Avec Thierry Mariani, député européen et candidat RN aux élections européennes
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NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:07 - Bonjour, bonjour à toutes et à tous.
00:08 Vous voulez savoir ?
00:10 Eh bien, parlons vrai ce matin avec Thierry Mariani,
00:12 qui est député européen et candidat sur la liste RN aux élections européennes.
00:16 En septième position, Thierry Mariani, bonjour.
00:18 - Bonjour.
00:19 - Vous avez regardé le débat sur les européennes hier soir sur LCI, non ?
00:23 - J'ai regardé la plus grande partie.
00:24 - Oui, bon, on a parlé de vous, mais j'y reviendrai un peu sur les ingérences étrangères.
00:29 Mais j'y reviendrai.
00:30 Bon, comme annoncé, la Russie lance près de la frontière ukrainienne
00:33 des exercices avec utilisation des armes nucléaires tactiques.
00:37 Est-ce que la menace nucléaire russe est réelle ?
00:39 - Sincèrement, je ne le pense pas.
00:41 Pour le moment, c'est un conflit qui reste quand même heureusement localisé à l'Ukraine.
00:46 Mais il est évident que si le conflit devait dégénérer entre la Russie et l'OTAN,
00:51 là, la menace serait réelle.
00:52 - Bien, mais si l'armée russe utilise l'arme nucléaire en Ukraine,
00:55 quelle devrait être notre réaction ?
00:58 - Je pense que ce serait complètement une faute, voilà.
01:00 Je pense que c'est évident que ce serait une faute.
01:03 De même, je rajoute que quand les États-Unis livrent des armes à submunitions
01:07 interdites par toute une série de traités aux Ukrainiens, c'est aussi une faute.
01:11 - La Russie est-elle une menace pour l'Europe et la France ?
01:16 - Je ne pense pas.
01:18 Je ne pense pas.
01:18 Je pense que la Russie cherche sa sécurité.
01:21 L'attaque en Ukraine est une erreur.
01:24 Je l'ai dit, est une erreur.
01:27 Mais tout ça, vous le savez, puisque vous connaissez l'histoire,
01:30 pour moi, qui a commencé à Maïdan,
01:34 je pense qu'il est temps de chercher aujourd'hui la paix d'urgence.
01:37 - Donc la Russie n'est pas une menace pour l'Europe et la France, est-ce que vous pensez ?
01:41 - Je pense qu'aujourd'hui, la Russie n'est pas une menace pour la France,
01:44 ni pour l'Europe,
01:46 et qu'il est temps de restaurer le dialogue.
01:49 Cette guerre, pour moi, n'est pas la nôtre.
01:50 - L'Ukraine n'est pas notre première ligne de défense, comme le disent certains.
01:55 - Écoutez, quand j'entends dire par certains,
01:58 en Ukraine, on se bat pour la démocratie,
02:00 on se bat pour la survie de la civilisation,
02:02 on se bat pour la survie de l'humanité,
02:04 dans ce cas-là, il faut être cohérent.
02:06 Que ces gens qui le disent y aillent.
02:09 Je constate que beaucoup ont énormément de courage sur les plateaux télé,
02:12 mais on n'est plus à l'époque de la guerre d'Espagne,
02:14 où les malraux ou autres allaient sur le front.
02:17 Et donc aujourd'hui, on fait une guerre par procuration,
02:19 je trouve ça assez lâche.
02:21 Aujourd'hui, on est prêt à se battre jusqu'aux derniers Ukrainiens.
02:24 J'ai peur qu'à la sortie, soit abandonné un peu comme on avait abandonné
02:28 les Kurdes au Moyen-Orient pendant la guerre contre Daesh.
02:32 - Est-ce que vous souhaitez une victoire militaire russe ?
02:34 - Non, je souhaite la paix.
02:36 Je souhaite que dans cette région...
02:37 Vous savez, j'ai été président de France-Ukraine,
02:39 jamais de président de France-Russie.
02:42 J'ai des amis des deux côtés.
02:44 Je souhaite que la concorde revienne,
02:47 et je souhaite la victoire ni de l'un ni de l'autre.
02:49 Je souhaite tout simplement qu'il y ait enfin,
02:51 dans cette région, un traité qui assure une paix durable.
02:54 L'Ukraine a droit à une sécurité, la Russie a droit à une sécurité.
02:58 - L'Europe, et donc la France, doivent-elles intensifier
03:01 les aides financières et militaires à l'Ukraine ?
03:04 - On doit donner à l'Ukraine les moyens de se défendre.
