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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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00:00 Bonjour, aujourd'hui dans la santé expliqué à ma fille, je répondrai aux
00:04 questions de Sacha sur le cerveau et vous verrez qu'il n'y a pas d'âge pour en
00:08 prendre soin pour le chouchouter. Puis le docteur Martin Blachy nous dira si le
00:12 sang gluten est une tendance ou une nécessité.
00:17 Sacha aujourd'hui un sujet qui nous concerne tous, le cerveau et on va voir
00:27 que d'après certaines études on pourrait jusqu'à 90 ans voire plus
00:33 régénérer certains de nos neurones. On va pas tout vous expliquer mais c'est une bonne nouvelle.
00:39 Alors déjà est-ce que tu peux nous réexpliquer le fonctionnement du cerveau.
00:44 Alors on va pas faire tout le fonctionnement sinon ça va durer des
00:47 heures mais en gros comment fonctionne le cerveau ?
00:51 Alors effectivement il faudrait des heures. On va s'intéresser en fait c'est lui le boss, c'est lui la tour de
00:56 contrôle qui décide de tout, qui fait que tu penses, que tu réfléchis, que tu
01:01 agis, que tu ressens, qui gouverne toutes les fonctions du corps et qui s'autogère
01:06 en plus lui-même. C'est à dire qu'il gère toutes les fonctions du corps mais il se gère
01:10 aussi lui-même. C'est lui qui nous met en permanence en
01:14 relation avec le monde extérieur et le soi. C'est lui qui fait que par exemple
01:19 quand tu marches, quand tu fais du sport, quand tu réfléchis ou pas, même
01:25 quand tu dors et bien c'est encore le cerveau. Donc tu vois c'est un organe
01:28 incroyable, essentiel et évidemment tout est fait pour qu'il soit sous haute
01:34 protection. Quand je dis sous haute protection c'est à dire qu'en fait il est
01:38 vraiment protégé. Tu vois il y a le crâne, l'os qui le protège mais il n'y a pas que
01:43 le crâne. Il y a le crâne, il y a ce qu'on appelle les méninges. Ce sont trois enveloppes
01:47 la pymère, la durmère et l'arachnoïde qui protègent comme ça notre cerveau.
01:53 Ensuite il y a le liquide céphalo-rachidien parce qu'en fait c'est un liquide
01:57 qui protège aussi le cerveau. Le cerveau baigne dans le liquide ?
02:01 Le cerveau baigne dans un liquide pour servir un peu d'amortisseur. Tu vois si par
02:05 hasard il y a un choc, un traumatisme. Mais il n'y a pas que le cerveau. Il y a aussi
02:09 toute la moelle épinière tu sais dans le rachis. C'est pour ça que parfois on
02:13 fait un prélèvement de liquide céphalo-rachidien justement. Et puis il y a
02:19 aussi une autre barrière pour protéger le cerveau que l'on appelle la barrière
02:23 hémato-encéphalique. Hémato ça veut dire sang, encéphalique c'est le cerveau.
02:28 C'est une barrière en fait qui va servir de filtre et qui va éviter que des agents
02:32 pathogènes pénètrent dans le cerveau, voire certains médicaments, certaines
02:36 substances. Donc tout est fait pour protéger cet organe incroyable.
02:41 Ce qui est très important. Et alors qu'est ce qui se passe à l'intérieur du cerveau ?
02:45 Là si on rentre à l'intérieur du cerveau, comment ça fonctionne ?
02:48 Là il y a du monde. Un cerveau ça pèse environ... Encore une fois en simplifié.
02:54 Un cerveau adulte c'est à peu près 1,3 kg.
02:58 Il y a, regarde, les neurones, il n'y en a pas mille, il n'y en a pas un million.
03:04 Il y a 100 milliards de neurones. Mais ce qui est plus important c'est qu'il y a des
03:10 neurones mais il y a aussi des connexions. C'est à dire qu'un neurone c'est pas un
03:15 neurone puis un neurone puis un neurone. Non, non, non. C'est des milliards de
03:18 neurones mais qui se connectent avec plein d'autres neurones. Et donc c'est
03:22 ce qu'on appelle la synapse. La synapse c'est le lieu de communication entre un
03:26 neurone et plusieurs autres, pas un seul autre.
