Allo Police - 1967 - Saison 1 - Episode 09

  • il y a 5 mois
DB - 17-04-2024
Transcript
00:00 [Musique]
00:28 [Bruit de porte]
00:30 - Ah, entrez. - Bonjour.
00:37 - Bonjour, François.
00:39 - Alors, voilà Nathalie. - Ah, enchanté.
00:44 - François, il va falloir vous faire une raison, ma femme est absente.
00:47 - Ah. - Oui, hier soir on l'appelle de Bordeaux,
00:49 pour un remplacement, elle n'a pas résisté au désir d'aller chanter le P'tit Duc,
00:52 enfin, une fois de plus. - Eh bien, je me ferai une raison.
00:55 - Vous connaissez Edmé, ma cousine ? - Ah non.
00:57 - Non, eh bien, je lui ai demandé de... de venir préparer le thé.
01:01 Pardon. Euh... Edmé !
01:03 Vous verrez, c'est la gaieté en personne. Pardon.
01:06 Edmé, voici François, mon collaborateur et sa fiancée.
01:10 - 8 fois j'ai été fiancée, j'étais encore l'année dernière.
01:14 Je raconterai ça. Mais entrez, entrez, je vous en prie.
01:17 - Pardon.
01:18 [Cris de foule]
01:24 - Ils sont en train de... littéralement mitrailler !
01:27 Ils ont peur de faire la dérive !
01:29 Attention, les Français sont en train de...
01:31 Maintenant, ils y vont en force !
01:33 Ils sortent la balle par France !
01:35 C'est-à-dire que là, en France, nous sommes à 5 mètres de la ligne de but, écossaise.
01:39 En tout cas, ils sont mal placés, les Écossais, là.
01:42 Mal placés ! Et ça va être des sé... Oh !
01:45 Il y a les... Ah, très joli relais, ça ! France !
01:48 [Cris de foule]
01:50 - Ils y vont ! En tout cas, à nouveau, les Français, ils y vont !
01:54 La 12 ! Demain, à Viron !
01:56 Cachassin ! Qui voit les faces ? Piqué !
02:00 Et là, reprend la balle ! Et ça repart !
02:04 Cette vie est un peu artificielle, ces amis-là.
02:06 [Bruit de téléphone]
02:09 - Allô ?
02:10 - Bonjour, mon chéri.
02:12 - Bonjour, m'man.
02:13 - Ça va ? Tu t'ennuies pas ?
02:15 - Non, m'man.
02:16 - Ah ! Qu'est-ce que tu fais en ce moment ?
02:18 - Je travaille mon violon.
02:19 - Ah, très bien. Ça marche ?
02:21 - Coussou, coussou.
02:22 - Bon. Ah, une heure de violon, pas plus.
02:24 Ah, non, ça, ça te fatigue. Promis ?
02:27 - Promis, m'man.
02:28 - Bon. La fenêtre est ouverte ?
02:30 - Non.
02:31 - Ah, ben pourquoi tu l'ouvres pas ?
02:33 - Je sais pas.
02:34 - Ben, ouvre-la ! Alors, il fait beau.
02:36 - Bon, je vais l'ouvrir.
02:38 - Bon.
02:39 [Bruit de porte qui s'ouvre]
02:41 [Bruit de porte qui s'ouvre]
02:43 [Bruit de porte qui s'ouvre]
02:45 [Bruit de porte qui s'ouvre]
02:48 [Bruit de porte qui s'ouvre]
02:50 - Voilà, c'est fait.
02:52 - Parfait, Eric. T'es un gentil garçon, mon chéri.
02:55 Bon, alors, je rentre à 7 heures. Ne mets pas de désordre dans l'appartement, hein.
02:58 - J'ai touché à rien.
03:00 - Bon, t'en drattes, mon bichet.
03:02 - À l'heure.
03:03 - Au revoir, m'man.
03:04 [Bruit de porte qui s'ouvre]
03:06 [Bruit de porte qui s'ouvre]
03:08 [Bruit de porte qui s'ouvre]
03:10 [Bruit de porte qui s'ouvre]
03:12 [Bruit de porte qui s'ouvre]
03:14 [Bruit de porte qui s'ouvre]
03:16 [Bruit de porte qui s'ouvre]
03:18 [Bruit de porte qui s'ouvre]
03:20 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:22 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:24 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:26 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:28 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:30 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:32 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:34 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:36 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:38 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:40 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:42 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:44 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:46 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:48 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:50 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:52 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:54 [Bruit de moteur qui s'ouvre]
03:56 [Bruit de clavier qui s'ouvre]
03:58 [Bruit de clavier qui s'ouvre]
04:00 [Bruit de clavier qui s'ouvre]
04:02 - Nathalie a été élevée à la Martinique.
04:04 Son père y était percepteur.
04:06 - Non, la Martinique.
04:08 Ça doit être agréable de vivre là-bas.
04:10 - Oui.
04:12 Oui, à la télévision.
04:14 Je connaissais une chanson en tillez.
04:16 "Bats-moi un petit beau,
04:18 deux petits beaux, trois petits beaux."
04:20 J'ai oublié l'air.
04:22 Comment était-ce déjà?
04:24 - Vous savez, Nathalie aime surtout la musique classique.
04:26 Chopin, Wagner... - Ah, Wagner.
04:28 Encore un peu de charlotte aux fruits.
04:30 - Non?
04:32 - Si, si, vous ne mangez pas.
04:34 - Ha!
04:36 Parlez-nous de la Martinique.
04:38 - Oh, ben...
04:40 - Il doit y avoir des plages
04:42 où l'on peut se baigner toute l'année.
04:44 - Oui.
04:46 - Ce n'est pas dangereux.
04:48 Les vagues, les requins...
04:50 - Oh, oui.
04:52 - Il faut dire que Nathalie est si peu sportive,
04:54 elle ne sait pas nager.
04:56 - Eh bien, moi non plus.
04:58 On dit que c'est utile de savoir nager.
05:00 Oui, peut-être quand on se baigne, mais sinon...
05:02 - Et Paris, ça vous plaît?
05:04 - Oui.
05:06 Oui, beaucoup.
05:08 - Angers m'a dit que vous faisiez des études.
05:10 - Oui.
05:12 - Quel genre d'études?
05:14 - Nathalie suit des cours dans un institut de diététique.
05:16 - Ah, bon.
05:18 Et ça lui servira?
05:20 - Ah, ben oui. Dans deux ans.
05:22 Elle donnera des cours à son tour
05:24 pour expliquer aux gens ce qu'ils doivent manger,
05:26 enfin, en fonction de leur santé.
05:28 - Ah, bravo.
05:30 Et où donnerez-vous ces cours? En France?
05:32 - Ah, ben non, justement, Nathalie est me réenseignée
05:34 dans un pays sous-développé.
05:36 Moins qu'elle ne change d'avis d'ici là.
05:38 - Mme Sorbonnier!
05:44 - Oui, qu'est-ce qu'il y a?
05:46 - Un assassin dans la maison!
05:48 - Un assassin?
05:50 - Oui, il a tué Mme Norman.
05:52 - Mme Norman, du 5e gauche?
05:54 - Oui, j'avais escaladé la séparation, j'ai tout vu.
05:56 - Et pourquoi avais-tu escaladé cette séparation?
05:58 - Pour récupérer une de mes bagnoles.
06:00 Le cadavre, par terre, allongé.
06:02 - À quel point?
06:04 - Par terre, allongé.
06:06 - Le cadavre, c'est pas possible.
06:08 - L'assassin avait un revolver.
06:10 Je suis descendue avant lui, il est encore dans la maison.
06:12 - Oh, un revolver.
06:14 L'assassin. Mon Dieu, mon mari qui n'est pas là.
06:16 - Faut prévenir la police.
06:18 - Oh, mais oui, tu as raison. Cours vite.
06:20 12 rue Norvier, demande au commissaire Lambert.
06:22 Dimanche, il est chez lui.
06:24 - 12? Lambert?
06:26 - Oui, moi, je vais surveiller la porte.
06:28 Personne ne quittera l'immeuble.
