Maguy - saison 1 Episode 011 - Le serment d'hypocrite

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Personnes
Transcription
00:00 ...
00:02 Musique rythmée
00:06 ...
00:08 -Elle boit souvent rouge
00:11 Avec elle, ça bouge
00:13 Maggie, soleil, ouvre bien Maggie l'arme
00:16 On est sous le charme
00:17 Quand son coeur s'enflamme
00:19 Elle joue toute la gamme
00:22 Oh, Maggie, elle fait sa météo
00:24 Chez elle, il fait toujours beau
00:27 En robe de soie, en pyjama
00:30 Elle est la même
00:32 Elle change de crème, elle change d'extrême
00:34 Mais elle change pas
00:36 Maggie, le genou, Maggie, la nuit
00:38 C'est un poème
00:41 Un peu comme quoi la folie
00:43 C'est elle qu'on aime
00:45 Maggie
00:47 Maggie
00:49 Maggie
00:52 Voilà Maggie
00:54 ...
00:55 -Je t'ai pas dit, on a une nouvelle interne
00:57 à la clinique.
00:58 Intelligente, sensible, cultivée...
01:00 -T'as fait... Non.
01:02 -Je sens que je vais tomber amoureuse.
01:04 -Ha! Ha! Ha!
01:05 Et ta libraire, qu'est-ce que t'en as fait?
01:07 -Ma libraire? Poupette? -Oui.
01:09 -Il y a deux jours que c'est fini.
01:12 Alors, la petite interne, elle vient dîner à la maison ce soir.
01:15 (Il imite la bouche)
01:17 C'est dans la poche.
01:18 -T'es pas un peu trop sûr de toi.
01:20 -C'est pas de moi dont je suis sûr, c'est d'elle.
01:23 -Ha! Ha! Tu changeras jamais. Tu veux boire un verre?
01:25 -Max! -J'arrive!
01:27 Je bosse, moi.
01:29 Alors, qu'est-ce que je prépare pour ces messieurs?
01:31 -Une vodka tomate avec un jaune d'oeuf.
01:34 -Je crois que monsieur va pas s'embêter ce soir.
01:37 Et monsieur Boissier?
01:39 -Oh, moi, comme d'habitude. -C'est vrai, il rentre chez lui.
01:42 -Merci, Max. Merci.
01:44 Un Perrier.
01:46 -Un Perrier?
01:47 Vous voulez dire un Perrier avec pas de whisky dedans?
01:50 Qu'est-ce qui vous arrive, monsieur Boissier?
01:52 Vous êtes malade?
01:53 -Non, lui, c'est pire. Il est marié, alors c'est incurable.
01:57 -Merci, Pierre. Avec un ami comme toi, j'ai pas besoin d'ennemis.
02:00 -Allô? Oui, c'est ici.
02:02 Monsieur... Le docteur? Oui, c'est pour vous, docteur.
02:05 -Je suis pas là. Je suis pas là.
02:07 -C'est une patiente. Elle a l'air très impatiente.
02:11 Non, c'est une plaisanterie.
02:13 -Voilà. Oui, oui, c'est moi.
02:15 Ah, Poupette!
02:17 Ah, oui, ça me fait plaisir de t'entendre.
02:19 Ce soir? Ah, non, ça, c'est pas possible.
02:22 Non, je suis désolé, c'est pas possible.
02:24 Je suis retenu à la clinique. Oui.
02:26 C'est ça, oui, une urgence.
02:28 Mais, vendredi, si tu veux.
02:30 Hein?
02:33 Oui, voilà.
02:35 Bisous.
02:37 -Toi, t'es en train de te fourrer dans les salettes. Pas possible.
02:40 Avec l'âge, tu devrais te calmer.
02:42 Bon, tu viens à la maison demain, voir France-Écosse?
02:46 -Voyons. -Bon.
02:48 -Ces Écossais, quels joueurs!
02:50 -Et surtout, quels buveurs!
02:52 -Ah!
02:55 Jérôme!
02:57 -Il est sorti jouer dans le jardin.
02:59 -Ah.
03:01 -Et Georges, où il est? -Dans son bureau.
03:03 Il regarde le match France-Écosse.
03:05 -Je savais pas. Le rugby, c'est supporter.
03:08 -Tiens, t'en veux la moitié? -Ca dépend, c'est à quoi?
03:11 -100 % naturel, vitaminé, sans aucune matière grasse.
03:14 Ça permet d'être à l'aise dans son corps et de garder la tête claire.
