• il y a 6 mois
Avec Roland Lescure, Ministre délégué chargé de l'industrie et de l'énergie

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-04-26##

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Transcription
00:00Sud Radio, parlons vrai. Petit souci technique mais tout va bien. On s'entend 8h35 sur Sud Radio.
00:06Mon invité politique aujourd'hui, c'est le ministre délégué chargé de l'Industrie et de l'Énergie, Roland Lescure.
00:11Bonjour et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:15On va parler de beaucoup de choses ce matin. On va parler de l'état des lieux.
00:18On va faire l'état des lieux des relocalisations, de la question de la réindustrialisation en France.
00:23On va parler aussi de décarbonation de l'industrie.
00:26Puis on va revenir également sur le discours sur l'Europe d'Emmanuel Macron hier.
00:29Mais d'abord, c'est l'actualité du jour. Un mot sur le verdict attendu aujourd'hui en ce qui concerne les agences de notation.
00:37Moody's, Fitch, le gouvernement est dans quelle optique aujourd'hui ? Confiant, serein, inquiet un petit peu ?
00:44Écoutez, peut-être un peu détroit. Les agences de notation, il faut bien comprendre que ce qu'elles font,
00:50c'est donner une photo de la situation fondée sur les derniers mois.
00:54Et on sait que les derniers mois, on a eu des recettes fiscales qui étaient inférieures à ce qu'on attendait.
00:59Donc les agences de notation vont intégrer ça dans leur notation.
01:02Ce qui importe surtout, ce n'est pas la photo aujourd'hui, c'est le film qu'on va écrire pour les mois qui viennent.
01:07Le défi majeur auquel on fait face aujourd'hui, c'est de trouver le bon équilibre entre on préserve la croissance et on restaure les comptes.
01:13Vous savez qu'on a déjà annoncé plus de 18 milliards d'euros d'économies cette année.
01:17On va s'en faire encore un peu d'ici la fin de l'année.
01:19Avec des réajustements puisque les prévisions n'ont pas toujours collé.
01:22Exactement. Non mais on a eu des prévisions inférieures à ce qui était attendu.
01:25Donc on réajuste.
01:26Mais l'enjeu majeur, il est quand même d'investir, d'investir, d'investir.
01:30Vous savez que la croissance est quand même la meilleure manière de régler nos problèmes de compte public.
01:34Donc il faut préserver la croissance, investir dans l'avenir.
01:37Notamment, on y reviendra sans doute sur la décarbonation, sur l'industrie de demain, sur l'intelligence artificielle, France 2030.
01:43Tout en s'assurant qu'on économise sur les frais de fonctionnement de manière à ce qu'on tienne bien la caisse.
01:48Donc cet équilibre, on le tient et on va continuer à le tenir.
01:51Emmanuel Macron qui a prononcé hier son discours sur l'Europe depuis la Sorbonne,
01:56sept ans après son premier discours à l'occusion fleuve, je crois qu'on peut le dire, près de deux heures.
02:03L'Europe est mortelle, ce sont ses mots.
02:05Il a parlé également de la question de mettre en place un bouclier antimissile européen.
02:11Est-ce que c'est quelque chose qui était déjà dans les tuyaux auparavant ou pas ?
02:14C'est quelque chose qui se discutait.
02:17Et notamment, les Allemands avaient mis en avant cette idée pour l'Allemagne.
02:22D'abord, est-ce que l'Europe est mortelle ? Oui, l'Europe, elle est jeune.
02:25L'Europe, c'est une construction qui a moins de 70 ans aujourd'hui.
02:29Donc ce n'est pas un pays, une nation comme la France, millénaire, qui est inscrite dans l'histoire
02:33et qui se projette dans les siècles qui viennent.
02:35Le fait de dire que l'Europe est mortelle aujourd'hui, je pense que c'est un réveil bienvenu sur l'intensité du moment.
02:43Si elle est mortelle, c'est-à-dire qu'il y a des menaces très concrètes.
02:46J'allais y venir, c'est-à-dire surtout que l'Europe aujourd'hui, il faut le reconnaître, elle est assiégée.
02:50D'abord, on a la guerre aux portes de l'Europe.
02:52Et cette guerre liée à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, c'est une guerre existentielle.
