Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau
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00:00 -Bonjour. Aujourd'hui, dans "La Santé expliquée à ma fille",
00:03 je répondrai aux questions de Sacha sur la douleur,
00:06 un sujet des plus concernants.
00:08 Avec le Dr Jean-Michel Cohen, nous verrons si le fromage
00:12 fait réellement grossir ou pas.
00:15 Sacha, aujourd'hui, un vaste sujet,
00:24 la douleur.
00:26 C'est le premier motif de consultation chez le médecin généraliste
00:31 et c'est aussi le premier motif de consultation aux urgences.
00:35 -Est-ce qu'on peut définir la douleur ?
00:37 Est-ce qu'il y a une définition même et propre à tout le monde
00:42 de la douleur ? -Oui, il y a une définition.
00:44 C'est une expérience sensorielle et émotionnelle.
00:49 C'est pas qu'une sensation, la douleur.
00:51 C'est aussi une émotion. Les deux sont liés.
00:54 -Le cerveau qui rentre. -Voilà.
00:56 Des agréables.
00:58 Associés à une lésion tissulaire réelle ou potentielle.
01:02 Mais il faut bien comprendre que la douleur, c'est universel.
01:05 Tout le monde souffre, sauf une maladie exceptionnelle,
01:09 génétique, bref.
01:10 Sinon, c'est universel.
01:12 Mais en même temps, il n'y a rien de plus personnel que la douleur.
01:16 -Personne ne peut partager sa douleur.
01:19 -Je veux bien essayer de te soutenir.
01:21 -Je ne peux pas voir ta douleur.
01:22 -Tu ne peux pas savoir ce que je ressens,
01:25 ce que la personne qui souffre ressent.
01:27 Il n'y a pas de vraies douleurs et de fausses douleurs.
01:31 La personne qui a mal, c'est totalement subjectif.
01:35 La douleur, c'est personnel, c'est intime.
01:37 Donc, on ne peut pas partager sa douleur.
01:41 -Il se passe réellement quelque chose dans le corps
01:44 pour avoir cette sensation, cette émotion.
01:47 Alors, qu'est-ce qui se passe ?
01:49 Ca met quoi en jeu, la douleur ?
01:50 -Dans le corps humain, il y a ce qu'on appelle des nocicepteurs.
01:55 "Nocice" est mauvais.
01:56 Des récepteurs à ce qui est mauvais.
01:59 Il y en a quand c'est trop chaud, trop froid,
02:02 quand c'est un coup de poing, la pression.
02:04 Ils savent faire la différence entre une caresse et un coup de poing.
02:08 -Ce sont des récepteurs sur la peau ?
02:10 -Ils sont partout.
02:11 On en a sur la peau, dans les vaisseaux,
02:13 dans les articulations, dans les organes, tous nos viscères.
02:17 On a des nocicepteurs partout,
02:19 sauf un endroit.
02:21 Le cerveau.
02:24 C'est le seul endroit qui ne ressent pas la douleur,
02:27 où il n'y a aucun nocicepteur.
02:30 D'ailleurs, quand on a compris ça,
02:32 c'est ce qui a permis ce qu'on appelle la chirurgie éveillée.
02:36 Je m'explique.
02:37 La chirurgie éveillée, c'est quand on a une tumeur dans le cerveau,
02:41 on va aller prendre la personne,
02:44 ouvrir le crâne, le coeur chevelu, etc.
02:46 Après, ce qui est important, c'est de ne pas faire de dégâts
02:49 quand on va opérer,
02:51 pas toucher à la parole, pas toucher aux mouvements, etc.
02:54 - Toucher qu'à la zone... - Voilà.
02:55 Et donc, qu'est-ce qu'on va faire ?
02:57 On va l'anesthésier en dehors pour ouvrir.
02:59 Après, la personne est réveillée.
03:01 Mais le mieux, c'est que je vous montre ça en images.