03:17 -Et pour être à peu près bien nourri,
03:19 faut manger combien? 100 ou 200?
03:22 -Ah, encore!
03:24 -Ca suffit! C'est la 30e fois que ça sonne depuis ce matin.
03:27 Et à chaque fois, c'est pour me raconter des histoires sans intérêt.
03:30 Allô? Oui.
03:32 Ah, c'est toi, Hélène. Bonjour, ma chérie.
03:36 Comment ça va? Oh!
03:38 Oui, je sais, je sais. Je suis au courant.
03:41 Il y a eu un cyclone à la Martinique. Oui.
03:43 Oui, oui. Et ils l'ont appelé Maggie.
03:45 Crois-tu que c'est drôle?
03:48 Oui. Ecoute, tu es la 30e personne
03:50 qui me téléphone depuis ce matin pour me raconter cette fanerie.
03:53 Eh bien, non, ça ne me fait pas rire, moi.
03:55 Bon, oui. Écoute, j'ai beaucoup de travail, hein?
03:58 C'est ça! Je t'appelle un peu plus tard.
04:01 Au revoir, ma chérie. Oh, la garce!
04:03 Alors, elle aussi, elle t'a raconté l'histoire du cyclone Maggie?
04:06 D'après elle, ce cyclone fait tellement de ravages sur son passage
04:09 qu'on l'a baptisé Maggie.
04:11 (Sonnerie)
04:14 -Bonjour. -Bonjour.
04:18 -Ah, Maggie. -Oui.
04:20 -Au journal de 13h, ils n'ont parlé que de toi.
04:22 Comme ça, il paraît que tu as quitté les îles
04:24 pour aller te perdre dans les mers.
04:27 Il paraît aussi que l'évêque de Fort-de-France
04:30 a ordonné une messe d'action de grâce
04:32 pour remercier le Seigneur de ton départ.
04:34 -Oh, non! Oh, c'est drôle!
04:36 (Rires)
04:39 Dis donc, est-ce que tu peux m'expliquer
04:41 pourquoi les cyclones ont toujours des noms de femmes?
04:43 -Ah, mais parce qu'aucun homme ne pourrait faire autant de dégâts
04:46 qu'un cyclone. -C'est pas vrai.
04:48 Parce que toi, tiens, par exemple, je me demande pourquoi on n'a pas donné
04:52 la maladie de la pandémie. Parce que tu n'as pas...
04:54 Tu n'as pas l'odeur d'un virus, tu n'as pas la couleur d'un virus,
04:57 mais tu es un virus.
04:59 -Oh, oh, Maggie. Maggie Gitt.
05:01 -Mon chéri, je vais te dire.
05:04 La dernière personne qui m'a appelée Maggie Gitt,
05:06 je lui ai jeté un sort et elle en est morte.
05:08 30 ans après. Mais enfin, elle en est morte.
05:10 (Rires)
05:12 S'il te plaît, si tu veux passer les 80 ans, fais attention.
05:15 -OK. Tu es venu pour le match?
05:17 Eh bien, mon pauvre vieux, la France est en train de perdre.
05:19 -Oui, mauvaise nouvelle, mais il y a pire.
05:21 -Vous avez vu leur dernière trouvaille, la nouvelle loi
05:23 pour les droits de la femme? -Elles veulent notre peau ou quoi?
05:26 -Oh, oh, oh, alors là, c'est tout à fait toi, mon pauvre Pierre.
05:29 Heureusement que Georges n'est pas comme ça. Oh!
05:31 -Mon pauvre Georges, mon pauvre ami.
05:33 Tu sais, si tu as des problèmes, tu peux me téléphoner quand tu veux.
05:35 S.O.S. Homme battu.
05:38 Tu connais le numéro? -Oui.
05:40 -Ah, ça, c'est pour moi, ça. C'est la clinique.
05:43 Ah non, c'est la maison. -Ah, t'as ce truc-là,
05:45 tu m'as fait voir? -Oui. Quand ça commence à sonner,
05:47 c'est que le coeur s'est arrêté de battre.
05:50 En tout cas, ça prouve une chose, c'est que sur le plan technologique,
05:53 les Français ont besoin de personne. Hein?
05:55 Ah bon? C'est faux, Japon.
05:58 -C'est utile, tu sais.
06:00 -Et voilà, ça a 10 ans d'âge mental.
06:03 Ça s'extasie devant des gadgets idiots
06:05 et ça refuse d'imaginer que les femmes
06:07 peuvent penser, elles aussi. -Eh oui,
06:09 il y a des choses inimaginables, même avec beaucoup d'imagination.