02:59Derrière l'Ukraine, c'est effectivement une certaine idée de la démocratie, une certaine idée de l'Europe qui est attaquée.
03:08Elle est assiégée aussi d'un point de vue des ingérences sur nos réseaux sociaux, dans nos boîtes mail,
03:15dans nos réseaux, le Président de la République l'a dit, nos réseaux d'énergie peuvent être attaqués.
03:21Donc on a un enjeu de siège, il faut le reconnaître, virtuel, cyber.
03:26Et puis, elle est aussi assiégée d'un point de vue économique.
03:29Aujourd'hui, on a deux grandes puissances, la Chine et les Etats-Unis,
03:33qui ne jouent plus le jeu suivant les règles qui étaient en phase depuis une trentaine d'années.
03:38Depuis 30 ans, on se disait, la concurrence libre est nous offensés,
03:42le commerce international va régler tous nos problèmes, ça va amener la paix dans le monde et la prospérité.
03:47La réalité aujourd'hui, c'est qu'on a deux pays, la Chine et les Etats-Unis, qui sursubventionnent leurs industries.
03:54Donc il faut qu'on fasse face à ce triple siège, un siège géopolitique, un siège cyber et un siège économique.
04:03Et pour ça, il faut réagir, il faut se projeter.
04:05J'en reviens à la question de la sécurité et de ce bouclier antimissile européen.
04:09Est-ce que là-dedans, on peut imaginer de mettre en commun notre dissuasion nucléaire avec d'autres pays,
04:16avec les autres pays de l'Union Européenne ?
04:18Là-dessus, le Président de la République a été très clair.
04:20Il ne faut rien s'interdire, il ne faut pas non plus préempter les débats.
04:26Donc c'est une possibilité ?
04:28Ça fait partie des choses dont on pourra discuter avec nos partenaires.
04:31Quand on voit ce qui se passe à Kiev ou à Livre aujourd'hui,
04:34quand on voit ce qui se passe en Israël,
04:36la réflexion autour du bouclier antimissile se pose, forcément.
04:41Même si, évidemment, l'Union Européenne est une énorme zone,
04:44beaucoup plus vaste que celle dont on parle, Israël d'un côté, ou Kiev et Livre de l'autre.
04:49Mais cette question se pose.
04:50Et par ailleurs, on le sait, la France est la seule puissance dite dotée,
04:55c'est-à-dire qui est dotée de l'arme nucléaire dans l'Union Européenne.
04:58Donc la manière dont la France peut intégrer ce fait dans la défense européenne
05:04et la manière dont l'Union Européenne peut intégrer ce fait dans sa réflexion autour de la défense est bienvenue.
05:09Maintenant, vous le savez, la puissance nucléaire a une vertu énorme,
05:14d'autant moins qu'on en parle.
05:16Elle est là, on le sait, et puis voilà.
05:19On n'en dit pas plus.
05:21Donc on n'en dit pas plus, mais on aura compris.
05:23La porte est ouverte à ce sujet.
05:25Quand on parle de menaces, de ce qui menace l'Europe,
05:27est-ce que les souverainistes, qui concrètement sont de plus en plus présents,
05:32augmentent de plus en plus dans un certain nombre de pays de l'Union Européenne ?
05:36Est-ce que là aussi c'est une menace très claire pour l'Europe ?
05:38Bien sûr.
05:39Bien sûr.
05:40Depuis 5 ans, et en fait depuis 7 ans, depuis le premier discours de la Sorbonne,
05:44on a réussi à inscrire une Europe où c'est au fond le centre.
05:48Et dans ce centre, il y a la délégation française Renaissance au Parlement européen
05:52qui font les majorités.
05:54Donc on a réussi à avancer, ça vous surprend pas que je le dise,
05:57en même temps, un peu à gauche et un peu à droite.
05:59On a eu à la fois des dispositions extrêmement ambitieuses sur la transition environnementale,
06:03mais aussi des dispositions très ambitieuses sur la compétitivité européenne,
06:07sur la gestion des frontières,
06:09le fameux pacte de l'asile-immigration qui permet à la fois
06:12de mieux préserver les frontières européennes,
06:15mais aussi d'intégrer davantage, de manière plus équilibrée,
06:17les immigrés qui ont vocation à entrer en Europe.