03:05 Des images d'une violoniste.
03:08 Là, en fait, ils sont en train d'opérer son cerveau.
03:11 - Et elle est réveillée. - Elle ne ressent rien.
03:14 - Totalement. Aucune douleur.
03:16 Alors que les deux chirurgiens, ils sont derrière.
03:19 Regardez-les. Ils sont en train d'opérer son cerveau.
03:21 Et d'ailleurs, on va le voir.
03:23 Et donc là, tu vois le cerveau ?
03:25 Ils sont en train de voir où peuvent passer des marques
03:28 et être sûrs qu'ils ne vont pas toucher à la motricité.
03:31 - Ils lui parlent en même temps pour voir si elle continue de parler.
03:35 - Il y a des neuropsychologues à côté qui discutent avec elle,
03:38 qui la font parler.
03:40 Mais on n'est pas obligés de jouer du violon.
03:42 Ça se fait pour bien plein d'autres choses.
03:44 Donc voilà, c'est le seul endroit où il n'y a pas de nocicepteurs.
03:48 - Je reviens à ces nocicepteurs.
03:50 Ils vont aller renseigner, j'imagine, le cerveau pour dire
03:54 "là, il y a quelque chose qui fait mal".
03:56 - Alors en fait, les nocicepteurs, ça fait une boucle, la douleur.
04:01 Ça passe toujours par la moelle épinière.
04:04 Cette boucle...
04:05 Le nocicepteur va alerter la moelle épinière.
04:08 Après, la moelle épinière va aller alerter le cerveau.
04:11 Et le cerveau, après, il va envoyer le signal douloureux.
04:14 Sauf dans un cas comme ce corps humain, et très bien fait,
04:18 sauf dans un cas, quand il faut que ça aille très vite.
04:21 Par exemple, si tu mets la main sur une plaque,
04:24 on va le voir en image,
04:25 là, il se brûle le doigt avec la casserole.
04:28 Immédiatement, ça va à la moelle épinière,
04:30 mais après, ça ira au cerveau plus tard
04:33 pour expliquer ce qui s'est passé.
04:35 - L'ordre est donné sans même passer par le cerveau.
04:38 - Pour tout de suite enlever la main.
04:40 C'est ce qu'on appelle un arc réflexe, une réaction réflexe.
04:43 Incroyable, comme c'est bien fait.
04:45 - Ça veut dire qu'en fait, la notion, la sensation de douleur,
04:49 elle est là pour nous avertir d'un danger et nous dire
04:52 "Attention, là, tu es en train de faire quelque chose
04:55 qui va t'abîmer le corps ou le reste."
04:57 - Alors, la douleur est utile, indispensable, vitale.
05:03 - Sinon, on n'enlèverait pas notre main si on n'avait pas mal.
05:06 - Là, c'est réflexe, mais même pour tout.
05:09 T'as un aphartus.
05:10 Si t'as pas de douleur, tu vas pas appeler le 15,
05:13 tu vas pas tout de suite comprendre que c'est une urgence.
05:15 - Ça vient de quelque chose de plus grave.
05:17 - C'est un signal d'alarme, c'est une alerte, la douleur.
05:20 Tout simplement, une appendicite, si t'as pas mal,
05:22 ça va s'infecter, ça va se transformer en péritonite,
05:25 voire en septicémie.
05:26 Donc la douleur, c'est essentiel.
05:28 Je vais te donner un exemple.
05:30 C'est rarissime, je vous le dis, mais on pourrait se dire
05:33 "Tiens, c'est sympa, il y a un gène qui fait qu'on n'a jamais de douleur."
05:36 C'est pas sympa du tout.
05:38 - Il y a des gens qui ne ressentent pas la douleur.
05:40 - Il y a une famille d'Italiens où ils ont une maladie génétique rare
05:43 qui font qu'ils n'ont pas de nocicepteurs.
05:46 Ils n'ont pas fabriqué de nocicepteurs.
