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Avec Nathalie Loiseau, députée européenne Horizons, présidente de la sous commission défense, porte parole de la campagne de Valérie Hayer

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-04-30##

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Transcription
00:00 (Générique)
00:06 - Il est 8h33, bonjour à toutes et à tous.
00:09 Vous voulez savoir ? Eh bien parlons vrai ce matin avec Nathalie Loiseau.
00:14 Nathalie Loiseau, députée européenne, horizon, bonjour.
00:17 - Bonjour.
00:17 - Merci d'être avec nous. Vous êtes porte-parole de la campagne de Valérie Ayer.
00:21 Vous êtes aussi présidente de la sous-commission Défense au Parlement européen.
00:26 Donc nous allons parler défense, mais je voudrais commencer avec le dernier sondage
00:31 pour les européennes, IFOP fiducial pour LCI, Le Figaro et Sud Radio.
00:37 Raphaël Glucksmann se rapproche de Valérie Ayer, deux points les séparent.
00:41 16,5 pour la liste Ayer, 14,5 pour la liste Glucksmann.
00:45 Vivons-nous un tournant ?
00:48 - Je crois qu'on vit une entrée en campagne, une vraie.
00:50 C'est-à-dire, je pense que cette semaine, les Français
00:52 commencent à prêter attention à ce qui se passe pour les européennes.
00:55 Et nous, nous allons avoir pas mal d'annonces cette semaine.
00:59 L'annonce des colistiers de Valérie Ayer, bientôt le programme de la majorité.
01:04 Je pense que c'était difficile pour Valérie Ayer de faire campagne seule.
01:09 Et si je peux avoir un avis personnel, je pense qu'on a beaucoup trop parlé de nos adversaires
01:15 et pas du tout assez de ce que nous avons fait depuis cinq ans, des promesses que nous avons tenues
01:19 et de ce que nous avons envie de continuer à faire pour que la France soit plus forte
01:23 dans une Europe elle-même plus solide, plus puissante.
01:25 - Alors je vais revenir sur l'Europe, mais Nathalie, vous serez sur la liste ?
01:30 - J'espère.
01:30 - Non, vous espérez.
01:32 - Écoutez, tant que c'est pas fait, c'est pas fait.
01:35 - Mais vous avez reçu des assurances.
01:36 - On a le droit d'être superstitieux, comme beaucoup de gens, comme les journalistes.
01:41 - D'accord, liste connue jeudi, jeudi soir, je crois savoir.
01:46 Jeudi soir, mais quand même, quand même, deux points d'écart seulement.
01:52 Pourquoi ? Pourquoi selon vous ?
01:54 Au-delà du fait que vous ne parliez pas assez de vos projets, de ce que vous avez fait.
02:00 Pourquoi ? Parce que Raphaël Glucksmann est en train de percer ?
02:05 Qu'est-ce qu'il a de plus aujourd'hui ?
02:08 - Raphaël Glucksmann, il fait le score que faisait le PS en 2014.
02:12 Et à cette époque-là, le PS avait dit que c'était une catastrophe.
02:15 Ce qui se passe, c'est des vases communicants au sein de la gauche.
02:19 On voit que LFI est en grande difficulté.
02:22 On voit que les écologistes sont en grande difficulté.
02:26 Ça profite à Raphaël Glucksmann.
02:28 En ce qui nous concerne, c'est la moitié du deuxième mandat d'Emmanuel Macron.
02:33 Donc c'est difficile.
02:35 Et beaucoup, beaucoup de nos adversaires parlent de tout, sauf d'Europe.
02:38 Détournent la conversation.
02:42 On peut imaginer que Jordan Bardella n'a pas très envie de parler
02:46 ni de son bilan européen, ni de son projet européen.
02:48 Et nous, nous nous sommes un peu laissés faire.
02:50 Alors que nous avons des choses à dire, que nous avons des députés sortants,
02:54 dont j'espère que beaucoup reviendront sur la liste,
02:56 et qui ont tous apporté quelque chose aux Français.
03:00 Et pourquoi nous ne l'avons pas davantage dit ?
03:03 Nous nous avons, par exemple, fait adopter un pacte asile et migration.
03:09 Parce que nous pensons que la question migratoire est une question qui préoccupe les Français.
03:13 Et que nous voulons améliorer le contrôle de l'entrée sur notre territoire.
03:18 Aucun de nos adversaires ne l'a voté.
