Maguy - saison 1 Episode 034 - Jamais deux sans quatre

  • la semaine dernière
Transcript
00:30...
01:01On n'a jamais, je m'entends, on n'a jamais de ma vie
01:05je n'ai été traitée comme ça.
01:07Et par qui ? Par qui ?
01:09Ben par Hélène. Donne-moi ça.
01:12Par Hélène et Pierre, nos meilleurs amis.
01:15Mais devant tout le monde, ils nous ont à peine dit bonjour.
01:18Enfin, ils auraient pu quand même nous inviter à...
01:20Je sais pas, moi, à prendre le café.
01:22Enfin, qu'est-ce qui se passe, Georges ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
01:24Qu'est-ce qu'on a ? Qu'est-ce qu'on a ?
01:26On a la lèpre ? On sent mauvais ?
01:28On est trop à gauche ? On est trop à droite ?
01:30Quoi ? Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
01:31Ah, Maggie, pourquoi tu te mets dans des états pareils ?
01:33C'est tout ce qu'il y a de plus simple, écoute.
01:35Bon, on les rencontre dans un restaurant, ils sont avec des amis,
01:37on se fait un petit geste de la main et puis c'est tout.
01:39Ben, je vois pas ce qu'il y a de scandaleux.
01:40C'est ça, c'est ça. Alors qu'ils nous disent à peine bonjour,
01:42toi tu trouves ça normal.
01:44Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
01:46On n'est pas assez bien pour les Barbara Crantilliers ?
01:48Non, Bernard Crantilliers.
01:50Bernard Crantilliers ?
01:51Peut-être que ces gens-là ne nous aiment pas.
01:53Ben, comment ils pourraient ne pas nous aimer ? Ils ne nous connaissent pas.
01:56Et même s'ils nous connaissaient.
01:58Ah, on est intelligent, bien élevé, poli.
02:01Alors ? Non, c'est pas ça, Georges.
02:04Georges, dis-moi, dis-moi la vérité.
02:06Je ne suis plus dans le coup, hein, c'est ça ?
02:09C'est trop tard pour moi maintenant, c'est ça ?
02:13Écoute, Maggie, tu veux absolument que je te dise la vérité ?
02:16Seulement si tu tiens à ce que je devienne veuve.
02:20Oh, non, non, quand on...
02:22Oh, non, mais c'est pas vrai, écoute.
02:24Hélène et Pierre ?
02:26Non, mais quel culot, quand on pense,
02:28quand on pense à tous les abrutis, à tous les raseurs
02:31qui nous ont présentés à longueur d'année.
02:34Mais alors là, oh, le Barbara Crantilliers,
02:37le grand psychiatre, ça, pas question, pas touche.
02:40Oh, attention, oh, oh, oh, pas psychiatre, anti-psychiatre.
02:44Et alors ? Quelle différence ?
02:46C'est plus cher.
02:47Ah, oui.
02:49Mais tu sais, peut-être que ces gens-là,
02:51ils sont, eux aussi, nuls, débiles, raseurs comme les autres, hein ?
02:55Ça va pas ? Écoute, il faut que tu te rendes compte, Georges.
02:58Il est passé à apostrophe pour son livre, là,
03:01Nous sommes tous des obsédés sexuels, tu te rappelles ?
03:04Oh, alors, s'il est passé à apostrophe...
03:08Ah, mais dis donc, c'est pas le type qui a sauté sur sa voisine
03:11en plein milieu de l'émission ?
03:12Si, si, si, si, c'est ça, tu sais,
03:14quand il l'a tenu comme ça dans sa ronde, c'était drôle.
03:17Écoute, tu veux que je te dise, Georges ?
03:20Tu sais pourquoi Hélène et Pierre veulent les garder pour eux ?
03:23Non.
03:24Eh bien, c'est par snobisme.
03:25Parce qu'ils sont snobs, ils veulent nous snobber.
03:27Oh, non, c'est trahi.
03:29Oh, qu'est-ce que c'est que ça ?
03:31Cette heure-ci.
03:32Cette heure-ci.
03:37Georges !
03:38C'est eux.
03:39Qui ça, eux ?
03:40Ben, les barbaques machin-chose.
03:44Qu'est-ce qu'ils viennent foutre ici ?
