• il y a 3 mois
Avec Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé de l'Europe et député (réélu) Modem des Yvelines

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-07-12##

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News
Transcription
00:00SUD RADIO, l'invité politique, Benjamin Gleize.
00:07Il est 8h35, bonjour à toutes et à tous et merci de votre fidélité.
00:10SUD RADIO, parlons vrai avec mon invité ce matin, Jean-Noël Barraud,
00:13ministre délégué, chargé de l'Europe et député modem des Yvelines.
00:17Bonjour Jean-Noël Barraud.
00:19Bonjour.
00:19Merci d'être avec nous ce matin au menu la bataille des coalitions,
00:22la valse des premiers ministrables.
00:24La gauche qui s'apprête à donner le nom de son candidat pour Matignon,
00:28le camp présidentiel qui réfléchit à une alternative.
00:30Vous allez tout nous dire Jean-Noël Barraud,
00:32mais d'abord Emmanuel Macron qui a refusé dimanche la démission de Gabriel Attal.
00:36Vous êtes toujours ministre.
00:38Jusqu'à quand? Est-ce que vous le savez?
00:40Jusqu'à ce que le président de la République accepte la démission du gouvernement de Gabriel Attal.
00:46Il a dit, plus précisément écrit dans sa lettre qu'il le ferait dans un avenir proche
00:55pour que par la suite le gouvernement puisse expédier les affaires courantes
00:59jusqu'à ce qu'un nouveau gouvernement soit formé.
01:01Je crois que c'est la bonne manière de procéder.
01:03J'ai lu que le directeur de cabinet du premier ministre avait déjà annoncé à priori une date,
01:08celle du 17 juillet.
01:09Elle vous arrangerait tous, les ministres, cette date-là avant le 18,
01:13l'ouverture de la législature à l'Assemblée avec des votes importants attendus.
01:17Elle permettrait effectivement aux 17 membres du gouvernement sortant
01:22qui ont été élus députés de participer à ce moment très important pour notre démocratie parlementaire
01:27qui est la constitution de l'Assemblée nationale,
01:30l'élection de son président, des présidents de commission du bureau de l'Assemblée nationale.
01:36C'est un moment très important.
01:37Pour y participer, il faut pouvoir être député.
01:40Et vous souhaitez y participer, vous, en tant que député?
01:43Je crois que ça fait partie de la responsabilité que les électeurs m'ont confiée.
01:47Donc oui, je crois que ce serait souhaitable.
01:48Parce que partout dans la presse, on a des ministres qui déclarent sous couvert d'anonymat
01:52qu'ils en ont marre d'être encore au gouvernement, qu'ils veulent passer à la suite.
01:56C'est votre cas ou pas?
01:57Vous le vivez comme une punition ou pas d'être encore au gouvernement?
01:59Je ne dirais certainement pas ça.
02:00C'est un honneur et un privilège que de servir le gouvernement de son pays.
02:04Et me concernant, s'agissant de l'Europe,
02:08vous voyez bien que le monde ne s'arrête pas de tourner
02:10et que le 18 juillet prochain,
02:13le jour où nous allons élire le président ou la présidente de l'Assemblée nationale
02:18constituée de notre Parlement, c'est un moment important pour la démocratie française,
02:22nous aurons en même temps, à Strasbourg,
02:25l'élection de la présidente du Parlement européen,
02:28l'élection de la présidente de la Commission européenne.
02:31Et au Royaume-Uni, au même moment,
02:36nous aurons le sommet de la communauté politique européenne,
02:39cette instance que le président de la République a voulue,
02:42pour qu'au niveau continental, au-delà de l'Union européenne,
02:45nous puissions aborder ensemble les sujets de défense de la démocratie
02:48et de sécurité de nos pays.
02:51Ursula von der Leyen, que le camp présidentiel soutient,
02:54pour reprendre la tête, pour continuer à la tête de la Commission européenne ?
02:57La majorité sortante,
03:01c'est-à-dire le groupe qu'on appelle Renew au Parlement européen,
03:06et le groupe pivot, le groupe central de la majorité au Parlement de Strasbourg,
03:11avec d'un côté la gauche modérée, de l'autre la droite modérée,
03:16et c'est cette majorité-là, où l'on trouve en son centre le groupe Renew,
03:22qui soutient Ursula von der Leyen pour un second mandat.
