• il y a 8 mois
Transcription
00:00 ...
00:03 Musique rythmée
00:06 ...
00:09 -Elle boit souvent rouge
00:11 Avec elle, ça bouge
00:13 Maggie Soleil ouvrit Maggie Larmes
00:17 On est sous le charme
00:18 Quand son coeur s'enflamme
00:20 Elle joue toute la gamme
00:22 Oh, Maggie, elle veut s'arrêter, oh
00:25 Je sais, elle lui fait toujours peau
00:28 En robe de soirée, en pyjama
00:30 Elle est la même
00:32 Elle change de crème, elle change d'extrême
00:34 Mais elle change pas
00:37 Maggie le genou, Maggie la nuit
00:39 C'est un poème
00:41 Un peu pour vous, elle a folie
00:43 C'est elle qu'on aime
00:45 Maggie
00:48 Maggie
00:50 Maggie
00:52 Voilà Maggie
00:54 ...
01:00 -Comment ça, Caro ? Comment ça, elle est sortie ?
01:03 -Ne hurle pas ! -Mais je ne hurle pas !
01:05 En tout cas, si je hurle, c'est pas contre toi !
01:07 -Non, mais c'est contre mes oreilles ! -Ah mais qu'est-ce que tu veux ?
01:09 Il faut que ça sorte ! Moi, j'en peux plus de rentrer
01:11 et de trouver la maison déserte !
01:14 -C'est gentil pour moi, ça ? -Bah oui !
01:16 Mais qu'est-ce que tu veux, toi ? C'est pas pareil, t'es pas ma femme !
01:18 -Ouh ! Mais c'est vrai, c'est le pauvre petit Georgionnet
01:21 qui était rentré tout seul, que Maman était pas là,
01:24 et qui n'avait pas eu son capteur !
01:26 -Très drôle, Caro, très drôle ! Bon, tu te rends compte, ta mère ?
01:29 Pas un coup de fil, pas un message ?
01:31 T'as bien dit quelque chose, à toi !
01:33 -Écoute, ça va peut-être te choquer, mais elle ne me dit plus rien, maintenant.
01:36 Elle est très indépendante, tu sais, c'est une grande fille !
01:39 -Tu me connais, Caro, je ne suis pas un emmerdeur !
01:42 Hein ? Ah !
01:44 Alors franchement, trois semaines, non, non, non !
01:46 Trois semaines que cette baraque fout le camp ! Et tout ça, pourquoi ?
01:48 Parce que Madame, ta mère, essaie de vendre des maisons !
01:52 Ah, tu vois, le genre, fermette, aménagée, propriété de caractère,
01:55 poutre apparente et vue imprenable !
01:57 Tu parles, ouais, des cabanes à lapins !
01:59 -Écoute, c'est pas moi qui lui ai donné sa patente d'agent immobilier !
02:02 -Trois semaines que je me brûle avec des surgelés !
02:06 -Ah ! Non, non, non, non !
02:08 Pas ce soir !
02:10 ...
02:12 -Qu'est-ce que c'est que ça ?
02:14 -Alors ça, c'est la surprise aux nouilles vertes !
02:18 -La surprise aux nouilles vertes ? -Oui, oui, sens-moi ça !
02:21 -Ah !
02:23 -Mais alors, c'est moins pénible à manger qu'à respirer !
02:25 C'est ça, la surprise !
02:27 -Ah bon ! Eh bien, si c'est si bon que ça, on va partager !
02:30 Hein ? Tu dînes avec moi ?
02:32 -Ah ben, oui ! Ah ben non, dis donc !
02:34 Je pense à coups, j'ai un dîner !
02:36 Ah, puis je suis en retard ! Tu m'en veux pas, hein ?
02:38 -Non ! -Bon appétit ! Bonne soirée !
02:41 -La surprise aux nouilles vertes !
02:43 Mais ça tourne au violet !
02:45 Oh, lol ! Ah ! Ah !
02:47 Bonjour, homme orchestre ! -Bonjour !
