Maguy - saison 1 Episode 017 - L'emprunt ruse

  • il y a 8 mois
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00:00 Sous-titrage Société Radio-Canada
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01:04 -Maggie, tu veux pas au voyage?
01:08 -Non.
01:10 -Maggie, c'est à ton tour d'aller ouvrir.
01:14 Puis d'ailleurs, c'est toi la maîtresse de maison.
01:19 ...
01:21 -Ah !
01:23 ...
01:25 -Maggie, tu oserais frapper un homme qui porte des chaussures ?
01:30 -Non.
01:32 -Mais tu as l'air d'être une vraie maîtresse de maison.
01:37 -Tu oserais frapper un homme qui porte des lunettes ?
01:41 -Oui.
01:43 -C'est très laid de frapper un lâche.
01:47 -Madame, vous me sauvez la vie.
01:50 Où est la cuisine ?
01:52 -Je ne vous en ai pas entendu.
01:55 -Madame, merci.
01:57 Regardez ces mains.
01:59 Pourtant, elles étaient noires il n'y a pas 30 secondes.
02:04 -C'est mieux que ça. C'est la science.
02:07 Grâce à ce savon révolutionnaire, vous allez pouvoir enfin laver...
02:12 -Oui, c'est vous qui allez pouvoir enfin prendre la porte.
02:16 C'est un peu fort de café, alors ?
02:19 -Du café ? Il fallait le dire plus tôt.
02:22 Vous êtes un peu nerveuse.
02:24 -Moi ?
02:26 -Vous semblez très nerveuse.
02:28 Tenez, madame.
02:30 Grâce à Calmore, le café qui endort.
02:33 -Je suis très calme et je n'ai pas besoin de café.
02:37 -Vous m'assurez.
02:39 Vous pensez être assurée, mais vous ne l'êtes pas.
02:43 Vous signez ici.
02:45 Il ne vous arrivera plus rien sans vous être assurée à 100 %.
02:49 -Vous allez sortir de cette maison ou mon mari vous sort.
02:53 -Madame, regardez la tache que vous avez.
02:56 C'est énorme.
02:58 -Ce n'est pas une tache.
03:00 -C'est le détachant sans remords.
03:02 -Vous êtes fou.
03:04 -Il n'y a plus de tache.
03:06 -Je vous vois, vous.
03:08 Vous allez finir de me faire rire.
03:11 -Vous avez raison.
03:13 Que serait la vie sans la joie et la bonne humeur ?
03:17 Succès assuré en société grâce au camembert à musique.
03:21 Au verre baveur.
03:23 Au gaz hilarant.
03:25 -C'est pas ça.
03:27 -Vous allez rire.
03:29 -Vous allez sortir d'ici tout de suite.
03:33 Espèce d'improvisé.
03:35 Si vous ne sortez pas immédiatement...
03:38 Voulez-vous sortir ?
03:40 Je ne rie pas.
03:42 Sortez-moi.
03:44 Si jamais je vous revois dans le quartier...
03:47 Si j'appelle la police...
03:49 Je vais me faire défoncer.
03:52 -J'espère que tu as gardé ces cartes de visite.
03:56 Si un jour j'ai besoin d'un vendeur, il aura le boulot.
04:00 -Ca te fait rire ?
04:02 Il y en a qui comprennent pas.
04:05 Espèce de vieux con !
04:08 Je suis désolée. Je t'avais pas reconnue.
04:17 -George, il faut que je te parle.
04:23 C'est très grave.
04:25 Je peux lui dire un mot ?
04:27 -Bien sûr.
04:29 -Je voudrais lui parler seul.
04:32 -C'est pas ridicule.
04:34 C'est la même chose.
04:36 Tu peux le dire devant elle.
04:38 -George, c'est important.
04:41 -Ah, Magui.
04:43 C'est important.
04:45 -C'est important.
04:47 -Laisse-nous seuls.
04:49 C'est une affaire d'hommes.
04:51 -Je comprends.
04:53 Tu as fait un investissement malheureux.
04:56 -Ca n'a rien à voir.