06:32 - Nathalie, si on laissait les hommes entre eux?
06:34 Venez, je vais vous montrer un sac que j'ai acheté hier.
06:38 - Non, mais ça n'intéresse peut-être pas mademoiselle.
06:40 - C'était un prétexte.
06:42 Il est très important,
06:44 dans une société organisée,
06:46 qu'après les plaisirs de la table, les hommes et les femmes se séparent.
06:48 On n'en bavarde que mieux.
06:50 - Vas-y, vas-y, mon chéri.
06:54 Elle est charmante. C'est pas bavard, mais charmante.
07:00 - Elle est un peu intimidée.
07:02 - En tout cas, elle ne parle pas à la légère.
07:04 - De toute façon, je ne la supporterai pas.
07:06 J'aime qu'une femme soit discrète, pondérée.
07:08 - Ah ben là, vous êtes servi.
07:10 - Non, ne vous moquez pas d'elle. C'est une fille adorable.
07:12 Elle est très dévouée.
07:14 - Mais sans doute pas.
07:16 - Moi, je ne pourrais pas épouser une babarde.
07:18 - C'est le contraire de ma femme.
07:20 - Non, attends, je veux dire...
07:22 - Non, elle n'a pas dû entendre.
07:24 Vous m'excusez.
07:26 - Merci.
07:28 - M. Lambert? - Oui?
07:36 - Il faut que vous veniez vite. On a tué une femme dans ma maison.
07:38 - Dans ta maison, où ça?
07:40 - Vers rue Soigné. C'est un concierge qui m'envoie.
07:42 - Mais elle a découvert le corps?
07:44 - Non, c'est moi. Et j'ai vu l'assassin aussi.
07:46 - Un crime rue Soigné? Ben oui, j'ai entendu.
07:50 Non, mais c'est sérieux, hein? Tu ne nous racontes pas des blagues.
07:54 - Tu ne nous raconteras pas?
07:56 - Allez, viens. - L'assassin! On va voir l'assassin!
07:58 J'ai guetté, j'ai guetté, personne n'est sorti.
08:00 Enculé, c'est pas... - Faites tais-vous!
08:02 Police! Ouvrez!
08:08 - Ouvrez!
08:10 - Ouvrez!
08:12 - Ouvrez!
08:14 - Allez, venez.
08:16 - Allez, venez.
08:44 - Elle était là, étendue contre le fauteuil.
08:46 - Et toi, où étais-tu à ce moment-là?
08:48 - Ici.
08:50 Bien sûr, la fenêtre était fermée.
08:54 - Et qu'est-ce que tu faisais ici?
08:56 - J'étais chez moi.
08:58 Une de mes voitures est passée sous la grille.
09:00 J'ai enjambé, voilà.
09:02 - Voilà.
09:04 Tu es certain qu'elle était morte?
09:06 - Oui.
09:08 - Tu as vu?
09:10 - Oui.
09:12 - Tu es certain qu'elle était morte?
09:14 - Bien sûr.
09:16 - Tu en as déjà vu des morts? - Oui, beaucoup.
09:18 - Où ça? - Dans les films américains.
09:20 L'homme était là.
09:30 Du balcon, j'ai vu ses pieds.
09:32 Il tenait le revolver à la main.
09:34 Vous ne me croyez pas?
09:36 - On voudrait bien, mais...
09:38 - Tu es sûr que tu n'avais pas fait un pari avec un petit camarade?
09:40 Parce que si c'est ça, tu as gagné.
09:42 Allez, il est encore temps de nous dire la vérité.
09:44 - Mais j'ai dit la vérité, toute la vérité, je vous le jure.
09:46 - Bonjour, messieurs.
09:54 Que se passe-t-il?
09:56 - Monsieur? - C'est M. Normand,
09:58 le locataire de cet appartement.
10:00 - Ah, M. Normand, oui, commissaire principal Lambert.
10:02 Nous avons pénétré chez vous à la suite d'un témoignage
10:04 concernant votre femme.
10:06 - Un témoignage concernant ma femme?
10:08 - Oui, votre jeune voisin qui se trouvait, paraît-il,
10:10 sur le balcon a cru voir dans cette pièce
10:12 un homme revolver à la main et une femme allongée par terre.
10:14 - Ma femme? - Non, non, rassurez-vous.
10:16 Il ne semble pas qu'il se soit passé ici,
10:18 quoi que ce soit d'anormal.
10:20 - Mais ma femme, où est-elle?
10:22 - Non, ça, nous l'ignorons.
10:24 Quand nous sommes entrés, l'appartement était vide.
10:26 - J'arrive de Milan.
10:34 Je ne devais rentrer que demain matin.
10:36 - Ah, oui.
10:38 - M. Normand est dans les assurances.
10:44 Il voyage beaucoup.
10:46 - Non, mais dans la police, nous avons l'habitude
10:48 de ces déclarations d'enfants plus ou moins mythomanes.
10:50 Nous y attachons peu d'importance.
10:52 - C'est vrai, tu as vu ma femme?
10:58 Réponds-moi.
11:04 - Vous voyez bien.
11:06 Ma femme devrait être là.
11:08 - Mais elle n'attendait pas votre retour.
11:10 Elle a pu s'absenter.
11:12 - Non, c'est impossible.
11:26 Ma femme m'aime à rester à la maison,
11:28 seule, à coudre,
11:30 à s'occuper de son intérieur.
11:32 - C'est vrai.
11:34 - Quand l'avez-vous vue pour la dernière fois?
11:38 - Ce matin. Elle revenait de faire ses courses.
11:40 Elle avait acheté des poires aux mêmes que j'y ai dit.
11:42 J'en ai acheté, moi aussi.
11:44 - Croyez-moi, M. Normand, il n'y a pas lieu de s'inquiéter.
11:52 Mais non, ce maume nous a joué un tour.
11:56 Bon, bien entendu, nous restons à votre entière disposition.
12:00 Allez, viens.
12:02 - Eh bien, moi, quand j'avais 12 ans,
12:12 j'allais raconter aux voisins que c'était l'anniversaire de ma mère
12:14 et que j'avais pas un sou pour lui offrir des fleurs.
12:16 Alors, ils me donnaient de l'argent
12:18 et avec, j'allais à l'opéra.
12:20 - À l'opéra? Vous?
12:22 - Oui, j'aimais beaucoup l'opéra.
12:24 Vous savez, à Toulouse, c'est normal. Il n'y avait que ça.
12:26 Alors, on se trouvait avec des copains en bande au Capitole le samedi soir.
12:28 - Vous deviez être un enfant turbulent, non?
12:30 - Oh, plutôt, oui.
12:32 L'été, mes parents prenaient toujours leurs vacances
12:34 dans une pension de famille à Palavas-les-Flots.
12:36 Et comme ils voulaient être tranquilles pendant les repas,
12:38 ils m'envoyaient manger tout seul au restaurant d'en face.
12:40 - Eh bien, moi, j'avais toujours les prix d'excellence.
12:44 Pour bonne conduite.
12:46 - Ah, tu vois.
12:48 Comment t'appelles-tu, déjà? - Eric.
12:50 - Ben, tu vois, Eric. M. Lambert était un bon élève
12:52 et aujourd'hui, il est commissaire principal.
12:54 Et moi, qui étais un mauvais élève,
12:56 je ne suis que commissaire adjoint.
12:58 Moralité? - Je serais jamais flic.
13:00 - Non, je les écoute pas.
13:04 C'est bon? Si t'en veux encore, dis-le-moi
13:06 et on reste à la cuisine.
13:08 - Et vous, Nathalie, étiez-vous dissipée?
13:10 - Non.
13:12 Moi, j'étais sage.
13:14 Mais mon frère est né, si vous saviez.
13:16 Il voulait être clochard.
13:18 - Clochard? - Il partait la nuit
13:20 pour dormir au coin des rues.
13:22 Afin de s'entraîner.
13:24 Les policiers nous le ramenaient à peu près
13:26 deux fois par semaine.
13:28 Alors là, il racontait qu'il avait vu un grand balafré
13:30 qui dépossait une petite fille.
