Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Les auditeurs sont invités à réagir, par téléphone ou via les réseaux sociaux aux grandes thématiques développées dans l'émission du jour. Aujourd’hui, il revient sur la nomination de Gabriel Attal à Matignon, à 34 ans. Selon un sondage CSA pour Europe 1, Cnews et le JDD, 52% des Français ne lui font pas confiance.
Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00 - Europe 1, 11h-13h, Pascal Praud et vous.
00:05 - Et dans 11h-13h, vous réagissez avec Pascal Praud sur Europe 1 au 01.80.30.21.
00:10 - Bonjour Amine El Khatmi, cynisme dérivé de trahison.
00:14 - Bonjour Pascal Praud.
00:15 - Il se trouve que votre livre est sorti quand d'ailleurs ?
00:18 - Aujourd'hui.
00:19 - Aujourd'hui et que vous parlez de Gabriel Attal.
00:21 Donc vous êtes dans l'actualité parce que ce que vous dites de Gabriel Attal n'est pas forcément très sympathique.
00:26 Disons-le. Je salue Jacques Serret.
00:28 - Bonjour Pascal.
00:29 - Bonjour cher Jacques, belles et heureuses années à vous.
00:32 - Vous également.
00:32 - Je salue bien sûr Géraldine Hamon qui est avec nous.
00:34 Jacques, il est 11h05.
00:36 - Oui.
00:37 - Est-ce que vous avez des informations à nous donner ?
00:39 - L'information principale de la matinée, c'est que Gérald Darmanin est assuré de garder son poste de ministre de l'Intérieur
00:46 dans le prochain gouvernement qu'est en train de préparer Gabriel Attal avec le président de la République.
00:52 - Qui sera annoncé quand ?
00:55 - En tout cas en termes de composition du gouvernement, l'objectif c'est la fin de la semaine.
01:01 Après c'est un objectif très grand.
01:03 - Donc ce n'est pas aujourd'hui ?
01:05 - Non, c'est mission impossible pour que ce soit annoncé aujourd'hui.
01:08 - Ça a toujours été aussi long ? J'ai l'impression que c'était plus rapide quand même les formations de gouvernement.
01:13 J'ai l'impression que ça n'en finit jamais avec Emmanuel Macron.
01:15 - Ça prend du temps et ça prend d'autant plus de temps aujourd'hui qu'il y a comme vous savez ce qu'on appelle la HATVP,
01:21 la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique, qui doit passer vraiment au peigne fin,
01:25 en tout cas les nouveaux entrants s'il y en a.
01:27 - Mais on ne peut pas le faire avant ça ? On ne peut pas faire avant de déclencher toute cette séquence ?
01:31 On ne peut pas se renseigner sur ceux qui seront au gouvernement ?
01:35 - C'est compliqué dans la mesure où c'est d'abord au Premier ministre de proposer des noms.
01:39 Alors ensuite évidemment le président de la République a son mot à dire dans la composition du gouvernement,
01:43 mais c'est d'abord la mission du Premier ministre et Gabriel Attal n'a appris qu'hier,
01:47 en tout cas il n'a été confirmé dans ce choix qu'il y a.
01:49 - On va maintenant sur Bruno Le Maire.
01:51 - Bruno Le Maire, il y a un peu tous les sons de cloche au sujet du ministre de l'Economie,
01:57 il devrait rester, mais certains disent que son départ n'est pas non plus à écarter.
02:03 Il y a Bruno Le Maire, Sébastien Lecornu également autre poids lourd de l'ancien gouvernement BORN,
02:09 issu des Républicains, tout laisse à penser qu'il devrait rester,
02:13 mais certains aussi proches du président poussent pour ce qu'on appelle un grand chambardement.
02:19 Donc ça reste à voir en tout cas.
02:23 - Point d'interrogation pour Bruno Le Maire, ministre de la Justice ?
02:27 - Éric Dupond-Moretti ne fait pas partie des menacés.
02:29 S'il y a des menacés aujourd'hui, ce sont les ministres, ce qu'on appelle les frondeurs.
02:35 - Clément Beaune faisait ses valises paraît-il.
02:37 - Clément Beaune, Rima Abdoulmalak, la ministre de la Cour.
02:41 - Est-ce qu'il faisait ses cartons ce matin ?
02:43 - Je n'ai pas cette information, sur le fait qu'il faisait ses cartons ce matin,
02:47 mais en tout cas oui, il peut très clairement se sentir menacé.
02:49 - Et parmi les entrants, est-ce qu'il y aura des surprises ?
02:53 Est-ce qu'il y aura par exemple des LR dans ce gouvernement ?
02:57 - En tout cas, Gabriel Attal plaît à l'électorat de droite.
03:01 Donc toute la question maintenant, oui, ça va être de savoir si des personnalités,
03:05 des Républicains seraient prêtes à intégrer ce gouvernement.
03:09 - Il n'y a pas ce gouvernement.
03:11 - Le téléphone n'a pas sonné.
03:13 - En revanche, il y a des noms assez surprenants qui circulent en coulisses,
03:17 par exemple le nom de Claire Chazal, qui est notamment citée pour le ministère...
03:21 - C'est régulier Claire, mais d'abord Claire Chazal,
03:23 elle a une légitimité pour parler culture,
03:25 elle aime la culture, moi j'ai travaillé avec elle,
03:29 c'est une femme de culture d'ailleurs, qui a écrit des romans,
03:33 et qui présente une émission culturelle, et puis chacun sait sa passion,
03:37 notamment pour la danse, donc c'est un profil qui...