02:50 -Je suis le prince charmant de l'électroménager
02:52 et grillon du foyer inénarrable !
02:54 -C'est pas le moment de rigoler, je viens de me brûler, moi !
02:56 -Mais qu'est-ce qu'il fait ? Ne mets pas de beurre sur une brûlure !
02:58 -Ah bon ? -Mais laisse faire un médecin !
03:00 Ah là là ! Qu'est-ce qu'il se fait ?
03:03 Aïe ! Aïe !
03:05 Aïe ! Aïe !
03:07 Aïe !
03:09 A pu-bobo !
03:11 -Oh, ce malin ! Tu tripotes des malades toute la journée,
03:14 alors moi, pour éviter la contagion, maintenant,
03:16 je suis obligé de faire une brûlure du 1er degré
03:18 et une brûlure du 2e degré. Merci beaucoup, hein !
03:20 -Mais bonté divine !
03:22 Mais qu'est-ce que c'est que ce bouillon de cul-tu ?
03:25 -C'est mon dîner, Pierre.
03:27 -Arrière, Georges, arrière !
03:29 -Quoi ? -J'ai déjà vu ce truc
03:31 dans un film de science-fiction.
03:33 Ça sortait d'une poubelle et ça recouvrait toute la Terre,
03:36 toute la planète. Oui, tu dois te sacrifier, maintenant.
03:38 Tu dois faire quelque chose pour l'espèce humaine.
03:40 -Ah oui ? Quoi ? -Le manger,
03:42 avant qu'il soit trop tard.
03:44 -George, c'est moi, j'arrive !
03:47 -Le grillon du foyer reprend espoir
03:49 et renonce à s'empoisonner. Il agite ses élytres,
03:51 ses yeux à facettes deviennent humides,
03:53 il tend vers sa femelle ses mandibules
03:55 pathétiques et tremblantes, couverte de cloques.
03:58 -Oh !
04:00 Ecoute, mets l'enveilleuse, s'il te plaît.
04:02 -Tu veux dire thermostat 2,5 ?
04:04 -Georges !
04:06 Georges ! Bonjour, Pierre. -Bonjour.
04:09 -Oh, tu vas être fou de joie, mon chéri,
04:11 je crois que ce soir, j'ai vendu ma 1re maison,
04:13 je vais gagner 20 000 francs, tu te rends compte ?
04:15 -Non.
04:17 -Mais compliment, bravo, elle n'a pas volé sa fricassée de martiens.
04:21 Ça vaut aucun qu'un agent immobilier, ça.
04:23 Ou ça l'achève, on verra bien.
04:25 -2 millions, hein ?
04:27 C'est pas mal, hein ? -Ah, mais c'est même très bien,
04:29 pour une femme. -Ah oui, pour une femme.
04:32 Ah oui, parce que toi, évidemment, la seule profession
04:34 que tu puisses envisager pour une femme,
04:36 c'est le trottoir. Parce que là, tu sais que tu ferais pas 1 centime.
04:38 -C'est pas sûr, il y aurait peut-être
04:40 des amateurs pour mon genre de beauté.
04:43 Allez, venez, Milord, vous asseoir à ma table.
04:45 Il fait si froid dehors.
04:47 Rhu !
04:49 Chez moi, c'est confortable.
04:51 (Il chante.)
04:54 -Non, mais écoute, c'est pas vrai.
04:56 Penser qu'il y a encore de telles phallocrates aujourd'hui...
04:58 -Oui, ben, oublie, Pierre, laisse-moi dîner, tu veux.
05:00 -Qu'est-ce qu'il y a, mon chéri ?
05:02 Il y a quelque chose qui te tracasse ?
05:05 -Moi ? -Oui.
05:07 -Moi, j'ai l'air de quelqu'un que quelque chose tracasse.
05:09 -Oh ! Oh, excuse-moi, mon chéri.
05:11 J'ai eu une telle journée que j'ai même pas pensé à dormir.
05:14 J'ai même pas pensé à te demander des nouvelles de la tienne.
05:16 Oh !
