• il y a 10 mois
Transcription
00:00 ...
00:03 ...
00:09 -Elle boit souvent rouge
00:11 Avec elle, ça bouge
00:13 Maggie, soleil, ouvrient Maggie, larmes
00:16 On est sous le charme
00:18 Quand son coeur s'enflamme
00:20 Elle joue toute la gamme
00:22 Oh, Maggie, elle veut s'arrêter, oh
00:25 Chez elle, il fait toujours beau
00:28 En robe de soie, en pyjama
00:30 Elle est la même
00:32 Elle change de crème, elle change d'extrême
00:34 Mais elle change pas
00:37 Maggie, le jour, Maggie, la nuit
00:39 C'est un poète
00:41 Un peu bon pour la folie
00:43 C'est elle qu'on aime
00:45 Maggie
00:48 Maggie
00:50 Maggie
00:52 Voilà Maggie
00:54 ...
01:00 -Mais, Maggie, faut que je vous dise.
01:03 Vous êtes la meilleure patronne que j'ai jamais eue.
01:06 Calme, ouverte, sympathique, généreuse.
01:10 Calme, ouverte, sympathique, généreuse.
01:12 Qu'est-ce qu'il faut pas dire pour gagner sa vie?
01:15 ...
01:18 Et je serais la plus heureuse des femmes de ménage
01:21 si j'étais pas la plus pauvre.
01:23 En attendant, elle a intérim augmenté, hein,
01:25 parce que sinon, ça va aller mal.
01:27 -Rose! -Oui?
01:30 -Rose! -Oui, chère madame Maggie.
01:32 Je suis là, à votre service.
01:34 Elle va m'entendre. -Qu'est-ce qui se passe, Rose?
01:36 C'est la grève ou quoi?
01:38 Il est déjà midi et les chambres ne sont pas faites.
01:41 Qu'est-ce qui vous arrive?
01:43 -Oh, madame Maggie, ma chère madame Maggie,
01:45 asseyez-vous.
01:47 Oh, mais ne vous en faites pas.
01:49 Je partirai que quand tout sera fini.
01:53 Vous voulez un café?
01:55 Non, ça va vous énerver. Un jus de fruits.
01:57 Oh, oui, oui, oui. Laissez-moi vous presser
01:59 un bon jus d'orange.
02:01 Allez, reposez-vous un peu.
02:04 C'est vous qui faites tout dans cette maison.
02:06 Détendez-vous.
02:08 Voilà.
02:10 Qui c'est qui va boire
02:12 le bon jus d'orange?
02:15 Vous êtes si bonne.
02:17 -Qu'est-ce que c'est que ces idiotes-ci?
02:19 Enfin, Rose, vous, vous êtes malade
02:21 ou vous allez me demander une augmentation?
02:23 -Une augmentation?
02:26 -Oui!
02:28 -Non, non, non, non, non.
02:30 Eh bien, oui, comment vous avez deviné?
02:32 -Une augmentation?
02:34 Oh, Rose, Rose!
02:37 Oh, toujours insouciante,
02:39 innocente comme une enfant.
02:41 Oh, vous voulez que je vous dise, Rose?
02:43 Eh bien, vous êtes un poète, parfaitement.
02:45 Vous savez comment c'est dehors?
02:48 -On s'y hante et c'est la jungle.
02:50 -Et, Rose, pire, c'est la crise,
02:52 le déficit de la sécurité sociale,
02:54 l'inflation galopante, le dollar
02:56 et surtout, surtout,
02:59 3 millions de chômeurs.
03:01 -2 346 521.
03:03 -Pardon? -Rien.
03:05 -Et sur ces 2 346 521 chômeurs,
03:07 il y a 1 million de femmes, Rose.
03:10 Et sur ce million,
03:12 mais combien serait heureuse de travailler
03:14 pour une patronne ouverte,
03:16 gentille, sympathique
03:19 et combien serait heureuse
03:21 de gagner la fortune que je vous verse chaque semaine?
03:23 Toutes! Toutes!
03:25 Vous entendez, Rose?
03:27 -J'attends, oui. -Toutes!