03:08 Après, on donne milliard sur milliard.
03:10 Je vous rappelle que...
03:11 - Les moyens de se défendre, ça veut dire quoi ?
03:13 - Ça veut dire des armes défensives, ça veut dire...
03:15 - Les armes ne sont ni défensives ni offensives,
03:16 vous le savez, disent les militaires.
03:18 - Certaines armes...
03:19 - Quand vous donnez des missiles à très longue portée,
03:21 quand vous donnez des missiles à très longue portée,
03:23 c'est une arme offensive.
03:24 - Donc pas de missiles pour détruire les missiles russes.
03:27 - Je dis pas de missiles à longue portée pour étendre le conflit.
03:31 Après, il est temps de trouver les voies de la négociation.
03:34 Aujourd'hui, personne ne parle de négociation.
03:37 Chacun veut continuer la guerre, je le répète,
03:38 jusqu'au dernier Ukrainien.
03:40 Je pense que c'est totalement irresponsable.
03:42 - Est-ce que la Transnistrie est russe ?
03:44 - Non, la Transnistrie est moldave.
03:46 - Elle est moldave ? - Oui.
03:47 - C'est clair. - Oui.
03:48 - Bien. Au Parlement européen, Thierry Mariani,
03:51 pourquoi n'avez-vous voté aucune résolution condamnant la Russie,
03:55 Vladimir Poutine et même la milice Wagner ?
03:58 - Alors, je peux vous le dire, vous savez, il y a une vague...
04:01 On a voté au Parlement européen 139 résolutions d'urgence.
04:04 Je me mets au défi de m'en trouver une seule qui a été suivie de résultats.
04:08 Pourquoi, par exemple, on n'a pas voté la...
04:10 Je vais vous répondre très précisément, je les connais toutes.
04:12 Pourquoi on n'a pas voté la résolution sur la milice Wagner ?
04:14 Parce qu'on demandait la condamnation de toutes les milices privées.
04:18 Vous connaissez l'histoire comme moi... - Toutes les milices privées russes.
04:22 - Toutes les milices privées dans le monde, je veux dire.
04:24 Les atrocités, très souvent, sont commises par des milices privées.
04:27 - Oui. - Vous connaissez comme moi ce que...
04:29 - Milice privée israélienne, milice privée turque, milice privée russe, américaine...
04:35 - Absolument. Eh bien, ceux qu'on était prêts à voter,
04:38 ceux qu'on était prêts à voter, M. Bourdin,
04:40 c'était la condamnation de toutes les milices privées.
04:43 - Et vous ne les condamnez pas. - Vous voyez, on va presque dans votre sens.
04:45 - Donc vous ne les condamnez pas. - Sauf que la résolution ne condamnait que les milices russes.
04:47 Voilà. Que je sache, en Irak, Blackwater, c'était pas aussi des enfants de cœur.
04:51 - Est-ce une raison pour ne pas condamner Wagner ?
04:54 - Non, moi je suis contre le double standard, c'est tout, quoi.
04:56 Il faut arrêter de faire la morale aux uns et accepter toutes les sévices des autres.
05:02 Nous sommes contre toutes les milices privées, point final.
05:05 Le Parlement européen, dans son double standard permanent,
05:07 voulait simplement des condamnations des milices privées d'un côté.
05:11 - Bien, l'ingérence russe, elle existe, cette ingérence russe.
05:14 - Oui, mais ce n'est pas la principale ingérence. - Non, mais elle existe.
05:17 - Mais les ingérences de tous les pays existent. - Est-ce qu'il faut renforcer les lois
05:19 contre les ingérences étrangères ? - Et ça veut dire quoi, renforcer les lois ?
05:22 - Je ne sais pas, le Sénat est en train de travailler sur un texte.
05:24 - Écoutez, je suis au Parlement européen depuis 5 ans,
05:28 pour moi la principale ingérence, elle n'est pas russe, voilà, c'est tout.
05:32 Soyons sérieux deux minutes. - Elle est quoi ?
05:34 - La principale ingérence, d'abord il y a une ingérence prouvée,
05:36 tout le monde l'oublie, c'est le Qatar.
05:38 Je vous rappelle quand même qu'il y avait des valises avec les principaux protagonistes,
05:43 c'est 1 500 000 euros en litides, c'est le Qatar.
05:46 Et ce ne sont que des élus du groupe socialiste.
05:49 Les amis de M. Glucksmann, M. Glucksmann qui voit des russes partout,
05:52 des ingérences russes partout, il n'a même pas vu celle dans son propre groupe.