04:58 -Bon, je vous laisse.
05:00 Je vous laisse.
05:02 Mon Dieu, ce rire !
05:04 -Magui ?
05:10 -Bon, ça va ?
05:12 -Qu'est-ce qui se passe ?
05:14 -J'ai fait un investissement malheureux.
05:17 J'ai laissé ma chemise.
05:19 -C'est pas sûr.
05:21 Tu te souviens de cette affaire ?
05:24 Le type Louis Bousquet m'a appelé pour me dire
05:28 qu'il avait des problèmes.
05:30 -Des problèmes financiers ?
05:33 -Je pense, oui.
05:35 Il m'a parlé et m'a dit qu'il n'avait plus de monnaie.
05:39 -Il n'avait plus d'argent pour téléphoner ?
05:43 -Oui, mais pas en pièces d'un franc.
05:46 -Je comprends qu'il ait du retard,
05:49 mais j'ai du retard dans mes impôts.
05:52 Depuis un mois, j'ai récupéré mon capital
05:55 et une partie de mes intérêts.
05:58 -Oui, oui.
06:00 Ca, c'est important.
06:02 -Je pense bien que c'est important.
06:05 J'ai 8 jours pour les régler.
06:08 Je suis majoré.
06:10 Comment veux-tu que je fasse des appendicites
06:14 pour les téléphones ?
06:16 -T'inquiète pas.
06:18 Peut-être que Bousquet t'a arnaqué.
06:21 -C'est impossible.
06:23 Les parenthèses lumineuses, c'est une excellente affaire.
06:27 C'est pas une arnaque, Georges.
06:30 C'est pas une arnaque.
06:32 Ah, dis donc !
06:34 (Rires)
06:36 Comme ça, tu peux te lever au milieu de la nuit
06:40 et marcher dans la maison sans allumer la lumière.
06:43 C'est impossible.
06:45 C'est la solution finale de la crise de l'énergie.
06:49 Les parenthèses lumineuses peuvent mettre à genoux
06:53 les émirs du pétrole.
06:55 C'est difficile à imaginer.
06:57 -Oui, c'est difficile à imaginer.
07:00 -Il y a un danger quand tu vas dans la salle de bain.
07:04 Tu peux t'électrocuter.
07:06 -Je dois pas remuer le couteau dans la plaie.
07:10 -C'est un truc qui rapporte le plus.
07:13 Le type qui a inventé le tricot stéril noir
07:16 est milliardaire.
07:18 Celui qui a inventé la boussole qui indique la Mecque
07:22 a fait une fortune colossale.
07:24 Et l'inventeur de l'eau bénite déshydratée...
07:28 -L'eau bénite déshydratée ?
07:30 -Oui.
07:31 -Il n'y a plus que la mettre dans l'eau ?
07:34 -C'est intéressant pour le voyage.
07:37 -Tu espères ? Pas tant que moi.
07:40 Si je perds ces 30 briques, je vais me flinguer.
07:44 -Pire, tu fais une opération avec ton coeur ouvert
07:48 et dès qu'il s'agit d'argent, tu frises l'infarctus.
07:52 -Le coeur n'est pas à moi, mais l'argent, oui.
07:56 -L'argent est à toi, mais pas très longtemps.
08:00 -Tu n'as aucun secours.
08:02 J'étais venu te voir en espérant de réconfort.
08:06 -C'est ta femme, Hélène.
08:08 -Pas question. Elle est angoissée.
08:11 Elle va tomber dans les pommes.
08:14 Je compte sur toi pour ne rien lui dire.
08:17 -T'inquiète pas.
08:19 Elle est revenue de son château, son ashram.
08:23 -C'est un centre de méditation transcendantale et cuménique.
08:28 -Pardon ?
08:30 -Un piège à cons.
08:32 -Ah, voilà. Je comprends mieux.
08:35 -Non, genre. J'en ai assez.
08:37 -Qu'est-ce qui se passe ?
08:39 -Je n'entends pas un mot de ce que vous dites.
08:42 -Quand rentre Hélène ?
08:44 -D'un instant à l'autre, j'ai laissé un mot disant que j'étais chez vous.
