Maguy - saison 1 Episode 015 - Un veuf brouillé

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Transcript
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00:02 ...
00:09 -Elle boit souvent rouge Avec elle, ça bouge
00:13 Maggie soleil ouvert Maggie larme
00:16 On est sous le charme Quand son coeur s'enflamme
00:20 Elle joue toute la gamme
00:22 Oh, Maggie, elle fait sa météo
00:25 Chez elle, il fait toujours beau
00:27 En robe que soit, en pyjama Elle est la même
00:32 Elle change de crème Elle change d'extrême
00:34 Mais elle change pas
00:36 Maggie le chevaux, Maggie la nuit C'est un poème
00:41 Un peu pour vous La folie
00:43 C'est elle qu'on aime
00:45 Maggie
00:47 Maggie
00:49 Maggie
00:52 Voilà Maggie
00:54 ...
00:58 -J'aime Pimpole et sa falaise
01:01 Son clocher et son grand pardon
01:05 J'aime aussi ma Pimpolaise
01:09 Qui m'attend au pays breton
01:13 J'aime bien
01:15 -Oh !
01:16 -Alors, ma Maggie, qu'est-ce qui se passe ?
01:19 On a ses petits nez ? -J'en ai marre !
01:21 Tous ces trucs se ressemblent. Je me suis laqué les cheveux
01:24 avec de la cire pour les meubles.
01:27 -Vous n'aurez qu'à dépoussiérer 2 fois par semaine.
01:30 -Voilà.
01:31 Maintenant, j'ai les cheveux qui sentent le sapin.
01:34 Dites, Rose... -Oui ?
01:39 -C'est pas parce qu'Ellen et Pierre rentrent de voyage de noces
01:42 qu'il faut faire l'argenterie.
01:44 -Ma Maggie, c'était complètement terne.
01:47 -Le dîner avec eux le sera aussi.
01:49 -Oh ! Ce qu'ils peuvent m'agacer, ces 2-là !
01:52 Ils ont des petits rires idiots.
01:55 "Je te bécote par-ci, je te... "
01:57 -C'est normal qu'ils soient idiots.
01:59 -Ils sont amoureux. -Il y a des moments.
02:02 -Bonjour, Maggie. -Bonjour, mon chéri.
02:04 -Alors ? Eh bien, dis-le.
02:06 -Dire quoi ? -Que j'y ai pas pensé,
02:08 que j'oublie tout, que j'ai pas de tête.
02:10 J'ai une sacrée mémoire. -Non, c'est pas vrai.
02:13 Tu y as pensé ? T'as pensé ou pas ?
02:15 -Au lapin, tu veux dire ?
02:18 (Rires)
02:20 -Je t'avais dit du pain. -Pain ou lapin, c'est pareil.
02:24 En tout cas, j'y ai pensé. C'est ça qui est important.
02:27 -Et quand je te demande de penser à moi,
02:29 à quoi tu penses ? A ta secrétaire ?
02:31 -Bon, tout est prêt, alors je m'en vais.
02:34 -Vous allez où ? -Je rentre chez moi.
02:36 -A cette heure-ci ?
02:38 -Je vais pas encore faire des heures supplémentaires.
02:41 En plus, vous me les payez jamais.
02:43 Je commence à bien faire. Il y en a pas, maintenant.
02:46 -Alors ? Les amoureux sont pas encore arrivés ?
02:49 -Non. -Ils devraient être là.
02:51 -Si ils sont en retard, tant mieux.
02:53 A cause de toi, y aura pas de pain.
02:55 Et à cause d'eux, pas de conversation.
02:58 C'est vrai. Ils sont là,
03:00 ils s'embrassent, ils se bécotent.
03:02 Et nous, on est là à faire la chandelle.
03:04 C'est dingue. -C'est la faute de qui ?
03:07 Qui a laissé pousser dans les bras l'un de l'autre ?
03:10 C'est pas toi, peut-être ? -Oui.
03:12 Je suis très heureuse qu'Hélène ait trouvé l'homme de sa vie,
03:16 cet idiot de Pierre.