06:12 Oui, c'est moi, Pierre, oui.
06:15 Quoi, Angela?
06:19 -Oui, j'arrive.
06:21 J'ai une urgence, mais à la maison.
06:23 -Ah bon?
06:25 -Ah, tu sais, hein, Georges,
06:30 même en Arabie, il n'y a pas un macho plus réac que ton copain.
06:33 -Oh, Maggie, écoute,
06:36 tu exagères. Pierre est mon meilleur ami, et tu sais pourquoi.
06:38 -Oui, je sais pourquoi, parce que tu places bien bas
06:40 tes critères d'amitié.
06:42 -Oh, mais non, c'est parce qu'avec lui, on discute jamais politique.
06:45 Remarque, c'est vrai, il est un peu réac,
06:48 mais c'est un type très bien, hein,
06:50 et je vois pas pourquoi tu t'ingénis à le chercher.
06:52 -Ah, parce que c'est moi qui le cherche.
06:54 Non, mais t'as pas entendu toutes les énormités qu'il a dites, non?
06:57 Alors, toi, bien sûr, tu n'as rien répondu,
07:00 t'étais là, tranquille, et maintenant, c'est moi qui me fais engueuler.
07:02 -Je t'engueule pas, Maggie, je t'explique.
07:04 -Eh bien, je vais te dire, ton copain Pierre...
07:06 Je vais pas remonter dans ta chambre, hein.
07:08 -Lâche-moi. -Oui. Allez.
07:11 Et on s'expliquera plus tard. Allez, hop, file.
07:13 -Quand je pense que c'est mon fils...
07:15 -Qu'est-ce qui se passe? Qu'est-ce qu'il a encore fait, mon petit ange?
07:18 -Le petit ange, il était dans le garage avec Angela,
07:20 tu sais, la filleule de Pierre.
07:23 Ils étaient tous les deux à poil en train de jouer au docteur.
07:25 -Oh, qu'est-ce que tu veux?
07:27 C'est de son âge, hein.
07:29 Enfin, j'aimerais autant que Pierre n'en entende pas parler,
07:31 parce que je sais pas pourquoi, de temps en temps, il est plus dit bon, lui.
07:34 -Plus dit bon, lui? -Eh oui, eh oui.
07:36 Qu'est-ce que tu veux? C'est comme ça.
07:38 En tout homme, il y a un cochon qui sommeille.
07:40 -Ah ben, chez lui, il y a longtemps qu'il est réveillé.
07:43 -Bravo, bravo. C'est ça, l'éducation libérale.
07:45 J'espère que vous vous rendez compte. -On se rend compte de quoi?
07:47 -Jérôme. -Eh ben, quoi, Jérôme?
07:49 -Quoi, Jérôme? Il a entraîné Angela dans votre garage.
07:51 Ma filleule, 8 ans. -Eh ben oui,
07:53 ils ont joué au docteur, on sait.
07:56 -Vous êtes au courant? -Hm.
07:58 -Ah bien, très bien. -Oh, bien, je sais pas si c'est bien,
08:00 mais enfin, c'est normal à leur âge, tu sais.
08:02 Et puis, regarde le bon côté des choses.
08:04 Jérôme t'admire, tu sais, et tu as suscité chez lui
08:07 une vocation irrésistible. Alors, dans le fond,
08:09 c'est un peu de ta faute. -Oui, c'est ça, oui. Oh, commode.
08:11 Si j'examinais les petites filles comme lui,
08:13 je serais bon pour les assises.
08:15 Bien, bon, j'espère que tu vas marquer le coup
08:18 parce que ça mérite une punition, ça, il me semble.
08:20 -Une punition? Et pourquoi? Parce qu'il s'intéresse au sexe?
08:22 -Non, mais parce qu'il s'intéresse un peu trop
08:24 à celui de ma filleule. -Non, mais c'est pas bientôt fini
08:26 de jouer les pères à la pudeur, surtout que dans ta vie privée.
08:29 Qu'est-ce que tu veux, qu'on les foute en taule
08:31 simplement parce qu'ils s'amusaient ensemble?
08:33 -En taule, tout de suite les grands mots.
08:35 Il faut tout tolérer aujourd'hui, n'est-ce pas?
08:37 Oui, c'est ça. Quand on veut inculquer
08:40 aux enfants immorales, même rudimentaires,
08:42 on se fait traiter de fasciste. Le pays va à volo
08:44 et tout le monde trouve ça très bien.
