• il y a 9 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, l'avocat de Christine Dupont de Ligonnès, sœur du principal suspect de "la tuerie de Nantes" est l'invité de l'émission. Il revient sur les propos de sa cliente affirmant que Xavier Dupont de Ligonnès est toujours "vivant" et affirmant "une mise en scène".

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Transcription
00:00 - Europain - Pascal Prohevo
00:03 - Il est 12h19 et on est vraiment très content de recevoir sur ce plateau Stéphane Goldenstein
00:10 qui est l'avocat de Christine Dupont de Ligonnès.
00:13 Merci et bonjour monsieur. - Bonjour monsieur.
00:15 - Il est encore vivant, ce sont donc les mots de Christine, la sœur de Xavier Dupont de Ligonnès
00:19 qui met en avant une étrange théorie et dénonce une mise en scène
00:23 parce qu'on puisse penser bien évidemment que Xavier Dupont de Ligonnès est vivant, pourquoi pas,
00:28 qu'on puisse imaginer que les corps qui ont été expertisés ne sont pas les corps de la famille,
00:34 en l'occurrence des quatre enfants et de l'épouse de monsieur Dupont de Ligonnès, ça peut interroger.
00:39 Alors je vous propose d'écouter d'abord Christine Dupont de Ligonnès,
00:42 c'était samedi soir dans l'émission "Quelle époque" sur France 2.
00:44 - Mais pour vous, vous avez l'intime conviction qu'il est vivant ? - Oui, je pense qu'il est vivant.
00:48 - Mais vous pensez qu'il est en France ou qu'il est à l'étranger ?
00:50 Parce que tout a écrit qu'il serait dans un monastère...
00:55 - Non, je pense vraiment pas, je vois pas du tout. - Pour vous, il est vivant ou il est à l'étranger ?
00:59 - J'en ai aucune idée où il se trouve, mais il est certainement pas dans un monastère.
01:03 - La thèse du suicide, vous l'écartez l'un et l'autre ? - Je pense pas non plus.
01:06 - En fait, on n'a aucune raison de le croire suicidé ?
01:09 - Alors ça, pourquoi pas, ça peut s'entendre, mais ce qui s'entend évidemment moins,
01:14 c'est lorsqu'elle peut parler de mise en scène avec les corps qui ont été retrouvés
01:20 qui ne seraient pas les corps de la famille. Écoutons Madame Dupont de Ligonnès.
01:24 Justement, je me dis, bon, on commence à nous parler d'une disparition,
01:28 les choses suivent leurs cours, ça ne vient pas à valider la lettre.
01:32 Et puis, petit à petit, je me dis, mais en fait, certainement, c'est une mise en scène.
01:38 Parce que moi, je n'y connais rien, au principe d'exfiltration, etc.
01:41 Je me dis, finalement, puisque je crois quand même à mon frère,
01:45 je l'ai eu au téléphone tout récemment, il n'avait pas du tout la voix d'un assassin.
01:49 Je connais quand même son fonctionnement et puis vraiment dans son accent.
01:52 Selon vous, si je poursuis ce que vous pensez, ce que vous expliquez dans ce livre-là,
01:56 il y a une mise en scène et il y a donc des policiers qui sont complices,
02:00 peut-être la morgue aussi, on est complice, on cherche 5 corps.
02:04 - Un colis scientifique. - Et on enterre dans le jardin.
02:07 Complice d'une exfiltration, dans ce cas-là, ce n'est pas complice.
02:10 Oui, complice d'une exfiltration parce qu'il fait du renseignement aux États-Unis.
02:14 Voilà.
02:15 Stéphane Goldenschneider, donc avec nous, c'est l'avocat de Christine Dupont de Ligonnès.
02:19 Ce n'est pas facile sans doute d'être avocat après ce que nous venons d'entendre
02:23 parce que quelle est la position, non pas la position, mais quels sont les faits ?