08:49 -Ca me fait plaisir de la revoir. C'était comment, son truc ?
08:53 -Dans sa dernière lettre, elle disait qu'elle avait perdu 4 kg.
08:57 -4 kg ? Il ne doit pas rester grand-chose.
09:00 -Que l'amour entre dans cette maison.
09:03 -Pierre, mon frère, je t'aime.
09:08 Maggie, dans mes bras, ma soeur.
09:12 Georges, laisse-moi te donner le baiser de la paix.
09:16 -Hélène, tu as l'air en pleine forme.
09:20 -Oui, c'est le jeûne.
09:22 -Ah, le jeûne ? -Oui.
09:24 -Pierre, là-bas, chaque jour, nous apaisions notre corps
09:29 d'un seul bol de riz et d'un grand verre d'eau pur.
09:33 -A 2 000 francs la journée, il ne s'embête pas les goûts.
09:36 -Pierre, ne songe pas toujours à l'argent.
09:38 Il y a des choses plus importantes dans la vie.
09:41 -Je voudrais bien savoir quoi ? -L'amour.
09:43 -L'amour ? Ma chérie, tu sais qu'on ne s'est pas vues depuis...
09:48 On ne s'est pas vues depuis 15 jours.
09:50 -Je ne parlais pas de cet amour-là.
09:52 Je parlais de l'amour spirituel, celui qui élève l'âme,
09:55 pas celui qui nous rabaisse au niveau de la bête.
09:58 -Pierre, il faut absolument que tu ailles au centre
10:01 de la conscience inconsciente.
10:03 Tout le monde devrait y aller.
10:05 On y développe à la fois l'esprit et le corps.
10:08 On y découvre enfin la relation de l'âme
10:11 avec les éléments cosmiques.
10:13 -C'est le plus beau cosmique.
10:16 -Pierre, je t'aime.
10:18 -Calme-toi, ma chérie. Moi aussi, je t'aime.
10:21 -Et toi aussi, Maggie, je t'aime.
10:23 Et toi, Georges, je t'aime. -Merci.
10:26 -Et vous, plantes vertes, je vous aime.
10:29 Fleurs, je vous aime.
10:32 Table, je t'aime.
10:34 Or, une mouche. Mouche, je t'aime.
10:37 Courant d'air, je vous aime.
10:39 -Dis-moi, Pierre, je sais que t'as plein d'ennuis,
10:42 mais t'as pas l'impression que ta femme...
10:45 -Mes amis,
10:47 ouvrez votre esprit à la vérité.
10:50 Cherchez avec moi le chemin
10:53 qui vous délivrera de votre enveloppe charnelle.
10:56 Je crois avoir atteint la sérénité parfaite,
10:59 celle que l'on obtient après des heures
11:02 de méditation absolue.
11:04 -Méditation absolue, ça veut dire quoi?
11:07 Comment fait-on?
11:09 -Il faut...
11:11 ne penser à rien, laisser son esprit totalement vide.
11:15 -Non, surtout, ne dites rien, ce serait trop facile.
11:18 -Allez-y, allez-y. Rien ne m'affecte.
11:21 -Qu'est-ce que c'est que ces horreurs que t'as au pied?
11:24 -Ce sont les parenthèses lumineuses.
11:27 C'est le dernier truc branché.
11:29 Tu vois, il y a des lumières au bout,
11:32 et comme ça, tu peux voir où tu vas dans le noir.
11:35 C'est magique, hein?
11:37 -Tu vois, Maggie, rien ne m'affecte.
11:40 Pierre!
11:42 Mon amour, tout ce temps sans toi...
11:48 -Oui, ça, oui. Il y a des choses
11:51 que la méditation transcendantale ne remplacera jamais.
11:55 -Rentrons à la maison. Nous avons un tas de choses à nous dire.
11:59 Puis tu me montreras comment ça marche, tes parenthèses.
12:03 -Tu te rends compte, les pauvres?
12:13 Pierre qui a des lumières au pied.
12:16 Et Hélène qui est complètement allumée.