03:29 Oh, bien sûr, je ne veux pas vous voir
03:32 parmi ces malheureuses, non,
03:34 mais enfin, il faut bien que je vous dise, Rose,
03:36 je n'ai pas les moyens de vous augmenter.
03:38 Oui, je sais, je sais, c'est terrible.
03:40 Mais c'est dur, dur pour tout le monde.
03:43 Mais vous savez, maintenant,
03:45 tous les Français doivent se serrer les coudes.
03:47 En attendant, c'est moi qui me serre la ceinture.
03:49 -Oh, excusez-moi, madame Maggie,
03:51 je ne savais pas que la situation était si grave.
03:54 J'aurais dû penser à vous.
03:56 -Bah...
03:58 -Qu'il n'y allait plus avoir de femmes de ménage dans 5 minutes.
04:00 Avec toute cette grande maison à faire.
04:02 -Évidemment, si vous me prenez par les sentiments,
04:05 alors, Rose, abtoirienne... Ah, George,
04:07 tu tombes bien, toi. -Oh, oh, oh!
04:09 Mme Maggie, notre problème n'est pas réglé.
04:11 -Rose, un peu de dignité.
04:13 Il y a des choses plus graves que vos petits problèmes,
04:16 je vous assure.
04:18 -Il n'y a pas que moi qui vais me serrer la ceinture.
04:20 Ah, ah, ah!
04:22 Ceux-là, tant qu'ils ne m'auront pas donné de l'augmentation,
04:24 je vais leur faire faire la grève de la faim.
04:27 -Oh, Maggie, mon coeur, mon ange,
04:29 tu savais ce qui m'arrive, c'est le plus beau jour de ma vie.
04:31 -Qu'est-ce qui se passe encore?
04:33 -Une chose formidable, merveilleuse.
04:35 J'attendais ça depuis des ans, j'y croyais plus.
04:38 D'ailleurs, toi non plus, tu ne vas pas y croire.
04:40 -Tu as battu Pierre au tennis.
04:42 -Mais non, je te parle d'une chose réelle,
04:44 pas d'un miracle.
04:46 -Tu as trouvé un produit efficace contre la chute des cheveux.
04:49 -Non, je suis libre.
04:51 Après tant d'années, je suis un homme libre.
04:53 -Bien sûr, mon Georges, que tu es un homme libre.
04:55 Bien sûr, qu'est-ce qu'il y a?
04:57 Tu as bu?
05:00 -Non, c'est beaucoup mieux que ça.
05:02 -Je ne sais pas. -Ma femme.
05:04 -Quoi, ta femme? -Ma femme, elle se marie.
05:06 -Qu'est-ce que c'est que cette blague idiote encore?
05:08 Et avec qui je me marierais?
05:11 -Il ne s'agit pas de toi.
05:13 -Il s'agit de mon ex-femme.
05:15 C'est bien, cette petite garce de Christiane.
05:17 -Oh non, Georges, tu m'avais promis de ne plus la voir.
05:19 -Je ne l'ai pas vue, elle m'a écrit.
05:22 Elle m'a écrit des Seychelles.
05:24 Elle est au club là-bas, tu penses.
05:26 Avec l'argent que je lui donne, elle a les moyens.
05:28 -Je suis ravie que ton ex-femme passe de bonnes vacances
05:30 aux Seychelles, mais avec notre argent.
05:33 Mais je ne vois pas où est la bonne nouvelle.
05:35 -Attends, tu vas voir.
05:37 Dans tout mal, il y a un bien.
05:39 Là-bas, il a rencontré un vieux schnock plein de fric.
05:42 Et l'idiot veut l'épouser.
05:44 Oh, le pauvre type, il ne sait pas ce qui va lui arriver.
05:47 -C'est une belle histoire morale.
05:49 -Je m'en fous. A partir du moment où elle est remariée,
05:51 j'aurai pu lui balancer une fortune tous les mois.
05:53 Quand je pense à ce que cette sans-sume...
05:56 -Ca va, ça va.
05:58 Et puis, un coup de calme, toi, Georges.
06:00 En fait, tu m'as déjà raconté cette histoire mille fois.
06:03 -Attends, là, maintenant, je vais te raconter autre chose.
