Avec Nathalie Loiseau, députée européenne Horizons, présidente de la Sous-commission sécurité et défense et auteure de "Si l'Europe n'existait pas" (Observatoire)
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NewsTranscription
00:00 (Générique)
00:08 Bonjour, bonjour à toutes et à tous, les Français veulent savoir.
00:12 Parlons vrai ce matin avec Nathalie Loiseau qui est députée européenne Horizon,
00:16 présidente de la sous-commission Sécurité Défense. Pourquoi sous-commission d'ailleurs ?
00:21 Bonjour Nathalie Loiseau. - Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:23 - C'est une commission importante ? - C'est en train de devenir une vraie commission.
00:27 - Ah bon ? D'accord. - Mais ça dit que pendant longtemps on a cru que la paix c'était pour toujours
00:32 et que la défense c'était accessoire. - Bien. - Et aujourd'hui on se réveille.
00:35 - Bon, on se réveille au Parlement européen, vous publiez "Si l'Europe n'existait pas" aux éditions de l'Observatoire.
00:41 Je reviendrai sur votre livre, mais regardons la situation, la guerre entre l'Ukraine et la Russie.
00:46 Le président de la République a reçu les représentants des partis politiques français
00:53 représentés à l'Assemblée Nationale et au Sénat hier à l'Elysée.
00:57 Pendant ce temps-là, la télévision russe n'arrête pas d'insulter la France.
01:02 Le Kremlin accuse Emmanuel Macron d'accroître l'implication directe de la France dans le conflit.
01:10 Que répondre au Kremlin ?
01:11 - Écoutez, j'ai pas très envie de répondre au Kremlin qui dit n'importe quoi depuis des années,
01:16 et notamment depuis deux ans, depuis la guerre d'agression russe en Ukraine.
01:20 Vous vous souvenez que juste avant le démarrage de cette guerre, le même Kremlin disait "Jamais nous n'attaquerons l'Ukraine".
01:26 Donc la crédibilité du Kremlin est ce qu'elle est.
01:29 Ce qui est sûr, c'est qu'Emmanuel Macron a appuyé là où ça fait mal, du côté de la Russie.
01:35 La Russie, depuis deux ans, avait l'impression qu'en fait, elle pouvait avancer sans qu'il y ait une vraie fermeté occidentale.
01:43 Elle s'est trompée, puisqu'il y a eu des sanctions contre la Russie comme jamais,
01:48 il y a eu une aide à l'Ukraine comme jamais, l'OTAN s'est agrandi comme jamais.
01:53 Aujourd'hui, la Suède, la Finlande sont dans l'OTAN, ça veut dire que la Baltique est devenue un lac de l'OTAN,
02:00 grand succès de l'aiguire Poutine.
02:02 Mais malgré tout, Poutine s'est dit "Il y aura une fatigue occidentale vis-à-vis de la guerre en Ukraine,
02:09 et ils vont détourner le regard".
02:10 Aujourd'hui, Emmanuel Macron dit "Pas du tout, pas du tout, cette guerre est une guerre qui est existentielle pour la sécurité de l'Europe".
02:18 Et là, ça touche le récit de Vladimir Poutine.
02:23 Ça touche aussi les populations russes qui se disent "Mais dans le fond, où est-ce que nous entraîne Vladimir Poutine ?"
02:29 - Alors, Nathalie Loiseau, je vais revenir sur Emmanuel Macron, sur cette rencontre avec les chefs de parti hier,
02:35 mais la Russie accentue la menace.
02:38 J'ai encore lu ce que disait le Kremlin hier,
02:41 le conflit en Ukraine pourrait dégénérer en une guerre à grande échelle en Europe.
02:48 Est-ce que le Kremlin a la volonté de diviser les Européens,
02:54 et de jouer sur les opinions publiques européennes,
02:57 et notamment l'opinion publique française ?
03:01 - Bien sûr, et c'est une stratégie avec des moyens derrière.
03:05 Medvedev, l'ancien président russe, l'a dit lui-même.
03:08 Il a dit "Nous avons investi depuis des années, notamment dans des partis politiques en Europe,
03:14 qui portent nos positions".
03:16 C'est lui qui le dit, et il s'en flatte.
03:19 - Partis politiques en France, qui portent les positions du Kremlin ?