03:45Je n'en sais rien.
03:46Eh bien, ouvre-le.
03:52Oh, chère madame, cher monsieur,
03:55mais quelle heureuse surprise.
03:59J'espère que nous ne vous dérangeons pas.
04:02Oh, nous ne nous dérangeons pas.
04:03De quelle idée de nous déranger ?
04:04Non, permettez-moi de vous présenter mon mari,
04:06Georges Boissier, le docteur,
04:08et madame Laurentia...
04:10Bernac, en théâtre.
04:12Laurentia, en théâtre.
04:13Bonjour, madame.
04:14Bonjour, madame.
04:15Bonjour, docteur.
04:16Vous devez vous passer, si vous voulez vous asseoir.
04:18S'il vous plaît.
04:19Asseyez-vous, docteur.
04:20Professeur.
04:21Oui ?
04:22Asseyez-vous, professeur.
04:24Rappelez-moi Alexandre,
04:26et moi, je vous appellerai Maggie.
04:28Et moi, Joy.
04:29Ah oui, Joy, Joy, Joy.
04:31Et dites-moi, les Bradfields ne sont pas avec vous ?
04:34Oh, les Bradfields, pas question qu'on nous voit avec ces ploucs.
04:37Non, pas question qu'on nous voit avec ces ploucs.
04:40Par contre, nous vous avons trouvé charmants,
04:42adorables, vraiment exquis,
04:44et nous avions terriblement envie de faire votre connaissance.
04:46Voilà, c'est fait.
04:48Ils sont charmants, ces gens-là.
04:49Ils sont très simples, pas prétentieux du tout,
04:51mais alors, ils ont vraiment le courage de leurs opinions.
04:53Et vous boirez bien quelque chose.
04:55Oh, oui, sans façon.
04:56Mais alors, pas trop alcoolisé, je vous en supplie.
04:59Je vais prendre un double scotch vodka
05:01avec une petite larme de coca.
05:04Oh, Maggie, Maggie.
05:06Oui ?
05:07Si vous saviez comme j'ai entendu parler de vous.
05:09Ah bon ?
05:10Oui, toujours à défendre des causes perdues.
05:13Marier trois fois.
05:15Ah oui, alors vous avez raison.
05:16Deux de mes trois maris peuvent être considérés comme des causes perdues.
05:21Et c'est ça qui nous a donné envie de vous connaître.
05:24Ah bon ?
05:25C'est très rare de rencontrer des gens aussi charmants et évolués et ouverts
05:29dans un pavillon de banlieue de ce genre.
05:32Pavillon de banlieue ?
05:33Oui.
05:34Maggie, est-ce que je pourrais vous parler franchement ?
05:38Oh, mais je vous en prie, Alexandre.
05:39Dans cette maison, on ne parle que franchement.
05:41N'est-ce pas, Georges ?
05:42Oui, franchement, non.
05:45Alexandre, cher.
05:47Vous avez l'air un peu frustre.
05:49Vous avez quelque chose d'émouvant, de viril.
05:51Je vous aime bien.
05:52Si, vous aussi, Joy, merci.
05:54Ah, moi aussi, je vous aime bien.
05:56Oui.
05:57Vous savez, à propos des prins de ville.
06:00Oh, Joy, je t'en prie, voyons.
06:02On les adore.
06:04On les adore.
06:05Ah bon ?
06:06Nous, heureusement qu'ils nous aiment bien seulement.
06:08Seulement ce qu'il y a c'est qu'on n'est pas tout à fait sur la même longueur.
06:11Donc, ils sont si bourgeois.
06:13Oui, oui, oui, mais je comprends.
06:14Seulement, vous savez, les prins de ville sont nos meilleurs amis.
06:17Ce sont des êtres chaleureux, humains, tendres.
06:21Par moments, ils sont un petit peu conservateurs.
06:24Mais enfin...
06:25Mais oui.
06:26Mais ils sont aussi très souvent coincés.
06:29Pire que des séminaristes.
06:30Ah, non, non.
06:32Je ne suis pas de votre avis.
06:33Non, non.
06:34Pierre n'est pas coincé.
06:35Ah, si, si, si.
06:36Pierre est coincé, mon cher.
06:37Oh, non.