05:56 Deuxième ingérence ensuite qu'on a découverte,
05:58 vous vous souvenez, parce que vous, vous avez de la mémoire,
06:01 comment le commissaire européen proposé par la France, par M. Macron,
06:05 a été retoqué, Mme Goulard,
06:06 on a découvert que quand elle était députée européenne,
06:09 elle était payée plus de 10 000 euros par une fondation américaine.
06:12 Alors les ingérences russes pour faire quoi ?
06:14 La Russie dans tous les votes est condamnée à, en gros,
06:19 il y a 700 voix au Parlement européen, on est d'accord,
06:21 par 600 voix sur 700.
06:23 - Vous ne la condamnez jamais, vous, mais par 600 voix sur 700.
06:27 - Par 600 voix sur 700, donc,
06:29 il n'y a aucune ingérence russe dans ce Parlement,
06:32 mais c'est vrai qu'il y a des ingérences, j'allais dire,
06:36 de tous les pays, dans tous les secteurs,
06:38 ce n'est pas nouveau qu'on appelle ça "ingérence",
06:40 avant c'était des "influences", voilà.
06:42 - Influence, ingérence, d'accord.
06:44 Est-ce qu'il y a une ingérence de l'Azerbaïdjan au Comores,
06:47 en Nouvelle-Calédonie ? Oui ou non ?
06:49 - C'est probable qu'il y ait une ingérence,
06:52 l'Azerbaïdjan s'est connu, a reçu des leaders indépendantistes
06:56 à Bakou, je le regrette, je le condamne,
07:00 et c'est une ingérence très probable.
07:03 Est-ce que c'est la principale ingérence en Nouvelle-Calédonie ?
07:06 J'y mets des doutes.
07:08 - Chinoise ?
07:09 - Logiquement, oui. Je veux dire, le vrai intérêt de la Nouvelle-Calédonie,
07:12 c'est le nickel, vous le savez, et la Nouvelle-Calédonie,
07:15 c'est quand même un peu loin de l'Azerbaïdjan,
07:17 et beaucoup moins loin de l'Asie.
07:19 - Bien, l'Azerbaïdjan, un mot, avant de passer à la Nouvelle-Calédonie,
07:23 Thierry Mariani, vous avez été le seul député européen français
07:26 à ne pas avoir pris part au vote
07:28 de la résolution du Parlement européen
07:30 resserrant les liens entre l'Union européenne et l'Arménie.
07:34 C'est vrai ou pas ?
07:36 - J'en sais rien, je pense que c'est possible.
07:38 - Oui, c'est vrai, et pourquoi ?
07:40 - Parce que je condamne toujours le storytelling qui est faux,
07:42 enfin le narratif, pardon, le narratif qui est faux,
07:44 qui consiste à dire que c'est un État islamiste
07:46 contre un État catholique. Pour moi,
07:48 vous connaissez là aussi cette zone,
07:50 c'est un conflit qui a commencé en 1992,
07:52 même avant, si on l'est, voilà,
07:54 et qu'en réalité c'est un conflit de territoire
07:56 et pas du tout un conflit de civilisation
07:58 comme certains veulent le dire.
08:00 - Donc l'Arménie n'est pas en danger,
08:02 le comportement azérien n'est pas condamnable.
08:06 Le comportement azerbaïdjanais.
08:08 - Aujourd'hui on a un cessez-le-feu,
08:10 aujourd'hui les pays négocient une paix,
08:12 je constate que le président Pachinian
08:14 comme le président Allièves veulent négocier,
08:16 je pense que eux ont choisi la bonne voie.
08:20 - Bien. La Nouvelle-Calédonie,
08:22 un gérance étrangère, au passage,
08:24 avec une cyberattaque,
08:26 des millions de mails envoyés
08:28 pour bloquer le réseau. Bien.
08:30 La Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron sur place,
08:32 a-t-il eu raison d'aller sur place ?
08:34 - Je pense que c'est un coup de com' et que ça servira à rien,
08:36 vous savez, j'ai commencé ma carrière politique
08:38 en Nouvelle-Calédonie, c'est paradoxe,
08:40 en 1986 Charles Pasquois
08:42 m'avait envoyé avec Éric Raoult,
08:44 P.A. Sonam, c'était un ami,
08:46 aider Dick Ukewé et Jacques Lafleur, le RPCR.
08:50 En Nouvelle-Calédonie, vous le savez, ce qui compte c'est le palabre.