05:18 Allez, raconte-moi, mon chéri, raconte-moi ta journée.
05:20 -Bon, eh bien, ce matin, au magasin...
05:22 -Excuse-moi, un peu plus tard, parce que j'attends les Finlay.
05:24 (Il sonne.)
05:27 Ah, tiens, ben, tu vois, je dois leur montrer la maison
05:29 au volet gris qui fait le coin de la rue.
05:31 J'arrive, j'arrive !
05:33 Voilà, voilà, j'arrive.
05:35 (Il s'ouvre la porte.)
05:38 Oh ! M. Finlay !
05:40 Miss Finlay !
05:42 Oh, c'est tellement gentil de vous être déplacé.
05:44 Passez-donc, je vous en prie.
05:46 Passez, passez. -Merci.
05:49 -Il faut dire que cette maison de rêve, de rime,
05:51 est si près d'ici que c'était vraiment le plus simple.
05:53 So simple.
05:55 -Oh, non, comme comme.
05:57 M. Brassel, c'est à nous d'être gentil,
06:00 parce que très agréable d'observer votre indigène culture.
06:02 -Indigène ?
06:04 Oh !
06:06 Very delicate.
06:08 -What in this house is terrific ?
06:11 Don't you think so, darling ?
06:13 Look at the staircase !
06:15 -Yeah ! Just great !
06:17 Mon femme disait que votre...
06:19 -L'escalier ?
06:22 -Escalier, oui.
06:24 Maintenant, on ne fait plus escalier comme ça.
06:26 -Oh non, maintenant, on construit la maison d'abord.
06:28 -Darling, I love this house.
06:30 I want it.
06:33 Can you buy it ?
06:35 -Mon femme beaucoup aimait votre maison.
06:37 -Oh, c'est très gentil à elle.
06:39 Very gentil of you.
06:41 -Elle voulait savoir...
06:44 -Possible.
06:46 -Combien...
06:48 Is your house for sale ?
06:50 -Oh, mais nous allons visiter...
06:52 Nous partons au Wigo tout de suite.
06:55 -Non, non, non.
06:57 Pas du tout. Votre maison, à vous.
06:59 -This one.
07:01 -Ma maison ?
07:03 À vendre ?
07:06 Comme on dit dans l'immobilier,
07:08 une maison n'est jamais à vendre,
07:10 à moins qu'on en offre un certain prix.
07:12 -Just a question of money, honey.
07:14 -How many thousand francs in one dollar ?
07:17 -Don't worry, baby.
07:19 We can afford it.
07:21 Moi, pouvons acheter.
07:23 Et vous, combien, vous,
07:25 pour votre maison ?
07:28 -Oh, what about the dining room, darling ?
07:30 Look at that.
07:32 It's real marble.
07:34 (Bip)
07:37 -Vous...
07:39 Vous permettez que...
07:41 -Faites comme chez vous, oui.
07:43 -Allô ? Oui.
07:45 Oui, vous êtes bien chez Mme Boissier.
07:47 Oui, agent immobilier, c'est ça.
07:50 -Mon bijou d'amour, non, me dites donc.
07:52 -Oh, vous parlez de la villa.
07:54 -Oh, I'm sorry, I'm sorry.
07:56 Vous...
07:58 Vous ne vous pas dérangez. Continuez à bouffer.
08:01 -Ah, now the French people know how to make a kitchen.
08:05 (Bip)
08:07 (Bip)
08:09 (Bip)
08:11 (Bip)
08:14 (Bip)
08:16 (Bip)
08:18 (Bip)
08:20 (Bip)
08:22 (Bip)
08:25 (Bip)
08:27 (Bip)
08:29 (Bip)
08:31 (Bip)
08:34 -Ah non, non, non, la maison n'est pas à vendre, hein ?
08:37 -Quoi ?
08:39 -Ah oui, allez-y, ne bougez pas.
08:41 Take it easy, take it easy.
08:43 (Rires)
08:45 -Ah, thank you.
08:48 -Mmm, darling.
08:50 -I'd like to taste some.
