame.
00:08:43 Quand vous êtes parti, à ce soir, mon mari vous a dit quelque chose?
00:08:45 Non. D'ailleurs, il est parti avant moi.
00:08:47 Avant vous?
00:08:49 Il est allé chez Luther.
00:08:51 Il m'a demandé de fermer un magasin au cas où il ne serait pas rentré.
00:08:53 Il n'est toujours pas là.
00:08:55 J'ai attendu jusqu'à 4 heures ce matin à cause de lui, je n'ai pas dormi.
00:08:58 Ah, celui-là.
00:08:59 Mais ne restez pas là comme un empoté à l'ouvrir la boutique.
00:09:01 Chant, mon docteur.
00:09:04 Moi, j'étais désemparée. Je ne savais plus quoi faire.
00:09:07 Téléphoner aux hôpitaux, oui, bien sûr, mais auquel?
00:09:10 Alors, j'ai décidé de venir vous trouver.
00:09:12 Bon, alors résumons-nous, Madame Depin.
00:09:14 Vous n'avez plus vu votre mari depuis hier soir environ 6 heures.
00:09:18 Oui, c'est ça. Pauvre chou.
00:09:21 Était-il heureux?
00:09:26 Oh, il serait à moins. Enfin, nous avions des petites brouilles comme tous les ménages.
00:09:31 Quel genre d'existence menait-il?
00:09:33 Très calme. Enfin, un homme doux, simple, facile à vivre.
00:09:39 Il sortait beaucoup sans vous?
00:09:41 Oh, ça jamais. D'ailleurs, je suis très jalouse. Je ne l'aurais pas autorisé.
00:09:45 Bon, il travaillait toute la journée et le soir?
00:09:49 Il lisait. Il faisait des réussites.
00:09:54 Excusez-moi de vous poser cette question. Est-ce que vous lui connaissez des relations?
00:09:58 Enfin, vous voyez ce que je veux dire.
00:10:00 Avec d'autres femmes? Pauvre chou, il aurait trop peur des complications.
00:10:04 Ces jours-ci, est-ce qu'il a dépensé plus que d'habitude?
00:10:06 Enfin, a-t-il prélevé de l'argent à la banque?
00:10:08 Il ne possède pas un compte à son nom. C'est moi qui gère toujours nos finances.
00:10:13 Ah, pourquoi?
00:10:15 C'est un poète. Un panier percé si on le laissait faire.
00:10:19 Votre magasin marche bien?
00:10:23 Tout juste.
00:10:24 Mon mari manque vraiment d'ambition.
00:10:27 M. Depin était-il en bonne santé?
00:10:30 Oui. Enfin, depuis quelque temps, il s'imaginait cardiaque. Il suivait un régime.
00:10:35 C'est la première fois qu'il quitte le domicile conjugal?
00:10:40 Non. Il y a un an, il a déjà fait une fugue. Je l'ai retrouvé.
00:10:47 Mais, deux jours plus tard, il réintégrait. Ravie, notre maison.
00:10:53 J'ai fermé les yeux.
00:10:54 Où est-il parti?
00:10:56 Chez un ami.
00:10:58 Il vous en avait donné les raisons?
00:11:00 Il prétendait qu'il ne voulait plus me voir. C'est un être extrêmement lunatique.
00:11:06 Est-ce que vous lui connaissez des ennemis?
00:11:09 Lui? Aucun, pauvre chou. Il ne voulait rien au monde. Il n'aurait voulu se brouiller avec qui que ce soit.
00:11:15 Ces derniers temps, vous n'avez pas remarqué un changement dans son attitude?
00:11:18 Aucun.
00:11:21 Aucun?
00:11:22 A priori, il n'avait pas de raison de se donner la mort.
00:11:25 Absolument pas. Il ne manquait de rien. Un travail paisible, une femme qui le choyait. Vraiment pas.
00:11:36 Vous pensez qu'il avait de l'argent sur lui?
00:11:38 Non. Alors il m'en carotait.
00:11:41 Vous ne voyez pas quelqu'un, un ami, chez qui il aurait pu se rendre?
00:11:45 Ses amis, des Galapias. D'ailleurs, depuis longtemps, je l'avais mis en demeure de choisir. Ou eux, ou moi.
00:11:50 Ainsi, vous n'avez pas vu M. Depin hier soir?
00:11:52 Non.
00:11:54 Pourtant, en quittant son domicile, il a dit qu'il venait chez vous.
00:11:56 Sa dernière vie, il remonte au moins à deux semaines.
00:12:00 Vous le connaissiez bien?
00:12:02 J'avais avec lui des rapports professionnels. Je lui donnais des réparations à faire.
00:12:05 Et sa femme?
00:12:07 Il était marié. Ça, je l'ignorais. Il ne m'a jamais parlé de sa vie privée.
00:12:12 Le magasin appartenait à Mme Depin. À l'époque, elle avait deux employés sous ses ordres.
00:12:15 Et puis, elle s'est mariée. Et puis, son mari a travaillé dans la boutique.
00:12:18 Il y a bien 20 ans de ça.
00:12:20 Ils s'entendaient avec sa femme?
00:12:22 Absolument pas. Elle voulait toujours avoir le dernier mot. Et elle l'avait.
00:12:24 Est-ce que c'était un homme à quitter sa femme comme ça, sur un coup de tête?
00:12:27 Oh non. Il l'aurait déjà fait depuis longtemps.
00:12:29 Ah.
00:12:31 Comment vous apprenez-t-il le métier?
00:12:33 C'est moi, monsieur.
00:12:35 Vous recevez des visites?
00:12:37 À part la clientèle, personne. Enfin, pas quand j'étais là.
00:12:39 Est-ce qu'il s'absentait?
00:12:41 Deux fois par semaine. L'après-midi. Pour aller voir des fournisseurs.
00:12:43 Ces jours-ci, il vous a paru soucié?
00:12:46 Depuis un mois, il n'était plus le même. Il parait de moins en moins. Même avec moi.
00:12:51 Et avec sa femme?
00:12:56 Oh ben, ça.
00:12:58 C'est-à-dire?
00:13:00 Je peux?
00:13:02 Évidemment. Vous êtes là pour ça.
00:13:04 Et bien, elle? C'est une drôle de vache.
00:13:06 Ils se disputaient souvent?
00:13:08 Ils faisaient que ça.
00:13:10 Et vous?
00:13:11 Surtout. Depuis deux jours.
00:13:13 D'ailleurs, quand elle lui posait une question, il ne répondait plus.
00:13:16 Depuis deux jours?
00:13:18 Il ne parait que à faire deux?
00:13:20 Il en avait marre.
00:13:22 Hier soir, je l'ai trouvé bizarre.
00:13:25 Il m'a donné des conseils sur mon avenir.
00:13:27 Il m'a dit que je ferais mieux d'aller dans une école.
00:13:30 Il m'aimait bien.
00:13:32 Si demain vous appreniez qu'il s'est donné la mort, ça vous étonnerait?
00:13:36 Oh non, alors.
00:13:39 Il n'y a rien d'autre à faire.
00:13:40 Ah, Amalie.
00:13:53 Comment ça va? Bien dormi?
00:13:55 Oui, je dors toujours bien.
00:13:57 Si le patron vous entendez, lui qui dort toujours si mal.
00:13:59 Mais d'abord, pour bien dormir, il faut bien manger.
00:14:01 Il faut se caler l'estomac avec un bon petit repas, un bon petit vin.
00:14:04 Le sommeil est garanti.
00:14:07 C'est drôle. Moi, pendant des années, la nourriture, ça ne m'intéressait pas.
00:14:09 Je faisais du sport.
00:14:11 Oh là là, c'est mauvais ça.
00:14:13 Marquez, il y a pire.
00:14:15 Ceux qui boivent de l'eau minérale.
00:14:17 La cousine de ma femme, elle en buvait tout le temps.
00:14:19 Ils l'ont enterré la semaine passée.
00:14:21 Il y avait peut-être une autre raison.
00:14:23 Où pensez-vous? La vie, ça l'ennuyait.
00:14:25 Vous lui auriez mis des petites griffes sous le nez.
00:14:27 Vous savez, avec des tartines à s'enlécher les doigts.
00:14:29 Elle n'aurait pas voulu. Dans ces conditions-là, à quoi bon vivre?
00:14:31 Oui, bon, alors passons aux choses sérieuses.
00:14:34 Vous dites "passons aux choses sérieuses".