03:28 Tu veux dire que s'ils ne se connectent pas, il n'y a rien qui se passe ?
03:31 Bien sûr. Il ne fonctionne pas le cerveau ?
03:33 Et regarde le nombre de synapses. C'est un million de milliards de synapses.
03:37 Et c'est important parce que c'est à l'endroit... Alors il y a d'autres cellules
03:41 aussi que je n'ai pas marquées là mais ce sont les cellules gliales. C'est les
03:45 cellules dans lesquelles baignent nos neurones. Tout ça sont des petites nounoux
03:49 des neurones. Quand j'ai dit nounoux, c'est vraiment des nounoux. C'est à dire qu'en
03:53 fait elles vont faire le ménage, quand il y a des déchets, elles vont les
03:56 nettoyer. Elles vont penser à donner à manger à nos neurones.
04:00 Tu vois, tissus de soutien. Regarde, tu vois en bleu c'est le neurone et les
04:05 cellules gliales c'est toutes les petites cellules rouges qui s'occupent comme ça,
04:08 comme des vrais nounoux de nos neurones. Et ce que je te disais, c'est qu'en fait
04:12 ce qui est important de comprendre c'est que notre cerveau il fonctionne à la fois
04:18 avec de la chimie et à la fois avec de l'électricité.
04:23 La chimie, c'est son essentiellement... Je te dis le lieu de
04:28 communication c'est la synapse. C'est vraiment comme ça qu'un neurone...
04:31 -Où les échanges se passent. -Qu'un neurone communique à un autre neurone pour lui donner un ordre,
04:35 pour autre chose, pour faire ressentir une émotion, etc. Tu vois ça c'est la chimie.
04:40 Il y a un neurone émetteur qui va dire aux neurones récepteurs, hop il envoie
04:46 la dopamine, l'adrénaline, la sérotonine, des molécules chimiques comme ça, des
04:50 messagers exactement. Là on les voit sous une autre forme, tu vois comme c'est joli.
04:54 Le neurone émetteur, le neurone récepteur et c'est comme ça qu'ils parlent.
04:58 Et comme ça ils discutent entre eux au niveau des synapses et bien sûr il y a
05:02 l'influx nerveux, l'influx électrique de l'électricité comme on va le voir là
05:07 aussi. Tu vas voir évidemment il y en a partout.
05:09 Comme je te l'ai dit, ils travaillent en permanence. Tu vois les neurones, hop,
05:14 et on va voir le coup, tu vois l'influx, il passe de l'un à l'autre, à plusieurs
05:18 autres d'ailleurs et c'est comme ça sans cesse. Donc c'est de l'électricité et de
05:22 la chimie pour le cerveau. C'est beau. -Ouais, tu nous as dit qu'il y a à peu près
05:25 100 milliards de neurones, ça c'est dans un cerveau à l'âge adulte, le cerveau
05:31 il n'est pas pareil à l'enfance, à l'âge adulte pour les personnes âgées.
05:35 Alors comment il évolue pendant la vie, tout au long de la vie le cerveau ?
