Selon l’IBET 2023 (Indice du bien-être au travail), le désengagement professionnel coûterait chaque année 13 250 euros en moyenne par salarié en France. Un montant en progression de 32 % sur un an, et qui souligne la nécessité de repenser l’organisation du travail.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:12 "Bien dans son job" c'est un sujet dont on parle souvent en débat et dans cette rubrique "Bien dans son job"
00:18 le désengagement des collaborateurs versus le bien-être des collaborateurs évidemment sur leur lieu de travail
00:24 et leur engagement parce qu'on va en parler évidemment.
00:26 Vicor Vatnin, ravi de vous accueillir, associé fondateur de Mozart Consulting, filiale, ça a changé depuis peu,
00:34 mais en tout cas filiale d'Aesio Mutuelle.
00:36 Et de Territoria Apicil.
00:38 Apicil, c'est un travail extrêmement méticuleux que vous avez fait.
00:42 Commençons d'abord par sortir ce que j'imagine que vous allez déposer sur le bureau des CEO ou des dirigeants.
00:47 13 250 euros par an et par salarié selon l'Ibette, c'est le coût du désengagement.
00:55 Comment vous l'avez calculé ce chiffre qui est impressionnant ?
00:59 Oui, alors, pour rentrer par la seule porte que les dirigeants peuvent comprendre, c'est l'impact sur la productivité.
01:08 Parce que des enquêtes et des baromètres et des sondages, il y en a pléthore, mais elles n'ont aucune valeur.
01:15 Excusez-moi, mais c'est un peu le scientifique qui parle.
01:20 Elles n'ont aucune valeur parce que c'est du déclaratif.
01:22 C'est comme si vous alliez chez le médecin et qu'il ne vous prenait pas de mesures, il ne vous faisait pas d'analyse,
01:27 il ne regardait pas l'impact sur votre santé et après il vous écoute.
01:31 Donc qu'est-ce qu'on fait ? On va calculer les risques de productivité.
01:37 Il y a trois risques de productivité.
01:39 Ils sont dans le code du travail, un risque de santé, de sécurité, d'employabilité.
01:44 Les gens ne sont pas là ou ne sont plus là.
01:46 C'est ça.
01:47 À cause du travail et uniquement à cause du travail.
01:49 Donc ce sont les arrêts maladie ?
01:50 Pas tous.
01:51 Pas tous ?
01:52 Les arrêts de ce qu'on appelle les risques professionnels, accidents du travail, maladies professionnelles.
01:57 Et puis les sorties non économiques.
02:00 C'est-à-dire pas les sorties, je fais un plan social parce que je suis stratégique.
02:03 Ruptures conventionnelles ?
02:04 Pardon ?
02:05 Ruptures conventionnelles ?
02:06 Exact. Ruptures, licenciements non économiques, sorties en période d'essai, démission,
02:11 que l'on pondère également en fonction de... Il peut y avoir d'autres raisons pourquoi les gens partent.
02:16 Donc c'est un modèle statistique qui pondère les risques, qui leur attribue de ce qu'on appelle des coûts cachés.
02:23 Parce que quand quelqu'un n'est pas là, on n'est plus là, vous avez des tas de coûts cachés.
02:27 Tout ça c'est ce qu'on appelle le management socio-économique, l'approche socio-économique du travail.
02:32 Et ça donne ce coût-là à partir des données nationales.
02:35 Il n'y a pas de questionnaire, il n'y a pas un sondage.
02:39 Ce n'est pas votre impression.
02:41 Et je vous donne 50% des gens qui ont répondu ça.
02:46 Ce sont des données nationales publiées par le ministère du Travail.
02:49 Agrégation de data.
02:50 Agrégation de données, c'est de la data science modélisée et puis surtout cartographiée sur tous les secteurs économiques.
02:58 Management socio-économique, c'est ce que vous évoquez.
03:01 Oui.
03:02 D'où vient le problème ? Parce qu'une fois qu'on a posé sur le bureau d'un dirigeant, voilà, ça vous coûte 13 250 euros par salarié.
03:09 Les dernières données nationales.
03:11 Ça c'est nos données.
03:12 Voilà.
03:13 Vous lui dites comment vous analysez le problème et vous, j'imagine que vous avez aussi le remède à la maladie.
03:18 Ah, bravo, bravo.
03:20 C'est-à-dire pour vraiment que la personne, pour bien connaître le sujet, c'est comme pour un malade, toujours pareil,
03:26 si vous ne connaissez pas sa maladie, vous ne pouvez pas le mettre en santé.