03:43 J'ai envie de dire, Frédéric Mitterrand avait été ministre de la culture,
03:46 je pense que Claire Chazal, elle pourrait, elle a le profil en tout cas,
03:49 pour être ministre de la culture.
03:51 - Et lors des précédents remaniements, son nom avait déjà été évoqué.
03:55 - Olivier Guenec, que je salue avec Fabrice Laffitte, bien sûr, à la réalisation.
03:59 Olivier, le téléphone n'a pas sonné de votre côté.
04:02 - Ben non, un petit peu surpris, je m'attendais à ce qu'on me propose le poste.
04:05 - De la culture ? - Oui, évidemment !
04:07 - Pour un apprentissage ! - Évidemment !
04:10 - Mais je pense que ce serait intéressant.
04:14 Je me baladais un petit peu avec les jeunes gens, effectivement,
04:19 "Je suis jeune, il est vrai, aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années."
04:24 - Ah vous l'avez dit hier ça ? Cette phrase-là ?
04:27 - Oui, mais tout le monde connaissait cette phrase dans ma génération.
04:30 Tout le monde la connaissait, parce qu'on apprenait le side d'abord par cœur,
04:34 en tout cas certaines tirades, et puis parce qu'on l'étudiait, le side de Corneille,
04:40 comme vous le savez, et on l'étudiait même en quatrième, je crois, à l'époque.
04:44 Je m'aperçois qu'"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années"
04:49 est une phrase qui est passée en désuétude.
04:53 - Oui, alors nous en régie c'est plus le cidre qu'on apprend ce matin, mais...
04:56 [Rires]
04:59 - Avec la galette ! - C'est vraiment des plaisanteries géantes !
05:02 - Excusez-les Amine et Kadmi, vous savez, ce sont des jeunes gens...
05:06 Je suis un peu désespéré.
05:08 Est-ce qu'on vous a donné, parce que c'est la galette d'Europe aujourd'hui,
05:11 est-ce qu'on a donné à Amine une galette aujourd'hui ? Et je crois que non.
05:16 - L'excellent Louis Dragnen me l'a proposée, mais pour ma ligne, j'ai décliné poliment.
05:21 - Ah oui, parce que c'est vrai que Franjipane, c'est...
05:24 - C'est un peu gras, ça. - C'est vrai que...
05:27 - Ça reste dans le ventre ! - C'est "Allez, Amine !"
05:30 - Allez, c'est sympa, c'est bon ! - Mais vous, vous avez quel âge ?
05:32 - Vous avez 25 ans, donc... - Oui !
05:34 - Tandis que, passé un certain âge... - Amine n'est pas vieux, excusez-moi !
05:37 - Non, mais le... - Il n'a pas votre âge !
05:39 [Rires]
05:41 - Regardez, je suis le bon exemple ! - Matignon, c'est fini.
05:43 - Comment ? - Passé un certain âge, Matignon, c'est fini, désormais.
05:46 - Mais oui, c'est 34 ans, donc évidemment, c'est le pouvoir.
05:49 C'est un peu comme si Olivier Guenec présentait l'émission jusqu'à 13h.
05:54 - Ah, bien sûr, bien sûr ! Quel carnet ! - Ça serait une révolution !
05:57 - C'est ça, c'est comme... Voilà, c'est une révolution à Matignon.
06:00 Ah, Florian Carasso-Mayan est là également, mais bon...
06:03 - Il est là tous les jours ! - Il est là !
06:04 - Oui, mais il est complètement éteint, là, depuis le 1er janvier,
06:06 depuis que Louise nous a quittés... - Elle revient aujourd'hui !
06:08 - Oui, mais là, bon, il n'y est plus, M. Florian, là, il est en dépression.
06:12 Bon, il est 11h11, nous marquons une pause,
06:15 et nous revenons, évidemment, pour évoquer le livre de Amine El-Khatmia, tout de suite.
06:22 - Et pour réagir avec Pascal Praud, vous composez ce numéro sur Europe 1.
06:25 - Europe 1. - Pascal Praud et vous.
06:27 - De 11h à 13h sur Europe 1, avec votre invité, Pascal Amine El-Khatmia,
06:30 qui vient de sortir son livre "Sinisme, dérive et trahison,
06:33 comment Macron et Mélenchon sont devenus les marchepieds du RN",
06:36 aux éditions HarperCollins. - On en parle dans une seconde,
06:38 mais vous savez que cette émission donne la place également aux auditeurs,
06:41 et on voulait échanger avec Philippe.
06:43 Philippe, bonjour, vous êtes restaurateur, vous habitez Lille ?
06:46 - C'est ça, Pascal, bonjour, Pascal !
06:48 - Bon, vous avez remarqué ce matin que tout le monde en est entre la nuit de noces
06:51 et la lune de miel, avec l'arrivée de M. Attal.
06:56 Tout le monde, à droite comme à gauche d'ailleurs, paraît satisfait.
06:59 La jeunesse, le talent sans doute, parce qu'il en a,
07:02 la qualité de Gabriel Attal, on séduit le plus grand nombre.
07:06 Est-ce votre cas ?
07:08 - C'est vrai qu'il a une image plutôt sympathique,
07:11 mais moi je pense que tout ça c'est une opération de communication
07:14 qui fait partie d'une stratégie politique.
