Avec Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##L_INVITE_POLITIQUE-2025-01-28##
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##L_INVITE_POLITIQUE-2025-01-28##
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:03Sud Radio, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin.
00:07Notre invité ce matin, Jean-Noël Barraud, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.
00:12Je suis très heureux de vous recevoir Jean-Noël Barraud parce que j'ai beaucoup de questions.
00:15Bonjour.
00:16Bonjour.
00:16Et je vais commencer avec le Proche-Orient.
00:19Vous avez, vous allez me dire si c'est vrai ou pas, vous étiez au téléphone hier soir avec votre homologue israélien et votre homologue américain.
00:27C'est vrai ?
00:27C'est vrai.
00:28C'est vrai. Bien.
00:29Alors j'ai envie d'avoir des nouvelles des deux otages franco-israéliens Ofer Calderon et Oad Yalami.
00:37Sont-ils vivants ?
00:38Ofer Calderon, Oad Yalami, ça fait maintenant 15 mois qu'ils sont retenus dans l'enfer de la captivité à Gaza.
00:46Ça fait 15 mois qu'on se mobilise sans relâche pour leur libération.
00:49Avec le cessez-le-feu, on a l'espoir de les retrouver rapidement.
00:54Mais nous ne savons pas quand ils sortiront ni s'ils sont en bonne santé.
00:58Vous ne savez pas s'ils sont vivants ou morts ?
01:00Non, car les autorités israéliennes elles-mêmes ne le savent pas.
01:04Elles ont reçu des informations plus précises hier.
01:07Une liste ?
01:08Une liste, mais qui ne fait pas apparaître les noms des personnes retenues en otage.
01:14Il fait apparaître leur âge, leur sexe, mais pas leur nom.
01:20Et donc c'est évidemment la question que je lui ai posée.
01:23Je lui ai posé la même question que vous, Jean-Jacques Bourdin.
01:25Dans quel état de santé se trouvent nos deux otages ?
01:28Quand sortiront-ils ?
01:29Et il ne pouvait pas répondre à ma question.
01:31Et je lui ai demandé, comme je l'ai fait depuis si longtemps maintenant,
01:34de tout mettre en œuvre pour qu'ils sortent le plus rapidement possible.
01:38Oui, je vous dis ça parce qu'il y a une liste de 33 otages.
01:41Et sur cette liste, il y a 8 otages qui sont décédés.
01:46C'est la liste que possèdent les Israéliens aujourd'hui.
01:50Sur cette première liste, 26 sont encore retenus
01:54et devraient être libérés dans la première phase du cessez-le-feu,
01:57dont 8 sont décédés.
01:59Donc on ne sait pas si les deux otages français sont parmi ces 8 ?
02:02Non.
02:03Vous n'avez aucune nouvelle sur leur état de santé ?
02:05Bien.
02:06Est-ce qu'Israël va retirer ses forces présentes au Liban ?
02:11Encore présentes au Liban.
02:13Au Liban.
02:14Le 27 novembre dernier, nous avons obtenu la France et les États-Unis
02:19de hautes luttes.
02:20Un cessez-le-feu qui a mis fin à cette guerre au Liban
02:24qui durait depuis plus d'un an, qui avait fait près de 4000 morts,
02:27qui avait précipité des centaines de milliers de Libanais
02:31hors de chez eux pour fuir les combats.
02:35Ça a permis de stabiliser la situation,
02:38de mettre fin à la crise humanitaire.
02:40Ça a permis aussi d'enclencher une dynamique politique
02:42de l'élection, enfin, après deux ans d'attente
02:44d'un président de la République qui a pu nommer un Premier ministre.
02:47Et nous sommes arrivés hier au 60e jour de ce cessez-le-feu.
02:51On s'était donné 60 jours pour aboutir à l'issue,
02:54à un retrait des troupes israéliennes
02:56et à un désarmement du Hezbollah dans le sud du pays.
02:59Nous avons progressé vers cet objectif.
03:02Nous ne l'avons pas tout à fait atteint.
