« Napoléon » par Ridley Scott : un film qui divise

  • l’année dernière

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. En ce jour de sortie au cinéma du film "Napoléon", il analyse en compagnie de Dimitri Casali la cohérence de ce film avec la réalité des faits.

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00:00 - Europain, 11h, 13h, Pascal Praud et vous.
00:06 - Et de 11h à 13h sur Europain, vous pouvez aussi réagir et témoigner au 080 20 39 21 avec Pascal Praud.
00:12 - Et nous allons donc parler de Napoléon avec Dimitri Casali, mais également avec les auditeurs,
00:18 parce que ce film sort aujourd'hui de Ridley Scott. Je ne sais pas si vous l'avez vu.
00:23 - Oui, bien sûr.
00:24 - Et alors, vous avez aimé parce qu'il se fait détruire par la critique.
00:27 - Alors, je suis extrêmement partagé entre mon devoir d'historien, bien sûr, et mon âme, ma fierté de citoyen français.
00:38 Donc, le film est extrêmement lacunaire, caricatural. C'est ça, c'est le moins que l'on puisse dire.
00:49 - Est-ce que déjà, c'est un bon film, tout bêtement ? Est-ce que vous n'êtes pas ennuyé ?
00:52 Parce que j'entends des gens dire, je ne parle même pas des erreurs historiques.
00:56 Par exemple, lorsqu'il quitte l'île d'Elbe, on dit qu'il va rejoindre Joséphine de Boisvert.
01:01 Elle est morte, la pauvre, depuis...
01:03 - Il y a 50% d'erreurs historiques.
01:05 - Ce qui est incroyable, d'ailleurs.
01:06 - Et ça, c'est vrai qu'en tant qu'historien...
01:07 - Mais est-ce que vous avez pris au moins du plaisir ?
01:09 - Alors voilà, ensuite, il y a la fierté de citoyen français, de voir, d'avoir un beau...
01:14 D'abord, c'est une oeuvre artistique, tout à fait, c'est une belle oeuvre.
01:17 Il s'est fait plaisir. Ridley Scott s'est fait plaisir, c'est ça, exactement.
01:21 Et surtout, moi, ce que je retiens avant tout, c'est que le visage de Napoléon est sur les affiches du monde entier.
01:30 Et ça, en tant que citoyen français, c'est...
01:33 - Vous n'avez pas été emballé, quoi. Pour résumer.
01:35 - Alors, pour répondre, il y a plein de bonnes choses.
01:38 Effectivement, Joséphine est très bonne, Vanessa Kirby, parfaite, Joachim Fenix...
01:43 - Qui joue.
01:45 - Qui joue. Alors, la ressemblance est bonne.
01:47 C'est vrai qu'il avait ses yeux bleus, gris, alors ça, je trouve ça parfait.
01:51 - Qui avait joué Joker, Joachim Fenix.
01:53 - Oui.
01:54 - Qui avait eu même le prix d'interprétation aux Oscars pour ça.
01:57 - Le choix est bon, parce qu'il est tourmenté.
01:59 Napoléon avait, surtout après 1810, cette mégalomanie qu'il habitait,
02:04 cette hubris, cette folie de la démesure, ça c'est certes.
02:08 Mais certainement, tout ça, c'est vrai.
02:11 Mais en revanche, il en fait un balourd.
02:13 Parfois, il a le regard vide, alors que Napoléon était la vivacité même.
02:20 Il dit rien, il est goujat avec les femmes.
02:23 Alors ça, c'est vrai qu'avec les femmes, l'article 213,
02:27 la femme doit obéissance à son mari, c'est vrai que c'est lui.
02:32 Donc, il y avait une certaine misogynie, ça certainement.
02:35 - C'était l'époque qui était différente.
02:37 C'était toujours la difficulté de juger, évidemment, une époque avec des lunettes d'aujourd'hui.
02:41 Écoutons la bande-annonce, peut-être, et puis on va parler de Napoléon.
02:44 Ce qui m'intéresse aussi, c'est d'échanger avec les auditeurs.
02:47 Comment Napoléon est-il perçu aujourd'hui, notamment dans la jeune génération ?
02:51 Écoutons.
02:52 - Votre Majesté, nous sommes découverts.
02:55 - Bien.
02:56 - Attendez !
02:59 - On est sur la glace !
03:01 - C'est une piège !
03:02 - Retirez-vous !
03:03 - Je ne suis pas fait comme les autres hommes.
03:12 Mais ceux au pouvoir ne me voient que comme un guerrier, ne pouvant prétendre à aucune charge.
03:21 - C'est vrai qu'il était le héros de notre enfance et longtemps,
03:25 le culte de Napoléon Bonaparte fut enseigné à l'école de la République en 1969,
03:30 à l'occasion du bicentenaire de sa naissance.
03:33 Georges Pompidou était à Ajaccio, il célébrait un homme de génie, disait-il,
03:36 qui par sa naissance anoblit une nation.
03:39 Et en 2021, Emmanuel Macron a fait le service minimum pour fêter le bicentenaire, cette fois de sa mort.
03:44 Au moins a-t-il marqué l'événement, au contraire de Jacques Chirac,
03:47 qui a oublié dans les années 2000 de commémorer le sacre et les grandes batailles napoléoniennes,
03:52 200 ans après qu'elles se furent déroulées.
03:55 Et ce changement de regard, c'est vrai, Dimitri Casali,
03:59 il illustre peut-être notre culpabilité à l'histoire de France,
04:03 que les déconstructeurs de tout poil, les salisseurs de mémoire,
04:07 aurait dit Michel Audiard, mettent dans le cerveau des petits Français.
04:10 On prend des lunettes de 2023 pour juger l'empereur à l'homme des critères du jour.
04:14 Même vous, vous avez dit qu'il est misogyne, mais qu'est-ce que ça veut dire d'être misogyne,
04:18 en 1800 ou en 1790, dans une société qui est si différente ?
04:25 Et contrairement à ce qu'on pense, la révolution française a donné moins de droits aux femmes qu'elle n'en avait avant.
04:32 Il faut le dire, parce que les gens mélangent tout, comme souvent.
04:35 - Elle les a même décapitées.
04:38 Manon Roland, Théroïne Méricourt, Olympe de Gouge, toutes les trois ont été décapitées.
04:43 Non, bien sûr, il faut toujours, la première leçon de l'historien,
04:46 c'est de replacer les événements dans le contexte de l'époque.
04:50 Ça, c'est, mon maître Jean Tullard me l'a suffisamment sereiné.
04:54 Et aujourd'hui, les Français en particulier sont incapables de replacer cet homme hors du commun,
05:01 dans le contexte de l'époque. On me dit, il a rétabli l'esclavage,
05:04 mais en 1802, la terre entière pratiquait l'esclavage.