08:52 Mmm, baby.
08:54 Mmm, real tasty.
08:56 Good. Très, très bon, oui.
08:59 Euh...
09:01 Authentique French haute cuisine.
09:03 Hein ?
09:05 Votre femme, M. Boussard, c'est un véritable...
09:08 ...blue cord.
09:11 -Cord en bleu.
09:13 -Ah bon ? Vous aimez les nouilles vertes ?
09:15 -Oh...
09:17 -Ca tombe très bien, parce que moi, je les solde.
09:19 Alors, je vous en fais un paquet, vous voulez vous les revraquer ?
09:22 -Take it easy, take it easy, ma'am.
09:24 -Enfin, Georges, qu'est-ce que c'est que cette façon d'inviter les gens à dîner ?
09:27 Moi, je suis navrée.
09:29 -C'est moi qui suis navrée.
09:32 -C'est moi qui suis navré.
09:34 -C'est moi qui suis navré.
09:36 -C'est moi qui suis navré.
09:38 -C'est moi qui suis navré.
09:40 -C'est moi qui suis navré.
09:42 -C'est moi qui suis navré.
09:45 -C'est moi qui suis navré.
09:47 -C'est moi qui suis navré.
09:49 -C'est moi qui suis navré.
09:51 -C'est moi qui suis navré.
09:53 -C'est moi qui suis navré.
09:56 -C'est moi qui suis navré.
09:58 -C'est moi qui suis navré.
10:00 -Vraiment, ça va pas être long.
10:02 -Jean, merci. -OK, excuse-moi.
10:04 -Je vous en prie.
10:07 -Bon, alors, à tout de suite.
10:09 -Oui, voilà, à tout de suite.
10:11 -Merci pour ton aide, Georges.
10:13 -T'es devenu complètement folle, toi. Tu veux vendre la maison ?
10:16 -Oh non, bien sûr que non.
10:19 Tu sais bien que j'y tiens autant que toi.
10:21 Mais la règle numéro 1, c'est de ne jamais braquer le client.
10:24 -Ouais. -Mais franchement...
10:26 Franchement, rentrer chez soi pour se faire tirer dans les pattes
10:30 de ton propre mari...
10:32 -Et moi, hein ? Rentrer chez soi depuis 3 semaines
10:34 et trouver personne à qui parler, tu réalises ?
10:36 Et n'avoir à contempler que ces 4 murs ?
10:38 -Tu viens de rater une occasion de les vendre.
10:40 -Tout le monde change. -Chacun son tour.
10:43 Qu'est-ce que je dis, moi, quand tu rentres tard à cause de ton travail ?
10:46 -C'est pas pareil. -Comment ça, c'est pas pareil ?
10:48 -Bah non, pas du tout. Parce qu'à un homme,
10:50 c'est normal qu'un homme soit en retard après son travail.
10:53 -Ah oui, parce que ça, c'est un travail d'homme.
10:56 -Exactement. -C'est ça.
10:58 -C'est un travail de femme. -Exactement.
11:00 -Et pourquoi ? -Parce que nous n'avons pas besoin
11:02 que tu t'occupes à l'extérieur. Nous avons seulement besoin
11:05 que tu t'occupes de ton intérieur. Voilà.
11:08 Y a pas que l'argent dans la vie. Y a le plaisir de vivre aussi.
11:11 -Ton plaisir de vivre ? -Quoi ?
11:13 -Mais si c'était pas le mien, hein ?
11:15 Si j'avais plus d'ambition que ça, si je voulais prouver au monde
11:18 que je suis capable de grandes choses.
11:21 -T'aurais pas choisi d'être achant immobilier, hein ?
11:24 -Tu m'étouffes, tu m'empêches de respirer.
11:27 (Bruit de sirene)
11:29 Oui, encore 3 secondes.
11:31 Ne vous impatientez pas, j'arrive.
11:34 Ne vous impatientez pas, parce que vous commencez à me taper
11:37 sur le système. Bon, écoute, Georges...
11:39 J'ai pas le temps de discuter, alors...