05:48 Tu apprends à faire du vélo.
05:49 Comment tu apprends à tenir sur le vélo ?
05:51 Parce que tu vas tomber, ça va te faire mal, tu vas te relever, etc.
05:54 - Ou tout simplement, ce qu'on a vu là, à toucher une casserole.
05:56 S'ils ne ressentent pas la douleur...
05:58 - Si tu ne ressent pas la douleur, tu prends le plat dans le four
06:00 et tu te brûles, et t'as quand même les brûlures.
06:03 Mais tu ne les as pas ressentis.
06:04 Le vélo, c'est pareil, tu tombes, donc il se casse la jambe, etc.
06:07 Donc cette famille vit un enfer.
06:09 Donc ce n'est pas bien de ne pas ressentir la douleur.
06:11 - Tu nous dis, je repasse aux personnes,
06:13 la majorité des personnes qui ressentent cette douleur,
06:16 c'est exceptionnel, c'est un signal d'alarme.
06:19 Mais il y a des douleurs qui ne servent à rien, j'allais dire.
06:22 Par exemple, le fait d'avoir une migraine, ça ne va pas t'avertir d'un truc...
06:26 Sauf dans certains cas exceptionnels,
06:28 mais ça ne va pas t'avertir d'un truc plus grave.
06:30 Donc là, ça ne sert à rien, la douleur.
06:31 - Tu as tout à fait raison.
06:32 Il faut faire la différence entre ce qu'on appelle les douleurs aigües,
06:35 qui sont utiles, nécessaires, indispensables,
06:38 et ce qu'on appelle les douleurs chroniques.
06:40 Mais là, en fait, on passe au mot de maladie.
06:43 C'est quand même...
06:44 - Maladie chronique.
06:46 - Chronique, c'est une douleur qui dure plus de 3 mois.
06:48 Là, on parle de maladie de la douleur, ce n'est plus un symptôme.
06:53 - Et là, ce n'est plus un signal d'alarme.
06:55 - Il faut qu'elle dure plus de 3 mois.
06:57 Ça touche tout de même 30 % des adultes.
07:01 Quand on dit douleur chronique, ça peut être des douleurs articulaires,
07:04 ça peut être des maux de dos, ça peut être la migraine dont tu as parlé,
07:07 ça peut être tout un tas de douleurs.
07:09 Là, effectivement, ce n'est plus un signe d'alerte, d'alarme,
07:12 on est dans une maladie.
07:14 - Et alors, on n'est pas tous égaux face à la douleur,
07:16 il y a différentes sensibilités, il y a des gens qui n'ont pas très mal.
07:20 Pour la même chose, par exemple, d'autres qui ont très mal,
07:22 c'est dû à quoi, à part cette famille, là, c'est une raison génétique,
07:26 mais pour la plupart des gens...
07:28 - Alors, c'est dû à plein de choses.
07:29 Ça peut être dû à l'éducation.
07:31 Souvent, par exemple, les garçons, on leur dit "tu ne pleures pas",
07:35 "si tu es un homme, tu supportes la douleur", etc.
07:37 - Il y a une différence homme-femme, d'ailleurs ?
07:39 - D'ailleurs, oui, il y a une différence homme-femme.
07:41 En fait, il n'y a pas de différence pour la douleur jusqu'à la puberté,
07:45 mais à la puberté, au moment où il y a énormément de testostérone,
07:50 c'est l'hormone masculine, donc chez les garçons,
07:52 en fait, la testostérone, elle abaisse le seuil de sensibilité à la douleur.
07:58 Donc, contrairement à l'idée reçue, les hommes ne sont pas douillets.
08:03 - Ça ne veut pas dire qu'ils se plaignent moins, mais...
08:05 - Ça ne veut pas dire qu'ils se plaignent moins, je suis d'accord avec toi.
08:07 - Ils ont moins mal.
08:07 - Mais les hommes ne sont pas douillets.