08:46 Ah là là là là, bravo, bravo. Personne ne lèverait le petit doigt.
08:49 -Bon alors, si tu penses
08:52 que l'avenir de la nation dépend de mon petit-fils,
08:54 alors je t'en prie, faut le guillotiner.
08:56 -Mais écoute, maman a raison.
08:58 Qu'est-ce que c'est que ces théories de coincés
09:00 qui nous ressortent? Tout ça parce que ces gosses
09:03 s'amusaient ensemble. Elle est enceinte ou quoi?
09:05 -Ce mec, il va réparer. Il va l'épouser, tout de suite.
09:07 -C'est ça, moque-toi.
09:09 Mais ne te plains pas si ton petit-fils
09:11 devient homosexuel. -Alors là,
09:14 je suis pas vraiment inquiète. Il en prend pas vraiment
09:16 le chemin. Demande à Angela, d'ailleurs, elle est au courant.
09:18 -D'accord, si tu veux que tu sois droguée, continue.
09:20 -Mais qu'est-ce que c'est à faire là-dedans?
09:22 Tu dérailles, hein? -C'est ça, c'est moi qui déraille.
09:25 Bravo, c'est moi qui déraille. Jérôme se jette sur Angela
09:27 et c'est moi qui déraille. Non, mais c'est normal,
09:29 tout ça, c'est normal. Si tout le monde est fou,
09:31 ce sont les gens normaux qui deviennent fous.
09:33 Enfin, Angela,
09:36 cette petite merveille d'innocence,
09:38 toute nue devant des inconnus,
09:40 devant ton petit bonhomme, pour commencer,
09:42 comme toutes ces filles qu'on met toutes nues
09:44 sur les affiches pour vendre n'importe quoi,
09:47 toi, la féministe, évidemment, tu trouves ça normal.
09:49 -Tiens, à propos de femmes nues,
09:51 dans cette hebdomadaire-là, la plémate du mois,
09:53 devine qui c'est. C'est Robert Redford.
09:55 -Oh, j'ai mal entendu. Qu'est-ce que tu dis?
09:58 La plémate du mois, c'est Robert Redford.
10:00 Fais-moi un petit peu. -Tiens.
10:02 -Parfaitement à poil,
10:04 avec une agrafe au milieu du nombril.
10:06 -C'est trop bien. -Oui, oui.
10:09 C'est de la pornographie, tu vois, pour moi.
10:11 Quand je pense que dans le seul endroit
10:13 qui n'était pas encore contaminé par la pornographie,
10:15 je veux dire l'école, on a cru bon
10:17 d'introduire l'éducation sexuelle.
10:20 -Mon frère, écoute, tu délires. L'éducation sexuelle
10:22 à l'école, c'est le minimum pour avoir
10:24 des générations équilibrées. Et puis, je vois pas
10:26 que des vieux schnucks comme toi s'en souviennent.
10:28 -Je veux dire qu'il y a autre chose à prendre en classe
10:31 et que l'éducation sexuelle, ça peut se faire ailleurs.
10:33 -Oui, c'est ça. Dans la rue.
10:35 Ça fait des générations que ça se passe là. On voit le résultat.
10:37 -Personne ne s'en plaint. Écoute,
10:39 on va être bientôt 3 milliards.
10:42 C'est pas près de se calmer. -Oui, oui.
10:44 C'est ça. C'est facile de rire.
10:46 Mais moi, tout ça, ça m'affole.
10:48 Parce que je me demande où ça va finir, tout ça.
10:50 Ce laxisme. C'est sans fond. C'est incroyable.
10:53 L'autre jour, j'étais dans un supermarché.
10:55 Sa marie.
10:57 Et il y avait une petite fille de 12 ans à côté de moi
10:59 avec sa mère. Eh bien, vous savez
11:01 ce qu'elle lui a demandé ? -Moi, personnellement,
11:04 je m'en fous, mais je sais que tu le diras de toute façon.
11:06 -Oui. Eh bien, c'est à peine croyable.
11:08 Elle a dit "Maman, est-ce que papa et toi,
11:10 vous faites l'amour en groupe ?"
11:12 C'est insensé.
11:15 À 12 ans !
11:17 Et ça vous fait rire. Ça les fait rire.
11:19 Mais vous ne vous rendez pas compte. Elle n'a pas inventé
11:21 ça toute seule. Seulement, à force de voir partout
11:24 au titre, hein, du genre...
11:26 Oh ! Il fait l'amour avec 3 femmes,
11:28 2 points, un mort d'épuisement.