02:28 Les faits, c'est que les enfants ont été identifiés, c'est l'ADN des enfants
02:33 et l'ADN de l'épouse qui a bien été identifié, oui ou non ?
02:38 C'est extrêmement réducteur, vous allez directement à la conclusion du livre,
02:42 vous comme Léa Salamé, mais c'est obligatoire effectivement d'y aller à la conclusion.
02:46 Mais regardez la démonstration, la thèse, l'antithèse et la synthèse,
02:50 c'est très réducteur, donc je ne peux pas vous répondre comme ça.
02:52 En tant qu'avocat, je vous dirais, ce n'est pas possible autrement.
02:55 C'est forcément les corps de la famille qu'on a retrouvés sous cette terrasse.
02:59 Mais quand vous reprenez vraiment le dossier dans le détail,
03:03 et c'est ce qu'elle a voulu faire pour donner sa vérité, il faut être clair,
03:07 c'est sa vérité, mais vous, vous ne détenez pas la vérité non plus.
03:10 Oui, non, mais c'est ça, on a plein de vérités.
03:12 D'abord, tout est toujours possible dans la vie,
03:14 tout est toujours possible, qu'effectivement il y ait eu un complot,
03:17 que les policiers, la justice, la morgue,
03:20 tout est toujours possible pour rien exclure.
03:22 Mais, à priori, je l'exclus plutôt.
03:25 Ce qui m'intéresse, moi, c'est qu'elle est là,
03:28 est-ce que, officiellement, si j'ose dire,
03:31 est-ce que c'est bien l'ADN des enfants ? Et la réponse est oui !
03:34 Officiellement, je vais vous répondre très clairement, l'autopsie a été bâclée.
03:38 Donc nous avons une autopsie en papier,
03:41 nous n'avons plus de corps, puisqu'ils ont été incinérés très très rapidement.
03:44 Qui a décidé d'ailleurs qu'ils soient incinérés ?
03:46 La famille de la mère de famille, c'est-à-dire d'Agnès.
03:50 Ma cliente n'a pas été consultée, sa mère encore moins.
03:53 La mère d'Agnès ?
03:55 Non, la famille d'Agnès.
03:57 La famille d'Agnès ?
03:58 Et la mère de Christine, qui est donc la mère de Xavier,
04:01 n'a pas été consultée.
04:03 Et ça, c'est parfaitement légal ?
04:05 Oui, c'est légal, de toute façon, ça s'est fait dans la précipitation,
04:08 et puis je vais vous dire, dès les premiers jours,
04:11 déjà Geneviève Dupont de Ligonnès était roulée dans la boue,
04:15 avec des vieilles informations qu'on a exhumées sans vérifier,
04:20 et qui ont continué à se colporter d'année en année,
04:24 et dont on donne la réponse dans le livre,
04:26 et chacun y trouvera sa vérité.
04:29 Mais quand vous me posez, je reviens au cadavre donc,
04:32 qui est effectivement essentiel,
04:34 le problème c'est que j'ai une autopsie bâclée,
04:36 C'est quoi une autopsie bâclée ?
04:38 Une autopsie bâclée, c'est quand les mensurations ne correspondent pas.
04:41 Et là, qu'est-ce que vous voulez que je dise à ma cliente ?
04:44 Mais comment c'est possible qu'une autopsie soit bâclée ?
04:47 Quand vous mesurez le corps d'Agnès,
04:52 il y a 6 cm d'écart.
04:54 C'est-à-dire que nous avons un cadavre...
04:57 Le corps a été peut-être abîmé.
04:59 L'autopsie arrive combien de temps après la mort ?
05:02 L'autopsie est réalisée concomitamment,
05:05 donc, le 21 avril, 22 avril,
05:08 l'autopsie est réalisée tout de suite.
05:10 C'est d'ailleurs pour ça qu'on a remis les corps à la famille
05:12 pour permettre l'inhumation derrière.
05:14 De manière très rapide.
05:16 Les avocats qui m'entendent ou les professionnels sauront que
05:19 remettre les corps dans une affaire criminelle aussi rapidement, c'est étonnant.
