Avec Nathalie Loiseau, députée européenne Horizons, ancienne ministre et présidente de la sous-commission sécurité et défense
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NewsTranscription
00:00 (Générique)
00:08 - Il est 8h34, bonjour à toutes et à tous, merci d'être avec nous.
00:11 Les Français veulent comprendre, veulent savoir, parlons vrai ce matin avec Nathalie Loiseau qui est députée européenne,
00:18 ancienne ministre et présidente de la sous-commission Sécurité et Défense au Parlement.
00:22 Bonjour. - Bonjour.
00:23 - Merci d'être avec nous Nathalie Loiseau.
00:25 Vous êtes proche d'Edouard Philippe, membre d'Horizon.
00:28 A part Christophe Béchu, aucun ministre Horizon. Mais que se passe-t-il ?
00:32 - Le gouvernement n'est pas encore complètement constitué, semble-t-il.
00:36 Et les Français attendent un ministre des Transports, un ministre de la Pêche,
00:41 un ministre en charge des Affaires européennes, donc attendons, n'ayons pas impatience.
00:47 - Bon, bon. Est-ce que vous avez... Est-ce que vous auriez laissé Gabriel Attal au ministère de l'Éducation nationale ?
00:56 D'abord, il a pris des très bonnes décisions au ministère de l'Éducation nationale,
01:01 et je voudrais les saluer parce que je crois que tous les Français le pensent.
01:04 Les enseignants, les élèves, les parents d'élèves, le fait qu'il soit à Matignon va dire qu'il va être
01:12 attaché à ce que cette décision soit mise en œuvre.
01:15 - Oui. - Et donc il faut continuer.
01:18 L'éducation c'est la mère de toutes ces batailles. - Mais vous auriez laissé à son poste...
01:21 - Mais je ne suis pas président de la République, c'est pas moi.
01:24 - C'est pas moi qui fais le casting du gouvernement. - Non, je sais, je sais, vous n'êtes pas présidente de la République, oui.
01:27 - Voilà. - N'est-ce pas dommage, quoi ? N'est-ce pas dommage ?
01:31 - Ce dont il faut s'assurer, ce sont les actes de ce gouvernement. Il a...
01:38 - Vous n'êtes pas sûre des actes de ce gouvernement, non ?
01:41 - Non mais j'ai pas envie de juger... - Il faut s'assurer des actes.
01:43 - J'ai pas envie de juger un casting avant que les gens aient pris des décisions.
01:48 Je déteste ça, le côté commentateur, où les oppositions qui disent
01:53 "Ah bah le Premier ministre, on va lui mettre une motion de censure."
01:56 Il n'a encore pris aucune décision que déjà on veut le censurer.
02:01 C'est s'opposer pour s'opposer, je trouve ça vraiment...
02:04 C'est pas Horizon que vous allez trouver en train de faire ce genre de choses.
02:08 Nous on soutient, on veut le succès de ce gouvernement, parce qu'on veut le succès de notre pays.
02:13 - Oui, vous voulez le succès de votre pays, ce que je comprends, de la France...
02:17 - Électrochoc pour les européennes du mois de juin, vous pensez, le choix de Gabriel Attal ?
02:22 - Je pense que c'est intéressant d'avoir quelqu'un qui incarne, qui s'exprime,
02:27 et qui va sur le terrain.
02:30 Moi ce que je dis souvent, c'est que la politique ça se fait pas à Paris,
02:35 dans l'IQG des partis politiques.
02:38 Ça se fait en écoutant les Français, en dialoguant avec eux,
02:41 en prenant leurs idées, parce qu'il y en a beaucoup,
02:44 en expliquant ce qu'on fait, et puis en décidant après cet exercice.
02:49 Et d'ailleurs, on voit que le Premier ministre a commencé à le faire,
02:52 c'est une très bonne chose.
02:54 Édouard Philippe est sans arrêt sur le terrain, partout.
02:59 Nous les membres d'Horizon aussi. - Il est souvent dans la discrétion.