07:17 6 mois des Européennes, en raison de la menace que représente
07:20 le Rassemblement national, en tête des sondages.
07:23 Franchement, moi je pense que le président Macron,
07:25 il surfe sur la popularité de son nouveau Premier ministre,
07:29 suite à son passage au ministère de l'Éducation.
07:32 C'est vrai, il semble assez volontaire en matière d'ordre, d'autorité,
07:36 il apparaît comme un recours pour éviter la défaite.
07:40 Mais que va-t-il faire de plus qu'Elisabeth Borne
07:43 dans le domaine du pouvoir d'achat ?
07:46 À part faire des chèques de temps en temps,
07:48 qu'est-ce qu'il va faire de plus dans le domaine de l'ordre et de l'autorité ?
07:51 Il risque d'être prisonnier du, en même temps, cher président Macron,
07:56 prisonnier du laxisme de notre justice,
07:59 prisonnier de notre dépendance aux institutions européennes,
08:02 tout aussi laxiste.
08:04 Je pense qu'en voyant plus loin dans cette stratégie,
08:07 on peut croire que cela pourrait lui servir de rampe de lancement
08:10 dans l'optique de la prochaine présidentielle,
08:12 si il réussit sa mission, bien sûr.
08:15 - Écoutez, ce qui est intéressant, c'est qu'au-delà
08:18 de la séquence qu'on vu, Jacques Serret,
08:21 c'est que tout ce qui est dit aujourd'hui par Gabriel Attal
08:25 peut lui être retourné ou lui revenir plus exactement comme un boomerang
08:29 si ça ne marche pas dans deux ans.
08:31 Donc il prend un risque, il a parlé de grandeur,
08:34 il a parlé de souveraineté,
08:39 il a parlé d'autorité, il a parlé de la sécurité
08:42 comme problème prioritaire.
08:44 Donc ça, c'est des sujets a priori qu'on trouve plutôt sur la droite.
08:47 S'il ne réussit pas, ça lui reviendra comme un boomerang.
08:51 - Mais c'est un pari pour Gabriel Attal,
08:53 c'est d'abord le pari d'Emmanuel Macron qui choisit de confier cette mission
08:57 et pour remodir sur ce que disait notre auditeur.
09:00 En effet, c'est un pari d'Emmanuel Macron à six mois des élections européennes
09:04 avec un Jordan Bardella qui a 10 points de plus dans les sondages aujourd'hui.
09:07 Et Gabriel Attal est le meilleur atout de la majorité présidentielle
09:11 dans ce match-là qui s'annonce.
09:13 - Je vous remercie beaucoup Jacques Serreil,
09:15 il est 11h16 évidemment si vous avez des informations avant 13h,
09:18 vous ne manquerez pas de venir.
09:21 Et pardonnez-moi pour cet éternuement,
09:24 mais la clim nous joue des tours parfois.
09:27 Alors, Gabriel Amin.
09:29 - Le Cassius !
09:31 - J'allais vous appeler Gabriel Attal.
09:35 Amin, A-L-4-M-I.
09:38 Vous le connaissez bien, manifestement,
09:41 je connais Gabriel depuis une quinzaine d'années, écrivez-vous,
09:43 issu de la même génération, nous nous sommes côtoyés très tôt au sein
09:46 du mouvement des jeunes socialistes,
09:48 centre de formation officiel pour futurs apparatchiks socialistes
09:51 et autres spécialistes de bourrage d'urne, écrivez-vous,
09:54 et de fausse carte.
09:56 Bon, ça c'est évidemment, au PS ça se passait comme ça.
10:00 Ce qui m'intéresse en revanche, et ce que vous écrivez plus tard,
10:03 nous nous parlons peu avec Attal à cette époque,
10:06 et je n'ai souvenir d'avoir été foudroyé ni par la fulgurance
10:10 de ses analyses politiques, ni par sa chaleur humaine et sa sympathie.
10:14 Les gens froids, lisses ou trop raides m'ennuient profondément,
10:18 c'est ce qui explique sans doute que sans qu'il y ait la moindre animosité
10:21 entre nous, en tout cas de mon côté, notre relation soit restée distante.
10:26 - Oui, mais je suis méditerranéen à double titre,
10:32 franco-marocain et avignonné, et donc c'est vrai que
10:36 même si je sais que la politique n'est pas un repère de pianistes distingués,
10:42 et que c'est plutôt la malveillance et la violence qui y règne,
10:49 c'est vrai que voilà, j'ai senti chez lui
10:54 un esprit de sérieux, peut-être, un peu trop présent à mon goût.
11:02 - C'est drôle parce qu'on ne le perçoit pas exactement comme ça,
11:04 justement on le perçoit plutôt comme un jeune homme de son temps,
11:07 plutôt détendu, plutôt à l'aise même dans les plateaux,
11:12 et pourquoi pas même plutôt ouvert et sympathique aux autres.
11:18 - Ce n'est pas l'image que j'en ai, et voilà, c'est en tout cas un ressenti.