06:06 -Quoi? Qu'est-ce que c'est?
06:09 -Tiens, voilà. -Qu'est-ce que c'est que ça?
06:11 -C'est un sac à pied pour s'habiller.
06:13 Et ça, c'est pour y aller.
06:15 Tamouré, tamouré...
06:17 -Ah!
06:20 C'est la Corse! C'est génial.
06:22 -Mais... Tahiti.
06:24 -Ah, Tahiti!
06:26 Mais c'est merveilleux! J'ai toujours rêvé d'y aller.
06:28 La vie sauvage!
06:31 Et on va où, là-bas?
06:33 -Au Novotel.
06:35 -Au Novotel à Tahiti?
06:37 -Oui, le sofitel était plein. C'est merveilleux.
06:40 -Ah, mon Georges, comme t'es gentil, mon chéri.
06:42 Je suis très heureuse que tu sois enfin débarrassé de cette femme.
06:45 Tu dois te sentir soulagé, mon nounours, de la savoir marier.
06:48 Dis-moi, alors, tu disais qu'on allait être riches?
06:51 -Riches? Qui, ça, nous?
06:53 -Riches? Non, mais vous rêvez, Rose, enfin!
06:57 Vous savez bien que, dans ce pays, plus on gagne d'argent,
07:00 plus on en perd, enfin. Et vous savez pas...
07:03 tous les impôts qu'aura à payer mon pauvre Georges.
07:06 -Madame Maggie, vous me faites plaisir.
07:09 Vous savez tellement bien dire les choses à demi-mot.
07:12 Alors, comme ça, on est d'accord.
07:14 1 000 francs de plus, la retraite des cadres et la mobilette de fonction.
07:17 Je vous remercie, madame Maggie. Je vais monter faire les nids.
07:20 -Mais, je...
07:22 -Bonjour, M. Pierre.
07:25 -Bonjour. Vous connaissez Jacqueline, mon infirmière?
07:28 Elle vient de me demander, "Tenez-vous bien, 1 000 francs de plus,
07:31 la retraite des cadres et une mobilette de fonction."
07:34 C'est plus du pillage, c'est du bolchevisme.
07:37 -C'est mieux. -C'est plus vite fait.
07:39 -Oh là là! Il y en a vraiment qui reculent devant rien.
07:42 Qu'est-ce que vous avez fait, docteur?
07:44 -Ces gens-là n'ont aucun scrupule.
07:46 C'est le couteau sous la gorge.
07:48 Que voulez-vous que je fasse? J'ai accepté, bien sûr.
07:52 -Eh ben, vous voyez... -On en reparlera tout à l'heure.
07:55 Pour l'instant, montez faire les chambres.
07:57 -Avec plaisir. -Tout de suite.
07:59 -Oh, Pierre! Tu savais ce qui m'arrive.
08:02 -Tu as enfin trouvé un produit contre la chute des cheveux?
08:06 -Fous-toi de moi. C'est pas moi, c'est Christiane.
08:09 -C'est elle qui a trouvé un produit?
08:11 -Non, elle a trouvé un pigeon, un vieux schnock qui veut l'épouser.
08:15 Eh oui, mon vieux.
08:17 Si elle se remarie, pour moi, finit la pension alimentaire.
08:21 -Ah bon? T'es content, alors?
08:23 Je n'ai jamais vu un type aussi mal s'y débrouiller pour son divorce.
08:27 Pourquoi tu n'as pas pris mon avocat, le noble?
08:30 Un type remarquable. Un divorce plaidé par le noble,
08:34 et une mauvaise foi.
08:36 -Ah oui, ça, j'ai pu les apprécier, ces talents à celui-là.
08:39 Elle l'avait pris comme avocat.
08:41 Ce qu'ils ont pu me soutirer, ces deux-là,
08:44 à blanc, elle m'a saigné la garce.
08:46 -Ca fait plaisir de voir que l'amour survit au mariage.
08:50 -Mais non. -Mais, Maggie, crois-moi.
08:53 Christiane, à beau avoir été ma première femme,
08:56 ça n'est quand même qu'une petite pute intéressée.