03:03 - Vous savez, pour écouter, vous avez pas besoin de micro,
03:06 vous avez pas besoin de caméra, vous avez besoin d'un peu d'intimité,
03:10 que les gens s'expriment, vous disent ce qu'ils pensent,
03:12 et pour pouvoir réfléchir dessus.
03:14 - Et ce que dit Édouard Philippe, c'est que la composition du gouvernement est surprenante.
03:19 Il le dit. - Il a dit, et il a assumé publiquement,
03:25 qu'il aurait compris qu'Elisabeth Borne reste, parce qu'elle faisait bien le boulot.
03:33 Il lui a rendu un hommage très appuyé, et je veux le faire aussi,
03:36 parce que c'est une femme de courage, de droiture, d'engagement.
03:40 Mais il a dit aussi que c'est au président de la République
03:44 de sentir de pays et de constituer le gouvernement comme il en a la latitude.
03:49 Édouard Philippe est le premier à dire "Qui m'attendait à Matignon en 2017 ?"
03:54 Personne.
03:56 - C'est vrai, Nathalie Loiseau.
03:59 Mais le choix, encore une fois j'y reviens, d'Horachi Dadati,
04:03 ne le convainc pas, c'est le moins qu'on puisse dire ministre de la Culture,
04:07 et surtout son choix d'être candidate à la mairie de Paris en 2026,
04:11 alors qu'il y a un candidat possible au Rison, la mairie de Paris, Pierre-Yves Bournazel.
04:15 - Je vais vous dire deux choses là-dessus.
04:18 Que Horachi Dadati rejoigne le gouvernement,
04:20 ça dit beaucoup sur ce qu'elle pense de l'avenir de son ancien parti, Les Républicains.
04:25 C'est un indicateur.
04:28 Et s'agissant de Paris, il y a un très bon candidat possible, Pierre-Yves Bournazel,
04:32 que je connais, qui est un type formidable,
04:35 et qui s'investit sur Paris depuis des années.
04:38 Je ne vais pas vous dire autre chose.
04:40 Et 2026, c'est pas tout de suite.
04:43 - D'accord, j'ai compris.
04:45 Est-ce que vous avez regardé l'émission "Complément d'enquête" consacrée à Jordan Bardella ?
04:49 - Alors j'ai regardé des capsules, j'ai regardé des capsules,
04:53 j'ai pas vu celle où j'y étais,
04:55 parce qu'hier soir j'étais en réunion publique au Rison,
04:59 avec des gens qui avaient des choses à me dire,
05:02 et on peut pas tout faire.
05:04 - Vous le croisez souvent au Parlement européen ?
05:06 - À Jordan Bardella ? - Oui.
05:08 - Écoutez, c'est pas à moi qu'il faut poser la question,
05:10 parce que, évidemment, comme c'est mon adversaire politique,
05:13 ce que je vais vous dire sera pas crédible.
05:15 Mais ce que j'ai vu dans une des capsules de l'émission,
05:18 ce sont deux députés européens qui ne sont pas français,
05:21 qui siègent dans la même commission parlementaire que Jordan Bardella,
05:25 et qui disent "on ne l'a jamais vu".
05:27 On ne l'a jamais vu.
05:29 Jordan Bardella, c'est inconnu.
05:31 C'est le vote inutile de le Rassemblement national.
05:34 Ce sont des gens qui ne sont pas là pour travailler.
05:36 J'ai vu une autre capsule d'une députée RN,
05:39 qui, en quelque sorte, vient à son secours,
05:42 en disant "mais il est pas là pour travailler,
05:44 il est là pour des exercices médiatiques".
05:48 C'est elle qui le dit.
05:50 Pour une fois que le Rassemblement national dit la vérité, je l'écoute.
05:54 - Alors il aurait utilisé de 2015 à 2017 un compte Twitter sous un pseudonyme
05:58 pour diffuser des messages racistes, homophobes,
06:01 ou insulter des journalistes.
06:03 Le RN conteste l'attribution de ce compte anonyme à Jordan Bardella.
06:07 Organisation étudiante d'extrême droite, vous connaissez ?
06:12 Le GUD, vous avez ce passé, vous avez dit "j'ai regretté".
06:15 - Non, j'ai pas ce passé.