03:25D'ici là, on est sur une situation un peu complexe.
03:28On a Gabriel Attal qui devrait prendre la présidence du groupe Renaissance à l'Assemblée,
03:32on a Bruno Le Maire qui annonce 5 milliards d'économies supplémentaires,
03:36on a l'impression que c'est une situation un peu ubuesque qu'on vit en ce moment.
03:39C'est une situation évidemment particulière,
03:41puisque des dissolutions, on n'en a pas connu très souvent.
03:45Ce qui est la responsabilité des formations politiques de notre pays,
03:51en particulier des formations politiques modérées,
03:54puisque ce que les Français ont dit, c'est qu'ils ne voulaient pas des extrêmes,
03:57qu'ils voulaient au contraire que les forces politiques modérées puissent s'entendre,
04:01et bien la responsabilité de nos dirigeants politiques, bien sûr,
04:05c'est quand même assez important.
04:06Souvenez-vous, en 2017, la majorité, en tout cas la République En Marche,
04:12avait obtenu la majorité absolue avec 9 millions de voix.
04:15Absolument, et je crois qu'il faut être très attentif
04:18à ce que ces 10 millions d'électeurs du RN au second tour
04:22attendent des responsables politiques de ce pays.
04:25Nous devons être à la hauteur, et ce qu'ils nous ont dit tout au long de cette campagne,
04:28et je l'ai entendu dans ma circonscription des Yvelines,
04:31c'est qu'ils veulent des services publics qui fonctionnent,
04:34à commencer par la justice, la sécurité, l'école et la santé.
04:38Ils veulent aussi qu'on leur redonne du pouvoir,
04:40parce qu'ils ont le sentiment qu'un fossé s'est creusé entre Paris et les territoires.
04:45Et cela, c'est vrai en matière civique et politique,
04:48et je crois que nous ne ferons pas l'économie d'aller vers un peu plus de proportionnalité
04:53dans la manière dont nous élisons l'Assemblée Nationale et le Parlement
04:57pour que chaque voix compte et que les sensibilités soient véritablement représentées
05:01et que les sensibilités apprennent à travailler les unes avec les autres.
05:04Je crois qu'ils attendent aussi que plus de pouvoir,
05:06plus d'autonomie leur soit donnée sur le lieu de travail.
05:09Combien de fois avons-nous entendu des Français qui se sentent dépossédés
05:13de la maîtrise de leur temps, dans une vie professionnelle
05:16qui est dictée par des plannings sur lesquels ils n'ont plus aucune maîtrise ?
05:20Jean-Noël Barreau, le nouveau Front Populaire,
05:22s'apprête à annoncer le nom de son candidat pour Matignon,
05:26ça devrait être aujourd'hui, quel que soit le Premier Ministre proposé,
05:30vous voterez la censure ou pas ?
05:32Vous savez, la seule majorité qui, arithmétiquement, est soutenable pour notre pays,
05:37c'est celle qui va de la gauche modérée à la droite modérée.
05:40J'entends que les responsables du nouveau Front Populaire
05:44ont quelques difficultés à identifier un candidat pour Matignon
05:49et ça fait cinq jours qu'ils y travaillent jour et nuit.
05:53Je crois que lorsque l'on sort, comme ils le disent,
05:56lorsque l'on vire en tête, au deuxième tour d'une élection législative,
06:00la responsabilité première, quelle est-elle ?
06:02C'est plutôt que de se replier sur soi-même,
06:05plutôt que de dire qu'on appliquera le programme et rien que le programme,
06:08c'est de se tourner vers les autres, et en particulier vers le Bloc du Centre,
06:13et en particulier vers les Républicains,
06:16en ayant à l'esprit que la seule majorité possible
06:19qui nous épargnera une instabilité gouvernementale,
06:23c'est celle qui, à un moment donné, rassemblera la gauche modérée à la droite modérée.
06:27C'est ce que souhaite Emmanuel Macron,
06:29le problème c'est que personne, pour le moment, ne suit cet appel, ne l'accepte.
06:33Les socialistes, vous l'avez entendu, ont dit non,
06:36et puis du côté des LR, Laurent Wauquiez aussi a refusé une éventuelle coalition gouvernementale.