11:30 -Ah ! Quand on n'a pas la santé,
11:32 il ne faut pas faire d'excès.
11:34 -Ah ! Ah ! Ah ! Ah !
11:37 Oui, mais c'est à cause de tout ça que nous avons
11:39 une nouvelle génération complètement analfabète.
11:41 Vous savez ? Vous savez que l'adolescent français
11:43 n'utilise pas plus de 400 mots
11:45 de vocabulaire ? 400 mots.
11:48 Ça ne vous inquiète pas ? -Eh ! Eh !
11:50 Ça dépend des mots.
11:52 (Rires)
11:54 -Bon.
11:56 Alors, qu'est-ce que vous allez faire pour Jérôme ?
11:59 -Ah ! Mais ne t'inquiète pas.
12:01 Je lui parlerai sans mâcher mes mots.
12:03 Il est assez grand maintenant pour comprendre que si tu es en colère,
12:05 c'est parce que vous n'avez pas la même façon de voir les choses.
12:07 Je lui expliquerai. Il comprendra très bien. Il ne t'en voudra pas.
12:10 (Rires)
12:12 -Il ne m'en voudra pas ? Ah ! Tu es trop bonne.
12:14 Il ne m'en voudra pas. Tu vas lui parler
12:16 et il ne m'en voudra pas. Non, mais...
12:18 Tu l'éduques bien, hein, ton fils.
12:21 -Si tu es élevé comme le tien, il est certain que ça va s'arranger,
12:23 tout ça, la pornographie, la drogue,
12:25 l'insécurité dans les villes...
12:27 (Rires)
12:29 -Je vois pas comment deux mômes qui jouent aux docteurs dans un garage
12:32 peuvent accroître l'insécurité dans les villes.
12:34 C'est complètement insensé, ce que tu dis.
12:36 -C'est carrément crétin, oui. Mais t'es vraiment qu'un coincé harnieux.
12:38 C'est pas vrai ?
12:40 -Un coincé, moins un coincé. -Ah oui ? Oh, plutôt, oui.
12:43 Malgré tes fausses airs de dragueur
12:45 et puis tes plaisanteries complètement ridicules.
12:47 -C'est ça. C'est ça.
12:49 -Ce qui ne marche pas dans vos combines de pervers, de maniaques,
12:51 de dégénériques, d'obsédés !
12:54 On est un coincé harnieux.
12:56 -Obsédé ? Non, mais dis donc !
12:58 Fais attention à ce que tu dis, sois poli, hein.
13:00 -Je l'ai dit. Obsédé, c'est ce que vous êtes, toi et ta fille.
13:02 -Eh bien, tu peux sortir de la maison de l'obsédé, je t'en tiens pas.
13:05 -Mais avec le plus grand plaisir.
13:07 Et jamais, je ne remettrai les pieds dans cette maison.
13:09 -Ouh ! Mais alors là, c'est le plus beau cadeau
13:11 que tu pourras me faire. -Eh bien, c'est comme si tu l'avais.
13:13 -Non, mais...
13:16 (Rires)
13:18 -Oh non, écoutez, non.
13:20 Mon meilleur ami.
13:22 Comment ça a pu arriver, ça ?
13:24 -Ah, ça ? Le cyclone Maggie.
13:27 (Rires)
13:29 -Laisse-moi t'expliquer.
13:31 -Non, non.
13:33 Pourquoi tu m'as pas appelé ?
13:35 J'avais décroché ton téléphone.
13:38 -Laisse-moi t'expliquer. Écoute-moi une minute.
13:40 La semaine dernière, j'étais appelé deux fois.
13:42 -Tu m'as appelé deux fois ? -J'étais appelé deux fois.
13:44 C'était Maggie, alors j'ai raccroché.
13:47 -Tu m'as raccroché au nez à moi ?
13:49 Je croyais que c'était un maniaque.
13:51 -C'était Maggie, parce que sa voix
13:53 est beaucoup plus grave que la tienne.
13:55 -Quoi ? Sa voix ?
13:57 -Ah, faut pas exagérer. -George, tu es mon ami.
14:00 N'oublie pas. Max ?
14:02 -Oui, j'arrive. -Même chose.
14:04 -Ah, mais dites-donc, vous reprenez-vous à la vie, docteur.
14:06 Ça me fait plaisir à voir.
14:08 Vous et M. Boissier, vous n'avez jamais été autant en forme.
14:11 Pour fêter ça, vous vous préparez
14:13 deux spéciales, Max.
14:15 -C'est quoi, le spécial, Max ?