03:23 - Écoutez, regardez le Front National, avant qu'il change de nom.
03:28 Souvenez-vous de 2014-2015, annexion de la Crimée,
03:32 première incursion russe en Ukraine dans le Donbass.
03:36 C'est le moment où François Hollande, à très juste titre,
03:39 décide de ne pas livrer des navires de guerre à la Russie, les fameux Mistral.
03:45 À l'époque, Madame Le Pen s'en émeut.
03:49 Imaginez si ces navires de guerre fabriqués en France,
03:52 tiraient aujourd'hui sur l'Ukraine.
03:55 C'est un investissement de longue durée qu'a fait la Russie,
04:00 partout en Europe, et qu'elle continue à faire,
04:03 avec une manipulation de l'information.
04:06 Vous avez vu ce que l'agence française,
04:08 qui est chargée de vérifier cette manipulation étrangère de l'information,
04:12 a rendu publique, Virginium elle s'appelle,
04:15 le fait que les étoiles de David taguaient dans les rues de Paris,
04:19 c'était une initiative russe.
04:21 Le fait que l'amplification de la phobie absurde sur les punaises de Lee,
04:27 c'était une initiative russe.
04:30 C'est copie de vrais médias qui circulent sur Internet,
04:35 avec des fausses unes, des faux articles.
04:38 Ce sont des initiatives russes.
04:41 Vous avez tout récemment la fausse nouvelle que
04:45 Macron renonçait à aller en Ukraine,
04:47 parce qu'il y avait un complot pour l'assassiner.
04:50 Medine, Moscou.
04:52 C'est systématique, c'est une guerre hybride,
04:56 c'est pas une guerre militaire,
04:57 mais c'est une guerre quand même que la Russie...
04:59 - D'ailleurs, à propos des Mistral,
05:02 tout le monde a remarqué la bêtise de Sébastien Chenu hier sur TF1.
05:07 - Alors je sais pas si lui-même l'a remarqué, c'est ça qui m'inquiète.
05:11 Soit il ne sait pas ce qu'il dit, et c'est grave,
05:13 soit il sait ce qu'il dit et il ment, et c'est grave.
05:16 - Et c'est grave.
05:16 Bien, mais moi j'ai des questions à vous poser quand même.
05:19 Hier, réunion autour d'Emmanuel Macron avec les chefs de parti.
05:24 Qu'a dit Emmanuel Macron ?
05:27 Il n'y a aucune limite au soutien à l'Ukraine.
05:30 C'est ce qu'il a dit.
05:31 - Ça veut dire quoi, "aucune limite" ?
05:33 Parce que je me mets à la place des auditrices et des auditeurs.
05:37 "Aucune limite", ça veut dire quoi ?
05:39 - Il n'a pas dit exactement ça.
05:41 Ça, c'est la manière dont Jordan Mandela et d'autres racontent à leur sauce...
05:47 - Alors qu'a-t-il dit ?
05:48 Puisque vous avez des informations venues de l'Elysée.
05:50 - Il a dit "la Russie n'a aucune limite,
05:55 et nous aurions bien tort d'afficher les nôtres".
05:58 C'est ce que nous avons fait à tort depuis 2022.
06:02 Nous avons passé notre temps à dire ce que nous ne ferions pas.
06:06 Souvenez-vous, début 2022, que des armes défensives.
06:12 Comme si un pays agressé ne faisait pas que se défendre.
06:17 Immédiatement après, c'était des armes légères, pas d'armes lourdes.
06:21 Ensuite, des armes lourdes mais pas de tanks.
06:25 Des tanks mais pas de missiles à longue portée.
06:27 Des missiles mais pas d'avions.
06:29 A chaque fois, d'abord, on finit par faire autre chose.
06:32 Et puis surtout, on dit à Vladimir Poutine
06:35 dans quel espace il peut inscrire l'action de son armée,
06:39 parce qu'il y a des choses qui n'arriveront pas.
06:41 Il faut qu'on arrête de faire ça.
06:42 - Donc Emmanuel Macron n'a jamais dit
06:45 "nous n'avons aucune limite au soutien à l'Ukraine".
06:47 - C'est la version Jordan-Bardella que j'ai vue reprise en titre, je crois, d'une dépêche AFP.
