• il y a 10 mois
Transcription
00:00 ...
00:02 Musique rythmée
00:06 ...
00:08 -Elle boit souvent rouge
00:10 Avec elle, ça bouge
00:13 Maggie soleil ouvert, Maggie larme
00:16 On est sous le charme
00:17 Quand son coeur s'enflamme
00:19 Elle joue toute la gamme
00:22 Oh, Maggie, elle fait sa météo
00:24 Je sais, elle fait toujours beau
00:27 En robe que soit, en pyjama
00:30 Elle est la même
00:32 Elle change de crème, elle change d'extrême
00:34 Mais elle change pas
00:36 Maggie le jour, Maggie la nuit
00:38 C'est un poème
00:41 Un peu de fou à la folie
00:43 C'est elle qu'on aime
00:45 Maggie
00:47 Maggie
00:49 Maggie
00:52 Voilà Maggie
00:54 ...
00:56 -Douce France
00:58 Chère fille de mon enfance
01:02 Bercée de tendres assouciances
01:06 Je t'ai gardée dans mon coeur
01:10 -Maman !
01:12 -C'est impardonnable !
01:13 -Ca ne te regarde pas !
01:15 -C'est moi qui sera avec lui !
01:17 T'aurais un peu tendance à l'oublier.
01:19 J'ai plus envie de discuter.
01:21 -On va en parler, tout de suite !
01:24 -Douce France
01:26 Oh, Maggie de ma souffrance
01:30 -Je vous en prie, Rose, arrêtez de chanter !
01:33 -Quand vous arrêtez de crier ?
01:35 -C'est vrai, après tout le quartier,
01:38 ils me posent des questions sur ce qui se passe ici.
01:41 -Ah oui, qu'est-ce qui se passe ici ?
01:43 -Ici, maintenant ? -Oui.
01:45 -Comme d'habitude, vous vous mêlez de ce qui vous regarde pas.
01:48 -Voilà ce qui se passe. -Merci, Rose.
01:50 Tu vois, Rose est de mon avis. -De quoi je mêle ?
01:54 -Je suis avec un type de 60 ans, et il faut que je me taise ?
01:57 Qu'est-ce que vous diriez, si ça arrive à votre fils ?
02:00 -Oh, dites-moi, Maggie, apprenez que mon fils,
02:03 il sort pas avec des hommes de 60 ans.
02:05 Il m'en ferait plus que ça, je lui tourne le cou.
02:08 Bon, si ça vous dérange pas, je vais sortir les poubelles.
02:11 C'est vrai, ça.
02:13 Mes voisins, ils s'impatientent.
02:15 Ils voudraient bien savoir pourquoi vous faites tout ce tchac-là.
02:18 -C'est vrai qu'il fait toujours des drames pour rien.
02:22 Non, mais en fait, tu sors avec un vieux satyre,
02:25 et tu appelles ça rien ?
02:27 Si j'avais pas besoin de ce couteau pour le rôti,
02:30 je m'ouvrirais les veines avec. -Il a pas 60 ans, il a ton âge.
02:33 -Caro, n'insulte pas ta mère.
02:35 Ce sale type faisait déjà la sortie des écoles que j'étais pas née.
02:39 -T'exagères pas. Il arrive dans 5 minutes,
02:41 et j'ai pas fini de me préparer. -T'inquiète pas,
02:44 à son âge, il s'en rendra même pas compte.
02:46 -Comment veux-tu discuter avec toi ?
02:49 Discuter normalement de choses normales.
02:51 -Pour l'instant, je discute normalement de choses anormales.
02:54 Tiens, Rose ! -Oui ?
02:56 -Qu'est-ce que vous diriez si votre fils sortait avec une femme de mon âge ?
03:01 -Hé ! Pourquoi ?
03:03 Vous avez des vues sur lui ?
03:05 -Non. Non.
03:07 Ma fille s'est choisi un petit ami qui pourrait être sa mère.
03:10 -Et alors, mademoiselle Maggie ?
03:13 -Mais vous en faites pas, justement.