13:32 Et pendant trois jours,
13:34 les policiers ramassaient tous les balafrés.
13:36 - Et qu'est-ce qu'il est devenu, votre frère?
13:38 - Il habite New York.
13:40 C'est un jeune romancier assez en vogue.
13:42 On n'avait pas d'autre sujet de conversation.
13:44 Ce pauvre enfant, lui donner des complets!
13:46 - Mais non, mais sa mère au téléphone m'a dit 6h.
13:48 Il est 6h20, elle ne va pas tarder.
13:52 - C'est pareil, ta mère? - Oui, monsieur.
13:54 - Où ça? - Dans un salon de thé, laissière.
13:56 - Ah, ben dis donc, ça doit être chouette pour toi.
13:58 Pour les gâteaux, hein? Et elle t'emmène quelquefois?
14:00 - Non, je veux pas. - Pourquoi?
14:02 - Dans son machin, il y a que des vieux.
14:04 J'y vais.
14:08 - Oh, je suis navrée! Désolée, vraiment.
14:14 Vous causez tout ce fracas et un dimanche encore.
14:16 Je ne sais plus où j'ai la tête. En venant dans le métro,
14:18 je me suis trompée de correspondance.
14:20 - Et avec ton chandail troué! Alors qu'il en a un bleu marine tout neuf à la maison.
14:23 Oh, cet enfant me rendra folle.
14:25 - Non, mais il ne voulait pas rester seul chez vous.
14:27 J'ai cru bon de l'amener ici et de vous appeler.
14:29 - Monsieur le commissaire, vous êtes trop gentil.
14:31 Trop vraiment, je sais pas comment m'excuser.
14:33 - Non, mais quand même, pas si grave.
14:35 - Et pourtant, je vous jure, il a tout ce qu'il faut pour être heureux.
14:37 Je lui passe tous ses caprices. Pas vrai, Eric?
14:39 Alors, mon petit poussin, dis-leur comme je suis une bonne maman.
14:41 Dis-leur, mon chéri. Et ben alors, tu leur dis bon, non?
14:43 - Oui. - Oh, il m'en fait voir de toutes les couleurs.
14:45 Songez, monsieur le commissaire, que sa distraction favorite,
14:48 c'est de réveiller les gens en sursaut.
14:50 Alors la nuit, il prend le botin et il téléphone au hasard.
14:52 Et s'il ne trouve personne, c'est moi qui le réveille.
14:54 Enfin, qu'est-ce que vous me conseillez, monsieur le commissaire?
14:56 - Je ne sais pas, je n'ai pas d'enfant.
14:57 - Il met des piéges à rat dans les tiroirs, alors on cherche quelque chose et clac!
15:00 Pourquoi tu as fait ça à ta petite maman qui t'aime tellement, mon chéri?
15:02 - Hein? Je sais pas.
15:04 - Elle a essayé de me convaincre qu'on avait arrêté notre concierge pour trafic d'armes.
15:07 Et que dans la cave, elle cachait des munitions en les mettant dans les bouteilles vides.
15:11 - Oh, quoi? C'était pour rire?
15:13 - Voilà, pour rire. Il a que ce mot-là à la bouche.
15:15 Alors, mon chéri, sois gentil. Dis la vérité au monsieur et on rentre à la maison.
15:18 Tu l'as inventé toute cette histoire, n'est-ce pas?
15:20 Ça n'est pas vrai. Il n'y a pas un cadavre chez nos voisins.
15:22 Tu as menti.
15:24 - C'était pour rire? - Oui.
15:26 - Eh ben, voilà! J'aime mieux ça.
15:29 - Remarquez, ça n'est pas un méchant gamin.
15:31 - La preuve, il finit toujours par dire la vérité.
15:34 Oh, je t'aime bien quand même, mon pouce.
15:37 Je suis confus. Vraiment, je suis confus. Je sais pas comment m'excuser.
15:40 - Non, non, au contraire. Mais cela met un point final à cette affaire.
15:42 - En tout cas, comptez sur moi pour le gronder.
15:44 Parce que ça, je sais être sévère quand il le faut.
15:46 Pas vraiment, petit Bicket?
15:48 Le pauvre petit chéri à sa maman.
15:51 Alors, on s'ennuie le dimanche?
15:53 - Oui.
15:55 - Je suis...
16:11 Ma femme a pris rendez-vous pour moi par téléphone.
16:16 Ah, oui.
16:18 Ah oui, vous venez porter plainte, c'est ça?
16:20 Ça, oui.
16:22 Si vous voulez me suivre, s'il vous plaît.
16:25 Je vous en prie, asseyez-vous, monsieur.
16:35 Je tiens à préciser que je ne suis ici que par suite d'une mise en demeure de ma femme.
16:44 Si je vous dis cela, c'est parce que je me rends compte du ridicule de ma démarche.
16:49 Si je vous écoute...
16:52 Ma femme adore les animaux.
16:54 Dans nos trois pièces cuisine au douzième étage, nous avons déjà...
16:58 huit chats, deux chiens, cinq canaris, un piroquet et quatorze poissons rouges.
17:02 Vous me promettez de ne pas vous moquer de moi?
17:07 - Vous savez, cher monsieur, nous sommes habitués aux plaintes les plus au grenouille, alors...
17:11 - Quand nous partons en voyage, ma femme confie ses animaux à des amis.
17:16 C'est ainsi que, récemment, notre piroquet a fait un séjour d'un mois à la maison.
17:20 Le piroquet a fait un séjour d'un mois chez un de mes collègues de bureau.
17:23 Monsieur Nase.
17:26 - Oui?
17:27 - Je ne sais pas, monsieur, si vous avez déjà eu un piroquet.
17:36 - Jamais.
17:37 - Eh bien, le piroquet... surtout le piroquet cendré.
17:42 Pour bien lui apprendre à parler, il faut l'éduquer soigneusement dès sa naissance.
17:47 C'est ce que nous avons fait.
17:49 Trois heures par jour, il travaillait sur micro-ciseaux.
17:52 C'est ainsi que nous avons pu obtenir de lui qu'il interprète la première partie de "La Tadgio d'Albinoni".
17:59 - C'est amusant, ça.
18:01 - Non, monsieur, ce n'est pas drôle.
18:03 Nous avons donc confié ce piroquet à un ami et...
18:07 Depuis, il chante, monsieur, des chansons de corde-garde, dont je n'oserais pas répéter les paroles.
18:14 - A ce point?
18:16 - Nous avons tout essayé pour le remettre sur la voie du classique.
18:19 Songez, monsieur, qu'il étudiait la suite en ré de Bach.
18:23 Et que depuis, il sifflote le coril de Brassens.
18:27 Alors, ma femme a décidé de porter plainte contre monsieur Nase.
18:31 Ce qui me met d'ailleurs dans une horrible situation vis-à-vis de ce collègue de bureau qui m'a fait si obligément proposer de garder le piroquet.
18:39 - Il n'y aurait pas une autre solution.
18:42 - Si c'était moi, oui, le piroquet, je lui ferais son affaire et on n'en parle plus.
18:46 - Pourquoi ne pas l'échanger avec un autre?
18:49 - Je l'ai vainement proposé à Estelle.
18:51 Estelle, c'est ma femme.
18:53 - Ça me paraît un peu léger d'entamer une telle procédure avec les frères.
18:57 - Ils ne saurent pas, hein.
18:58 - Vous ne connaissez pas Estelle.
19:00 Quand j'ai le malheur d'oublier d'acheter du mou pour les chats, elle porte plainte à la Société protectrice des animaux.
19:05 Elle m'a déjà fait condamner trois fois pour sévices et mauvais traitements.
19:08 À la quatrième, j'irai en prison. Alors...
19:10 Je préfère attaquer M. Nasse.
19:17 - Bon, ben...
19:20 Allons-y, hein.
19:24 - C'est pour un passeport.
19:31 - Oui, la ligne est...
19:32 - Bonjour, monsieur. C'est pour un passeport?
19:46 - Non, je désire parler à M. le commissaire Lambert.
19:48 - Ah, bon, je vais le prévenir. C'est de la part de qui?