05:22 Mais bon, ça a été remis, peut-être l'emballement médiatique fait que le juge d'instruction a considéré...
05:26 - Oui, mais l'assassinat, il est du 3 avril.
05:29 - Mais vous en savez rien, cher monsieur.
05:31 - Parce que vous me dites, j'en sais rien à l'assassinat méthodique,
05:34 c'est ce qu'il y a que le porté.
05:37 - Non, mais quand vous me dites,
05:39 je veux dire, l'autopsie a lieu, vous dites le 21 ou 22...
05:43 - Le 21, quand les corps ont été retrouvés.
05:45 - Oui, mais je suis d'accord avec vous, mais elle n'est pas morte la veille.
05:48 - Mais j'en sais rien.
05:50 - Comment dire, le corps est en état de décomposition avancée.
05:53 - Mais non, en réalité, c'est encore le mauvais travail réalisé.
05:57 - Donc c'est pour ça que les 6 cm, peut-être que si ce corps est resté pendant 20 jours...
06:01 - Il grandit ?
06:03 - Non, en général, il rapsit.
06:05 - Je veux dire, il grandit pas, c'est un sujet sérieux.
06:08 - Mais justement, c'est un sujet sérieux, nous avons...
06:11 - C'est-à-dire qu'elle est plus grande...
06:12 - Non, elle est plus petite, excusez-moi, c'est justement ça.
06:15 - Alors si elle est plus petite, ça peut être...
06:17 - Non, non, je me suis mal expliqué.
06:20 - Je me suis mal expliqué.
06:21 - Je m'ai mal compris.
06:22 - Le corps fait 1m73 et elle faisait 1m67.
06:29 Ça pose une vraie difficulté.
06:31 - Sauf que, vous me diriez qu'elle a pris 5 cm, ça m'étonnerait.
06:35 Mais si elle est réduite...
06:37 - Non, justement, elle a pris des centimètres.
06:39 - Quand vous dites que le corps fait 1m73, c'est à l'autopsie ?
06:41 - Oui.
06:42 - Ah oui, pardon.
06:43 - Eh bien oui.
06:44 - Donc le corps à l'autopsie fait 1m73 et à 1m67 dans la vie.
06:47 - Quand un client me dit "maître, est-ce que c'est normal ?"
06:49 Je dis "non".
06:50 Non, je suis confronté à une autre évidence scientifique.
06:53 - Mais alors tu dis le médecin qui l'a autopsié.
06:55 - Le médecin, on l'a jamais entendu.
06:56 - Et pourquoi il n'est pas entendu ?
06:57 - Pourquoi il ne l'a pas entendu ? Il n'a pas donné d'explication en général.
07:00 C'est sûr que si on avait une audience devant une corde...
07:02 - Mais il a été entendu.
07:03 J'imagine que les policiers ont entendu ces médecins ou ce médecin.
07:08 C'est le même médecin qui a fait l'autopsie ?
07:10 - En réalité, ce qui se passe quand vous avez une autopsie,
07:12 c'est que les corps sont emmenés à la morgue
07:14 et vous avez des médecins légistes qui procèdent à des constatations techniques.
07:17 En général, un policier est toujours présent
07:19 et fait ses propres constatations en même temps que le médecin.
07:22 Ensuite, le médecin fait son rapport d'autopsie
07:24 et le policier fait aussi son rapport.
07:26 Et ensuite, terminé, leur mission est finie.
07:29 Ensuite, ce document est remis au procès civil.
07:31 - Et là, ce n'est pas le cas ?
07:32 Il y avait un policier qui était là ?
07:33 - Oui, il y avait un policier qui était là.
07:34 - Certainement, oui, qui a fait un rapport, oui.
07:35 Et qui a fait des constatations aussi techniques
07:37 et qui posent des problèmes à mes clients.
07:39 - Malgré le détail, et ce n'est pas un détail que vous soulignez...
07:42 - C'est morbide.