00:14:35 Comme si la cuisine n'était pas une chose sérieuse.
00:14:37 Ce pauvre monsieur Depin, qui a disparu, qui s'est peut-être suicidé.
00:14:41 Mais si la bonne chère l'avait tiré un peu plus, il n'en serait pas là, va.
00:14:44 Et sa femme, il suffit de la regarder pour savoir qu'elle ignore toute la différence
00:14:48 entre un rouger bordelaise et un rouger à la grecque.
00:14:51 Un rouger à la grecque? Oui, bon, vous m'expliquerez ça un autre jour.
00:14:54 Alors, quoi de neuf dans l'affaire Depin?
00:14:56 On ne le retrouve toujours pas.
00:14:58 Ça fait deux jours.
00:15:01 Rien dans les hôpitaux, les commissariats, la province, rien.
00:15:04 Ce type était nord-asténique, il a dû se tuer.
00:15:06 J'ai retrouvé hier soir l'adresse d'un de ses amis, un certain l'a battu.
00:15:09 J'ai laissé une convocation pour ce matin.
00:15:11 Très bien, on va voir.
00:15:13 On va voir.
00:15:14 C'est bon, on y va.
00:15:16 C'est bon, on y va.
00:15:17 C'est bon, on y va.
00:15:19 C'est bon, on y va.
00:15:20 C'est bon, on y va.
00:15:21 C'est bon, on y va.
00:15:23 C'est bon, on y va.
00:15:51 Bonjour monsieur.
00:15:52 Bonjour monsieur.
00:15:54 Asseyez-vous.
00:15:55 Ça, voilà.
00:15:59 Couscous, sois sage.
00:16:01 Je le quitte jamais, il est toujours avec moi.
00:16:04 Dites-moi, j'ai reçu une convocation.
00:16:06 Oui.
00:16:08 Vous connaissez bien monsieur Depin, l'horloger?
00:16:10 Parfait, parfaitement.
00:16:12 C'est un ami.
00:16:13 Quand l'avez-vous vu pour la dernière fois?
00:16:15 La semaine dernière, mais vous savez, on ne se rencontre pas beaucoup.
00:16:19 À cause de sa femme.
00:16:20 Pourquoi à cause de sa femme?
00:16:22 Elle me déteste.
00:16:24 Il paraît qu'elle a très mauvais caractère.
00:16:26 Oh là là, vous savez, quand je la vois, je ne regrette pas de me rester célibataire.
00:16:30 Et bien votre ami Raphaël a disparu depuis trois jours.
00:16:33 Disparu?
00:16:35 Oui, il a quitté son domicile lundi soir et depuis...
00:16:37 Ah ben tant mieux, tant mieux.
00:16:38 Je lui dis toujours, plaque ta femme.
00:16:40 Il hésitait.
00:16:41 Ainsi, vous ne pensez pas qu'il ait pu se donner la mort?
00:16:44 Oh non.
00:16:47 Certains de ses familliers, en particulier des voisins, sont moins sûrs que vous.
00:16:50 Ces temps-ci, ils le trouvaient très abattu.
00:16:52 Moi, je crois qu'il est parti pour le Canada.
00:16:55 Pourquoi pour le Canada?
00:16:57 Il m'en parlait souvent.
00:16:59 Où est-ce qu'il aurait pris l'argent du voyage?
00:17:01 Il l'a peut-être économisé.
00:17:04 Avec Raphaël, tout est possible.
00:17:06 Il est tellement secret.
00:17:08 Même à moi, son meilleur ami, il ne me dit pas tout.
00:17:11 Je le connais depuis 39 ans, on était sur l'Igne Maginot ensemble.
00:17:16 Il parle peu, il écoute les autres.
00:17:19 À Paris, vous vous rencontriez où ça?
00:17:22 À la pêche.
00:17:24 On allait à la pêche ensemble.
00:17:26 Avec Couscous.
00:17:28 Ainsi, ça ne vous surprend pas que votre ami ait disparu du domicile conjugal?
00:17:32 Oh non.
00:17:34 Non mais pour moi, il a dû adresser une lettre à sa femme pour lui annoncer sa décision.
00:17:38 Dans ce cas, pourquoi n'aurait-il pas annoncé carrément son intention de partir?
00:17:43 Parce que ça aurait fait une discussion plus, et Raphaël ne voulait plus discuter.
00:17:46 L'année dernière, une fois, il a quitté sa femme en ayant le malheur de lui dire où il allait.
00:17:52 C'était chez moi.
00:17:54 Oh là là.
00:17:56 Elle a rappliqué aussitôt la grande scène.
00:17:59 Les menaces à vous laisser tuer.
00:18:01 Mettre le feu à mon appartement.
00:18:03 Alors ce pauvre Raphaël, il est retourné chez lui, parce qu'il était encore là, il était le plus tranquille.
00:18:10 Autrement dit, Mme Depin est une femme qui abreuve son mari d'insultes et qui en même temps ne peut pas se passer de lui.
00:18:14 Exactement.
00:18:16 Elle n'a pas toujours été comme ça, j'espère.
00:18:19 Non mais ça s'arrange pas.
00:18:21 Marie, sa première femme, c'était une père là-côté.
00:18:26 Il avait déjà été marié?
00:18:28 Oui. En 1940, elle est morte pendant la débarque.
00:18:31 Mais à ce moment-là, Raphaël et moi, on était déjà prisonniers en Allemagne.
00:18:35 Et... Oh! Couscous!
00:18:38 Où il est? Il est parti. Couscous! Viens, Couscous!
00:18:40 Oh, celui-là, il vous connaît pas, alors il veut faire l'intéressant.
00:18:44 Couscous! Viens, mon mignon!
00:18:46 Couscous!
00:18:48 Couscous!
00:18:50 C'était coincé sous le lit de ma péniche.
00:18:59 Le billet de fil.
00:19:07 Beaucoup de fractures.
00:19:08 Un doigt de 20.
00:19:12 Un doigt de 7/8. Deux pins, ça me dit quelque chose.
00:19:15 C'est un doigt de 7/8.
00:19:17 C'est un doigt de 7/8.
00:19:19 C'est un doigt de 7/8.
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00:20:45 C'est un doigt de 7/8.
00:20:47 C'est un doigt de 7/8.
00:20:49 C'est un doigt de 7/8.
00:20:51 C'est un doigt de 7/8.
00:20:53 C'est un doigt de 7/8.
00:20:55 Avant de prendre position sur une question qui vous préoccupe et qui moi m'indiffère totalement, je tiens à m'assurer que ma déposition restera anonyme.
00:21:07 C'est-à-dire ?
00:21:09 Que personne ne saura que je suis venu ici.
00:21:11 Non, écoute, professeur, mes amis se m'occupent...
00:21:13 D'abord, je n'ai pas d'amis ! Je n'agis jamais en fonction des autres.
00:21:15 Bon, bon, ça va, ne te fâche pas.
00:21:18 Non, mais comprenez-moi bien, je refuse de témoigner si cette demande n'est pas prise en considération.
00:21:25 Bon, je vous garantis l'anonymat.
00:21:27 En outre, je ne signerai aucune déclaration.
00:21:31 Votre témoignage restera purement verbal. Vous êtes satisfait ?
00:21:34 Je pense, oui.
00:21:36 Ne voyez-là aucune atteinte à votre profession que, contrairement à beaucoup de gens, je ne considère pas comme plus méprisable qu'une autre.
00:21:44 Nous sommes d'accord, professeur.
00:21:47 Cigarette.
00:21:48 Ah, tu es mauvaise conseillère.
00:21:50 Pourquoi vouloir rattraper le cheval quand il ne vous reste plus que l'étrier ?
00:21:54 Non, j'ai déjà le sentiment d'avoir gâché ma journée en venant ici, alors ne remettez pas par votre impatience.
00:22:01 Cigarette ?
00:22:03 Non, merci. Mauvais pour la santé, poison.
00:22:06 Bon.
00:22:09 Alors, qu'est-ce que je veux dire ?
00:22:11 Raconte ce que tu as vu la nuit en question.
00:22:15 Je m'apprêtais à dormir. Il devait être deux heures du matin.
00:22:20 Oui, j'ai horreur de me coucher tôt.
00:22:23 Continuez, je vous en prie.
00:22:30 Donc, à ce moment-là, j'aperçus Tituban marchant sur le quai. Un homme. Il avait bu.
00:22:44 Il tarébucha sur un pavé et tomba. Il saigna abondamment du nez.