06:38Hélène, pas du tout.
06:39Mais enfin, Pierre est coincé.
06:41Il croyait qu'Histoire d'eau, c'était le guide des fleuves de France.
06:47Oh, Maggie, Maggie.
06:49Vous savez, une femme jolie et spirituelle, c'est très rare.
06:55Oui, vous êtes gentille.
06:57Vous me platez beaucoup.
06:59Vous savez que je vous ai vu à la télé,
07:01dans une émission médicale sur les grands débiles.
07:05Vous étiez le seul qu'on comprenait.
07:08Maggie, excusez-moi de vous interrompre.
07:10Je vous en prie.
07:11Georges, est-ce que je pourrais avoir un autre verre pour mes pilules?
07:14Bien sûr, un verre d'eau.
07:15Non, comme tout à l'heure, c'était parfait.
07:19Tenez.
07:20Voilà.
07:21Voilà, cher Alexandre.
07:23Merci.
07:24Vous savez, Maggie, vous êtes femme très séduisante, très désirable.
07:32Ah bon?
07:33Mais si, mais si, mais si.
07:34Sans ça, nous ne serions pas là.
07:36Oui, je vous dis ça un peu brutalement, mais le fait est là.
07:40Et ce qu'il y a de plus beau chez vous, c'est votre cerveau.
07:47Attendez, je vais vous débarrasser.
07:49Oui, j'aime votre cerveau.
07:52Vous êtes une femme très, très intelligente.
07:55Et j'aimerais beaucoup faire l'amour avec vous.
07:59Pardon?
08:01Ah oui, effectivement, vous avez raison.
08:03Je vais peut-être demander à Joy si elle a envie de coucher avec Georges.
08:08Ah, pardon?
08:14Alors, Joy, qu'est-ce que tu en penses?
08:17Pas mal, pas mal.
08:20L'émission de l'édition, c'était une émission...
08:24Non, je sais, je sais, ma proposition est un petit peu excessive, apparemment,
08:30mais vous savez, même en province.
08:32Euh, Maggie, attends, j'ai quelque chose à te dire dans la cuisine.
08:35Non, non, non. Envoyez, envoyez Maggie dans la cuisine.
08:38Vous n'avez pas un autre verre?
08:39Bien sûr, bien sûr, un verre, on va l'apporter.
08:42Maggie, apporte un verre.
08:45Oh, non, mais quel culot, alors!
08:47Quel culot?
08:49On n'a pas...
08:50C'est insensé.
08:51C'est comme ça, comme ça, comme si c'était un verre de limonade.
08:54Oh, j'avais vu ça. Tu te rends con?
08:58Oh, qu'est-ce qu'il a dit, déjà?
09:01Que j'étais intelligente?
09:04Oui.
09:05Ah ben, je trouve ça plutôt flatteur, tu vois.
09:08Ah bon? Tu trouves ça flatteur?
09:10Alors, écoute, tu vas aller leur dire qu'on les remercie beaucoup pour leur proposition.
09:14C'est très gentil d'avoir pensé à nous, seulement, pour ce soir, on avait prévu autre chose.
09:17Et tu les fous à la porte.
09:18Oh, non, écoute, Jean, c'est pas très délicat.
09:20Et l'autre, là, le morbac renfrogné, il est...
09:22Non, le barbacontagier.
09:23Alors, il est délicat, lui.
09:24Une espèce de cinglé et s'affole qui nous montre comme ça, brûle pour poing dans la conversation,
09:28si on avait envie, par hasard, de tirer...
09:30Non, Jean!
09:31Quoi?
09:32Tu vas pas être vulgaire, non?
09:33Ah, parce que c'est moi qui suis vulgaire.
09:35Oh, ça, alors.
09:36Mais, enfin, ça t'intéresse pas de savoir pourquoi ils sont comme ça?
09:39Non, non, franchement, non.
09:40Mais, tu sais ce que tu es, Georges?
09:42Un petit bourgeois qui ne s'intéresse à rien,
09:45tandis que moi, la façon dont vivent les gens, ça me passionne.
09:49Alors, là, je t'arrête tout de suite, hein.
09:51Je ne t'ai jamais vu demander au boucher ou à l'épicier comment ils vivaient, hein.