11:41 -Oui, moi, je vais te demander de t'asseoir, s'il te plaît.
11:44 -Non, j'ai pas l'intention... -Marguerite, t'as ta soeur !
11:48 -Georges ! -Bon, d'accord.
11:50 D'accord, tu as des droits.
11:52 Tu as droit au respect, tu as droit à l'indépendance.
11:55 Tu as droit à la moitié des décisions.
11:58 Mais moi aussi, j'ai droit à certaines choses.
12:02 -Comme de m'interdire de travailler.
12:04 Tu sais, sur cette planète, on devra inscrire...
12:07 "Bienvenue sur la terre des hommes."
12:09 Les femmes prenaient l'entrée de service.
12:11 -Bon, alors, Magui, écoute-moi bien, tu vas réfléchir.
12:15 C'est moi ou t'es mangeur de pop-corn.
12:18 (Bruit de sirene)
12:20 Merde ! Understand ?
12:22 (Rires)
12:25 -T'as tout réfléchi, mon chéri.
12:28 Oh, mon amour !
12:30 Oh, mais les Finelay n'existent pas face à notre couple.
12:34 Oh, mais tu es mon amour, tu es ma seule raison de vivre.
12:38 Et je vais te le prouver tout de suite.
12:41 (Rire)
12:44 Tout de suite.
12:46 Dès que j'aurai fini de leur montrer la maison !
12:49 (Rires)
12:51 (Bruits de pas)
12:54 (Rires)
12:56 (Soupir)
12:58 -Caro !
13:00 Mais, Caro, tu descends, oui ou non ?
13:03 (Soupir)
13:05 Mais enfin, pourquoi tu me réveilles à 2h du matin ?
13:09 -Oh, t'es heureux !
13:11 -Toi, quand tu étais bébé, tu me réveillais toutes les 2h.
13:14 Alors, c'est à chacun son tour.
13:16 -Je suis fatiguée pour discutailler.
13:18 -Tu te rends compte ? Georges n'est pas encore rentré.
13:22 Il est 2h du matin, et pas un coup de fil, pas un message, rien, rien !
13:27 Mais enfin, toi, il t'a sûrement dit quelque chose.
13:30 -Non, il m'a rien dit. Il est peut-être chez Pierre.
13:33 -Non, je viens de le réveiller. Il a pas vu Georges de la soirée.
13:37 Et puis, j'ai regardé dans le placard de Georges.
13:41 Il manque son blouson, celui qui le fait ressembler
13:44 à Belmondo dans "Flics et voyous".
13:46 Enfin, quand j'ai un peu bu, bien sûr.
13:49 (Rires)
13:52 -C'est pas possible que tu dormes dans un moment pareil !
13:55 -C'est sûr, c'est sûrement pas très grave. Il est parti depuis ?
13:59 -Depuis le début de la soirée. Ça doit faire 4h.
14:02 J'étais avec les Finelets.
14:04 -Mais à qui tu téléphones à cette heure-là ?
14:07 -La police.
14:09 Allô ?
14:10 Occupé.
14:11 Mais enfin, qui peut les embêter à cette heure-ci ?
14:14 Ah, voilà ! Oui, bon, oui.
14:16 Allô ? Je voudrais vous signaler une disparition.
14:20 Georges Boissier.
14:22 1,70 m.
14:24 Les yeux, oh ! Très beau.
14:27 Les cheveux, rares, mais si émouvants.
14:30 La silhouette, écoutez, disons, légèrement...
14:34 Légèrement trapue, mais avec un je ne sais quoi de...
14:37 Mais non, je vous prends pas pour Mélie Grégoire, espèce d'imbécile !
14:41 Oh !
14:42 Oh !
14:43 Caro, Caro, quand je pense à ce moment,
14:47 il est peut-être étendu mort dans un caniveau.
14:50 Ou pire encore, dans les bras de Dieu sait qui.
14:53 -Il y a peut-être une explication plus simple.
14:56 -Mais non, mais non, même pas.