06:20Et pourtant, les listes souverainistes d'extrême droite n'ont jamais été aussi hautes.
06:25Le risque, il est là aujourd'hui.
06:26Le risque, il est que plutôt que les majorités se fassent au centre,
06:30au Parlement européen, le risque c'est qu'elles se fassent à l'extrême droite.
06:33Donc il faut lutter contre ça.
06:34Et c'est pour ça que tout ce qu'on porte dans cette campagne,
06:37notre capacité à, par exemple, réconcilier économie-écologie,
06:41c'est-à-dire faire de l'écologie à la fois un fer de lance de ce qu'est l'Europe,
06:45et de ce que sera l'Europe, le premier continent décarboné au monde,
06:49mais aussi d'en faire un gage de prospérité.
06:51Moi, je porte ça tous les jours.
06:53L'industrie française, l'industrie européenne verte,
06:56elle doit être un gage de prospérité dans tous nos territoires,
07:00y compris dans les territoires où le FN, le RN a prospéré.
07:04L'industrie, c'est une arme anticolère, c'est une arme d'espoir.
07:07Il faut utiliser cette arme en France et en Europe.
07:10Pour terminer sur ce discours d'Emmanuel Macron,
07:12discours de campagne oui ou non,
07:14et puis au-delà de ça, quand on parle de souveraineté,
07:17notamment française, on a l'impression qu'on entendait surtout le terme de fédéralisme.
07:22On était plus sur une Europe fédérale, présentée, vendue par Emmanuel Macron,
07:26plutôt qu'une Europe des nations.
07:28Moi, je me méfie des guerres de religion,
07:32ou des guerres qui consistent à prendre des mots un peu mythiques
07:37et à les opposer les uns aux autres.
07:39La réalité, on le sait bien,
07:41c'est que l'Europe ne sera pas forte
07:44si les nations qui la composent ne sont pas fortes.
07:47Mais la France ne sera pas forte dans le monde dans lequel on est aujourd'hui
07:51si l'Europe n'est pas forte.
07:53L'Europe, c'est un équilibre entre des pays forts
07:56dans une équipe encore plus forte.
07:58C'est une équipe de foot, l'Europe.
08:00Une vraie équipe de foot n'est forte que quand les 11 joueurs jouent ensemble.
08:05On est à 27, c'est parfois un peu plus compliqué de jouer à 27 qu'à 11.
08:08Mais si on ne joue pas ensemble de manière solidaire, coopérative,
08:14reconnaissant les différences, les talents différents des uns et des autres,
08:18on va perdre la partie.
08:19Parce que face à nous, on a 50 Etats, les Etats-Unis,
08:22et un certain nombre de provinces de la chaîne qui sont très fortes.
08:25On peut avoir une souveraineté française et une souveraineté européenne en même temps.
08:28Regardez, les médicaments.
08:30Moi, j'étais à Bruxelles cette semaine
08:32pour annoncer le lancement d'une alliance des médicaments critiques.
08:34Ça veut dire quoi ?
08:35Au niveau européen, oui.
08:36Au niveau européen.
08:37Parce qu'évidemment, on l'a vu face à la Covid,
08:40si on n'est pas fort en européen sur les médicaments, on n'y arrivera pas.
08:43On a été le continent, j'aurais aimé qu'on l'invente le vaccin,
08:45mais en tout cas, on a été le continent qui a produit le plus de vaccins
08:49et qui a partagé ces vaccins de manière à vacciner tout le monde en Europe.
08:53Ça a été un exemple unique.
08:55On a aujourd'hui un projet de relocalisation de médicaments critiques en France et en Europe.
09:01On en est où aujourd'hui ?
09:02On avance, on avance.
09:03On a 25 médicaments qui sont en train.
09:05On parle beaucoup du paracétamol.
09:07Le paracétamol, on a deux usines qui vont ouvrir en France.
09:10Le CURAR, des médicaments contre le mélanome, contre le cancer du pancréas,
09:14sont en train d'être rapatriés en France.
09:16Mais si demain, on a 27 usines de paracétamol en Europe,
09:21je ne suis pas sûr qu'on sera très efficace.