03:18 -Qu'est-ce que tu veux ?
03:20 Ils s'aiment. -Ah bon ?
03:22 Parce que nous, on s'aime plus ?
03:24 -Bien sûr qu'on s'aime. On s'aime même davantage.
03:28 C'est pour ça qu'on a pas besoin de recouler pour se le prouver.
03:31 Le mariage les aura changés.
03:33 C'est comme ça qu'on voit si les gens s'aiment vraiment
03:36 ou si c'est une passade.
03:39 -Je me demande comment il faut pour sonner aussi fort
03:42 dans cette position-là.
03:44 -Oui ?
03:46 -Oh, toi, ferme-la. -Très bien.
03:48 -Non, mais...
03:51 -C'est pas à toi que je parlais, c'était à Pierre.
03:54 -Il va l'ouvrir et c'est toi qui va la fermer.
03:57 -Comme tu dis, je vais la fermer.
03:59 -C'est spirituel.
04:01 Bonsoir, Georges. -Bonsoir.
04:04 -Bonsoir, Maggie.
04:06 Excusez-nous. Hélène et moi, je...
04:08 -Toi, peut-être, mais pas moi. -Arrête de...
04:11 -Je t'avais dit que le mariage, ça change un couple.
04:14 -J'en demandais pas tant.
04:17 -Qu'est-ce qui se passe, vous deux ?
04:19 -Pour ça, tu demandes à madame. Il paraît que je suis un monstre.
04:22 -En tout cas, un veuf inconsolable.
04:24 -Hélène, si tu veux, la bagarre, tu l'auras,
04:27 mais fais attention, parce que quand je me fâche...
04:31 Fais attention. C'est impitoyable.
04:33 -Arrête, tu me fais peur.
04:35 -Bon.
04:37 Pour une fois, ça va ?
04:40 -Non, c'est vrai que quand tu t'y mets, tu...
04:43 ...
04:45 -Oui, mais...
04:47 Je n'ai rien compris aux femmes. Il y a qu'à Agnès que je comprenais.
04:50 -Tu l'entends ? -En 15 ans de mariage,
04:53 je ne l'ai jamais entendue dire un mot plus haut que l'autre.
04:57 Si une fois, elle a dit "flûte", je jouais au piano.
05:00 -Tout le monde se fout éperdument qu'elle ait joué de la flûte ou du piano.
05:03 -Hélène, tu viens ?
05:05 J'ai un petit truc à te montrer. Viens dans la cuisine.
05:09 ...
05:11 -Viens, viens.
05:13 Viens, viens.
05:15 ...
05:17 -Alors, qu'est-ce que c'est, ton truc ? -C'est toi !
05:20 -Qu'est-ce qui se passe, encore ? -Tu l'as entendue.
05:24 -Tu l'as entendue ? -Non, mais je t'écoute, toi.
05:27 -Agnès. -Oui ?
05:29 -Toute la journée, Agnès. Agnès, Agnès, Agnès.
05:32 -Agnès, elle est morte il y a 10 ans. -Si je pouvais la tuer pour ça...
05:36 Il n'y a pas un jour sans qu'il me bassine avec elle.
05:39 Il paraît qu'elle était géniale sur tous les plans.
05:42 -Sauf la santé. -Tous les jours, j'ai droit à l'évangile
05:45 selon sa tagnesse. -Dommage de se disputer comme ça.
05:48 -Tu te disputes jamais, toi, avec Maggie ?
05:51 -Rarement. -Le propre des fantômes, c'est qu'on s'en débarrasse jamais.
05:55 -Allez, tu ne vas pas me faire croire qu'il te parle tout le temps d'Agnès.
06:00 -Non, t'as raison. Il y a bien eu 2 minutes, ce matin,
06:03 où il n'en a pas parlé. -C'est pas comme ça
06:06 que les choses vont s'arranger. -Alors, maintenant,
06:09 tu vas aller là-bas et tu vas lui faire ton plus beau sourire.
06:13 -Comment ? -Alors, comme ça.