03:15 Vous devriez être rassurée, au contraire.
03:17 -A cet âge-là, un homme, c'est plus très dangereux.
03:20 Faut lui mettre beaucoup de harissa dans le couscous.
03:23 Si vous voyez ce que je veux dire.
03:25 -Ha ! Très drôle.
03:27 On pourrait peut-être appeler Mélie Grégoire ou faire un sondage.
03:31 -Pourquoi tu m'as cachée que tu sortais avec lui ?
03:33 Pourquoi tu m'en parlais pas ? -Je savais que tu en ferais une maladie.
03:37 -Une maladie ? Tu veux dire que je suis à l'agonie, oui ?
03:40 Ma fille, mon unique enfant souffre.
03:44 -Tu nous lâches avec ton plan mère-courage.
03:46 Autant que si tu réagis comme ça, c'est pas pour moi.
03:49 -Mais uniquement parce que mon petit ami est un de tes anciens amis.
03:53 -Mais enfin ! Caro, ça n'a rien à voir.
03:56 Mais absolument rien ! Mais... Presque rien.
03:59 -Oh ! Oh ! Oh ! Oh !
04:00 J'ai bien entendu.
04:02 Le petit ami de Mlle Caro...
04:04 -C'est l'ancienne de Mme Maggie ?
04:06 Oh ! Eh ben, dans cette maison,
04:09 c'est plus libéré qu'on est.
04:11 C'est déchaîné !
04:12 -Bon, les dossiers de l'écran, vous finissez ça sans moi.
04:15 Moi, je t'embarrasse au thé. -Caro, reste ici !
04:19 -Maman, ça suffit. On a tout dit.
04:21 -Très bien ! Très bien ! Je n'insiste pas.
04:24 On parle d'autre chose.
04:25 Tiens, donne-moi une raison.
04:27 Une seule pour sortir avec un vieux pervers de 65 ans.
04:30 -Maman ! -Pardon, de 70 ans.
04:32 -Ca n'est pas un vieux pervers, c'est un grand écrivain.
04:35 Il est drôle, séduisant.
04:37 Et chose de plus en plus rare, il est plein d'attention.
04:40 -Attention ? Moi, je te dis attention !
04:42 Je connais ce type. Il n'aime qu'une seule chose au monde.
04:46 -Si tu veux faire ton malheur et celui de ta mère...
04:49 -J'ai 27 ans et il me semble que je suis assez grande.
04:52 -Tu as 27 ans et lui va sur les 80.
04:55 Je trouve ça obscène, pervers, dégoûtant !
04:58 -Obscène, pervers et dégoûtant ?
05:00 Si c'est un film, faut pas manquer ça.
05:02 -Ils sont tous les mêmes. -Ce que j'ai encore fait ?
05:06 -Rien ! Tu n'as rien fait !
05:08 Tu ne penses qu'à voir des films pornos,
05:10 alors que ma fille est au bout du suicide.
05:13 -Ah bon ? Oh, tu me rassures !
05:15 -C'est pas grand-chose. -Oh, pas genre !
05:18 Je te dis que ma fille sort avec un type de 70 ans
05:21 et j'ai tout ce que tu trouves à dire !
05:23 En plus, il en fait bien 30 de moins, ce vieil hypocrite.
05:27 -D'abord, il n'a pas 70 ans,
05:29 et je n'ai jamais vu une femme qui fasse vieillir les hommes aussi vite.
05:33 -C'est bien vrai ! Tiens, regarde-moi !
05:35 Qui c'est, ce Pierre-François,
05:38 qui est la terreur des vieilles mamans ?
05:40 -Pierre-François d'Amecourt.
05:42 -Oh, dis donc ! L'écrivain ?
05:45 -L'écrivain ! Je peux te dire que ce type est obsédé par une chose,
05:49 et c'est pas la littérature.
05:51 -Eh ben...
05:52 Heureusement pour Caro,
05:54 parce que j'ai lu 3 pages de l'huile, je me suis endormi tout de suite.
05:58 C'est efficace, ça vaut mieux que toutes les pilules de la terre.