09:23Il faut à la fois que chaque pays ait sa politique de souveraineté,
09:27parce que la politique de santé reste évidemment nationale,
09:30mais qu'on se cordonne de manière à éviter qu'on ait 27 usines de paracétamol en France.
09:34C'est exactement ce qu'on fait aujourd'hui.
09:35L'Europe, c'est un équilibre entre des nations fortes et un collectif d'autant plus fort.
09:41Et alors, qu'est-ce qui fait qu'on a certains Français frontaliers de l'Italie
09:44qui vont, qui passent la frontière, qui vont en Italie pour chercher de la moxiciline ?
09:50On parle de collectif européen, et là on a l'impression que peut-être l'Italie ne joue pas le jeu ?
09:56Non, non, c'est pas ça.
09:58On a aujourd'hui certaines pharmacies, il faut le reconnaître, qui manquent de la moxiciline
10:02et d'autres qui ont un enjeu d'information des patients,
10:05et Catherine Vautrin travaille là-dessus,
10:07de manière à ce qu'on puisse à la fois produire en France, délivrer et soigner partout en France.
10:12Donc, il y a ce défi d'affectation des stocks qui parfois n'est pas parfait, on va dire comme ça.
10:18Et donc, pour les frontaliers, la pharmacie d'un côté, parfois, elle est de l'autre côté de la frontière.
10:23Mais les manques qu'on voit aujourd'hui sur la moxiciline,
10:25malheureusement, je dirais, ils sont présents un peu partout en Europe.
10:27C'est pour ça qu'il faut mieux se coordonner aussi sur la compréhension des stocks et des productions,
10:31sur notre capacité à relocaliser des productions en Europe, en France, en Italie ou ailleurs,
10:37mais en tout cas, qu'on le fasse ensemble.
10:39Et là-dessus, vraiment, on a beaucoup avancé depuis un an.
10:41Vous parliez de paracétamol tout à l'heure, on en manquait il y a un an, on n'en manque plus aujourd'hui.
10:45Et la moxiciline, le défi majeur, c'est la moxiciline pour les enfants, sur lequel il faut qu'on travaille.
10:50On a travaillé avec des producteurs qui produisent en France, d'ailleurs,
10:53GSK produit en Mayenne, et a annoncé récemment, grâce à nous, on a beaucoup échangé avec eux,
10:59un million de doses en plus, produites en France, destinées au marché français.
11:03Parlons de, puisqu'on parle de médicaments, de Biogarant.
11:06Également, leader des médicaments, rappelons-le, générique en France.
11:11Biogarant qui est à vendre.
11:13Quatre repreneurs intéressés, dont deux entreprises indiennes.
11:17Les Républicains vous appellent à vous opposer à la cession de Biogarant à une entreprise non européenne.
11:22C'est légal ? Est-ce que vous allez le faire si la situation le nécessite ?
11:26D'abord, je l'ai dit la semaine dernière, je le redis aujourd'hui à votre micro,
11:29j'étais en colère la semaine dernière, je le suis encore aujourd'hui,
11:32parce qu'on ne vend pas une entreprise comme ça,
11:35pour laquelle, il faut bien qu'on comprenne,
11:37qu'un générique sur trois acheté en pharmacie française vient de Biogarant.
11:41Quand vous allez à la pharmacie acheter de la moxiciline,
11:43il est très probable que, si vous achetez le générique, ce soit du Biogarant.
11:47Deux, c'est une entreprise qui ne produit pas directement les médicaments,
11:52mais qui fait produire en France.
11:53Il y a 39 usines en France aujourd'hui qui produisent pour Biogarant.
11:56Et donc, on ne procède pas à la vente d'une entreprise comme ça,
11:59comme si de rien n'était.
12:01Donc, un, on va suivre ça très près.
12:03Deux, on est prêt à mettre en place des conditions drastiques sur cette vente,
12:07de manière à s'assurer, un, qu'on continue à approvisionner la France,
12:10et que deux, on continue à produire en France.
12:12Après, le sujet c'est moins...
12:14Donc, ça veut dire que si c'est une entreprise...
12:17Le sujet est moins, est-ce qu'il est indien, canadien, ou allemand, ou français, la réalité.
12:22La semaine dernière, j'ai inauguré une usine de gants chirurgicaux.
