Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Les auditeurs sont invités à réagir, par téléphone ou via les réseaux sociaux aux grandes thématiques développées dans l'émission du jour. Aujourd’hui, il s'intéresse aux critiques que reçoit Bernard Arnault qui a annoncé verser une aide de 10 millions d'euros aux Restos du Cœur.
Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00 Europain, 11h, 13h, Pascal Praud.
00:04 - Oh et si j'étais riche...
00:06 *chante*
00:09 - La voix d'Ivan Rebrof.
00:11 Je suis pas sûr d'ailleurs que tout le monde se souvienne d'Ivan Rebrof.
00:14 Les plus de 50 ans se souviennent d'Ivan Rebrof.
00:16 Bonjour Géraldine.
00:17 - Bonjour Pascal.
00:18 - Vous allez bien ? - Très bien et vous ?
00:19 - Nous allons parler des riches et "arro sur les riches",
00:23 Salaudrich, la famille de Bernard Arnault,
00:25 qui est propriétaire du numéro 1 mondial du luxe, LVMH,
00:28 a annoncé hier le versement d'une aide de 10 millions d'euros
00:31 au resto du coeur.
00:33 Et c'est vrai que Bernard Arnault est très attaqué,
00:37 et notamment par la gauche.
00:40 On sera avec Manon Aubry dans quelques minutes,
00:42 qui a dit merci pour l'aumône.
00:44 Fabien Roussel du Parti Communiste a écrit
00:47 "Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée".
00:51 Vous avez Daniel Obono, député, qui a écrit
00:55 "Si Bernard Arnault payait sa juste part d'impôts
00:58 et que vous aviez mis en place la taxation des ultra-riches
01:01 que nous proposons depuis 6 ans, vous n'auriez pas eu besoin
01:04 d'en appeler à leur charité, etc."
01:06 On est avec Emmanuel, bonjour Salaudrich.
01:09 C'est notre premier thème.
01:11 Bonjour Emmanuel.
01:12 - Bonjour.
01:13 Oui, Bernard Arnault, 10 millions.
01:16 - Est-ce que vous êtes riche, Emmanuel ?
01:19 - Je gagne ma vie correctement, mais potentiellement...
01:23 En gros, entre 3 et 4 000 euros par mois, selon les mois.
01:26 Pour satisfaire que je suis quand même quelqu'un qui travaille beaucoup.
01:30 Je suis chauffeur routier, donc j'ai énormément de travail.
01:33 Et donc potentiellement, en plus, si je prends mon salaire
01:36 et ce que je donne à des associations, je suis plus généreux que lui.
01:40 - Ça c'est bien, j'ai envie de dire que ça vous regarde.
01:44 Mais ce que je trouve intéressant, c'est que la prochaine fois,
01:46 peut-être que Bernard Arnault donnera 0 francs, ou 0 euro,
01:49 puisqu'en donnant 10 millions, il avait déjà donné 200 millions d'ailleurs,
01:54 pour Notre-Dame de Paris, il se fait attaquer, fortement attaqué.
01:58 C'est ça qui m'intéresse dans ce sujet.
02:01 - 10 millions d'euros, donc dessus il va déduire combien de ses impôts ?
02:05 - 0.
02:06 - 0 ?
02:07 - Oui, 0.
02:08 Moi je me suis renseigné, alors pour le coup,
02:10 tous ceux qui parlent de défiscalisation,
02:12 il n'y a pas de défiscalisation là-dessus, donc c'est 0.
02:16 - D'accord, il ne paie pas en France ses impôts, il pratique l'optimisation fiscale.
02:23 - Ce que vous dites n'est pas juste non plus.
02:25 Vous savez qu'il se trouve qu'avant de venir dans ce studio,
02:29 j'ai un peu travaillé le cas fiscal de Bernard Arnault.
02:33 C'est le premier contributeur fiscal en termes de société.
02:38 Premier contributeur fiscal en France.
02:41 Donc évidemment que les sociétés payent leurs impôts en France, bien sûr.
02:47 - Après ils y profitent aussi de payer à bas coût pour produire,
02:53 mais on va ramener un peu les sommes à la réalité.