08:59 -On sait. Toutes des salopes, sauf ma mère et ma fille.
09:03 -Arrête, Maggie, arrête. Je n'y pensais pas pour me faire plaindre.
09:06 Je te jure, elle était horrible. -Mais je sais, Georges.
09:09 Je trouve que tu es un peu dur. Christiane est peut-être un piranha,
09:12 mais un piranha sympathique, enfin.
09:14 Et puis, tu sais, il y a 10 ans de ça, alors les gens changent.
09:17 -Pour elle, elle a sûrement pas dû changer.
09:20 Après tout ce qu'elle m'a fait...
09:22 Regarde l'année dernière, quand elle était avec son prestidigitateur.
09:25 Lui, il faisait apparaître des colombes, mais pas les contrats.
09:28 C'est elle qui l'entretenait. Quand je dis "c'est elle",
09:32 elle me dit "oui, c'est elle". Et alors, en plus de ça,
09:35 tu sais pas ce qu'elle me disait ? Tu sais ce qu'elle me disait ?
09:38 Que j'étais radin, moi, radin. -Ah oui, ça, "radin",
09:41 c'est pas ce que je dirais, non. Vraiment "pingre", plutôt.
09:44 "Pingre". Très drôle. Très drôle. Vraiment très drôle.
09:47 Enfin, moi, peut-être que je me répète, mais je suis bien content
09:51 d'être débarrassé de Christiane. -Et moi, donc ?
09:54 Je commence à en avoir assez d'entendre parler d'elle.
09:57 -Je vous laisse fêter la bonne nouvelle.
10:00 -C'est une négociation salariale. -Pierre, faut pas être comme ça.
10:03 Écoute, c'est vrai, cette fille fait un boulot fantastique.
10:07 Alors, 1 000 francs de plus, une mobilette de fonction,
10:10 tout ça, c'est pas excessif, hein ?
10:13 -Oh, madame Maggie, merci pour mon augmentation.
10:16 (Rires)
10:19 -Regarde, mon chéri, c'est le lagon.
10:23 -Oh, que c'est beau. -C'est beau, hein ?
10:26 Tu verras, ce sera notre second voyage de noces.
10:29 -Dis donc, Georges, y a quelque chose que je comprends pas bien.
10:32 Si Christiane était si dure que ça,
10:35 pourquoi tu es resté 9 ans avec elle ?
10:39 -Ah ! Parce qu'on est, attention,
10:42 championne du monde, toute catégorie.
10:45 J'ai jamais vu mieux. (Rires)
10:48 C'est pas ce que je voulais dire, chérie.
10:51 T'es une amoureuse, une vraie... (Sonnerie)
10:55 T'attendais quelqu'un ? -Non, pas spécialement.
10:58 -Oncle Henri ! Non ! Non ! Non !
11:01 -Si, je peux rentrer, maintenant.
11:04 -Oncle Henri ! Oh, c'est pas vrai !
11:07 Regarde, oncle Henri !
11:11 Toi, alors, 6 ans sans nouvelles, et tout d'un coup, blouf, tu débarques.
11:14 -Mon petit état !
11:17 -Mon petit état ! C'est vrai, j'avais oublié.
11:20 Oncle Henri m'a toujours appelé comme ça.
11:23 J'avais 8 ans. -Mieux vôtre état que jamais.
11:27 -Mieux vôtre état que jamais.
11:30 -Mieux vôtre état que jamais.
11:33 -Mieux vôtre état que jamais.
11:36 -Mieux vôtre état que jamais.
11:39 -Mieux vôtre état que jamais.
11:43 -Mieux vôtre état que jamais.
11:46 -Mieux vôtre état que jamais.
11:49 -Mieux vôtre état que jamais.
11:52 -Mieux vôtre état que jamais.
11:56 -Mieux vôtre état que jamais.
11:59 -Mieux vôtre état que jamais.
12:02 -Mieux vôtre état que jamais.
12:05 -Mieux vôtre état que jamais.
12:08 -Mieux vôtre état que jamais.
12:11 -Mieux vôtre état que jamais.
12:15 -Mieux vôtre état que jamais.
12:18 -Mieux vôtre état que jamais.