12:25Ça faisait 30 ans qu'on ne faisait pas de gants chirurgicaux en France.
12:28C'est une entreprise qui est dans la Sarthe,
12:30qui va produire un milliard de gants chirurgicaux pour la France et pour l'Europe,
12:33qui est détenue par un investisseur canadien.
12:35Donc, on peut avoir des investisseurs internationaux qui choisissent la France.
12:39Moi, ce qui m'importe, c'est, est-ce qu'ils livrent la France, est-ce qu'ils produisent en France ?
12:43Donc, c'est de ça dont on a discuté avec les acheteurs potentiels.
12:46Moi, je les ai invités à venir me voir, et ma porte est ouverte pour les recevoir,
12:49pour qu'ils comprennent que, quand on achète une entreprise...
12:51— Vous n'en n'avez pas encore répondu.
12:52— Pas à ce stade, et je suis patient.
12:54Mais il est évident que, quand on achète ce type d'entreprise en France,
12:58qu'on envisage de le faire.
12:59Il faut qu'on sache qu'il y a des conditions extrêmement sévères,
13:03qui peuvent être imposées.
13:04Et, pour répondre à votre question, oui, j'ai le droit de le faire.
13:07On a voté des dispositions sur les investissements étrangers en France
13:11qui permettent d'imposer des conditions...
13:13— Et vous le saurez si le repreneur n'assure pas ces conditions.
13:15— Évidemment, évidemment.
13:16Donc, on va discuter de tout ça avec les repreneurs potentiels,
13:18mais on regarde cette transaction, évidemment,
13:20de manière extrêmement précise et sévère, s'il le faut.
13:23— Vous avez parlé de la question des investissements étrangers en France.
13:27On était leader européen l'an dernier.
13:29Est-ce que c'est encore le cas cette année ?
13:31— Écoutez, on verra.
13:32En tout cas, ce que je peux vous dire, c'est que j'ai régulièrement dans mon bureau...
13:35— Vous avez une idée déjà ?
13:36— On a Choose France, qui est le grand sommet des investisseurs internationaux en France,
13:40qui a lieu début mai le 13, qui nous permettra de faire le bilan annuel.
13:44Ce que je peux vous dire, c'est que des investisseurs internationaux
13:47qui, il y a 10 ans, quand ils venaient investir en Europe,
13:50allaient à Berlin, à Londres ou à Munich,
13:53aujourd'hui, leur premier stop, c'est Paris.
13:55Leur premier stop, c'est mon bureau, c'est le bureau de Bruno Le Maire,
13:57parce qu'ils s'intéressent à la France.
13:59On a du foncier.
14:00On a de la compétitivité, qu'on a restaurée depuis 7 ans.
14:03On a des usines qui ouvrent tous les jours en France.
14:06Malheureusement, certaines ferment, mais on en a beaucoup plus qui ouvrent.
14:08— On parle plus de stabilisation industrielle, j'ai l'impression,
14:10ce moment, que de véritable réindustrialisation.
14:12— Alors, pour être très précis techniquement,
14:14on a stabilisé la part de l'industrie dans le PIB.
14:17C'est-à-dire qu'on a arrêté de décroître.
14:19— Plus de 10 % aujourd'hui, oui.
14:20— On a créé 130 000 emplois.
14:22On a ouvert 200 usines de plus l'année dernière, qu'on en a fermées.
14:25Mais il est hors de question de s'arrêter sur nos lauriers.
14:28Aujourd'hui, il faut accélérer.
14:29Il faut aller beaucoup plus vite encore.
14:31C'est ce que le président de la République a à nouveau, je dirais, exprimé hier,
14:36quand il dit qu'il faut mettre le paquet sur les industries stratégiques
14:39avec une préférence européenne,
14:41sur la défense, sur l'intelligence artificielle,
14:43sur les nouvelles énergies.
14:44Je suis aussi ministre de l'énergie.
14:46Sur le nucléaire, une nouvelle filière européenne
14:49qui va construire des EPR en France et ailleurs en Europe.
14:52Sur l'éolien, sur le solaire.
14:54Il faut qu'on fabrique en Europe.
14:55— Avec cette question que l'écologie et l'industrie ne s'opposent pas.