02:57 - Mais qu'est-ce qui vous gêne au fond ?
02:59 Qu'il y ait des milliardaires, des gens qui créent des emplois ?
03:02 J'aimerais comprendre.
03:04 - Ce n'est pas qu'il soit milliardaire, c'est que quand on donne,
03:06 moi je ne vais pas crier sur les toits à qui je donne de l'argent,
03:09 je me dis que quasiment personne autour de moi sait ce que je donne comme argent.
03:13 - Donc ce que vous lui reprochez c'est de le dire ?
03:15 - Voilà, c'est...
03:17 - La charité c'est anonyme, c'est ce que vous voulez dire ?
03:19 - Là je me blanchis les mains quoi.
03:22 Bon non, j'ai autant en faire de ma vie.
03:24 - Donc vous auriez préféré qu'il ne dise rien ?
03:26 - On va ramener les chiffres à ce qu'ils sont.
03:29 Ils donnent 10 millions d'euros.
03:31 Bernard Arnault vaut 212,7 milliards d'euros.
03:37 Le chiffre est tel qu'on ne peut même pas représenter ce que c'est.
03:41 - Mais ce n'est pas ce qu'il vaut, vous le savez bien,
03:43 tout ça c'est virtuel, c'est de l'argent de bourse.
03:45 - Attendez, on va prendre un autre exemple.
03:47 - C'est pour ça qu'on parle dans le vide, parce que ce n'est pas vrai ce que vous dites.
03:50 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
03:52 - Si on le compte de Bernard Arnault, il y a actuellement,
03:55 estimation 2023, 203 millions d'euros.
03:59 Les chiffres, je ne les ai pas sortis de n'importe où.
04:03 J'ai pris une référence, j'ai pris Forbes.
04:05 Je ne pense pas que Forbes va cacher...
04:09 - Mais vous devriez, moi je vais vous dire, Emmanuel,
04:13 en fait, on devrait être content qu'un petit pays comme la France
04:17 ait l'homme le plus fortuné du monde.
04:21 En fait, de la même manière qu'on est content quand on a Mbappé,
04:24 on devrait être content d'avoir quelqu'un, me semble-t-il,
04:27 qui crée des emplois.
04:29 Parce que moi j'ai les chiffres, par exemple, de LVMH.
04:31 LVMH a recruté plus de 15 000 personnes en France en 2022.
04:34 Plus de 15 000 personnes.
04:36 Grâce à l'activité de LVMH, vous avez 280 savoir-vivre
04:41 du patrimoine qui sont sauvegardés en France.
04:44 C'est des petits métiers qu'on ne ferait plus autrement.
04:46 Et qui sont là grâce à l'activité de LVMH
04:50 qui, dans le monde entier, est connue.
04:53 Vous avez 5 milliards d'euros d'investissement
04:55 pour moderniser ou créer une nouvelle boutique,
04:57 construire ou de nouveaux ateliers, ou stimuler de l'emploi.
05:00 Par an.
05:01 Alors où on veut une économie différente, pourquoi pas ?
05:05 Une économie de type socialiste ?
05:08 C'est du washing aussi.
05:10 On va arrêter.
05:11 Il y a combien de gens qui donnent au Resto du Coeur ?
05:13 Certainement, les sommes représentent plus de 10 millions d'euros par an.
05:16 Et ils ne vont pas le gueuler sur les toits.
05:18 Non mais ça c'est autre chose.
05:19 À la limite, je peux entendre votre argument.
05:21 Ça, celui-là, je peux l'entendre.
05:23 Je peux l'entendre.
05:25 Mais sur le fond, de reprocher un chef d'entreprise
05:28 d'être riche, je trouve que ça n'a pas de sens.
05:30 C'est précisément parce que sa société a bien marché.
05:33 Et tout le monde en bénéficie.
05:35 Et notamment les salariés,
05:38 les salariés qui sont dans le groupe LVMH,
05:42 le salaire des collaborateurs du groupe
05:44 sont les plus compétitifs de leur secteur d'activité.
05:47 C'est ça la vérité.
05:49 Je ne vais pas reprocher d'être riche.