03:21 Ca veut dire que le RN, les LR, le PS, votent ensemble.
03:26 Et votent contre, donc nous disent, nous passent le signal que tout va bien en matière migratoire.
03:32 Moi je ne pense pas que tout va bien en matière migratoire.
03:34 Est-ce que Gabriel Attal doit débattre avec Jordan Bardella ?
03:37 C'est à lui de choisir ce qu'il a envie de faire.
03:40 Moi je m'intéresse beaucoup plus, si j'ose dire, parce que c'est après-demain,
03:44 au débat que Valérie Reyer va avoir avec Jordan Bardella.
03:47 Et si j'ai un conseil à lui donner, à Valérie,
03:51 c'est de ne pas aller chercher Bardella,
03:54 mais plutôt d'imposer son récit à elle.
03:58 Qui elle est, ce qu'elle a fait, ce qu'on veut faire.
04:01 Parce qu'aujourd'hui, si vous parlez aux Français,
04:04 ils ont beaucoup de sujets de préoccupation,
04:06 beaucoup d'interrogations, et nous avons beaucoup de réponses à apporter.
04:10 - Bien, vous avez dirigé l'ENA, vous avez suivi le blocage de Sciences Po...
04:15 - Hélas !
04:16 - Hélas, oui, la direction n'a sanctionné personne.
04:19 L'impunité est-elle acceptable ?
04:22 - Alors, l'impunité par rapport à quoi ?
04:24 Bloquer, ça n'est jamais une solution.
04:26 Débattre, bien sûr, mais j'ai pas vu le débat.
04:29 Dans la rue Saint-Guillaume, occupée quelques heures par très peu de monde.
04:34 - Oui, oui, sur 13 000 étudiantes, peut-être 100, 150, 200 personnes.
04:38 - L'écrasante majorité des étudiantes sur Spos voulaient travailler, voulaient étudier.
04:41 - D'ailleurs, est-ce qu'on a beaucoup de bruit pour rien ou pas ?
04:43 - Pas forcément.
04:45 - C'est ce que disent plusieurs professeurs de Sciences Po.
04:47 - Alors, moi je ne suis pas forcément d'accord, parce qu'on se souvient que,
04:50 avant ce blocage, qui me choque parce qu'on soit ému par la cause palestinienne,
04:55 je le suis moi-même, qu'on trouve insupportable,
04:58 des femmes, des enfants qui meurent à Gaza, bien sûr.
05:01 Mais je n'ai pas entendu parler de solution à deux États.
05:04 Je n'ai pas entendu dénoncer le Hamas comme un groupe terroriste,
05:07 comme des preneurs d'otages.
05:09 Je n'ai pas vu la même émotion après le 7 octobre,
05:11 quand des femmes ont été violées, assassinées, prises en otage.
05:15 Je ne vois pas la même chose à Sciences Po au sujet de la Syrie,
05:19 et du demi-million de morts que M. Bachar el-Assad a causé en Syrie.
05:26 D'ailleurs, Rima Hassan, la candidate LFI,
05:30 qui ne parle que de Palestine pour des élections européennes,
05:32 ce qui est un peu curieux,
05:33 je ne l'ai jamais entendu critiquer le dictateur syrien.
05:36 - Pourquoi ? Pourquoi ?
05:38 - Je ne sais pas, mais ça me trouble.
05:39 - Est-ce qu'elle est proche d'Assad, du dictateur syrien ?
05:43 - C'est un deux poids deux mesures qui me choque profondément.
05:46 - Non, je vous dis ça parce que j'ai lu certaines enquêtes là concernant.
05:52 Est-ce que vous avez des doutes concernant Rima Hassan
05:55 et concernant sa proximité avec le pouvoir d'Assad ?
05:58 - Je ne suis pas inspecteur, je ne suis pas procureur.
06:00 Je constate un deux poids deux mesures.
06:02 Pour moi, une vie est une vie.
06:04 - Mais vous avez des doutes.
06:05 - Une vie palestinienne, une vie syrienne.
06:07 Non, vous aimeriez me faire dire que j'ai des doutes.
06:09 - Mais j'en sais rien, je ne la connais pas, je ne l'ai jamais rencontrée.
06:12 - Non mais d'accord.
06:13 - Mais je trouve troublant quand on a la fibre de s'émouvoir pour des morts dans le monde arabe.