08:52 Il faut discuter avec les gens,
08:54 c'est pas la même culture, c'est pas
08:56 qu'en Europe. Arriver
08:58 à dire quelques phrases
09:00 et repartir le soir même,
09:02 je pense que sincèrement, à part la stratégie
09:04 de communication de M. Macron, ça va pas servir
09:06 à grand chose. - Est-ce qu'il faut retirer ou
09:08 reporter la réforme constitutionnelle
09:10 sur le corps électoral ?
09:12 - Sur cette réforme, Marine Le Pen l'a dit,
09:14 Macron est allé beaucoup trop vite,
09:16 le corps électoral qui a été gelé
09:18 en 1998 était une erreur.
09:20 J'ai l'honneur d'avoir été
09:22 l'un des 30 sur 885 parlementaires
09:26 à voter contre en 1998,
09:28 parce qu'on peut pas dire
09:30 à certains "vous êtes moins français
09:32 que les autres, vous ne pouvez pas participer
09:34 à tel ou tel référendum".
09:36 Et donc après, est-ce qu'il faut dégeler
09:38 le corps électoral ? La réponse c'est oui.
09:40 Est-ce qu'il fallait le faire en urgence, sans discuter,
09:42 sans rien préparer ? La réponse c'est non.
09:44 M. Macron a voulu passer en force,
09:46 comme d'habitude, et bien on voit le résultat.
09:48 - Bien, débat Gabriel Attal,
09:50 Jordan Bardella, demain soir sur France 2.
09:52 Est-ce qu'il n'y a pas là
09:54 une inégalité, franchement, vis-à-vis des autres
09:56 candidats, des autres têtes de liste ?
09:58 Une injustice ?
10:00 Où est le pluralisme ? Qu'en pensez-vous ?
10:02 - Écoutez, le pluralisme il existe dans les débats,
10:04 vous avez vu comme moi hier,
10:06 le débat, un débat à 8,
10:08 d'ailleurs il y a 8 sur 32
10:10 ou 37 listes, donc voilà, 37.
10:12 Non, je pense qu'aujourd'hui
10:14 il y a un parti qui incarne l'opposition
10:16 qui est désormais le Rassemblement National,
10:18 avec un président Jordan
10:20 et Bardella, et un leader
10:22 qui est M. Le Pen, qui est tête de liste, oui.
10:24 - Gabriel Attal ne l'est pas.
10:26 - Oui, ben écoutez, ça vaut mieux peut-être pour la liste
10:28 de Mme Ayé que ce soit qu'elle ait
10:30 une doublure qui s'appelle Gabriel Attal.
10:32 - C'est-à-dire ? - C'est-à-dire que,
10:34 sans lui faire injure, je pense que ses prestations
10:36 jusqu'à présent ne sont pas extraordinaires
10:38 quand je vois sa courbe de sondage.
10:40 Donc, que M. Attal
10:42 vienne au secours du soldat Ayé,
10:44 c'est peut-être la meilleure chose
10:46 qui peut lui arriver. - Oui, mais au niveau du pluralisme,
10:48 c'est peut-être contestable.
10:50 En Italie, d'ailleurs, annulation
10:52 d'un débat entre Giorgia Meloni et la
10:54 cheffe de l'opposition. Vous avez vu cela ?
10:56 - Non, je n'ai pas vu, mais les Italiens
10:58 ont leurs règles et les Français ont leurs règles, voilà.
11:00 - Bon. L'AFD,
11:02 vous connaissez l'AFD, évidemment.
11:04 - Bien sûr, on siégeait jusqu'à présent dans le même groupe.
11:06 - Vous siégiez
11:08 jusqu'à présent ? - Parce que Marine Le Pen a été très claire.
11:10 - D'ailleurs, depuis hier, c'est fini.
11:12 - On ne siégera plus dans le même groupe.
11:14 - Oui. Alors l'AFD,
11:16 je rappelle, c'est un mouvement d'extrême droite.
11:18 Maximilien
11:20 Kras, vous le connaissez ?
11:22 - Oui, bien sûr, on est dans le même groupe, je le répète. Ils ont une quinzaine
11:24 de députés. - C'est l'équivalent de Jordan
11:26 Bardella, à donner une interview au journal
11:28 italien La Repubblica. "L'Allemagne doit être
11:30 fière de ses ancêtres", a-t-il dit, "même s'il
11:32 s'agit de SS, je vais demander à La Repubblica."
11:34 Réponse, "ça dépend de ce qu'ils ont
11:36 fait." Oui, ça vous choque ?