19:51 - M. Norman.
19:53 - Allô, patron? M. Norman voudrait vous voir.
19:57 - Bonjour, je reçois tout de suite.
19:59 - Bien. Il vous attend, s'il voulait me suivre.
20:02 - Bonjour, M. Norman.
20:08 - Bonjour, M. le commissaire.
20:09 - Asseyez-vous, je vous en prie.
20:11 - Je n'ai pas dormi de la nuit.
20:19 Je n'ai pas rentré.
20:21 Par acquis de conscience, j'ai téléphoné à différents amis.
20:24 Aucun d'entre eux n'a pu me donner de ces nouvelles.
20:27 - Depuis quand étiez-vous parti en voyage?
20:32 - Mercredi, mais je lui ai téléphoné tous les soirs.
20:35 - Et au téléphone, comment était-elle?
20:37 - Adorable.
20:38 - Généralement, quand on quitte son mari, on le prévient de sa décision.
20:48 - Vous prévient de sa décision?
20:51 Ne pensez-vous pas qu'il pourrait y avoir une autre raison à sa disparition?
20:56 - Vous faites allusion au témoignage de l'enfant?
21:00 Je ne sais pas. Je ne comprends plus.
21:03 - Parlez-moi franchement, M. Norman.
21:05 Entre elle et vous, il n'y avait pas de nuage?
21:07 - Non, au contraire.
21:09 - Vous vous mariez depuis longtemps?
21:10 - Près de trois ans.
21:11 - Et pour votre métier, vous vous absentez souvent?
21:14 - Ça dépend. Il m'arrive de voyager.
21:16 Je travaille dans une compagnie d'assurance.
21:18 J'enquête sur les vols afin de savoir, dans certains cas, s'ils nous devront rembourser.
21:22 - Détective privé, en quelque sorte?
21:24 - Oui, un peu. Mais agent d'affaires en même temps.
21:27 - Bon, eh bien, je vais signaler la disparition de votre femme.
21:32 Voyons, quel est son nom de jeune fille?
21:34 - Monique Lalande.
21:36 - Quel âge a-t-elle?
21:38 - 29 ans.
21:39 - Brune, blonde?
21:41 - Châtain.
21:42 - Les yeux?
21:44 - Clairs.
21:45 - Gris, bleu.
21:48 - Elle a de la famille?
21:50 - Non, elle a été élevée par l'assistance publique.
21:54 - Avant son mariage, elle travaillait?
21:57 - Oui, je crois.
21:59 - Où ça?
22:00 - Dans une boutique.
22:02 - Une boutique de quoi?
22:05 - Oh, je ne me rappelle pas très bien.
22:09 Elle a changé plusieurs fois, alors.
22:11 - Oui.
22:13 - Vous l'avez connue comment?
22:15 - Chez des amis.
22:17 - Vous les voyez toujours?
22:19 - Non, non, ils n'habitent plus en France.
22:22 - Ah. Vous avez une photo d'elle?
22:26 - Non.
22:28 - Comment? En cherchant bien chez vous?
22:32 - Non, je vous assure, je n'ai pas de photo de Monique.
22:37 - Vous ne me facilitez pas la tâche.
22:40 Enfin, je vais essayer de me débrouiller.
22:42 - Désolé.
22:44 Je vous demanderai de m'excuser, mais j'ai un rendez-vous.
22:47 - Non, non, mais je vous en prie, voyons.
22:53 - Monsieur.
22:57 - Sa femme n'est pas rentrée?
23:00 - Le témoignage du petit et la disparition de Mme Normand le même jour,
23:03 ça, c'est une trop belle coïncidence.
23:05 - Vous voulez que je prévienne Martial?
23:07 - Non, attendez.
23:11 Je veux d'abord retourner interroger l'enfant.
23:15 [ Il toque à la porte. ]
23:20 [ Il toque à la porte. ]
23:25 [ Il toque à la porte. ]
23:30 [ Il toque à la porte. ]
23:37 [ Il sonne la porte. ]
23:44 - Qui est là?
23:46 - Le commissaire Lambert. Tu es tout seul?
23:49 - Allez-vous-en, je travaille.
23:51 - Ouvre-moi, j'ai à te parler.
23:53 - J'ai rien à vous dire.
23:55 - Eric, si tu ne m'ouvres pas, moi, je vais chercher les gendarmes.
23:58 - Bon.
24:04 - Bonjour, Eric.
24:12 - Ça va? C'est bien, ça?
24:16 - J'ai pas vraiment passé.
24:21 - Eric, je sais maintenant que tu disais la vérité hier à propos de Mme Normand et de l'homme au revolver.
24:27 - C'est vrai? Comment le savez-vous?
24:30 - Tu veux m'aider dans mon enquête?
24:32 - Le revolver que tenait le type était un 7.65.
24:35 - Tu es sûr?
24:37 - J'ai un bouquin sur les armes à feu. Je repère tous les calibres.
24:40 - Reprenons tout à zéro. Alors raconte-moi d'abord ce que tu as vu hier.
24:47 - Vous ne direz rien à maman?
24:49 - Non, promis.
24:52 - Résumons doux.
24:57 - L'enfant a dit la vérité, mais rien ne prouve que la femme était morte.
25:02 - On en aurait trouvé des traces.
25:04 - Peut-être était-elle tout simplement évanouie.
25:07 - On va se partager le travail.
25:10 - Mareuil, allez-en en lits pour vous assurer que Normand revenait bien de Milan.
25:15 - Moi, je me charge de la concierge et vous, les hôpitaux, la morgue, la tournée habituelle.
25:22 - Qu'est-ce que c'est?
25:34 - Je me suis battu en pleine rue.
25:37 - Vous vous battiez? Et pourquoi?
25:39 - Ça, je voudrais bien le savoir. Je faisais appel à la charité des passants quand il m'a sauté dessus.
25:44 - Étant sans engagement depuis quelque temps, je me trouve dans la pénible obligation de chanter au terrasse des cafés.
25:50 - Tandis que j'interprétais quelques morceaux de mon répertoire, cet individu...
25:53 - Un individu toi-même?
25:55 - Cet individu derrière mon dos faisait la quête pour son propre compte. Vous imaginez?
26:00 - Une coïncidence? Je n'avais pas repéré qu'il chantait. D'abord, je suis un peu sourd.
26:06 - Et puis, il a un si petit filet de voix.
26:08 - Permettez, j'ai toujours chanté sans micro.
26:10 - Éducateur! Au moins, on t'entendrait.
26:12 - Vous avez des papiers d'identité?
26:14 - Pourquoi lui d'abord?
26:15 - Parce que...
26:16 - Ah bon?
26:17 - J'ai mieux que des papiers. Comme vous le voyez, je m'appelle Fantax, avec un X.
26:24 - Ça, c'est quand j'étais en saison au petit casino, avant-hier. Je chantais "Le corps, les blédors, la voix des chênes".
26:33 "Si vous rêvez d'amour dans les forêts prochaines, vous êtes trop jeune pour connaître..."
26:39 - Ça suffit, hein?
26:41 - Pas de ma faute. C'est un actique.
26:44 - C'est tout ce que vous avez comme papiers d'identité.
26:46 - Mais on me reconnaît bien là-dessus. Tenez, regardez.
26:51 - C'est vous, ça?
26:53 - Mais le marquis, si mon visage a quelques traits un peu vieux, souvenez-vous qu'à mon âge, vous le voudriez guère mieux.
27:00 - Vos papiers.
27:07 - Voici.
27:09 - Profession, maréchal Ferrand.
27:13 - Ben oui. C'est ce qui explique que je suis en chômage. Forcément, à Paris.
27:18 - De quoi vivez-vous?
27:19 - De la charité.
27:20 - C'est interdit par la loi.
27:21 - La charité, c'est interdit? Je ne savais pas.
27:24 - La charité, non, mais la mendicité.
27:26 - Je me disais aussi.
27:27 - Vous avez de l'argent sur vous?
27:28 - Non. À cause de ce corneau. En se bagarrant, on a paumé tout le fric.