05:07 On me dit, il est misogyne, mais à l'époque, tous les hommes étaient misogynes.
05:12 On me dit, c'était un conquérant qui a mis l'Europe à feu et à sang.
05:15 Mais la guerre de Trenton, les guerres de Louis XIV, de Louis XV, ont fait plus de morts que celles de Napoléon.
05:22 - On va marquer une pause à 11h09. Je salue évidemment Géraldine qui est avec nous.
05:26 - Oui, bonjour Pascal. - Je salue évidemment Fabrice Laffitte,
05:29 qui va nous faire une petite bande musicale spéciale Napoléon.
05:33 On a écouté tout à l'heure Serge Lama, parce que Serge Lama avait fait un spectacle formidable dans les années 40.
05:38 - En 1784 au Théâtre Marigny. - Avec Alain Decaux, je crois.
05:42 Non, c'était Castelot, je crois, qui avait écrit le livret Jacques Castelot.
05:46 Et puis il y avait cette chanson, on l'a écoutée.
05:48 - Napoléon est Napoléon, Napoléon est Napoléon et Napoléon est Napoléon.
05:52 - On l'appelait "la paille au nez". Pourquoi ? Parce que c'est petit...
05:55 - C'est condisciple à l'école militaire de Bruyennes où il arrive, je le rappelle, à l'âge de 10 ans,
06:00 sans parler un seul mot de français. Napoléon c'est un petit immigré en fait.
06:04 Et bien se moquer de lui dans la cour de récréation, il s'appelait Napoléon est bon appart et à chaque fois il disait "la paille au nez".
06:13 Oui, c'est une déformation pour se moquer.
06:15 - C'est une de ses chansons célèbres. Moi j'aime beaucoup les chansons, il y a également Marie la Polonaise qu'on écoutera.
06:22 Le livret était très réussi de "Tout cela m'ennuie, tous ces cortèges et j'aime rentrer à cheval".
06:29 On écoutera ça également de Serge Lama chantant Napoléon.
06:34 Et puis je salue Olivier Boubou qui alors lui est un puits de science sur Napoléon.
06:39 - Bonjour à tous !
06:41 - Les choses importantes qu'il sait et Dieu sait ce qu'il en sait, il sait quasiment tout de Napoléon.
06:47 - Quasiment tout oui ! Non mais je m'excuse par avance auprès de Dimitri, si je fais quelques erreurs historiques.
06:51 Vous ne m'en voudrez pas Dimitri j'espère.
06:53 - Monsieur, d'abord on dit Monsieur Casali.
06:56 - Ah oui Monsieur Casali, pardon.
06:58 - Vous l'appelez comme si vous aviez fait la guerre des 200 ans ensemble.
07:02 - Non mais je le trouve très sympathique alors je me suis laissé un petit peu aller.
07:05 - C'est entendu.
07:06 - Oui excusez-moi.
07:07 - Monsieur Casali.
07:08 - Il est 11h11 et nous revenons dans une seconde.
07:12 - Et vous pouvez réagir au 01-80-20-39-21.
07:15 Pascal Prohevou c'est de 11h à 13h sur Europe 1.
07:19 Europe 1.
07:20 Pascal Prohevou.
07:21 C'est une chanson sublime de Serge Lama.
07:41 Qui est Marie la Polonaise ?
07:43 Le deuxième grand amour de Napoléon, Marie Valesca.
07:47 Parce qu'en fait, et c'est pas elle-même qu'on sait,
07:50 Napoléon lui a dit que la grande passion de sa vie,
07:53 comme le dit Ridley Scott dans le film, parce que tout est centré,
07:56 c'est quand même Joséphine de Beauharnais, ça c'est sûr.
07:59 On sent absolument que le film tourne autour de Joséphine,
08:04 au détriment de Napoléon qui est vraiment pas suffisamment cerné.
08:10 C'est vrai que Napoléon est le vrai caméléon de l'histoire.
08:14 Tous les grands peuples, tous les peuples voient en lui à la fois
08:18 le sauveur, le créateur de, vous vous rendez compte,
08:23 toutes les institutions de la République, c'est lui qui les a créées.
08:26 Le code civil il a diffusé dans l'Europe entière,
08:29 en Amérique latine aussi, au Japon.
08:32 Le BAC, les lycées, les préfectures, la Légion d'honneur,
08:35 la numérotation des rues, l'université, l'arc de triomphe,
08:38 le ramassage des ordures, la création de la Banque de France,
08:40 le premier conseil de prud'homme, la future bourse de Paris,
08:43 le code pénal, la cour des comptes.
08:45 Quand on dit ça, c'est absolument formidable.
08:47 - Les numéros paire et impair des rues de Paris, c'est lui qui...
08:50 et à chaque fois c'est repris par l'Europe entière.
08:52 - Grégory est avec nous parce que les auditeurs vont évidemment pouvoir intervenir.
08:56 Moi ce qui m'intéresserait, parce qu'hier soir vous étiez, me disiez-vous,
08:59 dans une conférence débat sur Napoléon,
09:01 ce qui m'intéresse c'est d'entendre les anti-Napoléon,
09:03 et vous disiez, on en parlera tout à l'heure peut-être plus longuement,
09:06 il y a des étudiants à Sciences Po qui effectivement sont wookistes
09:10 et sont anti-Napoléon.
09:12 C'est peut-être votre cas Grégory, je ne sais pas. Bonjour.
09:15 - Bonjour Pascal, bonjour Dimitri, bonjour à tous.
09:17 Non, moi j'aime beaucoup Napoléon.
09:20 Alors moi j'ai toujours remarqué qu'en France il y a les deux,
09:23 il y a les gens qui adorent Napoléon et il y a les gens qui détestent Napoléon.
09:27 Alors moi, le côté positif de Napoléon c'est que,
09:32 déjà, il ne faut quand même pas oublier qu'il a sauvé la France de la Révolution.
09:35 La Révolution c'était le régime de la terreur qui a duré plus de dix ans.
09:39 Napoléon arrive à ce moment-là et il a sauvé la France de la Révolution.
09:42 C'est quand même déjà quelque chose d'hyper important.
09:45 Ensuite, il a fait de la France une grande puissance,
09:49 lui qui était quand même né dans une famille italienne.
09:51 Enfin, la Corse était française depuis un an seulement,
09:54 puisqu'il est né en 1769, mais il est né dans une famille italienne,
09:59 il parlait tous italien, il a réussi à adorer ce pays, la France,
10:04 et il en a fait une grande puissance, une très très grande puissance.