14:58 Il m'a simplement demandé de choisir entre mon métier et lui.
15:03 -Tu es du chantable. -Et alors ?
15:05 C'est pas le problème. L'important, c'est qu'il est parti.
15:09 Oh, mon Dieu, mais s'il pouvait revenir, je ne dirais rien.
15:13 Je me tairais, je ne parlerais plus.
15:17 Mais qu'il revienne, mon Dieu, mais qu'il revienne !
15:21 Ah ! Te voilà, toi.
15:23 Alors, où étais-tu ?
15:25 -Dehors. Salut, Caro. -Salut.
15:27 Je vous laisse, les amoureux. Bonne soirée.
15:30 Moi, faut que je dors.
15:32 -George, je t'ai posé une question. Où étais-tu ?
15:35 -Je t'ai répondu, dehors. -Dehors ? Tout ce que tu trouves à dire ?
15:40 -Non, c'est tout ce que j'ai trouvé à faire.
15:43 Quand je rentre et que tu n'es pas là, je ressors.
15:46 -Tu me fais du chantage pour que je quitte mon travail ?
15:49 -Je veux bien ne pas le dire, mais c'est quand même ça.
15:52 -Écoute, George, il faut trouver un modus vivandi, je sais pas.
15:57 Voilà. Bon, écoute, disons que je resterai ici tous les soirs
16:01 et tous les week-ends. -Tous les soirs et tous les week-ends.
16:05 Alors, dis-moi, Maggie, statistiquement, dans l'immobilier,
16:09 quand est-ce qu'on conclut les affaires ?
16:12 -Après le bureau et pendant le week-end.
16:16 -Oh, George, mais qu'est-ce qui nous arrive ?
16:19 -Je sais pas, mais ce qui m'arrive à moi, j'en ai marre.
16:22 -Mais pourquoi faut-il que ce soit toujours moi qui cède ?
16:27 -J'ai essayé de composer, mais je peux plus.
16:30 Je suis un type très conventionnel, qui a une idée conventionnelle
16:34 du mariage, et je tiens à ne pas changer.
16:37 -Très bien, George. Tu as gagné. Très bien.
16:40 Je vais quitter mon travail. -Tu parles sérieusement ?
16:45 -Très sérieusement. Oui, je vais faire ce que les femmes
16:49 ont toujours fait depuis la nuit des temps,
16:52 me sacrifier pour sauver mon ménage. Voilà.
16:55 Je t'assure, George, je vais être une femme parfaite.
16:59 Je serai ton repos du guerrier, ta geisha.
17:02 Je te demande une faveur, c'est de sortir une dernière fois
17:06 pour me faire serrer les pieds avec des bandelettes.
17:10 -Mais après vous, monseigneur. Ne montez pas trop haut.
17:14 ...
17:18 -Ah, quelle joie de te voir de si bonne humeur le matin.
17:21 -Je déborde de joie. J'éclaterais de rire
17:24 si j'avais pas lu que ça donne des rides.
17:27 -Hum. Je suis à la bourre. Faut que je parte bosser.
17:30 Pardon ? Non, je dis que je suis en retard.
17:33 Faut que je parte bosser. -Ah oui, bien sûr.
17:37 Toi, tu vas travailler, tandis que ta mère, vieille et usée,
17:41 elle attend que Tarzan descende
17:44 pour déguster son jus de papaye pressé.
17:47 -Bon, allez, salut. -Profite de ton indépendance,
17:50 ça ne durera pas.
17:53 Ah là là là là là là là là là !
17:56 -Bonjour, Maggie. -Oh ! Bonjour, mon chéri.
17:59 -Dis donc, je voulais te dire pour hier soir...
18:02 -Non, j'ai plus un mot.
18:04 Va t'asseoir pendant que ton épouse parfaite
18:08 prépare un petit déjeuner parfait.
18:11 Pour son mari parfait.
18:13 -Qu'est-ce qu'un homme peut rêver de mieux.
18:16 -Voilà ton jus de fruits, ton café...