06:42J'ai entendu de la part des responsables LR,
06:46j'ai entendu au sein de ma famille politique des ouvertures
06:52vers ceux qui pourraient s'apparenter à une coalition.
06:55Et j'alerte celles et ceux qui considéraient aujourd'hui
06:58qu'ils ont été élus pour appliquer un programme dont ils ne doivent pas dévier.
07:02Je les alerte contre le risque de faire une lourde erreur,
07:06celle d'interpréter le vote, qui a été celui du Front Républicain,
07:10comme une validation de leur programme.
07:12Et je les invite à observer les compromis difficiles, parfois,
07:16que leurs électeurs ont dû faire pour se porter vers d'autres candidats
07:20qui n'avaient pas leurs préférences au premier tour,
07:24et je les invite à faire de même.
07:26Parce que ce qu'on a vu dans d'autres pays européens,
07:28ce que l'on a vu dans d'autres pays européens, en particulier en Espagne,
07:31c'est que lorsqu'un parti, en l'occurrence un parti centriste,
07:34Ciudadanos, a refusé de composer avec le parti socialiste
07:38pour former ensemble un gouvernement susceptible d'avoir une majorité,
07:41pour tenter de rester, je dirais, fidèles à leur programme d'origine.
07:48Que s'est-il passé ?
07:49Eh bien, de l'instabilité qui s'en est suivie,
07:52le gouvernement minoritaire socialiste a été renversé,
07:55et aux élections suivantes, ce sont ceux qui n'ont pas composé
07:59qui ont été balayés dans les urnes.
08:01Ça veut dire que Laurent Wauquiez n'est pas responsable, en fait,
08:04dans cette décision-là, qu'il assume de ne pas accepter une coalition gouvernementale ?
08:09J'ai entendu que Laurent Wauquiez envisageait de proposer un pacte législatif.
08:14Mais c'est un piège, vous le savez, c'est un piège !
08:16C'est en tout cas une démarche d'ouverture vis-à-vis des autres blocs,
08:19et je l'engage à poursuivre dans cette voie.
08:21Et j'appelle les dirigeants du Nouveau Front Populaire à entrer dans cette même démarche,
08:26et en particulier aux responsables du parti socialiste,
08:28qui devraient le plus vite possible sortir de cette quête de postes
08:34pour rentrer dans une quête de consensus avec le Bloc du Centre et les Républicains,
08:39c'est-à-dire la droite modérée.
08:40C'est difficile de le faire quand on est divisé au sein de son propre camp,
08:44Sacha Houllier, qui veut créer un groupe social-démocrate qui a quitté Renaissance.
08:49On a l'impression que votre camp est divisé ?
08:52Je crois que les déclarations et l'état d'esprit des responsables du Bloc central
09:01convergent toutes vers l'idée que seule une majorité allant de la droite modérée à la gauche modérée
09:08est susceptible de garantir au pays la stabilité nécessaire pour agir et répondre
09:13aux attentes très fortes qui se sont exprimées pendant cette élection.
09:16Je le disais, service public, pouvoir d'achat, pouvoir tout court, pouvoir d'agir.
09:21Donc vous appelez Sacha Houllier à ne pas se rapprocher du Nouveau Front Populaire ?
09:26J'appelle les députés nouvellement élus du Bloc central à l'unité, bien sûr,
09:32et puis au sang-froid dans une période qui exige que nous serrions les coudes
09:37et que nous soyons des facilitateurs pour que les modérés de droite et modérés de gauche,
09:41qui sont encore loin de se parler, puissent le faire le plus rapidement possible
09:46de manière à ce que nous puissions garantir cette stabilité indispensable à l'action au service des Français.
09:51En tout cas, si le Nouveau Front Populaire arrive au gouvernement, vous votez la censure.
09:56C'est important de le savoir, que ce soit très clair là-dessus quand même, Jean-Noël Barraud.
10:00Il n'y a pas de soutien possible et durable pour un gouvernement NFP
10:08qui appliquerait le programme du Nouveau Front Populaire.
10:10Tout simplement parce que le Nouveau Front Populaire n'est pas majoritaire en France.
10:14Il a certes viré en tête des élections, mais il n'a pas véritablement gagné ces élections.