11:38 - Oui, bien sûr. Bien sûr. Je veux dire,
11:40 tout ce qui est propos révisionnistes
11:42 me choque. Et tout ce
11:44 qui est retour sur cette période,
11:46 à mon avis, est plus le travail des
11:48 historiens que des politiques. Les politiques
11:50 ont des positions claires sur ce sujet.
11:52 - Donc après le 9 juin, vous ne siégerez
11:54 pas avec l'AFD, c'est clair ?
11:56 - Ça a été dit et redit par Marine
11:58 Le Pen, c'est très clair. - Donc après
12:00 le 9 juin, vous ne siégerez pas. - À partir du 10 juin,
12:02 on ne siégera pas. - Avec qui siégerez-vous ?
12:04 - Bien écoutez, avec tous ceux qui
12:06 partagent notre conception de l'Europe.
12:08 Vous avez vu que, par exemple, Marine Le Pen
12:10 était avec, en Espagne,
12:12 ce week-end, avec
12:14 Mme Mélanie, avec les Espagnols,
12:16 avec de nombreux autres pays.
12:18 Donc je vous rassure, il y aura un groupe
12:20 sans aucun problème. - Oui, avec Mme Mélanie,
12:22 avec laquelle elle est en profond désaccord sur
12:24 l'Europe, sur l'immigration. - Parce que Mme Mélanie
12:26 n'a pas des positions très claires par moment.
12:28 - Ah bon ?
12:30 C'est-à-dire ? - C'est-à-dire qu'on attend toujours
12:32 de voir si elle soutiendra
12:34 un éventuel nouveau mandat de
12:36 Mme van der Leyen, par exemple. - Bien.
12:38 Dites-moi,
12:40 sur le Proche-Orient,
12:42 Thierry Mariani, le procureur
12:44 de l'ACPI a requis,
12:46 j'ai dit bien requis, parce que, pour l'instant,
12:48 ce n'est qu'une réquisition, a requis
12:50 un mandat d'arrêt
12:52 contre Benjamin Netanyahou,
12:54 son ministre de la Défense,
12:56 et les principaux dirigeants du Hamas.
12:58 Crime de guerre, crime contre l'humanité.
13:00 Les juges de la Cour décideront.
13:02 La France soutient l'ACPI,
13:04 la lutte contre,
13:06 évidemment, l'impunité dans toutes les situations.
13:08 Les deux mandats
13:10 d'arrêt ne doivent pas créer d'équivalence
13:12 entre le Hamas et Israël, précise le ministre
13:14 des Affaires étrangères. Vous l'approuvez,
13:16 j'imagine. - Sur ce point, bien sûr.
13:18 - Bon, vous l'approuvez. Dites-moi,
13:20 c'est important, on doit soutenir
13:22 l'ACPI, la Cour pénale internationale,
13:24 est-ce qu'elle doit jouer un rôle important ?
13:26 - Ecoutez, cette justice internationale,
13:28 par moment, on peut se poser des questions
13:30 là aussi sur ce double standard. - Sur ce double standard.
13:32 - Voilà. Ce qui m'a choqué dans cette affaire,
13:34 c'est qu'on met sur le même
13:36 point, le même plan, pardon,
13:38 le Hamas, qui est une organisation terroriste,
13:40 et Israël, qui est une démocratie.
13:42 Voilà. Je pense qu'on ne peut pas,
13:44 dans la même procédure, le même
13:46 jour, annoncer qu'on souhaite ouvrir
13:48 une enquête sur
13:50 les deux, c'est absolument
13:52 deux points, à mon avis, différents.
13:54 - Donc, l'un est terroriste ? - Donc, l'enquête, ni sur l'un, ni sur l'autre.
13:56 - Non, l'un est un terroriste,
13:58 l'autre est un État qui s'est défendu.
14:00 Voilà. Je pense que dans cette affaire, ce qu'on a besoin
14:02 en urgence, c'est d'abord que les otages
14:04 israéliens soient libérés,
14:06 et tant que ces otages israéliens ne sont pas
14:08 libérés par le Hamas, malheureusement
14:10 les combats continueront. - La CPI,
14:12 la Cour, est-elle légitime
14:14 en émettant un mandat d'arrêt international
14:16 contre Vladimir Poutine ?
14:18 - Vous savez comme moi que la Cour
14:20 n'est pas reconnue par la Russie.
14:22 Vous savez, toute cette justice internationale, on a commencé
14:24 le débat avec cette histoire. - Donc, elle n'est pas légitime.