06:15 -Oh là ! Oh ! T'es un peu plus décontractée.
06:18 Enfin, t'es pas en campagne électorale.
06:21 -Et puis...
06:23 Essaie d'être un peu plus sexy, tu sais.
06:28 -Sexy ? -Ah, ça...
06:30 -Je comprends pas. Elle me déçoit beaucoup.
06:33 -Non. -Ecoute, arrête avec ça.
06:36 Quand on se dispute, on y met du sien.
06:39 Tu vas pas nous gâcher la soirée avec ça.
06:42 Elle va revenir, alors sois le pire qu'elle est.
06:46 Rigolo, marrant, drôle.
06:49 -Rigolo, oui, je vais essayer.
06:52 Mais marrant, drôle, je te garantis pas.
06:55 -Raconte une histoire comique. Et d'abord, fais un effort.
06:58 Souris, écoute. Souris !
07:01 -Non, rien que ça. -Allez !
07:04 Hélène, tu sais que Bernard Hinault arrête le vélo ?
07:09 -Non. Mais comme c'est intéressant.
07:12 -Oui, il ouvre un bistrot spécialisé dans les moules.
07:17 -C'était un peu tôt pour quitter le cyclisme.
07:21 -Pourtant. Sur la vitrine, on pourra lire
07:24 "ici, les moules Hinault".
07:26 -Ah, oui !
07:29 "Ici, les moules Hinault".
07:32 C'est drôle, là.
07:36 -Rends-toi utile. Viens découper le canard.
07:39 -Non, laissez faire les professionnels.
07:42 Tu vas me le bousiller.
07:45 Trépan.
07:48 Scalpel.
07:52 Messieurs, j'ai le regret de vous annoncer
07:55 que ce canard est un peu trop dur.
07:58 -On va annoncer que ce canard est mort.
08:01 -Pierre, tu as un nom d'improvisation.
08:04 -Tu vas voir, c'est un sketch que je faisais
08:08 du temps d'Agnès.
08:11 Tu te souviens, Georges, quand je découpais le canard ?
08:14 -Quoi ? -Agnès était mort de rire.
08:17 -Toi, tu te souviens ? -Avec le poulet,
08:20 je faisais...
08:24 Et elle riait.
08:27 -Et moi, si je te faisais...
08:30 Ca ferait rire aussi. -Qu'est-ce qui se passe ?
08:33 -J'en ai eu jusque-là. -Qu'est-ce qu'elle t'a fait ?
08:36 -Pour une disparue, elle prend beaucoup de place.
08:40 -Calme-toi, Hélène. -C'est quoi, cette histoire ?
08:43 -C'est l'histoire de Pierre et de sa merveilleuse,
08:46 inoubliable, immortelle Agnès. -Oh, la pauvre !
08:49 Laisse-la souffler. -Sois patiente, Hélène.
08:52 Au début d'un mariage, c'est normal.
08:56 J'arrêtais pas de parler d'Albert, mon ex-mari.
08:59 Georges prenait ça très bien. Dis-le lui.
09:02 -Je le lui dis ? -Oui.
09:05 -Tu veux que je parle franchement ? -Oui, mon chéri.
09:08 -Hélène a raison. -Si c'était pour dire ça,
09:12 c'était pas la peine de me couper la parole.
09:15 -Si Georges dit ça, c'est qu'il en a souffert.
09:18 -Oh, mon Dieu ! Le pauvre, le martyr !
09:21 Cette sainte Blondine dévorée par la trosse.
09:25 -Blondine ! Ah, ça, c'est drôle.
09:28 Si nous avions une fille, on l'aurait appelée Blondine.
09:31 -Avec Agnès.
09:32 -Tu fais exprès.
09:34 Il fait exprès. Bon, alors, ça suffit.
09:37 Si je dois épouser un autre veuf,
09:41 j'espère que sa femme sera encore en vie.
09:44 -Mais qu'est-ce que j'ai encore fait ?
09:47 Qu'est-ce que j'ai encore dit ?
09:50 Excusez-moi. Le devoir conjugal m'appelle.