14:17 -C'est un cocktail de ma composition,
14:19 le fruit de mes recherches.
14:22 Vous avez un demi-tiers de scotch,
14:24 un demi-tiers de vodka, un grand tiers de cognac
14:26 et un petit tiers de gin.
14:28 Ah, oh là là, j'avais oublié.
14:30 Une larme de rhum.
14:33 Il y en a, vous savez,
14:35 il y en a qui ajoutent encore un peu de pastis.
14:37 Mais moi, je suis pour.
14:39 Tenez, goûtez-moi ça.
14:41 Ça se boit comme du petit lait.
14:44 C'est épatant.
14:46 ...
14:48 ...
14:50 -Il n'est pas assez fort.
14:52 Je lui ai rajouté une goutte de Cointreau
14:55 pour la couleur. -Non, Max.
14:57 Très bon, comme ça.
14:59 Tu es mon seul ami, et il y a des choses
15:01 que je ne peux dire qu'à toi.
15:03 Tu n'as pas idée.
15:06 Vous n'avez pas du boulot, vous.
15:08 -Même de boire,
15:10 ça ne lui arrange pas le caractère.
15:12 -Non, il n'a pas idée
15:14 de l'enfer qu'est ma vie.
15:17 Tu ne sais pas ce qui est le plus dur pour un tout-bib,
15:19 c'est de cesser d'être Dieu
15:21 quand il a quitté son travail.
15:23 -Dieu, ben non.
15:25 Quelle promotion sociale.
15:28 -Non, ne te moques pas, je vais t'expliquer,
15:30 toute la journée.
15:32 J'ai des malades qui défilent dans mon cabinet.
15:34 Alors, ils pensent que leur vie
15:36 est entre mes mains.
15:39 Tu vois, je suis Dieu pour eux.
15:41 Et quand tes malades,
15:43 ils sont dans un état pire que le tien.
15:45 -Ah, oui.
15:47 -Ils idéalisent un peu tôt
15:50 la fonction béatique.
15:52 Je ne suis pas Dieu, Georges.
15:54 Je suis mieux que lui.
15:56 Rires
15:58 En somme, le problème
16:01 est entre Dieu et toi.
16:03 Il y en a une trop.
16:05 -Tu sais, Georges,
16:07 j'ai essayé de n'être qu'un homme.
16:10 Comme les autres.
16:12 Mais je ne sais pas si j'ai réussi.
16:14 Écoute, Pierre,
16:16 j'ai un plus profond respect
16:18 pour tes convictions religieuses.
16:20 Mais là, je crois que tu débloques un peu.
16:23 -On me prend pour Dieu.
16:25 C'est pas croire.
16:27 -C'est difficile à croire.
16:29 Remarque, si Dieu mesurait 1,75 m,
16:31 et qu'il était complètement mouré,
16:34 il pourrait te ressembler.
16:36 Mais j'ai vu beaucoup de photos de lui.
16:38 Et bien,
16:40 il fait plus sérieux que toi.
16:42 -Ca me fait plaisir de te voir, Georges.
16:45 Tu me manquais, Georges.
16:47 -Toi aussi, tu me manquais.
16:49 Tu sais que tu me manquais.
16:51 -Georges...
16:53 -Reviens à la maison, dis.
16:56 Reviens à la maison.
16:58 Fais la paix avec mec.
17:00 -Tu sais, je vais te dire...
17:02 Je ne dirai à personne.
17:04 Si on est seuls...
17:07 -Georges,
17:09 Maggie avait raison.
17:11 -Non. -Oui.
17:13 Je suis vieux jeu, je suis la type coincée.
17:15 -Oh non !
17:18 -Mais j'ai des circonstances à te dire.
17:20 Tu sais, mon père était né à Lourdes.
17:22 Ma mère, à Lisieux.
17:24 Lui était sacristain
17:26 et était chésier.
17:29 Alors moi, j'étais leur seul enfant.
17:31 Et ça, Lourdes...
17:33 Lourdes, Lourdes...
17:35 Lourdes, hérédité.
17:37 -Oui.
17:40 -Pierre, je suis très ému
17:42 par ce que tu me racontes.
17:44 Mais il faut que je rentre à la maison.
17:46 Viens dans un quart d'heure.
17:48 -Georges...
17:51 Et si on fêtait ma réconciliation
17:53 avec ta femme ?
17:55 -Max, un spécial, Max.
17:57 Mais un seul.
17:59 Parce que quand même, je conduis.
18:02 -Quoi ?
18:04 -Pour conduire, il faut choisir.