06:16 - "J'ai regretté", vous avez dit.
06:17 - Oui, mais j'ai jamais été au GUD.
06:19 Et souvenez-vous qui avait sorti ça ?
06:21 - Vous étiez proche du GUD ?
06:22 - Pas du tout.
06:23 - Pas du tout ?
06:24 - Pas du tout.
06:25 - Bon, alors c'est bien d'en rappeler ça.
06:27 - Merci de me permettre de le rappeler,
06:28 et merci de me permettre de rappeler que ceux qui l'ont prétendu à l'époque,
06:32 c'était Minute.
06:33 - Oui, l'extrême droite.
06:34 - Une localité dont on sait qu'il est extrêmement neutre,
06:37 et pas du tout engagé politiquement.
06:39 Non, arrêtons les confusions, arrêtons les procès.
06:43 Ma vie politique, elle est contre l'extrême droite,
06:46 contre le Rassemblement national,
06:48 et pour un projet pour les Français,
06:50 qui leur permette d'affronter un monde qui est devenu dangereux, compliqué.
06:55 - Je vais parler, nous allons parler du monde, il est 8h41,
06:58 nous allons consacrer un quart d'heure au monde, justement,
07:00 au désordre du monde, parce que les désordres sont nombreux, Nathalie Loiseau.
07:04 Mais, dernière question sur les européennes,
07:07 qui conduira la liste de la majorité ?
07:09 - C'est pas encore décidé, j'aimerais que ça soit rapidement.
07:12 On a besoin d'une tête de liste,
07:14 on a commencé à faire une pré-campagne,
07:16 et une vraie campagne, c'est avec une tête de liste,
07:19 c'est avec une liste constituée.
07:21 Il y a aujourd'hui 23 députés européens
07:24 de la majorité au Parlement européen.
07:27 Souvenez-vous qu'en 2019, quand j'avais conduit la liste,
07:30 on était à moins d'un point du Rassemblement national.
07:33 Ça n'est pas le cas aujourd'hui.
07:35 - 22,42, 23,34 pour Bardella.
07:37 - Voilà. - 22,42 pour vous.
07:39 - À la sortie, 23 députés européens qui travaillent,
07:42 et pour la majorité, 18 députés européens Rassemblement national,
07:47 qui ne travaillent pas, à l'exception de Madame Joron,
07:52 qui fait venir au Parlement européen tous les Covido-sceptiques,
07:56 tous les antivax, tous les conspirationnistes,
07:59 et qui fait honte à la France.
08:01 - Qui fait honte à la France.
08:03 - Ecoutez, c'est quand même une image qui est épouvantable.
08:07 - Nathalie Loiseau, je parlais des désordres du monde,
08:10 et il y a un homme dont on parle beaucoup,
08:13 on va en parler encore plus parce que les élections approchent en Russie,
08:16 Vladimir Poutine.
08:17 Est-ce que tous les populismes qui progressent en Europe,
08:22 d'extrême gauche, mais surtout d'extrême droite,
08:24 sont nourris, sont complices de Vladimir Poutine ?
08:29 - Je crois que maintenant tout le monde le sait,
08:31 Vladimir Poutine investit depuis 20 ans dans l'extrême droite européenne.
08:36 C'est pas une affirmation en l'air,
08:38 c'est le résultat du travail des commissions d'enquête,
08:41 ou des commissions spéciales du Parlement européen,
08:44 de l'Assemblée nationale.
08:45 Vous avez vu, peut-être, ou même sûrement récemment,
08:48 un article du Washington Post,
08:50 - Je l'ai lu.
08:51 - C'est un investissement que fait la Russie,
08:55 depuis que Vladimir Poutine a compris que son pays n'était plus attractif,
08:59 il a décidé de discréditer, ou d'essayer de discréditer,
09:05 les démocraties.
09:06 Et il s'y emploie, avec la manipulation de l'information,
09:10 avec l'ingérence électorale.
09:12 On l'a vu en 2016 aux Etats-Unis,
09:14 on l'a vu avec le référendum sur le Brexit,
09:16 on l'a vu avec le référendum en Catalogne.