00:22:50 Comme il ne me semblait posséder aucune notion médicale propre à enrayer cette bénigne hémorragie, j'entrepris de le soigner.
00:23:00 Nos bavardards. C'était un homme courtois, fort civil. Il me parla de son métier d'horloge et de son épouse qu'il appelait le dragon.
00:23:13 Tout ça concorde. D'ailleurs, le professeur a également reconnu deux pins sur les photos.
00:23:16 Je peux même dire qu'il portait ce veston qui a été retiré du fleuve et que vous m'avez montré.
00:23:21 Donc, vous l'avez soigné ?
00:23:23 Oui, on a bavardé. Conversation banale en soi, de pure politesse. Et puis, il m'a quitté.
00:23:31 Vous paraissiez-il homme à vouloir se tuer ?
00:23:34 Monsieur le commissaire, sur les quais, il m'a été donné de voir plusieurs de ces désespérés qui préfèrent abréger le cours de leur existence plutôt que de profiter encore des choix qu'elles nous procurent.
00:23:46 Et bien, entre nous, la tête que font ces gens-là quelques minutes avant de mourir ne diffère nullement de celle que nous rencontrons tous les jours dans la rue.
00:23:56 Bon, mais après son départ, vous n'avez pas entendu un bruit suspect, un corps qui tombe à l'eau, par exemple ?
00:24:01 Je vous jure, je mets des boules dans les oreilles. Depuis qu'il y a des autoroutes sur les berges, on n'est plus chez soi.
00:24:05 Bien, 2 heures du matin, sur les quais, un veston repêché. Cette fois, je crains que Depin ait voulu en finir avec la vie.
00:24:14 Pourtant, patron, quand on se jette à l'eau pour mourir, on n'a pas de raison de louter son veston.
00:24:19 En tout cas, on va prévenir sa femme.
00:24:21 D'abord, mon mari n'était pas en bas de la fenêtre 2 heures du matin sur les quais de la Seine.
00:24:24 Pourtant, madame, il faut se rendre à l'évidence.
00:24:27 Je ne croirais mon mari mort que lorsque je l'aurai vu de mes propres yeux.
00:24:29 Ou alors, on l'a tué.
00:24:31 Ben oui, c'est un crime !
00:24:33 Pourquoi l'aurait-on assassiné ?
00:24:34 Oh, ce que je sais, moi, c'est de notre métier.
00:24:36 Les crimes, il y en a tous les jours à Paris, plus inexplicables les uns que les autres.
00:24:40 Et les journaux, ils vont en parler.
00:24:43 Quel scandale !
00:24:45 Surtout pour ma famille, déjà, qui n'aimait pas mon mari.
00:24:48 10 minutes de retard.
00:24:51 Il y avait du monde à la cantine. J'ai entendu.
00:24:54 Oui, t'as raison. Vous pouvez vous les garder.
00:24:56 Ah, ben...
00:24:57 Dimanche après-midi, madame, quel a été votre emploi du temps ?
00:24:59 Dimanche dernier, ben, j'ai passé l'après-midi chez mon frère.
00:25:04 Avec votre mari ?
00:25:05 Ben non.
00:25:07 Raphaël était resté ici à travailler.
00:25:09 Vous en êtes sûre ?
00:25:10 Ça.
00:25:12 On a trouvé dans les poches de son veston deux places pour le cinéma Empire dimanche après-midi.
00:25:16 Les billets avaient été contrôlés.
00:25:17 Mais c'est impossible, mon mari n'allait jamais au cinéma.
00:25:20 Peut-être pas avec vous ?
00:25:25 Posez-vous un signe.
00:25:26 Possédez-vous une preuve que votre mari est resté dimanche après-midi chez lui ?
00:25:30 Non. Aucune.
00:25:35 C'est pas vrai.
00:25:41 C'est pas vrai.
00:25:44 Je m'excuse de vous recevoir au lit, mais hier c'était l'anniversaire de ma soeur, alors j'ai une crise de foi.
00:25:51 Asseyez-vous.
00:25:53 Dimanche dernier, vous avez vu sortir M. Depin ?
00:25:55 Dimanche, la veille de sa disparition ?
00:25:58 Voyons...
00:26:00 Ah oui !
00:26:01 Oui, j'étais là.
00:26:02 Il faisait beau, il y avait du soleil.
00:26:04 Et justement, dans ce cas-là, je me mets dehors pour brumir.
00:26:08 Et j'ai vu sortir Mme Depin, et puis cinq minutes après, M. Depin.
00:26:13 Quelle heure était-il ?
00:26:14 Oh, environ deux heures.
00:26:16 Et il est rentré ?
00:26:17 Ah, ça j'ignore. Vers trois heures le soleil s'est caché, alors je suis rentrée dans la loge.
00:26:22 Vous ne voulez pas boire quelque chose ?
00:26:24 J'adore avoir de la visite.
00:26:27 J'aime beaucoup bavarder.
00:26:29 D'ailleurs, vous savez, vous avez bien fait de venir, parce que j'ai peut-être appris quelque chose qui peut vous intéresser.
00:26:34 Hier, je parlais avec Mme Costevel, la locataire du premier gauche.
00:26:39 Une femme charmante, distinguée et tout.
00:26:41 Elle prend souvent le pied avec moi.
00:26:43 Et nous parlions de ce pauvre M. Depin.
00:26:45 Et voilà ta brume pour point, elle me dit.
00:26:48 Savez-vous que je l'ai rencontrée une fois ou deux dans une brasserie, en compagnie d'une toute jeune femme ?
00:26:54 Elle vous a donné des détails sur cette jeune femme ?
00:26:57 Mme Costevel est une personne discrète.
00:27:00 On l'interrogera.
00:27:01 Ah, malheureusement, elle ne rentre ce soir qu'après dîner.
00:27:04 Bon, je donnerai ça pour qu'elle se présente au commissariat demain matin.
00:27:08 Elle sera ravie de vous rendre visite, elle ne sait pas quoi faire de ses journées.
00:27:13 Si on vous annonçait que M. Depin menait une double vie, ça vous étonnerait ?
00:27:17 Ah, à vrai dire, oui.
00:27:19 Mais enfin, pour lui, ça me ferait plaisir.
00:27:22 On n'a pas tellement l'occasion de s'amuser.
00:27:24 Ah, un petit verre de vodka pour me remettre les idées en place.
00:27:29 Alors, François Moine est le mystère de l'horloger ?
00:27:35 Eh bien, le mystère s'épaissit.
00:27:37 Il est mort ou pas ?
00:27:38 Il y a des chances.
00:27:39 Sa veuve, enfin, sa femme prétend même qu'on l'a tué.
00:27:41 Ah, ben, il m'a raconté qu'il menait une double vie ?
00:27:44 En principe, oui, mais nous n'avons pas encore entendu la voisine qu'il a rencontrée en compagnie d'une jeune femme.
00:27:48 Bon, ben, tenez-moi au courant, hein.
00:27:50 Bien.
00:27:51 Moi, je vais retrouver mon affaire d'héritage.
00:27:53 Une famille bien unie, les bijoux de la défunte disparaissent, bien sûr, personne ne les a vus.
00:27:58 Moi-même, je désespère de les récupérer.
00:28:00 Ne découragez pas, patron, il y a des jours comme ça où on ne trouve rien.
00:28:03 C'est une habitude à prendre.
00:28:04 Bonjour, patron.
00:28:07 J'ai vérifié.
00:28:09 Le horloger n'avait pas de compte en banque, Mme Depin a dit juste.
00:28:12 Mais comment est-ce qu'il a pu mener une double vie dans ces conditions-là ?
00:28:15 Ben, peut-être aimait-il une femme riche, hein ?
00:28:17 Moi, je ne vois pas d'autre solution.
00:28:20 [Bip bip]
00:28:48 Voici l'objet de ma visite.
00:28:49 J'ai reçu une lettre de Depin.
00:28:52 Et cette lettre est datée du jour de sa disparition.
00:28:56 Comment sait-il que vous la receviez seulement maintenant ?
00:28:58 Eh ben, comme vous voyez, elle est adressée à l'atelier d'horloger où je travaille.
00:29:01 Malheureusement, cette semaine, j'étais en congé de maladie.
00:29:05 Vous étiez malade ?
00:29:07 Ah, non. Non, non.
00:29:08 Mais depuis mon service militaire, je me débrouille très bien pour faire semblant.
00:29:11 Ben, si on se sédait pas un peu pour les vacances, eh ben, personne ne le ferait pour vous, hein.