12:19 -Je prends, Hélène.
12:24 Allô?
12:28 En PCV 2?
12:30 Bruxelles?
12:32 Ah, M. Bousquet?
12:34 Oui, oui, j'accepte.
12:36 Louis?
12:38 Alors, qu'est-ce qui va pas?
12:41 Quelqu'un...
12:43 Quoi?
12:45 Quelqu'un d'autre a déposé le brevet?
12:47 Mais ça va pas se passer comme ça.
12:49 Comment on va traîner cet escroc devant les tribunaux?
12:53 Comment 40 000 francs?
12:55 Pour un avocat international?
12:57 Vous m'appelez plus tard?
12:59 -Quelque chose ne va pas, Pierre.
13:01 -Non, on a été coupé.
13:03 -Je suis sûre que quelque chose ne va pas.
13:06 -Non, rien, un petit problème.
13:08 Les affaires. Ne t'en fais pas.
13:10 Tu veux voir quelque chose?
13:12 -Non, je veux m'en faire.
13:14 -A la conscience inconsciente,
13:16 ils nous ont dit qu'un quignon de pain partagé avec un ami
13:19 a plus de goût qu'un curry d'agneau dégusté égoïstement.
13:22 -On vous a dit ça?
13:24 -On nous a dit aussi qu'un fardeau partagé est plus léger.
13:27 -Personne n'a parlé normalement, là-bas.
13:29 -Pierre, je t'en prie, détends-toi.
13:31 Fais le vide dans ta tête.
13:33 -Je suis en train de le faire dans mon portefeuille.
13:36 -Oublie ce qui te préoccupe.
13:38 -Rien ne me préoccupe.
13:41 ...
13:47 -Je viens de t'entendre parler de 40 000 francs.
13:50 Je les ai à la banque. Prends-les.
13:52 A la conscience inconsciente, ils nous ont dit
13:55 que quand le portefeuille est vide, l'esprit est plus léger.
13:58 -Je n'ai pas besoin d'argent.
14:00 Je ne t'en demanderai pas.
14:02 Un homme ne doit pas se faire entretenir par sa femme.
14:05 C'est une manière de gigolo. Pas de Bredville.
14:08 -Je ne voulais pas te dire de grands principes.
14:11 Pourquoi me caches-tu tes problèmes financiers
14:14 comme si c'était un secret d'Etat ?
14:16 J'ai le droit de savoir combien tu gagnes.
14:19 -Ca ne te regarde pas. -Si, ça me regarde.
14:22 A la conscience inconsciente, ils nous ont dit
14:25 que nous étions un seul être en 2 personnes.
14:28 -Comme la faucille et le marteau.
14:30 -Arrête de faire de l'esprit.
14:32 Dis-moi combien tu gagnes.
14:34 -Personne ne sait combien je gagne.
14:36 -Ne oublie pas que je fumeais, ça.
14:38 -Bien, Pierre. Je vais t'aider.
14:41 (Il chante en langue étrangère.)
14:58 (Il chante en langue étrangère.)
15:05 (Il sonne.)
15:07 -Hélène, je t'en prie.
15:12 Allô ? Oui ?
15:14 En PCV d'Ambour ? Oui, j'accepte.
15:17 Louis ? Je n'ai pas trouvé cet argent.
15:20 Mais tais-toi !
15:22 Hélène, arrête maintenant !
15:28 Arrête !
15:30 (Il chante en langue étrangère.)
15:33 Regarde ce que tu viens de faire !
15:41 -En 6 lettres.
15:46 Volatil, facile à plumer.
15:48 Volatil, facile à plumer.
15:54 Ah ! Ma pigeon !
15:56 -Comment ? -Rien. C'est mes mots croisés.
15:59 -George ? -Oui ?
16:01 -Tu es mon ami ? -Euh... Oui.
16:03 -George ? -Oui ?
16:05 -Ca va de plus en plus mal ? -Oh, non !
16:08 Pierre, enfin ! C'est pas si grave que ça.
16:11 C'est une petite crise mystique.
16:13 Je connais Hélène.
16:15 Elle s'emballe pour n'importe quoi.