09:19 C'est un investissement lourd de pays autoritaires,
09:24 qui, parce qu'ils n'arrivent plus à proposer quoi que ce soit à leur peuple,
09:28 se disent "essayons de discréditer le contre-modèle, la démocratie".
09:33 Et 2024, c'est une année où il y a des élections partout.
09:37 - Partout.
09:38 - Élections européennes, élections au Royaume-Uni,
09:40 élections présidentielles aux Etats-Unis.
09:43 Partout, partout, partout, vous avez des élections.
09:46 Et plus que jamais, il faut se protéger de ces manipulations
09:51 qui veulent essayer de tordre nos décisions.
09:55 - Alors justement, dans quelques mois, vous en parliez,
09:57 Donald Trump pourrait à nouveau présider la première puissance du monde.
10:00 Question, double question, est-ce que l'Europe est prête à affronter ce défi ?
10:06 Et serons-nous prêts à nous passer des Américains pour assurer notre sécurité ?
10:11 C'est la grande question de fond que l'on doit se poser.
10:14 - C'est une vraie question.
10:16 Est-ce que nous sommes prêts aujourd'hui ? Non.
10:18 Est-ce que nous devons nous y préparer ? Oui.
10:21 Il faut arrêter de mettre la tête dans le sable.
10:24 Vous savez, dans cette blague où on dit "jusqu'ici tout va bien"
10:27 quand quelqu'un est tombé d'une fenêtre.
10:29 Non, tout ne va pas bien quand on sait,
10:31 parce que Thierry Breton l'a rendu public,
10:34 que Donald Trump avait dit à Ursula von der Leyen
10:38 "Moi président, si un pays européen est attaqué,
10:42 je n'enverrai pas de troupes américaines.
10:45 Et moi président, je réfléchis à sortir de l'OTAN."
10:48 Ça fait des années, depuis 2017,
10:51 qu'Emmanuel Macron plaide pour l'autonomie stratégique européenne.
10:56 - Mais dans le vide !
10:58 - Qu'est-ce que ça veut dire ? - Dans le vide !
11:00 - Non, de moins en moins. - Oui, enfin de moins en moins.
11:02 Je vois les dissensions en Europe, entre les pays européens.
11:06 Il y en a un qui n'est pas d'accord avec les 26 autres,
11:09 il s'appelle Viktor Orban, il est hongrois,
11:12 et c'est l'allié de Poutine.
11:13 La stratégie du cheval de Troyes, c'est ça !
11:16 - L'allié de Poutine confie que l'Europe continue à financer.
11:20 - Alors, nous, grâce au Parlement européen,
11:23 nous avons suspendu des financements,
11:25 parce qu'il fait n'importe quoi.
11:27 Nous avons redit hier, tant qu'il fait n'importe quoi,
11:31 il n'aura pas ses financements.
11:33 Et nous, Parlement européen, on a le contrôle du budget
11:36 des contribuables européens.
11:38 - C'est notre argent, oui.
11:40 - C'est notre argent, donc c'est le travail d'y veiller.
11:42 Mais je reviens sur...
11:44 - Oui, allez-y.
11:45 - Est-ce que Orban peut bloquer l'aide militaire à l'Ukraine ?
11:49 - Oui, par exemple. - C'est ça le sujet.
11:50 - Oui, c'est ça le sujet. - Il s'y essaye.
11:52 Et c'est la raison pour laquelle la France a lancé hier
11:56 une coalition sur l'artillerie.
11:59 Je voudrais saluer les décisions...
12:00 - À votre initiative d'ailleurs, en grande partie.
12:03 - Mon initiative... Evidemment, j'y contribue.
12:06 - Vous avez lancé un appel transpartisan
12:09 au renforcement de l'aide militaire de l'Union européenne à l'Ukraine.
12:12 - Exactement, et qui a fonctionné.
12:14 C'est-à-dire que tous les groupes du Parlement européen,
12:18 à l'exception de l'extrême droite et de l'extrême gauche,
12:20 soutiennent cet appel.
12:22 Et ce que je vois aujourd'hui, les efforts français, ils sont réels.
