Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau
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00:00 Bonjour, aujourd'hui dans la santé explique à ma fille, je répondrai aux questions de Sacha sur ses traitements pour lutter contre l'obésité qui font la une de l'actualité.
00:10 Puis le docteur Jean-Michel Cohen, nutritionniste, nous dira ce qu'il est bon de manger avant le sport et après le sport.
00:23 Sacha, aujourd'hui on s'intéresse à ces traitements que l'on voit partout, qui sont censés être révolutionnaires, on va voir si c'est le cas ou pas, pour lutter contre l'obésité.
00:32 Avant de parler de ces traitements et que tu nous expliques comment ils fonctionnent, est-ce que tu peux nous réexpliquer à partir de quand on parle d'obésité ?
00:40 Déjà, il faut rappeler que l'obésité c'est une épidémie mondiale, elle est en augmentation, elle a été multipliée par 10 ces 40 dernières années.
00:48 Il y a une personne sur 8 sur la planète Terre qui souffre d'obésité. En France c'est à peu près 17% des adultes qui souffrent d'obésité, soit l'équivalent de 8 millions de personnes.
01:00 Donc tu vois c'est important, c'est très fréquent.
01:02 Oui mais en termes de chiffre, qu'est-ce que ça veut dire ? A partir de quand on est considéré comme obèse et pas simplement avec un petit surpoids ou un non bon point ?
01:10 Alors on a un indicateur très précis, ça s'appelle l'indice de masse corporelle. L'indice de masse corporelle c'est quoi ?
01:18 Tu prends ton poids et tu vas le diviser par ta taille au carré.
01:22 Alors c'est pas la peine, j'imagine que vous êtes en train de vous le dire, de sortir les calculettes, vous allez sur le net, généralement votre poids vous le connaissez, votre taille aussi, vous rentrez "calcul" de mon IMC.
01:35 Donc vous avez deux informations.
01:37 Voilà, on a donné un exemple, pour une personne de 80 kg qui mesure 1,60 m, ça fera 31,2 kg.
01:45 Alors justement, à partir de quel chiffre on est considéré comme en obésité ?
01:51 Justement, tu vois la flèche là ?
01:53 En fait cet indice de masse corporelle peut donner tous les états, maigreur, normal surpoids.
01:58 Et tu vois, on est en obésité quand l'IMC est au-dessus de 30.
02:03 Et après, il y a divers degrés dans l'obésité, modérée, sévère, morbide.
02:08 Et donc l'obésité c'est considéré comme une vraie maladie ou pas du tout ?
02:13 Alors c'est une vraie maladie.
02:16 Mais quand je dis que c'est une vraie maladie, c'est une vraie maladie avec des conséquences redoutables sur la santé.
02:22 C'est pas juste quelques kilos en trop.
02:24 En fait, quand on parle d'obésité, c'est quand le tissu graisseux est devenu tellement important
02:31 qu'il est vécu par l'organisme de la personne comme un corps étranger.
02:37 Donc l'immunité va envoyer plein de substances pour s'en débarrasser.
02:42 Et notamment ce qu'on appelle des cytokines, des molécules inflammatoires.
02:46 Donc ça va mettre tout l'organisme de la personne en état d'inflammation.
02:50 Et c'est quelque chose, c'est une maladie qui est complexe, qui est chronique, qui est inflammatoire,
02:56 qui va entraîner des répercussions sur la santé.
02:58 Mais c'est ça que tu as dit, ça entraîne quoi comme conséquences sur la santé ?
03:00 Alors on va avoir des diabètes, c'est-à-dire une augmentation du taux du sucre dans le sang,
03:05 avec l'obésité, du cholestérol, enfin des choses comme ça,
03:08 qui va entraîner des maladies cardiovasculaires, des maladies hépatiques,
03:13 tu sais quand le foie il est entouré de graisse, voilà,
03:17 des maladies rénales, des cancers, on a une augmentation des cancers chez les personnes souffrant d'obésité.