16:17 Dans 15 jours, elle y pensera plus.
16:19 -Pourquoi ? Tu peux nous laisser ?
16:21 -Non, non. Je l'ai fait tout à l'heure.
16:24 Maintenant, c'est au tour de George.
16:26 Je suis face à la pire crise de ma vie.
16:29 Je voudrais te parler seul.
16:31 -Tu peux parler devant tous les deux.
16:33 -Je suis désespéré.
16:34 Quelqu'un vole le brevet de mes charantaises.
16:37 J'ai besoin de 40 000 francs pour un avocat international.
16:40 Sinon, je perds tout. Tu peux m'aider ?
16:42 -Oui. Attends, attends.
16:44 Une petite seconde.
16:46 Maggie, 4 briques. Qu'en penses-tu ?
16:49 -Bien sûr. Tu fais le chèque.
16:51 Je passerai demain à la banque pour le couvrir.
16:54 -Bon, ça va.
16:56 -Merci. Vous me sauvez la vie.
16:58 -Pierre, ne gâche pas tout.
17:00 Hélène et toi, vous êtes nos plus grands amis.
17:03 C'est normal si vous avez des ennuis d'argent.
17:06 -Hélène ne doit rien savoir de tout ça.
17:08 Je ne veux pas qu'elle soit au courant.
17:10 -Quoi ? Tu veux dire que tu vas nous emprunter 40 000 francs
17:13 sans en parler à Hélène ?
17:15 C'est pas vrai !
17:16 -De toute façon, elle ne comprendrait pas.
17:19 -Qu'est-ce que tu veux dire ?
17:21 -Mais je ne comprends pas.
17:23 -Maggie, bien que femme, tu es intelligente.
17:26 Laisse-moi t'expliquer ça scientifiquement.
17:29 Les hommes et les femmes sont différents.
17:32 -Non. Tu as découvert ça depuis que tu es médecin ou avant ?
17:36 -Je veux dire que la nature leur a assigné à chacun
17:39 un rôle différent.
17:41 Ils ont chacun une moitié des responsabilités.
17:44 Les femmes doivent s'occuper de leur maison
17:47 et les hommes, du reste du monde.
17:49 -C'est pas vrai. Tu te rends compte ?
17:52 Tu te rends compte des énormités que tu sors ?
17:55 C'est la pire connerie que j'ai jamais entendue !
17:58 -Oui, je sais que ce n'est pas à la mode de dire ça,
18:01 mais pour toi, évidemment...
18:03 -Pour moi ? Et pour Hélène ?
18:06 Je te rappelle que ta femme dirige un magasin d'antiquité
18:11 avec succès et qu'elle se débrouille très bien en affaires.
18:15 Tu aurais intérêt à la consulter
18:17 avant de te lancer dans tes investissements débiles.
18:20 Parce que, dis donc, pour mettre de l'argent
18:23 dans des charentaises électriques, faut pas être une lumière.
18:27 -Tu réalises, je pense, que cela met fin définitivement
18:34 à notre amitié.
18:36 Adieu. Jamais.
18:43 -Oh, non, Pierre, ne me donne pas de fausses joies !
18:47 (Il chante.)
18:52 -Hélène ! Hélène !
18:55 (Il chante.)
18:58 -Hélène, Hélène !
19:00 (Il chante.)
19:03 -Pierre, tu devrais essayer au moins une fois
19:07 de chanter le chant du cosmos.
19:09 Tu verrais, après, on se sent plus calme, plus serein,
19:12 avec la totalité de l'univers.
19:14 Toutes les forces cosmiques convergent vers toi...
19:16 -J'ai du choix plus important à régler que la marche de l'univers.
19:19 -Rien n'est plus important que l'harmonie.
19:21 Un esprit accordé est un esprit en paix.
19:24 -Hélène, s'il te plaît.
19:26 -Mais comment peux-tu rester aussi près de la lumière
19:29 et être aussi aveugle ? Est-ce que tu ne vois pas la lumière ?
19:32 -Parce que toi, tu vois quelque chose avec ce machin ?