18:19 -Merci. -Et tes petits croissants,
18:22 tout chaud, avec la confiture des rails.
18:25 Tu préfères peut-être le miel ? -Non, non, non.
18:28 -Pour les oeufs sur le plat, je te demande quelques secondes de battement.
18:33 J'espère que tu aimes les oeufs sur le plat.
18:36 -Presque autant que je t'aime. -Je me dépêche de finir
18:39 avec ton café. Allez chauffer ton par-dessus.
18:42 -Tu sais, Maggie, hier soir, je me suis senti coupable.
18:45 Surtout quand on est allés se coucher et que t'as voulu dormir par terre.
18:50 -Cela montre des choses, mon chéri. -Oh non.
18:53 Alors voilà, je voudrais te proposer quelque chose.
18:56 Si tu venais travailler une heure ou deux par semaine au magasin,
19:00 je trouverais toujours de quoi t'occuper.
19:03 -De quoi m'occuper, mon chéri ? Mais mon petit pitounet,
19:07 tu sais bien qu'ici, j'ai tout comme occupé.
19:10 Regarde ce que j'ai à faire pour toi.
19:13 Tu vois ? Attends, il me manque mon petit crayon.
19:16 Oui, les voilà. Alors...
19:18 D'abord, aller chercher tes affaires chez le teinturier.
19:23 Remplir ton briquet. -Les chaises de jardin.
19:26 -Bien sûr. Repeindre les chaises du jardin.
19:29 Voilà. -Tu pourrais demander au cordonnier
19:32 de me mettre des petites plaquettes en fer
19:36 pour ne pas brosser sur les semelles de mes chaussures marron.
19:39 -Très bien. Des plaquettes de métal, sans problème.
19:42 -Tu enlèveras la terre qui est entrée dans les interstices
19:45 de mes chaussures de tennis. -C'est pas très esthétique.
19:48 D'accord. Recoudre un bouton à ton pyjama bleu.
19:51 -Non, ça, c'est pour brosser. -Oh, voyons, mon chéri.
19:55 Aucune tâche ne saurait attendre
19:58 quand il s'agit de choyer l'homme de sa vie.
20:01 Voilà. Ah, les oeufs sont prêts.
20:04 Voilà tes beaux oeufs, mon petit chéri.
20:07 Oh ! Qu'est-ce que j'ai fait ? Oh, quelle maladroite !
20:11 Oh, pardon, mon chéri. Je vais te nettoyer ça
20:14 avec de l'eau bien chaude. Oh, que je suis maladroite !
20:17 Mais c'est pas vrai. Je vais mettre de l'eau chaude dessus.
20:20 -Ah ! Ah ! Mais arrête ! Oh !
20:23 -Oh, pardon. C'était chaud.
20:27 Allô ?
20:30 Oui ? Oh, M. Thirio.
20:33 Je suis ravie que vous appeliez parce que, justement...
20:36 Comment ? Les girons ont signé ?
20:39 Les signes, là aussi ? Jean, ça y est !
20:43 J'ai vendu mes deux commissions.
20:46 Ecoutez, M. Thirio,
20:49 je suis très contente d'avoir gagné mes deux premières commissions,
20:52 mais je démissionne.
20:55 Non, non, je vous assure, c'est mieux pour notre couple.
20:59 Oui. Alors, je voulais vous remercier, M. Thirio,
21:02 de ce que vous avez fait pour moi, de m'avoir fait confiance,
21:05 de m'avoir donné ma chance.
21:08 Oui, M. Thirio, merci beaucoup. Au revoir.
21:11 -Bon.
21:15 D'accord, Maggie. Rappelle-le, va.
21:18 Rappelle-le.
21:21 -J'ai démissionné. -Eh ben, annule.
21:24 -C'est ce que j'ai fait. -Annule ton annulation.
21:27 -Je comprends pas.
21:31 -Moi non plus, je comprends pas. Je tiens pas tellement à ce que tu travailles,
21:34 mais je tiens pas non plus à ce que ça te travaille.