10:07 Pascal vient de rappeler tout ce qu'a créé Napoléon, c'est fabuleux,
10:12 j'en avais même oublié.
10:13 Ce qu'il a fait c'est vraiment énorme.
10:16 Maintenant, le côté négatif, ce que je n'aime pas,
10:20 c'est qu'il a fait quand même beaucoup de guerre, un peu trop de guerre.
10:22 C'est ça qui est dommage.
10:25 Sinon, j'aime beaucoup Napoléon, vraiment beaucoup.
10:27 J'attends samedi, parce que samedi j'irai voir le film de Ridley Scott.
10:31 On verra bien, en tout cas j'ai vu des extraits qui ont l'air très bien.
10:34 Et puis, je me rappelle aussi de la petite série,
10:37 la mini-série il y a 20 ans à peu près,
10:40 qui était avec Hériston Clavier, sur Napoléon, qui était bien aussi.
10:42 - Qui était très réussie.
10:43 Qui était très réussie et effectivement,
10:46 qui était sans erreur historique, contrairement manifestement au film de Ridley Scott.
10:51 C'est vrai qu'il y a toujours eu des pros et des anti-Napoléon,
10:55 mais hier, racontez-moi la soirée que vous avez vécue, c'était à quelle occasion ?
11:00 - Je donnais une conférence sur Napoléon, comme souvent,
11:04 et effectivement, cette fois-ci, il y avait énormément de jeunes étudiants.
11:09 Et de jeunes étudiants d'universités diverses,
11:12 et dont certains venaient de Sciences Po.
11:15 Et effectivement, c'est là où il y a un bastion des anti-Napoléoniens.
11:22 Et effectivement, ils ont une vision...
11:24 - Mais qu'est-ce qu'ils vous disent ?
11:25 - Ils ont une vision wokiste et décoloniale de Napoléon.
11:29 Déjà, le simple fait d'avoir rétabli l'esclavage,
11:32 pour eux, c'est rédhibitoire, ça en fait l'ennemi des Noirs.
11:36 Et de toute façon, ils reprennent des titres du Monde.
11:40 Le Monde, en 2005, avait titré "Napoléon, esclavagiste, précurseur d'Hitler".
11:46 Donc quand on a des journaux comme ça qui titrent des...
11:50 - C'était vraiment un titre du Monde ?
11:52 - "Précurseur d'Hitler" ?
11:53 - Dans l'article, c'était "Précurseur d'Hitler",
11:55 mais dans le titre, c'était "Esclavagiste".
11:58 Et effectivement, quand on a...
12:00 Les Français ne s'aiment pas déjà eux-mêmes,
12:03 ça c'est Ridley Scott qui l'a rappelé, avec justesse,
12:06 et on a réussi, les hommes politiques français,
12:09 ont réussi en 30 ans, je dis bien 30 ans,
12:12 à faire détester aux Français tout ce qu'ils aimaient,
12:15 et à faire aimer aux Français tout ce qu'ils détestaient auparavant.
12:19 - La formule est bonne, mais il n'y a pas que les hommes politiques, moi, je pense qu'il y a aussi...
12:23 - Oui, les médias, le Monde en particulier...
12:25 - Les journalistes, les intellectuels, les artistes...
12:27 - C'est très étonnant d'ailleurs,
12:29 et d'essayer de comprendre cela n'est évidemment pas facile.
12:32 On va marquer une nouvelle pause, peut-être ?
12:34 Réécoutons quelques notes de Marie la Polonaise,
12:36 parce que c'est une si belle chanson de Serge Lama,
12:39 Marie Valeska, vous l'avez dit,
12:41 et ça sera après la pause, à tout de suite.
12:43 - Vous écoutez "Pascal Proévou" de 11h à 13h sur Europe 1.
12:46 - Pour réagir et donner votre avis sur Europe 1,
12:48 rendez-vous sur la page Facebook de "Pascal Proévou".
12:51 Europe 1, Pascal Proévou.
12:54 - Ecoutez "Pascal Proévou" sur Europe 1 de 11h à 13h.
12:57 Vous réagissez au zéro en 80, 20, 39, 21.
13:00 On parle de Napoléon ce matin, et Arthur nous a appelés.
13:04 - C'était la chanson "Marie", "Marie la Polonaise".
13:14 C'est un double album que vous pouvez vous acheter encore
13:17 de Serge Lama, qui a quasiment 40 ans, puisque c'est en 84.
13:21 - Arthur, je crois, me disait...
13:24 - C'est un fan de Napoléon et il a 10 ans !
13:26 - Fan de Napoléon à 10 ans. Bonjour Arthur !
13:29 - Bonjour Monsieur Proé. - Mais comment ça va ?
13:32 - Bien. - Et t'es pas à l'école, là, à 11h23, un mardi ?
13:36 - Non. - Pourquoi t'es pas à l'école, Arthur ?
13:39 - Parce que dans mon école, on travaille pas le mercredi matin.
13:43 - Mais Arthur, c'est moi qui suis un vieux monsieur, déjà,
13:47 parce que je confonds le mardi et le mercredi.
13:49 Donc en fait, c'est normal que t'aies pas école le mercredi matin, Arthur.
13:52 Pourquoi t'aimes bien Napoléon ?
13:54 - Parce que mon papa est militaire et il m'a beaucoup parlé de lui.
13:59 Aussi, j'ai écouté plusieurs fois en boucle "La petite histoire de France".
14:04 - De Jacques Bainville ? - Oui.
14:08 Et aussi, il a fait beaucoup de batailles,
14:13 il a écrit beaucoup de choses, comme je crois "La Légion d'honneur"
14:16 ou quelque chose comme ça.
14:19 Et aussi parce que, même s'il avait un sacré caractère,
14:27 moi je trouve que c'était un très bon général
14:31 et qu'il a beaucoup aidé la France à sortir de la Révolution.
14:35 - Bah écoutez, c'est drôlement bien.
14:38 Et alors, comment tu te nourris, si j'ose dire, de Napoléon ?
14:43 Tu lis des livres, tu regardes des émissions, tu regardes des films ?
14:48 - Bah, je sors fois... Non, j'écoute beaucoup "La petite histoire de France".
14:54 Et en fait, en écoutant en boucle, je connais un peu son histoire.
14:59 Aussi, on est en train de le travailler à l'école,
15:02 on a des leçons à apprendre sur lui.
15:04 - Et à l'école, qu'est-ce qu'on vous dit de Napoléon ?
15:10 - Bah, on nous dit qu'il a fait beaucoup de conquêtes,
15:15 il a été couronné en 1804,
15:25 et il a fait plein d'autres choses,
15:29 comme la bataille d'Austerlitz,
15:32 il a levé la Grande Armée en Russie, et voilà.