19:39 -La conscience inconsciente, ils nous ont dit,
19:42 l'ironie est l'arme du diable.
19:44 Elle détruit les vérités les plus sublimes.
19:46 -Hélène, écoute-moi. Tout à l'heure, tu m'as proposé de l'argent.
19:49 Bon, j'y réfléchis. Et finalement...
19:52 Je veux bien t'autoriser à m'en prêter.
19:55 Tu sais, il y a dans la vie des moments
19:57 où il faut oublier ses principes.
20:00 -Oh, Pierre, c'est merveilleux.
20:02 Plus d'histoire d'argent entre nous,
20:04 simplement une belle histoire d'amour.
20:06 -Oui, mon amour, oui. Oui, mon amour.
20:09 Tu me prêtes 4 briques, alors ?
20:12 -Mais bien sûr.
20:14 Mais dis-donc, c'est pour faire quoi ?
20:16 -Ce sont des affaires. Une femme ne comprendrait pas.
20:19 -Mais Pierre... -Donne-moi cet argent.
20:21 Et puis, on n'en parle plus. Et puis, si tu pouvais,
20:24 ces salades orientales. -Alors, je vais te servir
20:27 une salade aubergnate. Ne prête jamais d'argent
20:30 si tu ne sais pas à quoi il va servir.
20:32 Je te donnerai cet argent si tu me dis ce que tu veux en faire.
20:35 -Mais... Enfin, nous sommes mariés, quoi.
20:37 -Tu sais que c'est pas le problème.
20:39 -Mais si, c'est le problème.
20:41 Quand on partage les problèmes, on partage les bonheurs
20:44 et vice-versa. -Eh bien, partageons.
20:46 Partageons. Dans la cuisine, c'est toi le patron,
20:49 et dans le salon, c'est moi le patron.
20:51 Et dans la chambre, c'est 50-50.
20:53 -Mais dis-donc, de qui tu te fous, là ?
20:56 Tes théories de phallocrates paléolithiques,
20:59 tu peux les garder pour faire enrager Maggie,
21:02 mais s'il te plaît, pas avec moi.
21:04 -Mais c'est complètement ridicule.
21:06 Moi, je suis médecin, et toi, tu es maîtresse de maison.
21:09 -Je te signale que j'ai aussi un métier, je suis antiquaire.
21:12 Et c'est grâce à ça que je peux te prêter 4 briques.
21:15 Quant au boulot que je fais à la maison,
21:17 il te permet de faire le tien bien tranquillement.
21:19 J'ai lu quelque part que le travail d'une femme à la maison
21:22 valait 3 000 francs par semaine, ce qu'il fait,
21:24 si tu es encore capable de calculer, 12 000 par mois.
21:27 -Ah, oui. Et qu'est-ce que tu fais du travail que moi j'ai fait ici ?
21:30 Sortir les poubelles ? Ça vaut de l'argent, non ?
21:33 -Mettons que ça vaut 200 francs par mois.
21:36 -Mais tu veux rire ? Un chirurgien aux poubelles,
21:38 ça vaut 500 balles minimum. Non, mais je rêve ou quoi ?
21:41 Écoute, puisque c'est comme ça, ton argent, tu te le gardes.
21:44 Même si ça me conduit en prison, je n'en veux pas de ton argent.
21:47 (Il sonne.)
21:49 Allô ? Oui ? En PCV de Stockholm ?
21:54 Oui, oui, j'accepte, j'accepte. Louis ?
21:57 Écoutez, cher ami, non, il me faudra un petit peu plus de temps
22:00 pour assembler cet argent, hein ? Je quoi ?
22:04 Dans ce cas, je perds tout. Ah non, non ! Non !
22:07 Non ! Foutriquet ! Foutriquet !
22:10 Salaud, va ! Ne raccrochez pas ! Non !
22:13 (Il tousse.)
22:15 -Mais qu'est-ce qui se passe, Pierre ?
22:18 -Rien du tout. Ça n'a pas d'importance. C'était raté.
22:21 (Il tousse.)
