Avec Bernard Guetta, député européen Renew et candidat aux élections européennes
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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-05-27##
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00:00SUDRADIO, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Il est 8h35, bonjour à toutes et à tous, vous voulez savoir, alors parlons vrai ce matin avec Bernard Guetta qui est député européen,
00:16qui est candidat aux européennes sur la liste de Valéry Hayé en deuxième position.
00:21Bernard Guetta, bonjour.
00:23Bonjour.
00:23Merci d'être avec nous, la campagne officielle a commencé.
00:26Mais vous n'avez pas un nouveau chef de campagne qui s'appellerait Emmanuel Macron, Bernard Guetta ?
00:34Non, on n'a pas un nouveau chef de campagne, on a un homme qui s'est investi depuis mon Dieu sa prime jeunesse dans la cause de l'unité européenne,
00:44qui s'est fait élire, je crois, fondamentalement sur cette base-là.
00:48En tout cas, je veux vous faire une confidence.
00:52Oui, allez-y.
00:54Moi, j'ai rejoint la majorité d'Emmanuel Macron, la majorité présidentielle, sur la base de son engagement européen.
01:01Parce que moi-même, je suis un militant de l'unité européenne depuis quelques 40 ans ou 35 ans,
01:07et c'est le sujet politique qui compte, les autres comptent beaucoup moins à mes yeux,
01:13et donc je ne suis pas du tout surpris qu'ils veuillent s'engager dans la campagne,
01:17et je dirais même que je m'en réjouis, c'est logique.
01:19Vous êtes un militant de l'Europe fédérale ?
01:21Non, je suis un militant de l'unité européenne.
01:23Pourquoi ?
01:24Pourquoi je ne suis pas un militant de l'Europe fédérale ? Je vais vous dire pourquoi.
01:26Je rêve, c'est une utopie, je rêve comme Victor Hugo, des États-Unis d'Europe, un jour.
01:34Mais je pense qu'on n'y est pas du tout, je pense qu'on n'y est pas du tout,
01:37que beaucoup de gens n'en veulent pas, que ce serait brusquer les choses.
01:43Personne ne la défend d'ailleurs, comme si c'était un mauvais mot.
01:47Non, vous vous trompez, au Parlement européen, par exemple,
01:50beaucoup de députés, mais certainement pas la majorité,
01:53mais beaucoup de députés, oui, défendent la cause fédérale.
01:56Moi, je ne la défends pas pour aujourd'hui, et même pour après-demain,
02:01parce que je pense, encore une fois, que ce serait beaucoup trop tôt,
02:05et qu'on se prendrait les pieds dans le tapis.
02:06Cela étant, regardez, regardez l'évolution de l'unité européenne.
02:11On a commencé avec un marché commun, des règles commerciales communes,
02:14des accords internationaux communs.
02:16On est passé à la monnaie, on est passé à la monnaie unique.
02:19Et maintenant, on est en train d'entrer dans le troisième moment
02:26de la construction de l'unité européenne,
02:28avec une unité politique autour de la question de la défense commune.
02:32Quand je suis arrivé au Parlement, en 2019, pour la première fois,
02:37moi je suis un nouvel homme politique,
02:39quand je suis arrivé, encore, les mots de défense commune,
02:44ça sonnait mal aux oreilles de beaucoup de gens au Parlement européen,
02:48notamment les ressortissants, les élus des pays les plus atlantistes,
02:53les plus attachés à l'alliance avec les États-Unis.
02:56Eh bien, aujourd'hui, grâce, si j'ose dire,
02:59à la brutalité de Donald Trump à l'égard des Européens,
03:03grâce, si j'ose dire, à la pandémie qui a resserré les rangs des Européens,
03:08et grâce, si j'ose dire encore, évidemment, à Vladimir Poutine
03:11et à l'invasion de l'Ukraine,
03:13eh bien, tous les dirigeants et toutes les opinions publiques,
03:18c'est très intéressant, en regardant les sondages,
03:20toutes les opinions publiques soutiennent aujourd'hui l'idée d'une défense commune,
03:24y compris, c'est fascinant !