03:22 La cage respiratoire, tu imagines, quand tu as 30, 40, 50 kilos en plus,
03:27 il faut envoyer de l'oxygène dans toutes les cellules.
03:30 Donc des difficultés respiratoires, des difficultés articulaires, dermatologiques.
03:34 Ça peut être un véritable handicap, au point de ne plus pouvoir vous déplacer,
03:39 au point de ne plus pouvoir pour certaines personnes voyager.
03:42 En plus c'est affichant, ça se voit.
03:44 Donc il y a des troubles psychologiques aussi, des répercussions psychologiques terribles.
03:49 Sur la vie sociale.
03:50 Voilà, sur la vie sociale, surtout, en plus, c'est vrai que les gens sont souvent un peu,
03:54 c'est un peu stigmatisant, quoi.
03:56 On a souvent des préjugés sur les personnes obèses.
03:59 "Oh, fainéante, oh, elle l'a fait exprès, oh, elle s'entretient pas."
04:02 Donc c'est une maladie avec des répercussions terribles.
04:04 Donc une vraie maladie.
04:05 Et du coup, je reviens au traitement, puisque c'est une vraie maladie.
04:07 Le traitement, là, dont tout le monde parle, qui fait la une de tous les journaux, c'est quoi ?
04:12 Et d'où vient ce traitement ?
04:14 Alors, j'allais dire que c'est une découverte un peu par hasard.
04:17 J'exagère un petit peu.
04:19 C'est-à-dire ?
04:20 Parce qu'en fait, c'était un traitement qu'on avait utilisé pour autre chose, pour le diabète.
04:26 Le diabète, c'est quand on a trop de sucre dans le sang.
04:29 Donc ce traitement, il a été utilisé depuis une quinzaine d'années pour faire baisser le taux de sucre dans le sang.
04:36 Alors c'est un traitement qui, en fait, imite une hormone naturelle du corps, que l'on appelle l'incrétine,
04:43 qui est sécrétée par nos intestins.
04:45 Et cette hormone, elle va agir sur plusieurs organes, comme on va le voir sur ce schéma.
04:50 Elle est sécrétée par les intestins et elle va agir au niveau du pancréas.
04:56 Le pancréas, c'est la glande qui fait sécréter l'insuline.
04:59 Et l'insuline, c'est l'hormone qui fait baisser le taux de sucre dans le sang.
05:04 Et elle va donc augmenter l'insuline pour faire baisser le taux de sucre dans le sang.
05:10 C'est un crétine. On l'appelle aussi GLP1.
05:13 Glucagon-like-peptide 1.
05:16 - Ça, c'est le médicament contre le diabète ?
05:18 - Ça, c'était le médicament contre le diabète.
05:20 Il y en a un qui s'appelle Ozempi, qui existe toujours d'ailleurs, bien sûr.
05:23 Et agit aussi sur l'estomac.
05:25 Sur l'estomac, comment ?
05:27 Ça va freiner, ralentir la vidange gastrique.
05:34 Donc en fait, l'estomac, il va rester plein.
05:36 Il va plus vider.
05:37 - C'est-à-dire qu'on n'a pas envie de manger ?
05:38 - Voilà.
05:39 - Parce qu'on a laissé on va plein.
05:40 - On ne mange pas.
05:41 Il va agir sur le cerveau.
05:43 C'est dans le cerveau qui est régulé l'appétit, tu sais.
05:46 Donc là, ça va diminuer l'appétit et augmenter la satiété, la sensation de plus faim, justement.
05:54 Ça va agir sur le cœur avec une protection cardiovasculaire.
05:58 On a eu une étude qui a montré que ça diminuait de 20% le risque de faire un infarctus du myocarde.
06:05 Donc tu vois, ils se sont dit, ok, c'est bien.
06:08 - Ça a quand même un rapport avec le poids, tout ça.
06:10 - Et ils se sont dit, ils ont vu que tous ces patients qui étaient traités par ce médicament,
06:14 ils perdaient du poids.
06:16 - Bah oui, avec tout ce que ça fait, forcément, ça a des conséquences.