08:09 Après, ça dépend de la religion, ça dépend de l'éducation,
08:12 ça dépend de ton habitude, de la douleur,
08:15 ça dépend de l'attention qu'on y porte.
08:17 Certaines études ont montré que, quand tu es seul,
08:20 en fait, la douleur était plus atténuée que quand il y avait du monde et du public.
08:23 Pour certaines personnes, c'est très variable.
08:25 - Il y a des gens qui arrivent aussi à gérer leur douleur,
08:27 par exemple les fakirs qui...
08:29 - Alors, les fakirs, c'est autre chose.
08:31 - Si, tu as raison, ils arrivent un peu à gérer,
08:33 mais il faut comprendre qu'il y a beaucoup de...
08:35 Il y a de la physique pour les fakirs.
08:37 Les fakirs, en fait, c'est une question de répartition du poids sur les clous, par exemple.
08:42 - Oui, mais ils apprennent à gérer quand même leur douleur et à intérioriser.
08:46 - Leur douleur, tu as raison, ils se concentrent.
08:48 Ils apprennent à gérer la contraction des muscles du pied,
08:52 mais en fait, quand tu mets une densité de clou très rapprochée,
08:55 en fait, ça ne s'enfonce pas.
08:56 Alors que si tu ne mets qu'un clou, là, ça s'enfonce, ça fait très mal.
09:00 Ça, c'est autre chose.
09:01 - Et alors, comment on peut mesurer cette douleur ?
09:04 C'est-à-dire dire "J'ai très mal, je n'ai pas mal".
09:07 Comment on peut savoir, puisque c'est hyper intime et personnel,
09:10 comment on peut partager cette intensité de douleur ?
09:13 - C'est la vraie difficulté avec la douleur.
09:16 Et c'est vrai que c'est tellement difficile.
09:18 - Ça ne se mesure pas, il n'y a pas de test.
09:20 - Alors justement, on a toujours, tu sais, en médecine,
09:23 tout le monde aime bien mesurer,
09:24 et puis en plus, c'est important aussi pour arriver à la traiter.
09:28 Donc, il y a ce qu'on appelle des échelles d'évaluation de la douleur.
09:31 Pour les tout-petits, tu vois, elles sont faites avec des smileys
09:34 qui montrent bien "Aucune douleur, t'es content".
09:36 Et l'enfant va dire où il se situe sur cette échelle pour les adultes.
09:40 C'est pas avec des smileys, mais on va se situer entre 1 et 10.
09:44 Et c'est important d'arriver, mais même pour le suivi des traitements,
09:47 pour savoir si ça a baissé par rapport à la veille, la douleur.
09:50 Tu vois, c'est très important d'avoir cette échelle.
09:53 Et puis, il y a des études qui ont été faites pour faire un palmarès
09:58 des différentes douleurs, savoir quelles sont les plus intenses.
10:02 Mais ça a été fait très sérieusement, oui.
10:05 - Pour tout le monde, d'accord.
10:06 - Je vais pas vous mettre tout le palmarès, ce serait trop long,
10:09 mais on vous a mis les 5 douleurs les plus intenses.
10:13 - D'accord.
10:14 - Arrive en 5e, la maladie de Crohn.
10:17 La maladie de Crohn, c'est quoi ?
10:19 - C'est une maladie chronique des intestins, inflammatoire.
10:24 Maladie inflammatoire chronique des intestins.
10:26 Et il y a des douleurs terribles, avec notamment des douleurs
10:30 qui sont encore plus fortes que des coliques néphritiques.
10:34 Après, en 4e, il y a l'amputation d'un doigt.
10:39 - Oui.
10:40 - Fais pas cette tête, ça fait très très mal.
10:42 Ça arrive en 4e.
10:43 C'est horrible parce qu'il y a plein de nerfs, il y a plein de choses.