03:26C'est la clé ! Pour vous, c'est la clé !
03:28Ah, c'est complètement la clé !
03:29C'est une nouvelle ère en Europe, si je comprends bien !
03:31Ah, bien sûr ! Mais vous savez pourquoi cette nouvelle ère ?
03:33Parce que les États-Unis s'éloignent,
03:35parce qu'on est menacé à l'Est avec Poutine,
03:37on est menacé au Sud avec les chaos du Proche-Orient.
03:40Eh bien, je vais revenir sur cette défense européenne,
03:42c'est très intéressant.
03:43Bien sûr !
03:44Défense européenne...
03:45Pardonnez-moi, c'est l'enjeu de ces élections européennes,
03:48il n'y en a pas d'autres !
03:49Il n'y en a pas d'autres de cette importance, je veux dire, naturellement.
03:51De cette importance, parce qu'il y en a d'autres !
03:53Bien sûr qu'il y en a d'autres !
03:54Un mot sur ce qui se passe en France avec cette proposition
03:58d'Emmanuel Macron de débattre avec Marine Le Pen,
04:02franchement, pas forcément nécessaire !
04:06Surprenant, ce n'est pas moi qui le dis !
04:09C'est Édouard Philippe !
04:10Oui, j'ai entendu ça !
04:11Est-ce que vous n'êtes pas d'accord avec lui ?
04:13Non, vous savez, moi, ce qui me frappe là,
04:19c'est que Mme Le Pen se défile !
04:21Mme Le Pen se défile, parce qu'elle répond à...
04:23Ben oui, je veux bien débattre avec vous !
04:25Si vous démissionnez au lendemain des élections européennes,
04:28écoutez, ça n'a aucun sens !
04:30Ces élections, comme leur nom l'indique,
04:32sont européennes, elles ne sont pas françaises !
04:34L'élection présidentielle, c'est dans,
04:36rappelez-moi, dans un peu moins de trois ans !
04:38Oui, mais Bernard Guetta,
04:39l'élection européenne, c'est dans quinze jours !
04:41Il s'agit de venir au secours de la liste de Valéry Heller !
04:44Non, non, non !
04:45De votre liste !
04:46Franchement !
04:47Franchement !
04:48Franchement, Gabriel Attal est parti au secours
04:51de votre liste en débattant avec...
04:53Le slogan de votre radio, c'est parlons vrai !
04:55Vous ne parlez pas vrai, c'est moi qui vais parler vrai !
04:57Alors parlez vrai, Bernard Guetta !
04:59Le président de la République, si il intervient,
05:01parce qu'on ne sait pas encore,
05:03s'il intervient dans ce débat,
05:06Il est en train d'intervenir !
05:08Bon, d'accord !
05:09Viendra au secours, non pas d'une liste,
05:12mais de l'unité européenne,
05:14et de l'unité européenne dans un moment
05:16où on en a tous besoin !
05:18Dans un moment où on en a tous besoin !
05:21Encore une fois, regardons l'Ukraine,
05:23regardons le Proche-Orient,
05:24regardons l'éloignement des Etats-Unis !
05:26Oui, Bernard Guetta, on est totalement d'accord !
05:29Mais il s'est engagé dans la campagne !
05:31Et alors ?
05:32Non, mais je constate !
05:34Mais moi je m'en réjouis qu'il s'engage !
05:36Il s'est engagé dans la campagne !
05:38Et alors ?
05:39Mais très bien, il s'est engagé dans la campagne !
05:41Mais pourquoi est-ce qu'on en parle tellement alors, si c'est normal ?
05:43Non, mais on en parle tellement,
05:45parce que la parole du président de la République compte !
05:47Mais je me mets à la place des autres listes !
05:50Nous sommes dans une campagne européenne !
05:52Oui !