06:21 Moi, je travaille sur la Syrie depuis des années au Parlement européen.
06:25 500 000 morts et pas un mot, c'est complètement anormal.
06:28 C'est complètement anormal.
06:30 Et pendant ce temps-là...
06:32 - Et pourquoi ?
06:33 - Parce que Jean-Luc Mélenchon a décidé de transformer l'élection européenne
06:40 en quelque chose qui n'a rien à voir.
06:42 On entend Mme Hassan parler de soulèvement.
06:45 C'est grave.
06:46 C'est grave.
06:47 À quoi ça rime ?
06:50 Moi, ce que j'ai vu à Sciences Po depuis des années, c'est le hijab day.
06:53 Ce sont des jeunes enfants gâtés qui s'amusent à porter un voile pendant une journée.
06:59 Moi, je pense aux Iraniennes qui sont arrêtées, qui sont emprisonnées,
07:03 qui parfois sont tuées parce qu'elles refusent de porter le voile.
07:06 C'est un peu indécent.
07:07 - Alors, que répondez-vous à Mathilde Panot et à El-Effi qui appellent la mobilisation
07:13 dans toutes les universités, dans toutes les grandes écoles françaises,
07:17 mobilisation pour la Palestine ?
07:19 Rima Hassan qui ne cesse de crier.
07:22 Nous sommes tous des Palestiniens.
07:23 - Et pourquoi ne serions-nous pas tous aussi des Ukrainiens ?
07:27 Pourquoi ne serions-nous pas tous solidaires des gens qui souffrent ?
07:31 Pourquoi choisir un combat en pensant que c'est le seul qui soit noble ?
07:35 Pourquoi refuser, comme par exemple le fait le parti socialiste,
07:39 le droit à Israël à se défendre en demandant un embargo sur les armes pour Israël ?
07:44 Franchement, quand on voit qu'Israël a fait l'objet d'une pluie de missiles et de drones le 13 avril,
07:50 demander un embargo sur les armes vis-à-vis d'Israël,
07:52 c'est dire aux Israéliens "vous êtes le seul pays au monde qui n'a pas le droit de se défendre".
07:56 - Un mot sur Sciences Po encore, remettre en cause les partenariats avec les universités israéliennes,
08:02 c'est la demande des manifestants,
08:04 et d'autres, par exemple Valérie Pécresse qui coupe les subventions pour Sciences Po,
08:10 est-ce que c'est la bonne solution ?
08:12 - Ça veut dire qu'on n'arrive plus à se parler.
08:13 Ça veut dire que demander la suspension d'échanges d'étudiants.
08:18 Moi j'ai créé les premiers échanges entre les élèves de l'ENA
08:22 et ce qu'on appelle les cadets du service public israélien.
08:25 Et pourquoi je l'ai fait ?
08:27 Alors que mes prédécesseurs ne l'avaient pas fait,
08:30 et je n'avais même pas compris leur timidité, leur ultra-prudence.
08:35 Parce que je voulais que des jeunes Israéliens voyagent,
08:38 voient autre chose que le pays dans lequel ils étaient en train de s'enfermer intellectuellement.
08:43 Et je peux vous assurer que quand vous faites rencontrer à Paris
08:46 des jeunes Israéliens, des jeunes Français, des étudiants arabes de l'ENA,
08:51 et bien ça donne quelque chose.
08:52 C'est passionnant, c'est difficile, mais c'est passionnant.
08:55 Et vous ne me ferez jamais dire qu'il faut arrêter les échanges.
08:57 - C'est une erreur de stopper les subventions ?
09:00 - Alors j'espère que sur ce pot va retrouver, j'allais dire, sa vocation
09:06 d'enseignement, d'échange, de débat, d'esprit critique.
09:11 Pourquoi je n'ai pas entendu pendant toute cette journée de blocage la solution à deux États ?
09:15 Pourquoi est-ce que j'ai entendu des jeunes scander ce slogan scandaleux
09:20 de la rivière à la mer, c'est-à-dire qu'on nie l'existence d'Israël ?
09:25 - Mais Nathalie Loiseau, n'est-ce pas pénaliser tous les étudiants que de supprimer les subventions ?
09:29 - Oui, je ne suis pas du tout favorable.
09:32 Alors ça ne peut n'être qu'une menace.
09:34 Je trouve que c'est un peu une posture, que c'est un peu de la gesticulation.