27:32 - Moi, un corneau? Moi qui chante devant le roi d'Espagne?
27:35 - Ah, le pauvre vieux.
27:36 - Combien avez-vous d'argent sur vous?
27:38 - Je n'ai pas un sou.
27:40 - Bon, très bien. Vagabondage tous les deux. Emmenez-les au poste. Demain, on verra.
27:43 - Moi, un fantaxe. Une nuit au violon.
27:46 - On pourra me réveiller demain matin?
27:48 - Parce que je fais les mariages à la Madeleine. À 9 heures.
27:51 - Non, mais vous plaisantez.
27:53 - Bon, bon, je n'insiste pas.
27:55 - Misère. Ils n'ont aucune éducation, ces grands-lames.
27:58 - Après vous, Carruzzo.
28:01 - Je peux entrer?
28:12 - Oui, oui.
28:13 - Je vais tout retourner, moi. Vous le versez.
28:16 - Qu'est-ce qui vous arrive?
28:18 - Vous avez lu les journaux? Torchon brûle à la cour d'Angleterre.
28:21 - Ah oui. Je viens à propos de M. Norman.
28:24 - Chez lui, ça ne va pas fort non plus. Sa femme n'est toujours pas rentrée.
28:27 - Madame Charbonnier, dimanche, entre le moment où le petit Eric vous a prévenu et celui où nous sommes arrivés, vous n'avez vu sortir personne.
28:34 - Personne?
28:35 - Non, mais personne, vraiment. Comprenez-moi, c'est très grave.
28:38 - Je suis restée sur le pas de la porte avec un fer à repasser à la main tellement j'avais peur.
28:42 - L'immeuble comportait-il une autre issue?
28:44 - Ah non, il n'y a pas d'escalier de service.
28:46 - C'est-à-dire que tout le monde doit passer devant votre loge?
28:49 - Tout le monde.
28:50 - Bon, très bien. Je vous remercie.
28:52 - Espérons que ça va s'arranger à Buckingham Palace.
28:57 - Oui, il y a une fiche de débarquement au nom de Norman.
29:04 - La voici.
29:06 - L'avion venait de Milan?
29:10 - Oui, de Milan.
29:12 - De Milan. Très bien, merci.
29:15 - Alors, l'appareil est arrivé à quelle heure?
29:21 - À 15h30.
29:22 - Il n'a pas eu trop tard, vous êtes sûre?
29:24 - Non, non, il s'est même posé à 15h28 avec deux minutes d'avance.
29:28 - Merci.
29:30 - Rien dans les hôpitaux, rien à la morgue, rien dans les garnies. Tout au moins sous ce nom-là.
29:39 - Allô?
29:40 - Monsieur Norman.
29:41 - Au téléphone?
29:42 - Non, ici.
29:43 - Ah bon, faites entrer.
29:45 - Encore? Qu'est-ce qu'il veut?
29:47 - Il y a quelque chose de bizarre dans ce gars.
29:50 - Monsieur Norman, entrez.
29:59 - Asseyez-vous.
30:02 - Je suis venu vous demander si vous aviez des questions.
30:06 - Je suis venu vous demander d'arrêter les recherches.
30:09 - Votre femme est rentrée?
30:10 - Non, mais j'ai trouvé une lettre, écrite avant son départ.
30:13 - Deux jours après, comment cela se fait-il?
30:15 - La lettre était sur mon bureau, dimanche, sans faire attention, je l'ai cachée avec un dossier.
30:20 - La voici.
30:22 - Vous permettez?
30:24 - Je vous en prie, lisez.
30:25 - Mon chéri, quand tu trouveras cette lettre, je serai parti très loin.
30:30 - Je t'en supplie, ne cherche pas à me retrouver, tout est beaucoup mieux ainsi.
30:33 - Adieu, Monique.
30:36 - C'est bien son écriture?
30:38 - Oui.
30:39 - Vous comprendrez, dans ces conditions, ce n'est pas la peine.
30:43 - Mais bien entendu.
30:44 - Je vous remercie beaucoup d'avoir essayé de m'aider.
30:47 - Non.
30:48 - Je vais quand même continuer l'enquête, après tout, vous êtes un confrère,
30:54 il est tout naturel que je vous donne un coup de main.
30:57 Non, mais on finira bien par retrouver l'adresse actuelle de votre femme.
31:00 - Je ne peux pas le savoir.
31:03 - On dit ça dans un moment de découragement, puis après on le regrette.
31:06 Non, non, laissez-moi faire.
31:07 - Vous me l'apprêtez?
31:10 - Non, non, mais pendant 24 heures.
31:13 - Oui, si vous y tenez.
31:15 - Merci, pardon.
31:16 - Tout est beaucoup mieux ainsi, adieu, Monique.
31:25 - Bon, je voudrais que tu m'examine cette lettre.
31:30 - Avec quel point de vue?
31:31 - Savoir si l'écriture est simulée, enfin le rapport complet.
31:34 - C'est violent.
31:35 - Tu parles.
31:36 - Tout ce que je veux.
31:38 - L'avion s'est posé très exactement à 15h28.
31:41 - Quand l'enfant a vu la scène par la fenêtre, il était 5h-5.
31:51 Moi, je suis arrivé dans l'appartement avec François, 20 minutes plus tard.
31:55 C'est-à-dire quelques instants avant Normand.
31:57 - 1h45 pour venir d'Orly, c'est beaucoup.
31:59 - C'est beaucoup, mais enfin c'est possible.
32:01 Imaginez qu'il ait attendu sa valise longtemps au bagage,
32:03 pris l'autocar, cherché vainement un taxi aux Invalides.
32:06 Il a pu aussi arriver à son domicile 20 minutes plus tôt.
32:09 - Mais l'enfant a-t-il donné des détails sur l'homme au revolver?
32:12 - Non, non, non.
32:13 Non, il n'a vu qu'une seule chose, le revolver.
32:18 Un 7.65 paraît-il.
32:20 Normand arrive une demi-heure avant nous.
32:26 Il a le temps de tuer sa femme et de cacher le corps
32:29 en le faisant disparaître quelque part dans la maison.
32:31 Puisqu'à ce moment-là, il n'a pas pu l'en sortir.
32:34 Après quoi, il remet son appartement en ordre
32:37 et profite de ce que nous sommes montés avec la concierge pour quitter l'immeuble.
32:41 Peut-être même n'en est-il jamais sorti.
32:44 Quelques instants plus tard, il réapparaît devant nous, sa valise à la main.
32:47 - Reste à trouver les preuves.
32:49 - Non, mais ne soyez pas si pessimiste, voyons.
32:51 Tenez, voilà François qui nous les apporte.
32:55 - La lettre.
32:57 - Quoi, c'est pas sa femme qui l'a écrite ?
32:59 - Si, si. Seulement, elle l'a écrite il y a longtemps.
33:01 Plus d'un an. Peut-être même trois ou quatre.
33:03 Enfin, c'est impossible à fixer exactement.
33:05 - Mais voilà pourquoi il a mis deux jours à la trouver.
33:07 En nous apportant cette lettre qu'il savait ne pas être récente,
33:16 M. Normand a voulu accréditer le soi-disant départ de sa femme.
33:19 Madame Normand est-elle morte ?
33:21 L'a-t-il tuée ? Pour quel motif ?
33:23 Autant de questions qui restent sans réponse.
33:25 - Oui.
33:27 Nous sommes d'accord pour ne pas mettre en cause
33:30 le témoignage de l'enfant et de la concière.
33:32 - Ah, bah oui. A priori, ils n'ont ni l'un ni l'autre
33:35 des raisons de nous embrouiller.
33:37 - Eh bien, ça vaudrait peut-être la peine de plonger
33:39 dans le passé de Madame Normand.
33:41 Nous avons son nom de jeune fille, Monique Lalande.
33:43 On peut remonter la filière. - C'est une bonne idée.
33:45 Occupez-vous-en.
33:47 J'ai remarqué, ça vous amuse toujours de...
33:49 de vous occuper des antécédents d'une femme.
33:51 - Ah, moi, je disais ça, si vous préférez le...
33:53 - Ah, non, non, non, faites-le.