05:53Officielle !
05:54Non ?
05:55On est bien d'accord !
05:56Je veux dire, proposer un débat à Marine Le Pen,
06:00c'est réduire !
06:02Franchement, c'est réduire le débat
06:04à, d'un côté,
06:06les pro-européens représentés par Emmanuel Macron,
06:08et de l'autre,
06:10ceux qui laissent planer le doute
06:12sur leur volonté européenne,
06:14représentée par Marine Le Pen !
06:15Pardonnez-moi, mais ça c'est de la petite politique !
06:17Et c'est tout !
06:18Mais oui, bien sûr que oui !
06:19Mais c'est ce que ressentent les Français !
06:21J'en suis pas si certain !
06:23J'en suis pas si certain !
06:25Moi, je constate, encore une fois,
06:28que si le président de la République
06:30intervient, c'est-à-dire si Mme Le Pen
06:32accepte ce défi politique,
06:34eh bien, le président de la République
06:36ne l'acceptera pas, il n'y aura pas de débat !
06:38Je le pense aussi !
06:40Parce qu'encore une fois, Mme Le Pen se défile !
06:42Bien ! Bernard Guetta, parlons de l'Ukraine,
06:44parlons de la défense européenne, justement,
06:46Emmanuel Macron est en Allemagne,
06:48les Allemands ne veulent pas
06:50envoyer leurs missiles Taurus
06:52à l'Ukraine, vous le regrettez ?
06:54Absolument !
06:55Vous le regrettez !
06:56Est-ce qu'Emmanuel Macron va leur demander,
06:59d'après ce que vous savez ?
07:01Je ne le sais pas !
07:03Je ne le sais pas, mais je souhaiterais beaucoup
07:05qu'il le fasse, et il serait logique
07:07qu'il le fasse, étant donné
07:09ses positions. Moi, je peux
07:11comprendre que le chancelier allemand
07:13soit très réticent, parce qu'il est à la tête
07:15d'une coalition
07:17fragile, compliquée,
07:19que les Allemands
07:21sont inquiets, je parle là
07:23de l'opinion publique, une grande partie
07:25de l'opinion publique allemande est très inquiète
07:27de tout ça, ne souhaite
07:29pas que l'Allemagne s'engage
07:31plus qu'elle ne l'a déjà fait,
07:33car l'Allemagne s'est déjà...
07:35Plus que nous ?
07:37Plus que nous ?
07:39Écoutez, je n'en suis pas
07:41si certain, mais peu importe ce débat.
07:43Si vous voulez, on l'ouvrira tout à l'heure.
07:45Mais je reviens
07:47aux Allemands, et les Allemands se disent
07:49si on livre des missiles
07:51Taurus aux Ukrainiens,
07:53les Ukrainiens vont s'en servir
07:55pour aller frapper des cibles en Russie,
07:57des cibles militaires, pas des cibles
07:59civiles, et elles sont nombreuses.
08:01Mais regardez,
08:03le débat sur ce
08:05point là, évolue,
08:07mais considérablement
08:09à Washington et dans toutes
08:11les capitales européennes.
08:13Je vous pose la question, franchement, est-ce que l'Ukraine
08:15doit pouvoir viser la Russie
08:17avec des armes occidentales ?
08:19Pas la Russie, des cibles militaires en Russie,
08:21oui absolument !
08:23Oui absolument, absolument !
08:25C'est ce que demande le patron
08:27de l'OTAN. Mais c'est ce que demande
08:29le patron de l'OTAN, c'est ce que demandent énormément
08:31d'hommes politiques européens.
08:33Pour l'instant la France n'a rien dit.
08:35Vous avez remarqué, elle n'a rien dit.
08:37Elle n'a rien dit.
08:39Mais vous vous le demandez. Moi absolument.
08:41Écoutez, je l'ai même écrit il y a 15 jours
08:43dans les 5 journaux européens
08:45Donc des armes françaises pourraient être
08:47utilisées par l'Ukraine pour aller
08:49frapper des cibles... Attendez, attendez !