00:29:17 Ah, vous, au moins, vous avez le mérite de la franchise.
00:29:19 Lisez.
00:29:21 Oui.
00:29:32 Autrement dit, il serait parti pour le Canada.
00:29:34 Eh, ça correspondait avec ses intentions.
00:29:36 Oui, c'est bien son écriture.
00:29:38 Ça en dirait.
00:29:40 Je le ferai examiner par le labo.
00:29:42 Mais, à votre avis, pourquoi vous êtes-il écrit au lieu de vous rendre visite ?
00:29:46 Eh, parce que je lui aurais déconseillé de partir.
00:29:48 C'est pas parce qu'on veut fuir sa femme qu'on est forcé de franchir le cirque.
00:29:52 Oui.
00:29:54 En tout cas, c'est très aimable à vous de nous avoir apporté cette lettre.
00:29:56 Malheureusement, ça n'infirme pas l'idée que M. De Pins se serait jeté dans un sein au cours de la nuit de lundi à mardi.
00:30:01 Enfin, moi, j'ai cru bon de...
00:30:03 Ah, non, mais vous avez très bien fait, au contraire.
00:30:05 Bon, eh ben, couscous, on s'en va, hein.
00:30:08 Voilà.
00:30:10 Oui, messieurs.
00:30:12 Et merci de votre visite.
00:30:13 Merci.
00:30:14 Mais ça prouve, en tout cas, que l'horloger n'a pas voulu se tuer,
00:30:23 puisque quelques heures plus tôt, il voulait s'embarquer pour le Canada.
00:30:25 À moins qu'il ait changé d'avis entre-temps.
00:30:27 Allô, oui ? Oui, c'est moi.
00:30:32 Ah, bonjour, Renard.
00:30:34 Non.
00:30:36 Ah, bien, bien. Je te remercie.
00:30:41 Vous savez ce qu'on vient de sortir de la scène ?
00:30:43 Le cadavre de M. De Pins ?
00:30:44 Non, son pantalon.
00:30:45 Et avec les bretelles, encore.
00:30:47 Un homme qui se tue...
00:30:48 Il n'a aucune raison d'ôter auparavant son pantalon, je sais.
00:30:50 Par contre, si on a voulu le tuer...
00:30:52 Pourquoi les assassins auraient-ils déshabillé l'horloger ?
00:30:54 Eh oui, pourquoi ?
00:30:55 Eh oui, pourquoi ?
00:30:56 Si jamais ils nous suivent, il se remue au le devoir.
00:31:06 Ah, oui.
00:31:07 Bonjour, Madame.
00:31:23 Bonjour, Monsieur.
00:31:24 Ah, bonjour, Madame Costebel.
00:31:25 Bonjour, Monsieur.
00:31:26 Je vous en prie.
00:31:27 Merci.
00:31:28 Je suis très heureuse de vous connaître, M. le Commissaire.
00:31:30 Très heureuse.
00:31:31 Madame Costebel, vous êtes la voisine de M. De Pins, l'horloger ?
00:31:33 Oui, oui, en effet.
00:31:35 Une histoire incroyable.
00:31:36 Un si brave homme.
00:31:37 Votre concierge nous a confié que...
00:31:38 Oui, je sais.
00:31:39 Elle m'a tout raconté.
00:31:40 Eh bien, c'est vrai.
00:31:41 J'ai vu M. De Pins à deux reprises en compagnie d'une femme.
00:31:43 Toujours la même ?
00:31:44 Ah, oui, toujours la même.
00:31:45 Et il y a combien de temps ?
00:31:46 Euh...
00:31:48 La première fois, il y a trois mois.
00:31:50 Et la seconde, la semaine dernière.
00:31:52 Dans une brasserie, je crois.
00:31:56 Oui, dans une brasserie.
00:31:57 Près de la place...
00:31:58 Au coin d'une avenue.
00:32:01 Mais vous voyez bien ce que je veux dire.
00:32:04 C'était épouvantable, j'ai aucune mémoire.
00:32:07 Vous êtes sûre qu'il s'agissait bien de M. De Pins ?
00:32:09 Ah oui, tout à fait sûre.
00:32:10 D'ailleurs, la première fois, il m'a aperçue.
00:32:13 Et le lendemain, quand je l'ai croisée dans la rue, il m'a dit...
00:32:15 "Surtout, ne dites pas un mot à ma femme de notre rencontre d'hier."
00:32:18 Décrivez-moi cette personne qui se trouvait avec lui.
00:32:20 Ah, ça alors !
00:32:21 Quel âge ?
00:32:23 22 ans, peut-être.
00:32:25 Blonde, brune ?
00:32:27 Blonde. Blonde naturelle.
00:32:29 Jolie ?
00:32:31 Oui.
00:32:33 Ils étaient au comptoir ou assis à une table ?
00:32:35 Assis à une table.
00:32:36 La dernière fois, il faisait des comptes, un crayon à la main.
00:32:39 C'était peut-être une cliente ?
00:32:41 Commissaire, je ne voudrais pas vous contredire,
00:32:44 mais les clientes, en principe, on ne les embrasse pas sur les joues avant de les quitter.
00:32:48 Mme De Pins, vous la connaissez bien ?
00:32:50 Bonjour, bonsoir, c'est tout.
00:32:53 Elle déteste les autres femmes. Elle fait le vide autour de son mari.
00:32:56 A votre avis, avait-elle des raisons d'être jalouse ?
00:32:59 À mon avis, oui.
00:33:01 Je vais vous dire une chose qui va peut-être vous étonner.
00:33:04 M. De Pins, c'est un séducteur patenté.
00:33:06 Un séducteur ?
00:33:08 Je connais bien ce genre d'homme.
00:33:10 Discret, fantoufla, et puis dès que la femme a le dos tourné...
00:33:13 Rien ne prouve que l'heure logée...
00:33:16 Ah, mais si !
00:33:17 L'année dernière, pendant les vacances, sa femme était partie dans la lezère.
00:33:20 Et bien, pendant deux semaines, M. De Pins n'a pas couché une seule nuit chez lui.
00:33:23 Comment le savez-vous ?
00:33:25 Thomas Saldobain n'a pas cherché sa chambre à moins de 5 mètres.
00:33:28 Et vous n'avez aucune indication qui nous permettrait de savoir où il s'en rendait ?
00:33:32 Ah, ça, vous m'en demandez trop.
00:33:34 J'ai bien essayé de savoir, moi aussi.
00:33:36 J'ai demandé à droite à gauche.
00:33:38 Je suis plutôt curieuse de nature.
00:33:40 Bon, alors, cette brasserie, où est-elle ?
00:33:42 Ah, voilà.
00:33:44 Mme Costebel, essayez de vous souvenir.
00:33:47 On y vend de merveilleux gâteaux au chocolat.
00:33:57 Oui, ce monsieur-là, je le connais bien.
00:33:59 Il venait souvent, ici ?
00:34:01 L'après-midi, de temps en temps.
00:34:03 Seul ?
00:34:05 Non. Il arrivait le premier, puis Mlle Françoise venait le rejoindre.
00:34:08 Mlle Françoise ? Qui est-ce ?
00:34:10 La jeune femme avec qui il avait rendez-vous.
00:34:13 Comment connaissez-vous son prénom ?
00:34:15 Quand il lui parle, il l'appelle comme ça.
00:34:17 Alors, j'en ai déduit.
00:34:19 Depuis combien de temps fréquente-t-il votre établissement ?
00:34:22 C'était avant qu'on change les glaces et les peintures derrière le bar.
00:34:26 Oh, deux ans.
00:34:27 Ce client est déjà venu seul ?
00:34:29 Non, jamais.
00:34:30 Bon, alors, décrivez-nous Mlle Françoise.
00:34:33 Pour moi, c'était une belle amazone.
00:34:37 Mais encore ?
00:34:39 C'était...
00:34:41 Alors, les cheveux, quelle couleur ?
00:34:46 Je regarde jamais les cheveux des femmes.
00:34:48 Pourquoi ?
00:34:49 Elles changent souvent de couleur, alors quand on veut les reconnaître, ça sert à rien.
00:34:52 Mais qu'est-ce que vous regardez, alors ?
00:34:55 Les yeux.
00:34:56 Alors, de quelle couleur sont les yeux de Mlle Françoise ?
00:34:58 Un peu vert.
00:35:01 Oui.
00:35:03 Comment s'habille-t-elle ?