03:04C'est pourquoi nous avons prolongé,
03:06avec l'accord des Israéliens et des Libanais,
03:09ce cessez-le-feu jusqu'au 18 février
03:11de manière à ce que chacun prenne ses responsabilités,
03:14que l'armée israélienne se retire
03:16et que l'armée libanaise puisse poursuivre le désarmement du Hezbollah.
03:19– Voilà, l'armée israélienne a jusqu'au 18 février pour se retirer.
03:22C'est ce que je comprends.
03:23– Absolument.
03:24Cependant que l'armée libanaise doit poursuivre
03:28le désarmement complet du Hezbollah au sud de la rivière du Litani
03:31qui marque le sud du pays.
03:33– Bien. Jean-Noël Barreau.
03:34Donald Trump souhaite déplacer les Gazaouis vers l'Égypte et la Jordanie.
03:39Est-ce que la France s'y oppose ?
03:41– D'abord, je crois que ça n'est pas une proposition qui est tout à fait formalisée.
03:45– Mais il l'a dite à haute voix.
03:48– Je crois qu'ensuite, les partenaires, ou en tout cas les pays voisins,
03:52l'Égypte et la Jordanie, ont dit depuis toujours
03:55qu'ils étaient fermement opposés à une solution comme celle-là.
03:58– Vous aussi ?
03:59– Nous, ce que nous pensons, c'est que pour ramener la stabilité
04:03et la paix au Proche-Orient, il faut une solution à deux États,
04:06avec un État de Palestine vivant à côté d'un État d'Israël en paix et en sécurité.
04:10Et la déportation, si je puis dire, des Palestiniens dans les pays voisins,
04:14ça me paraît incompatible avec cette solution.
04:17– Incompatible, c'est du nettoyage ethnique ?
04:20– C'est une…
04:23– Est-ce du nettoyage ethnique ?
04:25– Je ne vais pas qualifier, si vous voulez, une déclaration
04:29pas tout à fait formalisée du président américain lorsqu'il s'exprimait,
04:33je ne suis plus tout à fait dans quel contexte, sur la situation au Proche-Orient.
04:37– Le Groenland, puisqu'on parle de Donald Trump, je voulais en parler.
04:41Le Groenland, pensez-vous que Donald Trump a l'intention d'annexer le Groenland ?
04:46Est-ce que vous le croyez ?
04:48– Ce que je pense, c'est que les frontières de l'Europe sont souveraines,
04:53et que l'on parle du nord de l'Europe, du sud, de l'est ou de l'ouest,
04:57personne ne peut s'autoriser à venir badiner avec les frontières,
05:05et nous l'avons dit clairement, et nous le réaffirmerons constamment.
05:08Ensuite, quel est le sujet au fond ?
05:12Le sujet au fond, c'est que l'Arctique est devenu un champ de conflictualité nouveau,
05:18et que, cependant que la Russie cherchait à obtenir le soutien de la Chine
05:24dans sa guerre d'agression contre l'Ukraine,
05:27la Russie a aussi ouvert en contrepartie des voies d'accès à l'Arctique à son partenaire chinois.
05:33C'est ce qui inquiète aujourd'hui les États-Unis d'Amérique,
05:36c'est ce qui explique d'ailleurs qu'hier, le Danemark a annoncé renforcer de 2 milliards d'euros
05:41son dispositif de sécurité, son dispositif militaire dans la zone.
05:45Donc autrement dit, le Danemark estime lui aussi que nous devons faire plus pour défendre,
05:53si je puis dire, l'Arctique contre les influences ou les ingérences étrangères,
05:57mais ça n'est en aucun cas une raison ou une excuse pour s'en prendre aux frontières souveraines de l'Union Européenne.
06:04Ou hier, je recevais la députée européenne que vous connaissez bien, Nathalie Loiseau,
06:14qui m'a dit, à votre place, qu'il demandait l'envoi au Groenland d'un contingent de troupes européennes.
06:19Est-ce que vous y êtes favorable ?
06:21Pourquoi pas, puisque nous avons effectivement une question de sécurité qui...
06:24Vous en avez parlé avec les partenaires européens ?
06:27On a commencé à en parler avec le Danemark à ce stade.