06:19 - Et donc là, hop, hop, hop, quand on voit, je te disais tout à l'heure,
06:22 une personne sur 8 sur Terre qui souffre d'obésité,
06:25 les laboratoires sont pressés de chercher des médicaments encore un peu plus puissants
06:30 pour faire perdre du poids.
06:32 - Et ça a marché ? - Et ça a marché.
06:34 Et alors aux États-Unis, ils existent depuis quelques années.
06:38 En France, on en a un qui a été testé.
06:42 Donc si tu veux, c'est un peu le même que celui qui existe pour traiter le diabète,
06:47 mais avec des dosages un peu différents.
06:49 Donc voilà comment sont nés ces médicaments.
06:51 - Et alors en termes de résultats, ça donne quoi ?
06:53 Puisqu'il y a une étude qui a été faite. Une étude, elle donne forcément des résultats.
06:56 - L'étude qui a été faite en France, elle a été faite sur 7000 patients.
07:00 Alors il y avait des critères très précis.
07:02 Il fallait une obésité supérieure à 40, de l'IMC supérieure à 40, pardon,
07:07 avec des comorbidités associées, soit des apnées du sommeil,
07:11 tu vois, d'autres handicaps. - Des conséquences de l'obésité.
07:15 - Et l'âge moyen, c'était 48 ans à peu près, un petit peu plus de femmes que d'hommes.
07:20 Et donc on s'est aperçu qu'au bout d'un an, on avait une perte de poids de 15 à 20% quand même.
07:26 - Ah oui, donc très efficace. - Donc tu vois, très efficace.
07:28 - Et alors ? Oui ? - Donc ils se sont dit, écoute, c'est très bien, ça fonctionne.
07:33 - On va l'oublier, on va l'hésiter. Et alors comment il se prend, ce stressement ?
07:36 Est-ce que c'est compliqué ? Est-ce que c'est douloureux ? Comment on le prend ?
07:40 - Alors, il est en injectable. On va faire des injections, c'est des stylos auto-injecteurs.
07:46 Des injections une fois par semaine. Donc là, l'étude, elle avait été faite sur 68 semaines, un peu plus d'un an.
07:54 Comme tous les médicaments, des effets secondaires.
07:58 - Alors, d'abord, juste sur le moyen de donner le médicament, c'est sur prescription, on est d'accord ?
08:04 - Bien sûr. Là, pour l'instant, il n'est pas encore en ventrille. - Mais ce sera sur prescription médicale ?
08:08 - Alors, il sera sur... Là, je te parle de l'étude. L'étude qui a été faite.
08:12 Après, dans cette étude, évidemment, il rentrait dans une étude, il était avec un médecin, etc.
08:19 - Il sera quand même surveillé. - Mais après, quand il arrivera sur le marché en France,
08:23 normalement, c'est sûr, il sera sur prescription médicale. A priori, les critères devraient être un peu assouplis.
08:31 - Donc, ce n'est pas pour les gens qui ont un peu pris du poids, ils ne pourront pas accéder à ce traitement ?
08:37 C'est vraiment dédié à des personnes qui ont des problèmes graves liés à l'obésité ou une obésité qui est, comme on a vu tout à l'heure, sévère, etc.
08:46 - Mais ça, c'est essentiel ce que tu viens de dire, parce que tous les gens qui ont quelques kilos en trop vont être tentés de se dire que...
08:54 - Tout le monde a envie de se dire... - Oui, mais sauf que non, pour plusieurs raisons.
08:57 - Pourquoi, oui ? - Pour plusieurs raisons. D'abord, parce qu'il y a les effets secondaires,
08:59 ceux que j'allais ténumérer, les effets secondaires. Ensuite, parce qu'on n'a pas beaucoup de recul,
09:04 donc on ne sait pas ce que ça va donner à long terme, ensuite on ne sait pas ce que ça va donner à l'arrêt du traitement.
09:09 Il y a plusieurs choses comme ça. Donc franchement, pour quelques kilos en trop, il ne faut pas risquer votre peau.