06:02 -C'est pas l'équipe. Il arrive, je vais finir ma bille.
06:05 -Tu sais pas, Georges, ce scribouillard passe à apostrophe, ce soir.
06:09 C'était l'occasion de remettre en place la vue à Caro.
06:13 Et bien sûr, elle est tombée dans le panneau.
06:16 -Oui, oui.
06:17 -Ca vaut mieux, sauf que je ne suis pas la première.
06:20 Et que ce scribouillard, son style ne te déplaisait pas,
06:24 alors si t'es jalouse...
06:26 -Jalouse ? Mais de quoi vous parlez ?
06:28 -Ah, parce que t'es pas au courant ?
06:31 On va se faire une joie de te raconter tout ça.
06:34 -De quoi je ne suis pas au courant ?
06:36 -C'est des bêtises, des histoires de femmes, ça t'intéresserait pas.
06:41 -Mais si, je suis sûr que ça va passionner Georges.
06:44 Avant de te rencontrer, maman trouvait les romanciers très romantiques.
06:49 -Ah !
06:50 -Dame Écourt, et toi, vous...
06:52 -Oh !
06:53 Enfin, non...
06:54 Enfin, vous savez, c'est tellement vieux.
06:57 Et ça n'a duré que 6 mois.
06:59 -Ah oui.
07:00 Tu es sortie avec le Jules de ta fille.
07:03 -Oh, pardon ! Je te laisserai pas dire ça.
07:06 Non, c'était mon type.
07:08 Mon Jules.
07:09 -Ah bon ?
07:10 -Oui, je suis content de le savoir, car j'ai toujours cru que c'était moi.
07:15 -Oh, mon chéri ! Enfin, Georges !
07:17 Oh, c'est ridicule, non.
07:19 C'était fini avec lui bien avant que ça commence avec toi.
07:23 Là, c'est pas le problème.
07:25 Quand j'étais avec lui, on avait le même âge.
07:28 Toi et moi, on a le même âge.
07:30 -Mais il a 30 ans de plus qu'elle !
07:33 Alors, qu'est-ce que tu dis d'un type qui fait ça ?
07:36 -Je dis que c'est un sacré vaineur.
07:39 -Georges !
07:40 ...
07:43 -Maman, ça doit être lui !
07:45 Vous étiez de vieux amis.
07:47 -T'inquiète pas, ma chérie.
07:50 Quoi que je puisse penser de ce monsieur,
07:53 il sera reçu ici avec beaucoup de sincérité.
07:56 -Maggie !
07:57 -Ah ! Pierre-François ! Mon Dieu !
08:00 J'ai quelque chose à te dire.
08:02 Ma fille fait ce qu'elle veut.
08:04 Elle est majeure et vaccinée.
08:06 Maintenant, tu vas la quitter et on n'en parle plus.
08:10 -Ma petite Maggie ! Comme tu es mignonne.
08:13 Tu n'as pas changé. Toujours cet humour en demi-teinte.
08:16 -Dis donc.
08:18 Tu étais moins petit, autrefois.
08:20 Tu t'étais tassée, non ?
08:22 -Non, 1,72 m, comme d'habitude.
08:24 -Permets-moi de te présenter.
08:27 Pierre-François Damécou.
08:29 Georges Boissier, mon mari.
08:31 -Condoléances.
08:32 Vous savez, on s'y fait.
08:34 -Très drôle.
08:35 -Dis-moi, Pierre-François, vous boivez bien ?
08:38 J'ai un vieux scotch de 12 ans d'âge.
08:41 -Avec plaisir, Georges.
08:43 -Je crois qu'il préfère les choses de 27 ans d'âge.
08:46 Enfin, où il en est, 12 ans, c'est déjà vieux.
08:50 -Ce qui devient vrai, c'est qu'elle met tout de suite le monde à l'aise.
08:55 -Soyez à l'aise.
08:56 Restez assis.
08:57 -Georges, il faut absolument que tu mettes un terme à cette histoire.
09:02 Il faut sauver Caro.