09:54 -Agnès ! Agnès !
09:56 Hélène !
09:57 -Agnès !
09:58 -Alors ?
09:59 Je suppose que tu es fier de toi.
10:02 -Oh, ça va avec ça.
10:05 Hélène a raison d'être excédée.
10:08 C'est normal d'être jaloux de celui ou de celle qui vous a précédés.
10:12 Quand je suis arrivé, c'était comme ça.
10:15 -Georges ?
10:16 -Il faut faire un gros effort. -Georges !
10:20 -Tout ira mieux entre eux. -Georges !
10:23 -Qu'est-ce que tu veux dire ? -La maison ?
10:26 -Cette maison. Quand tu es entrée, quoi ?
10:29 -Elle est très bien. Il y a 2 salles de bain.
10:32 -Georges ! -La question est aménagée.
10:36 -Réponds à ma question.
10:38 -Non, je ne répondrai pas avant d'avoir mangé mon canard.
10:42 -Tu n'en auras pas avant de m'avoir dit ce qui te déplaît.
10:46 -Je veux mon canard ! -Mon canard est à moi.
10:49 Notre couple traverse une crise grave.
10:53 -Quoi ? -Tu racontes une crise grave.
10:56 D'accord.
10:57 Au début, j'étais gêné d'habiter ici.
11:00 J'étais obsédé par la présence de l'autre.
11:03 Passe-moi mon canard. -Mais comment as-tu pu vivre ici
11:08 pendant 7 ans en détestant cette maison ?
11:11 -Je n'ai jamais détesté cette baraque.
11:14 Tu as vécu ici avec cet abruti d'Albert,
11:17 contre qui je n'ai absolument rien.
11:21 -Ah ! Enfin, tu l'as dit !
11:24 Depuis 7 ans, tu vis ici,
11:26 hanté par l'idée que j'ai pu vivre avec Albert dans cette maison ?
11:30 -Pendant 2 mois seulement.
11:32 Et maintenant, j'ai presque oublié le nom de ce crétin.
11:36 -C'est vrai, mon genre. -Oui, c'est vrai.
11:40 -Très trop bien. Le voilà, ton canard.
11:43 -Attention à la sauce.
11:45 Attention à la sauce !
11:47 ...
11:51 -Ah !
11:53 ...
11:56 Quel horreur ! -Qu'est-ce qu'il y a ?
11:59 On éteint, il pleure. -Attends.
12:01 Oh là là !
12:02 ...
12:04 Oui, le canard.
12:05 ...
12:07 -Qu'est-ce qu'il y a ? -Tends !
12:09 Mange !
12:10 -Oh !
12:11 ...
12:13 Oh, non !
12:14 ...
12:16 Oh là là !
12:17 ...
12:20 ...
12:23 Oh !
12:24 ...
12:30 -J'ai un problème.
12:32 -Ca, c'est pas nouveau.
12:34 -Je sais pas où dormir. Tu pourrais pas me...
12:37 Hélène refuse de m'ouvrir.
12:39 Elle m'a claqué la porte de la chambre au nez.
12:43 Les doigts ont pris rien.
12:45 -Tu te rends compte ?
12:47 Se faire virer par sa propre femme de sa propre maison.
12:50 -Ah, mais j'avoue que c'est pas drôle.
12:53 -Tu rigoles, mais si ça t'arrivait à toi...
12:56 Je vais faire comme toi.
12:58 -Qu'est-ce que j'ai fait ?
13:00 -Je ferai comme tu aurais fait.
13:03 Parce que tu aurais divorcé.
13:05 Moi, je vais en faire autant.
13:07 La plaisanterie a duré.
13:09 Moi, je demande le divorce.
13:11 -C'est torsi !
13:13 -Ah oui, c'est vrai.
13:15 -Il devrait y avoir un service après-vente.
13:18 -Ecoute, Pierre, tu devrais aller te coucher.
13:21 Demain, t'auras l'esprit frais et dispo.
13:24 J'ai peut-être un peu exagéré de divorcer
13:27 pour une banale querelle d'amoureux.