06:52 C'est une drôle de manière de faire du journalisme
06:54 que de mettre les mots d'Emmanuel Macron
06:58 transcrits, transformés par son opposant.
07:03 - Il n'a jamais dit ça.
07:04 Il n'a jamais dit "il n'y a aucune ligne rouge".
07:07 - Il a dit que nous aurions tort d'afficher des lignes rouges.
07:11 Il plaide depuis la réunion du 26 février.
07:14 - C'est de la dissuasion. - C'est l'ambiguïté stratégique.
07:16 C'est-à-dire que quand il y a un pays qui agresse,
07:20 on ne lui dit pas précisément ce qu'on est prêt à faire
07:24 et ce qu'on n'est pas prêt à faire.
07:26 - Sur les questions militaires, moins on en dit, moins on agit.
07:30 - Mieux on agit. - C'est François Hollande qui dit ça.
07:33 Il a raison ou pas ? Il a critiqué Emmanuel Macron, là.
07:36 - Moi, je pense qu'Emmanuel Macron a raison de dire aux Français,
07:40 en toute sincérité, ce qu'il sait
07:44 et que la situation est sérieuse.
07:46 Il n'y aurait rien de plus grave qu'un chef d'État
07:49 qui sait que sur le front en Ukraine, la situation est difficile
07:54 et qui irait dire aux Français, "écoutez, dormez, bonnes gens,
07:58 nous avons fait tout ce que nous devions.
08:00 Ça n'est pas vrai, nous devons faire plus."
08:02 C'est en responsabilité que le président s'adresse
08:06 à des Français responsables pour leur dire,
08:09 "la guerre sera longue et nous devons faire plus d'efforts."
08:13 Ça ne veut pas dire ce que certains veulent faire croire pour faire peur.
08:19 Ça ne veut pas dire qu'on va envoyer des Français mobilisés.
08:24 J'ai entendu ça du jeune candidat communiste qui dit,
08:28 "je ne veux pas la mobilisation générale, je ne veux pas mourir pour le Donbass."
08:33 D'abord, il choisit mal sa référence parce qu'on se souvient que "mourir pour Danzig",
08:37 c'était la phrase de pacifistes qui sont devenus collabos.
08:41 Il est sans doute trop jeune pour le savoir, mais quelle erreur.
08:43 Mais surtout, personne ne demande aux jeunes Français de mourir pour le Donbass.
08:48 J'ai quatre enfants, croyez-moi qu'il y a une chose que je veux pour mes enfants et pour nous,
08:52 c'est la paix.
08:53 Mais si nous voulons préserver ce trésor de la paix que nous avons en Europe depuis 45,
08:59 il faut aider l'Ukraine à gagner, il faut aider l'Ukraine à se défendre.
09:03 Et c'est ça que dit Emmanuel Macron.
09:04 L'Ukraine peut-elle gagner la guerre ? Vous allez me dire "non" pour l'instant.
09:08 Ça dépend de nous.
09:10 Ça dépend de nous.
09:11 La Russie peut-elle gagner la guerre ?
09:12 Elle ne doit pas la gagner et elle peut la perdre.
09:15 Mais aujourd'hui, ni l'Ukraine ni la Russie ne gagnent la guerre.
09:18 C'est la réalité.
09:20 Alors la guerre va durer jusqu'à l'épuisement des deux belligérants ou de l'un des deux.
09:26 À ce moment-là se construira la paix, Nathalie Loiseau.
09:30 Moi, j'adorerais, je suis une ancienne diplomate,
09:33 j'adorerais vous dire que les conditions sont réunies
09:36 pour asseoir les belligérants autour d'une table et négocier.
09:40 Je vous assure que personne n'a essayé plus qu'Emmanuel Macron la voie de la diplomatie.
09:47 Vous vous souvenez qu'il continue à parler à Poutine,
09:50 que d'ailleurs d'autres Occidentaux le lui reprochaient.
09:52 Il faut ménager Poutine, je me souviens.
09:54 En essayant de le ramener à la raison.
09:58 Ça n'a pas été possible.
09:59 Si vous écoutez ce que manifestement vous faites,
10:03 les officiels russes sur les télévisions russes,
10:07 aujourd'hui, ils continuent à dire "il n'y a pas d'identité ukrainienne",
10:11 "la Russie n'a pas de frontières".