05:51 J'ai donné les sommes qu'il dispose,
05:53 donc sa fortune virtuelle et son compte.
05:56 Maintenant, on va être clair, on a autre chose à faire.
05:58 On ne donne pas pour qu'on parle de nous.
06:01 - Non mais ça, cet argument, je peux l'entendre, je vous le dis.
06:04 Je peux entendre cet argument.
06:06 - Mais souvent, moi, ce qui m'étonne,
06:09 dans quel type de société avez-vous envie de vivre ?
06:13 C'est-à-dire que, bien sûr que le système égalitaire,
06:17 moi, je n'ai pas envie d'un système égalitaire, vous voyez ?
06:19 C'est ce qui nous différencie.
06:21 Mais parce que tout le monde n'est pas égal.
06:23 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
06:24 En revanche, il faut que tout le monde ait les mêmes droits.
06:26 Tout le monde n'est pas égal.
06:27 Il y a des gens qui ont du talent et d'autres qui n'en ont pas.
06:29 Je suis désolé de vous le dire comme ça.
06:30 Moi, j'aime bien le sport pour ça.
06:32 Tout le monde n'aime pas Mbappé.
06:34 Tout le monde ne peut pas jouer au Paris Saint-Germain.
06:36 Donc, si vous voulez un système égalitaire,
06:38 demain, vous êtes l'avançante du Paris Saint-Germain.
06:40 Ben non, ça se passera comme ça.
06:42 Tout le monde n'a pas les mêmes talents.
06:45 Et heureusement ou hélas.
06:47 En revanche, que la redistribution existe, bien sûr.
06:51 Que les plus forts aident les plus faibles, évidemment.
06:55 Mais le système capitaliste, il a plein de défauts.
06:59 Plein de défauts, nous sommes d'accord.
07:01 Mais les autres, c'est pire.
07:03 Les autres, c'est pire.
07:04 C'est ça que je veux vous dire.
07:05 Alors, quand j'apprends que LVMH est le premier contributeur de France
07:09 en termes de fiscalité sur le plan des sociétés,
07:13 je me dis qu'effectivement, ça fait aussi rentrer pas mal d'argent dans l'État français.
07:17 On va être avec Manon Aubry, qui a sans doute une position déifférente.
07:21 Mais restez avec nous, Emmanuel.
07:23 - Le capitalisme est pire que les autres formes ?
07:26 - Ah non, je vous répète, le capitalisme a plein de défauts.
07:30 Mais les autres sociétés, et elles ont été tentées au XXe siècle,
07:36 on a vu en Union soviétique, dans d'autres pays...
07:41 - Ne me prendez pas le nom de l'Union soviétique, s'il vous plaît.
07:44 C'est un pays totalitaire.
07:45 Les Russes n'ont jamais connu de démocratie véridique.
07:48 - Alors dites-moi, dans quel pays ça marche mieux dans l'histoire de l'humanité ?
07:52 Est-ce que vous avez un exemple d'une société qui a mieux marché que la société libérale ?
07:57 Et qui nous permet déjà de vivre et de parler comme nous le faisons actuellement ?
08:01 - Le Portugal. Discussion sur les retraites au Portugal, résultat, taxe sur les supertrophies.
08:08 Voilà. On va donner des exemples simples.
08:13 Des exemples, il y en a, des sociétés de gauche qui fonctionnent.
08:16 - Parfois le Portugal, c'est pas forcément très éloigné du modèle français, me semble-t-il.
08:21 - Bon, Manon Aubry est avec nous, c'est elle que je donne la parole.
08:23 Bonjour Madame Aubry, vous êtes députée européenne de la France insoumise.
08:27 D'abord, je me permets de dire que factuellement, il me semble, il me semble,
08:30 et vous allez peut-être me contredire, que vous faites une erreur.
08:33 Vous avez tweeté "merci pour l'aumône remboursé à 66% par les contribuables".
08:36 Non ! La somme de 10 millions d'euros n'est pas défiscalisée.
08:40 Donc lorsque vous écrivez ce tweet, il me semble, et je prends des précautions oratoires,
08:46 que vous mettez ceux qui vous liront dans l'erreur.
08:49 Bonjour Madame.
