Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, Pascal Praud et les auditeurs reviennent sur ce prêtre de la Croix Rousse qui a remis ses charges à l'archevêque de Lyon, car il allait devenir père de famille.
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00:00 - Une histoire tout à fait étonnante à Lyon, le prêtre de la Croix-Rousse annonce qu'il va devenir papa et il démissionne.
00:06 Le père Laurent Julien de Pomerol a annoncé la nouvelle à ses paroissiens dimanche lors de la messe.
00:12 "Je vous en demande humblement pardon, je suis moi-même bouleversé par cet événement" a-t-il dit.
00:16 "Je comprends que cela puisse choquer ou laisser un sentiment de trahison, cette démarche est un arrachement très douloureux que l'honnêteté oblige.
00:25 "Je regrette profondément les blessures que cela occasionne pour chacune et chacun d'entre vous, d'ici quelques mois je vais devenir père de famille."
00:31 Une responsabilité nouvelle s'ouvre et pour le bien de l'enfant et de sa maman, il n'est pas question de me dérober.
00:36 Le père Laurent Julien de Pomerol a ainsi remis l'ensemble de ses charges à l'archevêque de Lyon qui a réagi dans un communiqué publié sur le site du diocèse.
00:45 Vous le savez, en disant oui à l'appel du Seigneur, les prêtres acceptent de vivre dans la chasteté et de renoncer au mariage.
00:51 Cet engagement est à la fois exigeant et beau, il leur permet d'être donné tout entier au Seigneur pour sa mission, à l'image du Christ, chaste et pauvre,
00:59 pour des raisons que nous n'avons pas à juger. Le curé de la paroisse bienheureuse Pauline Jarrico, notre frère, s'est éloigné de cette exigence
01:07 et va assumer une prochaine paternité, a déclaré Olivier de Germais, assurant vouloir accompagner le désormais ancien prêtre dans cette délicate période de changement.
01:18 Alors nous sommes avec Charles, ça fait réagir fortement évidemment, et c'est intéressant, d'ailleurs moi je trouve ça honnête ce que fait ce prêtre,
01:26 et puis il a le droit effectivement de changer de vie. Chacun a le droit de changer de vie. Bonjour Charles.
01:34 - Bonjour Pascal, merci de me recevoir. - Je vous en prie.
01:37 - Alors pour réagir immédiatement à ce que vous avez dit, je n'ai pas l'impression dans sa réaction, que soit dit en passant je trouve très belle,
01:45 je n'ai pas l'impression que ce soit un vrai choix, puisque lui-même se dit bouleversé par la nouvelle.
01:51 J'ai plutôt l'impression que pour lui c'est une surprise. Et c'est vrai que moi la première réflexion qui me vient c'est de prier pour nos pauvres prêtres en fait,
02:02 qui sont des hommes avant tout, mais qui ont vraiment un devoir d'exemplarité qui est énorme, monstrueux, mais ce sont des hommes avant tout, et des pécheurs.
02:11 Et j'ai trouvé sa réaction qui était très belle. Donc moi j'ai tout de suite pensé à la prière de Notre-Dame du sacerdoce,
02:19 qui dit "Mon Dieu, donnez-nous des prêtres qui soient des saints". Et je crois que loin de juger son acte, c'est ce que tout catholique doit faire aujourd'hui face à cette nouvelle.
02:31 - Bah écoutez Jean, oui j'entends bien, et je trouve que ce qui est intéressant c'est que c'est toujours pareil, lorsqu'on s'engage dans quelque chose,
02:41 on a le droit parfois de faire marche arrière, de changer de vie. - De dévier de la voie.
02:48 - Je trouve que oui, c'est honnête, en plus la vie est longue aujourd'hui.
02:53 - C'est une belle honnêteté, mais vous voyez pour reprendre ça, j'ai pas l'impression que lorsqu'il s'exprime, j'ai pas l'impression qu'il dise "Voilà, j'ai fait le choix de renier mes engagements et de changer de vie".
03:05 - Oui, il y met des formes, bien sûr, je vous en demande humblement. Au fond je pense quand même qu'il est très heureux, c'est ce que je me dis.
03:13 D'ailleurs ce serait intéressant, on a essayé de le joindre peut-être ?