03:30 Donc il y a un modèle pour mesurer le désengagement, le cartographier, d'accord, le localiser,
03:36 parce que vous pouvez avoir des unités de travail sur lesquelles tout se passe bien,
03:40 vous pouvez même avoir deux directions qui font le même boulot pour les mêmes clients
03:44 et avec des résultats de productivité différents.
03:47 Ça c'est le management qui est...
03:48 Eh ben voilà, voyez, voyez quand vous commencez à poser les cinq "why", les cinq questions.
03:53 C'est mon côté journaliste.
03:54 Non mais c'est le meilleur, c'est un des meilleurs côtés parce que vous questionnez, vous questionnez successivement.
04:01 Une fois que vous avez localisé, ben vous savez où ça se passe et vous avez envie d'agir
04:06 parce que vous comprenez mieux le problème.
04:08 Mais après vous avez un autre outil pour justement travailler les leviers d'engagement.
04:15 Voilà, pour comprendre l'engagement, il faut d'abord mesurer le désengagement.
04:19 Victor Wattenin, vous avez auparavant eu une vie dans le privé, dans une grande entreprise.
04:24 Oui.
04:25 Qu'est-ce qui se passe en France ?
04:26 On nous dit, on entend des grands patrons qui nous disent "on est dans un management trop vertical, trop pyramidal,
04:32 on impose, on ne donne pas de responsabilité".
04:35 Est-ce que ça c'est un élément aussi qui fait partie d'une des causes du désengagement ?
04:39 Alors, c'est un élément mais prudence.
04:42 Quand vous partez sur des solutions comme ça, génériques,
04:47 ben déjà vous enlevez l'envie de comprendre ce qui se passe.
04:49 Chaque entreprise est différente, les secteurs sont complètement différents.
04:53 Alors, je vais vous donner un exemple d'actualité parce que j'ai vu que vous avez un autre sujet tout à l'heure sur l'agriculture.
04:59 Sujet au cœur de l'actualité.
05:00 Eh bien, je vais vous dire par exemple que, avec l'Ibette nationale,
05:06 vous regardez là, vous avez l'Ibette filière alimentaire.
05:10 Absolument, je l'ai devant les yeux.
05:11 0,59 ou 0,64 de tête.
05:14 Oui, c'est ça.
05:15 Ben, ça veut dire quoi ?
05:16 0,64.
05:17 Voilà, ça veut dire qu'il y a beaucoup d'arrêts de travail et il y a beaucoup de sorties.
05:24 Donc, si vous n'avez pas cette information-là, comment vous allez mobiliser les gens ?
05:28 Donc, ce qui est très important, c'est bien de comprendre ce qui se passe d'abord.
05:32 Quand vous avez compris, en fait, il faut avoir les deux pôles, ce qu'on appelle l'agro-antagonisme, le plus et le moins.
05:39 Vous ne pouvez pas faire du plus si vous ne comprenez pas le moins.
05:42 Mais sur le caractère de la transformation, en quelques mots, Victor, des managers, qu'est-ce qu'ils doivent changer ?
05:48 Alors, qu'est-ce qu'ils doivent changer ?
05:49 Alors, pour moi, je parle… Excusez-moi d'utiliser ce terme, il est peut-être un peu ambitieux,
05:56 mais il a l'air de plaire à vos confrères. Je parle de transition managériale.
06:01 Comme on parle de transition écologique.
06:03 Tout à fait. Alors, cette transition managériale, pourquoi ?
06:06 Un dernier mot.
06:07 Oui, alors voilà. Transition parce que, en fait, le manager, il est là pour assumer ce qu'on appelle le lien de subordination.
06:13 Et ce qui est nécessaire aujourd'hui avec l'évolution de nos sociétés, c'est de passer au lien de considération.
06:20 Merci pour ce mot. On terminera là-dessus. Je serai resté avec vous encore plus longtemps, Victor Wagnin.
06:25 Allez voir cette étude qui est de l'agrégation de data. Ce ne sont pas des sondages, on le redit, avec l'Ibette, qui sont des données extrêmement cadrées.
06:33 Allez voir cette étude. C'est un tableau de bord utile. Mozart Consulting, associé fondateur, était avec nous sur le plateau de Smart Job.
06:40 C'était un vrai plaisir de partager ce moment avec vous.
06:42 Plaisir partagé. Merci.
06:43 On tourne une page. Vous nous avez fait le lancement. On parle de l'agriculture.
06:45 On va essayer de le traiter sous l'angle Smart Job. Les revenus, le salaire, ça correspond à quoi ?
06:51 Est-ce qu'il y a un monde agricole ou des dizaines de mondes agricoles ?
06:55 C'est ça le sujet et on va l'expertiser avec mes invités dans Smart Job. C'est tout de suite.