12:26 Vous avez entendu hier, 40 scalpes qui vont être livrés,
12:29 des canons César, et un appel à un financement international.
12:35 Qu'est-ce que ça veut dire ?
12:36 - Est-ce que le Président de la République va faire de nouvelles annonces
12:38 aujourd'hui à Cherbourg à ce propos ?
12:40 - Alors je me rends au voeu aux armées du Président de la République,
12:43 et j'attends qu'il parle de l'Ukraine, évidemment.
12:46 C'est le sujet prioritaire !
12:49 - Il va annoncer d'autres aides militaires ?
12:53 - Alors il va sans doute, mais c'est pas à moi de dire ce que le Président va dire,
12:56 parler de l'accord de sécurité que nous passons avec l'Ukraine,
13:02 notre meilleure garantie de vivre en paix, nous,
13:05 c'est le combat que les Ukrainiens mettent contre la...
13:08 - Ça veut dire quoi l'accord de sécurité ?
13:09 - C'est le Président qui va en parler, c'est pas moi.
13:11 - Accord de sécurité réciproque ?
13:13 - Ce n'est pas moi qui vais faire...
13:15 - C'est-à-dire que si l'Ukraine tombe, nous entrons dans un...
13:19 Je sais pas, c'est quoi un accord de sécurité ?
13:21 - C'est notre capacité dans la durée,
13:24 à fournir à l'Ukraine les moyens dont elle a besoin pour se défendre.
13:29 - On passe un accord pour aider militairement l'Ukraine pendant plusieurs années ?
13:34 - Le temps qu'il faut, pour qu'ils aient de la visibilité,
13:37 qu'ils n'attendent pas tous les 3 mois de savoir ce qu'on va faire,
13:40 parce que c'est quand même extrêmement compliqué.
13:42 Je voyais hier le ministre ukrainien de la Défense disant
13:45 "Attention, on va commencer à être en cours de munitions !"
13:48 Et puisque, vous l'avez dit, je m'occupe de défense au Parlement européen,
13:53 moi j'essaie de trouver où est-ce que ça coince,
13:56 et comment décoincer la situation.
13:58 Les industriels nous disent "On peut produire plus et plus vite,
14:01 mais pour ça il nous faut des commandes."
14:03 Les gouvernements européens, les ministres des Budgets nous disent
14:06 "Ah oui, mais vous savez, ça coûte de l'argent,
14:09 et on ne veut pas déstabiliser nos budgets."
14:11 Je comprends tout ça, tout ça est vrai.
14:14 Je me souviens que pour nous protéger contre un virus, le Covid,
14:19 on a lancé un grand emprunt en commun.
14:22 Pour nous protéger contre une menace militaire existentielle,
14:26 on doit être capable de faire la même chose que ce qu'on fait contre un virus.
14:30 - Mais les Allemands ne sont pas d'accord, Nathalie Loiseau, pour l'instant.
14:35 - Jean-Jacques Bourdin, vous vous souvenez que pour l'emprunt sur le plan de relance,
14:42 les Allemands n'étaient pas d'accord au début,
14:44 et puis ils nous ont rejoints parce qu'ils ont compris que c'était notre intérêt collectif.
14:48 Thierry Breton, le commissaire européen, a repris l'idée que nous avions lancée,
14:53 avec mon collègue Benjamin Haddad de la majorité,
14:57 de cet emprunt européen pour permettre de renforcer nos industries de défense
15:03 dans un monde qui est devenu plus dangereux, et d'aider l'Ukraine.
15:08 - Alors, j'ai une question simple, parce que les auditeurs se la posent.
15:13 Si l'on n'aide pas l'Ukraine à vaincre, serons-nous les suivants à être envahis par les Russes dans 5 ou 10 ans ?
15:20 Par les Russes, par monsieur Poutine ? Parce que la population russe c'est différent.
15:24 - J'écoute les dictateurs parce qu'en général, ils veulent faire ce qu'ils ont dit.
15:29 Et donc j'écoute les discours de Vladimir Poutine.
15:32 D'abord sur l'Ukraine, il ne dit pas qu'il veut un morceau du Donbass et qu'il s'en satisfera.