33:55 Moi, pendant ce temps-là, je vais m'amuser à...
33:58 - Inverser le problème.
34:00 Au lieu de chercher comment, morte ou vivante,
34:02 Madame Normand a pu quitter les meubles,
34:04 j'essaierai de trouver comment elle a pu y rester.
34:06 Où et chez qui ? Enfin, enquêter auprès des autres locataires.
34:09 - Normand avait peut-être un complice.
34:11 - Ben, nous le saurons tous à bientôt, hein.
34:13 - Ah, ben, rendez-vous demain, ici, à 7 h pour faire le point.
34:16 - Entendu, papa.
34:18 - Bonne soirée.
34:20 - Mariage.
34:45 - M. Normand Jean-Claude.
34:48 Né le 23...
34:50 Ah, non, le 21.
34:52 A...
34:54 A...
34:56 Je peux pas lire. C'est trop bien écrit.
34:58 - Il y a aucune importance, c'est passé.
35:00 - Vous ne voulez pas savoir où il est né ?
35:02 - Non. Marié à Mlle Lalande, Monique.
35:05 - Marié à Mlle Lalande, Monique.
35:09 Mais c'est ça, oui.
35:11 - Quel était le domicile d'un marié ?
35:13 - Le domicile...
35:15 Voyons, voyons...
35:18 Hôtel de Provence, rue Pigalle.
35:23 Rue Pigalle ?
35:24 - Oui, merci. C'est tout ce que je voulais savoir.
35:26 - Pressé, celui-là.
35:30 - À cette époque-là, mon bon monsieur, j'habitais encore dans la Veyron.
35:34 - Parmi votre personnel, vous ne voyez pas qu'il aurait pu avoir connu Monique Lalande ?
35:42 - Aussi, le veilleur de nuit.
35:44 Il dort, mais réveillez-le, frappez fort.
35:47 Chambre 47, au dernier étage.
35:49 - Merci, madame.
35:51 - Oui ?
35:56 - Bonjour, monsieur.
36:03 - Roger !
36:08 Oh, Freddy ! C'est pas vrai !
36:10 Avec ta dent, je ne te reconnaissais pas. Mais qu'est-ce que tu fais là ?
36:13 - Tu vois, je dors.
36:15 - Ah, dis donc, tu m'en as rendu des services quand je débutais, hein ?
36:18 - Un portier de boîte, ça, c'est forcément des choses.
36:24 Tu regrettes pas trop le quartier ?
36:26 Raconte un peu, t'es marié, t'as démouflé ?
36:29 - Ni femme, ni enfant.
36:31 - Non, j'aurais pas cru.
36:33 - Tu peux parler, toi, hein ?
36:35 - Moi, j'étais né pour être célibataire, pas toi.
36:37 Remarque, c'est pas les occasions qui manquent.
36:39 Toutes les nannes du coin, elles s'en rêvent.
36:41 Épouser un veilleur de nuit pour l'aussi la plante.
36:43 - Il y a longtemps que tu bosses ici ?
36:45 - Cinq ans.
36:46 - C'est pas trop monotone, non ?
36:48 - Tu verras.
36:50 Je suis comblé.
36:53 Un job idéal, je ne fais rien.
36:55 Et puis, tu me connais.
36:57 Si je me couche avant le lever du jour, je suis pas tranquille.
37:00 Bon, c'est pas tout ça.
37:05 Ta visite est intéressée.
37:07 Vas-y.
37:09 - Monique Lalande. Ça te dit quelque chose ?
37:12 - Voyons voir le rayon des maniques.
37:15 Lalande, j'y suis.
37:18 Plutôt farouche, pas touche.
37:20 Bonjour, bonsoir du bout des lèvres.
37:22 Attends un peu.
37:24 Elle avait une copine qui gîtait encore ici l'année dernière.
37:28 La Montblisette, une danseuse de cancan à numéros.
37:32 Mais fais gaffe.
37:34 Je lui offre un verre, elle te quitte pas pendant trois mois.
38:02 - Entrez.
38:04 - Bonjour, Mademoiselle.
38:10 - Police.
38:11 - Non, vous êtes de la grande maison, comme papa.
38:13 Quelle bonne surprise.
38:14 - Je veux bien vous parler de votre camarade, Monique Lalande.
38:16 - Asseyez-vous.
38:17 - Merci.
38:18 - Papa aussi, il était gardien de la paix.
38:24 - Et il l'est toujours ?
38:26 - Non. Un jour, il couvre après un bus et crac, il l'a raté.
38:29 - Ah oui ? Et alors ?
38:30 - Il a passé un peu bref, il est mort.
38:32 - Ah, c'est marrant.
38:33 - Oui, je vais mieux pas en parler.
38:35 Il manquait de patience.
38:36 - Ah, perdu ?
38:37 - Moi, la patience, j'en ai.
38:40 - Oui.
38:41 Monique Lalande, vous vous souvenez ?
38:43 - Oui, qu'est-ce qu'elle devient ?
38:45 - Justement, je venais vous le demander.
38:48 - Hé !
38:49 Vous connaissez pas quelqu'un qui pourrait me pistonner pour le gala annuel de la police ?
38:53 Ça ferait tellement plaisir là-haut à papa si je chansais quelque chose pour ses copains.
38:57 L'année dernière, j'avais passé une audition.
38:59 Mais il paraît que mes chansons étaient trop osées.
39:01 - Quand avez-vous vu Monique Lalande pour la dernière fois ?
39:05 - Oh, dis donc ! Que vous faites bien votre boulot !
39:07 Répétez un peu, comment vous avez dit ?
39:09 - Monique Lalande, la dernière fois.
39:12 - Monique, c'est une vache.
39:14 Elle et moi, on était les deux doigts de la main.
39:15 Puis un beau jour, il y a trois ans,
39:18 elle disparaît comme ça, du jour au lendemain, plus rien.
39:20 Alors moi, j'étais inquiète.
39:21 Je cavale à l'Institut de beauté où elle travaillait, manucure.
39:24 Mademoiselle avait raflé son salaire et bye-bye.
39:26 Je suis pas démoniaque.
39:29 - Vous dites depuis trois ans ?
39:31 - Oui, à peu près.
39:34 - Et depuis ?
39:37 - Depuis rien.
39:39 Il y a longtemps que vous êtes flic.
39:41 Vous savez que c'est pas un flic, c'est pas péjoratif.
39:42 Papa le disait toujours.
39:44 Par contre, il y a des appellations qu'il n'aimait pas.
39:46 Les bourres et les commes, la haïwaïe rouge.
39:48 - Quel genre de fille c'était, Monique ?
39:51 - Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
39:53 Les femmes, on est toutes les mêmes.
39:56 - Elle avait d'autres amis que vous ?
39:58 - Non. Son gros béguin, c'était Antoine, un champion du 421.
40:01 - Antoine comment ?
40:03 - Son ancien ami, je ne l'ai jamais su.
40:05 Il le gardait pour les intimes.
40:09 Vous m'invitez à dîner ?
40:12 - Impossible, on m'attend.
40:14 - Alors revenez ce soir pour la revue.
40:17 Je dis ça, mais pas non plus.
40:19 Heureusement parce que...
40:20 j'ai pas beaucoup de mémoire.
40:22 - Parlez-moi encore d'Antoine.
40:24 Je pense que vous êtes un passion.
40:26 - Exactement comme papa.
40:28 - Vous faites le métier qu'il me faut.
40:30 - Mais ici c'est un appartement ?
40:38 - Oui, un studio.
40:39 - Et qui habite là ?
40:40 - Personne.
40:41 Enfin, un monsieur qui vient jamais ou presque.
40:43 - Et vous croyez qu'il est là en ce moment ?
40:45 - Oh non, il a loué ça pour ses bonnes fortunes.
40:47 Il doit en avoir beaucoup.
40:49 - Vous avez les clés ?
40:50 - Oui.
40:52 - Dites-moi, d'ici on peut rejoindre la rue ?
40:54 - Oui, bien sûr.
40:56 - Le locataire, comment s'appelle-t-il ?