10:45 Puis c'est le schéma corporel, la représentation de la main,
10:48 puisque tout ça aussi, ça passe par le cerveau, ne l'oublions pas.
10:51 En 3, pardon, les accouchements.
10:54 - Je pensais que c'était en 1re position.
10:56 - C'est vrai qu'on avait tendance à dire que c'était en 1re position.
10:59 Non, ça arrive en 3e.
11:00 En fait, l'accouchement, c'est une souffrance qui a du sens.
11:05 Donc on la gère mieux, on l'oublie.
11:08 - Oui, c'est pas comme une maladie.
11:10 - Voilà.
11:11 - D'accord.
11:12 - En 2.
11:13 - Oui, il y a une raison, surtout.
11:14 - C'est une piqûre.
11:16 - Oui, bon.
11:17 - En Amazonie, on va dire que c'est beaucoup plus rare que les accouchements.
11:20 - Oui, d'accord.
11:21 - Mais ça fait terriblement mal.
11:23 Alors, ça dure à peu près une vingtaine d'heures, quand même, la douleur.
11:26 Il paraît que c'est terrible.
11:28 Et en 1.
11:30 Alors, le nom va paraître compliqué.
11:32 Syndrome douloureux régional complexe.
11:34 On appelle ça aussi les algodystrophies.
11:36 "Algo", ça veut dire douleur.
11:38 - Quoi ?
11:39 - Dystrophie.
11:40 C'est quelque chose qui est assez étonnant, qu'on comprend pas réellement.
11:44 Par exemple, tu as une lésion, un accident de moto ou de vélo ou de n'importe quoi,
11:49 voire même une intervention sur le poignet ou sur la main ou sur le pied.
11:54 - Donc, quelque chose d'assez banal.
11:56 - Et en fait, la douleur, en retour, le signal de la douleur va envoyer des messages au vaisseau.
12:03 Et on va avoir les vaisseaux qui vont se dilater.
12:05 On va avoir le poignet, si c'est au poignet, par exemple.
12:08 Ça va se mettre à gonfler, à être chaud et à être hyper douloureux.
12:13 Il y aura une libération de sécrétion de molécules inflammatoires, etc.
12:17 C'est quelque chose qui dure longtemps et qui est vraiment très douloureux.
12:22 Donc voilà pour les principes.
12:24 - Je reviens aux douleurs un peu plus communes.
12:27 Comment on peut les traiter ?
12:30 - Comme tu dis, on va pas faire tous les traitements.
12:34 Il faudrait encore une émission entière pour faire tous les traitements.
12:38 Alors, on peut déjà essayer de commencer par tout ce qui n'est pas pharmacologique, pas médicament.
12:42 Tu vas commencer par ton cerveau.
12:45 Tu sais que notre cerveau est un véritable labo.
12:49 Donc on peut déjà commencer à se concentrer, à essayer.
12:54 On est capable de fabriquer vraiment des médicaments,
12:57 voire même des endorphines qui calment les douleurs, etc.
13:00 Donc on peut déjà s'entraîner à ça.
13:04 Après, il y a tout un tas de traitements, notamment la respiration.
13:10 La respiration, on l'a tous surtout en soi.
13:12 On peut le faire.
13:14 Tu sais que normalement, on respire à peu près 15 fois par minute.
13:17 Là, on va respirer 6 fois par minute.
13:20 5 secondes d'expiration, 5 secondes d'inspiration.
13:25 Donc ça fait 10 secondes.
13:27 - Et ça, ça calme les accouchements ?
13:29 Aux accouchements, on demande aussi de respirer ?
13:31 - Exactement.
13:33 Après, tu as les massages, la relaxation, le chaud, le froid.
13:41 Tu as aussi la musique.
13:43 On sait que la musique est très active sur la douleur.
13:45 Certains types de musiques.
13:47 La musicothérapie, ça assaie les douleurs.
13:49 Puis après, on a tous les traitements que l'on connaît, avec différents paliers.