00:35:05 Comme toutes les jeunes femmes d'aujourd'hui.
00:35:08 C'est-à-dire ?
00:35:09 Elle est juste pour-dessus des genoux, quoi.
00:35:11 Combien de temps restait-il ici ?
00:35:15 Jamais plus d'une heure.
00:35:17 A votre avis, c'est une idylle ?
00:35:23 Le patron dit que oui, et Emilie dit que non.
00:35:26 Qui est-ce, Emilie ?
00:35:27 Madame Delavabo.
00:35:29 Sur quoi se basait-elle pour avancer ça ?
00:35:31 Sur rien.
00:35:33 Est-ce que ce monsieur avait, avec Mlle Françoise, des moments de fondresse ?
00:35:38 Je vous dirais pas.
00:35:41 Non, dans un café, vous savez.
00:35:45 Non, ils étaient discrets.
00:35:50 Bon, ben, je vois plus grand-chose à vous dire.
00:35:53 Je suis persuadé que vous avez encore des tas de choses à me dire.
00:35:56 Emilie pourrait mieux vous renseigner que moi.
00:36:00 Elle leur donnait des cigarettes ?
00:36:02 Oui, oui, oui.
00:36:04 Mlle Françoise fumait des Anglais.
00:36:07 Vous voyez que vous savez des tas de choses.
00:36:09 Allez, cherchez bien.
00:36:11 Il leur arrivait pas de téléphoner, à l'un ou à l'autre ?
00:36:13 Lui ? Non, jamais.
00:36:15 Et elle ?
00:36:16 Elle ? Oui, oui.
00:36:17 Oui, elle disait, "J'appelle à Mme."
00:36:19 Armande, oui.
00:36:20 Et puis, elle descendait téléphoner.
00:36:23 Voilà, Armande !
00:36:25 Qui était Armande ?
00:36:26 Ça, je sais pas.
00:36:29 Bon, ah ben, disoyez gentil, allez chercher, Emilie.
00:36:31 Vous êtes un très bon observateur.
00:36:35 Allez, continuez de vous souvenir.
00:36:37 Une fois, il est entré,
00:36:43 puis il a pas consommé.
00:36:45 Non, il m'a confié un paquet, on me dit,
00:36:48 "Mlle Françoise viendra le chercher."
00:36:51 Et alors, elle est venue ?
00:36:53 Ah oui, le lendemain, oui.
00:36:55 Oui, elle a ouvert le paquet devant moi.
00:36:57 C'était un sac à main.
00:36:59 Et puis, elle m'a dit, "Il est beau, hein ?"
00:37:02 C'est tout ?
00:37:04 Ah non, oh non.
00:37:07 Elle m'a beaucoup parlé, ce jour-là.
00:37:09 J'ai tout oublié.
00:37:14 Bon.
00:37:17 Avez-vous remarqué si elle venait à pied, en taxi, en voiture ?
00:37:21 Non, en étabus.
00:37:23 Comment le savez-vous ?
00:37:25 Ah ben, elle laissait toujours des tickets périmés sur la table d'étabus.
00:37:29 Très bien.
00:37:30 Allez, cherchez, cherchez.
00:37:31 Oui, je cherche.
00:37:32 Une fois, ma montre ne marchait plus.
00:37:37 J'étais embêté parce qu'elle avait appartenu à mon pauvre père.
00:37:40 Alors, j'en ai parlé à ce monsieur,
00:37:42 et il m'a dit très gentiment,
00:37:44 "Eh bien, confiez-le à moi, je vous la réparerai."
00:37:47 Et la semaine suivante, il me l'a rendu,
00:37:49 et puis, il n'a pas voulu que je paie.
00:37:51 Et alors ?
00:37:52 Eh ben, ça prouve qu'il est horloger.
00:37:54 Madame, assieds-vous.
00:37:59 Je peux ?
00:38:02 Je vous en prie.
00:38:03 Quand Mlle François se téléphonait, elle vous demandait les jetons ?
00:38:07 Oui.
00:38:08 Je composais le numéro pour elle.
00:38:10 Ah. Vous notez les numéros sur un registre ?
00:38:13 Non. C'est trop fatigant.
00:38:15 Alors, elle disait, "Je vais appeler Armand."
00:38:20 Oui, je l'ai entendu dire, "Allô, Armand."
00:38:22 Et puis ?
00:38:23 Puis, elle fermait la porte.
00:38:25 Avec vous, elle était bavarde ?
00:38:27 Oui, mais moi, je n'aime pas parler aux clients.
00:38:29 Pourquoi ?
00:38:30 Ça m'ennuie.
00:38:31 Elle vous donnait des pourboires ?
00:38:33 Oui, elle n'était pas regardante.
00:38:35 Alors, vous ne vous souvenez vraiment pas du numéro de cette Mlle Armand ?
00:38:38 Oh, si ! Mlle François ne me demandait pratiquement que celui-là.
00:38:41 Pourquoi ne le disiez-vous pas ?
00:38:42 Vous ne m'avez pas posé la question.
00:38:43 Alors, quel est ce numéro ?
00:38:44 Montmartre... quelque chose.
00:38:46 Montmartre combien ? Cherchez !
00:38:48 Oh, moi ! Les chiffres, j'en vois tellement !
00:38:51 Montmartre 10. Je ne sais pas.
00:38:54 Ah, Leblanc. Tu vas nous donner un coup de main, hein ?
00:38:59 Merci.
00:39:00 On cherche une fille qui s'appelle Armand et dont le numéro de téléphone est Montmartre 10 quelque chose.
00:39:05 Sans adresse personnelle ou sans bureau ?
00:39:07 Bon, alors, sans, on n'en sait pas plus que toi.
00:39:08 Cette Armand connaît très bien Françoise, la bonne amie de l'horloger.
00:39:11 Bon, alors, on se partage le boulot tous les trois, hein ?
00:39:14 Allons-y !
00:39:16 Arrêtez !
00:39:18 Arrêtez !
00:39:19 Arrêtez !
00:39:23 Arrêtez !
00:39:44 Arrêtez !
00:39:46 Arrêtez !
00:39:47 Arrêtez !
00:40:04 Arrêtez !
00:40:05 Mlle Armand ?
00:40:22 Oui, c'est moi.
00:40:23 Entrez, mon vieux. Ne restez pas dans les courants d'air, j'ai un début de grippe.
00:40:26 Vous, alors, vous êtes matinal. Qu'est-ce que vous me voulez ?
00:40:31 Police. J'aimerais vous poser quelques questions.
00:40:34 Police, mon oeil. On me l'a déjà fait, le coup, mon gros.
00:40:40 Tenez, regardez.
00:40:41 Bah quoi ? Les fausses cartes, ça existe ?
00:40:44 Votre numéro de téléphone, c'est bien Montmartre 10 21 ?
00:40:48 Oui. Vous, mon grelotte.
00:40:51 Vous, alors, vous en avez de drôles d'idées. Vous vous faire passer pour un flic ?
00:40:56 Je vous dis que je suis de la police, vous voulez pas me croire ?
00:40:59 Oh, les trucs des bonshommes, je les connais tous.
00:41:02 Et vous, tout de même, vous chériez un peu.
00:41:05 Vous voulez une tasse de thé ?
00:41:08 Non, merci.
00:41:09 Heureusement, j'ai l'habitude.
00:41:12 Y'en a qui départ quand je vends les timides, qui racontent des salades.
00:41:15 Remarquez, ils viennent moins tôt.
00:41:18 Qui est-ce qui vous a donné mon adresse ?
00:41:20 La police, je vous dis.
00:41:22 Oh, ça suffit, c'est pas drôle.
00:41:27 Bon, parlons peu. Vous voulez que j'aille poser chez vous ?
00:41:30 Ah, je vous préviens, prendre franc de l'heure et payer d'avance.
00:41:33 Plus les frais de taxi.
00:41:35 Écoutez, mademoiselle, y'a sûrement méprise.
00:41:37 Je suis pas en pinte, je vous demande pas de poser.
00:41:39 Mais alors, qui êtes-vous ? Mais sortez d'ici !
00:41:43 Oh, moi, je suis horreur de ces manières-là.
00:41:45 Alors, vous entrez ici et vous vous faites passer pour n'importe quoi ?
00:41:48 Allez, habillez-vous, je vous emmène au commissariat.
00:41:50 Oh, pas question, moi je retourne à mon pieu.
00:41:52 Dis donc, vous voulez que je téléphone pendant les dérenforts ?