09:15 Donc là, pour l'instant, c'est réservé et ce sera réservé aux personnes réellement souffrant d'obésité.
09:22 - Alors, les effets secondaires, c'est quoi ? - Alors, les effets secondaires, ils sont liés au mécanisme d'action du produit.
09:27 C'est-à-dire que, comme ils provoquent un ralentissement de la vidange gastrique, donc les aliments restent dans l'estomac.
09:33 Quand tu as l'estomac plein, tu as quoi ? Sensation de glossé, de vomissement, d'éballonnement.
09:39 Après, il a fait quelques pancréatides parce qu'il fait travailler le pancréas, c'est l'organe qui fait sécréter l'insuline et le glucagon,
09:46 tu sais, les hormones qu'on a vues tout à l'heure. Donc il y a eu quand même quelques cas de pancréatides très douloureux.
09:50 Tu vois, il y a des effets secondaires qu'il faut surveiller.
09:53 - Et quand on arrête le traitement, on ne sait pas ce qui se passe du coup ou on a quand même une idée ?
09:57 - Alors, dans l'étude qui a été faite, à l'arrêt du traitement, il y a une reprise du poids d'environ 5 % à 6 mois.
10:05 - On a vu plein de célébrités en parler et dire qu'elles avaient regrossi après avoir pris le traitement.
10:11 J'ai décidé aux Etats-Unis plus.
10:13 - Oui, aux Etats-Unis, effectivement, il y a eu des reprises de poids.
10:16 Mais ce qu'il faut comprendre, c'est que ce n'est pas du tout la même approche en France qu'aux Etats-Unis.
10:21 En France, on a un comité d'éthique qui surveille tout ça très bien.
10:25 Et c'est important parce qu'on parle d'une vraie maladie.
10:28 - Oui, c'est ça. Et puis c'est un traitement qui est à la base contre le diabète.
10:32 Donc là, le fait de le donner à des gens qui ne sont peut-être pas diabétiques, ça peut avoir aussi un impact.
10:36 - Alors, ce que tu viens de dire, c'est une vraie question.
10:38 C'est-à-dire qu'en fait, l'idée de départ, ce médicament, il a été donné pour traiter les diabétiques.
10:45 Là, on risque de le donner à des gens qui ne seront pas diabétiques.
10:48 - Qui n'ont pas de diabète.
10:49 - Est-ce qu'on ne va pas finalement, en faisant sécréter beaucoup d'insuline, user le pancréas, si tu veux, et ne plus avoir d'insuline, donc devenir diabétique ?
10:59 Est-ce qu'on ne risque pas de créer des diabétiques ?
11:01 Est-ce qu'on ne risque pas aussi de modifier le métabolisme des personnes,
11:06 puisqu'on va donner un médicament qui va empêcher, par exemple, l'entrée du glucose dans les cellules, etc. ?
11:13 Est-ce que ça ne va pas avoir des répercussions sur les muscles ?
11:16 Tu vois, il y a tout un tas de choses comme ça.
11:18 - Il faut un peu plus de recul pour connaître tout ça.
11:20 - Est-ce qu'on ne va reprendre que 5% du poids ou est-ce qu'on va en reprendre encore plus à l'arrêt ?
11:24 Donc c'est pour ça qu'en France, ce sera très encadré.
11:27 J'ai oublié de dire aussi que pour l'instant, ce n'est pas pris en charge par la Sécurité sociale.
11:30 C'est de 250 à 300 euros par mois.
11:34 J'en profite pour signaler qu'aux États-Unis, c'est 1 000 dollars par mois le traitement.
11:38 Pas pris en charge.
11:40 Donc ce sera très encadré.
11:42 Mais l'idée, si tu veux, c'est de l'encadrer avec tout un programme.
11:47 Et ça, ça va être donné aux gens qui ont été en échec de traitement.
11:51 - Qui ont essayé déjà d'autres choses avant.
11:54 - Après, ça va être encadré.
11:56 Il faut s'en servir comme un starter.
11:58 Puisque pour l'instant, on n'a pas de médicament efficace.