11:27 - Et manifestement vous avez passé quelques jours,
11:30 quelques heures pour ma part, dans le Lubéron,
11:34 où je raconte ces quelques heures passées ensemble,
11:41 il y avait Stéphane Séjourné, Sacha Houllier, le président de la commission des Lois,
11:45 un certain nombre de leurs amis, la fameuse bande de Poitiers,
11:47 telle que surnommée par une partie des journalistes,
11:51 et je raconte cette scène parce que à l'époque,
11:54 moi je préside un mouvement qui s'appelle le Printemps Républicain,
11:57 on réfléchit à présenter un candidat à la présidentielle,
12:01 finalement on pense que soutenir Macron est un choix plus pertinent politiquement,
12:07 et Stéphane Séjourné, qui est très proche d'Emmanuel Macron,
12:09 qui est député européen, qui dirige maintenant le parti présidentiel Renaissance,
12:14 me dit durant le dîner, en évoquant notre possible ralliement à Emmanuel Macron,
12:20 "de toute façon nous ne ferons de cadeau à personne".
12:23 Et c'est vrai que sur le moment je ne relève pas la phrase,
12:26 et ce n'est qu'à la lumière de ce que je vivrai un peu plus tard,
12:29 que j'ai compris qu'En fait Emmanuel Macron a sacrifié la gauche républicaine,
12:34 parce que le sort qui nous a été réservé, a été réservé à Jean-Pierre Chevènement,
12:39 je raconte dans les meetings, je suis dans la même rangée,
12:43 au deuxième rang derrière des ministres, entre Rachel Khan, Jean-Pierre Chevènement,
12:47 Zineb El Razoui, c'est-à-dire que toute la gauche Charlie est échouée,
12:52 et placée comme ça au milieu des membres du gouvernement,
12:56 et j'ai cette scène au lendemain de l'élection présidentielle,
12:59 un très proche de Jean-Pierre Chevènement, qui s'appelle David Jays,
13:03 et qui appelle et qui dit à l'un de nos amis,
13:06 "Chevènement est furieux, Macron l'a trahi",
13:09 puisqu'il devait, Chevènement, sa sensibilité devait avoir 20 circonscriptions,
13:12 il n'en a eu que 4, dont zéro député au final.
13:15 - Bon, c'est une histoire évidemment française que vous racontez,
13:19 une histoire de la gauche française, il est 11h20, on marque une pause, on revient,
13:21 et puis on écoutera peut-être des chansons de 1989.
13:24 - Pourquoi ? - Pourquoi ?
13:26 - Année de naissance du premier ministre.
13:28 - Parce que Gabriel Attal est né en 1989,
13:30 et je ne doute pas que DJ Fab est plongé...
13:34 - Préparez une playlist !
13:35 - Ah ça y est, j'ai sorti tous mes vieux 45 coups, je suis au taquet là !
13:37 - Dans ses collections de véniles ! - Absolument !
13:40 - Et j'imagine un chanteur blond peut-être,
13:42 un ancien joueur de Saint-Etienne, qui viendra nous chanter une chanson.
13:47 - Oui, il a joué quand l'équipe préserve à Saint-Etienne.
13:50 - Il a joué, oui c'est vrai.
13:52 - A tout de suite.
13:53 - Vous réagissez aux 0 à 80, 20, 30, 91, appel non surtaxé.
13:56 Sur la page Facebook aussi, Pascal Prohevous.
13:58 Vous écoutez Pascal Prohevous de 11h à 13h sur Europe 1.
14:01 - Europe 1, Pascal Pro.
14:03 * Extrait de "Je te survivrai" de Jean-Pierre François *
14:10 - Tout est prétexte, là, tout est prétexte.
14:13 A passé Jean-Pierre François, 1989.
14:17 * Extrait de "Je te survivrai" de Jean-Pierre François *
14:32 - C'est une manière de traiter la politique, comme une autre.
14:34 Gabriel Hazal est né en 1989 et on traite l'année 1989.
14:38 Je ne suis pas sûr que, éditorialement, ça soit très pointu,
14:42 politiquement non plus, mais pourquoi pas.
14:44 * Extrait de "Je te survivrai" de Jean-Pierre François *
14:59 - C'est génial, ça, c'est génial.
15:01 - Sur des paroles de Didier Barbelivien, bien sûr.
15:03 - Mais évidemment.
15:04 - Bon, vous êtes de quelle année, Amine ?
15:07 - 87.
15:08 - Ah oui, vous étiez toute petite.
15:09 - On va écouter des chansons de 87, mais vous n'avez qu'une année !
15:12 On reçoit les invités, maintenant !
15:14 Vous êtes de quelle année ?
15:15 - Allez, à la fin !
15:16 - Allez, on ne parle pas de politique !
15:18 C'est tout nouveau.
15:19 Bon, vous terminez d'ailleurs, vous n'êtes pas tendre, évidemment, avec Gabriel Atal.
15:23 Vous dites "entre deux coupes de champagne, nous parlons politique".
15:26 Très peu avec Atal, bien trop occupé à consulter les notifications de son profil Instagram.
15:32 Beaucoup plus avec Stéphane Séjourné, probablement le plus politique des deux.
15:36 Il pense à son...
15:38 Comment dire ? Il fait de la politique via Instagram.
15:40 C'est un homme d'aujourd'hui !
15:42 Oui, mais bon, là, il a quand même, je l'ai dit hier...
15:45 Est-ce que vous pensez qu'il est sincère quand il parle de sécurité, de grandeur,
15:51 de souveraineté nationale ?
15:54 Tout ce qu'il a dit hier, lors de la passation des pouvoirs à Matignon.