08:51Pour aller frapper des cibles militaires en Russie.
08:53Écoutez, justement, des armes françaises,
08:55peut-être pas, pourquoi ? Parce que
08:57les armes, les missiles de Bonk-Borset,
08:59ce n'est pas nous qui pouvons les fournir.
09:01Oui, mais...
09:03On fournit un autre type d'armement.
09:05Mais politiquement parlant, oui je vous réponds
09:07Jean-Jacques Bourdin, politiquement parlant,
09:09je suis absolument partisan, mais vraiment
09:11absolument partisan
09:13à ce que nous autorisions nous
09:15les occidentaux, généralement parlant,
09:17les Ukrainiens à utiliser
09:19les armes que nous leur livrons
09:21contre des cibles militaires
09:23en Russie. Mais enfin, écoutez...
09:25Sur le territoire russe. C'est quand même quelque chose
09:27d'extraordinaire. Matin, midi
09:29et soir, la Russie bombarde
09:31l'Ukraine, mais pas seulement des cibles militaires
09:33On voit ça chaque matin.
09:35On voit ça chaque matin.
09:37Et les Ukrainiens
09:39ne devraient pas, ne pourraient pas
09:41se servir des armes que nous leur livrons
09:43pour aller
09:45toucher des réservoirs
09:47de pétrole, des casernes
09:49des stocks militaires, etc.
09:51C'est aberrant.
09:53Et tuer des soldats russes.
09:55Tuer des soldats russes. Est-ce que la Russie
09:57se prive de tuer, non pas
09:59des soldats ukrainiens, mais toute la population
10:01ukrainienne ? Nous serions
10:03belligérants, non ? Non, pas du tout.
10:05Pourquoi ? Pour une raison simple.
10:07C'est que ces missiles ne partiraient pas
10:09du territoire de pays
10:11de l'Union Européenne.
10:13Ils partiraient d'Ukraine et ils seraient utilisés par l'Ukraine.
10:15Bernard Guetta, vous parliez tout à l'heure de défense
10:17européenne, oui, je veux bien, mais
10:19où sont les promesses de l'Europe ?
10:21Qui n'a pas tenu sa promesse de produire un million d'obus ?
10:23C'était la promesse faite !
10:25Mars 2023, mars !
10:27Vous avez raison, mais vous savez pourquoi
10:29on n'a pas pu tenir cette promesse ?
10:31On va par
10:33un manque de volonté politique.
10:35C'est parce que les
10:37chaînes de fabrication n'étaient
10:39pas suffisantes, ni en France,
10:41ni dans les autres pays européens.
10:43Nous promettons et nous ne tenons pas.
10:45Nous promettons et nous
10:47accélérons le développement
10:49des chaînes de production
10:51d'une manière absolument spectaculaire.
10:53Et on va y arriver
10:55et même on va
10:57dépasser ce chiffre
10:59d'un million de munitions à livrer
11:01à l'Ukraine. Bernard Guetta,
11:03Sommet pour la paix
11:05qui se déroulera en Suisse
11:07les 15 et 16 juin
11:09à Lucerne.
11:11Si Joe Biden et Xi Jinping sont invités
11:13par Volodymyr Zelensky,
11:15tout le monde est invité,
11:17le G7, le G20, les BRICS,
11:19absolument tout le monde. La Russie a dit
11:21qu'elle n'irait pas, sauf
11:23si l'Ukraine accepte
11:25l'annexion de 20%
11:27des territoires ukrainiens que la Russie
11:29occupe.
11:31Vous seriez ukrainien, vous accepteriez ça ?
11:33Je ne suis pas ukrainien.
11:35Moi non plus, je ne suis pas ukrainien.
11:37Mais, condition inacceptable ?
11:39De la part
11:41de la Russie ? Oui. Condition totalement
11:43inacceptable, évidemment.