14:59Ça, c'était un mot très clair du président de la République hier.
15:04Certaines mesures annoncées par Bruno Le Maire cette semaine
15:08vont d'ailleurs dans ce sens,
15:10avec l'objectif de supprimer un certain nombre de normes
15:13pour les projets industriels qui voient le jour,
15:15pour qu'ils voient le jour plus vite,
15:17avec donc moins de contraintes,
15:19moins de contraintes notamment environnementales.
15:21Là, est-ce qu'il n'y a pas justement un paradoxe
15:23par rapport à ce que disait le président de la République hier ?
15:25— Non, non. On n'allège pas les contraintes.
15:27On simplifie les procédures.
15:28Les contraintes, il faudra toujours respecter, évidemment.
15:30— On va concilier les recours, voilà.
15:32— Exactement.
15:33Donc ça, c'est important.
15:34C'est-à-dire qu'il y en a qui mettent l'industrie avant l'écologie.
15:37L'industrie à tout prix, l'écologie, on verra demain.
15:39Il y en a qui ont tendance à mettre l'écologie avant l'industrie.
15:42Donc l'écologie à tout prix, l'industrie, on verra demain.
15:44Ça ne vous surprendra pas, nous, on fait les deux en même temps.
15:47On dit qu'on est capables de faire à la fois
15:49le développement de l'industrie et la préservation de notre planète.
15:52Et ça, on le fait littéralement en parallélisant les procédures.
15:56Je vais vous donner un exemple très concret.
15:58Il y a aujourd'hui des mesures qui permettent de protéger la biodiversité.
16:01Donc si vous installez une usine sur un terrain
16:04où il y a une grenouille particulièrement...
16:06— Pour les compensations environnementales.
16:09Aujourd'hui, il faut compenser avant.
16:11Donc d'abord, vous installez les grenouilles ailleurs.
16:13Puis ensuite, vous demandez votre permis
16:15qui va prendre deux ans avant d'avoir votre usine.
16:18Aujourd'hui, nous, on dit qu'on va faire les deux en parallèle.
16:20Vous allez à la fois demander votre permis pour l'usine
16:22et lancer le repatriement des grenouilles.
16:26— Avec un délai imposé là-dessus quand on parle de progressivité.
16:30C'est assez flou, quoi.
16:31— Non, c'est qu'on va faire des choses qui avant se succédaient
16:34et qui faisaient que l'usine émettait 4-5 ans avant de sortir de terre
16:38de manière à s'assurer à la fois
16:40que dans mon exemple, les grenouilles soient préservées
16:42et que l'usine sorte plus vite.
16:44La rapidité, aujourd'hui, c'est le nerf de la guerre.
16:47On est dans une compétition internationale féroce pour l'industrie.
16:50Quand les industriels internationaux viennent me voir,
16:53ils me disent j'ai besoin de trois choses.
16:55J'ai besoin de visibilité, j'ai besoin d'un terrain
16:58et j'ai besoin de talent parce que derrière tout ça,
17:00c'est des jobs, c'est des gens qui sont recrutés.
17:02Donc si on veut que les Françaises et les Français
17:05travaillent dans l'industrie, ça paye, ça décarbone,
17:08c'est des métiers modernes,
17:10il faut effectivement qu'on installe des usines.
17:12L'industrie sans usine, c'est un mythe qu'a vécu,
17:14heureusement, on en est revenu.
17:16— Une autre mission que vous avez, que vous menez,
17:18c'est celle de la décarbonation de l'industrie.
17:20Justement, on parlait d'environnement et d'industrie.
17:22Roland Lescure, l'une des clés pour y arriver,
17:24c'est le stockage de carbone.
17:26En gros, c'est le fait de capter le dioxyde de carbone
17:30à la sortie des usines,
17:32pour l'enfouir dans d'anciens puits de pétrole ou de gaz.
17:35Pour l'instant, c'est autorisé en France ?
17:37— Non, on commence.
17:39Aujourd'hui, je lance la mise en œuvre concrète
17:41de ce qu'on appelle la planification écologique.
17:43La planification écologique, c'est quoi ?
17:45C'est ce qu'on va faire dans les 20 ans qui viennent
17:48pour enfin livrer ce à quoi on s'est engagé,
17:50c'est la neutralité carbone en 2050.