15:59 - Ce serait déplacé de ma part de lui faire un procès d'intention en insincérité.
16:03 Donc, je vais faire comme tout le monde, observer les résultats et voir sur le long terme.
16:09 J'observe juste avec un peu de recul le concert de louange auquel nous assistons depuis hier.
16:17 Car je n'ai pas souvenir que Gabriel Atal se soit distingué par des prises de position très fortes sur ces sujets par le passé.
16:27 On ne l'entend que très récemment.
16:29 - Il a ouvert peut-être les yeux.
16:30 Alors, le cœur de votre livre, et je rappelle votre livre chez Harper Collins, "Cinisme, dérive et trahison",
16:36 pour moi le cœur de votre livre, c'est la gauche et l'islamisme radical.
16:41 Là, on est au cœur d'un sujet qui vous tient à cœur. Pourquoi ?
16:44 - Parce que la gauche a trahi toute son histoire.
16:48 Ma gauche à moi, elle porte les noms d'Elisabeth Badinter,
16:53 elle écrit la tribune dans l'Obs en 1989 sur les filles voilées de Creil, Badinter, Finkelkraut,
17:00 Debray, Catherine Kinsler, des gens qui sont traités de fascistes d'extrême droite par la France Insoumise aujourd'hui.
17:07 Donc c'est une gauche laïque, féministe, qui défend le droit des femmes à disposer de leur corps,
17:14 qui lutte contre le symbole patriarcal qu'est le voile.
17:18 Et aujourd'hui, à cause de Mélenchon, car en réalité le responsable de cette dérive, c'est Mélenchon,
17:27 elle défend des positions qui sont contraires à ce qui était les siennes il y a quelques années.
17:33 Et je raconte l'anecdote de cette grand-mère que je rencontre à Avignon,
17:37 qui est voilée, qui a fait son pèlerinage à la Mecque,
17:40 qui est donc une musulmane pratiquante, pieuse,
17:44 et qui me dit "moi je ne veux plus aller voter parce que si je vais voter, je vais voter Le Pen".
17:49 Et je lui dis "mais pourquoi tu me dis ça ?"
17:52 Et elle me dit "moi j'ai fui avec mes filles l'Algérie, du FIS, des années noires, des islamistes,
17:58 parce que je ne voulais pas que mes filles vivent dans un pays dirigé par des islamistes".
18:02 Et elle me dit "aujourd'hui, ces islamistes que j'ai fuis à Alger, ce sont mes voisins de palier en France,
18:08 et la gauche les défend contre des gens comme nous".
18:12 Donc elle me dit "je ne me sens pas de voter Le Pen parce que ça me ferait un peu bizarre,
18:17 mais si je vais voter, je voterai Le Pen".
18:19 - On va marquer une pause. Je voudrais demander à Fabrice Laffitte,
18:23 Fabrice, il y a un réacteur... - Un petit chauffage d'appoint.
18:28 - C'est un chauffage d'appoint, vous annoncez en route de temps en temps,
18:31 et je trouve que ça fait beaucoup de bruit. - Non ça s'entend pas, ça s'entend pas,
18:34 mais vous avez plus chaud comme ça. - Il était là hier pourtant.
18:36 - Pourquoi y a-t-il un chauffage d'appoint ? - Parce que la climatisation a quelques soucis,
18:40 elle est défaillante. - Ça vous émettra des cargés.
18:42 - Donc vous avez un chauffage d'appoint. - Oui parce que là j'ai un chauffage d'appoint
18:45 qui est juste derrière moi. - Ça fait du bien non ?
18:48 - Est-ce que vous pouvez m'apporter... - Si vous voulez j'ai une bouillotte aussi.
18:51 - Et un plaid. - Une couverture.
18:54 - Oui un plaid, j'ai un plaid. - Un plaid d'honneur.
18:56 - Je souhaiterais qu'on m'apporte une couverture. - Et vos petits chaussons, vos petits chaussons.
18:59 - Mais notre avenir s'écrit en chaussons, amis. - Absolument.
19:03 Et tout à l'heure on reviendra avec des tubes de l'année 87, pour notre invité.
19:07 - Ah c'est bien. - Formidable.
19:08 - J'espère que ça va être mieux encore, hein, 87.
19:11 Bon, la pause et puis y a le flash maintenant qui arrive. - Avec Emilie Dez.
19:14 - Exactement.
19:15 - Pascal Proévaud. - Et nous retrouvons aussi Dominique qui nous a appelé Pascal Ozerouin, 80 20 30 9 21.
19:20 - C'est pour notre invité, tube de 87, on l'avait dit, hein.
19:28 - Oui parce que notre invité, Aminel Kadmi, est né en 87, le 24 décembre d'ailleurs.
19:33 - Vous êtes né le 24 décembre ? - Oui.
19:36 - Jésus c'est 25. - Jésus, petit Jésus.
19:39 - Ah la la, j'adore.
19:43 - C'est pas mal, je préfère la playlist de 87 à 89.
19:45 - Non mais c'est pas le top 50 notre émission en fait.
19:47 - Ah pardon.
19:48 - Si à chaque fois qu'on invite quelqu'un, on lui demande son année de naissance
19:53 et qu'on passe les tubes de son année de naissance,
19:57 c'est étrange quand même comme position éditoriale, je le répète, c'est un concept.
20:02 Vous êtes de quelle année Dominique ?
20:04 - 70, je suis un dinosaure.