21:37 Alors, me demande pas de t'expliquer,
21:40 c'est déjà un sacré boulot de te le dire.
21:43 Bon. Eh ben, garde ton job.
21:47 -Oh, mon Georges !
21:50 Mon Georges ! Oh, mon chéri !
21:53 Tu verras, tu verras, tu ne le regretteras jamais, mon chéri.
21:56 Tu verras. Et si un jour, tu veux lâcher ton travail,
22:00 eh ben, ne te gêne pas. Avec mon salaire, j'arriverai
22:03 à nous faire vivre tous. Comme ça, tu pourras te reposer.
22:06 Et puis, t'occuper du ménage et de la maison.
22:09 Parce que tout, rose, n'est pas tellement nécessaire.
22:12 ...
22:15 ...
22:19 ...
22:22 ...
22:25 -Georges ?
22:28 Caro ?
22:31 ...
22:35 -Alors, il n'y a personne dans cette maison.
22:38 -Ah, t'es déjà là.
22:41 Attends, j'arrive tout de suite. Une petite seconde.
22:44 -Oh !
22:47 On ne peut plus.
22:51 -Tiens. -C'est moi.
22:54 -Alors... -Oh, non, écoute, c'est toujours pareil.
22:57 J'ai dit "mille fois un" ! Glaçon, pas deux, pas trois.
23:00 Un ! Mais c'est pas difficile. Combien de fois il faut le dire ?
23:03 -Excuse-moi, ma chérie, j'ai pas fait attention.
23:07 ...
23:10 Alors, ça s'est bien passé, ton travail ?
23:13 -Toujours pareil. Asselineau essaie de me faire des embrouilles.
23:16 Oh, mais il sait pas ce qu'il attend. Je vais lui refiler
23:19 la cabane sur le terrain vague. Invendable !
23:23 ...
23:26 -Je suis crevée. Quand est-ce qu'on dîne ?
23:29 -J'ai eu un petit ennui, là.
23:32 Des oeufs qui ont pas voulu monter en neige.
23:35 Tu sais, y a des oeufs...
23:39 Enfin, j'ai fait un nouveau truc avec des jaunes.
23:42 Ca va être prêt tout de suite. En 3/4 d'heure, quoi.
23:45 -3/4 d'heure ? Oh, non, c'est pas vrai.
23:48 Mais enfin, écoute, je rentre crevée de mon boulot.
23:51 Et qu'est-ce que je trouve ? Une maison en désordre,
23:55 y a rien à manger. Et quand, par hasard, y a quelque chose à manger,
23:58 c'est immangeable. -Oui, y a d'autres choses
24:01 qui sont dures à avaler. -Bonsoir, Maman.
24:04 Qu'est-ce qui se passe, encore ? -C'est encore ta mère ?
24:07 Chaque fois que c'est mon jour de cuisine, elle me fait son cirque.
24:11 Hier, j'ai rien dit. -T'as rien dit ? Y avait rien à dire.
24:14 -Y avait rien à manger non plus. Et pourquoi crois-tu
24:17 que Caro va dîner en ville chaque fois que c'est ton tour de cuisine ?
24:20 -J'ai rien dit, moi. -Pure coïncidence.
24:24 -Dites donc, j'ai une idée.
24:27 Pourquoi vous feriez pas la cuisine tous les deux,
24:30 au lieu d'alterner ? Peut-être qu'on mangerait normalement tous les soirs
24:33 et que vous vous disputeriez pas. -Ah !
24:36 C'est une bonne idée, ça. -C'est pas bête, elle a raison !
24:39 -Ha ! Ha ! Ha ! -Bon.
24:43 Alors, qu'est-ce qu'on mange ? Qu'est-ce que vous attendez ?
24:46 -Eh ben, on attend
24:49 que tu fasses le dîner, ma chérie.
24:52 -Ha ! Ha ! Ha !
24:55 ...
24:59 ...
25:02 ...
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25:37 ...
25:40 ...
25:43 ...
25:47 ...
25:50 ...
25:53 ...
25:56 Merci.
25:57 Merci.

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