12:02 - On a la chirurgie.
12:04 - Oui, on a la chirurgie.
12:06 Mais la chirurgie, c'est invasif.
12:08 Ça ne marche pas à tous les goûts.
12:10 C'est irréversible.
12:12 - Après, ça change notre vie complètement.
12:14 Il faut manger certaines choses.
12:16 Il n'y a pas de médicament pour traiter l'obésité.
12:20 Donc l'idée, ça va être de profiter de l'efficacité de ce médicament
12:25 qui va vous faire perdre du poids.
12:27 Pour prendre de bonnes habitudes alimentaires.
12:30 Pour avoir un suivi psychologique.
12:32 Pour vous mettre à l'activité physique.
12:34 - C'est pas un traitement à vie.
12:35 C'est plus un traitement pour commencer une nouvelle vie.
12:37 Et permettre de faire du sport.
12:39 Et d'avoir une meilleure alimentation.
12:41 - Quand tu perds 15 kilos, c'est plus facile de te mettre à l'activité physique.
12:44 - Et en plus, c'est plus motivant.
12:46 - Je pense qu'il va falloir vraiment s'en servir comme un booster.
12:50 Pour motiver les gens à prendre de bonnes habitudes.
12:54 - Mais est-ce que, malgré les petites inconnues qui restent sur la durée du traitement,
12:58 est-ce qu'on peut dire qu'on est à l'aube d'une révolution médicale
13:03 sur la prise en charge des patients qui souffrent d'obésité ?
13:06 - Oui, on peut le dire.
13:08 Quand on voit la souffrance qui est liée à cette maladie complexe, chronique,
13:13 qui est l'obésité, peut-être pas une révolution,
13:16 parce que je n'aime pas le mot en médecine,
13:18 mais un bouleversement réel dans la prise en charge.
13:21 - Si c'est bien.
13:22 - Mais à condition... On a un outil fabuleux, qui est ce médicament, ce traitement.
13:27 Un outil fabuleux, il va falloir l'indiquer au bon moment,
13:31 à la bonne personne, pendant la durée nécessaire.
13:34 Pas le donner pour d'autres indications.
13:37 Et puis ça va être au cas par cas.
13:38 C'est-à-dire qu'il va falloir expliquer aux patients,
13:40 "Votre obésité est sévère, donc si les risques encourus par l'obésité..."
13:44 C'est toujours bénéfice-risque.
13:46 "Donc si les risques encourus par l'obésité sont plus importants
13:49 que les risques encourus par le traitement,
13:51 on en discute avec le patient et on met en place le traitement.
13:54 Si la chirurgie de l'estomac a des complications,
13:57 on en discute avec le patient."
13:59 Mais effectivement, ça peut bouleverser la prise en charge de l'obésité
14:05 et soulager de nombreux patients.
14:07 [Musique]
14:12 Jean-Michel Cohen, bienvenue.
14:14 Je rappelle que vous êtes médecin, que vous êtes nutritionniste.
14:17 Et aujourd'hui, un sujet qui va intéresser les sportifs.
14:21 Alors, c'est savoir quoi manger avant l'effort,
14:24 pendant l'effort et après l'effort.
14:27 Parce qu'après, on a tendance à... Mais on va y revenir.
14:29 On s'intéresse à quel genre de sportif aujourd'hui ?
14:31 On s'intéresse aux sportifs et aux sportives
14:33 qui auront une activité modérée à active.
14:36 On ne s'intéresse pas aux sportifs de compétition
14:38 qui nécessitent non seulement des besoins extrêmement pointus et spécifiques,
14:42 mais chez lesquels on fait des dosages pour être certain
14:44 d'obtenir le meilleur effet possible.
14:47 Mais surtout, ce qu'il faut dire, c'est que l'intérêt de s'alimenter correctement
14:50 dans cette situation, c'est 1) éviter les malaises,
14:53 2) optimiser la performance et 3) surtout,
14:56 récupérer les pertes qui vont survenir quand on a fait un effort physique.