09:03 -La sauver, il faut la sauver.
09:05 D'abord, qu'elle soit en danger.
09:08 Ah, Pierre-François,
09:11 vous allez me goûter cette merveille.
09:14 -Oui, avec plaisir.
09:15 Sacré personnage, votre femme, Georges.
09:19 Très madame Verdurin.
09:21 -Vous êtes proustien, Pierre-François ?
09:24 -Oui, je serai plutôt...
09:26 ugoïste.
09:27 -Ah oui, ça, ugoïste, sûrement.
09:29 -Ugophile, si tu préfères.
09:31 -Ah, quel poète !
09:33 Avec ou sans hélas.
09:34 Non, après, Hugo, on peut plus rien écrire.
09:37 -Non, n'écrivez plus rien.
09:39 -Et surtout, c'est ce que je voulais dire.
09:42 C'est un bonhomme extraordinaire, une telle pointure,
09:46 9 fois le soir de Seynos.
09:48 Et à 80 ans, il assurait encore comme un chef.
09:51 -Ah, quelle santé !
09:53 -80 balais, dis donc.
09:55 Ça nous laisse combien de temps devant nous, ça ?
10:00 -6 mois, avec sursis.
10:02 -On doit apprendre.
10:03 -6 mois de bonheur avec ma petite Caroline.
10:06 Caroline, mon amour, ma chérie, te voilà que tu es belle.
10:10 Ma Vénus de Milon !
10:11 -Avec 2 bras.
10:13 -Avec 2 bras, autour de mon cou, circonstance aggravante.
10:17 -Comment tu trouves ma robe ?
10:19 -Formidable.
10:20 Tu as le chic pour tes robes et pour tes amants.
10:24 -Je vais embrasser mon fils et je suis à toi.
10:27 -Va, m'amuse.
10:28 ...
10:31 -Ah, Georges.
10:32 -Oui ?
10:33 -Je crois discerner dans votre oeil que ma tenue vous interpelle.
10:38 -Pardon ?
10:39 -Bah, disons, d'une façon plus proche du vécu
10:44 qu'elle vous intrigue.
10:46 -Ah, non, non, non, pas du tout. Je la trouve très bien, votre tenue.
10:50 Je pensais qu'à nos âges, il faut être courageux pour s'habiller comme ça.
10:54 -C'est une fèche emboisonnée. C'est Magui qui déteste.
10:58 -Non, ben, voyez-vous, j'ai mis cette tenue pour passer exceptionnellement ce soir.
11:03 Voilà.
11:05 Et on n'avait pas été sans remarquer que je porte sur moi
11:09 les signifiants vestimentaires immédiatement décodables.
11:14 -Ouais.
11:15 -Dominateur, non, dominant.
11:18 Aventurier, mais pas marginal.
11:21 -Portable, mais imbuvable.
11:23 -Ce qu'on arrive à lire avec un vieux pantalon et une vieille cliquette.
11:28 -C'est ce qu'on appelle le look, ça, maintenant.
11:31 C'est pas une question de panoplie, c'est une question d'attitude vis-à-vis de soi-même.
11:37 Mon attitude personnelle...
11:39 -C'est pédant et narcissique.
11:41 Si c'était possible, tu te serais marié avec toi-même.
11:45 -Pourquoi pas ?
11:46 -Maintenant, parlons de quelque chose qui intéresse tout le monde.
11:50 -Ah, c'est ça. Parlons sérieusement.
11:53 Parce que c'est sérieux. Très sérieux.
11:56 -Voilà, ma chère Maggie, je crois que j'ai trouvé la femme de ma vie.
11:59 Cette femme, c'est Caroline.
12:01 Mais oui, je ne suis plus le solitaire poète.
12:04 Orphée a trouvé son Eurydice.
12:07 -Oh ! Alors, dis-moi, je dois rire ou pleurer ?
12:10 -En tout cas, moi, je me marre.
12:13 -Tu vas rigoler encore plus quand tu sauras que c'est grâce à toi que je la connais.