22:23 -Oh, mon Dieu ! Mais Pierre, cette pantoufle ne t'a rien fait ?
22:26 (Il tousse.)
22:28 -Hélène, tu m'aimes, n'est-ce pas ?
22:32 Je suis toujours ton mari, ton associé.
22:35 -Mais bien sûr, mon chéri, calme-toi.
22:37 -Alors, il faut que tu me rendes service.
22:39 Dis-moi, ça marche vraiment, ça calme, justement, quand tu chantes les litanies,
22:43 parce que moi, j'ai vraiment besoin de faire le vide dans ma tête, de penser à rien.
22:46 Alors, s'il te plaît, montre-moi.
22:48 -Oh, Pierre, tu veux vraiment ?
22:50 -S'il te plaît.
22:52 (Il tousse.)
22:55 -Mets tes mains comme ça.
22:57 Voilà.
22:59 Respire.
23:01 (Il chante.)
23:05 -Pierre, enfin, qu'est-ce qui se passe ?
23:18 -J'ai placé de l'argent.
23:21 -Oui ?
23:22 -Dans une invention tout à fait nouvelle, révolutionnaire.
23:25 -Oui ?
23:26 -Les charentaises lumineuses.
23:28 -C'est pas vrai.
23:30 (Il chante.)
23:34 -Et alors ?
23:36 -On vient de s'apercevoir que c'était breveté depuis 1922
23:41 par le même type qui a déposé l'eau bénit déshydratée.
23:45 J'ai tout perdu.
23:47 Tout ce que j'ai investi.
23:49 Chaque centime.
23:51 (Il chante.)
23:53 -Pierre, ça n'a pas d'importance. On va s'en sortir.
23:56 -Il faut payer les impôts. Avec quel argent ?
23:59 -J'ai un peu d'argent de côté. Je vais faire les comptes.
24:03 Nous sommes deux, Pierre.
24:05 Nous sommes deux, et à nous deux, on y arrivera.
24:08 -C'est formidable. Ça marche.
24:10 Ça marche !
24:12 -Le chant du cosmos ?
24:14 -Non. Il y a de l'argent.
24:16 Je me sens libéré.
24:18 Tout à l'heure, j'étais un peu angoissé, mais là, ça va mieux.
24:22 -Mais Pierre, nous sommes enfin vraiment ensemble.
24:26 (Ils chantent.)
24:29 (Ils chantent.)
24:31 -Pierre ?
24:57 -Marie ?
24:59 -Il faut qu'on te parle.
25:01 -On va te parler seul à seul.
25:03 -Non, allez-y. Elle est au courant de tout.
25:06 -Eh bien, voilà.
25:08 Tout à l'heure, on n'a pas été très gentils avec toi, alors...
25:12 -On voudrait que tu acceptes ça.
25:15 C'est pour tes affaires.
25:17 -Oui. Je t'assure, on n'en a pas besoin.
25:20 C'est pas un problème pour nous.
25:23 -Tu nous le rendras quand tu pourras.
25:26 -C'est très gentil.
25:28 Mais Pierre a déjà tout perdu. On vient de l'appeler.
25:32 -Oh, non ! Oh, mon Dieu !
25:34 Oh, non ! Ce pauvre Pierre !
25:36 Tu dois être dans un état épouvantable.
25:39 -Non, pas du tout. Tout va bien.
25:41 -C'est seulement une histoire d'argent.
25:44 -C'est courageux de le prendre comme ça.
25:47 Si ça m'était arrivé à moi, j'en aurais fait une dépression nerveuse.
25:52 -Tu te rends compte ?
25:54 30 briques qui pâtent comme ça en fumée ?
25:57 On va pleurer.
25:59 -Oh...
26:00 -30 briques ?
26:02 -30 briques.
26:04 -Oh, mon trop petit Pierre !
26:06 Pierre !
26:08 Pierre, tu deviens le pire de toutes les briques.
26:12 -Oh, mon trop petit Pierre !
26:14 -Oh, mon trop petit Pierre !
26:16 -Oh, mon trop petit Pierre !
26:18 ...
26:42 ...
26:44 [SILENCE]

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