13:54 D'abord, on va commencer par du paracétamol.
13:56 Ensuite, on va prendre des anti-inflammatoires, de l'aspirine.
14:00 Après, on va passer aux opioïdes, tramadol, etc.
14:04 Puis après, on peut monter jusqu'à la morphine.
14:06 On a tout comme ça.
14:09 - Ça dépend de l'intensité de douleur.
14:10 - C'est l'arsenal.
14:12 Depuis qu'on connaît mieux la douleur, on arrive de mieux en mieux à la traiter.
14:15 Avec certaines anesthésies, certains patchs.
14:17 On a même pour certaines douleurs la toxine botulique.
14:21 Qui va pouvoir relâcher et apaiser certaines douleurs.
14:25 On a aussi des champs magnétiques, comme ça se passe au niveau du cerveau.
14:30 Des champs magnétiques transcraniens qui vont arriver à modérer et moduler la douleur.
14:35 Il y a beaucoup de travaux là-dessus.
14:40 Elle est peut-être de moins en moins mystérieuse.
14:43 Mais elle garde encore beaucoup de secrets, cette douleur.
14:46 Mais ça reste la préoccupation principale des patients.
14:50 Mais aussi des scientifiques.
14:52 En permanence, il y a des recherches, des recherches, des recherches.
14:55 Quand on voit déjà l'évolution des traitements, les centres antidouleurs.
15:00 Mais ça continue.
15:02 On espère qu'on arrivera à calmer de plus en plus de personnes.
15:07 -Docteur Jean-Michel Cohen, bienvenue.
15:10 Je rappelle que vous êtes médecin, médecin nutritionniste.
15:13 Alors aujourd'hui, une question que tout le monde se pose.
15:16 Ce qui ne les empêche pas d'en manger.
15:20 Mais est-ce que le fromage fait réellement grossir ?
15:23 -Depuis qu'on fait ces émissions ensemble,
15:26 je n'arrête pas de vous répéter qu'une bonne alimentation n'interdit rien.
15:29 Donc le fromage ne fait pas plus grossir qu'un autre.
15:32 Mais manger de façon excessive du fromage peut évidemment faire grossir.
15:36 -Quand on dit le fromage, on parle de quoi ?
15:39 -Le fromage est un produit simple, un des rares produits naturels de notre alimentation.
15:42 C'est un lait qui va être fermenté.
15:45 Ce lait peut provenir d'une vache, d'une chèvre, d'une brebis, d'une bufflone.
15:48 Et à partir de ça, de ce lait fermenté,
15:52 suivant les techniques de fabrication, on va arriver à différents types de fromage.
15:55 Et ça va leur donner les appellations que tout le monde connaît.
15:58 -Mais en fait, ça se distingue plutôt en termes de consistance.
16:01 -Oui, parce qu'il y a le fromage frais qui sera un peu moins calorique que les autres.
16:05 Puis vous avez les fromages à pâte pressée qui vont être cuits,
16:08 puis qui ensuite vont être formés.
16:11 Puis vous avez les fromages à pâte molle, vous avez les fromages à pâte fermentée.
16:14 Vous avez les fromages tout à fait...
16:17 -Il y en a 1200, donc on ne va pas tous les décrire.
16:20 -Et selon la façon de le préparer, vous aurez plus ou moins de calories à l'intérieur.
16:24 Par exemple, un fromage à pâte pressée, contrairement à la réputation que les gens lui donnent,
16:27 est un fromage souvent plus riche que les autres, mais bon.
16:30 -Attendez, on va y revenir sur le fromage à pâte pressée plus riche,
16:33 mais là je vois qu'il y a la composition du fromage.
16:36 -C'est un aliment nutritif, ça veut dire que le plus important pour le consommateur,
16:42 c'est qu'on prend entre 15 et 25 % de protéines, il y a une grande dispersion,
16:45 parce que ça dépend des fromages et de leur mode de préparation.