20:06 - 70, alors faites attention à vous parce qu'à la fin de l'envoi je touche.
20:11 Bon Dominique, vous êtes avocat, vous êtes à Lyon.
20:15 - Oui, bonjour Pascal, bonjour à tous.
20:17 - Et merci d'être avec nous, vous avez envie de défendre peut-être Gabriel Attal ?
20:21 - Je suis un bon macroniste, c'est-à-dire que je ne défends pas,
20:25 mais je ne critique pas non plus, c'est une position centrée, j'attends de voir.
20:28 - C'est entendu, d'ailleurs il y a une meilleure solution, d'attendre de voir.
20:33 Mais que vous inspire cette nomination, parce que beaucoup insistent sur la genèse bien sûr,
20:39 sur le talent, et puis le positionnement qui aurait ces derniers temps un peu évolué de M. Attal.
20:47 - Alors, écoutez, moi M. Attal, je n'ai absolument rien contre lui, bien au contraire,
20:53 puisque à l'éducation nationale il a l'air d'être déjà regretté,
20:57 mais en tout état de cause, j'ai l'impression que c'est un peu "Monsieur, excusez-moi, on m'appelle ailleurs".
21:02 C'est-à-dire qu'il a eu, malgré son jeune âge, énormément, un parcours très très riche,
21:08 énormément de postes, et il n'en a tenu aucun plus d'un an.
21:13 C'est-à-dire que il a été porte-parole d'En Marche, il a tenu neuf mois,
21:19 il a été ministre de l'éducation nationale, il l'a été pendant cinq mois,
21:24 il a été ministre des comptes publics, il l'a été un an,
21:27 et quand vous voyez à peu près son parcours, on ne peut pas en faire un bilan,
21:32 parce qu'à chaque fois il a été appelé ailleurs.
21:35 Donc ça me gêne un peu.
21:37 - On peut faire quand même un bilan, et remarquer par exemple sur Labaillat,
21:39 qu'il a pris le taureau par les cornes, si j'ose dire,
21:42 Labaillat il l'a sorti de l'école, et il a fait la même chose pour le harcèlement.
21:46 La politique c'est quoi ? C'est parler ?
21:48 - La politique par exemple, c'est l'éducation nationale, c'est le collège unique,
21:51 on ne sait pas ce que ça va donner.
21:53 Les résultats des Français au classement PISA, on ne sait pas ce que ça va donner,
21:58 parce que c'est du long terme, et qu'on a quelqu'un qui est arrivé cinq mois,
22:02 il a bien communiqué, ça c'est clair.
22:04 - Il n'y a pas que la communication.
22:07 - Il y a beaucoup de communication.
22:09 - Mais je trouve que Labaillat ce n'est pas de la com'.
22:13 - Il papillonne un peu, c'est-à-dire que concrètement on aimerait,
22:17 regardez l'éducation nationale, ils en sont à quatre ministres en deux ans.
22:21 - Oui, mais là je partage votre avis,
22:23 mais bon, il n'est pas responsable de la nomination de Papendiaïe.
22:27 - Non, mais il est quand même responsable du fait de quitter son poste au bout de cinq mois.
22:32 - Oui, mais là c'est très particulier, on lui demande d'être premier ministre,
22:36 donc c'est quand même très particulier.
22:38 - Il n'est pas obligé d'accepter non plus, il peut dire "écoutez, j'ai une mission,
22:41 je continue ma mission parce que j'y crois et je m'implique dans le poste qu'il m'a donné".
22:45 - D'abord il emmène avec lui, a-t-il dit, l'éducation nationale à Matignon.
22:49 - Oui, c'est ce qu'il dit, mais c'est pour nous rassurer.
22:52 En tout cas, moi je trouve qu'il papillonne un peu,
22:54 et j'aimerais pouvoir en faire un bilan dans ZDJ,
22:58 mais il a occupé tellement de postes, il va rester tellement peu.
23:01 - Il va rester, si tout va bien, il reste jusqu'en 2027.
23:04 Donc là on pourra vraiment juger si tout va bien.
23:06 - Mais si, imaginez Pascal, que ce soit un désastre pour La République En Marche,
23:12 ce que je ne souhaite pas aux élections de juin aux européennes,
23:17 et qu'il y ait une dissolution, quoi que ce soit.
23:21 Donc vous imaginez qu'il sera resté six mois.
23:24 - Bon, il faut attendre, wait and see, c'est toujours de l'administration.
23:28 - Dominique, qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour cette année qui commence ?
23:32 - Beaucoup de dossiers, et beaucoup de dossiers gagnés,
23:35 comme tout avocat qui se respecte.
23:36 - Vous êtes dans quel domaine ?
23:38 - Je suis dans le droit du travail et le droit pénal.
23:41 - Droit du travail, droit pénal.
23:43 Alors les honoraires d'un avocat, vous vous êtes au dossier, vous êtes à l'heure,
23:47 comment ça se passe ? Si je viens vous voir, par exemple.
23:49 - En fait, les honoraires sont libres, mon cher Pascal,
23:52 et ça dépend de chaque affaire.
23:54 Vous avez des affaires qui sont récurrentes, et on peut faire un honoraire au forfait.
23:58 En revanche, il y a certaines affaires dont on sait quand elles commencent,
24:01 on ne sait pas quand elles finiront, et c'est un tarif horaire.