40:59 - Monsieur Valentin, il loue au mois.
41:01 - Depuis combien de temps ?
41:02 - Oh, un trimestre, même pas.
41:04 - Venez voir, patron.
41:05 - Quoi donc ?
41:06 - Des cheveux.
41:07 Des cheveux châtains.
41:09 Mme Normand est châtain, n'est-ce pas ?
41:11 - Oui, mais elle a des cheveux.
41:13 - Ah, vous avez des cheveux.
41:15 - Oui, mais elle a des cheveux.
41:17 - Vous avez des cheveux.
41:18 - Oui, mais elle a des cheveux.
41:19 - Vous avez des cheveux.
41:20 - Mme Normand est châtain, n'est-ce pas ?
41:21 - Oui.
41:22 - Vous pensez tout de même pas que Mme Normand
41:25 a trompé son mari avec Monsieur Valentin ?
41:27 - Prends en tête et on les fera examiner.
41:29 Quel âge le locataire ?
41:31 - Oh, 30 ans.
41:33 Le genre Richard Burton.
41:35 - Vous a-t-il donné une autre adresse ?
41:36 - Non.
41:37 - Quand l'avez-vous vue pour la dernière fois ?
41:39 - Oh, attendez, c'est facile,
41:41 je suivais la messe à la télé.
41:43 Dimanche.
41:45 - Ah, ben le jour de la disparition de Mme Normand.
41:47 - Oui.
41:48 - Oui ? Quelle coïncidence.
41:50 - Normand avait un complice.
41:54 Il arrive une demi-heure plus tôt à Orly,
41:56 à deux, il descend de le cadavre ici
41:58 et la nuit suivante, il le sort par la fenêtre.
42:00 Ça, c'est simple comme bonjour.
42:02 - Un cadavre ?
42:04 Chez moi, au rez-de-chaussée ?
42:06 Comme dans les cinq dernières minutes.
42:09 (Bruit de moteur)
42:11 (Bruit de moteur)
42:39 - M. France, ça fait une paille.
42:42 - Quand tu parles, c'était hier.
42:44 - Regarde mes cheveux blancs.
42:46 - Alors, toujours dans la limonade ?
42:48 - Jusqu'à la retraite, l'année prochaine.
42:51 - Ben dis-donc, Antoine, tu le vois toujours ?
42:54 - Antoine ?
42:56 Je le connais pas.
42:59 - Un de tes clients.
43:03 Il venait jouer au 421 tous les soirs, il y a trois ans.
43:05 - Je le vois vraiment pas.
43:07 - Il paraît même que quand tu t'absentais,
43:09 tu lui laissais les clés.
43:11 - Je le vois pas.
43:13 - C'était ton meilleur ami.
43:15 - Je le vois toujours pas.
43:17 - Fiancé à une malucure, Monique Lalande.
43:19 En sortant de son travail, il venait le retrouver ici.
43:21 - Les femmes, moi, je les confonds.
43:23 - Écoute, Rodolphe, continue pas à faire le mariole.
43:25 Moi, j'ai de quoi fermer ta boîte.
43:27 - Antoine.
43:29 Antoine Samary.
43:31 - Bien sûr que je le connais.
43:33 - Tu as son adresse ?
43:35 - C'est à moi que tu demandes ça ?
43:37 - Oui, pourquoi ?
43:39 - Tu devrais la connaître mieux que moi.
43:41 - C'est-à-dire ?
43:43 - Antoine, vous l'avez alpagué. Il est au ballon.
43:45 - Pour quel motif ?
43:47 - Comme d'habitude, erreur judiciaire.
43:49 - Salut.
43:51 - Samary Antoine.
43:55 Libéré le 3 janvier dernier.
43:57 - Il a tiré combien de temps ?
43:59 - Pas tout à fait trois ans.
44:01 - Tu as des détails ?
44:03 - Attends, on va chercher le dossier.
44:05 - Je ne te ferai plus autant m'en souvenir.
44:07 C'est moi qui l'ai cravaté.
44:09 Au restaurant.
44:11 Au bois de boulogne.
44:13 - Voilà.
44:15 Quatre cambriolages avec vol de bijoux.
44:17 Tous dans le 16e.
44:19 Un complice maroilles.
44:21 Toujours en taule, lui, pour participation à un hold-up.
44:23 Ils avaient un indique qui leur repérait les couilles.
44:25 Ils ne l'ont jamais donné.
44:27 - Un témoignage de M. Normand.
44:31 - Normand ?
44:33 - C'est pas vrai.
44:35 - C'est lui.
44:37 - Attends, j'y suis.
44:39 - Normand avait été chargé
44:41 comme agent d'assurance
44:43 d'enquêter pour le compte d'une des victimes.
44:45 - Il nous avait aidés.
44:47 - J'y vois de moins en moins clair.
44:49 - Normand et Samary ?
44:51 - Ça alors, c'est formidable.
44:53 - C'est lui.
44:55 Le locataire du rez-de-chaussée.
44:57 M. Valentin.
44:59 - Allons-y.
45:01 - Où allez-vous ?
45:03 - Babarder avec M. Normand.
45:05 - Vous me tiendrez au courant.
45:27 - Vous permettez ?
45:29 - Nous avons quelques renseignements à vous demander.
45:39 - Oui.
45:41 Vous m'excuserez, mais je me sens pas très bien.
45:43 J'ai eu un malaise.
45:45 - Siez-vous ?
45:47 - Oui.
45:49 - Je vous en prie.
45:51 - Vous avez tué votre femme.
46:03 - Moi ?
46:05 - Je vous défends.
46:07 - Vous n'avez rien à me défendre.
46:09 - C'est absurde. Pourquoi l'aurai-je tuée ?
46:11 - Nous sommes venus vous le demander.
46:13 - Vous vous trompez.
46:15 - Je vous en prie.
46:17 - Allô ?
46:25 Allô ?
46:27 Vous attendiez un coup de film ?
46:33 - Non, pourquoi ?
46:35 - Asseyez-vous.
46:37 Vous connaissez cet homme ?
46:43 - Oui.
46:45 - Dans quelles conditions avez-vous rencontré votre femme ?
46:47 - C'est-à-dire ?
46:49 - Comment l'avez-vous connue ?
46:51 - Et si je refuse de répondre ?
46:55 - Votre agressivité ne facilite pas notre tâche,
47:01 mais puisqu'il en est ainsi,
47:03 nous nous permettrons, cher monsieur,
47:05 de vous préciser certains points.
47:07 La lettre,
47:11 la prison d'adieu de votre femme,
47:13 a été écrite il y a bien longtemps.
47:15 - Je n'ai rien à me reprocher.
47:23 Je n'ai pas tué ma femme.
47:25 - Vous l'avez déjà dit.
47:27 - Quatre cambriolages dans le 16e arrondissement.
47:29 - Des bijoux volés.
47:31 - Votre assurance vous charge d'une enquête.
47:33 - Vous transmettez vos conclusions à la police.
47:35 - Antoine Samary et son complice Maroual sont arrêtés.
47:37 - Alors vous niez tout ça ?
47:39 - C'est bien possible.
47:41 - Pourtant sur la photo, vous ne l'avez pas reconnu.
47:43 - J'en vois tellement de monde.
47:45 - Ah oui, oui, oui, monsieur Gubé, de cette affaire et après.
47:47 Quel rapport avec la disparition de ma femme ?
47:49 - Il y a trois mois, à sa sortie de prison,
47:51 Antoine Samary a loué un studio dans cette maison,
47:53 au rez-de-chaussée, sous le nom de monsieur Valentin.
47:55 Coïncidence ?
47:57 - Coïncidence. Je l'ignorais.
47:59 - Puisque vous vous obstinez à ne pas parler,
48:03 moi je vais vous dire ce qui s'est passé.
48:05 Primo, vous voulez vous débarrasser de votre femme.
48:07 - C'est pas vrai !
48:09 - Secondo, vous retrouvez Antoine Samary à sa sortie de prison.
48:11 Depuis l'affaire des cambriolages, vous le connaissez.
48:13 C'est un truand qui ne recule pas devant la salle Besogne.