10:17Donc vous êtes sur la même ligne que le RN à ce niveau-là ?
10:19Non, je fais simplement l'addition de ce que représente chaque bloc politique à l'Assemblée Nationale.
10:27Et je constate chaque fois que je le fais que la seule majorité possible va de la droite modérée à la gauche modérée.
10:33Et je redis une nouvelle fois que les électeurs ont dû faire des choix difficiles,
10:38ont dû faire des compromis au deuxième tour de l'élection législative.
10:41Avec un désistement d'un écologiste de votre côté, sur votre circonscription.
10:47Et des désistements de candidats du centre ou de candidats de la droite
10:51pour que des députés du Nouveau Front Populaire puissent être élus.
10:54Tous ces électeurs ne comprendraient pas que les responsables de ces formations politiques ne fassent pas de même
11:00et ils s'en souviendraient et ils les sanctionneraient dans les urnes la prochaine fois.
11:04Mais les électeurs insoumis, écologistes dans votre cas, qui se sont désistés en votre faveur,
11:09on pense aussi à Gérald Darmanin, à Elisabeth Borne,
11:11finalement le fait que ces électeurs vous aient choisi, il y a eu un report de voix,
11:15ça vous oblige quand même d'une certaine manière, on ne peut pas balayer ça d'un revers de main.
11:18Ça nous oblige tous, ça nous oblige tous.
11:20Vous savez que le Bloc Central a consenti à ne pas présenter des candidats
11:27dès avant le premier tour face à des candidats de la droite modérée
11:31et des candidats de la gauche modérée pour leur préserver toute chance d'accéder au deuxième tour,
11:36notamment face au Rassemblement National.
11:38Nous avons ensuite amené nos candidats à se désister au profit de candidats de droite
11:43ou au profit de candidats de gauche.
11:45Ces compromis qui ont été faits par nous-mêmes et par les candidats concernés et par nos électeurs,
11:52et bien c'est une boussole qui doit nous amener à faire de même aujourd'hui,
11:56c'est-à-dire à bâtir un compromis.
11:58Vous l'avez dit, pour vous la seule majorité c'est une majorité des modérés
12:02qui pour être Premier ministre, pour incarner cette majorité-là ?
12:06Vous savez, l'identité et même la sensibilité politique de celui ou celle
12:12qui sera appelé le moment venu par le Président de la République à former le gouvernement
12:15importe moins que sa capacité à rassembler autour de lui cette majorité
12:20qui sera difficile à constituer parce que c'est la première fois
12:24que nous nous trouvons face à un tel exercice.
12:26Alors, quand on regarde tout autour de nous,
12:29la plupart des autres pays ont l'habitude de ce type d'exercice.
12:32Il faut que nous puissions nous en inspirer.
12:34Ça peut être un Premier ministre du camp présidentiel ?
12:37Je le redis, l'origine politique du Premier ministre est une question secondaire
12:45par rapport à la question principale qui est celle de sa capacité à faire s'entendre
12:50la droite modérée de M. Wauquiez, la gauche modérée de M. Ford et M. Vallaud, etc.
12:55C'est cette question-là qui se posera le moment venu,
12:58et je crois qu'il faudra ensuite aller plus loin,
13:00et pour que, face à une situation politique qui aujourd'hui semble un petit peu bloquée,
13:04nous puissions éviter qu'elle se reproduise à l'avenir,
13:07aller vers un scrutin proportionnel qui permet à chacun,
13:11et en toute transparence, de défendre ses couleurs avant l'élection,
13:15et ensuite entrer dans une phase de compromis avec les autres
13:18sans se diluer, et de manière à être au rendez-vous de ce que les Français attendent.
13:22Le président de votre parti, le MoDem, François Bayrou,
13:26peut-être un Premier ministre, en l'occurrence un bon Premier ministre,
13:29un bon profil, selon vous ? Il s'y mettrait en tout cas, il l'a dit, il ne se cache pas.
13:33François Bayrou a une relation particulière avec les Français depuis longtemps,
13:37il a une expérience, il a un tempérament,
13:41le tempérament de la modération, et il a une clairvoyance
13:45qui font de lui, évidemment, l'une des personnalités qui vont
13:49nous permettre de surmonter cette difficulté face à laquelle nous sommes,
13:53et de constituer à terme cette majorité
13:57qui permettra de mettre la France sur les rails.