15:39 - Et tu vas aller voir le film ?
15:41 - Oui, je vais aller voir le film avec mon papa, mes sœurs non,
15:44 parce qu'elles aiment pas beaucoup la guerre,
15:49 comme on a vu avant l'annonce.
15:51 - T'as combien de sœurs ?
15:53 - Trois.
15:54 - Trois sœurs ?
15:55 - Oui.
15:56 - Et t'es dans quel ordre ?
15:58 - Le dernier.
15:59 - Mais dis donc, t'es dans le manche.
16:01 Soyez alors tes sœurs, elles ont quel âge tes sœurs, Arthur ?
16:04 - La plus jeune, elle a 11, 14 et puis 16.
16:12 - Bon, elles sont sympas avec toi ?
16:14 - Oui.
16:15 - Bon, bah écoute, c'est bien.
16:16 Est-ce que t'as une de tes sœurs qui s'appelle Joséphine ?
16:19 - Non.
16:20 - Ah bah écoute, ça arrive.
16:21 - Non, pas comme le nom de la femme de Napoléon.
16:25 - Bon bah écoute, c'est super de t'avoir en tout cas,
16:28 vraiment Arthur, c'est vraiment sympa,
16:30 et puis c'est vrai que c'est bien de prolonger dans le cerveau des jeunes français,
16:34 cette histoire qu'il faut savoir regarder bien sûr,
16:38 et pourquoi pas critiquer, mais aussi aimer.
16:40 - Exactement.
16:41 En fait, en supprimant, en réduisant énormément Napoléon des programmes scolaires,
16:46 on a fait une erreur fondamentale.
16:48 D'abord, parce que comme je vous le disais,
16:50 c'est un petit immigré qui ne parlait pas un mot,
16:52 et c'est un excellent symbole d'intégration.
16:54 Mais ensuite, les Français, les jeunes Français comme Arthur,
16:57 ont besoin de héros, de modèles.
16:59 Et aujourd'hui, il n'y a plus de héros,
17:01 il n'y a plus de modèles à donner,
17:03 parce qu'effectivement, avec cette pensée walkiste et pédagogiste aussi,
17:07 qui se rejoignent, on a voulu supprimer tous les grands héros de l'histoire de France.
17:11 Il n'y en a plus aucun.
17:12 Et là, je suis étonné que Arthur apprenne les batailles de Napoléon à l'école,
17:16 parce que toutes les grandes victoires ont été supprimées,
17:20 je pèse mes mots, du programme de quatrième,
17:23 et tout, depuis surtout la réforme de Najat Vallaud-Belkacem en 2016.
17:28 Il n'y a pratiquement plus un mot sur Austerlitz, Siena, Maringo,
17:32 Friedland, la Moscova, tous ces mots magiques qui nous faisaient rêver.
17:37 Moi, en 69, j'avais 9 ans pour le bicentenaire de la naissance de Napoléon,
17:43 donc non, Georges Pompidou savait célébrer avec faste.
17:47 Eh bien, toute ma vie, même si aussi dans ma famille,
17:51 on aime Napoléon depuis des générations,
17:53 toute ma vie, Napoléon m'a aidé, chaque jour, à affronter mon existence,
17:58 parce que c'est ça, c'est un professeur d'énergie, Napoléon.
18:02 Et là, c'est malheureux que les institutionnels et nos hommes politiques,
18:07 souvent, on le voit, ils critiquent Napoléon.
18:10 Jean-Louis Debré, pour le bicentenaire de Napoléon, de la mort,
18:14 il a dit "N'en faisant pas trop, ça pourrait apparaître comme de la provocation."
18:19 Mais de la provocation envers qui ?
18:20 Envers les populations immigrées, anti-iaise, arabes ?
18:24 Non, c'est ridicule ! Napoléon, justement, n'avait aucun racisme.
18:28 En tout cas, ça illustre le rapport que nous avons, effectivement, à l'histoire de France.
18:33 Les Anglais ou les Américains n'ont évidemment pas ce même rapport,
18:37 ils glorifient généralement ceux qui ont marqué leur histoire,
18:41 et nous, nous avons un souci, pas que sur Napoléon, bien sûr,
18:45 mais un souci à regarder, un souci récent,
18:48 et ça date globalement de 68, avec la déconstruction,
18:52 avec un regard différent qui est porté sur la société française,
18:55 où il faut, en gros, tout déconstruire, ce que nous avons aimé.
18:59 Bon, "Seulement nuit, tous ces cortèges, et j'aime rentrer à cheval."
19:03 Vous connaissez cette chanson, monsieur Fabrice Laffitte ?
19:06 "Seulement nuit, tous ces cortèges, et j'aimerais rentrer à cheval."
19:11 Etc, etc, après, vous allez la retrouver !
19:14 J'ai déjà le cheval, j'en ai une partie !
19:18 C'est une chanson encore de Lama, issue de Napoléon, Napoléon Lama,
19:22 je vais vous la retrouver, à tout de suite !
19:24 Pascal Praud, ah, j'avais une info !
19:26 Il y a une surprise, là, dans 10 minutes !
19:28 C'est une belle surprise, Dimitri Kazayev va être content !
19:31 C'est historiquement sympathique !
19:33 Est-ce que vous allez venir avec le bicorn que vous avez acheté de Napoléon à 1,9 millions ?
19:38 Mais c'est le principe d'une surprise !
19:40 Bon, on va en parler de ce bicorn, parce que moi, ça m'inquiète.
19:43 Oui, oui, oui !
19:44 11h13h, c'est Pascal Praud et vous sur Europe 1,
19:46 et pour réagir, témoignez-vous, composez ce numéro !
19:48 De 11h à 13h, vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1,
19:58 aujourd'hui sort le film Napoléon, réalisé par Ilde Lescotte,
20:01 à cette occasion, on en parle avec l'historien Dimitri Kazayev !
20:04 Très beau livre !
20:07 Régnant !
20:12 Il est à l'intérieur, magnifique ouvrage !
20:14 Ça c'est beau ça !
20:15 Alors qu'on entend la chanson "Cela m'ennuie tous ces cortèges"
20:20 Les fêtes sont beaux !
20:28 "A Noël il faut de la neige, pour que les pauvres croient en Dieu"
20:33 "A pas que des cloches qui sonnent, à la guerre il faut des tambours"
20:39 "Au cul des rois il faut des taurones, aux femmes des serments d'amour"
20:46 C'était très bien écrit, parce qu'il y a une part, j'allais dire, de cynisme,
20:50 dans l'écriture, qui était sans doute celle du chef Napoléon,
20:56 qui voulait réunir et séduire le peuple,
21:00 et qui effectivement c'est un homme politique moderne,
21:02 donc lorsqu'il dit "à Noël il faut de la neige",
21:06 j'ai envie de dire, c'est séduire les foules, c'est psychologie des foules, avant l'heure !