03:16 - Oui, j'ai essayé de le joindre, j'ai contacté sa paroisse ce matin. Je devais être rappelé, mais malheureusement...
03:27 - Mais vous savez, on est prêtres pour la vie. - Oui, on est prêtres pour la vie, mais bon, c'est pareil que lorsqu'on se marie, on se marie pour la vie, et puis on peut divorcer.
03:39 Qui peut dire ce que sera demain ? - Oui, mais c'est pas ça. C'est parce que c'est un sacrement, l'ordination sacerdotale, on ne peut pas revenir en arrière.
03:50 De la même manière que l'Église catholique ne permet pas le divorce, si vous voulez. Vous êtes toujours mariés aux yeux de Dieu pour l'Église, même si vous divorcez civilement.
03:57 - Ah bon ? - Oui, et là c'est la même chose. C'est un des sept sacrements, l'ordination sacerdotale, et il sera prêtre jusqu'à la fin de ses jours.
04:06 - Et vous-même, vous n'êtes pas dans l'Église catholique, Charles ? - Si, si, je suis marié, mais je ne suis pas prêtre.
04:15 - Je suis d'accord, mais vous paraissez, au fait de ces questions-là, c'est pourquoi je vous posais cette question. Alors il y a une chanson très ancienne de Michel Sardou,
04:23 et elle était très moderne à l'époque, et elle avait choqué, parce que moi j'étais enfant, et je me souviens bien, il parlait d'un curé qui vit dans une paroisse abandonnée,
04:31 et qui précisément a envie de se marier. Écoutez cette chanson qui a 50 ans.
04:36 Moi qui suis le jeune curé de la paroisse abandonnée là-bas, au flanc de la montagne.
04:46 - Avec ses doigts de Sardou des années 70, reconnaissable entre toutes.
04:50 Moi qui n'intéresse personne, pas plus les cardinaux de Rome que mes paroissiens qui se donnent.
05:00 - La voix dans les aigus.
05:02 Quand je m'ennuie les soirs d'hiver, comme un berger dans son désert, je vais coucher dans mon église.
05:12 Ah bon Dieu, si l'on était deux.
05:22 - Et ça c'est une chanson de 72.
05:24 - Exactement.
05:26 Je vous ai parfois parlé de ma grand-mère, pour qui Vatican II a été un drame dans sa vie,
05:32 et qui allait quasiment deux fois à l'église Sainte Croix à Nantes.
05:36 Eh bien j'ai des souvenirs de ma grand-mère écoutant cette chanson qui était proprement scandalisée.
05:42 Qui me disait "Mais ce Sardou, il faut l'excommunier, il souhaite que les prêtres se marient".
05:48 "O tempora, o mores" comme disent les anciens.
05:54 - Hein, monsieur Boubouc ?
05:58 - Exactement.
06:00 - O tempora.
06:02 - O mores.
06:04 - Ça veut dire quoi ?
06:06 - Autre temps, autre mœurs.
06:08 - D'accord.
06:10 Ça y est, je l'ai maintenant.
06:12 - Je suis tout seul dans ton église.
06:14 Ah bon Dieu, si l'on était deux.
06:18 - Elle est bien.
06:20 - Ah bon Dieu, si l'on était deux.
06:24 - Elle sort bien cette chanson.
06:26 Tu la chantes plus, Sardou.
06:28 Pour t'aimer, pour te servir, on ne serait pas trop de deux,
06:30 mais on est au cœur de cette chanson avec le prêtre de la Croix-Rousse qui a annoncé qu'il va devenir papa.
06:36 - Accorde-moi cette faveur, si tu ne m'entends pas, Seigneur, demain, on fermera ton église.
06:44 - Vous entendez la modernité de la parole ? Si tu ne m'entends pas, demain, on fermera ton église.
06:50 72, il y a 50 ans.
06:52 - Ma grand-mère n'écoute ce monde, mais là où elle est, je sais qu'elle l'écoute, cette chanson.
06:58 - Pour t'aimer, pour te servir, on ne serait pas trop de deux.
07:02 Ah bon Dieu, si l'on était deux.
07:06 - Vous la connaissez ?
07:08 - Non, je la découvre.
07:10 Mais on retient vite les paroles.