09:38 Retrouvons le bon sens, le calme, remettons les étudiants au travail
09:43 puisque l'immense majorité le souhaite.
09:45 Mais ne laissons pas prendre en otage des universités ou des grandes écoles.
09:49 - Enquête pour apologie du terrorisme, Mathilde Panot-Rimahassan,
09:52 entendu par la police ce matin, Jean-Luc Mélenchon, lui,
09:55 poursuivi pour un jure public à l'encontre du président de l'université de Lille,
10:00 des atteintes à la liberté d'expression.
10:03 - Personne n'est au-dessus des lois.
10:05 Un politique, pas plus que les autres.
10:07 Alors, atteinte à la liberté d'expression, moi j'entends Jean-Luc Mélenchon tous les jours.
10:11 Je pense que sa liberté d'expression, il l'utilise,
10:13 et d'ailleurs, tant mieux pour lui, et tant mieux pour la démocratie.
10:17 Mais s'il y a plainte, et il y a eu plainte en ce qui concerne Rimahassan, Mathilde Panot,
10:22 qu'est-ce que vous vouliez que fasse le parquet ?
10:25 La mettre à la poubelle ?
10:26 Ce serait ça l'état de droit ?
10:28 Je ne crois pas.
10:29 - La France doit-elle reconnaître l'état palestinien ?
10:33 - Je pense.
10:35 Je pense qu'elle doit le faire.
10:37 Je pense qu'elle doit le faire parce que si on croit vraiment à la paix,
10:40 qui n'est pas pour demain,
10:41 mais si on croit à une paix juste, durable, au Proche-Orient,
10:45 c'est avec un état israélien et un état palestinien qui vivent côte à côte.
10:50 - Est-ce que Valérie Hayé va le demander dans sa campagne ?
10:53 - Ce n'est pas son rôle ?
10:55 - Non, mais la question va lui être posée.
10:57 Je l'attends d'ailleurs ardemment ici, pour l'instant elle ne vient pas,
11:01 mais je voudrais savoir, est-ce que c'est la position de la candidate Valérie Hayé ?
11:07 - Vous lui demanderez quand elle viendra.
11:09 - Mais vous êtes sa porte-parole !
11:10 - Je suis sa porte-parole, mais je suis une ancienne diplomate,
11:13 et je vois qu'au Conseil de sécurité, la France a voté une résolution
11:18 à laquelle les États-Unis ont mis leur veto,
11:21 mais pour demander que la Palestine soit admise à titre plein aux Nations Unies.
11:26 - Mais Nathalie Loiseau, je vous pose la question,
11:27 parce que plusieurs pays européens vont reconnaître l'état palestinien.
11:31 - Et ce ne sera pas la compétence d'une parlementaire européenne de le faire.
11:35 - De l'Espagne, de l'Irlande, de Malte, de Fabon, etc.
11:36 - Posez la question à Stéphane Séjourné,
11:37 posez la question au Président de la République,
11:39 c'est une compétence de l'exécutif.
11:40 - Oui, mais est-ce qu'Emmanuel Macron y est favorable ?
11:42 - Je pense que le moment venu, le tout c'est de choisir.
11:45 Vous savez qu'au moment où nous parlons,
11:49 il y a une négociation pour un possible cessez-le-feu.
11:52 Un peu moins mal parti que d'habitude,
11:56 avec, et je l'espère ardemment, des libérations d'otages.
12:01 Des hommes, des femmes, des personnes âgées, des enfants,
12:04 qui sont entre les mains de groupes terroristes palestiniens depuis le 7 octobre.
12:10 J'espère que rien n'ira à l'encontre de ces négociations,
12:14 et surtout d'un résultat positif,
12:16 et qu'on va pouvoir revenir vers des négociations de paix.
12:21 Stéphane Séjourné est très engagé, il est dans la région.
12:24 Anthony Blinken, le secrétaire d'Etat américain.
12:27 Également, tous les efforts convergent pour essayer de calmer
12:33 des leaders palestiniens qui sont à l'origine des drames
12:37 de leur propre peuple depuis le 7 octobre,
12:40 et un premier ministre israélien,
12:42 dont la réaction disproportionnée conduit son pays dans l'impasse.
12:46 - Pourquoi est-on si indulgents avec Benjamin Netanyahou, franchement ?