06:30Le Danemark souhaite...
06:31Donc vous pourrez envoyer, l'Union Européenne pourrait envoyer un contingent de troupes au Groenland ?
06:36Non, parce qu'à ce stade, ce n'est pas le souhait exprimé par le Danemark.
06:39Mais c'est une possibilité ?
06:40Ce que j'ai entendu hier, puisque j'étais à Bruxelles...
06:43Eh ben oui !
06:44C'est une très forte, je dirais, solidarité des pays européens avec le Danemark,
06:48étaient prêts à réfléchir si la question se posait.
06:51Mais du point de vue du Danemark...
06:52Vous êtes prêts à y réfléchir ?
06:53Elles ne se posent pas à ce stade, à une sécurisation de l'Arctique en général.
06:59Pourquoi pas si, effectivement, nos intérêts de sécurité sont en jeu ?
07:03Si les Américains envahissaient militairement le Groenland...
07:06Mais ça n'arrivera pas.
07:07On n'envahit pas un territoire de l'Union Européenne...
07:09Est-ce que vous croyez que ça n'arrivera pas ?
07:11Non, je ne crois pas.
07:12Vous êtes certain que ça n'arrivera pas ?
07:14Personne n'a intérêt à entrer en conflit, quel qu'il soit avec l'Union Européenne.
07:17Bien. Et si ça arrivait ?
07:20On ne va pas faire la politique d'Essie.
07:24Néanmoins, c'est une hypothèse que vous envisagez.
07:27Je ne fais pas de politique fiction.
07:30Je vous l'ai dit.
07:31Les frontières de l'Union Européenne ne sont pas négociables.
07:33Pourquoi pas la possibilité d'envoyer des troupes ?
07:35Je comprends bien.
07:36Si le Danemark sollicite la solidarité des États membres de l'Union Européenne,
07:41la France, comme...
07:42Répondra.
07:43En tout cas, répondra présent.
07:46D'ailleurs, la première ministre du Danemark a entamé une tournée européenne.
07:50Laissons-la faire cette tournée et exprimer aux dirigeants européens
07:53ce que sont les attentes du Danemark.
07:54Puisque nous parlons de Donald Trump, parlons-en.
07:57Il veut augmenter les tarifs douaniers sur les produits venus d'Europe.
08:00Que lui répondez-vous ce matin ?
08:02Il y aura une réplique européenne s'il le fait ?
08:05Je ne l'ai pas entendu exprimer ouvertement depuis sa prise de fonction
08:10l'idée d'appliquer des droits de douane.
08:12Et je pense que c'est une bonne chose.
08:13Pourquoi ?
08:14Parce que les États-Unis ont tout à perdre à entrer en guerre commerciale avec l'Union Européenne.
08:18Nous sommes leur principal partenaire commercial.
08:22Et s'il est vrai que les Américains achètent plus de produits européens que l'inverse,
08:28les Américains investissent plus en Europe que nous investissons aux États-Unis.
08:33Qu'est-ce que ça signifie ?
08:34Ça signifie qu'il y a en Europe de très nombreuses, en réalité des dizaines de milliers
08:39d'entreprises américaines qui produisent sur notre sol.
08:42Que se passerait-il si Donald Trump appliquait des droits de douane ?
08:46Ce sont des entreprises américaines qui seraient les premières victimes.
08:49Et donc évidemment, ce travail de conviction, nous allons le faire.
08:51Mais si ça ne suffit pas, nous passerons, si je puis dire, à la dissuasion
08:56en expliquant très clairement que, comme par le passé,
08:59lorsque, entre 2016 et 2020, des droits de douane ont été appliqués sur des secteurs européens,
09:05l'Europe répliquera tout simplement.
09:07L'Europe répliquera, s'il le faut.
09:09— Elon Musk, il veut rebaptiser la Manche en canal George Washington. Vous avez vu ça ?
09:14— Oui. Je l'ai vu. Alors je me suis dit spontanément...
09:18Évidemment, j'ai pris ça sur le ton de la blague.
09:20Et je me suis dit qu'il aurait peut-être pu la baptiser le canal Lafayette.