13:30 -Une banale querelle ?
13:33 Et ça, c'est quoi ? Une banale blessure ?
13:36 Hématome ? Phalange luxé ?
13:38 -Fais voir.
13:40 C'est vrai que c'est grave.
13:43 -Tu dois ta place.
13:45 Je porterai plainte et j'appellerai un médecin.
13:48 -Il est médecin, lui ? -Oui.
13:50 -On l'oublie toujours.
13:52 Le diagnostic n'est pas fameux.
13:54 Je suis sûr que le divorce va être assez tort.
13:58 Coups et blessures, non-assistance à personne en danger.
14:01 Vous témoignez ? Je compte sur vous.
14:04 -On pourrait peut-être parler de ça demain.
14:07 On sera pas nerveux.
14:09 -Ah ! -Vous m'entendez ?
14:12 -Oui. -Où est-elle ?
14:14 -Je suis pas là.
14:16 ...
14:18 -Ah !
14:19 Vous êtes encore debout.
14:21 Quelle chance !
14:23 Faut-il dormir ici ?
14:25 J'ai empêché Pierre de rentrer à la maison.
14:29 Maintenant, j'ai peur de rester seule.
14:31 Magui ! Magui, juste cette nuit.
14:34 Cette nuit et demain, j'irai chercher mes affaires.
14:37 C'est fini. Je crois que je vais divorcer.
14:40 -Demain, tu lis ? -De toute façon, il est fichu.
14:43 Abandon de domicile conjugal, cruauté mentale...
14:46 -J'aurais un bon avocat pour tes divorces.
14:50 -Je vais lui téléphoner.
14:52 ...
14:54 ...
14:56 ...
14:58 -Elle est là ?
15:01 Vous l'hébergez ? -C'est normal.
15:03 Ce sont mes témoins. Ils m'ont promis de me soutenir.
15:07 Ha ! Ha ! Ha ! Ha !
15:09 -Magui ! -Tu sais, nos histoires...
15:12 -Eh oh ! Ma soi-disant meilleure amie,
15:15 tu vas pas le soutenir ?
15:17 -Excuse-moi, Hélène, mais tu exagères.
15:20 Ce pauvre Pierre, à cause de lui, tu t'es mis en colère.
15:24 Il a parlé d'Agnès. Enfin quoi, pauvre Pierre ?
15:27 -Tu vois, même Magui me défend.
15:29 -Ce sont mes témoins.
15:32 -Non, non, non ! Attention, Pierre.
15:34 Si vous allez jusqu'au divorce, je serai dans l'obligation
15:38 de me faire une. -Comment, Georges ?
15:41 -Oui, parce que Hélène a raison d'être excédée.
15:44 Si elle te parlait toutes les 5 minutes de son ex-mari
15:47 ou de ses anciens petits amis, qu'est-ce que tu dirais ?
15:50 Magui me fait ça une fois par an avec Albert,
15:53 et ça me rend dingue. -Qu'est-ce que tu veux dire ?
15:56 -Je veux dire que quand tu me parles de ton ancien mari,
16:00 j'ai envie de faire partie du club des ex.
16:03 -Vas-y, ne te gêne pas ! -Je veux pas me gêner.
16:06 -Et toi, qu'est-ce que tu vas faire ? -Si tu divorces, je divorce aussi.
16:10 -On ne peut pas parler normalement dans cette maison.
16:14 Divorçons, hein ? Mais attention, si on se sépare,
16:17 j'exige un droit de visite sur Jérôme.
16:19 -Oh ! C'est ça !
16:21 Ne te gêne pas ! Non, mais ça va pas, non ?
16:24 Jérôme, c'est le fils de ma fille.
16:27 Un droit de visite... Le droit de te taire !
16:30 -C'est ce qu'on va voir ! -C'est humilant !
16:33 -C'est notre dispute et notre divorce, à nous !
16:36 -On était les premiers. -On était les derniers.
16:39 -Absolument ! Mais qu'est-ce que c'est, ce manière ?