15:37 Il dit qu'il veut écraser l'Ukraine, qu'il veut en faire un vassal.
15:42 Donc il n'y a pas de négociation avec quelqu'un qui veut vous écraser et faire de vous un vassal.
15:47 Il dit aussi tout le mal qu'il pense de l'Europe, tout le mal qu'il pense des démocraties.
15:53 Et j'écoute ce que me disent mes partenaires des pays baltes, qui sont terriblement inquiets.
16:00 La Finlande, la Suède, qui essayent de rentrer dans l'OTAN.
16:04 Ils ne le font pas pour le plaisir. Souvenez-vous que la Suède, c'était un pays neutre, et qui s'en portait bien.
16:10 Si aujourd'hui ils veulent entrer dans l'OTAN, c'est parce qu'ils sont terriblement inquiets, qu'ils se sentent menacés.
16:17 On ne peut pas mettre la tête dans le sable et dire "ça n'arrivera pas".
16:21 Je me souviens, ceux qui nous disaient, avant le 24 février 2022, quelques jours avant,
16:27 "jamais Vladimir Poutine n'envahira l'Ukraine".
16:30 Vous vous en souvenez comme moi, c'était Marine Le Pen, c'était Jean-Luc Mélenchon.
16:35 Moi j'étais allée en Ukraine le 10 février, j'étais revenue, j'avais sonné le toxin,
16:41 et on m'avait dit que j'étais un oiseau de mauvaise augure.
16:44 - Alors d'après ce que vous entendez, ce que vous voyez au Parlement européen,
16:48 est-ce qu'on peut dire, est-ce que vous dites que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont les complices de Vladimir Poutine ?
16:54 - J'ai noté avec intérêt, hier, dans ce complément d'enquête, que pour venir à la défense de Jordane Bardella,
17:02 le Rassemblement national choisit Thierry Mariani, dont les liens avec la Russie sont connus,
17:08 je dirais même, il les assume, de même que ses liens avec Bachar el-Assad.
17:14 C'est ça, le soutien à Jordane Bardella ?
17:17 Très bien, qu'on arrête de dire que M. Bardella prend ses distances avec la position pro-russe traditionnelle de son parti, ça n'est pas vrai.
17:27 Et si aujourd'hui, on parle beaucoup de lui, on dit qu'il est tête de liste, il est populaire,
17:35 c'est pour cacher le reste du Rassemblement national au Parlement européen,
17:39 c'est la petite boutique des horreurs, le Rassemblement national au Parlement européen.
17:44 Il continue à travailler avec des collaborateurs russes, c'est quand même extraordinaire.
17:50 Il continue à défendre, pied à pied, toutes les thèses de Vladimir Poutine.
17:56 C'est leur choix.
17:58 La France, parlons du Proche-Orient, la France comme l'Allemagne, ne soutient pas les accusations de génocide à Gaza portées par l'Afrique du Sud contre Israël, devant la Cour internationale de justice.
18:09 D'abord, première question, devrait-elle soutenir ces accusations ?
18:13 Non, ça n'est pas un génocide.
18:16 Revenons à ce qui s'est passé le 7 octobre.
18:19 Moi, le souvenir des images du 7 octobre diffusées par le Hamas me hante.
18:26 Cette barbarie, ces assassinats, ces mutilations, ces viols, ces prises d'otages, ce souvenir me hante.
18:36 Mais je trouve que certains l'oublient un peu vite par esprit partisan.
18:40 Ce qui me hante aussi, c'est le sort des populations de Gaza.
18:45 C'est une réponse légitime mais disproportionnée.
18:50 Donc le cesser le feu est impératif ?
18:54 Un cesser le feu qui permette la libération des otages.
18:58 Je rappelle qu'il y a encore trois Français que l'on veut libres s'ils sont vivants.
19:05 Je pense aux familles de ces otages.
19:07 D'ailleurs, le Parlement européen l'a demandé hier.
19:11 Un cesser le feu, la libération de tous les otages et le démantèlement du Hamas.
19:17 Le Hamas n'a pas seulement pris des otages israéliens, il a pris la population de Gaza en otage.