14:26 - On a commencé ce débat par le
14:28 fameux double standard. Est-ce que la Cour a émis
14:30 un mandat contre... - Là, il y a
14:32 un double standard. Hamas-Israël,
14:34 il y a un double standard. - Absolument.
14:36 - Absolument. - Absolument, je suis d'accord avec vous.
14:38 Comme il y a un double standard entre
14:40 le mandat contre
14:42 M. Poutine et pas de mandat contre M. Bush
14:44 quand on a attaqué l'Irak.
14:46 Quand les États-Unis ont attaqué l'Irak.
14:48 C'est ça le problème. - Mais, quand elle émet
14:50 ce mandat contre Vladimir Poutine,
14:52 est-elle légitime ? Oui ou non ?
14:54 - Elle est légale. Voilà, c'est tout. Après,
14:56 j'ai envie de vous dire... - Légitime
14:58 n'est pas le mot légal. - Légitime,
15:00 elle existe en droit international,
15:02 elle n'est pas reconnue par une série d'États, vous le savez,
15:04 notamment la Chine, l'Inde ou la Russie.
15:06 Après, est-ce que
15:08 ça a servi à quelque chose ?
15:10 Le vrai débat pour ceux qui sont en guerre,
15:12 c'est est-ce que ça sert à quelque chose ? Je ne suis pas
15:14 persuadé que ça ait servi à quoi que ce soit.
15:16 - En 6 Jordanie, la colonisation
15:18 mine la paix ou pas ?
15:20 La colonisation israélienne. - Oui, bien sûr.
15:22 - Il faut la stopper.
15:24 - Oui, bien sûr.
15:26 - Je pense qu'aujourd'hui, on doit retrouver
15:28 la voie
15:30 d'une...
15:32 d'essayer d'avoir deux États
15:34 dans cette zone et que chacun reste
15:36 dans ses frontières telles qu'elles seront définies.
15:38 - Donc la France doit-elle reconnaître
15:40 l'État palestinien ?
15:42 - C'est une discussion
15:44 qui pourra avoir lieu quand la paix sera revenue.
15:46 Je répète, tant que les otages
15:48 ne sont pas... - Vous pensez qu'on peut établir
15:50 la paix sans reconnaissance de l'État
15:52 palestinien ? - On peut établir la paix
15:54 quand il n'y a plus d'otages. Aujourd'hui,
15:56 le climat est malheureusement pas
15:58 à une discussion de paix.
16:00 - De nombreux pays européens vont reconnaître l'État palestinien.
16:02 - Dès aujourd'hui, l'Espagne
16:04 fait ce qu'elle veut ou d'autres États font ce qu'ils veulent.
16:06 - L'Irlande et d'autres.
16:08 - Je pense que c'est l'honneur de la France de dire que
16:10 tous les otages qui ont été pris
16:12 le 7 octobre doivent être
16:14 restitués à Israël le plus vite possible.
16:16 Et n'oublions pas quand même que tout ça a commencé
16:18 par un massacre, par un groupe terroriste.
16:20 - Donc pas de reconnaissance
16:22 dans l'immédiat de l'État palestinien, c'est ce que vous dites.
16:24 - Dans l'immédiat, j'en vois pas l'intérêt.
16:26 Quand les conditions de paix seront établies,
16:28 bien sûr qu'il faut une solution à deux États.
16:30 - Bien. Thierry Mariani,
16:32 vous êtes député européen, vous connaissez très bien
16:34 le fonctionnement de l'Europe.
16:36 Marine Le Pen et
16:38 Jordan Bardella proposent une Europe à la carte.
16:40 Chaque État aurait le loisir
16:42 de participer ou non à des
16:44 coopérations, ce qu'on appelle,
16:46 ce que vous appelez des coopérations d'opportunité.
16:48 C'est bien cela.
16:50 Alors, dans quel domaine ? Parce que sont
16:52 exclus le domaine de la défense,
16:54 on est bien d'accord, pas de défense
16:56 européenne, vous êtes contre toute défense européenne.
16:58 Pas d'Europe de la santé,
17:00 vous êtes contre toute Europe
17:02 de la santé, pas de politique énergétique
17:04 commune, vous êtes contre toute
17:06 Europe de l'énergie,
17:08 pas de politique environnementale
17:10 commune, vous êtes contre
17:12 toute Europe... - Vous exagérez un peu quand même.
17:14 - Ah non, j'ai lu,
17:16 j'ai lu Jordan Bardella,
17:18 ses déclarations, j'ai lu Marine Le Pen.