10:13 Donc ce qu'il faut, c'est les dissuader de continuer.
10:17 Et ce qu'il faut, c'est armer bien davantage l'Ukraine.
10:20 Si l'Ukraine est en difficulté sur le plan terrestre aujourd'hui,
10:23 c'est parce qu'elle manque des munitions que nous ne lui envoyons pas.
10:26 Il faut faire beaucoup plus.
10:28 - Et que répondez-vous à Jordan Bardella, à Jean-Luc Mélenchon, à Fabien Roussel
10:34 qui ne cessent de dire "il faut faire la paix".
10:37 Que leur répondez-vous ?
10:39 - Que les premiers à souhaiter la paix, ce sont les ukrainiens.
10:41 Ce sont les premiers à comprendre que la paix aujourd'hui n'est pas possible.
10:45 Imaginez, pendant la première guerre mondiale,
10:48 au moment du chemin des dames,
10:50 au moment où nous perdions des troupes dans des nombres effarants.
10:57 Imaginez que les alliés de la France nous aient dit
10:59 "non écoutez, ça va bien, ça fait deux ans,
11:02 maintenant asseyez-vous avec l'Allemagne, il faut faire la paix".
11:05 Ça aurait été une trahison, c'est une trahison.
11:08 Ce qu'ils proposent à l'Ukraine,
11:10 M. Mélenchon, M. Bardella, M. Roussel,
11:14 c'est une capitulation.
11:17 Et cette capitulation, elle ne serait pas seulement tragique pour l'Ukraine,
11:20 elle serait tragique pour nous, parce qu'on le voit,
11:24 la Russie, le régime de Vladimir Poutine ne survit que dans cette guerre.
11:31 Il faut durablement affaiblir la capacité militaire de la Russie,
11:36 qui veut remettre en cause les frontières en Europe,
11:40 qui a une haine de l'Occident qui, pour le moment, s'exprime en permanence.
11:46 Et puis il n'y a pas que la Russie.
11:47 Tous ces empires, ces anciens empires qui ont la nostalgie des temps passés,
11:52 et qui sont prêts à faire changer les frontières par la force,
11:56 n'attendent qu'un signal, une victoire russe,
11:59 pour continuer à faire ce qu'ils ont en tête et ce qu'ils disent à leur peuple.
12:02 Il y aura débat la semaine prochaine,
12:04 je vais passer à un autre sujet, Proche-Orient et à votre livre,
12:07 il y aura débat la semaine prochaine à l'Assemblée nationale et au Sénat,
12:10 autour de l'accord de sécurité passé entre la France et l'Ukraine.
12:14 J'ai lu cet accord, il prévoit 3 milliards d'euros de soutien supplémentaire,
12:19 mais dans l'accord, il est écrit,
12:21 en cas d'agression future de la Russie contre l'Ukraine,
12:25 assistance de la France, assistance militaire dans tous les domaines.
12:30 Ça veut dire quoi, dans tous les domaines ?
12:32 Ça veut dire que l'assistance militaire de la France serait même nucléaire ?
12:37 - Alors, on parle du futur, c'est-à-dire après l'UPR,
12:41 si la Russie était tentée de recommencer.
12:44 L'Ukraine a vocation à rentrer dans l'Union européenne,
12:47 et dans l'Union européenne... - Et dans l'OTAN.
12:49 - Et dans l'OTAN, dans l'Union européenne... - C'est inscrit dans l'accord !
12:52 La France soutiendra l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN.
12:56 - Si, à partir du moment où l'Ukraine est dans l'OTAN,
12:59 il y a l'article 5 qui veut qu'un pays agressé, un pays qui est en paix,
13:04 l'Ukraine n'entrera pas dans l'OTAN tant qu'elle est en guerre.
13:07 - Est-ce que vous êtes favorable à l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN ?
13:10 - Bien sûr. La grosse erreur que nous avons commise collectivement,
13:14 et la France fait partie de cette erreur,
13:17 c'est quand nous avions dit à l'Ukraine en 2008...
13:21 - Écoutez, vous êtes intéressé par l'OTAN, on fait la politique de la porte ouverte,
13:25 c'est-à-dire qu'on les a laissés à la porte.