12:17 -C'est à mourir de rire. -Meurs, ma chérie.
12:20 Je raconte.
12:21 J'étais en Californie, où j'étais soit dite en passant.
12:25 J'étais à une conférence à Berkeley.
12:28 Je voulais avoir des nouvelles de toi.
12:30 Je vais à ton adresse.
12:32 On rigole. Je téléphone.
12:34 J'ai Caroline au téléphone, qui me dit que vous étiez partie,
12:38 ton mari et toi, en vacances.
12:41 On sympathise.
12:42 Et comme ça, ça s'est fait tout seul. Je l'invite à dîner.
12:46 -Que c'est que le hasard !
12:48 Vous auriez téléphoné en semaine et dans la journée.
12:51 Ce soir, vous sortiriez avec Rose.
12:54 -Voilà. Je suis prête.
12:55 -Mon cher George, j'ai été ravi de faire votre connaissance.
12:59 -Mais moi aussi, Pierre-François.
13:02 Bonne soirée.
13:03 -Bonsoir.
13:04 -Bonsoir.
13:06 -Maggie, j'étais vraiment très heureux de te revoir.
13:09 -Je suis contente qu'il y en ait un d'heureux.
13:13 -Bonsoir, tout le monde. -Bonne soirée.
13:15 -Hum...
13:17 Oh...
13:18 Ce type est un danger public.
13:20 Pauvre Caro, il va la détruire.
13:23 -Oh non, bon non !
13:24 Caroline est majeure, voyons.
13:26 Je vois pas ce que tu as contre ce type.
13:29 Il écrit des bouquins mauvais, d'accord.
13:32 Il est un peu pédant, un peu matuvu.
13:35 -Il va s'amuser avec elle et la laisser tomber.
13:38 Il change de femme comme de chemise.
13:41 -Ah bon ? C'est lui qui est à laisser tomber ?
13:44 -Oui. Tu vas voir. Il va faire la même chose avec Caro.
13:48 Seulement, elle est plus fragile que moi.
13:51 -Tu l'as vu avec elle une ou deux fois.
13:54 Rien ne prouve que ça devienne sérieux.
13:56 -Je vais lui en parler ce soir.
13:59 -Ah, alors si tu tiens absolument à lui en parler ce soir,
14:03 tu as intérêt à téléphoner chez lui.
14:05 (Rires)
14:07 (Rires)
14:08 -Bonjour, Maggie. -Bonjour.
14:17 -Tu t'es pas couchée, cette nuit ?
14:19 -Tu as le sommeil si profond que tu t'en es pas rendue compte.
14:23 -T'es rentrée ? -Oui, à 7h du matin.
14:26 -Elle a pas passé toute la nuit avec lui.
14:29 -Je t'en prie.
14:31 Si elle a passé autant de temps avec lui, c'est qu'elle l'aime.
14:35 -Tu veux en parler ? -Non.
14:37 Tout ce que j'ai pu en tirer, c'est "Lâche-moi les baskets".
14:41 -Ca prouve qu'elle a pas perdu la tête.
14:44 -Tu la défends toujours. -Lâche-moi les baskets.
14:48 (Rires)
14:49 -Oh, le téléphone, encore.
14:51 (Sonnerie)
14:52 (Sonnerie)
14:54 -Ouais, allô ?
14:55 -Oh, c'est encore toi, Pierre-François.
14:58 C'est la 3e fois que tu appelles.
15:00 Mais non, elle est pas encore réveillée.
15:03 Bon, attends, ne quitte pas. -J'y vais.
15:06 -Non, plus il attend, plus il vieillit.
15:08 J'arrive !
15:10 Caro, ton petit déjeuner est prêt.
15:12 Pierre-François au téléphone.
15:15 (Il écoute.)
15:17 (Il écoute.)
15:19 -Des fleurs pour Mlle Caroline.
15:21 -Oh, je le savais, j'en étais sûre. Mais quel sale type !
15:25 -Vous saviez que j'allais vous amener des fleurs ?
15:29 -Non, mais je savais autre chose. -Vous saviez quoi ?