24:04 - Et à ce moment-là, votre tarif horaire, il est de combien, on peut le dire à l'antenne ?
24:07 - Oui, il est de 250 euros hors taxes de l'heure.
24:11 J'ai plus de 20 ans d'expérience et j'ai des spécialités.
24:14 Donc ça explique.
24:16 - Si vous avez des spécialités, c'est bon.
24:18 En plus, je comprends qu'on paye 250 euros de l'heure.
24:22 - Ce n'est pas indécent par rapport aux services rendus.
24:27 - J'en suis convaincu.
24:29 - Après, vous savez que les dossiers à l'aide juridictionnelle aussi, je les gendre.
24:32 Je suis payé par l'État, effectivement.
24:35 Il y a de tout.
24:37 Il y a des dossiers très récurrents, un petit prud'homme,
24:41 où je prends un très petit forfait, genre 1 200 euros, pour tout compris.
24:46 - Oui, c'est déjà de l'argent, un petit prud'homme, comme vous dites.
24:49 - Si vous n'avez pas les moyens, vous avez l'aide juridictionnelle
24:52 ou vous avez des assurances de protection juridique aussi.
24:55 On a des assurances qui peuvent payer une partie de nos honoraires.
24:58 Sachez-le, dans vos assurances habitation, voiture ou bancaire,
25:03 vous avez une aide, une assistance juridique.
25:06 Si vous y avez souscrit, ça prend en charge une partie de nos honoraires.
25:10 - Qu'est-ce que chantaient vos parents en 1970 quand vous êtes nés ?
25:12 Je ne sais pas si DJ Fab a trouvé.
25:15 - Il était trop petit pour savoir ce qu'ils chantaient.
25:17 - Oui, bien sûr, mais en même temps, c'était les tubes.
25:20 Qui chantait en 1970, M. DJ Fab,
25:23 puisque vous avez décidé de placer cette émission sous la signe
25:26 des dates de naissance de vos invités et de faire un parallèle
25:29 avec les tubes du moment ? Est-ce que vous avez trouvé une chanson ?
25:32 - Alors, pour le moment, non, mais je peux vous dire qui chantait en 1970.
25:37 - Oui, moi aussi, je peux vous dire qui chantait en 1970.
25:42 Je n'aurai pas de difficultés.
25:44 Mais on le dira après la pause, manifestement.
25:46 - Oui, les Beatles, par exemple, "Let it be", c'était en 1970.
25:49 - Mais ils ne se sont pas séparés en 1970, les Beatles ?
25:53 - C'était presque la fin des Beatles.
25:55 - Le dernier concert, il est bien sur l'immeuble.
25:57 - Oui, sur le toit de l'immeuble.
25:59 - Absolument.
26:00 - "Let it be, let it be, let it be, let it be"
26:06 - Il chantait bien.
26:07 - Le type qui a inventé les paroles s'est creusé ce jour-là.
26:10 Si vous voulez.
26:11 "Let it be"
26:12 - Bon, M. Boubouk !
26:14 - Pascal Praud !
26:15 - Qu'est-ce qui se passe là ? Vous étiez où ?
26:17 - A la galette.
26:18 - Comment ça, j'étais où ?
26:19 - Je ne vous voyais pas dans la régie, vous étiez sorti encore.
26:21 - J'étais allé me faire un petit café, oui, je me suis dit que c'était le moment.
26:23 Pourquoi ? Dites-moi.
26:24 - Non, mais je vous rappelle qu'on est à l'antenne, c'est tout.
26:26 Donc si moi je pars me faire un petit café, comme vous le dites, qu'est-ce qui se passe ?
26:30 - Ah oui, je cherche un chocolat.
26:31 - On n'a jamais vu ça quand même.
26:32 Vous êtes allé remanger de la galette.
26:34 - Non, non, non.
26:35 - Il y a beaucoup d'auditeurs qui m'ont appelé,
26:37 ils m'ont dit finalement vous ne nous avez pas raconté ce qui s'est passé vendredi
26:41 avec cette jeune femme avec laquelle vous avez dîné dans un restaurant
26:46 où il y a des QR codes, où vous n'avez pas payé pour elle, où vous ne l'avez pas invitée.
26:50 - Ah bah je vais vous raconter, oui, avec plaisir, bien sûr !
26:52 Je vois qu'il est 41, donc je ne peux pas le faire,
26:54 mais je vais le faire avec grand plaisir après la pub.
26:56 - Toujours des excuses.
26:57 A tout de suite.
26:58 - Et avant la pause, je vous rappelle que tout à l'heure,
27:00 entre 14h et 15h, vous vous retrouvez comme chaque après-midi,
27:02 Christophe Ondelate, Ondelate raconte sur Europe 1.
27:05 Christophe Ondelate, qui chaque après-midi vous raconte les histoires qui vous ont marqué.
27:09 Et cet après-midi, il vous racontera celle de Guy Recsoudet,
27:12 l'aventurier et navigateur qui a traversé à la rame l'Atlantique.
27:17 Il a fait carrément l'aller-retour.
27:18 14h-15h, c'est Ondelate Raconte et c'est sur Europe 1.
27:21 - Europe 1, Pascal Praud.
27:23 - Pascal Praud et vous de 11h à 13h et vous au 01.80.29.21.
27:26 Vous êtes avec Pascal, votre invité, Amine Elkatmi.