14:01Donc vous l'espérez en tout cas, si je vous suis bien, qu'il puisse être Premier ministre François Bayrou ?
14:05Je le dis, François Bayrou joue aujourd'hui et continuera de jouer
14:09dans les temps qui viennent, un rôle décisif pour que cette majorité
14:13puisse se former, que nous sortions de l'instabilité
14:17et que nous puissions enfin agir au service des Français.
14:21Jean-Noël Barreau, la CGT Cheminot qui appelle à des rassemblements le 18 juillet devant les préfectures
14:25à proximité de l'Assemblée Nationale en ce qui concerne Paris, rassemblements
14:29pour exiger au gouvernement, un gouvernement issu du nouveau Front Populaire,
14:33ça vous inspire quoi ça ?
14:37Je veux saluer, par contraste, la démarche entreprise par la CFDT
14:41qui, elle, appelle les dirigeants
14:45des blocs qui se retrouvent aujourd'hui à l'Assemblée Nationale
14:49et en particulier des blocs modérés, de la droite jusqu'à la gauche
14:53à entrer dans la seule démarche possible
14:57ou de la seule démarche susceptible d'être utile et positive pour les Français
15:01qui est celle du compromis en associant
15:05à cet effort, la société civile qui, c'est vrai,
15:09s'est mobilisée pour, elle aussi, appeler au barrage contre l'extrême droite
15:13de manière à ce que nous puissions collectivement
15:17pouvoir reprendre le travail sur la question des fins de mois difficiles
15:21sur la question de l'accès à la santé et aux services publics
15:25dans les territoires ruraux, sur la question de la sécurité et de la justice
15:29mais aussi, je le disais tout à l'heure, sur la question du pouvoir
15:33qui doit être restitué aux Français si nous ne voulons pas que le fossé qui s'écreusait
15:37entre les élites et le peuple continue à le faire.
15:41Dans ce cas-là, est-ce que vous saluez également l'attitude de la France Insoumise
15:45qui a dit qu'elle n'appelait pas à marcher vers Matignon ?
15:49C'est une décision que vous saluez, à ce niveau-là ?
15:53Si vous voulez, j'ai entendu un député ou ancien député
15:57de la France Insoumise appeler à marcher sur l'Elysée ou sur Matignon
16:01ce à quoi nous avons eu l'habitude.
16:03Manuel Bompard a corrigé. Lui, il a dit que l'AFI n'appelait pas à cette marche-là.
16:07Écoutez, il a bien fait de corriger.
16:11Je ne veux pas non plus donner des crédits
16:15ou des félicitations à un responsable politique
16:19qui s'exprimerait pour dire qu'il ne faut pas marcher sur les institutions.
16:21Ça me paraît être la base et ça ne devrait même pas avoir à être dit ou rappelé.
16:25Jeudi prochain, c'est l'ouverture de la nouvelle législature
16:29avec notamment l'élection du président de l'Assemblée.
16:33Il y a plusieurs favoris qui se dégagent. Il y a Elbron Pivet,
16:37Sandrine Rousseau qui a fait acte de sa candidature.
16:41Il y a aussi la présidente du groupe Les Écologies, Cyrielle Chatelain.
16:43Et puis le centriste Charles de Courson.
16:45Je ne vais pas vous demander quel est votre préféré,
16:47mais lequel vous ne voulez pas voir au perchoir, à titre personnel ?
16:51C'est une discussion qui est très différente de celle
16:55qui conduira à la formation d'un gouvernement,
16:59à la constitution d'une majorité à l'Assemblée.
17:03La répartition des postes de responsabilité à l'Assemblée nationale
17:07c'est un exercice différent sur lequel repose la légitimité
17:11de ce lieu si particulier dans notre vie démocratique
17:15qui est le lieu où les conflits s'expriment,
17:19où les opinions se confrontent et où, en quelque sorte,
17:23chacun, pour que cette Assemblée nationale fonctionne,
17:27doit être convaincu de sa légitimité.