15:32 -Vous êtes quoi, vous ? Le fleuriste ou un membre de la famille ?
15:36 Tenez. Merci et au revoir.
15:39 -Enfin, c'est tout ?
15:40 -Vous avez raison. Tais-toi, s'il te plaît.
15:44 -Je la trouve jolie.
15:45 Alors, écoutez, à partir du moment où elle vous plaît pas
15:49 et qu'elle me plaît, il vaut mieux que je la garde. Au revoir.
15:53 C'est ça.
15:55 Des fleurs.
15:56 Oh, des fleurs !
15:58 ...
16:02 -Allô, Pierre-François ? Non, elle dort toujours.
16:06 -Non, il n'y a pas de poste dans sa chambre.
16:09 Bon, si tu insistes.
16:10 -George.
16:12 George !
16:13 Tu sais ce qu'il y a là-dedans ?
16:15 -Non. -Une rose !
16:17 Le premier lendemain, il envoie toujours une rose.
16:21 Une seule belle rose.
16:22 -Non, c'est pour Caro.
16:24 -C'est pas comme si j'ouvrais son courrier.
16:27 Je le hais. Je le hais.
16:29 -Qu'a-t-il encore fait, ce pauvre garçon ?
16:32 -24. Il lui a envoyé 24 roses.
16:34 ...
16:38 Pierre-François ?
16:40 -Oui, alors, écoute...
16:42 Tu encombres ma ligne depuis 20 minutes
16:44 et j'attends un coup de fil très important de...
16:48 Je lui ferai la commission. Au revoir, Pierre-François.
16:52 Oh...
16:53 Putain.
16:54 Il faut que je mette un terme à tout ça.
16:57 -Ecoute, Maggie, vas-y, si tu veux,
17:00 mais tu connais ta fille quand tu te mêles dans ses affaires.
17:04 -J'en suis pas assez mêlée quand elle sortait avec Jacques.
17:08 C'est pour ça que ça a fini par un divorce.
17:10 -Pourquoi ? -J'étais trop occupée par mon divorce.
17:14 -Bonjour, tout le monde. -Bonjour, Caro.
17:17 -Caro, faut que je te parle.
17:19 J'ai pas le temps, faut que j'aille bosser.
17:22 -Un samedi ? -J'ai un boulot à finir pour lundi.
17:26 -Pierre-François t'a envoyé des fleurs.
17:28 -J'ai pas le temps.
17:30 -Caro !
17:31 Je te dis que Pierre-François t'a envoyé des fleurs.
17:35 -Oui, alors ?
17:36 -Mon femme, essaie de me comprendre.
17:39 C'est mon rôle de t'aider.
17:41 Dieu ne peut pas être partout. C'est pour ça qu'il a inventé les mers.
17:45 Je sais ce que Pierre-François fait aux femmes.
17:49 Il faut que tu arrêtes de le voir. -D'accord.
17:52 -Caro, je t'ai dit ça sans mauvaise intention.
17:55 -Et je t'ai dit d'accord.
17:57 -Qu'est-ce qui s'est passé hier soir ?
18:00 Qu'est-ce qui t'a fait ? Je vais le tuer, moi !
18:03 -Mais, maman, tout va bien.
18:06 -Ah, oui.
18:07 -Après l'émission, il t'a emmenée chez lui
18:10 sous prétexte de voir le ciné-club ?
18:13 -Oui.
18:14 -Et là, il a ouvert une bouteille de champagne.
18:17 -Exactement.
18:18 -Et il a baissé les lumières pour créer un climat romantique.
18:22 -Sauf que ça n'était pas vraiment romantique.
18:25 Il m'a appelée Maggie.
18:27 Rires
18:28 -Il l'a appelée Maggie ?
18:30 Oh !
18:32 Oui.
18:33 Il dit...
18:34 Il dit...
18:35 Il a fait...
18:36 -Qu'est-ce qui se passe ?
18:38 Ça va ? Ça va bien ?
18:40 -Oui, oui.