07:12 - On pourrait créer une sorte de playlist.
07:16 - Une playlist oubliée ?
07:18 - Oui, on pourrait créer notre propre playlist qu'on mettrait sur la playlist, sur la page Facebook,
07:28 de telle sorte qu'on pourra en avoir un peu plus de chansons.
07:32 On a deux chansons parfaitement oubliées qu'on a ressorties.
07:36 Louise, et puis cette chanson de Michel Sardin.
07:40 - Ça va me faire travailler encore tout ça.
07:42 Allez, ça part, allons le faire.
07:44 - Monsieur Vidaral, je suis content de vous dire que vous avez bien réussi dans ce métier.
07:48 - Merci patron, merci patron, merci patron, merci patron.
07:52 - Je le soupçonne de s'ennuyer.
07:54 - Vous savez quoi, il ne veut plus venir en régie.
07:56 - Il s'ennuie en fait dans son monde.
08:00 - Il fait des réunions, il est chef.
08:02 - Il nous écoute aussi.
08:04 - Nous on a de la chance, on est des troubadours.
08:06 - Ah oui, ça c'est vrai.
08:08 - Notre vie est plaisir, vous savez ce que c'est que faire une réunion avec M. Liberty ?
08:12 - Ah non, je n'ai jamais fait de réunion.
08:14 - Je ne suis jamais convié.
08:16 - Mais l'autre jour vous êtes allé dans la réunion.
08:18 - Ah oui, vous étiez là aussi ? On a menti tous les deux.
08:20 - Non, dans la réunion, la fameuse réunion quand vous êtes monté.
08:24 - Ah oui, bien sûr, après j'ai pas vraiment participé, j'ai mis le souc.
08:28 - Le quoi ?
08:30 - Non, j'ai mis le souc.
08:32 - Qu'est-ce qu'on fait, M. Digifab ?
08:36 - Vous pouvez parler encore une petite minute avant d'envoyer la suite ?
08:38 - Eh bien j'ai dit au revoir à Charles.
08:40 - Charles, qu'est-ce que vous faites à Noël ?
08:42 - Eh bien on fête Noël en famille.
08:44 - Est-ce que vous allez à la messe le soir de Noël ?
08:48 - Bien sûr, à cette de minuit.
08:50 - Elle est à minuit chez vous ?
08:52 - Elle est à minuit chez nous, oui.
08:54 - Ah ça c'est bien parce qu'il n'y a plus de messe à minuit, la messe de minuit est à 19h à Paris.
08:56 - Avec les enfants qui dorment sur le banc.
08:58 - Ah c'est génial ça.
09:00 - Et elle est où cette messe ?
09:02 - Elle est plus grande, et ensuite c'est chocolat sur le parvis,
09:04 et puis un petit frishti au lit,
09:06 et on ouvre les cadeaux le lendemain.
09:08 - Ah vous arrivez à les garder jusqu'au lendemain les enfants,
09:10 parce qu'ils sont souvent impatients.
09:12 - Ah oui.
09:14 - Et ça se passe dans quelle ville ça Charles ?
09:16 - À Aurillac.
09:18 - À Aurillac c'est une des villes souvent où il fait le plus froid l'hiver.
09:22 - Vous avez combien d'enfants Charles ?
09:24 - Six.
09:26 - Six enfants ?
09:28 - Fille, garçon ?
09:30 - Six garçons.
09:32 - Six garçons ?
09:34 - On ne s'ennuie pas.
09:36 - Alors ça c'est extraordinaire.
09:38 Pensez évidemment pour votre épouse,
09:40 on peut connaître les prénoms de tous les garçons Charles ?
09:42 - Non je ne préfère pas.
09:44 Je sais que vous aimez bien.
09:46 - Achoum, dormeur...
09:48 - C'est ça.
09:50 - Et Pascal pour votre playlist,
09:54 j'ai une suggestion en hommage à votre grand-mère et à Vasilendeux,
09:56 de cette chanson oubliée de Brassens.
09:58 Vous savez qui dit
10:00 "ils ne savent pas ce qu'ils perdent,
10:02 tous ces fichus canotins,
10:04 sans le latin, sans le latin, la baisse nous emberde".
10:06 Vous voyez elle est pas mal non plus celle-là.