11:45Évidemment. Non mais écoutez, vous savez,
11:47on ne peut pas demander
11:49aux Ukrainiens de se comporter
11:51en bourgeois de Calais. D'abord,
11:53ils n'ont pas perdu la guerre, contrairement à Calais,
11:55contre les Anglais.
11:57Et
11:59deuxièmement,
12:01ils continuent à se battre.
12:03Et ils se battent pourquoi ?
12:05Non seulement pour récupérer
12:07la partie de leur territoire,
12:09c'est-à-dire, effectivement, environ 20%,
12:11de leur territoire qui a été annexé
12:13par la Russie, mais aussi
12:15pour survivre en tant qu'État.
12:17Car écoutons ce que dit M. Poutine.
12:19M. Poutine dit matin,
12:21midi et soir, l'Ukraine n'existe pas.
12:23Il dit, l'Ukraine
12:25n'existe pas. Sous-entendu,
12:27l'Ukraine, c'est la Russie. C'est-à-dire
12:29que si M. Poutine, par malheur,
12:31gagnait, il ne gagnera pas d'ailleurs,
12:33mais si par malheur il gagnait,
12:35c'est toute l'Ukraine qui serait
12:37annexée à la Fédération Russie.
12:39Vous entendez les Français qui disent
12:41mais l'Ukraine, ce n'est pas notre combat.
12:43Ce n'est pas notre guerre. Je l'entends.
12:45Vous l'entendez souvent.
12:47J'avais Thierry Mariani,
12:49à votre place.
12:51Evidemment, Thierry Mariani, c'est l'allié des Russes.
12:53Qui disait que la Russie
12:55n'est pas une menace.
12:57Vous pensez que Thierry Mariani est le représentant des Français ?
12:59Je rapporte ce qu'il a dit.
13:01Je rapporte ce qu'il a dit.
13:03Vous me rapportez ce que Thierry Mariani,
13:05le grand ami de M. Poutine,
13:07dit. Mais ce n'est pas ce que disent
13:09et pensent les Français. Mais cela étant,
13:11plus sérieusement que M. Mariani,
13:13admettons dans un cauchemar
13:15abominable que M. Poutine
13:17gagne cette guerre. Ce qu'encore une fois,
13:19il ne fera pas. Mais admettons,
13:21qu'est-ce qui se passerait
13:23ensuite ? Eh bien, il se passerait
13:25exactement ce qu'il a dit.
13:27M. Poutine dit qu'il veut
13:29récupérer, restaurer
13:31les frontières,
13:33non pas de l'Union Soviétique,
13:35mais de l'Empire des Tsars.
13:37L'Empire des Tsars, ce n'est pas à vous que je vais
13:39l'apprendre. Comprenez presque une moitié
13:41de la Pologne, comprenez la Finlande
13:43et évidemment tous les territoires,
13:45tous les pays
13:47qui se sont échappés de l'URSS,
13:49l'Ukraine, les Pays-Baltes, la Géorgie, etc.
13:51Si on le laisse faire,
13:53au moment où
13:55les Américains se retirent
13:57du continent européen, eh bien,
13:59le résultat, c'est très simple, c'est qu'il y aura
14:01une force dominante, politiquement parlant,
14:03en Europe, qui s'appellera
14:05le Kremlin.
14:07Bernard Guetta, Le Proche-Orient,
14:09pourquoi la France ne reconnaît-elle
14:11pas l'État palestinien ?
14:13Ecoutez, d'abord, il n'est pas à prouver
14:15qu'elle ne le fasse pas,
14:17pas du tout. Elle doit le faire ?
14:19À mes yeux, oui. Oui.
14:21À mes yeux, oui. À mes yeux, oui,
14:23parce que c'est un facteur d'accélération
14:25d'une reprise
14:27des négociations. Or, aujourd'hui,
14:29il ne s'agit pas,
14:31du moins, j'aimerais qu'il ne s'agisse pas,
14:33d'être pro-palestinien
14:35ou pro-israélien.