12:50 - Oh écoutez, je n'ai jamais entendu, par exemple, un président américain, Joe Biden,
12:55 ou un secrétaire d'Etat américain, Anthony Blinken,
12:57 aussi critiques vis-à-vis d'un premier ministre israélien.
13:00 Jamais depuis des décennies.
13:03 Il y a beaucoup de choses...
13:04 - Il doit reparaître devant la Cour pénale internationale.
13:08 - On verra, on verra ce que dit la Cour pénale.
13:11 Moi je voudrais d'abord qu'on obtienne une trêve.
13:14 - Poursuivie pour crime de guerre.
13:15 - Écoutez, je voudrais d'abord qu'on obtienne une trêve,
13:17 que les armes se taisent, parce qu'on peut se faire plaisir,
13:21 mais il faut penser aux populations de part et d'autre
13:24 qui vivent depuis le 7 octobre dans une peur épouvantable,
13:28 et risquent leur vie.
13:30 Ça n'est pas possible que ça continue,
13:32 et je ne vois pas l'issue de l'offensive militaire israélienne aujourd'hui.
13:37 Je ne vois pas vers où Benjamin Netanyahou veut aller,
13:42 sauf à penser qu'il veut attendre les élections américaines
13:44 pour avoir un chèque en blanc.
13:46 Et ça me choque.
13:47 - On va parler de défense européenne.
13:50 L'Europe ne veut pas se défendre.
13:51 J'ai l'impression que l'Europe ne veut pas se défendre.
13:53 Pardon Nathalie Loiseau de le dire,
13:56 mais pas pardon de le dire, je le pense.
13:58 La dissuasion nucléaire française est-elle un élément incontournable
14:02 de la défense du continent européen ?
14:04 Il y a débat sur une défense européenne englobant
14:08 des armes de longue portée, un bouclier anti-missiles,
14:11 ça avait été proposé par l'Allemagne,
14:13 et des armes nucléaires.
14:14 Alors, est-ce que c'est incontournable ?
14:17 Est-ce qu'aujourd'hui, la dissuasion nucléaire française
14:21 fait partie de la défense européenne ?
14:24 - La dissuasion nucléaire française,
14:26 elle est entre les mains du président de la République française.
14:28 C'est lui qui décide, c'est la France qui finance,
14:32 et ça, ça ne sera jamais partagé avec quiconque.
14:36 C'est notre souveraineté,
14:38 et vous ne connaissez pas un pays doté de l'arme nucléaire
14:41 qui partagerait la décision ou qui partagerait le financement.
14:44 Pour autant, l'existence même de la dissuasion nucléaire française
14:49 participe à la défense du territoire européen, évidemment.
14:54 Il n'y a pas de doute là-dessus.
14:56 - Imaginons, si l'Allemagne était attaquée,
14:59 est-ce que nous viendrions à son secours avec notre arme nucléaire ?
15:06 - C'est tout l'intérêt de l'ambiguïté de la dissuasion.
15:10 Le président de la République a dit à plusieurs reprises
15:12 que ses prédécesseurs avaient déjà dit,
15:14 mais qu'on avait peut-être moins écouté à l'époque,
15:17 que les intérêts vitaux de la France ont une dimension européenne.
15:23 Il ne dira jamais plus,
15:25 parce qu'il faut qu'un potentiel agresseur d'un pays européen
15:30 y réfléchisse à deux fois en se demandant
15:33 où s'arrêtent les intérêts vitaux de la France.
15:36 C'est donc dans l'intérêt des Européens
15:38 d'avoir simplement un dialogue avec la France,
15:41 la France le seul pays de l'Union Européenne qui possède l'arme nucléaire.
15:45 À un moment où il est possible,
15:47 pas certain mais possible,
15:48 que Donald Trump soit à nouveau président des États-Unis,
15:52 et on a entendu de sa bouche le peu de cas qu'il fait des alliés de l'OTAN.
15:57 - Oui, le peu de cas. Donc il faut une défense européenne.
16:00 - Il faut évidemment une défense européenne.
16:02 - Aujourd'hui c'est impossible,
16:03 quand on voit les dissensions au sein de l'Union Européenne...
16:06 - Je ne suis pas d'accord avec vous.
16:07 - Ah bon ? Sur ces questions de défense ?
16:08 - Regardez, aujourd'hui, au moment où nous parlons...
16:11 - Quand vous pensez que nos partenaires achètent américains
16:13 du matériel américain ? Toujours !