12:21 -Mieux vôtre état que jamais.
12:24 -Oh, oh, tu as fait des folies.
12:27 Oncle Henri, qu'est-ce que c'est ?
12:31 Oh, du foie gras, du champagne.
12:34 -C'est trop gentil. -C'est tout naturel.
12:37 Je suis venu vous annoncer une grande nouvelle.
12:40 J'ai voulu que mon petit étard soit le premier à la connaître.
12:44 -Je sais ce que c'est. Vous avez trouvé une formule
12:48 contre la chute des cheveux. -Mieux que cela, je me marie.
12:51 -Oh non, c'est vrai ! Oh, oncle Henri !
12:54 Mais c'est magnifique !
12:56 Ça faisait trop longtemps que tu étais veuf.
12:59 C'est drôle quand même qu'on apprenne deux mariages
13:03 autour de nous le même jour. -C'est pas la meilleure ?
13:06 J'étais au Seychelles dans un club quand je vois...
13:09 -Le club ? -Le Seychelles ?
13:12 -Mais alors, ce ne serait pas...
13:15 Christiane ? -Voilà, gagné.
13:19 -Et voilà ma petite fourrure.
13:22 -Ah, mais c'est Georges !
13:25 Oh, ce que c'est drôle !
13:28 Ne me dites rien. Elle, c'est...
13:31 le petit étard ! Ma nouvelle nièce.
13:35 -Elle est charmante, n'est-ce pas ?
13:38 -Charmante, le mot est faible.
13:41 -Tous mes compliments au jeune couple.
13:44 -Oncle Henri, je prends 5 minutes pour m'aider
13:47 à préparer le café. J'espère que vous aimez le café.
13:51 -Oui, oui. -Viens, toi.
13:54 -Allez. -Enfin, quoi ?
13:57 -Tu es fier de toi. Tu as vu ?
14:00 Le pigeon riche, le vieux pigeon riche, c'est le monde !
14:03 -Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ?
14:07 Elle est casée. -Oui, mais pas dans ma famille.
14:10 Elle va tout lui prendre, cette sangsue.
14:13 Ça va devenir un nouveau pauvre. -Un nouveau pauvre ?
14:16 Non, je connais bien Christiane.
14:20 C'est une fille droite, honnête, désintéressée.
14:23 -Tu as dit que c'était une pute intéressée.
14:26 -Je t'en prie, Magui, ne rigole pas.
14:29 C'est fatigant. Tu as dit que les gens pouvaient changer.
14:32 Je l'ai bien observé, Christiane.
14:35 Mon vieux, qu'est-ce qu'elle peut l'aimer, ton oncle ?
14:39 Ils s'adorent, ces deux-là.
14:42 Ça fait plaisir à voir.
14:45 -On les a vus ensemble que 30 secondes.
14:48 Je connais les hommes. -Tu ne connais pas les femmes.
14:51 Celle-là a écrit "rapace" gros dans chacun de ses yeux cupides.
14:56 Elle a mis mon mari sur la paille.
14:59 Elle ne va pas dévaliser mon oncle.
15:02 -Tu vas continuer à lui payer sa pension alimentaire.
15:05 Tant pis, on fera des sacrifices.
15:08 Rose n'aura pas son augmentation.
15:12 -Magui, tu me fais beaucoup de peine.
15:15 Tu me parles d'argent, alors que là,
15:18 sous nos yeux, sous notre toit, vient de naître un grand amour.
15:23 -En plus, c'est ton oncle et mon ancienne femme.
15:26 Ça ne peut que nous rapprocher.
15:30 -Tu vas voir comment je vais la rapprocher de la porte.
15:33 -Je ne te comprends pas.
15:35 Ton oncle est heureux, on est débarrassés d'elle.
15:38 -T'as pas vu les cernes sous les yeux ?
15:41 Elle aussi, c'est pas bon pour elle.
15:45 Il a 20 ans de plus qu'elle.
15:48 -L'argent ne fait pas le bonheur.
15:51 C'est beau, ça. C'est de vous, Magui.
15:54 George est bien tombé.
15:57 J'ai toujours pensé qu'il lui fallait une intellectuelle.