13:26 2014, Maïdan, les Ukrainiens deviennent manifestement
13:31 et très majoritairement pro-européens,
13:33 la Russie annexe la Crimée et on ne bouge pas le petit doigt.
13:38 Nous avons eu tort. Si nous avions fait rentrer l'Ukraine dans l'OTAN à ce moment-là,
13:42 il n'y aurait pas eu de guerre, la Russie ne menacerait pas la sécurité de l'Europe.
13:46 - Bien, votre livre, votre livre, vous écrivez l'Europe Magas.
13:51 - Oui, oui, j'ai vu ça.
13:53 L'Union Européenne, je le rappelle parce que beaucoup ne le savent pas,
13:57 l'Union Européenne, la Commission, le Parlement, 32 000 personnes travaillent.
14:01 C'est moins qu'à la mairie de Paris.
14:03 Il y a moins de fonctionnaires pour l'Union Européenne qu'à la mairie de Paris.
14:07 J'ai découvert ça et j'ai trouvé ça très intéressant.
14:10 Le coût, ça coûte 4 euros par Européen et par an.
14:14 Ça coupe court aussi à tous ceux qui disent "ça coûte une fortune" et tout.
14:18 Mais vous êtes sévère, vous êtes sévère avec le fonctionnement de l'Union Européenne aussi.
14:23 - Écoutez, je suis lucide, je suis dedans.
14:26 - Oui, vous êtes dedans.
14:27 - L'Union Européenne... - Que me reprochez-vous ?
14:29 - Les mêmes défauts que les nôtres.
14:31 C'est nous l'Union Européenne, c'est pas quelque chose d'étranger,
14:34 c'est pas un corps étranger qu'on regarde.
14:36 Quand elle est lourde, quand elle est bureaucratique, quand elle est lente,
14:40 elle est comme nous. Elle est ce qu'on lui a demandé d'être.
14:44 Elle est aussi très démocratique, c'est pour ça que les décisions
14:47 sont parfois lentes à être prises. Parce qu'on écoute tout le monde,
14:50 parce qu'on écoute tous les pays, parce qu'on écoute tous les partis.
14:53 Parfois elle se fait peur ou parfois elle se satisfait d'elle-même.
14:57 Je vois sur l'Ukraine, elle passe d'excès d'autosatisfaction.
15:02 "Oh là là, on a lancé un plan de munitions, on est formidables."
15:05 Oui, mais on n'est pas encore allé au bout.
15:07 Il faut quand même le dire qu'on n'est pas allé au bout.
15:09 Il faut faire plus, il faut faire mieux.
15:10 Et puis alors d'un seul coup, parce que ça ne va pas aussi vite que ça devrait,
15:14 "Oh là là, on est catastrophique, on est nuls, on n'y arrivera jamais."
15:16 Mais non, on se secoue et on va y arriver.
15:18 - Bien, Nathalie Loiseau, c'est un plaidoyer pour l'Europe, évidemment.
15:22 - C'est un plaidoyer pour nous.
15:23 - Pour vous.
15:24 - Pour notre avenir. - Vous êtes fédéraliste ?
15:26 - Non, pas du tout.
15:26 Moi je pense qu'il y a des tas de décisions qui doivent être prises au niveau local,
15:31 des tas de décisions qui doivent être prises au niveau national
15:34 et qu'on passe au niveau européen quand il y a une valeur ajoutée
15:37 à être au niveau européen.
15:38 Il se trouve que dans le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui,
15:41 il y a énormément de défis qui ne savent pas ce que c'est qu'une frontière.
15:45 On l'a vu avec la Covid et on s'en est sortis au moment où c'est l'Europe qui a pris la main.
15:49 On le voit avec le changement climatique,
15:51 on ne va pas lutter tout seul contre le changement climatique,
15:53 ça ne servirait à rien.
15:55 On le voit avec le défi migratoire.
15:57 Regardez Madame Mélanie, elle avait dit
15:59 "moi je vais régler le problème migratoire toute seule en Italie".
16:02 Elle arrive au pouvoir et elle appelle l'Europe au secours
16:05 et aujourd'hui il y a un pacte asile et migration
16:08 qui resserre le contrôle de l'arrivée des migrants irréguliers en Europe.