08:51 - Bonjour. C'est une bonne façon de commencer le débat par pointer une soi-disant erreur.
08:56 Non, c'est précisément parce que j'ai, et d'autres avec moi,
08:59 ont pointé le risque qu'une grande partie de ces fonds soient remboursés par l'État,
09:05 puisque les dons sont déductibles à 66%,
09:07 que la question a été posée par certains de vos confrères journalistes,
09:10 que je veux saluer, ou porte-parole de la famille de Bernard Arnault,
09:13 et qui a dit "non, dans sa grande et immense générosité,
09:16 il ne demanderait pas son remboursement à l'État".
09:18 Mais j'ai envie de dire, votre auditeur, Emmanuel, avait complètement raison.
09:23 Quand on donne 0,004% de sa fortune,
09:27 pour quelqu'un qui a à peu près 2 000 euros sur son compte en banque,
09:31 c'est le cas, je pense, de plein de gens qui nous écoutent,
09:33 ça équivaut à un don de 10 centimes.
09:35 Donc il y a, je pense, beaucoup de gens en France qui sont plus généreux que Bernard Arnault.
09:40 Et puisque vous parliez d'erreur, si je peux me permettre, Pascal Praud,
09:43 vous savez, avant d'être élu au Parlement européen,
09:45 j'ai travaillé avec votre femme sur les questions d'évasion fiscale,
09:48 et notamment sur les pratiques d'évasion fiscale
09:51 d'un certain nombre de grandes entreprises, dont LVMH.
09:53 Et puisque je suppose que vous n'aurez pas forcément confiance en mes chiffres,
09:57 je vais vous donner un chiffre de la Cour des comptes,
09:59 dans lequel la Cour des comptes établit que LVMH
10:05 aurait au moins évité de payer 518 millions d'euros d'impôts sur les sociétés.
10:10 518 millions d'euros d'impôts.
10:12 Vous voyez, c'est 50 fois plus que le don de Bernard Arnault.
10:16 Donc j'ai envie de dire, Charité bien ordonnée commence par payer ses impôts.
10:21 Bon, écoutez, on va abarquer d'abord une pause.
10:23 Je vous remercie d'être avec nous.
10:25 Moi, ce qui m'ennuie toujours, mais parce que je suis un libéral
10:29 et parce que j'aime l'entreprise, c'est que...
10:31 On vous connaît.
10:32 Mais non, mais ce n'est pas un défaut d'aimer l'entreprise.
10:35 Je pense qu'il faut encourager les chefs d'entreprise.
10:37 Je pense que les seuls qui créent de la richesse,
10:40 les seuls qui créent des emplois, ce sont les chefs d'entreprise.
10:44 J'ai toujours envie de les aider parce que j'en connais quelques-uns.
10:47 Mais ceux qui créent la richesse, ce n'est pas les salariés de mort.
10:51 Ce n'est pas les salariés qui se lèvent tous les matins et qui produisent.
10:53 Non, mais c'est la prise de risque.
10:54 Pardonnez-moi, c'est la prise de risque.
10:56 Parce que tout le monde peut...
10:57 Oui, mais sans salariés, vous pouvez prendre tous les risques que vous voulez.
11:00 Mais tout le monde peut devenir chef d'entreprise.
11:01 Vous ne produisez rien.
11:02 Mais Madame Aubry, tout le monde peut devenir chef d'entreprise demain matin.
11:05 Vous pouvez le faire.
11:06 Prenez votre risque.
11:07 Tentez la faire.
11:08 Tentez de faire travailler les autres.
11:10 Et puis, je veux dire, c'est ça la prise de risque.
11:13 C'est ça un chef d'entreprise.
11:14 Et d'imaginer qu'ils sont tous milliardaires.
11:16 Oui, sauf que moi, la différence, c'est que je perds mes impôts.
11:18 Mais ne me dites pas qu'il ne paye pas ses impôts.
11:20 Je vous ai dit que c'est le premier contributeur en France.
11:22 Alors, c'est le premier contributeur en France.
11:26 Mais on va marquer une pause.
11:27 Attendez, je vous pose une question.
11:28 Oui.
11:29 Après, je vous pose une question.