16:15 - Alors bien sûr, et là il faut une vraie préférence européenne
16:21 dans l'achat des armements.
16:22 - Qui va accepter la préférence européenne dans l'achat des armements ?
16:25 - Vous savez, quand Emmanuel Macron avait mis en avant des idées en 2017
16:28 dans son premier discours de la Sorbonne,
16:30 on l'avait taxé d'idéaliste, voire d'irréaliste.
16:34 - Pour l'instant rien n'a avancé, pardon.
16:36 - Mais c'est faux.
16:37 - Ah bon ?
16:38 - C'est faux.
16:38 - Ah bon ?
16:39 - Par exemple, en ce moment en mer Rouge,
16:41 vous avez une opération navale de l'Union Européenne,
16:44 de l'Union Européenne,
16:45 avec des naviers français, allemands, grecs, italiens,
16:49 pour protéger les navires de commerce,
16:51 contre les outils.
16:52 C'est une réalité, ça c'est de la défense européenne.
16:55 En marche...
16:56 - Depuis 2017, pardon,
16:58 pardon, on achète toujours nos munitions ailleurs,
17:00 que dans l'Union Européenne.
17:02 - Non, de moins en moins, on les produit de plus en plus dans l'Union Européenne.
17:04 - Nous sommes en 7 ans,
17:07 on a peu progressé, franchement.
17:09 - On a commencé à progresser,
17:11 et il faut accélérer.
17:13 Le Parlement Européen, auquel j'appartiens,
17:17 a permis que l'on aide à produire des munitions en Europe.
17:22 Qu'on rouvre des usines,
17:24 on a vu récemment Sébastien Lecornu,
17:26 à Bergerac,
17:28 ouvrir une usine de munitions.
17:30 Qu'on accélère les cadences.
17:32 Est-ce qu'il faut faire plus ? Oui.
17:34 Plus vite ? Oui.
17:36 On est de plus en plus nombreux à le penser,
17:38 et une majorité au Parlement Européen
17:40 pour le soutenir.
17:41 Il y a des budgets européens qui y sont consacrés.
17:44 C'est une révolution culturelle qui est en train de se passer.
17:47 Et croyez-vous que l'Ukraine aurait tenu,
17:50 en attendant que les Etats-Unis se décident enfin
17:54 à lui livrer à nouveau des armes et des munitions,
17:56 s'il n'y avait pas eu l'Europe derrière ?
17:58 Heureusement que l'Europe, elle, avait fait sa part du travail.
18:01 Qu'il y a 28 milliards d'euros d'armes et de munitions
18:05 qui sont partis vers l'Ukraine,
18:07 grâce aux Européens,
18:08 ça a permis à l'Ukraine de tenir.
18:10 Alors est-ce qu'on doit se reposer sur nos lauriers ?
18:12 Non. Il faut accélérer.
18:14 Il faut faire plus. Il faut le dire
18:16 à nos compatriotes. C'est une priorité.
18:18 Parce que nous ne serons ni libres, ni prospères
18:22 si nous n'avons pas une défense européenne
18:24 plus puissante.
18:25 Mais nous avons commencé
18:27 et nous avons changé d'époque.
18:29 Amener les Allemands à accepter cette évolution,
18:34 c'est considérable. On ne se rend pas compte
18:36 les pas qui ont été franchis.
18:38 - C'est une vieille idée de Jacques Chirac.
18:40 Sortir le budget de la défense
18:43 des critères de Maastricht.
18:45 Oui. Vous le demandez.
18:47 - Non. Parce que je pense que
18:50 donner aux autres Européens
18:52 un regard sur nos budgets nationaux de défense,
18:56 je ne suis pas d'accord.
18:58 C'est à nous de décider ce qu'on consacre.
19:00 Il faut que tous les Européens fassent plus.
19:02 Comme tous les membres de l'OTAN se sont engagés
19:04 à dépenser au moins 2%
19:06 de leurs produits intérieurs bruts pour la défense.
19:08 C'est le cas de la France qui arrive
19:10 à ces 2%. On s'aperçoit que c'est même
19:12 peut-être pas suffisant.
19:14 Mais c'est vraiment une prérogative nationale.
19:17 C'est un choix qui est fait par nos parlements.
19:20 En revanche, il faut qu'on harmonise
19:23 nos programmations de défense.
19:25 On a beaucoup trop de programmations
19:28 nationales qui ne se répondent pas les uns les autres.