05:39 -Alors tu as raison, là on va faire que quelques étapes mais il évolue tout au
05:43 long de la vie. Il y a des périodes charnières comme l'adolescence mais on
05:46 va pas toutes les énumérer. Le principal, alors ça commence en fait il commence
05:50 in utero, vers 6 à 8 semaines il commence à se former mais en fait à la
05:55 naissance on a déjà nos 100 milliards de neurones. -Ah d'accord donc c'est pas que
05:58 pour un cerveau adulte ? -Non mais ce qu'il faut comprendre... -Mais pourtant on n'a pas le
06:01 même cerveau qu'à l'âge adulte. -Je m'explique, ce qu'il faut comprendre c'est
06:07 que de la naissance à trois ans certes on a les neurones, imagine qu'on fasse une
06:13 maison ou un bâtiment, imagine des câbles électriques, on veut mettre
06:17 l'électricité évidemment, on a des câbles donc les câbles c'est les neurones, c'est
06:21 les 100 milliards de neurones, on les a les câbles mais les câbles si tu les
06:24 relis pas entre eux, si tu fais pas un circuit électrique tu pourras jamais
06:27 éclairer ton bâtiment. Et bien là c'est un petit peu la même chose, c'est à dire
06:31 qu'à la naissance on a effectivement le nombre de neurones pratiquement le même
06:35 qu'à l'âge adulte. -Sauf qu'ils ont pas connecté. -Voilà et là il faut créer les
06:39 connexions et c'est entre 0 et 3 ans que se créent les connexions, les synapses,
06:45 les lieux de communication etc. On peut créer à la naissance, je dis bien la
06:49 naissance parce qu'après ça se calme un peu, de 700 à 1000 connexions par
06:56 seconde, pas par heure, pas par jour, par seconde. Donc c'est vraiment de 0 à 3
07:02 ans où il faut créer ces connexions. -Et alors comment on fait ? -Le seul moyen de
07:07 créer des connexions c'est de stimuler l'enfant. Donc là je m'adresse à tous
07:12 ceux qui ont tendance à donner des écrans à leurs enfants, non, la seule
07:16 chose pour créer des connexions c'est de le stimuler, de le stimuler par le
07:20 mouvement, par le contact, par le toucher, par les émotions, rire, un écran ça
07:25 n'arrive pas, faire les gros yeux, jouer, il faut absolument jouer avec l'enfant, il faut
07:31 lui faire toucher des choses différentes, il faut lui faire sentir des choses
07:33 différentes et c'est comme ça que les connexions elles vont se créer, il faut
07:36 jouer à faire semblant, il faut jouer à se cacher, il faut jouer, il faut être là et
07:40 c'est ça qui est important et c'est là qu'on peut tout apprendre, on peut
07:45 apprendre une, deux, trois, quatre langues à l'année, entre 0 et 3 ans, et en plus ça
07:50 restera, regarde quand tu as appris à marcher, tu sais toujours marcher,
07:54 ce sont des choses, c'est la répétition qui fait que quand on apprend à parler
08:00 à un enfant, c'est la répétition qui compte, le mot papa ou maman ou un autre,
08:04 vous le répétez plusieurs fois pour que ce soit bien, que les connexions, c'est
08:08 comme créer des petits chemins, donc il faut marcher plusieurs fois pour que le
08:11 chemin se crée, si on imagine que les neurones c'est une forêt, tu vois, il
08:15 faut créer des petits sentiers un petit peu partout et c'est comme ça qu'on fait
08:19 avec la répétition donc vraiment. Donc de 0 à 3 ans c'est la période clé où on
08:23 peut apprendre le plus de choses, notre cerveau est le plus ouvert à
08:27 l'apprentissage ? Tu peux tout apprendre, tu peux tout faire de 0 à 3 ans et en plus
08:30 je te dis ça restera, c'est-à-dire que même malheureusement si tu souffres, les
08:34 personnes qui souffrent d'une maladie d'Alzheimer, et bien parfois elles ont
08:38 appris, je sais pas, elles ont parlé russe dans leur jeunesse, après elles n'ont plus
08:41 jamais parlé, mais parfois hop, ça revient, tu vois, c'est des choses qui sont
08:44 sédimentées dans le cerveau. Et donc après 3 ans, est-ce qu'on peut quand même
08:50 continuer à apprendre des choses et à créer des connexions ? Bien sûr, mais il n'y a plus
08:55 les 700 à 1000 connexions par seconde, c'est un peu plus lent.
08:58 Mais oui, évidemment qu'on peut continuer, de toute façon c'est un peu l'idée de cette
09:02 émission aujourd'hui, c'est de dire qu'on peut toujours continuer. Oui, mais il y a des âges quand même
09:07 où c'est plus facile d'apprendre que d'autres. Voilà, c'est beaucoup plus
09:10 facile de 0 à 3 ans, après le cerveau il va continuer à créer plein de chemins
09:15 etc. Tout au long de la vie. On dit qu'un cerveau humain est mature vers 24-25 ans.
09:22 D'accord. À partir de 24-25 ans, ça décline ? À partir de 24-25 ans, on dit qu'entre la
09:29 maturité du cerveau et la fin de la vie, on perd à peu près 10% de ses neurones.