16:01 -Elle a changé. Elle a de l'humour, maintenant.
16:04 -Tu vas les tenir compagnie à oncle Henri.
16:07 Petite étarde voudrait parler à petite souris.
16:10 -C'est drôle, ça.
16:13 -C'est pas le raisonnement.
16:17 ...
16:20 -Alors, c'est vous, Magui.
16:23 -Si c'était pour me dire ça, vous pouviez rester avec la princesse.
16:27 Votre fiancée.
16:29 -Je sais, vous ne m'aimez pas.
16:33 Je suis l'ex-femme de votre mari.
16:36 Et puis, c'est pas si grave que ça.
16:39 Je sais que c'est un peu drôle que la 2e femme...
16:42 Non, que la 1re femme soit la tante de la 2e femme.
16:46 -C'est hilarant.
16:49 -Vous trouvez pas ça drôle? -Oui.
16:52 -Voulez-vous que nous parlions franchement à toutes les deux?
16:55 -Assyez-vous. -Je vais vous poser une question
16:58 sans aucune arrière-pensée.
17:01 Je suppose que c'est par amour que vous épousez mon oncle.
17:05 -Bien sûr. -Vous foutez de moi, non?
17:08 -Si, c'est par amour.
17:11 -C'est vrai? Vous le jurez?
17:14 -Oui. -Christiane, pardon.
17:17 Je vous avais mal jugée.
17:21 Bienvenue dans la famille.
17:24 De tout coeur.
17:27 C'est par amour que vous vous mariez.
17:30 -Oui, par amour.
17:33 Des bijoux, du luxe, de l'argent.
17:37 -Ca devient difficile de garder une famille unie.
17:40 -Ma tendresse, ça vous choque?
17:43 -Ecoutez, Maggie. Parlons franchement.
17:46 Vous avez un mari, moi pas.
17:49 Pourquoi m'empêcher d'en avoir un?
17:53 Votre oncle Henri avec moi sera comme un coq en pâte.
17:56 On ne s'ennuie pas avec moi. -Je l'ai entendu dire.
17:59 -Alors, comment ça va, les filles?
18:02 Vous avez l'air de faire une belle paire d'amis.
18:05 -Il y a des belles paires de claques qui se perdent.
18:09 -Je te laisse avec ta femme.
18:12 Je vais trouver mon prince charmant.
18:15 Henri! Mon chéri!
18:18 -George, je te dois des excuses.
18:21 J'avais mal jugé Christiane.
18:25 C'est pas une censure.
18:28 Oncle Henri ne veut pas le tendre.
18:31 -Elle veut le dépecer. -Et alors?
18:34 -Tu verras quand oncle Henri sera ça.
18:37 Comment il va mettre fin à cette histoire?
18:41 -D'accord, je sais. Elle le vit pour l'argent.
18:44 Mais c'est pas une raison pour faire mourir de chagrin
18:47 un pauvre vieil homme amoureux. -On peut survivre au chagrin.
18:50 J'ai bien supporté 2 maris, plus une mère qui voulait un garçon.
18:53 Et puis, sans parler de toi, maintenant.
18:57 -Madjie, tu ne le feras pas. -Je vais me gêner.
19:00 -Prends ça, Tahiti. -Je m'en fiche.
19:03 Et tes paréos, tu peux te les garder.
19:06 -Paréos, paréos, paréos au pire!
19:10 -Paréos, paréos au pire!
19:13 Tu as compris, Georges? -Je comprends plus rien.
19:16 -Tu vas m'écouter.
19:19 Tu sais, tout ce que j'ai eu de bon dans ma jeunesse,
19:22 c'est à oncle Henri que je le dois.
19:25 Il a été un peu comme mon père.
19:29 Alors, je lui dois la vérité.
19:32 -Marguerite, je voudrais te dire...
19:35 Pour un caprice stupide, tu risques de te priver de beaucoup.
19:38 -Alors, Maggie, avec vous aussi, les radins?
19:41 -Lâche-moi, ne commence pas.
19:45 Pendant 9 ans, je me suis crevé à travailler
19:48 pour te payer des visons et des voitures de sport.