16:48 On aura 15 à 30 % de graisse, 30 % étant souvent,
16:51 à part les fromages hyper crémeux étant le maximum qu'on a,
16:55 et puis on aura surtout un peu de sel, c'est ça qui nous dérange souvent dans le fromage.
17:00 C'est 1,5 g de sodium pour 100 g, c'est quand même pas mal.
17:03 Mais c'est un apporteur fondamental de calcium, je le rappelle quand même,
17:06 malgré le fait que beaucoup de gens veulent supprimer les produits laitiers,
17:10 que les produits laitiers amènent aujourd'hui 65 à 70 % des apports en calcium,
17:14 même si les produits végétaux déjà en est sont enrichis.
17:18 -C'est une super bonne nouvelle, on sait que les enfants ont besoin de calcium notamment.
17:22 -Je pondérerai ça quand même, parce que souvent on a tendance à donner aux enfants
17:26 les fromages à tartiner, et les fromages à tartiner la plupart du temps...
17:29 -J'ai parlé du calcium, le lait...
17:32 -Oui, le lait, oui, mais chez les enfants, souvent quand on donne des fromages à tartiner,
17:36 les contenus en calcium sont souvent inférieurs à ceux des fromages réels,
17:40 c'est pour ça qu'on essaye d'inciter les enfants à avoir plutôt du fromage nature que des pâtes à tartiner.
17:45 -Donc il vaut mieux donner du vrai fromage que des pâtes à tartiner pour les enfants.
17:49 -Le problème c'est que les enfants aiment les goûts un peu fade,
17:52 donc ils se reconnaissent plus dans les fromages à pâte à tartiner,
17:55 qui sont travaillés pour ça, qu'un fromage un peu fort.
17:57 -Et surtout pour les attirer, on trempe le petit truc dedans...
18:00 -Oui, bien sûr, je ne mets pas tous les fromages là-dedans, mais beaucoup d'entre eux sont comme ça.
18:04 -Donc on va revenir sur les points positifs...
18:06 -Oui, alors le premier, le calcium, le second, c'est une très bonne qualité de protéines,
18:12 c'est ce qu'on appelle les protéines de bonne valeur biologique,
18:14 ça veut dire qu'elles sont bien assimilées par le corps, il y en a entre 15 et 20 %,
18:17 c'est pas très loin des protéines du poisson, de la viande, de la volaille, ou même des œufs,
18:21 et puis après vous avez les vitamines et minéraux, avec en priorité la vitamine A,
18:25 dont je rappelle qu'elle améliore la vision crépusculaire,
18:29 la santé de la peau et beaucoup de réactions enzymatiques dans le corps.
18:32 -Donc vous en avez un peu parlé, vous l'avez évoqué tout à l'heure,
18:35 ce qui vous gêne c'est quand même le sel...
18:37 -Oui, c'est un peu gênant chez les gros consommateurs de fromage...
18:39 -Et les graisses bien sûr...
18:41 -Oui, les gens adorent manger du fromage, et très souvent ils ne savent pas se limiter à la bonne portion,
18:46 on en parlera, les graisses, ce sont des graisses saturées,
18:49 c'est-à-dire que ce sont comme toutes les graisses animales,
18:51 c'est pas les graisses de premier niveau comme les huiles végétales ou les produits végétaux,
18:56 ce sont des graisses saturées, mais je rappelle que même à l'intérieur des graisses saturées,
19:00 comme par exemple on trouve de l'acide butyrique,
19:02 qui aide à réguler la croissance des cellules cancéreuses,
19:04 donc c'est pas si mal que ça d'en avoir un peu.
19:06 -D'accord, on ne l'a pas dit, mais ça se mange quand même souvent avec du pain,
19:11 donc la question de départ c'était quand même est-ce que ça fait grossir ou pas ?