18:41 Georges, Caro et Pierre-François, c'est fini.
18:44 Oh !
18:45 Oh !
18:47 Tu te rends compte ? Il l'a appelée Maggie.
18:50 -Il l'a appelée Maggie.
18:52 Ça ne fait rien.
18:53 Moi, ça ne m'amuse pas du tout.
18:55 -C'est rien.
18:57 L'important, c'est que Caro soit sauvée.
19:00 -Alors, au moment de...
19:02 Il l'a appelée Maggie ?
19:04 -Je n'ai pas dit que c'était à ce moment-là.
19:07 -Il jouait aux échecs.
19:08 À 3h du matin, il l'a appelée Maggie.
19:11 -Qu'est-ce qui se passe ? Tu es jaloux ?
19:14 -Tu es devenue folle.
19:15 -Il est jaloux.
19:17 -Pierre-François commence à me...
19:19 -Le pauvre vieux.
19:21 Il ne se rendait pas compte que c'était moi
19:24 qui recherchais à travers Caro.
19:26 Oh ! Il l'a appelée Maggie.
19:29 -Ça va, on a compris.
19:30 Je te donne un conseil.
19:32 Ne m'appelle pas Pierre-François.
19:35 ...
19:36 ...
19:42 -Excuse-moi, je dois voir Caroline.
19:45 -Pierre-François, mon pauvre Pierre-François.
19:48 -C'est si grave que ça ?
19:50 -Il faut que nous parlions.
19:52 Qu'est-ce que tu veux boire ?
19:54 Un café, jus de fruits, aspirine effervescente ?
19:57 Un peu de tisane ?
19:59 -Rigole pas avec ça. Je vais me flinguer.
20:02 -Tu peux pas faire ça à la littérature française.
20:05 -Pierre-François, nous avons reçu tes fleurs.
20:09 Vraiment.
20:10 Mais il faut que je te dise,
20:12 Caro ne désire pas te revoir.
20:14 -Ecoute, 5 minutes, c'est une toute petite minute.
20:18 Ça peut changer les choses. Fais ça pour moi.
20:21 -Je te promets d'essayer, mais ça m'étonnerait
20:24 que Caro change d'avis.
20:26 -Alors, voilà.
20:27 Je signe dans 3 librairies différentes
20:30 mes livres cet après-midi.
20:32 Je vais te laisser les téléphones.
20:35 -Oui.
20:36 -Je pense que ça va s'arranger.
20:38 -Je m'en vais, maman.
20:40 -Caroline.
20:41 -T'es là, toi.
20:42 -Laisse-moi t'expliquer.
20:44 -Je n'ai aucune envie de parler d'hier soir.
20:47 C'est facile à comprendre. Je n'ai plus envie de te revoir.
20:51 -C'est facile à comprendre.
20:53 -Laisse-moi t'expliquer pourquoi je t'ai appelée Maggie.
20:57 -Voilà. C'est exactement ce que t'aurais dit ta mère.
21:01 Ça explique pourquoi, au moment où on se disputait,
21:05 je t'ai appelée Maggie.
21:06 C'est un lapsus élémentaire. C'est de la psychologie élémentaire.
21:11 -Je ne suis pas psychanalyste.
21:13 D'ailleurs, je suppose que tu en as déjà un.
21:16 -Caroline, écoute, ne me parle pas comme ça.
21:19 Ne te bute pas pour une bêtise.
21:22 -Je m'en fiche. J'ai plus envie de te voir.
21:25 -Quand tu l'appelais Maggie, il se disputait ?
21:28 -Qu'est-ce que tu dis ? -Oh non, rien, ma chérie.
21:32 -Qu'est-ce que tu crois qu'il se passe ?
21:35 -Rien. -Tu m'as appelée Maggie.
21:37 -Rien de spécial. Je suis surprise que vous vous soyez disputée.
21:42 C'est tout.
21:43 -Quand il m'a appelée Maggie, tu croyais que c'était la meilleure.
21:47 -La meilleure, tu trouves ? Il n'y a pas de quoi rire.