09:55Mais, donc, qu'est-ce que tu essaies de dire, là, exactement?
09:57Que tu débloques à plein tube et tout ça parce que tu es flatté.
10:00Oh, je débloque, je suis flatté, je suis flatté, je suis flatté, je suis fl...
10:03Pourquoi je ne suis pas flatté?
10:04Hein?
10:05Ah, bon, parce que tu as l'intention de jouer aux petits trucs à quatre, là?
10:09C'est ça que tu veux?
10:10Mais, enfin, ne dis pas de bêtises, Georges!
10:11Je m'assure que non!
10:12Enfin, t'es ridicule!
10:13Pourquoi tu leur prépares des verres au lieu de téléphoner à la brigade des mœurs?
10:15Écoute-moi, Georges, écoute-moi bien.
10:17On a deux malades, deux pervers, assis dans le milieu.
10:21Eh bien, moi, je n'en ai jamais vu.
10:23Enfin, sauf à la télé dans un psycho.
10:25Alors, ça m'intéresse, tu comprends?
10:28Je veux savoir pourquoi ils sont comme ça.
10:30Ils sont comme ça parce qu'ils sont comme ça.
10:32Qu'est-ce que tu veux?
10:33En tout cas, moi, je ne veux pas voir ces gens-là chez moi, hein.
10:35Ah, non!
10:36Ils font ce qu'ils veulent, mais pas ici, pas chez moi, et pas avec ma femme.
10:39Enfin, si toi, tu les approuves...
10:41Oh!
10:42Il n'y a pas question de les approuver, de ne pas les approuver.
10:44Qu'est-ce que tu racontes?
10:45Georges!
10:46Vas-y!
10:47On se languit de vous.
10:49Oui, on se languit de vous.
10:52Oh, Georges, vous me sauvez la vie, vous savez.
10:56Voilà.
10:57Alexandre, Alexandre, voilà.
10:59Je ne suis pas vieux jeu, mais je voudrais vous dire...
11:01Georges, pour l'amour du ciel, tais-toi.
11:03Oui, mais l'amour et le ciel, ils ne connaissent pas.
11:05Voilà.
11:06Mon mari, enfin, la proposition que vous lui avez faite,
11:11ça l'a complètement perturbé, vous comprenez?
11:13Oui, vous mettez de l'eau à la mouche.
11:15Non, non, mais c'est que...
11:16Il en a de l'eau et il n'a pas dû en boire souvent.
11:18Vous savez, il est... enfin, ça le perturbe, alors il se sent...
11:24Et vous, comment vous vous sentez?
11:26Comment je me sens? Je ne sais pas.
11:28Non, très bien, très bien.
11:29Très bien, très bien.
11:30On se sent très bien.
11:31On a beaucoup voyagé tous les deux.
11:32Oui.
11:33On a beaucoup lu.
11:34Tout ça.
11:35Et vous? Et vous, comment vous vous sentez tous les deux?
11:37Vous vous entendez bien?
11:39Vous êtes toujours tous les deux comme ça, ensemble?
11:41Ah non, non, là, je vous arrête tout de suite, Maggie.
11:44Oui.
11:45Donc, croyez-vous qu'on est un petit couple adultérant,
11:49minable comme tous les autres?
11:50Non, trop peu pour moi.
11:52Il y a un minimum de moralité à observer dans cette société pourrie.
11:57Merde, enfin, quoi, tout de même?
11:59C'est comme n'importe quelle règle du jeu dans n'importe quel sport véritable.
12:03Le tennis, le football, il y a une règle absolue.
12:07C'est celle de la réciprocité.
12:10Alors, tu te dessines pour Georges?
12:12Oui ou non? On ne va pas y passer la nuit, ma chérie.
12:15Mais je l'aime bien, je le trouve drôle, toute une pièce, mais je ne sais pas, moi.
12:20Écoute, je n'arrive pas à me décider complètement.
12:24Écoutez, enfin, Georges, il n'y a pas quelque chose que je ne sais pas de vous?
12:29Quelque chose qui puisse m'exciter un peu, je ne sais pas, qui puisse me stimuler?
12:34Ah oui, attendez, attendez, vous savez, mon mari peut être très amusant quand il veut.
12:38Il connaît plein d'histoires drôles.