18:06 La préfecture de police a choisi pour moi.
18:08 Elle m'a retiré mon permis de conduire.
18:10 Sans raison, d'accord ?
18:13 ...
18:15 ...
18:17 ...
18:19 -Georges est pas là ?
18:21 -Non.
18:24 -T'inquiète pas, il va arriver d'une seconde à l'autre.
18:26 ...
18:28 Comment tu trouves ma nouvelle robe ?
18:30 -Trop ouvert d'en haut et d'en bas.
18:33 -C'est pas ce que je te demande.
18:35 Si tu la trouves bien...
18:37 Elle est belle, non ? En plus, elle t'est une affaire.
18:39 -T'es sûre que c'est une robe, pas une ceinture ?
18:41 -Tu rimes, ma femme, tu charries.
18:43 Je te montre une nouvelle robe et tu ne regardes
18:46 ni la coupe, ni la couleur, ni le tissu.
18:48 -Tu parles de la coupe, de la couleur et du tissu ?
18:50 -Trop décolletée.
18:52 -On l'a pas achetée ensemble.
18:54 -Tu me laisses plus rien t'acheter.
18:57 La dernière fois qu'on a fait les magasins ensemble,
18:59 c'était pour ton entrée en 6e.
19:01 -De toute façon, t'aimes pas ce que j'achète.
19:03 -Ma chérie, je suis de mauvais poil.
19:05 Mais c'est pas du tout pour ta robe.
19:08 Je sais que c'est parce que Georges est en retard.
19:10 Tu ferais mieux de monter tranquillement te maquiller.
19:12 -Mais je suis maquillée.
19:14 Je me suis maquillée spécialement pour Georges.
19:16 -Sans vouloir te vexer, c'est pas à mourir.
19:19 -C'est pas à mourir ?
19:21 Tu dis ça parce que j'ai trouvé que ta robe était décolletée ?
19:23 -Non, j'aime pas tes nouveaux produits de maquillage.
19:25 -Me coude ! J'ai passé une heure devant ma glace !
19:28 -Mais t'énerve pas !
19:31 Ça te va pas du tout autant.
19:33 Georges, il va arriver. Il a juste un petit retard.
19:35 -On dit 2 heures. C'est pas du retard.
19:37 C'est de l'abandon de domicile conjugal.
19:39 -Tu crois pas que tu exagères ?
19:42 Il a peut-être eu un rendez-vous de dernière minute.
19:44 -C'est ce qui m'inquiète, ce rendez-vous.
19:46 C'est pour ça que je suis inquiète.
19:48 Je suis sûre qu'il est avec Pierre.
19:50 Tiens, qu'est-ce que je te disais ?
19:53 (Rires)
19:55 -Touh ! Mais c'est Georges Boissier !
19:58 On était sûres que tu allais arriver.
20:00 Que c'était plus qu'une question de jour.
20:02 -Peut-être me trompe-je ?
20:05 (Rires)
20:07 Peut-être me trompe-je ?
20:09 J'ai l'impression que c'est pour moi, ça.
20:11 (Rires)
20:13 -T'es fier de toi ? T'as vu dans quel état tu es ?
20:16 Je parie que tu as pris un verre avec Pierre.
20:18 -Oui. Un verre.
20:20 Plusieurs fois.
20:22 (Rires)
20:24 Et il va me rejoindre ici.
20:27 -Quoi ? -Oui.
20:29 -Non seulement tu as bu,
20:31 mais tu te conduis comme un ivrogne.
20:33 Tu as invité ce type ici,
20:35 après tout ce qu'il a dit ?
20:38 -Et toi, tu te souviens de ce que tu as dit de lui ?
20:41 -Oui. Il l'a cherché.
20:43 -Il a... -Maman, tu penses pas
20:45 de tout ce que tu lui as dit.
20:47 -Je pense toujours ce que je dis.
20:50 En tout cas, Pierre a dit qu'il ne remettrait plus les pieds ici.
20:53 Et j'espère que pour une fois, il tiendra parole.
20:57 -Un homme de parole peut changer d'idée, non ?
21:00 Avec des imbéciles, je change pas d'idée.
21:03 -Ton copain a une petite parole,
21:06 il est virement intelligent.
21:08 -Il se moque ? Ma parole, elle se moque ?
21:11 On est intelligents, peut-être.
21:13 Dans cette maison, on est libérés, on est très télos.
21:17 On n'est pas coincés, on n'est pas bloqués.
21:20 -C'est une connerie. Je me sens pas spécialement bloquée.
