En marge de sa déclaration de politique générale au Sénat, le Premier ministre, Gabriel Attal, est revenu sur la réforme des retraites, assurant qu’il resterait vigilant à ce que les engagements pris sur l’usure professionnelle soient respectés.
"Les partenaires sociaux négocient sur le sujet de l’usure professionnel, des seniors et de la reconversion. J’attends beaucoup de cette négociation et des propositions qui pourront intervenir sur ces sujets", a-t-il indiqué. "Le recul de l’âge de départ à la retraite doit nous pousser à en faire davantage sur la pénibilité."
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00:00 Vous avez entendu Monsieur Retailleau insister sur la nécessité que nous avons de continuer à agir pour le réarmement économique de notre pays.
00:09 Et qu'on soit bien clair, je ne crois pas avoir donné le sentiment tout à l'heure, ou avoir donné ce sentiment hier ou dans mes différentes interventions,
00:18 que je considère que tout va mieux dans le meilleur des mondes en France. Pas du tout.
00:23 Simplement, je pense que quand ça correspond à une réalité, je pense, et par ailleurs que c'est ma responsabilité, c'est bien de dire quand il y a des choses qui s'améliorent.
00:33 Et la réalité, c'est que nous sommes deux points en dessous du niveau de chômage que nous connaissions en 2017. Il n'a pas été aussi bas depuis 25 ans.
00:41 Il y a 2 millions d'emplois qui ont été créés dans notre pays. C'est un succès. Je vais vous dire que je ne mets même pas nécessairement au crédit,
00:48 je ne dis pas que c'est le succès avant tout du gouvernement. C'est un succès collectif de notre pays qui a réussi à créer des emplois,
00:54 de nos entreprises qui créent quand même elles les emplois. On les a accompagnées, on les a soutenues.
00:58 Mais c'est surtout un succès pour ces millions de familles qui ont pu retrouver un emploi et qui peuvent vivre dans la dignité.
01:04 Et donc, moi, je ne suis pas là à dire que tout est rose, évidemment. Simplement, je pense qu'on peut tous s'accorder sur le fait que tout n'est pas noir.
01:10 Voilà. Et qu'il y a probablement une réalité entre les deux. Vous avez fait la comparaison avec l'Allemagne.
01:16 C'est vrai que nous sommes encore nettement au-dessus des Allemands s'agissant du taux de chômage et par ailleurs nettement au-dessus des Allemands
01:22 s'agissant du déficit et de la dette. Il faut aussi regarder une situation économique aujourd'hui qui est plus dynamique qu'en Allemagne
01:29 quand on se compare entre les deux. Ce qui n'est pas nécessairement d'ailleurs une bonne nouvelle pour nous d'avoir une Allemagne en récession
01:35 parce que ça a un impact immédiat sur notre PIB. Mais évidemment, on va poursuivre les efforts.
01:42 Sur la question de nos agriculteurs, moi, je l'ai dit, il faut tenir, et nous tiendrons cet engagement clair, pas de surtransposition et pas d'interdiction sans solution.
01:56 Ensuite, vous abordez la question de surtransposition existante, entre guillemets. Il y en a beaucoup moins qu'avant puisqu'il y a un certain nombre de molécules
02:05 pour lesquelles notre pays avait fait le choix avant 2017 de les interdire, mais les pays européens ont ensuite rejoint la marche.
02:12 Donc je pense que le sujet vaut avant tout pour l'avenir, même si je suis très vigilant, et notamment à des situations où vous avez des molécules
02:19 qui sont interdites en Europe, mais dont l'interdiction est manifestement contournée dans certains pays qui nous entourent,
02:26 qui sont peut-être moins tâtillons que nous sur les contrôles. Et donc c'est ça, je pense, qui doit nous animer aussi.
02:32 Ensuite, j'assume de le dire, quand nous avons une agence sanitaire française indépendante, dont je respecte évidemment le travail,
02:41 mais qui de son initiative prend une décision d'interdiction d'un produit alors même que le régulateur européen est en train de se pencher
02:50 sur l'interdiction de ce produit, je trouve que ça pose un problème, et qu'on doit probablement revoir l'organisation pour que le régulateur européen
02:58 et les régulateurs nationaux puissent parler de concert. Sinon, effectivement, on met nos agriculteurs dans une situation de concurrence déloyale.
03:06 Donc sur tous ces sujets, on va continuer à avancer dans les prochaines heures. On en parle tous les jours, matin, midi et soir,
03:12 avec l'représentant des agriculteurs. Je veux revenir sur ce que vous avez dit sur mon gouvernement.
03:19 Moi, je crois aux dépassements politiques et aux rassemblements. C'est pour ça que j'ai rejoint Emmanuel Macron en 2017.
03:26 Je crois par ailleurs qu'il y a eu d'autres moments dans l'histoire, y compris avec des présidents pas si lointains,
03:31 où ça s'appelait l'ouverture, mais en tout cas, il y avait des personnalités politiques qui venaient d'autres formations.