16:43 -Si vous n'êtes pas contents, vous avez qu'à retourner chez vous.
16:46 C'est pas nous qui vous réveillons en pleine nuit.
16:50 -C'est exactement ce que nous allons faire.
16:52 Rentrez chez nous. Viens, ma bibiche.
16:55 -Ca ressemble à des amis.
16:57 Allons-nous disputer tranquillement à la maison.
17:00 -Monsieur, regarde-moi ça. C'est pas vrai.
17:03 Ca vient vous réveiller, ça fait des histoires.
17:06 -Dis donc !
17:07 -Toi aussi, hein ?
17:13 -Personne dort qu'ici !
17:15 -On n'est pas encore divorcés ! Je suis encore ici, chez moi.
17:18 -C'est chez moi et chez Albert. -Où est-il ?
17:21 C'est Albert qui a acheté les meubles et les oeuvres d'art ?
17:25 -Ces horreurs ! Ces horreurs !
17:28 -Ces horreurs ? Non, c'est pas lui.
17:30 Il avait peut-être mauvais caractère, mais il avait du goût.
17:34 -C'est pas possible. Il t'a épousé.
17:37 -C'est ça.
17:38 En tout cas, je l'en avais plus que toi.
17:41 Je te parle pas de tes affreuses, de tes ridicules cravates.
17:45 -Il faut sortir, Maggie ! Il faut sortir !
17:48 Il faut aller à Paris, ma bonne dame.
17:50 Les modes, ça bouge, les modes.
17:53 La mode a changé depuis 1950, figure-toi.
17:56 -Qu'est-ce que tu entends exactement ?
17:58 -En ce moment, rien. Tu cries trop fort.
18:01 -Qu'est-ce que tu veux dire par les années 50 ?
18:04 -Non, les années 40.
18:06 -Espèce de minable petit beauf ventripote !
18:09 -Ah oui, ah oui !
18:11 Les insultes faciles ! D'abord, je suis pas gros, je suis fort.
18:15 Je méprise ces insultes faciles !
18:17 -Oui ? Eh bien, tiens !
18:19 -Quoi ? Pas mes lunettes ! Pas mes lunettes !
18:23 -Voilà ce que je refais !
18:25 -Je ne peux pas te voir !
18:26 -Je me suis coupée à cause de toi, idiot !
18:29 Oh, toi, mon beau chant d'amour
18:34 Et pour toi seul, il fleurira toujours
18:40 Toi, que j'implore
18:43 Oh, toi, ma douceur
18:46 Je...
18:47 Monsieur George ?
18:54 Monsieur George !
18:55 -Attention, on m'a dit.
18:56 Attention, dernier avertissement, on m'a dit.
18:59 -Soldat, lève-toi.
19:01 Monsieur George...
19:02 -Ah, mais qu'est-ce qui se passe encore ?
19:05 Ah...
19:06 Ah, c'est vous, Rose.
19:08 -Monsieur George, qu'est-ce qui se passe ?
19:11 -Je pense à rien.
19:13 -Madame Maggie ?
19:15 -Qui ?
19:17 -Madame Maggie.
19:19 -Je ne connais personne de ce nom-là.
19:21 -Très bien, très bien.
19:23 -Je n'insiste pas.
19:24 -Le café est prêt ?
19:26 -Je vous le sers tout de suite, monsieur George.
19:29 Il y a déjà les croissants dans la cuisine.
19:32 Jésus, Marie-Joseph, ils se sont encore disputés.
19:35 C'est toujours la même chose.
19:37 Dès que j'ai le dos tourné, ils font des bêtises.
19:40 Et après, bien sûr, c'est sur moi que ça retombe.
19:43 Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe...
19:46 Bonjour, Madame Maggie.
19:52 -Bonjour, Rose.
19:53 -Je peux avoir un peu de café, s'il vous plaît ?
19:56 -Il arrive, il arrive.
19:58 -Rose.
19:59 J'étais le premier à vous demander du café.
20:02 -Rose !
20:04 Servez-moi mon café, je vous prie.