17:29C'est pourquoi, désormais que les groupes politiques
17:33représentés à l'Assemblée nationale ont choisi leurs dirigeants,
17:37les discussions vont désormais pouvoir s'ouvrir
17:41pour que chacun puisse trouver sa place
17:45dans les instances qui garantissent le bon fonctionnement de l'Assemblée
17:49et que tout cela soit réparti.
17:51Donc je ne veux pas préempter cette discussion
17:53qui n'est pas une discussion politique,
17:55qui est une discussion démocratique.
17:57Et si je vais entre les lignes,
17:59vous parlez de légitimité justement,
18:01arriver à parvenir à ce poste.
18:03Ça veut dire, très concrètement,
18:05est-ce que Sandrine Rousseau,
18:07est-ce que la présidente du groupe Les Écologistes
18:09serait légitime à ce poste-là ?
18:13Est-ce qu'elles auraient leur place au perchoir ?
18:17Ce que je vous dis, moi,
18:19c'est qu'il n'est pas question de trier entre les députés.
18:23Les députés sont les représentants de la nation.
18:27Ils doivent être associés au fonctionnement de l'Assemblée nationale.
18:31Sans quoi l'Assemblée nationale,
18:33elle perd sa légitimité.
18:35Et certains députés,
18:37critiquant l'Assemblée nationale,
18:39décident d'aller faire les débats dans la rue
18:41plutôt que dans l'hémicycle.
18:43C'est un risque à tout prix écarté.
18:45Ensuite, vous m'interrogez sur le portrait robot,
18:47si je puis dire,
18:49de la présidente de l'Assemblée nationale.
18:51Je crois que,
18:53pour s'acquitter de cette fonction
18:55dans les meilleures conditions,
18:57il faut avoir une certaine forme d'autorité,
18:59une certaine forme de tempérance,
19:01une certaine forme de modération
19:03qui permet, justement,
19:05dans ces moments de grande tension
19:07à l'Assemblée nationale,
19:09de ramener le calme.
19:11Et donc, il va y avoir des discussions
19:13pour que chacun puisse être dûment représenté
19:15dans ces instances qui garantissent le bon fonctionnement de l'Assemblée.
19:17S'agissant de la personnalité,
19:19et indépendamment des sensibilités politiques,
19:21je crois que c'est vers un profil comme celui-ci
19:23qu'il faudrait se tourner.
19:25François Hollande, par exemple ?
19:27Écoutez, on verra les personnalités qui sont candidats à ce poste.
19:29Je n'ai pas entendu François Hollande
19:31faire acte de candidature.
19:33Quand j'écoute, justement,
19:35votre profil robot pour arriver
19:37au perchoir de l'Assemblée nationale,
19:39on peut penser à François Hollande.
19:41Ancien président de la République, une certaine légitimité,
19:43une autorité, et puis...
19:45Je vous ai dit tout à l'heure
19:47que la responsabilité
19:49du nouveau Front populaire,
19:51de partir à la quête des postes,
19:53c'était de tenter
19:55de s'entendre avec
19:57les modérés de droite
19:59et avec le bloc du centre.
20:01Je ne veux pas, là non plus, sur la discussion
20:03qui concerne l'Assemblée nationale,
20:05préempter les discussions en brandissant des noms,
20:07en brandissant des lignes rouges,
20:09parce que ce serait la meilleure manière de faire échouer
20:11cet exercice si important
20:13où on doit, justement,
20:15sortir de ces postures, oublier
20:17l'espace de quelques instants que nous sommes
20:19dans les adversaires politiques pour garantir
20:21que cette maison de la démocratie
20:23qu'est l'Assemblée nationale,
20:25soit assise sur des fondations légitimes
20:27que chacun respecte.
20:29Je ne retiens donc pas de lignes rouges à ce niveau-là.
20:31Jean-Noël Barreau, vous êtes encore ministre délégué
20:33chargé de l'Europe. En Ukraine, la guerre continue.
20:35Il ne faut pas l'oublier.
20:37La crise politique que nous vivons
20:39a-t-elle bloqué ou ralenti
20:41l'aide de la France à l'Ukraine ?
20:43Est-ce que, finalement, ça n'a pas été un cadeau
20:45fait Vladimir Poutine à ce niveau-là ?
20:47Non, je ne crois pas.