00:41:55 Alors, c'est vrai ? Vous êtes de la police ?
00:41:57 Quand même.
00:41:58 J'ai rien à me reprocher, moi, je suis mannequin.
00:42:00 J'ai jamais rien fait de mal.
00:42:01 D'accord. Vous déposeriez là pour 10 minutes à peine.
00:42:04 Non, je ne veux pas déposer. Vous m'avez réveillée ?
00:42:06 Oh, je vais avoir l'air à 13 ans dans mon quartier.
00:42:08 Ils m'ont touchée entre deux flics. Vous parlez d'une réclame ?
00:42:11 Mademoiselle Armand.
00:42:12 Bonjour, monsieur.
00:42:13 Elle connaît Françoise ?
00:42:14 Oh, des Françoises ? J'en connais des pas.
00:42:17 Celles qui vous téléphonent souvent depuis deux ans, là, toujours l'après-midi.
00:42:19 Ah, ça m'étonnerait.
00:42:21 Je suis restée 14 mois au Japon pour travailler dans une boîte.
00:42:24 Je suis rentrée depuis trois semaines.
00:42:26 Bonjour, monsieur. Entrez.
00:42:27 Vous êtes bien Mademoiselle Armand ?
00:42:29 Oui, conseiller psychiste.
00:42:31 C'est-à-dire ?
00:42:32 D'après les sciences divinatoires, les paroles, la graphologie,
00:42:35 je vous conseille de vivre voix ou par correspondance, sentiments, affaires, réussites.
00:42:40 Je suis de la police.
00:42:41 Ah, ça n'empêche pas.
00:42:44 J'ai de très bons clients dans la police.
00:42:46 Je ne suis pas venu comme client, madame.
00:42:47 Ah, asseyez-vous quand même.
00:42:50 Merci.
00:42:51 Raphaël Depin. Ça vous dit quelque chose ?
00:42:56 Raphaël Depin.
00:42:58 Un grand blond, fonctionnaire ?
00:43:00 Horloger, petit, chauve, 50 ans.
00:43:02 Je ne vois pas.
00:43:03 Vous connaissez une certaine Françoise ?
00:43:05 Françoise Rousseau, parfaitement.
00:43:07 J'ignore son nom de famille.
00:43:08 C'est une de vos amies ?
00:43:09 Non, une de mes meilleures clientes depuis trois ans.
00:43:11 Comment est-elle rentrée en rapport avec vous ?
00:43:13 Elle se sentait seule, elle m'a écrit.
00:43:15 Vous avez son adresse ?
00:43:18 Je garantis à mes clientes l'anonymat.
00:43:20 Ça m'ennuie beaucoup.
00:43:22 D'autant plus que grâce à moi, Mlle Françoise va se marier.
00:43:24 Ma douzième union de l'année.
00:43:26 Assister à toutes ces cérémonies est pour moi une vraie joie.
00:43:29 Généralement, on me propose aussi d'être la marraine du premier né.
00:43:32 Mais enfin, je refuse, je n'en finirai plus.
00:43:34 Oui, bon, vous avez son adresse ?
00:43:37 Elle habite Cherbourg ?
00:43:39 Oui, son mariage aura lieu là-bas.
00:43:41 Ça me fera très plaisir de la connaître.
00:43:43 Mais comment ? Vous ne l'avez jamais rencontrée ?
00:43:45 Jamais, je travaille beaucoup par correspondance.
00:43:47 Mais, elle ne vous téléphone pas parfois l'après-midi ?
00:43:51 Non, d'ailleurs elle ne vient pas à Paris, elle reste à Cherbourg.
00:43:54 Elle est très intéressée par votre histoire.
00:43:56 Elle est très intéressée par votre histoire.
00:43:58 Elle est très intéressée par votre histoire.
00:44:00 Elle est très intéressée par votre histoire.
00:44:02 Elle est très intéressée par votre histoire.
00:44:04 D'ailleurs, elle ne vient pas à Paris, elle reste à Cherbourg.
00:44:06 Je regrette, madame. Il y a eu une erreur sur la personne.
00:44:11 Au revoir, madame.
00:44:13 Oh ! Vous irez loin, jeune homme.
00:44:16 Oui, bon, merci.
00:44:18 Si vous avez besoin de quelque chose, n'hésitez pas, je suis à votre disposition.
00:44:21 Et ici, on peut régler par mensualité.
00:44:23 Vous cherchez Mlle Armand ? Mais tout le monde la connaît.
00:44:26 Je ne me rappelle plus le nom de la rue où elle habite.
00:44:28 Celle-là, vous voyez juste en face.
00:44:30 Vous me parlez bien de Mlle Armand, je travaille à la laverie de Mlle Françoise.
00:44:33 Ah oui, bien sûr.
00:44:35 Alors, en face, et vous trouverez sur la droite.
00:44:37 Merci.
00:44:38 Monsieur ?
00:44:41 Mlle Armand ?
00:44:43 Oui ?
00:44:44 Je viens pour interroger Mlle Françoise.
00:44:48 Elle n'est pas là.
00:44:49 Quand rentre-t-elle ?
00:44:59 Je ne sais pas. Je ne suis même pas sûre qu'elle vienne aujourd'hui.
00:45:01 Elle ne vient pas tous les jours ?
00:45:02 Non, monsieur.
00:45:03 Bon, je vais quand même l'attendre. On ne sait jamais.
00:45:06 C'est inutile. Vous risquez d'attendre pour rien.
00:45:09 J'ai l'habitude.
00:45:10 Comme vous voudrez.
00:45:11 Quel est le nom exact de votre patronne ? Mlle Françoise comment ?
00:45:14 Je ne sais pas.
00:45:16 Vous ne connaissez pas le nom de votre patronne ?
00:45:18 Montmartre, c'est un peu un village. Chacun s'appelle par son prénom.
00:45:21 Ah oui.
00:45:22 Vous vous plaisez ici ?
00:45:24 Beaucoup.
00:45:25 Expliquez-moi une chose. Vous dites que vous travaillez pour Mlle Françoise depuis une semaine.
00:45:29 Oui.
00:45:30 Et si je vous le fous, on laisse la preuve que vous la connaissez depuis au moins deux ans.
00:45:33 Vous vous trompez.
00:45:34 C'est possible.
00:45:37 Bonjour Mme Robert. Je suis nerveuse. Votre linge n'est pas prêt.
00:45:41 Il n'est pas prêt ?
00:45:42 Non. Pouvez-vous revenir ?
00:45:43 Bon. Quand ça ?
00:45:45 Demain.
00:45:46 Demain.
00:45:47 Très bien. Merci.
00:45:49 Cette boutique ne conforte pas d'appartement, 1er étage ?
00:45:52 Non.
00:45:53 Une question mademoiselle. Pourquoi vous méfiez-vous de moi ?
00:45:56 Je ne me méfie pas.
00:45:57 Alors promettez-moi de me répondre franchement.
00:45:59 Je vous écoute.
00:46:00 Où habite Mlle Françoise ?
00:46:02 Je ne sais pas.
00:46:03 Vous voyez, vous ne voulez rien me dire.
00:46:04 Mais je ne sais pas.
00:46:05 Vous vous moquez de moi.
00:46:06 Mais pourquoi me moquerais-je ?
00:46:07 Ça je ne sais pas encore.
00:46:08 Réfléchissez mademoiselle. Il me suffit de donner quelques coups de téléphone et je connaîtrai le nom de la propriétaire de ce magasin.
00:46:13 Je n'en doute pas.
00:46:14 Je peux de la même manière me procurer l'adresse de son domicile.
00:46:17 Évidemment. C'est bien pour cela que si je la connaissais, vous pensez que je vous la donnerais ?
00:46:20 Bon. Tant pis. Je ne vais pas attendre.
00:46:23 Dites-lui de se présenter le plus tôt possible au commissariat.
00:46:28 Je vous en prie.
00:46:29 Qui est-ce ?
00:46:34 Je ne sais pas.
00:46:35 Vous ne l'avez jamais vu ?
00:46:36 Jamais.
00:46:37 Si Mlle Françoise ne vient pas au commissariat, elle aura de gros ennuis.
00:46:41 Prenez-la.
00:46:42 Je ne lui manquerai pas.
00:46:43 Au revoir mademoiselle.
00:46:44 A bientôt.
00:46:50 A bientôt monsieur.
00:46:52 A bientôt monsieur.
00:46:53 Armand !
00:47:16 C'est un policier ?