20:07 -Rose, je voudrais avoir mon café.
20:09 Je suis pressé, je ne suis pas comme d'autres.
20:12 Moi, je travaille.
20:14 -Rose !
20:21 Rose, dites à la créature qui est en face de moi
20:24 que je voudrais bien du café.
20:26 Eh bien, faites-le.
20:28 -Madame Maggie, M. George y demande poliment
20:32 si vous auriez l'amabilité de lui passer la cafetière.
20:36 -Prenez-la.
20:37 -Où sont les croissants ?
20:39 -Pourriez-vous dire à l'homme de Néandertal
20:48 que c'est ridicule de faire le blocus des croissants ?
20:51 C'est par mafamment qu'il me réduira sa merci.
20:55 -M. George.
20:58 Madame Maggie, elle demande poliment
21:01 si vous pourriez lui passer les croissants.
21:04 -Allez.
21:08 -Merci, Rose.
21:13 -Rose.
21:17 Veuillez dire au dragon qui est à côté de vous
21:19 que l'infameur lui a passé les croissants,
21:22 mais qu'elle continue à stocker le beurre.
21:25 Si je l'ai pas, ça va mal aller.
21:27 -Répondez à cette brute primaire
21:30 que je me tamponne le coquillard de ses insultes,
21:33 que je n'ai pas fini de me servir du beurre
21:36 et qu'il pourrait avoir la courtoisie d'attendre un peu.
21:39 -Rose, expliquez à l'ex-madame Boissier
21:42 que j'ai été patient jusque-là, mais que ça va pas durer.
21:46 -Madame Maggie, M. Boissier, il a dit que...
21:51 Vous l'excusez pour les paroles de tout à l'heure.
21:54 Il a sa parole qui a dépassé sa pensée.
21:57 -Ah, ça.
21:58 Rien ne va plus lentement que sa pensée.
22:01 Alors voulez-vous dire à ce grossier personnage
22:04 que plus vite je serai débarrassée de lui,
22:07 mieux je me porterai. Voilà.
22:09 -M. Boissier.
22:11 Madame Maggie, elle a dit qu'il faut pas lui en vouloir
22:16 pour tout à l'heure.
22:17 Vous savez comment c'est, quand on s'énerve.
22:20 -Alors dites à cette personne qu'elle ne s'inquiète pas.
22:24 Je ne la gênerai plus longtemps.
22:26 Parce que moi, j'ai pas besoin d'elle.
22:29 Oh non.
22:30 Une de perdue, 150 de retrouvée.
22:33 -Madame Maggie. -Oui.
22:35 -M. George a dit que vous étiez remplaçable.
22:38 -Dites à cet idiot que je l'aime.
22:42 -M. George.
22:43 Vous allez...
22:44 -Rose. Dites-lui que je l'aime aussi.
22:47 -Oh, George!
22:48 (rires)
22:50 -En tout cas, il n'y en a qu'une qui est irremplaçable
22:54 dans cette maison.
22:55 Devinez qui.
22:57 -Elle voit sous mon rouge Avec elle, sa bouche
23:01 Maggie, soleil Ou vient Maggie, larme
23:04 On est sous le charme Quand son coeur s'enflamme
23:08 Elle joue toute la gamme Au Maggie, elle joue le flambe
23:13 Au Maggie, elle fait sa météo Chez elle, il fait toujours beau
23:18 En robe de soie, en pyjama Elle est la même
23:22 Elle change de crème, elle change d'extrême
23:25 Mais elle change pas
23:27 Maggie, le jour, Maggie, la nuit C'est un poème
23:31 Un peu de fou, elle a folie C'est elle qu'on aime
23:35 Maggie
23:36 Maggie
23:37 Maggie
23:39 Maggie
23:40 Maggie
23:41 Voilà Maggie
23:43 Elle rit, mais c'est toujours d'andresse
23:46 Elle rit, mais c'est jamais d'tristesse
23:50 Elle rit, toujours à toute vitesse
23:53 C'est ça, Maggie !
23:55 ...
24:03 [SILENCE]

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