14:37Il s'agit d'être pro-pays,
14:39d'obliger les dirigeants,
14:41je dis bien les dirigeants,
14:43de ces deux peuples,
14:45à se rassoir à une table
14:47de négociation, avec
14:49quel objectif ? L'objectif est très simple.
14:51Comment voulez-vous qu'Israël... Attendez une seconde !
14:53Avec quel objectif ?
14:55Est-ce que je peux arriver à la coexistence de deux Etats ?
14:57Eh bien nous pouvons aider
14:59à ce processus en disant
15:01nous reconnaissons par avance,
15:03avant même que les frontières n'en soient définies,
15:05nous reconnaissons, dans le principe,
15:07l'existence d'un Etat palestinien.
15:09Oui, oui. Mais...
15:11Regardez ce qui s'est passé
15:13à Rafa.
15:15Pour l'instant, je suis...
15:17Attention ! Ce sont des chiffres...
15:1935 morts
15:21à Rafa, selon le Hamas,
15:23les autorités palestiniennes et le croissant rouge, très bien, des tirs israéliens, Israël qui reconnaît la frappe d'ailleurs, des civils tués...
15:30— Qui faisait suite, vous savez à quoi ? — Oui.
15:32— Bah à des tirs de missiles sur Tel Aviv. — Oui.
15:35— Pas le Hamas. — Oui. Non, mais oui.
15:38— Je ne veux pas dire par là que c'est contre-frappe. — Vous vous excusez Israël ?
15:41— Non, pas du tout, justement. Mais pas du tout. Ce que je veux dire, c'est qu'on est dans une situation où chacun, chacun frappe l'autre.
15:50Il faut en sortir. Et pour en sortir, encore une fois, il ne faut pas être pro-israélien, il ne faut pas être pro-palestinien, il faut être pro-paix.
16:01— La Nouvelle-Calédonie, quelques mots, Bernard Guetta. Si les élus locaux ne s'accordent pas...
16:07— Quelques mots sur la Nouvelle-Calédonie. — Bah oui, quelques mots. Mais oui, parce que le temps presse.
16:11— Ça va être difficile. — Bon, on va voir, on va voir.
16:13Si les élus locaux ne s'accordent pas, Emmanuel Macron est prêt à organiser un référendum.
16:17— Je n'ai pas très bien compris. Personne n'a compris. Référendum national ?
16:20— Mais non, mais il a dit une chose très simple. — Référendum national ?
16:23— Une seconde. Il a dit une chose très simple. Il a dit que pour faire passer cette évolution du corps électoral,
16:30maintenant que les deux chambres se sont prononcées, il a deux moyens constitutionnels de le faire.
16:38Soit la réunion du Congrès, c'est-à-dire de l'Assemblée nationale et du Sénat à Versailles, soit un référendum.
16:44Il a rappelé la Constitution. Il n'a rien fait d'autre.
16:48— Les Français de métropole voteraient sur la Nouvelle-Calédonie, sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie,
16:54alors que, franchement, que savent-ils de l'archipel ?
16:58Vous imaginez un référendum sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie voté par tous les Français ? Franchement.
17:03— Vous avez entendu ce que je viens de vous dire ? Il n'a fait que rappeler la Constitution.
17:07— Oui, oui. — C'est tout. C'est tout.
17:09Il a dit « la Constitution me donne cet instrument ». Il n'a pas dit qu'il allait le faire.
17:14— Oui, heureusement qu'il n'a pas dit qu'il allait le faire, non ?
17:17— Heureusement, je ne sais pas, moi c'est vous qui le dites.
17:19— Moi non plus, moi non plus. — Si, si, vous venez de le dire.
17:21— Bon, bon, allez. En Nouvelle-Calédonie, les inégalités économiques et sociales se confondent avec les inégalités ethniques.
17:28— Largement. — Largement. C'est le souci principal.