48:15 Vous vous fabriquez à Nalibi votre retour de voyage.
48:17 Malheureusement, un enfant a vu la scène à travers cette fenêtre.
48:19 - Enfin pourquoi, pourquoi ? C'est un foncé !
48:21 - Avouez, monsieur Normand.
48:29 - Cessez cette comédie ridicule.
48:31 - Ou alors expliquez-nous comment il se fait que votre femme
48:33 connaissait Antoine Samary avant son mariage.
48:35 - Il y a trop de coïncidences dans cette affaire.
48:37 Trop d'invraisemblances.
48:39 - Si vous persissez dans votre attitude, nous allons répondre nous-mêmes à toutes les questions.
48:41 - Je vous garantis qu'on vous gardera pendant 48 heures
48:43 et alors vous finirez par parler.
48:45 - Mais je ne peux pas !
48:47 - On ne peut pas.
48:49 - Allez-y.
49:03 - Allô ?
49:05 - Allô, Normand ?
49:07 Le rendez-vous est pour 3 heures pile cet après-midi.
49:09 Salut.
49:11 - C'était Antoine, hein ?
49:21 - Ton complice ? - Qu'est-ce qu'il voulait ?
49:23 - Eh bien, réponds !
49:25 Réponds, monsieur le commissaire !
49:27 - Je n'ai rien à vous dire.
49:29 Rien.
49:31 - Je ne peux pas.
49:33 Il faut que j'aille à ce rendez-vous.
49:35 - Rassurez-vous, on vous accompagnera.
49:37 - Mais c'est impossible.
49:39 Vous ne comprenez pas ? - Décidément, vous ne lui mettez pas du veau au trou.
49:41 - Écoutez,
49:45 laissez-moi quelques heures.
49:47 Je vous promets qu'avant ce soir, vous connaîtrez toute la vérité.
49:49 Je vous le promets. Je vous le jure.
49:51 - Parce que vous vous imaginez qu'on va vous laisser filer comme ça ?
49:53 - Pour aller prévenir la petite frappe et vous faire la malle tous les deux.
49:59 - Ma femme n'est pas morte.
50:01 - Ah !
50:03 Enfin, on se décide d'avoir confiance en nous.
50:05 - Où est-elle ?
50:07 - Je ne sais pas.
50:09 - Allons, Norman, un peu de courage.
50:11 - Il y a trois ans, quand j'ai enquêté sur ces vols de bijoux,
50:19 j'ai fait la connaissance de celle qu'allait devenir ma femme.
50:23 J'en suis tombé amoureux.
50:27 - C'est pas vrai.
50:29 - Quand j'ai rédigé mon rapport,
50:33 j'ai volontairement passé sous silence le rôle qu'elle avait joué.
50:35 - C'était elle, la décadrice ?
50:37 - Oui, enfin,
50:39 à deux reprises seulement.
50:41 Elle était manucure, alors...
50:43 quelquefois, elle était appelée au domicile de gens fortunés.
50:45 C'est une erreur de jeunesse.
50:49 Monique est une fille formidable, vous savez.
50:51 Formidable !
50:53 - Sa marie vous a accusé de l'avoir fait coffrer.
50:55 - Non, du ciel pour rien.
50:57 Au service, en un seul, le mérite.
50:59 Récemment,
51:05 sa marie est sortie de prison,
51:07 et je l'ignorais.
51:09 Dimanche dernier, en mon absence,
51:11 il est venu chez moi.
51:13 Il a voulu emmener ma femme.
51:15 Elle l'a résistée.
51:17 Il l'a menacée avec un revolver.
51:19 Il l'a assommée.
51:21 C'est à ce moment que le gamin a perçu la scène.
51:23 Et puis...
51:25 il l'a entraînée dans l'appartement du rez-de-chaussée.
51:27 Le lendemain, il m'a réclamé deux millions
51:31 pour prix de son silence.
51:33 Faute de quoi, il tuait Monique.
51:35 J'ai réuni la somme.
51:45 J'irai à ce rendez-vous.
51:51 Je ne peux pas avoir tant tardé pour nous mettre au courant.
51:53 Mais je veux retrouver Monique.
51:55 Et cette lettre que vous nous avez apportée au commissariat?
51:57 C'était pour que vous ne vous mêliez pas de cette affaire
52:01 tant que je n'avais pas retrouvé ma femme.
52:03 Et d'où provenait cette lettre?
52:05 Monique l'avait écrite il y a trois ans.
52:07 Elle était destinée à sa marie.
52:09 Je l'avais empêchée de l'envoyer parce que...
52:11 il était déjà soupçonné.
52:13 Où avez-vous rendez-vous?
52:15 Je vous le dirai pas.
52:19 Vous risqueriez de tout gâcher.
52:21 Je veux retrouver ma femme vivante.
52:25 Vous m'entendez? Vivante!
52:27 - On peut m'entendre en piège? - Jamais! Jamais!
52:29 Vous n'avez pas le droit!
52:31 Vous ne l'irez plus rien.
52:33 Plus rien.
52:35 Vous me tueriez plutôt.
52:37 Allez!
52:39 Allez!
52:41 Allez!
53:09 Allez-y.
53:11 Allez-y.
53:13 Allez-y.
53:15 Allez-y.
53:17 Allez-y.
53:19 Allez-y.
53:21 Allez-y.
53:23 Allez-y.
53:25 Allez-y.
53:27 Allez-y.
53:29 Allez-y.
53:31 Allez-y.
53:33 Allez-y.
53:35 Allez-y.
53:37 Allez-y.
53:39 Allez-y.
53:41 Allez-y.
53:43 Allez-y.
53:45 Allez-y.
53:47 Allez-y.
53:49 Allez-y.
53:51 Allez-y.
53:53 Allez-y.
53:55 Allez-y.
53:57 Allez-y.
53:59 Allez-y.
54:01 Allez-y.
54:03 Allez-y.
54:05 Allez-y.
54:07 Allez-y.
54:09 Allez-y.
54:11 Allez-y.
54:13 Allez-y.
54:15 Allez-y.
54:17 Allez-y.
54:19 Allez-y.
54:21 Allez-y.
54:23 [bruit de moteur]
54:26 [bruit de moteur]
54:28 [sifflement]
54:38 [bruit de moteur]
54:52 [voix de l'intercom]
54:55 [voix de l'intercom]
55:21 [voix de l'intercom]
55:47 [voix de l'intercom]
55:50 Il n'ira pas loin d'aller.
56:09 Un kidnapper, quand on a son signalement, n'a aucune chance de s'en sortir.
56:12 Tous les postes frontières sont alertés et les journaux publient sa photo.
56:15 Je suis heureux pour vous que ce cauchemar soit terminé,
56:17 mais il vous faudra rendre des comptes en ce qui concerne l'activité de Mme Norman,
56:21 il y a trois ans, et votre propre rôle.
56:25 Je sais.
56:29 Vous vous expliquerez avec le commissaire Martial.
56:32 L'affaire ne nous concerne plus.
56:35 Monsieur le commissaire, je vous remercie.
56:38 Amen.
56:41 De rien, M. Norman, de rien.
56:44 A demain.
56:46 Ah, Roger.
57:12 Ah, c'est ça, j'ai oublié. Ma femme vous attend demain à la maison pour prendre le thé avec Nathalie.
57:17 C'est-à-dire que Nathalie et moi...
57:19 - Non, ne me dites pas. - Si.
57:21 Mais pourquoi, c'est toujours la même chose, la peur du mariage au dernier moment ?
57:25 - Non, c'est pas la raison. - Qu'est-ce que c'est, la raison ?
57:28 Elle s'appelle Catherine, elle a 25 ans, elle est hôtesse de l'air.
57:31 Bon, ben, alors amenez Catherine.
57:33 C'est peut-être un peu tôt pour la présenter à votre femme.
57:35 Ah, non, non, avec vous, elle a l'habitude.
57:37 - Bon, alors à demain. - À demain.
57:40 Incorrigible.
57:42 Ben, il a bien raison.
57:45 Sous-titrage FR : VNero14
57:48 ...
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