07:43 - Est-ce que quand vous dites "autopsie bâclée",
07:45 il y a eu une autopsie de 5 personnes par définition,
07:48 est-ce qu'il y a d'autres éléments sur d'autres autopsies
07:52 des enfants qui ont posé des problèmes ?
07:54 - Oui, qui ne vont pas non plus.
07:56 Il y a quelques années de ça, j'avais communiqué une photo du plus grand,
08:00 très beau, 1m85, bien barraqué,
08:03 et à l'autopsie, il fait une cinquantaine de kilos.
08:06 Ce n'est pas possible, ils ont disparu où ces kilos ?
08:08 Une autre anomalie, mais alors, celle-là, on ne me l'a pas expliqué.
08:11 Vous avez dit tout à l'heure qu'ils sont morts dans la nuit du 3 au 4.
08:13 On dirait que c'est du 5 au 6, mais enfin, on ne sait pas trop.
08:15 C'est le jour où l'appareil respiratoire d'Agnès s'est arrêté.
08:18 Donc, on date les assassinats à ce moment-là.
08:23 Il y a un truc, il faut qu'on m'explique,
08:25 c'est pourquoi il y a du bol alimentaire dans le cadavre.
08:27 - C'est ce que vous avez dit hier à Laurence Ferrari.
08:30 - Oui, mais c'est un vrai problème.
08:31 - C'est-à-dire qu'ils ont été assassinés deux jours ou trois jours avant ?
08:34 - Concomitamment à la découverte des corps.
08:36 Ou alors, il n'y a pas de bol alimentaire, mais c'est une erreur.
08:38 Et cette erreur, mes clients s'engouffrent dedans.
08:41 Vous comprenez ?
08:42 - J'entends bien, mais l'élément le plus essentiel, c'est l'ADN.
08:46 - Eh bien, l'ADN, à partir du moment...
08:48 C'est compliqué à suivre, mais je ne peux pas dire qu'elle a tort.
08:51 - Parce qu'il y a cinq ADN, donc je vais bien qu'on se trompe cinq fois.
08:54 - Non, non, il y a cinq ADN qui sont de la même famille, c'est le même ADN,
08:57 qui n'a pas été comparé avec le père de famille,
08:59 mais c'est bien la même famille, c'est bien le même ADN.
09:02 J'expose ça à ma cliente, Christine, et à son mari,
09:05 et eux me disent "oui, mais maître, vu la situation,
09:07 et vu qu'on raconte tout et n'importe quoi sur cette affaire,
09:10 est-ce que finalement, il n'y a pas quelqu'un qui a pris les prélèvements
09:12 effectués sur les cadavres, et a fait une substitution avec d'autres prélèvements ?"
09:16 - Mais vous, votre avis, vous avez un avis.
09:18 - J'en ai pas un.
09:19 - Vous êtes un avocat, et c'est difficile pour vous.
09:22 Vous êtes avocat de Mme Dupont-de-Ligonnès depuis combien de temps ?
09:25 - Depuis le premier jour, quasiment.
09:26 Depuis, j'allais dire, le 26-27 avril 2011.
09:29 - Et comment vous l'aviez rencontrée ?
09:31 - Par le bouche à oreille, comme tous les avocats rencontrent leur client.
09:34 En fait, elle est venue me voir, mais elle ne maîtrisait pas du tout la situation.
09:37 Elle s'est dit "je vais aller voir un avocat,
09:39 parce que là je ne comprends plus ce qui se passe,
09:41 il y a un tel batage médiatique",
09:42 et là je lui ai expliqué qu'il fallait se constituer à partie civile, voir le dossier.
09:45 - C'est passionnant, on va marquer une pause,
09:47 c'est vraiment un sujet qui nous passionne, bien évidemment.