03:36 Mais surtout, moi, ce qui m'a convaincu en 2017 que mettre autour de la table des femmes, des hommes qui viennent d'horizons politiques
03:48 ou de partis politiques différents pour les faire travailler ensemble, ce n'est pas l'exemple des gouvernements Fillon ou autres,
03:54 c'est mon expérience de conseiller municipal. Parce que s'il y a une assemblée en France où on est capable de se dire
04:02 on n'est pas du même parti, on n'est parfois pas de la même liste, mais on peut avancer ensemble sur certains sujets,
04:07 voire même d'ailleurs, avant on est majorité opposition, et puis à l'élection suivante, on revoit le périmètre de la liste
04:13 et la majorité, on intègre des personnes qui étaient auparavant dans l'opposition, c'est dans nos assemblées communales.
04:18 Et donc, je crois profondément qu'ici au Sénat, on peut justement comprendre qu'on puisse sur un certain nombre de projets,
04:24 voire même pour rejoindre une majorité, s'accorder entre des personnes qui viennent d'horizons différents.
04:29 C'est vrai, c'est très juste, vous avez raison, monsieur le rapporteur.
04:32 Je veux revenir rapidement sur l'intervention de François Patria et le remercier d'avoir mis en avant deux enjeux absolument majeurs,
04:40 celui de nos Outre-mer et de notre ruralité, qui ont absolument besoin d'un investissement particulier.
04:46 J'ai eu l'occasion de le dire dans mon intervention tout à l'heure.
04:49 Évidemment, on va continuer à avancer.
04:52 Sur la question de la ruralité, je veux revenir sur le choix qui a été fait d'avoir des stratégies beaucoup plus proches de chacun de nos territoires.
05:01 C'est les pactes régionaux dans la Creuse, les pactes territoriaux dans la Creuse, dans la Nièvre, dans les Ardennes, dans le Sambra-Vénois-Tirache.
05:10 C'est le sens du plan Marseille en grand. Alors ça, ce n'est pas la ruralité, mais c'est la territorialisation.
05:19 C'est pour ça qu'on continue à agir, je le disais tout à l'heure, pour la ruralité sur ce coup-ci, en doublant la dotation d'aménités rurales.
05:28 On a pérennisé les zones de revitalisation rurale.
05:31 Pour les centres-villes, qui parfois se meurent, on a lancé, je le disais tout à l'heure, Action Cœur de Ville pour plus de 200 communes.
05:37 On a lancé Petite Ville de Demain pour aller aider au développement de plus de 1 600 communes.
05:43 Quand je me déplace et que je me rends dans des collectivités, des communes qui ont bénéficié de ces programmes,
05:47 je vois tout ce que ça a apporté à ces territoires, notamment ruraux.
05:50 Et évidemment, on va poursuivre l'investissement sur les maisons France Service, sur l'attention qu'on porte à l'accès aux services publics dans la ruralité,
05:59 avec les Medicobus, les budgets que nous déployons pour le commerce dans nos départements ruraux.
06:07 Je veux revenir sur l'intervention de Mme Carrère et notamment sur un point de votre intervention,
06:14 sur la question des fins de carrière en lien avec la réforme des retraites et sur la question de la pénibilité.
06:20 C'est évidemment un enjeu majeur.
06:21 Je serai très attentif à ce que les budgets qui avaient été définis dans le cadre de la réforme des retraites,
06:26 justement pour prévenir la pénibilité, puissent être effectivement et soient effectivement utilisés pour prévenir cette pénibilité,
06:33 que ce soit dans l'entreprise ou dans nos services publics et notamment à l'hôpital, par exemple.
06:37 C'est la première chose.
06:38 La deuxième chose, c'est que les partenaires sociaux négocient en ce moment sur le sujet de l'usure professionnelle, de l'emploi des seniors et de la reconversion.
06:48 Et que j'attends beaucoup de cette négociation et des propositions qui pourront intervenir sur ce sujet qui est majeur.
06:53 Vous l'avez dit, on a reculé l'âge légal de départ à la retraite et on l'assume totalement.
06:58 Mais évidemment que ça doit nous pousser à en faire encore davantage sur la question de la pénibilité et de l'usure professionnelle, la reconversion de nos seniors.
07:07 Encore une fois, merci à toutes et à tous pour vos interventions.
07:10 Je remercie évidemment les interventions constructives du président Marseille, du président Malurey également.
07:20 Je remercie encore une fois chacune et chacun pour leurs expressions.
07:24 Et je vous dis à bientôt avec mon gouvernement pour continuer à avancer sur tous ces sujets-là.
07:29 Merci monsieur le Premier ministre.
07:33 Mes chers collègues, je vais suspendre la séance.
07:38 Elle sera reprise.
07:40 [Musique]