19:15 On va revenir à ce que vous disiez tout à l'heure,
19:17 vous avez parlé des pâtes, des fromages pressés qui sont plus caloriques...
19:22 -Oui, il y a vraiment des différences caloriques, une grande dispersion calorique dans les fromages.
19:26 Les fromages à pâte molle sont un peu moins riches que les fromages à pâte pressée,
19:30 vous avez un inventaire là qui est au tableau.
19:33 -Regardez ce que vous nous avez préparé là...
19:35 -La cancoyote fait partie des fromages qu'on appelle quasi-diététiques, à 140 calories.
19:38 -Diététiques la cancoyote ? -Oui, c'est très faible comme valeur calorique.
19:41 Le chèvre, le camembert, la mozzarella, ce sont des produits...
19:44 Car les produits italiens, à part le mascarpone,
19:47 sont souvent des produits moins caloriques parce qu'ils sont d'ailleurs un peu plus hydratés,
19:50 un peu plus chauds à l'intérieur. -Il y a plus d'eau donc il y a moins de gras.
19:52 -C'est la même chose pour les fromages à pâte molle et les fromages à pâte pressée.
19:55 Le fromage à pâte molle subit un égouttage,
19:57 le fromage à pâte pressée sera cuit, donc typiquement le cas du gruyère,
20:02 donc on va monter jusqu'à 400-420 calories pour 100 grammes.
20:04 -Oui, mais ça c'est hyper important, parce que dans la tête des gens,
20:08 manger du fromage, du gruyère, pardon, c'est pas péché.
20:14 -Ma chère Brigitte, c'est pour ça qu'on est là !
20:17 -Vous voyez, c'est hyper important de dire que finalement, plus c'est sec,
20:22 par exemple la mimolette, ça fait beaucoup plus grossir qu'un morceau de brie.
20:28 -On arrive au conseil d'utilisation, on doit en manger 50 à 60 grammes dans la journée,
20:33 ça c'est une portion régulière, c'est l'équivalent de deux portions individuelles minimum,
20:37 et ensuite on n'en mange pas forcément tous les jours.
20:39 -On n'en mange pas tous les jours ? -Pas forcément.
20:42 -Et c'est toujours en fin de repas ?
20:44 -Non, ça c'est vraiment une question de goût.
20:46 -Mangez en fonction de ce qui vous fait plaisir,
20:48 et même si c'est riche, essayez de travailler sur la quantité que vous allez absorber,
20:51 mais surtout, quand vous prenez du fromage, et si vous en avez envie beaucoup,
20:56 enlevez les protéines que vous avez dans le repas.
20:58 Je préfère quelqu'un qui ne mangera pas de viande, pas de poisson ou pas de volaille ce jour-là,
21:01 et qui va remplacer sa protéine principale par du fromage.
21:04 Il se fera plaisir, ne prenez pas de féculents, prenez un bout de pain.
21:06 -Enlevez le gras aussi. -Voilà, une soupe, un gros morceau de camembert,
21:10 presque la moitié d'un camembert, un morceau de pain et un fruit,
21:12 vous aurez fait un repas quasi diététique.
21:14 -Mais pourquoi on mange toujours avec de la salade ?
21:16 -C'est une vieille habitude peut-être, c'est intelligent d'ailleurs,
21:19 parce que la salade apporte des fibres et c'est peu calorique, donc voilà.
21:23 Mais si vous mettez trop de sauce, vous plomberez l'histoire.
21:26 -En tout cas, merci. Je pense que c'est important de dire,
21:30 parce que ça fait partie, je ne sais pas pourquoi, c'est contre-intuitif,
21:33 on pense que le gruyère, ce n'est pas calorique,
21:35 alors qu'en fait, ça fait partie des fromages les plus caloriques.
21:38 -Eh bien, suivez-nous régulièrement. -Merci beaucoup, Dr Cohen.
21:40 Merci à vous de nous avoir suivis et restés en notre compagnie.
21:43 c'est sur CNews.