16:12 Et bien sûr, quand la guerre est à nos portes,
16:15 ça n'est pas individuellement,
16:17 même un pays comme la France,
16:18 même un grand pays avec une grande armée
16:20 ne peut pas seul faire face à la menace.
16:23 - Alors Madame Mélanie qui soutient Ursula von der Leyen,
16:28 qui est candidate pour être reconduite à la tête de la Commission européenne,
16:31 vous la soutenez aussi ?
16:32 - J'attends de voir ce qu'elle propose.
16:33 Il n'y a pas de chèque en blanc.
16:36 - Vous serez sur la liste de Valérie Hayé ?
16:38 - J'espère.
16:39 Ça n'est pas encore décidé.
16:41 J'espère, pas pour être sur une liste,
16:43 pas pour avoir un boulot si vous voulez.
16:45 On peut faire autre chose dans la vie.
16:46 Mais pour continuer, parce que je vois aujourd'hui
16:49 le besoin de défense européenne.
16:50 Vous avez entendu Donald Trump.
16:52 - Qui rencontre Orban d'ailleurs aujourd'hui.
16:54 - Voilà, c'est-à-dire le plus hostile
16:57 à un renforcement de l'Union européenne.
16:59 On voit bien la logique.
17:01 On doit prendre notre destin en main, nous Européens.
17:03 Je vois que 82% des Français
17:05 demandent plus de défense européenne.
17:07 C'est ce que j'essaye de faire depuis 5 ans.
17:09 Je me sens investie de la nécessité
17:12 d'aller plus loin, plus vite,
17:13 parce que c'est ce que les Français le demandent.
17:15 - Bien, Nathalie Loiseau.
17:16 Pour l'instant, vous réservez votre soutien
17:18 à Ursula von der Leyen.
17:19 Nous verrons, nous verrons.
17:21 Je voudrais qu'on dise quelques mots
17:23 sur la situation au Proche-Orient.
17:25 J'ai vu suspension de l'accord
17:27 entre l'Union européenne et Israël.
17:29 Que veut, que souhaite la Commission européenne ?
17:33 - Alors, ce que nous souhaitons tous,
17:35 c'est-à-dire que les armes se taisent
17:38 parce que ce qui se passe à Gaza...
17:40 - Il faut qu'Israël...
17:42 - ...accepte un cessez-le-feu.
17:43 - ...accepte un cessez-le-feu. - Et le Hamas aussi.
17:44 - Et le Hamas aussi.
17:44 - Et le Hamas aussi.
17:45 Un cessez-le-feu, ça se fait à deux.
17:46 - Bien sûr, bien sûr.
17:47 - Et pour le moment, ni l'un ni l'autre.
17:49 Malheureusement, et je l'ai peut-être déjà dit à votre micro,
17:51 on n'a pas Mandela et De Klerk,
17:53 on a le Hamas et Netanyahou.
17:55 Et on a une accumulation de chagrin,
17:58 de peur et de colère et de haine
18:01 qui fait que c'est très difficile d'arriver à cesser le feu.
18:02 - Et la famine...
18:03 - Et la famine, une situation humanitaire épouvantable.
18:08 - Des enfants meurent de faim à Gaza.
18:11 - À quoi ça sert ? À quoi ça rime ?
18:14 C'est évidemment insupportable, intolérable, inacceptable.
18:18 Tout le monde fait des efforts.
18:19 On est en train de larguer de l'aide humanitaire
18:22 par avion à Gaza.
18:23 La France le fait, d'autres pays se sont mis à le faire.
18:26 Les États-Unis, Biden hier, dans son discours sur l'État de l'Union,
18:29 annonce qu'il demande aux troupes américaines
18:31 de construire un port à Gaza
18:33 pour pouvoir amener de l'aide humanitaire par mer.
18:36 Mais le meilleur moyen que les gens ne meurent pas de faim,
18:39 c'est que les armes se taisent.
18:40 Et c'est aussi que le Hamas arrête d'organiser le chaos dans Gaza.
18:45 Parce que c'est très difficile aujourd'hui pour les humanitaires
18:47 d'emmener des camions jusqu'aux gens qui en ont besoin.
18:50 Ils sont pillés, ils sont détournés.