09:50 Alors, je le dis à Laurent Tessier aussi,
09:53 il se trouve que Laurent et moi sommes nantais,
09:55 que je connais bien le 55 boulevard Schumann, si j'ose dire,
09:57 puisque je suis passé devant toute mon adolescence,
10:00 puisque les nantais savent qu'à quelques pas du 55 boulevard Schumann,
10:04 vous avez le collège lycée Saint-Stanislas,
10:08 dans lequel j'allais quand j'étais enfant.
10:11 Vous-même aussi connaissez très bien ce grand boulevard
10:14 qui traverse la ville, qui est très long d'ailleurs.
10:16 Qui est un des boulevards les plus longs.
10:18 - Les nantais connaissent très bien, oui.
10:19 - Exactement, qui est un des boulevards les plus longs.
10:21 Alors la maison d'ailleurs a été vendue,
10:23 et a été revendue je crois, la maison de Ligonel.
10:25 - En réalité cette maison, et c'est aussi intéressant,
10:27 parce que ce serait un des mobiles du crime,
10:29 c'est qu'ils devaient rendre la maison propriétaire.
10:31 En réalité c'est vrai, il y avait une succession,
10:33 et donc les héritiers voulaient vendre la maison,
10:36 et donc ils devaient libérer la maison.
10:38 Finalement cette maison a fait l'objet d'un scellé judiciaire
10:40 pendant près d'un an, et ensuite le juge d'instruction
10:43 a ordonné la restitution à son légitime propriétaire.
10:45 - Parce qu'il louait cette maison.
10:46 - Il louait cette maison.
10:47 - Bon il est 12h29, à tout de suite.
10:49 - Et pour poser vos questions à notre invité,
10:51 Maître Stéphane de Goldenstein, 0180 20 39 21,
10:55 ou la page Facebook, Pascal Pourriez-vous, à tout de suite.
10:58 - Nous sommes donc avec Monsieur Goldenstein,
11:00 merci Émilie, avocat de Christine Dupont de Ligoness.
11:04 Je rappelle que le livre de Christine Dupont de Ligoness
11:10 souligne qu'en comparant les rapports d'autopsie
11:15 avec les données biométriques de la famille,
11:17 il y a des incohérences dites troublantes,
11:19 la taille, la corpulence, la couleur des cheveux,
11:22 par exemple le corps féminin, le plus âgé,
11:24 est décrit comme étant celui d'une femme brune,
11:26 or la chevelure d'Agnès était franchement grise,
11:29 tirant sur le blanc.
11:30 Personne n'a témoigné qu'elle s'était teint
11:33 en brun en mars 2011.
11:34 L'autopsie précise, et ça on l'a dit tout à l'heure,
11:36 qu'elle mesure 1m72,
11:38 alors que le passeport d'Agnès, qui date de 2006,
11:41 indique 1m67.
11:43 Donc il est rare qu'on grandisse une fois qu'on est mort.
11:47 Et selon les rapports d'autopsie,
11:48 les quatre corps identifiés,
11:49 comme étant ceux d'Agnès, Arthur, Anne et Benoît,
11:53 présentent des différences surprenantes
11:54 quant à l'état de l'estomac.
11:56 Deux contiennent une bouillie alimentaire
11:58 et deux sont vides,
11:59 alors qu'ils ont tous dîné vers 21h au restaurant
12:02 le soir du 3 avril,
12:04 si tant est qu'ils étaient assassinés le 3 avril.
12:06 C'est tout cela qui pose problème.
12:08 Mais une question simplement sur l'ADN.
12:11 Si on prend l'ADN de la sœur de Xavier Ligonnès,
12:17 Christine,
12:19 ben oui !
12:20 - On n'a plus de cadavre ?
12:21 - On n'a plus de cadavre ?
12:24 - Oui, on ne peut plus comparer, effectivement,
12:25 ma question idiote.
12:26 - On n'a plus de cadavre ?
12:28 - Oui, bien sûr,
12:29 puisqu'il y a eu crémation.
12:31 - Et même pire que ça,
12:33 c'est que tous les emballages
12:34 ont été détruits un mois après.
12:37 - Mais ça c'est logique,
12:38 c'est normal qu'ils aient été détruits.