21:51 -Vous êtes toutes les mêmes.
21:53 Deux tigresses systématiquement.
21:55 C'est pour ça qu'on s'est quittés.
21:57 -Qu'on s'est quittés ? Que tu t'es sauvée à 4 pattes ?
22:01 -Heureusement. Je conseille à tout homme d'en faire autant.
22:04 Tu ne vas pas faire ça pour une chose qui s'est passée il y a 10 ans.
22:09 -Ca n'a rien à voir. Je m'en fiche.
22:11 C'est simplement que...
22:13 ...
22:14 ...tu es trop... -Quoi ? Cultivé ?
22:17 Trop célèbre ? -Non.
22:19 -Qu'est-ce qui se passe ?
22:21 -Que tu aurais dû attendre que je sois partie pour écouter ton répondeur.
22:26 Ca m'aurait évité d'apprendre ce que tu caches.
22:29 Tu as une femme qui s'ennuie à Woolgat,
22:32 un fils qui a eu un accident de moto
22:34 et une fille qui rentre à 4h du matin.
22:37 -Oui, mais... -Ainsi que Bertrand, Gertrude, etc.
22:40 J'en pensais des meilleurs.
22:42 Alors, mon cher Pierre-François, si tu veux me faire excessivement plaisir...
22:49 ...tu sors.
22:50 Tu sors.
22:53 -Mais je suis viré. Moi.
22:57 -Oui, toi.
22:58 Toi, tu es viré, Pierre-François. Je comprends.
23:01 Je comprends que tu sois atteint dans ta fierté,
23:04 mais ne prends pas ça pour une attaque personnelle.
23:08 Tu peux prendre ça pour une attaque personnelle.
23:11 -Ah bon ? -Oui.
23:12 -Bon.
23:20 -Bon.
23:21 -Voilà une bonne chose de faite.
23:25 Si tu m'avais pas ouvert les yeux,
23:28 je serais à baie d'admiration devant cet imbécile.
23:31 -Non, j'y suis pour rien. C'est toi qui as été plus lucide.
23:35 Pour que je cesse de baie d'admiration, il a fallu qu'il sauve.
23:39 -Ah.
23:40 -Elle est...
23:41 Excuse-moi pour tout à l'heure.
23:46 J'étais bêtement jaloux.
23:48 -Non, mon chéri. Ne t'excuses pas.
23:50 Mais tu avais raison.
23:52 Mais oui, après tout, il a appelé Caro "Maggie".
23:55 Hein ?
23:56 -Oui, enfin.
23:58 Qu'est-ce que ça peut faire ?
24:00 Je t'embrasse, parce que je file.
24:02 Pierre m'attend pour le tennis.
24:04 -Dis donc, toi.
24:07 Pourquoi t'as pas dit à Georges que c'était pendant qu'on se disputait ?
24:12 -Mais pour lui, ma chérie. Pour lui, pour Georges.
24:15 Tu comprends tous les couples.
24:18 Ils ont besoin d'un peu de mystère.
24:20 (Rires)
24:21 -Elle boit souvent rouge
24:23 Avec elle, ça bouge
24:25 Maggie, soleil ouvert
24:27 Maggie, larme
24:29 On est sous le charme
24:30 Quand son coeur s'enflamme
24:32 Elle joue toute la gamme
24:35 Oh, Maggie, elle fait sa météo
24:37 Chez elle, il fait toujours beau
24:40 En robe que soit, en pyjama
24:42 Elle est la même
24:44 Elle change de crème, elle change d'extrême
24:47 Mais elle change pas
24:49 Maggie, le jour, Maggie, la nuit
24:51 C'est un poème
24:54 Un peu pour la folie
24:56 C'est elle qu'on aime
24:58 Maggie
25:00 Maggie
25:02 Maggie
25:05 Voilà Maggie
25:07 Elle griffe, mais c'est toujours tendresse
25:09 Elle rit, et c'est jamais tristesse
25:11 Elle vit, toujours à toute vitesse
25:14 C'est ça, Maggie
25:16 ...
25:24 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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