21:24 -Si on n'est pas coincés, si on n'est pas bloqués,
21:27 on est pas coincés. -Allons-y !
21:29 Allons-y, alors ! Faut pas se gêner.
21:31 -Qu'est-ce que tu fais ? -Je me déshabille.
21:33 -Non, t'es fou ! T'es fou !
21:36 -Je me déshabille.
21:38 Et toi aussi, car on est aussi béni.
21:40 Il faut se libérer, libérer son corps.
21:42 -Il en est pas question.
21:44 -Toi, c'est pas bloqué. Branché, qu'on l'ait.
21:48 -Je veux pas t'affoler, maman,
21:50 mais ton Julie commence à déjanter.
21:52 -Non, mais je suis comme un Polonais.
21:54 Arrête ! Il faudra me passer sur le corps pour continuer.
21:57 -Après, ma fille.
21:59 -Après, après. -J'ai interdit de te...
22:01 -Je te déshabille pas, car on...
22:03 -J'ai pas envie de me foutre à poil devant le mari de ma mère.
22:06 -Pourquoi pas ?
22:08 Elle est fière de son corps. On est libérés.
22:11 Libérés ! Libérés ! Libérés !
22:13 -Je t'arrête, Georges ! -A poil, tout le monde !
22:15 -Georges, ne fais pas ça !
22:17 -Tout le monde est libéré, totalement !
22:19 -Non, non ! -Je t'arrête !
22:22 -Si, si, si, si !
22:24 -Non, arrête !
22:26 -Ouais, ma fille !
22:28 Celui qui jette la pierre à pierre
22:30 reçoit le poudre dans son paille, dans ses oreilles.
22:33 -Arrête !
22:35 -Je...
22:37 -Une bande d'obsédés, hein ?
22:39 (Rires)
22:41 (Coup de feu)
22:44 (Rires)
22:46 (Silence)
22:48 -Non, monsieur Boissier est couché.
22:50 Non, il n'est pas malade.
22:52 Il a honte.
22:55 -Je lui dirai d'appeler le magasin.
22:57 Dès qu'il osera parler.
22:59 -Je suis en retard.
23:01 J'ai rendez-vous à 9h30 avec les créatifs.
23:03 A ce soir, maman. -A ce soir, ma chérie.
23:06 -A propos, comment il va, Georges, ce matin ?
23:08 -Il ne parle plus jamais de cet individu.
23:10 Je suis tellement furieuse après lui que je lui ai caché son altercité.
23:12 -A ce soir. -A ce soir.
23:14 (Il s'éloigne.)
23:17 -Oh !
23:19 (Rires)
23:21 Oh !
23:23 (Rires)
23:25 (Il souffle.)
23:28 -Bonjour, Magalie.
23:30 -Bonjour.
23:32 Jamais, oh, jamais,
23:35 jamais je n'ai été aussi humiliée de ma vie.
23:37 Devant ma fille.
23:40 Et devant ton meilleur ami.
23:42 Oh non, cette façon de se conduire.
23:44 Oh, ça n'a pas de nom.
23:46 Ça dépasse l'entendement. C'est honteux.
23:48 Je préfère ne plus en parler parce que...
23:51 -Oh, si, Magalie, s'il te plaît.
23:53 Parle, parle, parle.
23:55 -Pourquoi ? -Raconte.
23:57 Je suis complètement oublié de ce que j'ai fait hier.
23:59 (Rires)
24:02 (Musique)
24:04 Elle boit souvent rouge
24:06 Avec elle, ça bouge
24:08 Magalie, soleil, ouvre bien Magalie l'arme
24:10 On est sous le charme
24:13 Quand son coeur s'enflamme
24:15 Elle joue toute la gamme
24:17 Oh, Magalie, elle fait sa météo
24:19 Chez elle, il fait toujours beau
24:22 En robe, en soie, en pyjama
24:24 Elle est la même
24:26 Elle change de crème, elle change d'extrême
24:28 Mais elle change pas
24:30 Magalie le jour, Magalie la nuit
24:32 C'est un poème
24:35 Un peu pour vous, la folie
24:37 C'est elle qu'on aime
24:39 Magalie
24:41 Magalie
24:43 Magalie
24:46 Voilà Magalie
24:48 Elle grince toujours tendre
24:50 Elle est heureuse
24:52 Elle est toujours à toutes vitesses
24:54 C'est ça, Magalie
24:57 C'est ça, Magalie
24:59 (Musique)
25:01 (Musique)
25:03 (Musique)
25:05 Merci à tous !

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