12:39 - J'aurais bien aimé les emballages
12:40 pour faire une contre-expertise d'ADN,
12:42 on ne sait jamais.
12:43 Même si c'est totalement farfelu cette thèse
12:45 et vous le soutenez,
12:46 et je comprends que vous le soutiez,
12:48 mais au moins j'aurais pu le demander.
12:49 - Oui, mais ce qui est extraordinaire,
12:50 c'est que c'est toujours pareil,
12:51 c'est-à-dire que,
12:52 à la fin de la discussion,
12:53 vous allez nous mettre le doute
12:54 sur une affaire où il n'y en avait pas pour nous.
12:56 - Ben oui,
12:57 mais le problème c'est que j'ai des doutes.
12:59 - Mais sérieusement,
13:00 vous êtes l'avocat,
13:01 vous pouvez vous épouser.
13:02 - Mais je ne suis pas parce que je suis avocat
13:03 que je suis complètement dans le déni.
13:04 - Non mais vous épousez la cause de votre cliente.
13:07 - Pas forcément,
13:08 un bon avocat n'épouse jamais la thèse de son client,
13:10 je vous le dis tout de suite.
13:11 Au contraire,
13:12 on est là pour mettre de l'ordre
13:13 dans les idées à nos clients.
13:14 Mais dans ce dossier,
13:15 je ne suis pas capable de connaître la vérité.
13:18 Donc vous êtes bien gentil à me dire
13:19 que vous êtes dans le déni vous aussi.
13:21 Je ne dis pas que ce n'est pas l'écorce,
13:22 je ne dis pas,
13:23 je dis que je n'en sais rien.
13:25 Je dis qu'il y a des zones
13:26 que vous venez de rappeler qui sont...
13:28 - Non mais l'ADN,
13:29 enfin moi je me raccroche à l'ADN.
13:30 - Ah ben oui,
13:31 on va bloquer pendant une demi-heure là-dessus.
13:32 - Non mais je me raccroche à l'ADN.
13:33 - Pendant que reste.
13:34 - Non mais je me raccroche à l'ADN
13:35 puisque l'ADN,
13:36 et c'est ça qu'il faut dire aux auditeurs
13:38 parce qu'il ne faut pas les emmener...
13:39 - C'est une preuve à un milliard,
13:41 deux milliards,
13:42 de sur un milliard.
13:44 C'est-à-dire que l'ADN ne peut pas se tromper.
13:47 - Voilà,
13:48 l'ADN ne peut pas se tromper.
13:49 Donc on connaissait l'ADN de la famille,
13:52 des quatre enfants,
13:54 et il y a une expertise ADN
13:56 qui a été faite sur ces cinq corps.
13:58 - Je vous l'ai déjà dit,
13:59 c'est la même famille.
14:00 - Et c'est la même famille.
14:01 - Donc quoi ?
14:02 - Ben donc...
14:03 - Vous allez m'expliquer
14:04 pourquoi les corps égrandissent,
14:05 les poids y...
14:06 - Je pense pour tout vous dire,
14:08 dans ces cas-là,
14:09 que lorsqu'on fait une autopsie,
14:12 il est possible qu'il n'y ait pas
14:14 la rigueur totale de celui
14:16 qui est en train de mesurer
14:17 pour des raisons qu'on devine.
14:19 - Oui, en matière criminelle...
14:20 - Et qu'après on va tirer le fil de ça.
14:22 Vous vous doutez bien qu'il peut expliquer...
14:26 - Ça se tient, ça se tient.
14:28 - L'erreur humaine...
14:31 - Le problème c'est que quand vous multipliez
14:32 les erreurs humaines dans ce dossier,
14:34 on arrive à ce scénario.
14:35 - Ce qui m'étonne le plus,
14:36 c'est le bol alimentaire,
14:37 pour tout vous dire.
14:38 Parce que ça c'est vraiment factuel,
14:40 un bol alimentaire.