21:13 C'est le premier grand propagandiste de l'histoire, Napoléon,
21:16 c'est le grand publicitaire devant l'éternel,
21:18 dès la campagne d'Italie, dans les journaux,
21:22 c'est lui-même qui rédige les articles,
21:26 "L'aigle vole", "le maître a frappé",
21:29 il sait parler aux hommes, et effectivement il sait parler à ses soldats,
21:34 qui va mener au bout du monde, vous vous rendez compte,
21:36 ses soldats il va les mener jusqu'à Moscou, dans la neige,
21:39 certains même reviendront,
21:41 ce qui manque dans le film, c'est ses hommes, ses maréchaux,
21:45 on ne voit pas du tout les grands maréchaux de Napoléon,
21:48 qui étaient fabuleux, tous issus du peuple,
21:51 c'est ça qu'il aurait montré, Lannes, Murat, Ney,
21:54 c'était des personnages tous beaux, comme des acteurs de cinéma,
21:58 en plus là ils sont tous les... je ne comprends pas.
22:00 - Ah bon ? - Oui, oui, vous allez voir.
22:01 - Murat c'était son âme Dany ?
22:03 - Alors d'abord, oui, mais c'était inséparable,
22:06 ils étaient inséparables, ils savaient très bien qu'il avait besoin,
22:09 sur les champs de bataille, comme l'a dit Arthur,
22:11 Napoléon, il faut rappeler, c'est le plus grand stratège de tous les temps,
22:15 il a remporté plus de victoires, que César, Alexandre et Hannibal réunis,
22:20 40 victoires d'affilée, c'est ça qui va le porter vers la mégalomanie,
22:23 et effectivement, sans Murat, pour les charges de cavalerie,
22:27 il n'était rien, et on le voit à Waterloo, à Waterloo,
22:30 Murat aurait été là, il aurait été vainqueur.
22:32 - Mais on a toujours du mal à imaginer ce qu'est une bataille,
22:35 parce qu'en fait, le territoire se gagne à cette époque-là sur une simple bataille,
22:39 on entreprend tout le pays, on détruit une armée sur une bataille,
22:42 et sur un champ de bataille, nous sommes d'accord.
22:44 - Les batailles étaient décisives, c'est ça.
22:46 Combien de soldats dans une bataille de Napoléon, par exemple, à Austerlitz ?
22:52 - Ça va, dans les campagnes d'Italie, il y avait 40 000 hommes,
22:55 mais comme je vous disais, après, à Austerlitz, il y avait 100 000 hommes,
22:59 - Donc il y avait 100 000 hommes sur un champ de bataille ?
23:01 - À Vagram, il y avait 200 000 hommes, et à la Moscova, il y avait pratiquement 300 000 hommes,
23:06 250 000 hommes. - Ça dure combien de temps une bataille ?
23:09 - Généralement, ça dure une journée. - Austerlitz, c'est une journée ?
23:12 - Voilà, une journée. Austerlitz commence à 7h, à 16h, c'était terminé.
23:17 Mais effectivement, il y a des batailles, comme la bataille de Leipzig, qui durent deux jours.
23:24 - On rappelle dans quel pays est Austerlitz aujourd'hui ?
23:27 - Austerlitz, en Tchéquie, en République tchèque.
23:29 - Parce qu'effectivement, Austerlitz, pour beaucoup de gens, d'abord c'est un nom qui est synonyme de victoire,
23:35 c'est un nom qui est devenu un nom commun, un Austerlitz dans une vie, on peut le dire comme ça.
23:40 - C'est la plus belle des victoires de Napoléon, qui est enseignée encore aujourd'hui dans nos écoles de guerre, bien sûr,
23:45 mais aussi, surtout à West Point, dans les écoles militaires britanniques, et même au Japon, à l'école de guerre,
23:51 on enseigne la stratégie d'Austerlitz, qui est extraordinaire.
23:55 - Nous avons avec nous au téléphone Michel, bonjour Michel.
24:01 - Bonjour Pascal Praud, je suis très content de vous avoir au téléphone.
24:04 - Eh bien écoutez, c'est réciproque Michel. - Merci.
24:08 - Est-ce que vous êtes un fan de Napoléon ?
24:10 - Ah, tout à fait, je suis fasciné par la vie aussi bien de lieutenant d'artillerie que de l'empereur,
24:17 je suis absolument fasciné, c'est le mot qui convient, et par contre, je pense qu'il n'était mis en propre,
24:25 il n'était pas misogyne, il était mis en propre, c'est-à-dire qu'il ne concevait la vie des hommes et des femmes
24:30 que s'il les servait, et lorsqu'il voyait, il était assez sadique, comment dire, cynique pardon,
24:39 lorsqu'il voyait des morts sur un champ de bataille, il disait la neige d'un geste, c'est pas grave, une nuit de Paris remplacera tout ça.
24:47 Bon, je pense qu'effectivement, il y a des gens comme Muiron, le colonel Muiron, qu'il a sauvé dans la première guerre d'Italie,
24:56 et il est mort pour lui, il s'est précipité devant lui, et a récupéré toutes les balles qui lui étaient destinées.
25:02 Donc en fait, il appréciait les gens qui le servaient, mais lui-même d'ailleurs, se servait des gens d'une part,
25:09 de l'autre part surtout, il était au premier rang, alors que... - Il n'avait pas peur de mourir ?
25:13 - Absolument pas, non, il était au combat, bon c'était un lieutenant d'artillerie, il était formé comme tel,
25:19 et il disait "quand j'avais l'honneur d'être lieutenant d'artillerie, c'était quelque chose, je suis ému, je vous assure,
25:25 je ne sais pas s'il m'avouera le ressent, je suis ému en parlant de Napoléon, aussi bien de Bonaparte que de Napoléon,
25:31 mais c'est sûr que c'est un personnage que je n'aurais pas aimé fréquenter, parce qu'il devait être insupportable,
25:37 un peu comme le général de Gaulle, qui est un grand chef, mais de Gaulle était imbuvable.
25:43 - Ah, ne dites pas ça, ne dites pas "de Gaulle était imbuvable", ça vous me choquait, dites qu'il avait un caractère qui était sans doute fort.
25:50 La campagne de France, sur la fleur en 1940, d'accord, je retire le mot "il était un peu fort".