19:30 Certains rêvent d'un porte-avions européen.
19:32 Je leur souhaite bonne chance.
19:34 Tant que l'Allemagne, la France, l'Italie, l'Espagne
19:37 programment leurs dépenses militaires
19:39 sans vraiment se concerter,
19:41 ce serait impossible. Et ça c'est un point faible.
19:43 - Bien, Nathalie Loiseau,
19:45 j'ai écouté Emmanuel Macron.
19:47 L'Europe peut mourir.
19:49 Vous le pensez ? - Elle est attaquée.
19:51 - Vous pensez que l'Europe peut mourir ? - Bien sûr.
19:53 - Mais elle est attaquée, oui.
19:55 Sur le plan commercial, elle est attaquée par la Chine
19:57 et les Etats-Unis qui ne respectent
19:59 aucune règle du commerce international.
20:01 Nous sommes naïfs.
20:03 - C'est très exactement ce qu'a dit Emmanuel Macron.
20:05 - Est-ce que l'Europe est naïve ? - Nous sommes les derniers
20:07 à croire à une religion
20:09 que les autres ont abandonnée.
20:11 Que les règles de l'EMC s'imposent à tous.
20:13 On se les impose à nous-mêmes. Alors l'Europe
20:15 est à commencer à sortir de la naïveté.
20:17 Il y a en ce moment des procédures anti-dumping
20:19 qui ont été lancées par la Commission européenne
20:21 contre la Chine.
20:23 Sur les voitures électriques, notamment.
20:25 - Qui inondent les ports.
20:27 Vous avez vu les images.
20:29 - Bien sûr. - À Anvers.
20:31 - Justement. - À Rotterdam.
20:33 Les ports
20:35 européens qui sont envahis
20:37 par les voitures électriques chinoises.
20:39 C'est pour ça que d'ici 2030, on aura
20:41 des batteries électriques 100% fabriquées
20:43 en Europe. Vous avez vu
20:45 à Dunkerque la gigafactory
20:47 de batteries. Mais ça c'est
20:49 un énorme changement. - Mais ce sont aussi les panneaux solaires
20:51 chinois. J'ai vu que la dernière usine
20:53 française fermait. - Et c'est exactement
20:55 pour éviter cette erreur
20:57 funeste sur les panneaux solaires
20:59 qu'a consisté à dire, beaucoup l'ont dit
21:01 d'ailleurs, beaucoup de nos partenaires disaient
21:03 s'il faut aller vers le renouvelable,
21:05 autant acheter du renouvelable pas cher
21:07 qu'en produire en Europe.
21:09 Ça nous rend dépendants de la Chine.
21:11 Il y a quelque chose
21:13 à quoi malheur a été bon, si j'ose dire.
21:15 Le Covid, la guerre en Ukraine
21:17 nous ont montré le prix de nos
21:19 dépendances. On ne peut plus dépendre
21:21 pour notre énergie de la
21:23 Russie, pour
21:25 les énergies renouvelables ou des produits
21:27 pas chers de la Chine, et pour notre
21:29 sécurité des Etats-Unis.
21:31 Une Europe puissante, c'est une Europe qui se fait
21:33 respecter, et c'est une Europe qui construit
21:35 son autonomie. - Et plus protectionniste ?
21:37 - C'est pas du protectionnisme,
21:39 c'est aider à avoir des champions européens.
21:41 On a été capables d'avoir des champions européens.
21:43 - Oui, sauf que les pays de l'Est de l'Europe
21:45 sont les têtes de pont
21:47 de la progression chinoise
21:49 en Europe, vous le savez bien. - Alors, très
21:51 peu. La Serbie, oui, qui n'est pas dans l'Union
21:53 Européenne, et la Hongrie, qui est
21:55 j'allais dire l'empêcheur de tourner en rond
21:57 permanent sur tous les sujets. Proche de
21:59 la Russie, proche de la Chine, proche de la
22:01 Turquie, pas vraiment très proche
22:03 des démocraties européennes.
22:05 Il y a un problème d'État de droit en Hongrie.
22:07 Nous avons réussi,
22:09 ce qui paraissait impensable, même aux chefs
22:11 d'État et de gouvernement, c'est de conditionner
22:13 le versement des fonds européens au respect
22:15 de l'État de droit en Hongrie. On voit
22:17 des manifestations en Hongrie aujourd'hui,
22:19 on voit des gens qui sont mécontents.