12:41Raconte, raconte une histoire.
12:43Allez, raconte.
12:45On n'est pas au marché aux bestiaux, cesse de me vendre.
12:47Et puis, dis donc, elle, ce n'est pas Raquel Welch.
12:50Mais tu l'as vue? Tu as vu dans quel état elle est?
12:53Mais Georges, c'est vrai, Maggie a raison.
12:56Et puis, moi, je vais vous dire, c'est que Joy a beaucoup de talent caché, je vous assure.
13:03C'est un peu comme une eau qui dort.
13:07La vodka qui dort, ça donne quoi?
13:09Je ne sais pas.
13:11Écoute, Alexandre, je ne voudrais pas te gâcher ta soirée, mais elle te plaît vraiment?
13:17Bon, Maggie, les plombs sont sautés dans la cuisine.
13:20Ah, non, ils sont sautés.
13:21Ils viennent de s'en sauter.
13:23Je vais les réparer parce qu'il n'y a que moi qui s'en saute.
13:26Ah, Joy, amour, je crois que ça y est, ils sont chauds comme de la braise.
13:34Écoute-moi, Maggie, je ne sais pas où tu veux en venir avec ta soi-disant curiosité intellectuelle,
13:39mais je trouve qu'elle devient sérieusement corporelle, si tu vois ce que je veux dire.
13:42Georges, Georges, Georges, un peu moins fort, je t'en prie.
13:44Et plus tôt, cette pharmacie ambulante et son mal en route seront foutus le camp de chez moi
13:47et mieux je me porterai, moi, parce que j'ai sommeil, figure-toi.
13:50J'ai envie de me coucher et tout seul.
13:52Georges, mais tu te rends compte de tout ce qu'on vient d'apprendre en moins d'une heure?
13:56C'est extraordinaire parce que c'est vrai, tu sais, ils sont sincères.
13:59Ils sont vraiment fidèles l'un à l'autre, enfin, à leur manière.
14:03Moi, je trouve ça extraordinaire. J'ai mille questions à leur poser, tu comprends?
14:07C'est curieux, moi, je n'en ai qu'une question, une seule question à leur poser.
14:10Conteste ou vous me foutez le camp de chez moi.
14:12Joy, amour, j'ai la sensation évidente que Georges est d'accord à 100%.
14:19Il ne nous reste plus qu'à convaincre Maggie et ça roule.
14:26Maintenant que je suis prête, je vais prendre un petit antidépresseur,
14:33un petit comprimé pour l'effet secondaire de mon antidépresseur
14:38et un autre pour l'effet secondaire de l'effet secondaire de mon antidépresseur
14:43et je crois que je vais être tout à fait au point.
14:46Tu as raison. Joy, amour, je vais te trouver un petit peu calme tout d'un coup.
14:52Bon, alors on va les mettre au pied du mur.
14:56Je les habite.
14:58Et enfin Alexandre, cher, tu sais bien que j'adore quand on arrache mes vêtements.
15:03Non, non, ne faites pas ça, ne faites pas ça.
15:06Ce n'est pas chauffé. Vous allez prendre froid. À votre âge, c'est dangereux.
15:09Allez, remettez ça. Non, non, ne faites pas ça.
15:11C'est vous qui m'échauffez. Vous êtes brûlante, torride, volcanique.
15:16Mais si, mais si.
15:17Je ne suis rien de tout ça. Pas du tout.
15:18Mais si, vous ne comprenez pas.
15:19Mais si, mais si. On se calme, on se calme.
15:21Mais Maggie, vous ne comprenez pas.
15:24Mais si, je comprends.
15:25Non, c'est Joy qui m'a renversé un peu de whisky là.
15:28Mais enfin, je ne vais quand même pas me déshabiller ici.
15:31Mais c'est dans la chambre, c'est toujours dans la chambre que je me déshabille.
15:35Ah bon?
15:36Oui, c'est plus mystérieux, plus intime.
15:38Bon, alors dites-moi où était cette chambre.
15:40Non, il n'y a pas de chambre. Non, écoutez, c'est drôle, on n'a pas de chambre.
15:42On n'a pas de chambre, l'escalier donne dans le vide.
15:44C'est drôle, c'est bizarre.