00:47:17 Je n'ai pas le temps de leur dire.
00:47:20 Il t'a interrogé sur moi.
00:47:21 Oui.
00:47:22 Tu ne lui as pas donné mon nom ni mon adresse.
00:47:23 Non, mais il s'est douté bien que je lui mentais.
00:47:25 Tu as bien fait.
00:47:26 Tiens.
00:47:27 Il m'a donné ça pour toi.
00:47:30 Ils t'attendent là-bas.
00:47:31 Je me demande comment ils ont eu l'adresse du magasin.
00:47:33 Il m'a aussi montré une photo de Raphaël.
00:47:35 Non.
00:47:36 Si, je lui ai dit que je ne le connaissais pas.
00:47:38 A ton avis ?
00:47:44 Moi je pense qu'il faut que tu ailles à Boulogne.
00:47:46 Je crois aussi.
00:47:47 S'il revient, je lui dirai que je ne t'ai pas vue.
00:47:48 C'est ça.
00:47:50 Tiens.
00:47:51 Ne t'en fais pas, il te prendra encore pour une cliente.
00:47:53 Que vais-je faire de ce paquet ?
00:47:54 C'est celui de la coiffeuse déposée en passant.
00:47:56 D'accord, ne m'attends pas, il ferme le magasin.
00:47:58 Ciao Françoise.
00:47:59 Ciao.
00:48:00 Et bien la voilà, Mlle Françoise.
00:48:09 C'est elle ça ?
00:48:10 Bien sûr.
00:48:11 Cours lui après.
00:48:12 Ne le faites pas, je la rattraperai.
00:48:13 Je la rattraperai.
00:48:15 C'est elle.
00:48:17 C'est elle.
00:48:19 C'est elle.
00:48:21 C'est elle.
00:48:23 C'est elle.
00:48:25 C'est elle.
00:48:27 C'est elle.
00:48:29 C'est elle.
00:48:31 C'est elle.
00:48:33 C'est elle.
00:48:35 C'est elle.
00:48:37 C'est elle.
00:48:39 C'est elle.
00:48:41 C'est elle.
00:48:43 C'est elle.
00:48:45 C'est elle.
00:48:47 C'est elle.
00:48:49 C'est elle.
00:48:51 C'est elle.
00:48:53 C'est elle.
00:48:54 C'est elle.
00:48:56 C'est elle.
00:48:58 C'est elle.
00:49:00 C'est elle.
00:49:02 C'est elle.
00:49:04 C'est elle.
00:49:06 C'est elle.
00:49:08 C'est elle.
00:49:10 C'est elle.
00:49:12 C'est elle.
00:49:14 C'est elle.
00:49:16 C'est elle.
00:49:18 C'est elle.
00:49:21 ...
00:49:42 -Patron. -J'ai du nouveau.
00:49:44 ...
00:49:45 Et j'ai suivi la bonne amie de l'horloger.
00:49:47 Devinez quelle elle allait retrouver ?
00:49:50 -Monsieur l'abattu. Vous savez, l'original qui promène son chat.
00:49:53 Le meilleur ami du disparu.
00:49:55 C'est une coincidence. -Où l'a-t-elle rejoint ?
00:49:58 -Sur une péniche au bord de la Seine.
00:50:00 Elle est descendue à l'intérieur. J'ai attendu une demi-heure.
00:50:04 Je me suis renseigné, mais personne ne sait qui appartient.
00:50:07 -On le saura. Cette péniche s'appelle comment ?
00:50:10 -L'abbé Gabriel.
00:50:11 -Un arrêt ?
00:50:13 -Pont de Saint-Clou.
00:50:14 -Allô, Renard ?
00:50:19 Renseigne à l'appareil. Bonjour.
00:50:21 Tu as la position des péniches ?
00:50:23 Renseigne-toi.
00:50:25 La belle Gabrielle au pont de Saint-Clou. J'attends.
00:50:28 M. l'abattu, qui soi-disant est venu témoigner spontanément,
00:50:32 le coup de la lettre, nous cache quelque chose.
00:50:35 -Quand j'ai repéré la Française en question,
00:50:37 elle sortait de la teinturie.
00:50:39 Donc son employé Armand lui a remis la convocation.
00:50:42 Pourquoi elle est-elle allée retrouver M. l'abattu ?
00:50:46 -Ca aussi, nous saurons bientôt.
00:50:48 -Allô, oui ?
00:50:49 Ah bon. Merci, hein. A bientôt.
00:50:53 La péniche appartient depuis 6 mois à l'abattu lui-même.
00:50:57 -Il a pourtant un autre domicile à Paris.
00:51:00 Celui où j'ai laissé la convocation.
00:51:02 -Curieux personnage.
00:51:04 C'est pas avec son salaire d'ouvrier horloger
00:51:06 qu'il a pu s'acheter une péniche.
00:51:08 -Où allez-vous, madame ?
00:51:10 Madame, c'est interdit ! Cette personne est en...
00:51:13 -Vous êtes interdite. Merci.
00:51:15 -J'ai une grande nouvelle. Mon mari n'est pas mort.
00:51:18 -Mais comment ? -Ce que je sais,
00:51:20 c'est que ce matin, j'ai fait mon ménage à fond.
00:51:22 Derrière la desserte, dans la salle à manger,
00:51:25 j'ai trouvé une lettre qu'il avait écrite le jour de sa disparition.
00:51:29 Elle avait dû glisser contre le mur.
00:51:31 "Glissé".
00:51:32 -Oui. Il vous annonce son départ définitif.
00:51:35 -Définitif, c'est lui qui le dit.
00:51:37 -Il ne donne aucune indication sur ses intentions.
00:51:40 Les termes restent vagues.
00:51:42 -Il ne voulait pas mourir.
00:51:43 -C'est possible, mais ça n'explique pas
00:51:45 pourquoi on a retrouvé ses vêtements.
00:51:48 -Ce n'est pas les siens.
00:51:49 -Allons, ne fais pas cette tête. -Je n'en peux plus.
00:51:52 -Il faut tenir le coup. Les flics ne trouveront rien.
00:51:55 Alors, ils finiront par se lasser.
00:51:58 -Mon magasin est surveillé. Je n'ose plus rentrer chez moi.
00:52:04 -C'est une excellente occasion pour narguer la police.
00:52:08 Tu verras, ma petite Françoise,
00:52:09 dans la vie, on n'a pas souvent cette chance-là.
00:52:12 -Adolphe, tu es un type formidable, mais je te crois un peu fou.
00:52:16 -Ils ne se rendront pas compte.
00:52:18 Les policiers finiront par dénicher ici.
00:52:20 -Je leur jurerai la comédie.
00:52:22 Raconter des bobards aux gens et s'apercevoir qu'ils les croient,
00:52:25 c'est très rajoissant.
00:52:27 Tu n'as pas l'habitude, mais ça viendra.
00:52:29 -Je leur dirai la vérité. -Tu n'as pas le droit.
00:52:32 -Si, Adolphe. -Quoi qu'il arrive, laisse-moi faire.
00:52:45 -Qui est-ce?
00:52:46 -Qui est-ce?
00:52:47 -Tiens. -Ah!
00:52:59 -Bonjour, monsieur le commissaire. -Bonjour, monsieur l'abattu.
00:53:03 -Bien entré. -Merci.
00:53:04 -Bonjour, monsieur. -Bonjour.
00:53:06 -Mademoiselle, nous avons quelques questions à vous poser.
00:53:11 -A moi?
00:53:12 -Mais asseyez-vous, monsieur le commissaire.
00:53:15 Comment vous appelez-vous?
00:53:16 -Françoise Fournier. -Vos papiers?
00:53:20 -Ce n'est pas sur moi. -Très bien.
00:53:22 Vous allez nous suivre au commissariat.
00:53:25 -Monsieur le commissaire, si vous avez besoin de renseignements,
00:53:28 je peux vous en fournir. J'ai reçu une lettre du Canada.
00:53:31 Il est arrivé. -Vous avez cette lettre?
00:53:34 -Non, je ne garde jamais rien. Je l'ai déchirée.
00:53:37 Quand j'en aurai une autre, je vous la garderai.
00:53:39 Vous n'avez pas l'air de me croire.
00:53:42 -Mesdames, messieurs, suivez-nous.
00:53:44 -Je vais vous dire la vérité.
00:53:46 Je suis la fille de monsieur Depin, l'horloger.
00:53:49 -Sa fille? -Oui, sa fille.