17:20 - Vous n'êtes pas contre, par exemple,
17:22 une politique énergétique commune.
17:24 On est pour un marché qui fixe
17:26 des prix arbitrairement en fonction
17:28 de règles qui désavantagent les
17:30 Français, mais il est évident que par exemple,
17:32 on a toujours défendu le nucléaire.
17:34 Vous savez, qu'est-ce qu'on veut en réalité dans l'Europe ?
17:36 On veut une Europe qui respecte les nations.
17:38 Quel est le vrai danger de
17:40 cette élection ? Il nous reste 7 minutes,
17:42 parce qu'on a beaucoup parlé du monde entier, mais parlons
17:44 un peu d'Europe. - Oui.
17:46 - C'est qu'on abandonne la règle
17:48 de l'unanimité. C'est-à-dire que demain,
17:50 par changement de règlement,
17:52 parce qu'on est en train de nous expliquer qu'il faut élargir
17:54 l'Union Européenne à toute une série
17:56 de pays, qu'on sera bientôt plus 27,
17:58 mais 35 ou 36,
18:00 et donc on nous dit "il faut changer les règles",
18:02 et on ne peut plus appliquer la règle de l'unanimité.
18:04 Moi, je n'ai pas envie qu'on impose
18:06 aux Français quelque chose
18:08 parce que les autres États le veulent,
18:10 mais pas les Français. Nous, on est pour le maintien
18:12 de la règle de l'unanimité.
18:14 C'est pour moi le fait central
18:16 de cette élection. - Donc une décision doit être unanime.
18:18 On est bien d'accord, Thierry Mariani. - Les décisions
18:20 importantes doivent être unanimes.
18:22 - Bon, on est bien d'accord. Mais les décisions
18:24 importantes, dans une Europe,
18:26 par exemple, que vous proposez,
18:28 c'est la révision des traités, parce que
18:30 ça sera nécessaire de réviser.
18:32 - Le droit de veto, il existe. On n'a pas
18:34 besoin de changer quoi que ce soit. C'est au contraire
18:36 la révision des traités que veulent
18:38 nous imposer les amis de M. Macron. - Bon, donc,
18:40 si j'ai bien compris, avec
18:42 le droit de veto,
18:44 avec le droit de veto, donc conservé
18:46 par la France, vous direz non,
18:48 si j'ai bien compris, dans une Europe
18:50 à la carte, non à des propositions
18:52 sur différents domaines que j'ai énoncés tout à l'heure.
18:54 - On dira non chaque fois que les intérêts des Français
18:56 seront en cause. - Si l'Allemagne refuse
18:58 ce détricotage de l'Union Européenne, parce que
19:00 c'est un détricotage du fonctionnement actuel
19:02 de... - Non, je ne suis pas d'accord. Mais si, du fonctionnement
19:04 actuel de l'Union Européenne. - Mais non, c'est le fonctionnement actuel, M. Bourdin.
19:06 - Ben oui, c'est un détricotage du fonctionnement
19:08 actuel, on est d'accord. - Non, on n'est pas d'accord.
19:10 On demande que les traités restent ce qu'ils sont.
19:12 C'est-à-dire, on refuse d'abord tout élargissement.
19:14 Et on ne veut pas que l'élargissement
19:16 serve de prétexte. Parce que, qu'est-ce qu'on nous dit ?
19:18 On nous dit "Ah, déjà à 27, c'est difficile."
19:20 Pourquoi ? Parce qu'en réalité, M. Orban
19:22 bloque de temps en temps. - S'il y a une majorité
19:24 sur une Europe de la défense, vous allez dire
19:26 non, puisque vous y êtes opposé. - Oui.
19:28 - On dira non, puisqu'on veut l'unanimité.
19:30 - Donc, vous détricotez l'Union Européenne.
19:32 - Non, dites non. - C'est l'Union Européenne.
19:34 - Si l'Allemagne refuse, que se passe-t-il ?
19:36 - Eh bien, écoutez, chaque État
19:38 défendra ses intérêts.
19:40 Mais, je répète... - Comment
19:42 l'Europe peut-elle fonctionner
19:44 si chaque État défend
19:46 ses intérêts ? Je vous pose simplement la question.
19:48 - Eh bien, écoutez, ça a fonctionné comme ça depuis 1958.