09:34 Enfin 10% de 100 milliards, il en reste beaucoup quand même. Mais surtout, la
09:38 bonne nouvelle, c'est que depuis quelque temps, avant, en tout cas à mon époque, on
09:43 disait neurones perdus, neurones foutus. Ce qu'on perdait, on ne le récupérait plus.
09:48 Et maintenant, depuis quelques années, on sait qu'on pourrait régénérer, et ce
09:53 quel que soit l'âge, fabriquer des nouveaux neurones, ce qu'on appelle la
09:59 neurogenèse. On pourrait les fabriquer selon certains à partir de cellules
10:04 souches dans le bulbe olfactif, de l'odorat, selon certains dans les
10:09 ménages, les petites membranes qui entourent le cerveau. Mais pour la plupart, ils sont
10:13 d'accord pour dire que ce serait dans une région qu'on appelle l'hippocampe, que tu
10:17 vas voir là, qui est une région très connue. C'est la région, tu vois le petit
10:20 truc jaune là ? En fait, c'est la région dans le cerveau, dans les profondeurs du
10:25 cerveau, c'est la région de la mémoire et des émotions. Et en fait, ça pourrait
10:29 être une pouponnière à neurones. Ça pourrait créer de nouveaux neurones.
10:33 Mais cette création de neurones, elle n'arrive pas comme ça, elle ne se fait pas
10:37 toute seule. Alors comment on va faire pour créer des neurones ? Il faut faire
10:42 des exercices, il faut faire quelque chose ? Alors tu as tout à fait raison, ça se fait
10:45 pas par hasard, il faut avoir envie. On peut le dire à n'importe quel âge, mais c'est pas comme ça.
10:49 Oui, mais non, c'est un petit peu ce que je te disais sur les enfants, mais sauf
10:53 que là c'est un petit peu différent évidemment. Bon, on n'a pas autant de
10:56 connexion. Là, il s'agit de recréer, c'est vraiment de la neurogenèse, fabriquer
11:01 des nouveaux neurones. Alors déjà, une alimentation équilibrée, c'est la base.
11:05 Une alimentation équilibrée, de toute façon, c'est la base pour notre cerveau en général.
11:08 Pour notre corps et notre cerveau. C'est une alimentation, surtout des
11:13 antioxydants, tu sais, les cellules qui empêchent le vieillissement, donc qui vont
11:16 être bien nutritifs. Alors c'est avocats, c'est poissons gras, c'est fruits à coque, c'est des
11:21 noix, des amandes, tout un tas de trucs. Pas d'alcool, c'est très important.
11:26 L'alcool, ce sont des toutes petites, petites molécules qui arrivent à passer,
11:31 malheureusement, la barrière hémato-encéphalique. La barrière de protection.
11:35 Qui arrivent comme ça et qui peuvent vraiment détruire carrément nos neurones.
11:39 On a des démences cérébrales liées à l'alcool, irréversibles,
11:44 de maladies de Korsakoff, enfin bref. Donc l'alimentation, une activité physique
11:48 régulière, ça va sculpter ton corps, de toute façon, c'est bon pour tout.
11:51 Mais ça va aussi sculpter ton cerveau. On sait que nos muscles... Ca va créer des neurones.
11:56 Oui, parce qu'en fait, nos muscles libèrent des petites substances trophiques, comme ça,
12:00 qui vont aller nourrir notre cerveau. Enfin, quand je dis "on sait", c'est les chercheurs.
12:04 Après le sommeil, bon ben ça on sait, récupération physique, récupération psychique.
12:09 Et ensuite, et ça c'est assez nouveau, des activités variées.
12:13 Tu veux dire des activités intellectuelles, lectures, sudoku ?
12:17 Alors on a souvent dit ça, mais en fait non. Ce qui va compter le plus, c'est la variété des activités.
12:23 En fait, notre cerveau n'aime pas la routine. Ce qu'il faut, c'est créer des nouvelles connexions.
12:28 Donc il a envie de créer des nouveaux chemins. - Donc ça peut être n'importe quelle activité ?
12:31 Voilà, au contraire, il faut les varier. Il faut vraiment varier toutes ces activités.
12:35 Ça peut être voyager, ça peut être apprendre une autre langue, ça peut être jardiner,
12:38 ça peut être bricoler, aller au musée, aller au ciné, voilà.