20:49D'abord parce que, depuis des mois maintenant,
20:51la France assume
20:53une position très forte
20:55dans le concert des nations, au niveau européen,
20:57mais encore hier, par la voix du président de la République
20:59à l'OTAN,
21:01qui consiste à garantir
21:03à l'Ukraine un soutien
21:05aussi longtemps et aussi
21:07intensément que nécessaire.
21:09D'autre part, nous avons pris des engagements
21:11vis-à-vis du
21:13président
21:15ukrainien et de son peuple
21:17de pouvoir lui apporter
21:19des ressources nouvelles,
21:21et en particulier des avions.
21:23Et puis enfin, il est heureux
21:25qu'à l'issue de ces élections législatives,
21:27les partis
21:29eurosceptiques et
21:31pro-Poutine aient été écartés du pouvoir.
21:33Et quel que soit,
21:35si l'on peut dire, la majorité
21:37qui se dessinera demain,
21:39quel que soit le gouvernement qui sera formé,
21:41vous aurez là
21:43des formations politiques,
21:45des responsables politiques qui sont pro-européens
21:47et qui sont pro-Ukraine
21:49et non pas pro-Poutine. Et de ce point de vue-là,
21:51évidemment, l'Europe a poussé un ouf
21:53de soulagement, l'Ukraine a poussé un ouf
21:55de soulagement, et on va pouvoir continuer
21:57à aller dans la même direction.
21:59En tout cas, la dissolution n'a pas interrompu l'aide de la France à l'Ukraine,
22:01pour être très clair.
22:03Je ne crois pas qu'elle l'ait interrompue. Maintenant,
22:05évidemment, il nous faut, le plus
22:07rapidement possible, et ça c'est la responsabilité
22:09de celles et ceux qui,
22:11campent un peu sur des postures,
22:13de débloquer, de déverrouiller, pour aller
22:15vers cette majorité démodérée,
22:17de droite, de gauche
22:19et du centre, pour pouvoir poursuivre
22:21l'action gouvernementale, puisque
22:23notre soutien à l'Ukraine, il se joue
22:25dans les instances internationales,
22:27européennes ou otaniennes,
22:29mais il se joue aussi dans l'action
22:31que peuvent mener
22:33un certain nombre de grands ministères,
22:35et il faut évidemment que cela continue,
22:37parce que le monde ne s'arrête pas de tourner.
22:39Rassurez-moi, Jean-Noël Barreau,
22:41vous ne confondez pas Zelensky et Poutine ?
22:45Vous parlez du
22:47président Biden.
22:49Je rejoins ce
22:51qu'a dit le président de la République.
22:55Il faut regarder
22:57ce qu'est le bilan du président
22:59Biden, qui a fait un excellent mandat
23:01pour son pays, et y compris pour
23:03l'Ukraine. Il faut
23:05s'en faire d'ingérence, parce que ce n'est pas
23:07notre rôle. Il faut regarder aussi
23:09la situation du Parti démocrate,
23:11et se demander, puisque j'entends
23:13des appels à ce que Joe Biden
23:15soit remplacé par un autre candidat...
23:17Vous l'espérez, ça ?
23:19Je m'interroge,
23:21comme d'autres, sur
23:23ce que ça pourrait provoquer pour le camp
23:25démocrate.
23:27Je me fais moi-même un lapsus.
23:31Sans faire d'ingérence
23:33dans la politique intérieure de nos
23:35alliés américains,
23:37je trouve que ce
23:39sujet-là prend beaucoup d'importance,
23:41au risque, peut-être,
23:43d'éclipser un certain nombre de sujets qui sont
23:45importants pour nous autres, européens,
23:47mais aussi pour
23:49les citoyens américains, qui sont en droit
23:51d'attendre, eux aussi, que des réponses très
23:53concrètes soient apportées à leurs problématiques
23:55du quotidien. Merci beaucoup, Jean-Noël
23:57Barreau, ministre délégué chargé de l'Europe,
23:59député modem des Yvelines. Merci
24:01d'avoir été avec nous ce matin, sur Sud Radio. Et très bonne journée
24:03à vous. Sud Radio, à 8h59,
24:05un numéro 0826
24:07300 300 Manu,
24:09vous attend au standard, quel que soit le sujet que vous voulez
24:11évoquer. On en parle juste après
24:139h. A tout de suite.

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