09:25Ça me semblait un tout petit peu plus approprié.
09:28Mais je veux pas donner trop d'importance à ce qui n'est qu'une blague sur Twitter.
09:32— À ses déclarations et aux déclarations d'Elon Musk.
09:34— Qui n'est pas membre formellement du gouvernement américain.
09:37— C'est-à-dire qu'il va être membre du gouvernement.
09:39— Non. Il va être à la co-direction d'une agence.
09:42— Membre associé.
09:43— Il ne va pas être validé par le Sénat.
09:45— Oui. Mais il soutient l'AFD. Appel à voter pour l'extrême droite en Allemagne.
09:49« Le meilleur espoir pour l'Allemagne », dit-il en parlant de l'AFD.
09:53Ingérence dangereuse pour la démocratie ?
09:56— Soit c'est un coup de com' pour faire le buzz sur les réseaux sociaux, et en particulier le sien.
10:01Et alors c'est extrêmement regrettable.
10:03— La question migratoire doit-elle devenir un levier diplomatique ?
10:09— Je crois que nous avons, avec la question de la maîtrise de l'immigration irrégulière,
10:15une préoccupation des Français à laquelle nous devons être à la hauteur.
10:20Pour maîtriser l'immigration irrégulière, il y a un certain nombre de choses que nous devons faire
10:25ici, en France, pour améliorer la situation.
10:29Et puis il y a effectivement la relation avec les pays d'origine sur lesquels nous devons travailler.
10:36Et pour cela, il y a deux règles importantes, à mon avis.
10:40La première, c'est de travailler autant que nous pouvons le faire au niveau européen,
10:45puisqu'on l'a vu lorsque certains pays ont initié des démarches tout seuls.
10:50Ça n'a en général pas très bien marché, parce que les flux d'immigration illégale
10:55se sont portés sur d'autres routes.
10:57Et la deuxième règle, c'est qu'il n'y a pas de baguette magique,
11:00il n'y a pas de solution unique, il n'y a pas de recette miracle.
11:02C'est pourquoi il faut activer tous les leviers dont nous disposons pour notre politique étrangère.
11:07Quels sont-ils ?
11:08Il y a la politique de l'aide au développement, il y a la politique des visas,
11:12il y a aussi la politique commerciale, vous m'en parliez avec de votre PC.
11:16En mettant en cohérence l'ensemble de nos instruments et en travaillant autant que nous pouvons le faire
11:21avec nos pays européens, que nous parviendrons à mieux maîtriser les flux de l'immigration irrégulière.
11:25C'est ainsi que nous allons faire pression, c'est ce que disait hier soir le Premier ministre, sur l'Algérie.
11:31Les relations franco-algériennes, Bruno Retailleau souhaite que l'accord franco-algérien de 1968 soit dénoncé.
11:38Vous aussi ?
11:39L'accord franco-algérien de 1968, il a été modifié à plusieurs reprises.
11:44Il est favorable pour certains ressortissants algériens, défavorable pour d'autres.
11:51Ça n'est là encore pas la recette magique.
11:54Donc vous n'êtes pas d'accord avec Bruno Retailleau ?
11:56Je dis qu'il faut regarder l'ensemble des lauriers d'autonomie disposant.
11:59Sera-t-il dénoncé, oui ou non ?
12:01Je ne pense pas que ça résoudra le problème, et surtout pas, certainement pas, le problème de notre compatriote Boilem Sansa.
12:07J'allais y venir. Il ne sera pas dénoncé, donc ?
12:09Ah ça, je ne peux pas vous le promettre.
12:11Pour l'instant, il ne sera pas dénoncé. C'est ce que demande le ministre de l'Intérieur.
12:15Ce que demande le ministre de l'Intérieur, c'est la libération de Boilem Sansa.
12:19Oui, mais il demande aussi la dénonciation de ses accords.
12:22Vous savez, la coopération avec l'Algérie, sur le seul plan de la maîtrise de l'immigration irrégulière,
12:30s'est plutôt améliorée ces dernières années.
12:33Dans les trois années qui viennent de s'écouler, nous avons atteint des chiffres de reconduite à la frontière,
12:39d'expulsions que nous n'avions pas connues depuis bien longtemps.