15:46On est là.
15:48Oui, ne jouez pas avec vos fantasmes alors qu'ils peuvent devenir réalité ici maintenant et tout de suite.
15:57Je suis sûre que c'est vos allures de bête.
16:00Vous êtes un tendresse même.
16:02Et moi, j'ai tellement besoin de tendresse, si vous saviez.
16:06Ah, vous aimez la poésie?
16:08Non, pas du tout, je n'aime pas du tout la poésie.
16:10Moi, ce que j'aime, c'est les gifles, les tartes, les torgnoles.
16:13Et croyez-moi, il n'y en a plus d'une qui se perd.
16:15Ah, c'est drôle aussi.
16:17J'arrive, j'arrive.
16:19Voilà, voilà.
16:21Ah, vous aussi, vous aimez ça?
16:23La poésie? Je déteste la poésie.
16:27Ecoutez-moi, tout à l'heure, j'ai menti.
16:29J'adore la poésie, mais je ne vous comprends pas.
16:31Lui non plus, je ne le comprends pas.
16:33Je ne comprends pas du tout quel jeu vous jouez, vous comprenez?
16:35Moi, je ne comprends pas du tout.
16:37Ça fait beaucoup de choses que je ne comprends pas, vous comprenez?
16:39Elle est brutale avec ça.
16:41Oh, Georges, cher, est-ce que vous êtes excitant quand vous vous énervez?
16:46Ah, mais enfin, que c'est drôle.
16:50C'est fou comme il me ressemble.
16:52Ah bon?
16:53Oui, mais étonnant, Georges.
16:55Mais figurez-vous que la première fois, moi, j'étais exactement comme vous.
16:58Oui, furieux, en colère, scandalisé.
17:02Oui, tu te souviens, hein, Georges?
17:06Une bête, un tigre, une bête sauvage.
17:09Oui, c'est elle qui m'a obligé.
17:12Oui, c'est grâce à elle que j'ai enfin entrevu la lumière et découvert la vérité, oui.
17:19Ah, les femmes, hein, toujours à la pointe du combat, toujours sur la brèche.
17:25Oui, des années lumières d'avance.
17:27Ah, vous pensez ça?
17:28Oui, oui, oui, toujours à la recherche de l'inconnu et des terres vierges.
17:32Je ne sais peut-être pas le mot.
17:33Il y a une chose.
17:35C'est tout ça, tout ça qui a sauvé notre couple.
17:39Tu te rends compte, hein?
17:41Tu te rends compte, Georges?
17:42Tous les moyens qu'il y a pour sauver un couple, c'est tout.
17:45Ah, ça m'a dit.
17:46Alors, si tu veux sauver notre couple, Marguerite Amour...
17:50Ça n'est pas négocié.
17:51Il n'y a qu'à commencer tout de suite.
17:52Non, Georges, t'en prie.
17:53Allons-y.
17:54Ah, ben, écoute, depuis un quart d'heure, il va mal, notre couple.
17:56Non, Georges.
17:57Non, pas Georges.
17:58Georges Cher, Marguerite Amour.
18:00Écoutez-moi, Alexandre Cher, nous avons tiré pile ou face.
18:03Alors, pile, vous allez dans la chambre et face, je vais dans le placard, d'accord?
18:08C'est tout moins craché.
18:10Oui.
18:11Hein, Georges Amour?
18:12Avec la différence, sauf que moi, j'avais pris la salle de bain et toi, t'avais eu la cuisine.
18:18C'est ça, on s'en fout complètement.
18:20D'accord.
18:22J'ai fait tout ça pour te prouver dans quelle situation ridicule on est.
18:25Écoute, Georges, je veux simplement, simplement leur parler pour savoir comment ils réagissent.
18:31Écoute, je ne ferais pas tout ça si c'était n'importe qui, mais là, c'est différent.
18:34Je ne vois pas s'il y a de différent.
18:36Enfin, il est passé à apostrophe.
18:38Ah, ben alors, il est passé à apostrophe, alors.
18:41Qu'est-ce qu'on fait, Marguerite Amour?
18:44J'ai vu sa cravate, Cher, quelle horreur.
18:47Je m'en fous de ses cravates, il ne sait même pas faire ses noeuds.