22:21 C'est aux Hongrois de choisir... - On en voit partout,
22:23 chez nous aussi.
22:25 - On en voit par exemple en Géorgie.
22:27 - Oui, c'est vrai. - Vous avez vu les
22:29 dizaines de milliers de Géorgiens
22:31 qui se manifestent avec des drapeaux européens.
22:33 Eux, ils n'ont pas la lassitude
22:35 de l'Europe. Eux, c'est des affamés
22:37 de l'Europe. Eux, ils savent ce que c'est.
22:39 - Nous avons la lassitude
22:41 de l'Europe, nous, en France.
22:43 - On est des enfants gâtés. On est des
22:45 héritiers, des rentiers de la paix, de la
22:47 démocratie, de l'Europe. On a
22:49 hérité ça de la génération d'avant
22:51 et on pense que tout ça peut
22:53 durer sans effort. Or, l'Europe
22:55 est menacée. - C'est notre salut. L'Europe
22:57 est notre salut. - Écoutez, pour une
22:59 France forte, oui, il faut une Europe forte. Parce qu'aujourd'hui,
23:01 quand vous êtes face à la Chine, à l'Inde,
23:03 aux États-Unis, qu'est-ce qu'un
23:05 pays européen seul pèse ?
23:07 Prochainement, le président de la
23:09 République va accueillir le président chinois
23:11 Xi Jinping. - Oui, la semaine prochaine. - Vous avez vu
23:13 qu'il a convié Ursula von der Leyen
23:15 à être avec lui à Paris. Parce que quand
23:17 on parle au président chinois, on ne lui parle
23:19 pas seul. On lui parle au nom de
23:21 tous les Européens. Il n'y a que ça qu'il peut
23:23 entendre. - Que vous soutiendrez ?
23:25 Ursula von der Leyen ? - Je ne sais pas.
23:27 Ça dépend ce qu'elle propose. Pour le moment, personne
23:29 n'a entendu son programme
23:31 pour être à nouveau présidente de la
23:33 commission. - Donc vous ne savez pas. - Je ne sais pas. Je ne sais pas ce qu'elle
23:35 propose, donc je ne sais pas si je la soutiendrai. - Puisque nous
23:37 parlons d'Ursula von der Leyen, ce sera ma dernière
23:39 question. L'enquête
23:41 sur les contrats passés avec Pfizer,
23:43 où en est-on sur les vaccins
23:45 anti-Covid ? - Alors d'abord, on en est
23:47 qu'on est le continent le mieux vacciné au
23:49 monde, et qu'on a été la pharmacie du monde.
23:51 On le rappelle, parce qu'on a tendance à l'oublier.
23:53 Et que tout ça a été fait, grâce
23:55 à l'intuition d'Ursula von der Leyen
23:57 et de tous les ministres
23:59 des 27,
24:01 qui ont avec elle négocié les
24:03 contrats. Elle n'avait pas la compétence de le faire
24:05 seule. Donc je trouve que quand maintenant
24:07 on la pointe du doigt...
24:09 - Il y a une enquête ! - Il y a une enquête !
24:11 - Elle est nécessaire, cette enquête !
24:13 - Je ne suis pas dans les secrets de l'enquête.
24:15 Il est nécessaire
24:17 que... - Est-ce que vous avez des doutes sur
24:19 ces contrats signés ? - Je ne sais pas.
24:21 Je n'ai pas forcément de
24:23 doutes, et je ne supporte pas
24:25 les complotistes, antivax,
24:27 qui nous demandaient
24:29 de nous vacciner avec un vaccin russe
24:31 inefficace, et qui sont
24:33 les mêmes à essayer de semer
24:35 le doute et le soupçon
24:37 sur les vaccins qui ont sauvé des vies.
24:39 Simplement, la transparence
24:41 est nécessaire. Il y a une enquête, on verra
24:43 les résultats de l'enquête. Je ne suis pas dans les
24:45 secrets de l'enquête. - Merci beaucoup
24:47 Nathalie Loiseau d'être venue nous voir ce matin
24:49 sur l'antenne de Sud Radio.
24:51 C'est 8h57, ça vous fait réagir.
24:53 0800 26 300 300
24:55 Vous n'hésitez pas, vous intervenez. Vous êtes
24:57 à l'antenne avec nous, juste après
24:59 les infos de 9h.

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