19:51 -Ah, les bonnes, celles-là! Une Volkswagen pourrie
19:54 avec une patte de lapin accrochée à une antenne.
19:57 C'est ça que tu appelles des visons et des voitures de sport.
20:01 -Oh, oh! Parlez sur un autre ton à mon mari.
20:04 -Georges, conseille à ta femme de se mêler de ce qui la regarde.
20:07 -Bon, elle l'aura cherchée, celle-là.
20:10 -Oncle Henri, je sais...
20:13 Je sais que je te dois tout ce que j'ai eu de bon
20:17 dans ma jeunesse, mais tu vas peut-être me détester
20:20 de te dire ça. Ça fait rien, je le dis quand même.
20:23 Si tu savais pourquoi cette créature t'épouse...
20:26 -Je le sais. -Non, justement, non!
20:29 C'est pour ton argent qu'elle t'épouse.
20:33 -C'est nouveau, ça. Tu as beau être encore et toujours
20:36 pas un franc connard. -Mais mon...
20:39 -C'est pas réaliste, Magui. Christian et moi, on se comprend.
20:42 Pourquoi une fille comme elle épouserait un vieux jeton comme moi?
20:45 -Henri, mon chéri, il ne faut pas parler comme ça.
20:49 Ce n'est pas très romantique. -C'est vrai, mon chéri.
20:52 Tu m'épouses pour tout dépenser et moi, je t'épouse
20:55 pour me dépenser.
20:58 Tu as compris, celle-là, Georges? -Tu l'as compris, celle-là, Georges?
21:01 -Oh, Magui, je ne t'en veux pas pour ce que tu viens de faire.
21:05 Ça partait d'un bon sentiment, mais tu sais,
21:08 les bons sentiments ne font pas forcément les bonnes actions.
21:11 -Vous avez compris, mon petit état?
21:14 -Si on s'en allait, ma chérie, c'est pas tout ça,
21:17 mais si tu veux dépenser tout mon argent, faudrait peut-être se mettre au boulot.
21:21 Au revoir, mon petit état. -Au revoir, mon tonton.
21:24 -Allez, votre bonheur, Christian. -Allez, viens!
21:27 -Oui, oui, oui!
21:30 -On y va, Magui.
21:34 -Bravo.
21:37 T'es fier, hein? -Pauvre tonton!
21:40 Mais t'as vu sa tête! On aurait dit qu'il allait à l'échafaud.
21:43 Je suis sûre que cette femme l'a envoûté.
21:46 -Oh, mon fantôme, ça, cher Magui!
21:49 L'oncle Henri sait pourquoi elle l'épouse, elle sait qu'il le sait,
21:53 et moi, j'ai plus rien à payer. -Il y a que ça qui compte pour toi.
21:56 Bon, si tout le monde est heureux comme ça, moi, j'ai plus rien à dire.
21:59 (Il sonne.)
22:02 -Ah, dis donc, je viens de rencontrer Christiane,
22:05 resplendissante, au bras de son type, mais dis-moi,
22:09 c'est un vieillard? Et en plus, cet abruti
22:12 arborait un sourire adieu. -Oui, et pire, c'est pas très drôle.
22:15 -Non, ça, c'est vrai, c'est pas très drôle, pauvre vieux.
22:18 Mais quelqu'un aurait pu l'avertir, quoi.
22:21 Enfin, il n'a pas une famille.
22:25 (Il s'effondre.)
22:28 -Bonjour, Rose.
22:31 -Qu'est-ce que c'est que ça, Rose?
22:34 -Ah, je sais, je sais, c'est votre grand-fils
22:37 qui vous accompagne en moto tous les matins.
22:41 -Ah oui, comme c'est gentil. -Non, c'est pas mon fils, c'est vous.
22:44 Vous voyez, M. George, elle a déjà oublié qu'elle m'achète une mobilette
22:47 pour que je m'accompagne tous les matins. -Comme c'est gentil.
22:50 Je vous achète une mobilette, moi? Non, mais ça va pas, Rose.
22:53 C'est beaucoup d'argent, vous savez, une mobilette.