25:58 - Ce type de personnalité, ce n'est pas les bons copains, mais ils ne sont pas nés sur terre pour être bons copains,
26:05 ils ont quelque chose qui les dépasse, qui fait qu'ils ne sont pas faits du même bois que vous et moi,
26:12 quelque chose qui les dépasse, c'est un destin, un destin pour sauver la France, pour servir aussi le pays,
26:19 avec bien sûr, à l'aune des critères d'un être, j'allais dire, plus classique, comme vous et moi sans doute, Michel,
26:27 ils sont effectivement... Mais de nous, il ne restera sans doute pas grand-chose dans deux siècles.
26:34 - C'est évident. - Et il y a quelques hommes dans l'histoire de l'humanité.
26:39 Moi, ce qui me fascine dans Napoléon, c'est la trajectoire. Cet homme qui vient de rien, qui a 30 ans, va être le maître du monde.
26:48 Les hommes sont des météores destinés à brûler pour éclairer le monde.
26:54 Ça, il a dit en Italie, et c'est vrai que Napoléon, en quelques... En plus, c'est extrêmement court.
27:00 - Il est de 1769, il est sacré en 1844, donc il a 34 ans.
27:07 - Il est général de brigade à 23 ans, général de division à 25, donc général en chef de l'Italie à 27.
27:17 - 27 ans à peine, vous vous rendez compte. - Et empereur à 34 ans.
27:21 - Et empereur à 34 ans, donc il est... - Alors qu'il n'est rien dans une France extrêmement corsetée,
27:27 où tu n'arrivais quand même pas à franchir autant de classes sociales.
27:32 - Et c'est grâce à la Révolution qui va justement émerger, et c'est ça, c'est la phrase de Nietzsche,
27:37 qui n'aimait pas la Révolution française. La Révolution a servi à une seule chose, c'est rendre affaire, éclore Napoléon.
27:44 - On va marquer une pause, il est 11h40, on parlera entre 12h et 13h d'une autre grande figure historique,
27:52 qui est morte il y a 60 ans, jour pour jour. Il s'appelle John Kennedy,
27:56 et nous serons avec une autre légende, cette fois du journalisme, Philippe Labrault,
28:00 qui vient de publier, dont tous les textes ont été publiés chez Quarto, l'édition Quarto chez Gallimard.
28:08 Pour le moment, il est 11h40, nous traversons le temps, et nous écoutons quelques chansons de Serge Lama,
28:16 qui avait retracé en son temps la vie de Napoléon.
28:19 - Europain. - Pascal Praud et vous.
28:22 - Vous écoutez Pascal Praud sur Europain.
28:26 - Olah !
28:28 - Empereur de France ! - Napoléon fait son entrée dans les studios.
28:33 - Vive l'Empereur !
28:35 - On a vraiment les moyens dans cette maison Europain, c'est maintenant des réalisations de grosse production.
28:43 - On va peut-être l'expliquer à nos auditeurs, Pascal.
28:45 - Alors franchement, je préfère quand vous venez en Napoléon, que...
28:50 - Oui, en soupule des frères Jacques, c'est ça que vous avez dit.
28:53 - Non, en soupule des frères Jacques, non, mais surtout lorsque vous étiez venu, habillé comme la denrée,
28:58 ou le glauque, qui arrivait d'une autre planète.
29:02 - Et en face de moi, Virginie Giraud. - Vous avez la plus belle des impératrices.
29:07 - Des Joséphines ! - Virginie, que vous pouvez écouter sur l'antenne d'Europe 1 tous les week-ends, on rappelle les horaires.
29:13 - Sunday, dimanche, à 15h. - Vous êtes LA spécialiste d'histoire d'Europe 1,
29:19 et là, aujourd'hui, vous êtes en Joséphine.
29:21 - Et quel honneur qu'elle ait accepté d'être à mes côtés, moi qui ne représente peut-être pas le mieux possible l'histoire de France.
29:26 - Moi je ferais n'importe quoi pour un costume. - Mais moi je vous ai jamais vu si beau.
29:30 - Je trouve que vous devriez sortir. - Mais je reviens d'impréhs, je ne sais pas ce que je fais là, je viens des réseaux sociaux.
29:34 - Mais vous êtes l'impréhs des réseaux sociaux. - Bien sûr !
29:37 - Bon, alors d'abord, Dimitri, pourquoi le bicorne ? - Oh non !
29:41 - Ah le bicorne ! - Je l'avais prévu une séquence, avec un texte, on a travaillé depuis deux jours.
29:46 - Bon allez-y, allez-y, allez-y, allez-y. - Ça c'est moi qui m'a convoqué au studio, alors bon, bah je viens !
29:52 - Allez-y ! - C'est ce que j'avais prévu de faire aujourd'hui, en direct sur Europe 1, alors Saletin-Banque-Fabrice, musique !
29:59 - Voilà, Pascal Praud, et je le dis devant tous nos auditeurs, je déclare ma flamme aujourd'hui en direct à Virginie Giraud, en tant que Napoléon...
30:06 - Oulala, attendez, vous l'avez fait 15 jours, là vous le faisiez avec Adriana Carambeu, et là c'est moi, en fait je suis votre plan B, c'est ça ?
30:12 - Non, parce qu'Adriana c'est une grande Prussienne, bien plus grande que moi, voilà, moi petit Napoléon, non mais c'est vrai, non !
30:18 - Mais je ne peux pas, voilà, je ne peux pas assurer Adriana, bon, Virginie, écoutez-moi...
30:21 - Je ne peux pas assurer... - Mais non, mais il faut rendre moi...
30:23 - Je suis à l'autre consolation, c'est parfait, j'adore cette séquence !
30:26 - Au niveau des tailles, vous comprenez, logistiquement c'est compliqué !
30:29 - Elle n'est pas Prussienne du tout, elle, elle est... - C'est le texte qu'on a écrit, donc moi ça m'embête si...
30:33 - Elle est Slave ! Elle est Slave, elle n'est pas Prussienne !
30:37 - On a écrit un texte, alors on se dit maintenant... - Tout est répété, tout est répété !
30:41 - Donc je déclare ma flamme aujourd'hui en direct à Virginie Giraud, parce que, je vous le dis, dans cet habit de Napoléon, je me sens puissant, je me sens fort, je me sens leader,
30:49 donc je fais une proposition que je formule à Virginie, est-ce que vous accepteriez Virginie, alias Joséphine, moi en tant qu'empereur Napoléon de Boubouc,
30:57 te dîner avec moi un soir, cette semaine ? Que dites-vous de cette proposition, plus qu'elle l'est chante ?
31:03 - Alors, mon petit chaton Napoléon, je suis déjà bien trop vieille pour vous, je suis déjà mariée, je suis une femme fidèle...
31:09 - Ah vous avez un fidèle destrier déjà ? - Exactement !