14:59 Alors déjà, avant l'effort, on mange quoi ?
15:04 Avant l'effort, on sait que pendant l'effort,
15:07 on va casser un peu de muscles, même si c'est un effort modéré.
15:10 Comment ça "casser" ?
15:11 On va dégrader un peu de muscles.
15:13 On va augmenter un peu les apports en protéines.
15:15 On va prendre des protéines, on les choisit maigres.
15:17 Il faut rappeler d'abord qu'on ne mange pas immédiatement avant le sport.
15:22 On attend une heure ou deux avant de faire du sport pour manger.
15:25 Parce que s'il y a une digestion difficile, ça ne se passe pas bien.
15:27 Oui, si on a mangé des tripes avant d'aller pour le sport.
15:29 Voilà, donc on prend des protéines maigres.
15:31 Dans les protéines maigres, vous avez évidemment le jambon blanc,
15:35 les produits laitiers maigres, éventuellement même un oeuf dur.
15:39 On va pousser sur les sucres lents, mais on prend des sucres lents digestes.
15:42 Ça veut dire des biscottes, des flocons d'avoine, la banane séchée,
15:46 qui m'intéresse particulièrement parce que non seulement elle est digeste quand elle est séchée,
15:49 mais en plus elle contient beaucoup de micronutriments.
15:52 Et on prépare la déshydratation en prenant un peu d'eau,
15:55 en buvant modérément, mais en buvant un peu avant le sport.
15:58 Plusieurs questions.
15:59 La banane séchée, ça fait grossir, non ?
16:01 Non, parce que quand vous prenez une banane séchée avant le sport,
16:04 de toute façon vous allez apporter grosso modo 80 à 100 calories.
16:07 Ce n'est pas grand-chose, vous allez dépenser pendant l'activité physique,
16:10 donc ce n'est pas très gênant.
16:11 L'activité physique, elle provoque une dépense d'énergie, même si elle est modérée.
16:14 Ce n'est pas maigrir non plus.
16:16 Après, imaginons que je travaille l'après-midi,
16:21 et que j'ai décidé d'aller faire du sport juste après.
16:24 Est-ce qu'il faut quand même que je mange avant d'aller faire du sport ?
16:28 Ou est-ce que je peux très bien y aller sans manger ?
16:30 C'est mieux.
16:31 On sait que quand, par exemple, les gens qui veulent maigrir,
16:34 quand ils courent à jeun, ils obtiennent un résultat plus important,
16:37 mais leur performance est moins bonne et leur fatigue est plus grande.
16:40 Donc c'est mieux de manger avant, même si c'est dans l'après-midi,
16:42 surtout s'il y a une période de jeûne avant, si vous n'avez déjeuné qu'à midi.
16:46 Donc c'est quand même mieux.
16:47 Et puis après, pendant l'effort, vous êtes obligés de continuer à protéger votre corps.
16:52 Alors, priorité à l'eau.
16:54 Alors, on privilégie deux choses.
16:55 Les eaux minéralisées, parce qu'il y a une perte d'électrolyte,
16:58 c'est-à-dire sodium, calcium, potassium, etc.
17:01 Même les boissons pour sportifs.
17:03 Je n'ai pas dit les boissons énergétiques.
17:04 Les boissons pour sportifs qui sont bien équilibrées en électrolyte.
17:07 Et puis la deuxième chose qu'on va faire, ça, j'aime beaucoup donner ça,
17:10 c'est donner des abricots secs.
17:11 Alors l'abricot est une source de magnésium.
17:13 Vous êtes très fruit séché aujourd'hui.
17:14 Non, mais c'est important parce que je parle des sucs, des glucidions.
17:17 Et l'abricot sec m'intéresse parce qu'on a des études qui ont montré
17:21 que le magnésium est très important chez le sportif,
17:23 non pas pour améliorer la performance, mais pour l'empêcher...
17:25 - Vous évitez les crampes ?
17:26 - Oui, pour l'empêcher de perdre de la performance pendant l'activité physique.
17:29 Et ça, c'est un truc vraiment bien.