12:43C'est donc dans les trois dernières années qui viennent de s'écouler qu'il faut chercher les bonnes méthodes pour aboutir à ces résultats.
12:51– Vous avez organisé des pressions, disait hier soir François Bayrou, sur les OQTF, sur la reconduite.
12:58– Ce que disait François Bayrou, c'est que nous avons besoin à la fois
13:02de régler le problème de l'immigration irrégulière, et en particulier de la reconduite à la frontière,
13:08mais qu'il faut également améliorer la manière dont nous intégrons les étrangers
13:12qui entrent sur le territoire national pour y travailler, en les intégrant mieux,
13:16parce que nous en avons besoin dans un certain nombre de secteurs.
13:19– Est-ce que vous avez des nouvelles de Boalem Sansal ?
13:21– Boalem Sansal a quitté l'hôpital il y a quelques jours et est rentré en détention
13:28dans la prison où il est détenu, dans les environs d'Alger.
13:33Ce que nous espérons, c'est qu'une décision puisse être rendue le plus rapidement possible par la justice algérienne.
13:39– Oui, c'est convenu, nous espérons qu'une décision sera rendue, mais c'est convenu.
13:43– Et nous restons extrêmement préoccupés, il a été soigné à l'hôpital,
13:47il est malade, donc je suis très préoccupé par sa santé et ses conditions de détention.
13:51– Est-ce que le gouvernement algérien vous donne des nouvelles ? Comment ça se passe ?
13:54– Il est en contact avec son épouse qui le voit une fois par semaine,
13:57épouse avec laquelle nous sommes en contact, ainsi qu'avec ses avocats,
14:00et c'est ainsi que nous avons de ces nouvelles, parce que nous avons demandé
14:03à pouvoir exercer ce qu'on appelle la protection consulaire,
14:06puisque Boalem Sansal est franco-algérien.
14:08C'est-à-dire que nos représentants sur place puissent lui rendre visite.
14:11– Vous l'avez obtenu ?
14:12– Cette protection n'a pas été obtenue à ce stade.
14:14– Toujours pas ? L'Algérie n'a pas répondu à vos demandes ?
14:17– L'Algérie n'a pas répondu à la demande de protection consulaire à ce stade.
14:20– Vous allez vous rendre en Algérie ?
14:22– J'ai dit que j'y étais prêt, le moment venu, pour reprendre l'ensemble des sujets
14:27et des dimensions de notre relation, que je souhaite voir s'apaiser,
14:31parce que c'est la seule manière de rendre service au peuple algérien et au peuple français.
14:35– Jean-Noël Barreau, je voudrais parler de l'Ukraine maintenant.
14:38Pourquoi l'Ukraine ? Parce que Donald Trump et Vladimir Poutine
14:41disent vouloir engager un dialogue l'un à l'autre.
14:44Mais enfin, pour l'instant, on ne voit rien du tout, rien venir.
14:46J'ai entendu les Russes dire « Non, non, on n'a aucun signe venu de Washington »,
14:50et puis Donald Trump qui lui laisse entendre qu'il y aurait négociation.
14:56Il n'y a aucune négociation pendant ce temps-là.
14:58Vladimir Zelensky, lui, demande quoi ?
15:00Il demande une force internationale positionnée, positionnée, pas très loin du front.
15:06Il demande 200 000 soldats.
15:08Est-ce que la France est favorable à cette installation de troupes internationales en Ukraine ?
15:16– Je vais qualifier légèrement les propos que vous avez tenus
15:21sur la description de la position de la Russie et des États-Unis.
15:25Qu'a dit Donald Trump cette semaine ?
15:27Il a été très clair, Donald Trump.
15:29Il a dit soit Vladimir Poutine cesse le combat,
15:32soit je vais appliquer sur lui une pression folle,
15:35des droits de douane, des sanctions, je vais asphyxier son économie.
15:39Bon, ça me paraît assez clair.