22:57 -Ah, Mme Maggie,
23:00 hier, nous avons conclu des accords définitifs sur mon niveau de vie,
23:03 ma retraite et mes moyens de transport. Un accord, c'est un accord.
23:06 Et ce qui est dit est signé. Il faut pas revenir là-dessus.
23:09 Et comme je sais que vous n'avez qu'une parole,
23:13 j'ai déjà acheté le casque, à mes frais d'ailleurs, je vous le fais remarquer.
23:16 -Un casque? -Ah, Maggie, une mobilette,
23:19 ça peut toujours servir. -Merci, M. George.
23:22 -Depuis hier, on a les moyens. Oh là là,
23:25 quand je pense que Christiane sort mari et que je vais économiser...
23:29 Allô? Oui.
23:32 Ah, Christiane. Oui, oui.
23:35 Ravie. Si, si, si.
23:38 Comment?
23:41 Oh, c'est vrai?
23:45 Non, c'est pas vrai.
23:48 Oh, ma pauvre, pauvre, pauvre Christiane!
23:51 Ils ont rompu! Oh, écoutez, non, mais...
23:54 Vous êtes sûre qu'il n'y a rien à faire?
23:58 Oh, tellement rien!
24:01 C'est fini! Ils ont rompu!
24:04 Oncle Henri s'est débarrassé de cette traînée, oui.
24:07 Oh, écoutez, je suis tellement, mais tellement de tout coeur
24:10 avec vous, tellement heureuse, tellement malheureuse.
24:13 Oui, vous savez, dans ces cas-là,
24:17 écoutez-moi bien, ma petite Christiane,
24:20 dans ces cas-là, il vaut mieux se reposer,
24:23 ne penser à rien, oublier, c'est ça.
24:26 Et pourquoi vous n'y allez pas, aux Seychelles?
24:29 Il paraît qu'il y a un club, là-bas.
24:33 Oui, c'est ça? Très bien.
24:36 Eh bien, allez-y. Voilà. Au revoir.
24:39 Et courage! Oh!
24:42 C'est fini! Ils ont rompu!
24:45 Ils défoncent avant de se marier!
24:49 Oui. Et ma pension?
24:52 Oh, Georges, mais tu ne penses qu'à toi, écoute!
24:55 Je pense à Rose. Qu'est-ce que j'ai, moi?
24:58 C'est le pauvre Rose, qui n'aura ni son augmentation,
25:01 ni sa retraite des cadres, ni sa mobilette de fonction.
25:05 Allez, hop! On arrête de se coiffer!
25:08 Maintenant, qu'on va être tous... hop! La fin!
25:11 Oh, non, non, non, Rose! Ne le prenez pas comme ça, ma petite Rose!
25:14 Ah! Je sais pas, moi, écoutez,
25:17 ça va s'arranger, on va vous payer...
25:21 une carte orange!
25:24 Et pourquoi pas la carte vermeille pendant le douzième?
25:27 Foutez-moi de la carte orange!
25:30 Allô? Oui, c'est là. Qu'est-ce que vous voulez?
25:33 Oui, bonjour, M. Anclanry. On sait déjà, hein?
25:37 C'est pas la peine de retourner le couteau dans la plaie.
25:40 Oui, ça aussi, on le savait déjà. Comment?
25:43 Et alors? On s'en fout!
25:46 M. Anclanry, ce qu'on veut tous savoir ici,
25:49 c'est si j'aurai ma mobilette, oui ou non.
25:53 Oui, c'est ça, je vais la porter.
25:56 Quoi?
25:59 M. Anclanry, c'est un plaisir de vous garder dans la famille.
26:02 Oui, oui, je vais leur dire oui.
26:05 Et toutes mes félicitations à la femme de M. George,
26:09 enfin, à Mme Anclanry. Oui.
26:12 Je vais la voir, ma mobilette!
26:15 Elle voit ce vent rouge
26:18 avec, derrière sa bouche,
26:22 un petit larme.
26:25 Quand son coeur s'enflamme,
26:28 elle joue toute la gamme.
26:31 Au mal qu'il y a le vent, ça met des hauts.
26:34 Je sais, elle est belle, toujours beau.
26:37 ...
26:47 !

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