12:41 Ensuite, les liens sociaux, et ça c'est essentiel.
12:45 On a fait des études où, par exemple, souris toute seule, ça décline les neurones.
12:49 - Les souris. - Oui, les souris. Et pour l'humain, c'est pareil.
12:52 Et souris avec des congénères, hop, hop, hop, des nouveaux réseaux qui se créent, etc.
12:58 Eh bien pour nous, c'est pareil. Donc il faut absolument rencontrer du monde.
13:02 C'est le lien social, ça va créer des neurones miroirs.
13:05 Il se passe plein de choses, donc il faut voir des gens.
13:08 Ne restez pas seuls, ne restez pas isolés, il faut voir des gens.
13:11 Et ce qui est important, c'est cette bonne nouvelle.
13:13 C'est de se dire que, quel que soit l'âge... - Ça, on peut le faire à n'importe quel âge.
13:17 - Alors attention, tu vas pas décider comme ça. - Parfois, plus on le fait tôt, mieux c'est, mais...
13:21 Mais il y a un chercheur qui disait, un chercheur de l'Institut Pasteur, qui disait que si on coupait les tissus...
13:26 Par exemple, si je prenais ton tissu, je regarde le microscope, je pourrais dire à peu près ton âge.
13:30 Ou l'âge de tes artères. - Les os, les...
13:32 - En revanche, le cerveau, si je fais une coupe de cerveau,
13:35 eh bien peut-être que si c'est une personne qui a créé comme ça en permanence dans sa vie,
13:39 je serais incapable de dire si c'est une personne de 90 ans ou de 45 ans.
13:44 Parfois, à 45 ans, ils ont un cerveau déjà de personnes âgées.
13:48 Voilà donc ce qu'on peut dire, voilà ce qu'on pouvait dire sur cette bonne nouvelle.
13:51 Chouchoutez votre cerveau.
13:53 - Docteur Martin Blachier, bienvenue. Je rappelle que vous êtes médecin de santé publique, épidémiologiste.
14:03 Et aujourd'hui, on s'intéresse à un sujet.
14:08 Je voudrais savoir si c'est une mode, une tendance ou une nécessité,
14:13 quand on voit tous ces rayons dans les supermarchés de produits sans gluten,
14:18 quand on voit qu'il y a des restaurants sans gluten,
14:20 quand on voit qu'il y a des stars comme Lady Gaga,
14:23 comme des sportifs qui vous disent que pour perdre du poids,
14:26 c'est idéal de faire un régime sans gluten,
14:29 pour la force physique, c'est idéal, tout ça.
14:32 Qu'est-ce qu'il faut en penser ? Déjà, c'est quoi le sans gluten ?
14:34 - Alors déjà, qu'est-ce que c'est que le gluten ?
14:36 Le gluten, c'est une protéine qui se trouve dans tout ce qui vient des céréales,
14:40 donc essentiellement le blé, le seigle, l'avoine et l'orge.
14:44 Donc il y a plein d'aliments qui sont issus de ces farines-là.
14:47 Et on en retrouve notamment dans les pâtes, les pâtes de blé, les biscuits, le pain,
14:52 la bière, puisque c'est fait avec du blé également,
14:54 les chips, beaucoup de plats préparés.
14:56 Donc manger sans gluten, ça demande de faire extrêmement attention
14:59 parce qu'il y en a partout.
15:01 - C'est normal de maigrir quand on ne mange plus de gâteau, quand on ne mange plus rien ?
15:03 - Oui, absolument !
15:05 Ça, c'est vraiment...
15:06 C'est un biais et donc tous, on en mange énormément tous les jours en continu.
15:11 Et sur le gluten, il y a trois sujets qui sont complètement différents.
15:15 Il y a d'abord une maladie qui est très, très bien décrite,
15:17 qui s'appelle la maladie Celiac, qui est une vraie intolérance au gluten.
15:21 Qu'est-ce qui va se passer ?
15:23 C'est que notre corps, quand il va être soumis au gluten,
15:26 va développer des anticorps qui vont abîmer, voire quasiment détruire,
15:31 tout l'intérieur de votre tube digestif.
15:34 Donc toutes les petites...