11:30 Je vous en prie.
11:31 Ça vous va ?
11:32 Je vous en prie, Madame Aubry.
11:33 Au contraire, ça me plaît d'échanger avec vous.
11:35 Vous allez poser une question tout de suite après.
11:37 Et on marque une pause.
11:39 On est avec Géraldine Hamon.
11:40 On est avec Fabrice, que je n'ai pas sauvé.
11:42 Bonjour Pascal.
11:43 Bonjour Géraldine.
11:44 Bonjour tout le monde.
11:45 Nous sommes avec, évidemment, Olivier Guenec.
11:47 Et vous pouvez intervenir au standard.
11:49 Parce que, évidemment, la discussion sera vive.
11:51 Mais qu'est-ce que vous voulez ?
11:53 C'est pour ça que la France est un pays agréable.
11:56 Parce qu'on peut échanger et ne pas être d'accord.
11:59 Et puis, peut-être trouver un consensus.
12:01 C'est ça qui serait formidable.
12:02 A tout de suite.
12:03 0180 20 39 21 sur Europe 1.
12:05 Il est 11h16.
12:07 Saint-Lauderich, c'est notre premier thème.
12:15 Parce que Bernard Arnault a donné 10 millions d'euros.
12:17 Et je disais, la prochaine fois, peut-être qu'il hésitera à donner.
12:20 Puisqu'il se fait fortement attaquer.
12:22 C'est vrai, Manon Aubry, que ce que je peux vous reprocher,
12:25 dans ce que vous dites, c'est que vous confondez ou vous feignez
12:28 de ne pas savoir que les fortunes personnelles,
12:30 ce n'est pas la fortune de l'entreprise.
12:32 Vous avez parlé tout à l'heure de la valeur de l'entreprise
12:37 que dirige Bernard Arnault.
12:39 Ce n'est pas la même chose, évidemment, que sa fortune personnelle.
12:43 Et en plus, ça peut être virtuel.
12:45 Et je voulais également vous rappeler que les chiffres que vous avez cités,
12:50 c'est la fondation Louis Vuitton.
12:52 Ce n'est pas le groupe LVMH.
12:54 Ce n'était pas tout à fait la même chose.
12:56 Et la Cour de compte, d'ailleurs, avait validé la construction
12:59 fiscale de tout cela.
13:02 J'ai essayé d'apporter des éléments, évidemment, de contradiction
13:06 par rapport à ce que vous dites, parce que ça ne me paraît pas
13:09 tout à fait, oui, la vérité.
13:13 Mais je vous laisse répondre, bien sûr.
13:15 - D'abord, sur la valeur des avoirs,
13:18 si demain Bernard Arnault vendait les actions qu'il détient,
13:24 c'est la fortune qu'il détiendrait.
13:25 Donc, on ne peut pas dire que c'est une fortune virtuelle.
13:27 Ça correspond, vous, moi, vous avez peut-être des actions.
13:30 Moi, je n'ai pas d'actions.
13:32 Je n'ai pas cette possession.
13:34 Ensuite, sur la fondation Louis Vuitton, c'est en effet un dispositif
13:38 qui a permis à LVMH d'optimiser ses impôts, comme il dit,
13:41 donc de payer le moins d'impôts possible.
13:43 À ça, vous pourrez rajouter que Bernard Arnault lui-même
13:45 est cité dans plusieurs enquêtes d'évasion fiscale,
13:48 je pense notamment au Paradise Papers en 2017.
13:51 Il a placé ses avoirs au Luxembourg, à Jersey,
13:54 via des sociétés et des montages qui sont alambiqués.
13:57 Donc, il ne fait aucun doute que Bernard Arnault fait de l'évasion fiscale.
14:01 - Je vous assure, Manoha, je veux bien qu'on fasse le portrait
14:04 des grands patrons français.
14:07 - Non, mais là, je vous parle de Bernard Arnault spécifiquement.
14:09 - Je vais vous citer quel que je suis.
14:11 - J'ai des faits précis. Est-ce que vous contestez ces faits des Paradise Papers ?
14:13 C'est des faits précis qui ont été écrits par des confrères à nous.