14:41 - J'ai interrogé un médecin très récemment,
14:42 en lui rappelant,
14:43 il m'a dit "non non, c'est pas normal,
14:44 ça disparaît".
14:45 - C'est-à-dire ?
14:46 - Ça disparaît au décès.
14:47 Ça disparaît dans les excréments,
14:49 il faut être clair.
14:50 - Oui, et donc le fait qu'il y en ait,
14:52 ça veut dire quoi ?
14:53 - Le fait qu'il y en ait,
14:54 c'est que c'est concomitant, quoi.
14:55 - Mais concomitant c'est que...
14:56 - Concomitant à la découverte des cadavres,
14:57 il faut être clair.
14:58 - D'ailleurs on rappelle comment ces cadavres
15:00 ont été découverts,
15:01 parce qu'ils sont sous la terrasse
15:03 du 55 boulevard Schumann.
15:05 C'est une maison d'ailleurs
15:06 qui n'appartenait pas à la famille.
15:09 Et c'est la cinquième perquisition ?
15:12 - Oui.
15:13 - C'est-à-dire que...
15:15 Et comment on découvre tout d'un coup cette...
15:17 - L'intuition géniale d'un lieutenant de police
15:20 qui enfin a peut-être été regardé au milieu de la lettre
15:22 où il y avait marqué "inutile d'aller voir sous la terrasse",
15:25 et qui en fait effectivement a constaté
15:28 qu'il y avait une planche de bois
15:29 qui était en équilibre sur une gamelle de chien,
15:31 qui a décidé d'aller regarder là-dessous.
15:33 Et alors, très étonnant encore,
15:35 elle met le doigt et elle dit "c'est mou".
15:37 Le ciment est mou.
15:39 Et ça moi ça m'a toujours étonné,
15:40 et j'adorerais être venu pour d'assises
15:41 pour lui poser la question.
15:42 Madame, vous pouvez me confirmer que c'était bien mou ?
15:45 Parce que si c'est mou, c'est que c'est concomitant.
15:47 - Oui.
15:48 - Bah non, qu'est-ce que "concomitant" ?
15:50 - Bah que l'enterrement est concomitant à la découverte.
15:52 - Oui.
15:53 - Oui.
15:54 Mais ça veut pas dire que l'enterrement
15:57 est concomitant au meurtre.
15:58 Ou à l'assassinat.
15:59 - Ah, vous avez raison.
16:00 Mais en tout cas, l'enterrement est concomitant.
16:02 Et s'il est concomitant,
16:03 bah c'est pas le père, il a disparu.
16:05 - Il est parti.
16:06 - Il est parti, il est parti de Nantes le 9.
16:08 On le sait.
16:09 Et puis il s'est fait voir partout.
16:10 Partout, tous les jours.
16:12 - 12 jours avant...
16:13 - Ouais, 12 jours avant le meurtre.
16:15 - Mais là, c'est encore un autre sujet.
16:16 Qu'il ne soit pas lui, qu'il est commandité,
16:19 je n'en sais rien.
16:20 Ça c'est encore autre chose.
16:21 - J'attends quand vous dites "j'en sais rien".
16:22 Vous commencez à me suivre.
16:24 - Mais pas du tout.
16:25 - Vous commencez à me suivre.
16:26 - Oui, mais ne sourions pas, parce que c'est des sujets...
16:27 En plus, il y a un truc qui est très important,
16:29 c'est qu'il n'y a pas de scène de crime.
16:30 Quand il n'y a pas de scène de crime,
16:32 il n'y a pas d'indice.
16:34 - Des enfants sont tués dans leur sommeil ?
16:37 - A priori, ils sont en pyjama, oui.
16:39 - Bon, et il n'y a pas de sang dans la maison ?
16:40 - Il n'y a surtout pas de sang dans les chambres.