19:24 Il a décidé, en lançant ses attaques atroces du 7 octobre, de faire du peuple de Gaza un peuple martyr.
19:31 Il savait qu'il y aurait une riposte massive.
19:34 Avant le 7 octobre, il n'y avait pas de troupes israéliennes à Gaza, il n'y avait pas de colonies israéliennes à Gaza.
19:41 Il y avait de facto un cesser le feu qui a déclenché la guerre et qui veut la poursuivre, le Hamas.
19:48 Et monsieur Netanyahou n'est pas un faiseur de paix.
19:52 Il n'est pas un faiseur de paix. Il est en quelque sorte utile au Hamas ?
19:57 Je dirais que ce qui serait utile à la paix, ce serait un De Klerk et un Mandela.
20:05 Aujourd'hui, on a Benyamin Netanyahou d'un côté, le Hamas de l'autre.
20:10 Et ça me bouleverse et ça me hante aussi de me dire qu'aujourd'hui, les artisans de paix,
20:19 Rabin a été assassiné, Sadat a été assassiné,
20:23 aujourd'hui sont en responsabilité des gens qui ne cherchent pas la paix.
20:29 Mais le cesser le feu, à condition que les otages soient libérés, voté hier au Parlement européen, 312 voix pour, 131 contre et 72 abstentions.
20:41 Oui très bien, mais l'Europe est impuissante. J'ai l'impression que l'Europe n'existe pas au Proche-Orient ou au Moyen-Orient, Nathalie Loiseau.
20:48 Mais regardez aujourd'hui, les Etats-Unis sont impuissants.
20:52 On voit bien que Joe Biden et le monde arabe est impuissant, Jean-Jacques Breda.
20:58 Oui, mais Nathalie Loiseau, l'Occident est en train d'agréger contre l'Occident, contre lui-même, une partie du monde, tout ce que l'on appelle le Sud global.
21:11 Vous le savez bien Nathalie Loiseau, comment c'est faux ?
21:13 Je reviens d'Inde. En fin d'année, j'ai conduit une mission en Inde. J'ai rencontré tous ceux qui s'occupent de sécurité et de défense, qui m'ont parlé à cœur ouvert.
21:24 Ça m'a même un peu étonnée, parce qu'on dit souvent que les Indiens sont dans un enthousiasme, parce que leur démographie, parce que leur économie, etc.
21:34 J'ai vu des gens inquiets, inquiets parce qu'ils se sentent menacés et encerclés par la Chine, inquiets parce que le monde est instable, et souhaitant plus que jamais se rapprocher de nous.
21:46 Il faut arrêter d'acheter ce récit que nous sortent quelques dirigeants, qui sont souvent des dirigeants du Sud autoritaires, et qui aiment s'exprimer au nom de leur population.
21:58 Regardez vers quel modèle se tournent les populations du Sud. Ils ont envie de nous ressembler. Regardez les flux migratoires.
22:08 Vous avez vu beaucoup de flux migratoires vers la Russie ou vers la Chine. Il se trouve qu'ils vont vers l'Europe, vers les États-Unis, vers le Canada.
22:17 Ça dit quelque chose. Il faut arrêter de se flageller. Il faut arrêter de s'excuser.
22:23 Moi je suis d'une génération qui est née après la colonisation. Je ne porte pas sur mes épaules la repentance de la colonisation.
22:34 Des choses terribles ont eu lieu, c'est vrai, mais les générations qui vivent aujourd'hui en Afrique et ailleurs sont comme moi, sont nées après les indépendances,
22:44 et attendent souvent, depuis longtemps, d'être gouvernés par des gens qui ne tirent pas prétexte de ce qu'ils reprochent au pays du Nord.
22:54 Merci Nathalie Loiseau d'être venue nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio. Vous voulez réagir ? Ce n'est pas compliqué, vous le savez.
23:02 Nous allons beaucoup parler de ce qui se passe en France. Après les infos de 9h, 0826 300 300, vous êtes déjà nombreux à vouloir réagir.
23:10 Et je vous attends avec plaisir et impatience.