19:50 Vous connaissez l'histoire comme moi, quand à un moment-là,
19:52 en 1965, plus personne
19:54 s'en souvient, mais vous, je suis
19:56 persuadé que vous connaissez
19:58 l'histoire. En 1965,
20:00 le général de Gaulle, à un moment, a fait ce qu'on appelait
20:02 la politique de la chaise vide, en disant "je bloque
20:04 parce que les intérêts de la France sont pas
20:06 pris en compte". Ce qu'on demande, c'est tout simplement
20:08 que les intérêts de la France soient protégés.
20:10 Comme les Allemands, grâce à leur constitution,
20:12 grâce à la fameuse Cour de Karcherhouse,
20:14 protègent leurs intérêts, comme le Danemark
20:16 protège ses intérêts, on n'est pas,
20:18 excusez-moi, les derniers
20:20 à devoir tout subir sans rien dire.
20:22 On est aujourd'hui le deuxième contributeur
20:24 de l'Union Européenne, et c'est normal.
20:26 Et donc, on a aussi notre voix au chapitre.
20:28 - Donc on ne limite ni le commerce,
20:30 ni les échanges, ni
20:32 les partenariats universitaires, on est bien d'accord.
20:34 - On n'a jamais parlé
20:36 des partenariats universitaires.
20:38 - Non, non. Bon, alors, le commerce, les échanges ?
20:40 - Le commerce, on l'a dit,
20:42 que l'agriculture soit sortie,
20:44 on veut des traités de commerce. - Donc vous sortez aussi l'agriculture ?
20:46 - Oui, parce qu'aujourd'hui,
20:48 les traités de libre-échange, je suis dans cette commission,
20:50 et bien c'est toujours pareil,
20:52 on sacrifie l'agriculture,
20:54 qui a la plus grosse agriculture ? La France,
20:56 au profit de l'industrie, qui a la plus grosse industrie ?
20:58 - Vous êtes contre tous les traités de libre-échange ?
21:00 Pourquoi est-ce que Marine Le Pen a proposé
21:02 un traité de libre-échange avec l'Argentine,
21:04 à M.Millet-Ey, à Madrid ? Pourquoi ?
21:06 - Euh, là j'ai loupé un épisode.
21:08 - Eh bien, vous avez loupé un épisode,
21:10 et pourtant c'est un épisode à ne pas manquer.
21:12 - Les traités de libre-échange,
21:14 on veut qu'ils respectent notre agriculture,
21:16 qui est toujours sacrifiée.
21:18 - Est-ce que vous pensez qu'un traité avec M.Millet-Ey,
21:20 avec l'Argentine, respecterait notre agriculture ?
21:22 - Si on sort l'agriculture de ce traité,
21:24 oui, il y a plein d'autres choses à échanger
21:26 que l'agriculture. Vous savez, regardez...
21:28 - Quels sont les échanges
21:30 qu'on ne sort pas des accords
21:32 de libre-échange ? Quels sont...
21:34 Parce que vous sortez l'agriculture,
21:36 on est bien d'accord. - Et la culture qui a déjà été sortie.
21:38 - On a parlé de la défense, de l'énergie, l'agriculture,
21:40 et quoi encore ? - Alors, l'industrie,
21:42 bien sûr que non,
21:44 mais tout simplement, on avait
21:46 déjà une exception
21:48 pour la culture, depuis des années.
21:50 On demande une exception pour l'agriculture.
21:52 - D'autres exceptions ?
21:54 - Non, c'est tout, c'est tout.
21:56 Voilà, parce que, je le répète,
21:58 à chaque fois, dans ces traités, ce sont
22:00 nos agriculteurs qui sont sacrifiés.
22:02 Le temps nous manque, mais je peux vous expliquer que
22:04 sur le dernier traité, Nouvelle-Zélande,
22:06 Kenya, Kenya c'est un accord de libre-échange,
22:08 Chili, à chaque fois
22:10 c'est la même chose. Kenya, allez,
22:12 en trois minutes, on importe des légumes,
22:14 des fruits,
22:16 et des fleurs. Bon, les fleurs, on n'est pas déficitaires,
22:18 soyons honnêtes, mais sur fruits et légumes,
22:20 on est excédentaires.
22:22 On importe tout ça par avion,
22:24 comme quoi c'est vachement écologique, et en échange,
22:26 le Kenya accepte quoi ?
22:28 Des produits chimiques et des voitures.
22:30 Cherchez l'erreur.
22:32 - Bien, merci Thierry Mariani d'être venu nous voir ce matin.
22:34 Vous êtes sur Sud Radio,
22:36 8h57, 0826
22:38 300 300, vous appelez,
22:40 vous réagissez, évidemment,
22:42 c'est votre heure, entre 9h et
22:44 10h, à tout de suite.