18:50Marguerite Amour, qu'est-ce qu'on fait?
18:52Hein?
18:53J'ai pensé que tout ce temps que vous vous êtes moqués de nous, sans aucun respect pour nos affaites,
18:59et en plus, moi, mon heure de lit est passée et je ne vais pas encore pouvoir dormir.
19:03Et Joy, Joy Amour va angoisser et va devoir prendre un calme.
19:07Mais je te l'avais dit, ils sont trop courts pour comprendre.
19:10On aurait dû appeler les Merciers.
19:12Lui, au moins, il est viril.
19:14Merde, Joy, tu sais très bien que je ne peux pas saquer sa femme.
19:17Hein?
19:20Vous savez ce que vous avez fait?
19:22Vous nous avez créé l'illusion.
19:24Vous nous avez fait marcher.
19:26Je vais vous dire, vous êtes un petit couple minable de petits bourgeois, voyeurs et terrorisés.
19:34Enfin, tu vas nous laisser insulter comme ça sans rien faire?
19:37Quand tu discutes avec lui, c'est un psychiatre et il est passé à un post-prof alors...
19:40C'est un abruti! Voilà ce que c'est un abruti.
19:43Vous me dites donc, comment osez-vous entrer chez les gens comme ça?
19:47Comment osez-vous nous proposer de faire des trucs ensemble?
19:50Hein? Comment osez-vous me faire des reproches à moi qui suis une humanitaire,
19:53à moi qui suis curieuse de tout ce qui touche l'humanité, ses souffrances, ses angoisses,
19:58moi qui suis une véritable...
20:00Une véritable fauchetangue, oui.
20:03Vous êtes une psychopathe typique, Maggie, du genre à interner qui fait des coups en douce depuis le plus jeune âge.
20:09Oui, oui, on commence à faire pipi au lit et après, c'est l'escalade.
20:13On connaît ça et après, ça nous juge et ça nous condamne.
20:18Moi, je vais vous dire une chose. Joy et moi, on est mille fois plus unis depuis que...
20:24Enfin, tu avais dit, je ne voulais pas venir ici dès la première seconde.
20:28Non, tais-toi, toi, ferme-la.
20:30Si j'ai pu vous faire croire une seconde que c'était autre chose que de la simple curiosité,
20:37alors là, vraiment, je suis désolée. Je suis désolée.
20:39On a réussi à remettre sur pied un ménage qui était foutu et on a réussi.
20:46Enfin, pas complètement.
20:48On a réussi. Je te dis qu'on a réussi.
20:51Enfin, pas vraiment complètement.
20:53Et voilà, joyeux amour.
20:55Eh bien, nous, vous voyez, notre mariage marche très bien tout seul.
20:59Oui.
21:00Et notre vie sexuelle aussi marche très bien, enrichissante, passionnante, inventive, un genre.
21:06Eh bien, oui, puisque tu le dis, ça doit être vrai.
21:09Enfin, il y a une chose.
21:13C'est que vous ne nous avez pas foutus à la porte tout de suite.
21:17Et ça, ça veut dire que vous n'êtes pas complètement perdus.
21:20Il y a encore un espoir.
21:22Non, il n'y a pas d'espoir.
21:23Sûrement pas.
21:24Vous savez ce que vous faites? Vous nous téléphonez, vous nous appelez.
21:27Nous, nous serons là demain.
21:29Non, non.
21:30Après demain, je suis complètement vide.
21:32Jamais.
21:33Très bien. Vous nous appelez demain.
21:35Jamais, jamais, jamais. N'y comptez pas.
21:37Vous nous appelez demain.
21:38Non, non. Allez-y.
21:39Demain.
21:40Parfait.
21:41Demain.
21:42D'accord, demain. Oui, au revoir.
21:45Charles.
21:47Oh.
21:48Jean, je t'en supplie, surtout, surtout pas un mot de tout ça auprès de Phil.
21:55Ça y est, ils reviennent.
21:56Oh, non.
21:57Oh, non.
21:58Non.
21:59Eh, mais Maggie, c'était les Bernard Crintilliers.
22:02Oui, oui.
22:03Mais que venaient-ils faire chez vous? Ils avaient un rendez-vous urgent à la clinique.