15:35 Les petits plis que vous avez dans votre tube digestif,
15:37 qui servent à absorber les aliments, vont être détruits.
15:40 Donc vous n'allez plus être capable d'absorber les aliments.
15:43 Or c'est quand même les aliments qui vous donnent de l'énergie pour vivre.
15:46 Et donc vous allez vous dénutrir.
15:47 Vous allez, quand vous êtes un enfant, avoir du mal à grandir.
15:50 Vous allez avoir les os qui vont être de mauvaise qualité.
15:52 C'est une vraie maladie.
15:53 Avec des retards de poissons, ça va être des os qui sont fragiles.
15:57 Et si vous continuez à manger du gluten et que vous n'enlevez pas le gluten de votre alimentation,
16:01 finalement, vous allez avoir des complications très graves,
16:04 voire quasiment mortelles, puisque vous n'allez pas réussir à vous nourrir.
16:08 Et donc là, ce qu'il faut, et c'est la seule solution dans cette maladie,
16:11 c'est adopter un régime strict sans gluten.
16:14 C'est très contraignant.
16:15 Ça, c'est 1% de la population.
16:17 Ça commence dès l'enfance et vous avez plein de méthodes diagnostiques pour le découvrir.
16:22 Vous pouvez mettre un tube qui va aller faire une petite biopsie dans le côlon
16:25 et vous allez voir que toutes vos petits replis, ils sont très abîmés.
16:29 Vous avez des anticorps que vous avez vous-même développés.
16:31 C'est une maladie auto-immune.
16:32 C'est une maladie auto-immune que vous avez faite.
16:34 Vous avez des marqueurs génétiques qui peuvent être identifiés.
16:37 Donc là, on est vraiment dans le cadre d'un maladie celiaque.
16:39 Il y a des associations qui existent pour aider les gens avec ce nouveau mode de vie.
16:43 Et ce sera toute la vie.
16:44 Vous ne pourrez jamais manger de gluten.
16:46 Il y a une deuxième catégorie de gens, je vais aller de l'extrême opposé,
16:50 c'est les gens qui n'ont aucun problème, mais qui sont persuadés,
16:53 parce qu'ils ont lu ça dans des magazines effectivement féminins ou masculins,
16:57 que manger sans gluten, ça va faire qu'ils vont être en meilleure forme.
17:00 Surtout, ils vont mieux griller, ils vont mieux dormir, ils vont être plus joyeux.
17:06 Et donc le gluten, parce qu'il y a une toute petite partie de la population
17:09 qui génétiquement ne le supporte pas, en fait, c'est mauvais pour tout le monde.
17:12 Donc ça, c'est strictement faux.
17:14 Et il est fortement déconseillé aux gens d'enlever le gluten de leur alimentation,
17:18 parce qu'en fait, ils vont se dénutrir également,
17:20 parce qu'ils vont enlever tant d'aliments qui sont faits très bien pour leur santé.
17:25 Les féculents...
17:26 Ça peut être mauvais même pour quelqu'un qui va bien dans des gluten.
17:28 C'est même plutôt mauvais.
17:29 Il y a certaines scientifiques qui ont regardé ça.
17:31 Les gens qui n'ont aucune raison de le faire, mais qui enlèvent le gluten,
17:34 ça a plutôt moins bonne nutrition que des gens qui vont manger normalement,
17:37 de façon équilibrée, on dit toujours, il faut manger de tout en quantité raisonnable.
17:41 Et puis ensuite, il y a une autre partie de la population,
17:43 ce sont les gens, vous savez, qui ont des troubles fonctionnels intestinaux.
17:46 Qu'est-ce que c'est qu'un trouble fonctionnel intestinal ?
17:48 C'est une maladie qui n'est pas grave, mais qui est très gélante,
17:51 parce que vous avez très souvent mal au ventre.
17:53 Après manger, en général, vous êtes ballonné, vous pouvez avoir des nausées,
17:56 et puis vous pouvez être fatigué, vous pouvez avoir des douleurs articulaires.
17:59 - Et voilà.
18:00 - Alors ça, c'est très bien décrit.
18:01 - Les troubles du transis.
18:02 - Exactement.
18:03 Donc c'est des gens qui considèrent qu'ils sont fragiles du ventre, en général.