15:41Quant à Poutine, effectivement, jusqu'à présent,
15:43en tout cas jusqu'à ses premières déclarations,
15:45de Donald Trump entrer dans le bureau ovale,
15:47il n'a donné aucun signe de sa volonté d'entrer dans des négociations de paix.
15:53Donc, voilà où nous en sommes.
15:56Je pense que les déclarations de Donald Trump,
15:59qu'il faut prendre quand même relativement au sérieux,
16:02vont possiblement faire bouger Vladimir Poutine.
16:05Quant aux Ukrainiens et aux Européens,
16:07c'est leur avenir qui est en jeu, c'est leur sécurité qui est en jeu.
16:10– Mais est-ce que vous êtes favorable à l'installation d'une telle force en Ukraine ?
16:14Force d'interposition en quelque sorte ?
16:16– Aujourd'hui… – 200 000 hommes ?
16:18– Aujourd'hui, notre priorité c'est de permettre aux Ukrainiens,
16:22dans cette négociation qui pourrait s'ouvrir à un moment ou à un autre,
16:25d'y entrer dans les meilleures conditions possibles, en position de force.
16:29Comment est-ce qu'on fait ça ?
16:30Eh bien, on continue à les soutenir financièrement.
16:32Comment on fait ?
16:33Eh bien, on a prélevé les intérêts des actifs russes qui sont gelés en Europe
16:39et on leur renvoie.
16:40Cette année, ça va être un milliard d'euros par mois
16:43qui vont arriver en Ukraine grâce à ce prélèvement sur les actifs russes gelés.
16:48On va continuer à leur envoyer du maternel.
16:50Les mirages français voleront prochainement dans le ciel ukrainien.
16:55– Prochainement, c'est-à-dire ?
16:57– À la fin du trimestre, c'est ce qui a été annoncé,
16:59le Président de la République, l'Union des Armées.
17:01Et puis, on va continuer à les sanctionner.
17:03Vous voyez, hier, j'étais à Bruxelles et nous avons sanctionné 3 russes,
17:073 citoyens russes qui se sont rendus coupables de cyberattaques contre les Estoniens
17:12et nous travaillons sur un 16ème paquet de sanctions à l'encontre de l'Ukraine.
17:16– Vous imaginez une force d'interposition européenne installée en Ukraine ?
17:20– Ce que l'on doit se préparer à faire, c'est de participer pleinement,
17:25et je parle de la France mais aussi de l'Europe et d'une certaine manière des États-Unis,
17:30à la garantie de cette paix une fois qu'elle sera trouvée.
17:33Ne pensons pas qu'une fois que la paix aura été trouvée,
17:36nous reviendrons dans le monde d'avant.
17:38Dans le monde d'avant, le 24 février 2022, avant la guerre d'agression russe.
17:42Pourquoi ? Eh bien parce que la menace a complètement changé de dimension.
17:45– Donc il est nécessaire d'installer une force d'interposition.
17:49– Il sera nécessaire de faire plus pour assurer, dans un premier temps, que cette paix,
17:54puisque rappelez-vous, la paix, on l'a conclue plusieurs fois entre l'Ukraine et la Russie,
17:58mais à chaque fois la Russie allait plus loin.
18:00Donc il y aura des garanties à apporter.
18:03– Et la France pourrait envoyer des soldats en Ukraine pour garantir cette paix.
18:09– Et ensuite, à plus long terme, nous devrons faire beaucoup plus
18:12pour assurer notre propre défense, puisque, je l'ai dit,
18:15cette menace, qui auparavant nous paraissait un peu lointaine et diffuse,
18:19désormais est très proche de nous.
18:21La ligne de front s'est rapprochée de nous,
18:23et donc nous aurons à faire des choix très difficiles.
18:25Parce que si nous devons passer de 2% du PIB, nous avons doublé le budget des armées.
18:31Si nous devons aller plus loin, il faudra nous en donner les moyens.
18:33Et ce seront ce type de choix difficiles que nous aurons à faire.
18:36– Et donc pourquoi pas une force européenne d'interposition à laquelle participerait la France ?
18:40– Je vous l'ai dit, aujourd'hui, la question, c'est de renforcer la main de l'Ukraine.