18:52 Le Hamas ne gère plus rien.
18:55 Il n'y a plus aucune sécurité gérée par le Hamas.
18:58 C'est une course au chaos.
19:00 Ce n'est pas étonnant, c'est une organisation terroriste
19:02 qui veut la disparition d'Israël.
19:05 Et c'est une organisation terroriste
19:07 qui veut l'emporter par le sang.
19:10 - Alors à ce propos, Rima Hassan,
19:12 qui est en position éligible sur la liste LFI aux européennes,
19:16 le Hamas mène une action légitime, c'est ce qu'elle a dit.
19:19 - Vous êtes surpris ? - Il y a quelques semaines.
19:21 - Vous êtes surpris ? - Je ne porte aucun jugement,
19:23 mais vous, vous allez me dire ce que vous en pensez.
19:25 - Ah bah écoutez, depuis le 7 octobre,
19:27 vous vous souvenez, Madame Pannot,
19:29 incapable de dire que le Hamas était un groupe terroriste.
19:32 On voit bien que LFI joue avec ce qu'il croit,
19:37 avec beaucoup de mépris,
19:38 être un électorat français-musulman.
19:42 Quel mépris pour les Français musulmans
19:45 penser qu'ils sont favorables au Hamas ?
19:48 À qui parlent-ils ?
19:49 À quel point sont-ils hors sol
19:51 pour faire du petit clientélisme sale ?
19:54 Et surtout pour aller jusqu'à inclure dans leur liste
19:57 quelqu'un qui parle de la Palestine,
20:01 de la rivière à la mer, c'est-à-dire
20:03 qui est contre l'existence d'Israël.
20:05 - Est-ce que la liste LFI est à vos yeux disqualifiée ?
20:08 - Écoutez, ce n'est pas à moi de dire si elle est qualifiée ou disqualifiée,
20:11 les Français jugeront.
20:12 - Bien. Je voudrais que nous terminions à quelques mots.
20:16 C'est la journée internationale des droits des femmes.
20:18 Il y a une femme dont on ne parle pas, très peu, malheureusement.
20:22 Elle s'appelle Narges Mohammadi.
20:24 Elle est prix Nobel de la paix.
20:26 Et elle est dans une prison, en Iran.
20:28 - Absolument.
20:29 - Et on en parle peu.
20:31 - On en parle peu.
20:32 - Mais pourquoi est-ce qu'on en parle peu ?
20:33 Pourquoi est-ce qu'on parle peu des femmes iraniennes qui se battent ?
20:35 J'ai vu un sondage aussi, selon un tout récent sondage,
20:38 95% des femmes de Téhéran interrogées
20:41 sont opposées au port du voile.
20:43 - Exactement.
20:44 Et le féminisme, c'est écouter ces femmes-là.
20:47 C'est écouter les femmes afghanes
20:49 qui sont persécutées parce qu'elles sont femmes.
20:52 Il n'y a pas de situation plus épouvantable
20:54 que les femmes dans ces régimes islamistes fous
20:58 qui sont persécutées parce qu'elles sont femmes.
21:00 Nous leur devons la solidarité.
21:02 Nous devons accueillir et aider.
21:05 Moi, je porte ça au niveau de l'Union européenne.
21:07 Ces femmes, quand elles arrivent à fuir leur régime sanguinaire
21:12 et les aider parce qu'elles sont l'avenir de l'Iran,
21:14 elles sont l'avenir de l'Afghanistan,
21:16 ce sont des femmes qui regardent vers nous avec espoir.
21:20 Ce sont des femmes qui considèrent que notre modèle
21:22 est le leur. - Mais nous détournons le regard.
21:24 Pour paraphraser Jacques Chirac,
21:27 nous détournons le regard malheureusement trop souvent, non ?
21:30 - Je crois, ni vous ni moi,
21:32 ce qui me choque, c'est que certains mouvements qui s'intitulent féministes
21:37 aient tant de mal à nommer les choses,
21:39 aient tant de mal à dire qu'imposer le voile,
21:42 c'est imposer la soumission des femmes
21:44 et se les considérer comme des êtres inférieurs.
21:47 - Merci Nathalie Loiseau d'être venue nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
21:51 0826 300 300 juste après les informations de 9h.