17:52Moi, j'ai signé 50 contrats de décarbonation
17:54avec les 50 plus gros émetteurs.
17:56Il y a 50 usines aujourd'hui, des cimenteries,
17:58des alumineries, qui représentent 60% des émissions.
18:01Donc si on décarbone ces 50 usines, on a fait 60% du boulot.
18:04Et chacune de ces usines, en fait 37 sur les 50,
18:07nous ont dit, moi je vais décarboner mes recettes,
18:10je vais mieux recycler mon métal,
18:13je vais changer le gaz par l'électricité.
18:15Mais un certain nombre d'entre elles disent,
18:17il me restera toujours du carbone.
18:18En tout cas, jusqu'à 2050, 2060,
18:20une cimenterie, ça va continuer à émettre du carbone.
18:23Une aciérie, ça va continuer à émettre du carbone.
18:25— Et c'est là où le stockage de carbone...
18:27— Exactement. Une fois qu'on a fait tout le reste,
18:29il reste du carbone, celui-là, on le capte,
18:31on le liquéfie et on le renvoie, en fait,
18:33là d'où il vient.
18:34On le renvoie dans les puits de pétrole
18:36dont il a été extrait.
18:38Et donc on lance aujourd'hui ce qu'on appelle
18:40un appel à manifestation d'intérêt,
18:42pour que des entreprises qui souhaitent tester
18:44la capture de carbone en France,
18:45dans ces vieux puits de pétrole,
18:47on leur dit, si vous êtes intéressés
18:49par tester le renvoi du carbone
18:51là d'où il vient dans ces puits de carbone,
18:53venez nous voir, on va vous aider à financer
18:55les expérimentations.
18:56C'est-à-dire que, début 2025,
18:58on va commencer à stocker du carbone
19:00dans des puits de pétrole
19:02pour s'assurer qu'il n'y ait pas de fuite
19:04et que tout est parfaitement étanche.
19:06Donc ce sera des expérimentations en 2025
19:08et si ça marche, on autorisera ensuite
19:10la capture et le stockage du carbone
19:12à partir de 2026-2027.
19:14Aujourd'hui ça se fait déjà en Norvège.
19:16Moi je suis allé voir en Norvège...
19:18— D'ailleurs on en voit certaines usines,
19:20c'est ça, on voit leur...
19:22— Alors pour l'instant c'est une cimenterie norvégienne
19:24qui capte son carbone et qui l'emmène
19:26en bateau avec des entreprises françaises
19:28qui produisent les robots.
19:30D'ailleurs aujourd'hui je suis chez Technip,
19:32qui va fêter les 50 ans de son usine de sens.
19:34Les bras qui permettent de décharger
19:36le carbone des bateaux
19:38pour l'envoyer au fond de la mer du Nord,
19:40c'est des bras faits en France.
19:42Donc ça montre de manière très concrète qu'on peut à la fois décarboner
19:44et créer de l'emploi, y compris dans les territoires.
19:46Dans Lyon, j'y serai tout à l'heure pour célébrer ça.
19:48— Justement quels sont les types de territoires
19:50où l'on peut avoir ce système de stockage
19:52de carbone ?
19:54— Alors on a une carte des réservoirs potentiels
19:56qu'on rend public aujourd'hui.
19:58— Un potentiel de combien ?
20:00— Alors c'est énorme en fait.
20:02Donc les entreprises dont je parlais tout à l'heure,
20:04elles ont besoin de stocker
20:06entre 8 et 15 mégatonnes de carbone par an.
20:08On a un potentiel
20:10de stockage en France de 800 mégatonnes.
20:12C'est-à-dire qu'on a 50 ans devant nous.
20:14Et 50 ans, c'est exactement ce qu'il nous faut
20:16pour inventer
20:18toutes les technologies, y compris le ciment propre,
20:20qui fait qu'on n'aura plus besoin de stocker du carbone.
20:22Donc en théorie, il faut ensuite qu'on teste ça.
20:24C'est l'objet de ce qu'on annonce aujourd'hui.
20:26On a de quoi stocker le carbone résiduel
20:28en France, chez nous,
20:30en créant là encore de l'industrie,
20:32des jobs et de la prospérité, et donc en réconciliant...