18:06 - Et c'est fréquent, ça ?
18:07 - Alors c'est très fréquent, les troubles fonctionnels intestinaux.
18:09 Ça peut être 20 à 30 % de la population.
18:12 Et dans ces gens qui ont des problèmes digestifs, de façon générale, sans gravité,
18:17 il se trouve qu'il y a probablement une petite partie de cette population
18:20 qui a une forte sensibilité au gluten.
18:23 Ce n'est pas du tout ce dont on parlait avant.
18:25 Il n'y a pas de destruction de la paroi digestive,
18:28 il n'y a pas d'anticorps dans le sang,
18:30 ils n'ont pas particulièrement un profil génétique spécifique.
18:33 En revanche, c'est des gens qui, quand on va leur enlever le gluten de leur alimentation,
18:37 vont avoir ces symptômes qui vont plutôt avoir tendance à diminuer.
18:41 Et c'est d'ailleurs le seul moyen de savoir s'ils ont une hypersensibilité au gluten.
18:44 C'est des gens qui sont améliorés par un régime sans gluten.
18:47 - Quand vous dites l'enlever, là, on ne fait pas un régime strict, on n'enlève pas tout.
18:51 - Absolument.
18:51 - On diminue un petit peu.
18:52 - Exactement. Et d'ailleurs, il n'y a pas de règle.
18:54 C'est très variable d'une personne à l'autre.
18:55 Mais en général, de diminuer, d'essayer de minimiser gluten dans votre alimentation,
19:00 ça va pouvoir un petit peu les améliorer.
19:02 - On a souvent des gens qui nous disent "j'ai des douleurs articulaires"
19:06 et le fait d'avoir enlevé le pain, les biscuits, etc. qui vont mieux quand même.
19:10 Donc c'est un bon test diagnostique.
19:11 - Exactement. C'est quand même décrit, donc ce n'est pas simplement une rumeur.
19:15 Il y a un certain nombre de gastro-entérologues qui disent que ça a été vu.
19:18 Effectivement, ils ont objectivé des gens qui allaient mieux
19:20 quand ils ont enlevé le gluten de leur alimentation.
19:22 Donc, on peut leur conseiller de plutôt avoir un régime avec des fruits, des légumes,
19:27 des protéines animales, des produits dentés.
19:29 - Oui, ça c'est tout ce qui est sans gluten.
19:30 - Certains féculents, voilà.
19:31 C'est ce que vous pouvez manger quand vous voulez baisser le taux de gluten dans votre alimentation
19:36 et vous pouvez en être amélioré.
19:38 Attention, ça ne veut pas dire que vous allez devoir manger comme ça toute votre vie.
19:41 Parce que vous pouvez avoir des sensibilités qui varient dans le temps.
19:44 Et donc en général, ces gens-là, on essaie de les réintroduire doucement du gluten
19:48 pour voir s'ils peuvent continuer d'avoir moins de symptômes digestifs.
19:52 Donc ça, c'est l'hypersensibilité au gluten et ça correspond à 100 % de la population.
19:54 - Et si quand on les réintroduit, on a à nouveau les symptômes, ça veut dire que c'était ça ?
19:58 - Exactement. C'est ce qu'on appelle un test thérapeutique.
20:01 Et donc on met en place ce régime-là et les gens vont mieux.
20:04 Et puis en fonction de leurs habitudes, on voit comment varient les symptômes.
20:06 Et puis donc on peut finalement se caler sur un régime qui est le moins contraignant possible,
20:11 mais qui permet de leur améliorer quand même tous ces symptômes de trou fonctionnel intestinaux.
20:14 - Eh bien, merci beaucoup d'avoir fait le point.
20:16 C'est vrai qu'on distingue vraiment d'un côté le phénomène de bonne, de tendance,
20:22 d'un côté une réalité, une sensibilité au gluten.
20:25 Et d'un autre côté, pour 1 % des gens, malheureusement, cette maladie...
20:28 - Une maladie rare, effectivement.
20:29 - Merci beaucoup d'avoir fait le point sur le sanglu.
20:33 Merci à vous de nous avoir suivis et restez en notre compagnie.
20:36 L'inflo, l'info, c'est sur CNews.

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