00:53:52 D'un premier mariage, juste avant la guerre.
00:53:54 Mon père n'a connu mon existence qu'il y a 3 ans.
00:53:57 -Comment ça? -Je suis née pendant l'Exode.
00:54:00 Ma mère est morte dans un bombardement.
00:54:02 Mon père, prisonnier en Allemagne, ignorait jusqu'à ma naissance.
00:54:05 -Qui vous a élevée? -L'assistance publique.
00:54:08 C'est elle qui a réussi à retrouver mon père.
00:54:11 -Il y a 3 ans? -Ca a changé la vie de mon ami Depin.
00:54:15 Enfin, il était heureux.
00:54:17 Il pensait qu'à fuir le domicile pour rejoindre sa fille.
00:54:21 -Pourquoi, lorsqu'il a appris l'existence de Mademoiselle,
00:54:25 n'a-t-il rien dit à sa seconde femme?
00:54:27 -Vous la connaissez pas. Ou mal.
00:54:30 D'abord, elle n'aurait jamais cru à la sincérité de son mari.
00:54:33 Elle l'aurait accusée de vouloir la déshériter ou autre chose.
00:54:37 Elle aurait mis une existence épouvantable à cette pauvre Françoise.
00:54:41 Depuis longtemps, mon ami Depin avait compris
00:54:44 l'inutilité de toute discussion avec sa femme.
00:54:47 Alors, il a choisi la tranquillité.
00:54:49 -Il vivait plus avec son épouse? -Non, à côté.
00:54:52 -Vous prétendez que Depin est vivant?
00:54:54 -Je ne le suis pas. Il est ravi de vivre.
00:54:57 -Qu'en savez-vous? -Je suis un être du Canada.
00:55:00 C'est moi qui lui ai conseillé de partir.
00:55:03 J'en dirai à sa femme où il allait.
00:55:05 Françoise et moi, on l'a accompagné à Orly.
00:55:07 -Quand ça? -Mardi de la semaine dernière.
00:55:11 -Où a-t-il trouvé l'argent du voyage?
00:55:13 -C'est moi qui lui ai donné.
00:55:15 -Je ne comprends pas.
00:55:17 Vous travaillez dans un atelier d'horlogerie
00:55:20 et vous avez deux logements à Paris, dont une péniche.
00:55:23 -Oui, je vois. C'est tout simple.
00:55:26 Il y a 4 ans, j'ai fait un petit tailletage.
00:55:30 Je continue à préférer rouler en vélo plutôt que de rouler en voiture.
00:55:34 -Pourquoi vous travaillez? -Pour le plaisir.
00:55:37 -Rien que pour le plaisir. J'adore l'horlogerie.
00:55:40 -Vous, alors.
00:55:42 -J'ai recommandé mon ami Raphaël au Canada, là-bas, à Québec.
00:55:47 Un de mes amis. Il est celui qui me prend les trouvées du travail.
00:55:51 -Je vérifierai les listes d'embarquement à Orly.
00:55:54 -Il a pris son billet sous un fenom à cause de sa femme.
00:55:57 -Pourquoi? Il ne lui disait pas qu'il s'expatriait.
00:56:01 -On ne sait jamais.
00:56:03 -M. Labattu, je vous prierai de rester à notre disposition.
00:56:06 Et vous aussi, mademoiselle. -Moi? Pourquoi?
00:56:09 -M. Raphaël Depin a disparu.
00:56:12 Je n'ai aucune preuve. Il est peut-être mort.
00:56:15 Je dois vous suspecter.
00:56:16 -C'est insensé! Depin est mon meilleur ami!
00:56:19 -Entre ce qu'on dit à la police et ce qu'on pense,
00:56:22 il y a souvent une marge.
00:56:24 -Ah!
00:56:26 Vous verrez qu'un jour, je vais raisonner.
00:56:29 -Adolphe, laisse tomber.
00:56:31 -Ah! Un M. Depin, peut-être?
00:56:34 -Eh oui!
00:56:35 Je mentirai si je disais le contraire.
00:56:40 -Ah ben, j'ai pas eu de veine, aujourd'hui.
00:56:45 -Bon, là! Pas le moindre petit poisson.
00:56:48 -Rien. Il y a des jours comme ça.
00:56:51 -Bonjour, ma petite fille.
00:56:53 Bonjour, Adolphe.
00:56:56 -M. !
00:56:58 -On peut vous offrir quelque chose à boire?
00:57:00 -Il y a une chose qui m'étonne.
00:57:02 Vous paraissez être de braves gens et vous nous jouez une comédie
00:57:06 qui nous a fait perdre beaucoup de temps.
00:57:09 -Je vais vous expliquer. -Vous avez voulu quitter votre femme.
00:57:13 Ça vous regarde, c'est votre droit.
00:57:15 Pourquoi avoir essayé de nous berner?
00:57:17 Pourquoi avoir inventé ce départ pour le Canada?
00:57:20 -C'est parce que nous avions peur. Vous préveniez le dragon.
00:57:24 -Pourquoi cette mise en scène sur les quais lundi dernier?
00:57:28 -Ah! Non, ça, c'est une coïncidence.
00:57:30 Je vous le dirai, mais ma femme m'obligeait
00:57:33 à porter les anciens costumes de son frère.
00:57:35 Par économie.
00:57:36 Alors, lundi soir, j'avais un peu bu
00:57:39 pour fêter ma liberté retrouvée.
00:57:41 Je voulais pas rentrer chez moi.
00:57:43 Je me suis promené sur les quais.
00:57:45 -Vous avez rencontré un clochard qu'on appelle le professeur.
00:57:49 -C'était au début de la nuit.
00:57:51 Après, j'ai sympathisé avec un étudiant américain.
00:57:54 Complètement fauché.
00:57:55 Il n'avait plus qu'une demi-bouteille de Calvary.
00:57:59 C'était un abu.
00:58:00 Dans mon euphorie, j'ai voulu me débarrasser à jamais
00:58:03 des vêtements du beau frère.
00:58:05 Alors, j'ai tout flanqué à l'eau.
00:58:08 Ca nous a bien amusés.
00:58:11 -Et vous êtes rentré ici habillé comment?
00:58:14 -Edgar m'avait prêté son inter.
00:58:16 -Edgar? -Oui, l'étudiant américain.
00:58:18 Ah, puis j'ai fait...
00:58:21 J'ai fait préparer un acte notarier.
00:58:24 Merci.
00:58:26 Je vous remettrai à ma femme.
00:58:28 Je lui abandonne tout en échange de ma tranquillité.
00:58:32 -Mais je prends tout sur moi. C'est moi le responsable.
00:58:36 S'il y a des poursuites judiciaires,
00:58:38 je vous demande de les engager contre moi.
00:58:40 -Oh...
00:58:41 Y en aura pas, allez.
00:58:43 On va pas vous compliquer la vie pour ça.
00:58:46 -Ha! Ha! Ha!
00:58:47 A la vôtre.
00:58:49 Je...
00:58:50 Je bois à ma femme.
00:58:53 Qu'elle ne me retrouve jamais.
00:58:56 -Madame, notre enquête est terminée.
00:58:58 C'est pourquoi je vous ai convoqué.
00:59:00 M. Dupin se porte très bien.
00:59:02 -C'est pas de bile.
00:59:04 Ca moquait tous les ennuis. Où est-il?
00:59:06 -Il n'y avait rien d'anormal dans la disparition de votre mari.
00:59:10 L'enquête est donc close.
00:59:12 Il m'a chargé de vous remettre ceci.
00:59:14 Vous êtes seul propriétaire du magasin.
00:59:16 -Ca ne change rien. Il n'avait pas à me quitter.
00:59:19 Où est-il?
00:59:21 -Je n'ai pas à vous le dire.
00:59:23 -Vous allez m'aider à le retrouver.
00:59:25 La loi ne vous autorise à exiger de connaître
00:59:28 le nouveau lieu de résidence de votre mari.
00:59:30 Vous pouvez introduire une demande en séparation.
00:59:33 -Séparation? Ca, jamais.
00:59:36 Il a voulu m'épouser.
00:59:38 Il me rend malheureuse. Je le retrouverai.
00:59:40 Monsieur, je ne vous salue pas.
00:59:43 ...
00:59:47 -Allez.
00:59:48 -Pauvre M. Dupin.
00:59:49 Il n'est peut-être pas au goût de ses peines.
00:59:52 -Oh, non.
00:59:53 ...
01:00:03 ...
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