14:17 - Oui, mais moi, je ne lis pas au plus exactement.
14:20 Je ne me base pas sur ce qu'écrivent mes confrères,
14:25 que je sais parfois, effectivement, ou mal intentionnés,
14:28 ou particulièrement orientés.
14:30 - Vous dites que vos confrères ont écrit sur quelques enquêtes des Paradise Papers
14:34 sur le mal intentionné ?
14:36 - Madame Aubry.
14:38 - C'est ce que vous dites, monsieur Proulx ?
14:40 C'est quand même pas très respectueux pour vos confrères
14:42 qui ont fait un travail sérieux, insolide, d'enquête et de documentation.
14:45 Est-ce que vous contestez le fait que Bernard Arnault place ses avoirs au Luxembourg et à Jersey ?
14:49 Est-ce que vous avez des éléments pour contester cela ?
14:52 Est-ce que vous pouvez dire aujourd'hui que c'est faux ?
14:54 - Est-ce que vous avez des éléments pour le prouver ?
14:56 - Oui, j'ai des éléments pour le prouver.
14:58 - Alors apportez-les, apportez-les, apportez-les.
15:00 - Avec le nom des sociétés écrans qui ont été créées.
15:04 - Qui m'intéressent.
15:05 - Aujourd'hui, oui Bernard Arnault fait de l'évaluation fiscale.
15:07 - Essayons d'avoir un dialogue respectueux, parce qu'autrement...
15:10 Ce que je veux vous dire,
15:12 je veux bien qu'on parte en guerre contre les grands patrons,
15:15 l'empreinte fiscale de LVMH, l'empreinte fiscale.
15:18 Ça rapporte à l'État français par an.
15:21 - Mais c'est un pourcentage des impôts.
15:23 - Laissez-moi terminer.
15:24 Entre l'impôt sociétal, TVA et charges patronales,
15:26 c'est 4,5 milliards d'euros par an.
15:30 4,5 milliards d'impôts.
15:32 Ne dites pas que LVMH ne contribue pas à la bonne santé financière de ce pays.
15:38 C'est 13 milliards d'euros d'impôts sur les sociétés payées depuis 10 ans.
15:42 Donc je veux vous dire que ça crée de la valeur.
15:45 Les salariés d'LVMH...
15:46 - Est-ce que je peux me répondre ?
15:47 - Attendez.
15:48 Les salariés de LVMH, ils gagnent mieux leur vie que dans n'importe quelle autre entreprise.
15:52 Vous devriez être très fiers et encouragers ces patrons
15:57 plutôt que leur taper dessus matin, midi et soir.
15:59 Maintenant, je vous laisse répondre.
16:01 - Moi, je tape sur personne.
16:03 Je veux que chacun paye sa juste part d'impôt.
16:05 Et vous pouvez poser la question à tous ceux qui nous écoutent,
16:08 qui ont une boulangerie, un bar de quartier, etc.
16:11 Ils aimeraient tous payer 4,5 milliards d'impôts.
16:14 Mais aujourd'hui, personne ne fait ces profits-là.
16:16 Donc ce que je veux vous dire, c'est que l'impôt se calcule en valeur relative
16:21 par rapport au volume de profit que vous faites ou à la richesse que vous avez.
16:25 Et Bernard Arnault, est-ce que vous connaissez son taux d'imposition
16:28 si je ne prends que les revenus, je ne prends pas sa fortune ?
16:30 - Je n'ai pas vu sa feuille d'impôt.
16:32 - Et bien, c'est 14 %.
16:33 - Je n'ai pas vu sa feuille d'impôt et je ne peux pas vérifier ce que vous dites.
16:36 Donc c'est le premier contributeur à titre personnel de France.
16:40 Maintenant, je ne peux pas vérifier ce que vous dites.
16:42 - Oui, mais tout est relatif.
16:43 - Tout est relatif. Vous n'allez pas demander à un smicard de payer 4 milliards d'impôts.
16:46 Il ne gagne même pas ça dans toute sa vie.
16:49 Et donc, si je peux me permettre de terminer de répondre,
16:52 aujourd'hui, si Bernard Arnault avait été taxé à la hauteur de ce qu'il gagne,
16:58 il aurait payé 40 fois en impôts l'équivalent de son don qu'il a fait au Restos du Coeur.