17:31— Bien sûr, bien sûr. — C'est ce souci-là.
17:33— Pardonnez-moi, c'est une des grandes données du problème. Il n'y a pas que ça.
17:39Il y a aussi le ressentiment historique. Bien sûr que ça pèse terriblement, et on peut le comprendre.
17:45Mais il y a aussi une inquiétude, une peur des gens qui sont des citoyens français sans être des canards sur cet archipel.
17:55Sur ce caillou, comme on dit.
17:57— Bernard Guetta, je voulais revenir, en quelques mots encore une fois, sur les voitures chinoises.
18:03L'Union Européenne, les taxes à 10% aujourd'hui, il faut aller plus loin.
18:07— Je pense. — C'est indispensable. Alors, des enquêtes sont en cours.
18:10— Je pense. — La Commission va décider.
18:12— Ben oui, comme vous dites, comme vous dites. Bien sûr, bien sûr.
18:16Bien sûr que oui, bien sûr que oui, il ne faut pas rester bras croisés devant une concurrence organisée par une industrie
18:25totalement subventionnée par un État.
18:27— N'est-ce pas ce qu'on peut reprocher à l'Europe aujourd'hui ? D'être trop lente dans ses décisions ?
18:31D'être trop naïve ? D'être trop timide ? — Vous savez combien de temps il a fallu pour confier à la Commission
18:43le dossier des vaccins pendant la pandémie ? Il a fallu quelques jours. Il a fallu quelques jours.
18:49Non, non, mais attendez. — Pour les vaccins ?
18:51— Oui, oui, bien sûr. Mais il a fallu quelques jours pour décider d'emprunter presque 800 milliards d'euros
18:57pour relancer nos économies. Il a fallu même pas 48 heures aux 27 pays européens pour se délivrer, je parle franglais,
19:08pour livrer des armes à l'Ukraine au moment où les troupes russes entraient en Ukraine.
19:14Non, non, non, l'Union européenne non seulement n'est pas si lente qu'on le dit...
19:18— Tout dépend des sujets. — Mais non, même pas, même pas, parce que regardez précisément, précisément sur ces questions
19:25de la concurrence déloyale de pays étrangers, et bien écoutez, les procédures s'accélèrent d'une manière spectaculaire,
19:31alors que c'est tout sauf simple, ce dossier.
19:34— Bien, un dernier mot sur la réforme de l'audiovisuel public. Vous connaissez...
19:39— Vous êtes un traître, vous m'aviez dit que vous ne m'interrogeriez pas là-dessus.
19:43— Je suis un traître parce que nous en avons discuté avant l'interview et que j'ai trouvé votre position intéressante.
19:49— Ah oui, elle l'est sans doute, elle l'est.
19:51— Voilà pourquoi j'ai changé d'avis. Vous savez, dans la vie, il faut changer d'avis.
19:54— Vous avez raison. — Vous savez, Bernard Guetta.
19:56— Non, moi, je suis assez constant. — Calmez votre position.
19:59— Écoutez, depuis 20 ans, je souhaitais que nous fassions une BBC à la française.
20:06— Je sais, parce que vous l'avez écrit, vous l'avez dit.
20:08— Absolument, je le souhaitais. Quand je vois aujourd'hui l'évolution des échiquiers politiques,
20:14quand je vois ce qui se passe, je ne parle pas de la Russie ou de la Chine, mais dans un pays comme la Hongrie par exemple,
20:20ou même l'Italie de Mme Mélanie avec son extrême droite, et elle prend main, elle reprend main à la raille à son seul profit,
20:29je me dis que la dispersion des antennes est une protection pour la liberté de la presse.
20:35Donc ça vous inquiète ?
20:36— Je me pose beaucoup de questions.
20:38— Sur ce sujet. Merci Bernard Guetta d'avoir eu la franchise de me répondre.
20:42Il est quelle heure ? Il est 8h56. Vous êtes sur Sud Radio 0826 300 300. A tout de suite.