31:12 - Qui galope très très bien, donc pour vous le plus important c'est quand même de faire vos preuves dans la vie, voyez,
31:17 l'Italie, l'Espagne, jusqu'à la Russie, et ensuite vous trouverez sans doute une dame pour vous accompagner dans la vie,
31:23 mais jusque-là vous n'êtes qu'un petit greniard !
31:25 - Oh là là là là ! Bon bah, si je vous dis que c'est ma pire défaite depuis Austerlitz, vous me répondez quoi Pascal ?
31:31 - C'est votre Waterloo. - C'est bon ! Waterloo, pourquoi Waterloo ?
31:34 - Bah c'est votre Waterloo ! - Ah non, bah j'avais révisé, c'est pas Austerlitz !
31:37 - Non ! - La défaite c'est Waterloo !
31:40 - Ah, Dimitri ! Vous êtes sûr ? J'ai perdu à Waterloo !
31:44 - Alors qui a gagné vraiment à Waterloo ? On s'interroge encore, vous savez qu'en Angleterre les petits Anglais croient que Napoléon est vainqueur à Waterloo.
31:51 - Waterloo c'est en Belgique. - Voilà, à 100 km au sud de...
31:54 - Bon bah écoutez, très bien, je pars m'exiler à Saint-Etienne ! - Non pas à Saint-Etienne, à Saint-Hélène !
32:00 - Oh là là, j'ai goûté, moi aussi j'ai mal révisé, bon bah laissez-moi, c'est bon, allez, ciao ciao !
32:04 - A la revoir ! - A bientôt !
32:06 - Merci ! Ah je reste ?
32:10 - Très sympa ça ! - Le bicorne, je vous ai dit de rester avec nous, parce que d'abord on vous aime, et c'est important, et vous ne serez jamais exilés, et on aime également...
32:21 - Virginie. - Virginie.
32:23 - Donc pourquoi le bicorne ? - Pourquoi le bicorne ?
32:25 - Vous voulez que je vous raconte ? - Oui !
32:28 - Et bah pourquoi le bicorne ? Parce que Napoléon avait le sens de la propagande et de la publicité,
32:34 et donc à l'époque, tous les grands généraux en chef étaient emplumés avec des couleurs chamarrées,
32:43 c'était extraordinaire, c'était un concours de couleurs et de plumes,
32:49 lui, il a compris qu'il fallait créer une silhouette extrêmement simple et sobre,
32:55 justement pour se différencier des autres généraux, des autres maréchaux, des autres monarques,
33:02 et effectivement, il a choisi la rendingote grise et le petit chapeau célèbre de la chanson qu'on va célébrer pendant tout le 19ème siècle,
33:11 le petit chapeau de Napoléon, le bicorne, et la rendingote grise.
33:15 Et grâce à ça, effectivement, tout le monde aujourd'hui peut incarner Napoléon,
33:20 et c'est ce qu'avait très bien compris Charlie Chaplin, qui avait un projet de Napoléon avec,
33:25 dès qu'il mettait un bicorne et une rendingote grise, Stanley Kubrick, et aujourd'hui, bien sûr, Ridley Scott.
33:31 - Mais lorsque le bicorne de Napoléon est vendu ce week-end à 1,9 millions,
33:35 comment on est certain que ce bicorne est allé sur la tête de Napoléon ?
33:39 - Parce que c'est très simple, Napoléon n'a porté durant toute sa vie que 120,
33:44 et sur les 120, il en reste exactement 19.
33:47 - Oui mais comment on sait ?
33:48 - Ah bah les 19 ont été référencés...
33:50 - Mais par qui ? Comment ?
33:51 - Parce que chaque bicorne restant, les 19 restants, ont été homologués, référencés...
33:57 - Mais homologués par qui ?
33:58 - Par les...
33:59 - Les familles qui les ont gardés !
34:00 - Parce que c'est important de savoir qu'il a porté ça en 1807 ou 1808,
34:06 parce qu'il a arrêté de porter le bicorne à un moment...
34:09 - Quand il est empereur, il porte toujours le bicorne ?
34:11 - Ah oui, sur les champs de bataille, jusqu'au bout, il porte.
34:13 Parce que parfois, effectivement, ce sont des grandes familles bonapartistes
34:17 qui l'ont recueilli dans la famille et qui l'ont transmis...
34:20 - 1,9 millions !
34:21 - Et ce qui est fascinant dans cette histoire d'un 1,9 millions,
34:24 vous avez remarqué, c'est souvent, aujourd'hui, tous les milliardaires chinois et coréens
34:30 qui rachètent, qui ont multiplié le prix à avance il y a encore 10 ans,
34:33 c'était 500 000 euros, maintenant il est à 2 millions !
34:36 - C'est un bon avec un chanteur !
34:37 - Tu peux le vendre 2 millions, moi, par exemple !
34:38 - Mais par exemple, celui-là, vous pouvez le vendre 2 millions !
34:41 - C'est un vrai ? Oui, 2 millions !
34:42 - 2 millions de pesos, peut-être !
34:44 - Je reconnais, on peut leur faire la publicité des costumes saumiers !
34:48 - Oh oui ? Oh mais comme vous savez !
34:50 - Eh ben c'est les costumes que je loue pour mon spectacle !
34:52 - Ah oui, ils sont très petits, ce roc !
34:53 - Oui, il est fait, porté par Dimitri Casali !
34:55 - J'aurais dû dire que je connaissais Dimitri Casali !
34:57 - Vous savez que c'est intéressant que...
34:59 ...Montpellieron ne portait jamais un bicorne neuf !
35:02 - Voilà ! C'est pour ça qu'il en a porté 120 !
35:05 - Voilà, il avait quelqu'un qui le faisait pour lui comme les chaussures,
35:08 - Le valet constant !
35:09 - Voilà, un valet, qui l'amollissait, je sais pas si ça se dit,
35:13 pour qu'il soit moins dur sur sa tête !
35:15 - Parce qu'il est dur, là, ça me tape le crâne !
35:17 - Il faut souffrir pour être beau !
35:19 - J'ai une question, en vous posant...
35:20 - En même temps, vous ne crédiez pas grand-chose !
35:21 - Est-ce que vous acceptez de le mettre ?
35:22 - Bien sûr !
35:23 - Oui ?
35:24 - Je sacre l'Empereur !
35:26 - Bien sacré, voilà !
35:28 - Vous croyez que... J'ai une grosse tête, faites attention,
35:31 parce que je sais pas si ça va rentrer !
35:32 - Oh, vive l'Empereur !
35:33 - Oh, vive l'Empereur !
35:35 - Empereur Pascal Prost !
35:37 - Eh bien, écoutez, j'en suis bien content !