18:44– Bien, nous verrons, mais c'est une possibilité, nous verrons.
18:47Le Congo, je voulais en parler. Est-ce que la ville de Goma est tombée ?
18:51– La ville de Goma est plongée dans une guerre de très haute intensité
18:56qui est menée par le M23, un mouvement rebelle,
19:01qui est soutenu par les forces armées rwandaises,
19:04et que nous avons appelé à cesser le feu immédiatement.
19:06– Est-ce que la ville est tombée ?
19:08– La ville est en très grande difficulté, et si elle n'est pas tombée cette nuit,
19:12elle tombera sans doute dans les prochaines heures.
19:15Et c'est pourquoi nous nous sommes mobilisés, le Président de la République,
19:19tout le week-end, s'être entretenu avec les dirigeants des deux pays,
19:22mais aussi avec un certain nombre de médiateurs dans la région.
19:25Nous avons, au Conseil de sécurité des Nations Unies, il faut le rappeler,
19:29la plume, qu'est-ce que ça veut dire ?
19:31C'est que sur ce conflit des grands lacs, qui est la région du Rwanda,
19:37du Congo, démocratique du Congo, c'est une région très riche,
19:43qui est convoitée évidemment par les rebelles et par les rwandais.
19:47– Vous connaissez très bien votre géographie africaine, Jean-Jacques Bourdin,
19:50mais c'est important de le rappeler. – Mais oui, bien sûr.
19:52– Vous avez le lac Kivu, et de part et d'autre le Rwanda
19:56et la République démocratique du Congo,
19:58qui sont en conflit depuis un certain nombre d'années,
20:00qui étaient à deux doigts, il y a encore quelques semaines,
20:04de trouver une résolution sous une médiation qui était menée par l'Angola,
20:09avec le désarmement des milices et avec, je dirais,
20:15le retrait des forces armées rwandaises de la République démocratique du Congo.
20:19Mais nous assistons là à une escalade qui non seulement a mis fin
20:22à cette médiation qui était prometteuse, mais qui en plus menace
20:25d'entraîner cette région une nouvelle fois dans un conflit ouvert,
20:29dans une guerre ouverte entre ces deux pays.
20:31Et c'est pourquoi il faut que le Rwanda, aujourd'hui, baisse les armes,
20:36et il faut que le calme revienne et que le dialogue puisse reprendre.
20:38– Bien, j'ai une dernière question à propos de trois otages français en Iran.
20:42Où est-ce qu'on en est ? Cécile Koller, Jacques Paris, Olivier Grondot ?
20:47– Je vais vous dire, Jean-Jacques Bourdin, comme pour Boilem Sansal,
20:51le sort de ces trois otages, Cécile Koller, Jacques Paris, Olivier Grondot,
20:57c'est sans doute ce qui, pour un ministre des Affaires étrangères,
21:00est le dossier qui vous empêche de dormir la nuit.
21:03Cécile Koller, on va atteindre, dans quelques jours,
21:07le millième jour de sa détention arbitraire.
21:10– Elle est détenue dans une cellule de 9 mètres carrés.
21:13– Et depuis un an, elle n'a pas pu recevoir de visite de notre consulat sur place.
21:19C'est pourquoi, après avoir adressé à de très nombreuses reprises,
21:24au niveau du président de la République, à mon niveau,
21:26des messages aux autorités iraniennes,
21:30nous avons durci notre posture vis-à-vis de l'Iran,
21:34nous avons qualifié les conditions de détention de nos otages
21:39comme étant assimilables à de la torture en droit international,
21:43nous avons appelé nos ressortissants à ne plus se rendre sur place,
21:46nous avons convoqué l'ambassadeur d'Iran en France,
21:51et j'ai, hier, à Bruxelles, appelé l'Union Européenne
21:54à prendre des sanctions, gel d'avoir, interdiction de circulation,
21:58contre les responsables de cette détention arbitraire.
22:01– Merci Jean-Noël Barraud d'être venu nous voir ce matin
22:04sur l'antenne de Sud Radio.
22:06Il est quelle heure ? 8h57, presque 9h.
22:08Patrick Roger, après les informations de 9h.