17:31 - Mais quand on boit, il faut boire en petites quantités ?
17:33 - Alors la ration que je propose en général, c'est 20 cl toutes les demi-heures.
17:37 On donne ça à quasiment tous les sportifs.
17:39 Je ne sais pas si vous regardez les matchs de tennis.
17:41 Les sportifs, à chaque changement, boivent une gorgée.
17:44 Mais quand vous faites le bilan, ils ont bu au bout d'une demi-heure,
17:47 en moyenne, 20 cl d'eau.
17:49 - D'accord. Donc on a fait le pendant, maintenant l'après.
17:52 - Alors après, on revient un peu sur les mêmes choses, presque sur les mêmes choses.
17:55 Ça veut dire qu'on est obligé de recompenser en protéines,
17:58 puisqu'il y a eu une dégradation musculaire.
18:00 - Et combien de temps après le sport ?
18:01 - Oh, ça, vous pouvez le faire une demi-heure après,
18:03 histoire de laisser l'organisme se reposer,
18:05 parce que vous avez fait monter la température centrale du corps.
18:07 Donc la digestion ou la consommation d'aliments l'a fait augmenter.
18:11 Donc on recommence à consommer quelques protéines.
18:13 On va reprendre des sucres lents.
18:15 On peut reprendre les mêmes que tout à l'heure.
18:17 Et là, pour s'hydrater, moi j'aime bien donner...
18:19 - Donc une petite banane séchée et un petit abricot sec ?
18:21 - Si vous voulez, ça vous plaît.
18:23 Et je peux donner éventuellement, jeudi, de l'eau ou du potage le soir.
18:26 Pourquoi ? Parce que le potage, c'est des légumes mixés.
18:29 Et donc si vous prenez des légumes mixés, vous avez des vitamines, des minéraux.
18:33 Donc c'est assez intéressant.
18:34 Ça fait aliment et ça compense l'hydratation.
18:36 Ça permet d'avoir de l'hydratation.
18:38 Et un petit truc auquel je tiens beaucoup,
18:40 c'est qu'il faut donner une récompense aux sportifs.
18:42 Donc je lui donne un petit peu de chocolat.
18:44 Ne croyez pas que ce soit juste pour rire.
18:46 Le chocolat, c'est intéressant.
18:47 C'est de la caféine et de la théobromine.
18:49 Ça permettra de retrouver la circulation nerveuse,
18:51 une bonne activité neuromusculaire.
18:53 Donc ce n'est pas si mal que ça après le sport.
18:55 - On devrait prendre avant aussi.
18:56 - Ça, c'est votre désir.
18:59 - Vous savez quand même que lorsqu'on fait du sport,
19:02 je ne sais pas si c'est inconscient ou quoi,
19:05 quand on a fait du sport, on a tendance quand même à beaucoup consommer le soir.
19:09 On s'est dit, tiens, j'ai fait un effort.
19:11 Justement, j'ai peut-être perdu quelques calories.
19:13 Et on a tendance à plus manger quand même.
19:15 Il y a l'appétit qui se met.
19:17 C'est un élément essentiellement psychologique.
19:19 C'est la déculpabilisation qui survient
19:22 après avoir rempli un exercice qu'on estime positif pour soi.
19:26 Mais ça n'a rien à voir avec les sensations réelles de chaque individu.
19:30 - D'accord.
19:31 Donc en fait, vous nous dites que c'est que dans la tête.
19:34 - Oui, je suis content d'avoir fait du sport,
19:36 donc je m'autorise à manger plus.
19:38 Mais il n'y a pas de réalité physique.
19:39 C'est-à-dire que ce n'est pas votre corps qui demande ça.
19:41 - Le corps n'a pas plus faim après le...
19:43 D'accord.
19:44 Merci d'avoir précisé tout ça.
19:46 Merci à Dr Cohen pour tous ses conseils.
19:48 Comme d'habitude, merci à vous de nous avoir suivis
19:50 et restés en notre compagnie.
19:51 L'info, c'est sur CNews.