22:06Ah, ben ça, ça ne m'étonne pas parce que Joy Amour a sacrément besoin de se faire soigner.
22:10Au pire, viens, viens à la cuisine, je vais te faire un cocktail.
22:13Alors là, tu m'en diras des nouvelles.
22:14Jean, Jean.
22:15Je t'en supplie.
22:16Pas un mot, pas un mot.
22:17C'est un double scotch vodka.
22:19Oh, Maggie, il y a longtemps que je voulais organiser quelque chose avec les Rintiviers.
22:23On pourrait aller au théâtre ou au cinéma ou, je ne sais pas, ou un bridge, un dîner.
22:28Ma pauvre chérie.
22:29Mais tu ne sais même pas, c'est des malades.
22:32Ben oui, c'est des pervers.
22:34Mais ils étaient par là depuis cinq minutes.
22:36Qu'ils nous ont affaire l'échangisme.
22:39Ah bon?
22:40À nous, rien.
22:42Rien?
22:43Non.
22:44Quand je pense que ce type est un psychiatre en vue.
22:47Qu'il dirige un service important à la clinique et que des dizaines de gens dépendent de lui.
22:52Ah oui, enfin, ils ont fini par comprendre que ce n'était pas notre truc.
22:56Ils sont venus chez nous.
22:57Ils ont bu mon scotch.
22:59Enfin, surtout elle.
23:00Ils sont un peu voyants, c'est vrai, mais j'ai trouvé rigolo.
23:03Tiens, mon chéri, aide-moi à prendre un plateau.
23:07Tiens, je vous apporte à boire.
23:13Dis-moi, Pierre, il y a quelque chose que je ne comprends pas.
23:16Pourquoi ils ne nous ont pas proposé à nous cet échangisme?
23:21Qu'est-ce que tu racontes?
23:23C'est tout à fait choquant.
23:26C'est tout à fait choquant.
23:28Jamais nous n'aurions accepté une horreur pareille.
23:32Bien sûr que non, mais quand même, je trouve qu'ils auraient pu nous le proposer.
23:37Je trouve ça un peu vexant.
23:39Mais, mon ange, je te trouve tout à fait séduisante.
23:43Oui, ça ne change rien au problème.
23:46Écoute, est-ce que c'est moi ou c'est toute la planète qui devient cinglée?
23:50Mon chéri, pour moi, tu sais, c'était de la curiosité, c'est tout.
23:54Mais alors?
23:55Quand j'ai cru que toi, tu étais d'accord, j'ai cru mourir de honte.
24:00J'ai bien vu.
24:03Enfin, tout de même.
24:05Quoi?
24:06Ah, tu regrettes?
24:07Non.
24:08On peut les rappeler.
24:09Mais quel horreur!
24:10Tu taires.
24:11Non, je pensais que, je ne sais pas, on pourrait tous les deux se faire un petit échangisme entre nous deux.
24:19Tu sais que toi, tu me choques profondément.
24:24Oh!
24:27Non, mais, hein?
24:28Moi, je trouve l'histoire des berlins crantivés renversante, si je peux dire.
24:33Tu sais, je n'arrive toujours pas à y croire.
24:35Ben oui, on s'imagine comme ça, connaître les gens, puis d'un seul coup, pas d'attract.
24:41C'est vrai, c'est vrai, tu as raison, Hélène.
24:43Il faut absolument qu'on change de partenaire.
24:46Ah oui.
24:47Moi, je crois que je vais essayer Georges.
24:50Oui, oui.
24:51De toute façon, tout sera mieux que Pierre.
24:53Ça suffit.
24:54Marguerite!
24:55Hélène!
24:56Oh!
24:57Mais on parlait de bridge, espèce d'idiot!
25:21En robe de soie, en pyjama
25:23Elle est la même
25:25Elle change de crème, elle change d'extrême
25:28Mais elle change pas
25:30Magie le jour, magie la nuit
25:32C'est un poème
25:34Un peu de fou à la folie
25:37C'est elle qu'on mène
25:39Magie
25:41Magie
25:43Magie
25:45Voilà Magie
25:48Elle grise toujours tendresse
25:50Elle grise et c'est jamais une tristesse
25:52Elle grise et joue à toute vitesse
25:54C'est ça Magie

Recommandée