27:29 - Et Amine Elkatmi veut raconter une anecdote que je trouve sidérante,
27:32 qui est à la fois un détail, mais qui en dit beaucoup sur ce qu'est la gauche
27:37 ou ce qu'elle a été plus exactement.
27:38 Nous sommes le 26 novembre 2006.
27:41 Ségolène Royal doit prononcer un discours à la Maison de la Mutualité à Paris
27:45 devant un parterre de dirigeants et cadres socialistes.
27:47 On est quelques mois avant l'élection présidentielle de 2007
27:50 et l'élection de Nicolas Sarkozy.
27:52 Alors que nous nous apprêtons à décharger une fourgonnette remplie de drapeaux tricolores,
27:57 débarque furieux Stéphane Le Foll à leur directeur de cabinet de François Hollande,
28:02 le premier secrétaire du Parti Socialiste.
28:04 Il intime l'ordre aux jeunes militants que nous sommes
28:07 de ne pas sortir les drapeaux tricolores,
28:09 précisant "il y a assez de drapeaux dans la salle, on ne va pas en rajouter,
28:13 ce n'est pas chez Jean-Marie Le Pen ici".
28:15 Voilà l'état d'esprit d'il y a 15 ans.
28:17 Je pense qu'aujourd'hui on ne le ferait plus ça d'ailleurs, la gauche ne le ferait plus.
28:20 Mais on est en 2006, Ségolène Royal malgré bien des défauts,
28:29 pour la première fois mène campagne, on s'en souvient, sur l'ordre juste.
28:34 Et elle tente d'incarner une gauche populaire
28:38 qui parle aux gens de ce que sont leurs préoccupations.
28:41 Et en disant ce qui aujourd'hui relève d'une évidence absolue,
28:45 mais qui à l'époque était peu dit à gauche,
28:48 parce que d'autres le disaient depuis très longtemps,
28:50 c'est que l'insécurité frappe d'abord les plus modestes.
28:53 Pendant les émeutes, quand on a crevé, brûlé des voitures,
29:00 caillassé des bus, brûlé des services publics,
29:03 c'était les outils de ceux qui en avaient le plus besoin.
29:06 Il n'y a quasiment pas eu de voiture cramée dans le 16ème ou à Neuilly.
29:11 Et donc elle se faisait traiter de fasciste.
29:16 Il y en a un qui a dit "Ségolène Royal s'est pétée en jupon".
29:20 Ca a été prononcé par un hiérarque socialiste.
29:23 Et effectivement il y a cette scène où le folle nous dit
29:27 "ça va, il y a assez de drapeaux, on n'est pas chez Le Pen ici".
29:31 - Alors ça c'est sans doute un détail, mais sur le fond,
29:33 quelle place aujourd'hui pour la gauche républicaine que vous incarnez ?
29:36 J'ai envie de dire que toute la gauche est déjà passée chez Emmanuel Macron,
29:40 beaucoup sont passés chez Emmanuel Macron,
29:42 d'ailleurs Gabriel Attal en est un des représentants.
29:44 Et de l'autre côté vous avez la gauche mélenchoniste qui existe.
29:47 Donc quelle place pour ce courant qu'incarnerait qui d'ailleurs ?
29:52 Je ne sais pas.
29:54 Je pourrais poser la même chose d'ailleurs au LR.
29:56 C'est-à-dire que c'est le macronisme en même temps.
29:59 C'est-à-dire que les LR ont disparu, le PS a disparu,
30:02 et tous ces gens se sont rejoints dans le macronisme
30:04 et sont aujourd'hui chez Macron.
30:06 Quelle place pour la gauche que vous incarnez ?
30:09 La gauche est moins critique que la situation du PS.
30:15 La réalité, sans tourner autour du pot,
30:20 c'est que la gauche républicaine est morte aujourd'hui.
30:22 Elle n'a pas d'espace.
30:23 Elle est chez Macron.
30:24 Elle est chez Macron, oui.
30:26 Elle est un peu chez Emmanuel Macron.
30:28 Mais ses principales figures, effectivement, sont soit chez Macron,
30:32 soit retirées de la vie politique.
30:34 Et aujourd'hui, c'est ce que j'écris dans le livre,
30:38 je dis que la gauche républicaine a été rongée sur sa gauche par le mélanchonisme,
30:43 rongée sur sa droite par le macronisme,
30:45 et assommée par la dernière expérience de son accession au pouvoir avec François Hollande.
30:50 Et on a vu ce que ça donnait en termes de résultats à la dernière élection présidentielle
30:56 avec l'inoubliable et remarquable campagne de la maire de Paris
30:59 qui s'est soldée par le score que chacun a en mémoire.
31:02 - Je vous remercie en tout cas, Amil et Camille, parce que c'est toujours une voix courageuse,
31:08 sincère, authentique, intelligente, émouvante aussi que la vôtre.
31:14 Et je rappelle votre livre, donc, "Cinisme, dérive et trahison.
31:17 Comment Macron et Mélenchon sont devenus les marchepieds du RN",
31:21 c'est chez Harper Collins.
31:23 Une nouvelle page de publicité peut-être ?
31:26 - Oui, absolument.
31:27 - Une nouvelle page en couleur à 11h48 et on changera de sujet,
31:29 on parlera du ras-le-bol des commerçants après des cambriolages
31:32 dans le Var certains ont décidé d'afficher le visage de leur cambrioleur sur les réseaux sociaux.