16:42 Et s'ils les ont endormis,
16:44 comme c'est supposé, avec des médicaments,
16:46 surtout les enfants,
16:47 parce que la mère de famille n'avait pas de somnifères,
16:50 mais s'ils ont été endormis dans leur lit,
16:52 il est venu avec son fusil, dit-on,
16:54 on ne sait même pas si c'est le fusil,
16:55 tout le monde me parle de ce fusil,
16:57 et donc il les a tués à bout touchant,
16:59 sans laisser de traces de sang.
17:01 - Écoutez, je vais vous dire quelque chose.
17:02 On avait un avis quand vous êtes rentré dans ce studio.
17:05 - Mais là, tout est flou.
17:06 - Oui, mais ne rions pas,
17:08 parce que c'est un sujet dramatique,
17:10 mais vous êtes un bon avocat.
17:12 - Merci, c'est gentil.
17:14 - Vous nous avez mis ce qu'il y a de pire sur un sujet, effectivement.
17:17 Et puis, ce qui est vrai,
17:19 c'est qu'on aime toujours défendre parfois
17:22 des thèses qui sont à contre-courant.
17:25 Donc maintenant, quand vous allez aller dans les dîners,
17:27 Olivier Guenegg, je vous connais,
17:28 vous allez soutenir que
17:31 la thèse officielle n'est pas la bonne.
17:33 - Bien sûr, j'ai des arguments maintenant.
17:35 - Merci, mais c'était le but du livre.
17:37 - Elle ne va pas faire de la télévision,
17:39 madame de Ligonnès ?
17:41 - Non, très peu, parce que vous voyez,
17:42 les questions que vous posez sont compliquées
17:44 pour une victime qui s'accroche à une thèse
17:46 que vous ne croyez pas au début de votre émission,
17:49 et que peut-être,
17:51 vous allez vous dire, mais c'est pas le cas.
17:53 - Non, parce que là, je suis dans l'échange.
17:55 Et effectivement, une fois que vous serez parti,
17:57 vous allez vous moquer de moi.
17:59 - Non, pas du tout.
18:01 Je vais rester sur l'ADN pour tout vous dire.
18:03 Je vais dire, voilà, l'ADN a été retenu,
18:05 le reste me paraît moins important.
18:07 Voilà au fond ce que je me dirais.
18:09 - Alors, excusez-moi, après...
18:10 - Mais en revanche, ce qui est intéressant,
18:12 c'est cette affaire de ciment mou.
18:14 Simplement, qu'est-ce que ça veut dire ?
18:16 Vous nous mettez le doute avec un ciment mou.
18:18 Bon...
18:19 - Bah, il est mou.
18:20 - Oui, il est mou.
18:21 - Ou il n'était peut-être pas mou, hein ?
18:22 Peut-être que le policier s'est trompé ?
18:23 - Oui, oui.
18:24 - Mais elle dit qu'il est mou.
18:25 - Oui, parce que c'est-à-dire que dans ces cas-là...
18:27 Et puis après, vous vous dites, bah, évidemment,
18:29 il était parti depuis le 9, donc ça peut pas être le père.
18:31 Donc, c'est des mécanismes que vous mettez en place
18:34 avec la qualité de l'avocat que vous êtes.
18:36 - Non !
18:37 - Allez, il est 12h42 de toute façon, on est très en retard.
18:39 - Je crois que Marion Maréchal...
18:40 - C'est pour ça, voilà.
18:41 - Marion Maréchal nous attend,
18:43 et on va pouvoir lui poser une question.
18:45 Merci, monsieur Goldenstein.
18:46 Vraiment merci, grandement.
18:48 C'était très intéressant.
18:49 12h42, ça, vous pouvez mettre ça sur les réseaux.
18:52 Tous les échanges qu'on vient d'avoir.
18:54 Je pense que ça va être écouté et très écouté.
18:57 Moi, je propose de mettre...
18:58 On a parlé combien de temps ensemble ?
19:00 - 15 minutes ?
19:01 - À peu près, 15 minutes, exactement.
19:02 - Allez, il faut mettre les 15 minutes ensemble.
19:03 - Allez, c'est parti.
19:04 - Merci, à tout de suite.

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