35:39 - Vraiment, ça va bien !
35:41 - C'est une petite photo ?
35:43 - C'est une petite photo, et on repart pour la fin, pour voir la vidéo !
35:47 - C'est délicat !
35:48 - Une photo !
35:49 - On est à l'hôtel, on est pas dans un dîner de famille, là !
35:56 - Le repas de la fère aussi !
35:59 - Ah, mais ça va bien !
36:01 - Ça vous va bien !
36:02 - Napoléon est Napoléon est la paillonnée !
36:04 Napoléon est Napoléon est Napoléon est la paillonnée !
36:08 - Là, on est vraiment en phase en année, là !
36:10 - On s'en est pas bien, Français !
36:12 J'étais là, je disais à mes copains, on m'appelait la paillonnée !
36:15 - Est-ce qu'on l'a ?
36:16 - Ça, c'est le refrain, on va reprendre le coupé !
36:19 - J'ai vraiment l'impression d'être en repas de fin d'année avec le canton, là !
36:22 - Tout ce que vous avez construit pour finir comme ça !
36:26 - Si vous ne pouvez pas mettre ça sur les réseaux, je serais mort !
36:29 - C'est sûr !
36:30 - Non, non, je le dis à Florian Carave !
36:34 - C'est une belle image !
36:36 - Bon, il est 11h51, à tout de suite !
36:40 - Europe 1, Pascal Praud.
36:43 - Vous écoutez Pascal Praud de 11h à 13h sur Europe 1,
36:46 et nous parlons de Napoléon ce matin, Pascal !
36:48 - Il est un immigré, il n'a même pas dix années !
36:54 - Un spectacle unique, Napoléon, l'Opéra Rock,
36:57 aura lieu le samedi 17 février à 20h30 à Montreau-Foyonne.
37:02 C'est au Théâtre de Majestic, avec Dimitri Kazali.
37:06 - À la guitare !
37:07 - C'est vous qu'on entend ?
37:08 - Oui, ça c'est Pedro, le chanteur, mais c'est moi qui ai composé.
37:12 Napoléon, petit immigré, extrait du concert Napoléon, l'Opéra Rock,
37:17 en 18 chansons et 150 tableaux, grand spectacle derrière nous.
37:21 Venez, c'est un spectacle immersif total, vous allez aimer,
37:25 et à la fin on crie tous "Vive l'Empereur !"
37:27 - C'est vrai que, évidemment, Napoléon a inspiré beaucoup la fiction,
37:41 et notamment beaucoup d'acteurs ont joué Napoléon,
37:44 et parfois ça s'est mal terminé pour certains,
37:47 puisque Albert Diodonné, par exemple, se prenait pour Napoléon,
37:50 et je crois qu'il est enterré en costume de Napoléon.
37:53 - Ah, il est mort complètement fou !
37:55 - Oui, presque !
37:56 - La plupart des acteurs qui ont incarné Napoléon,
37:59 peut-être que Joachim Fénix prendra le même pli, mais ils le finissent fou !
38:03 - Il est enterré Albert Diodonné, alors il y a eu Pierre Mondy,
38:05 Christian Clavier, Rod Steiger, Philippe Toretton,
38:07 c'était pas mal, M. N. d'Antoine de Cône !
38:10 - Franchement, c'était plutôt bien !
38:12 Roland Blanche, Marlon Brando, Denis Sopper,
38:15 j'ai vu que Jacques Vandrouw était dans la rédig',
38:18 Jacques serait un très bon, un peu maintenant, peut-être un peu...
38:22 il a plus l'âge du rôle, mais il aurait pu jouer, je pense, Napoléon !
38:25 - Il faut qu'il mette le bicord !
38:26 - Exactement, vous avez donné le bicord !
38:28 Alors, Aldo Machion a joué, et ça c'est un grand mystère,
38:32 il a joué Napoléon dans un film qui s'appelle "La Grande Débandade",
38:34 que je ne connais pas !
38:36 Jean-Marc Thibault a joué Napoléon II,
38:38 c'est le duc de Reichstadt, qui est mort...
38:41 - Le fils de Napoléon, qui est mort à 22 ans,
38:43 - C'est le fils de... - L'aiglon !
38:45 - Oui, mais... - De Napoléon et de Marie-Louise !
38:47 - Et de Marie-Louise, alors, ce qu'on appelle "les" Marie-Louise, d'ailleurs,
38:50 c'est toujours des jeunes gens,
38:52 il y a ça dans tous les... on peut parler dans une rédaction,
38:55 on dit "les" Marie-Louise, par exemple, ça veut dire que ce sont des jeunes gens.
38:58 - Et conscrits de 1813, de 18 à 20 ans,
39:01 qui se sont dévoués pour l'Empereur, dans les dernières campagnes.
39:03 - Qui, évidemment, avait joué le destin fabuleux de désirer Sacha Guitry...
39:07 - Ah, excellent !
39:09 - "Mmmmmh, j'ai une sainte âme,
39:11 et chaque jour le plus beau jour de ma vie,
39:14 c'est le mariage..."
39:16 "Mmmmmh..."
39:18 - Jacques Vendôme !
39:20 Jacques est en train de me dire qu'il faut le piquer !
39:22 - Députee, Jacques !
39:24 - Mais...
39:26 - Venez parler dans le micro, Jacques Vendôme !
39:28 - Je dis que je suis très content de vous voir, mon petit Pascal,
39:30 et notre ami en Napoléon, je dis simplement
39:32 que de temps en temps, vous ferez une petite injection, c'est tout.
39:34 - Bien sûr !
39:36 - Vous allez vous calmer, vous allez voir !
39:38 - Mathieu Kassovitz avait joué dans "Guerre et Paix",
39:40 et puis Serge Lama, bien sûr, avait interprété Napoléon
39:43 dans une comédie musicale, c'était en 82.
39:45 Allez, c'est la pause, on dit au revoir à Dimitri,
39:48 on le remercie grandement, merci !
39:50 - Merci, au revoir !
39:52 - On va parler de John Fitzgerald Kennedy, on dit au revoir à Joséphine !
39:54 - Au revoir !
39:56 - Et à très bientôt !
39:58 - Et vous, restez avec nous !
40:00 - Au revoir !
40:02 - Et juste, je vous rappelle que cet après-midi,
40:05 de 15h à 16h, Stéphane Béart nous racontera
40:07 la véritable histoire de la bataille de Waterloo,
40:10 entre 15h et 16h dans "Historiquement Waterloo".
40:12 Pardon, voilà !
40:14 - 15h16, en pure Europe !
40:16 - "Historiquement" Vogue !
40:18 ♪ ♪ ♪
40:24 Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 21.

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