20:34— Avec des entreprises françaises ou pas ?
20:36— On a Technip, qui est un grand spécialiste
20:38de la capture de carbone. On a Air Liquide,
20:40qui est en train de devenir le champion du monde du carbone.
20:42On a Total,
20:44qui aujourd'hui, par exemple,
20:46en Norvège, est allié avec Equinor
20:48pour créer ce nouveau champ de carbone
20:50dont on nommerait le pétrole.
20:52Donc on a une dizaine d'entreprises
20:54françaises, aujourd'hui, qui sont en train de créer
20:56une filière du carbone, une nouvelle filière.
20:58C'est encore en phase avec ce que disait
21:00le Président de la République hier, de dire qu'on est
21:02capable de transformer cette révolution
21:04verte en une opportunité
21:06de prospérité, et dans nos territoires.
21:08— Deux dernières questions, Roland Lescure.
21:10Tout d'abord,
21:12on va parler de Duralex,
21:14pour commencer, qui se retrouve
21:16pour un redressement judiciaire,
21:18quatrième fois en 20 ans.
21:20La prochaine audience est prévue début
21:22juin. Faute de repreneur,
21:24230 emplois seraient menacés.
21:26Est-ce qu'il y a de l'espoir, selon vous ?
21:28— Alors, il y a toujours d'espoir
21:30tant que c'est pas terminé.
21:32Vous l'avez dit, on entre dans une période
21:34de redressement judiciaire où l'objectif premier,
21:36numéro un, c'est de trouver un repreneur.
21:38Moi, je connais bien les salariés. Je me suis rendu deux fois
21:40chez Duralex depuis que j'ai été nommé
21:42ministre de l'Industrie.
21:44C'est pas facile comme situation, parce que Duralex
21:46est une entreprise qu'on connaît bien,
21:48dont on connaît bien les fameux verres
21:50Duralex, mais qui fait face
21:52à des défis de compétitivité réels.
21:54Donc, on va accompagner
21:56ce processus, on va aider
21:58à chercher des repreneurs,
22:00et évidemment, si jamais on n'en trouve pas,
22:02on sera aux côtés des salariés,
22:04pour s'assurer que le territoire industriel continue
22:06à vivre, mais c'est pas facile.
22:08— Un dernier mot, on revient sur le discours
22:10d'Emmanuel Macron sur l'Europe hier.
22:12Si ce n'était pas un discours
22:14de campagne pour les européennes, est-ce que ce n'était pas
22:16plutôt, peut-être, un discours
22:18d'un futur
22:20président de l'Europe ?
22:22Vous le voyez un petit peu dans ce costume-là ou pas, Emmanuel Macron ?
22:24— Écoutez, que ce soit un grand leader
22:26européen, la réponse est oui,
22:28clairement, trois fois oui. Il l'était en 2017
22:30avec son premier discours, je pense qu'il l'a montré encore
22:32hier, et les chefs d'État européens
22:34ont reconnu ça, d'ailleurs, avec son discours.
22:36Il est président de la République française
22:38aujourd'hui, et pour le coutoyer...
22:40— Il n'y a plus après 2027, alors...
22:42— 2027, c'est dans trois ans, et on a encore
22:44beaucoup de travail, et il a encore beaucoup de travail
22:46d'ici là. — Il ne pense pas à la suite. — Ah, je ne pense pas
22:48qu'il pense à la suite, et je pense que
22:50aucun d'entre nous ne devrait penser à la suite
22:52aujourd'hui. Ce qui nous occupe, ce qui nous préoccupe,
22:54c'est aujourd'hui, demain, après-demain,
22:56dans trois ans, on verra, et je suis sûr
22:58qu'il verra. — Merci, Roland Lesueur,
23:00ministre délégué chargé de l'Industrie
23:02et de l'Énergie. Merci d'avoir été avec nous
23:04ce matin sur Sud Radio. Je vous souhaite une très belle journée.
23:06Et nous, on se retrouve dans un tout petit instant.
23:080826 300 300,
23:10ce numéro a composé.
23:12Manu, qui vous attend au standard pour
23:14témoigner de votre quotidien, pour réagir
23:16à l'actualité. 0826 300 300.
23:18À tout de suite.

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