17:03 Donc moi, je ne demande qu'une seule chose,
17:04 c'est que chacun paye sa juste part d'impôt à la hauteur de ses moyens.
17:08 - Et bien là-dessus, on peut vous rejoindre d'ailleurs sur...
17:10 - Et que ça verse à la solidarité nationale.
17:11 - On peut vous rejoindre sur ce que vous dites précisément,
17:13 mais je ne suis pas sûr qu'il ne soit pas dans les clous,
17:17 pour prendre une formule un peu triviale.
17:19 - Il paye 14% d'impôts, là où tous les gens qui nous écoutent payent environ 50% d'impôts.
17:24 - Vous avez dit Jersey, vous avez dit Luxembourg,
17:27 mais il y a des filiales là-bas qui correspondent à ces boutiques.
17:31 Donc évidemment, quand vous avez une filiale à Jersey...
17:33 - À Jersey ?
17:34 - Bien sûr.
17:35 - Oh, Pascal Praud, vous pensez qu'il y a beaucoup de gens
17:37 qui achètent des produits Louis Vuitton à Jersey ?
17:39 Et vous savez combien il y a d'habitants à Jersey ?
17:41 - Mais je vous répète, il y a des filiales dans ces pays-là,
17:45 et c'est peut-être ce qui est fait...
17:47 - Bien sûr.
17:48 - Mais moi, ce que je veux...
17:49 - Ou les profits sont délocalisés artificiellement.
17:51 - Nous voyons les choses différemment.
17:53 - En fait, le système, c'est que les profits remontent là où il y a peu d'impôts.
17:56 Donc c'est le cas au Luxembourg, et c'est le cas à Jersey,
17:58 c'est les montages classiques d'évasion fiscale.
18:00 - Moi, on voit les choses différemment, vous les vois.
18:02 Moi, j'encourage, j'ai envie d'encourager les patrons.
18:04 Je trouve qu'en fait, s'il y avait plus de Bernard Arnault,
18:07 je pense que la France irait mieux.
18:09 C'est au fond ce que je pense, mais j'ai toujours pensé ça.
18:11 - Et surtout...
18:12 - Je pense que... Voilà, mais je ne peux pas vous dire autre chose, je le pense.
18:14 - Non mais attendez.
18:15 - Donc je vous le dis.
18:16 Cette année, par exemple, en 2002, il y a 39 000 jeunes
18:18 qui ont été recrutés dans le monde en 2022.
18:21 - Non mais...
18:22 - Non mais c'est important, ça crée...
18:24 - Mais vous pouvez prendre toutes les opérations de charité que vous voulez.
18:27 - Mais ça, ce n'est pas des charités, c'est du travail.
18:29 Non, non, ce n'est pas du charité, ça c'est du travail.
18:31 39 000 jeunes recrutés.
18:33 LVMH a recruté 15 000 personnes en France en 2022.
18:37 - Ok, je vais vous répondre.
18:38 - LVMH a investi près de 215 millions d'euros pour la formation de ces collaborateurs.
18:43 Je veux bien que...
18:44 En fait, Madame Aubry, tout le monde ne peut pas être militant.
18:46 C'est ça que je veux vous dire.
18:47 Alors vous, vous êtes... Comment dire ?
18:50 - Vous êtes une femme...
18:51 - Vous avez pris le choix d'être militant.
18:53 - Vous êtes une femme de militantisme.
18:54 - Mais tout le monde ne peut pas être militant.
18:56 Il y a des gens qui sont chefs d'entreprise.
18:58 Mais je suis extrêmement aimable.
18:59 Je vous dis que tout le monde ne peut pas être militant.
19:01 Il faut bien que la société vive.
19:02 Ce n'est pas mal aimable de dire ça.
19:04 Donc j'encourage effectivement ceux qui prennent des risques,
19:07 ceux qui montent des entreprises et ceux qui produisent de la richesse
19:11 et ceux qui embauchent des salariés.
19:13 Voilà.
19:14 - Mais je vous l'accorde, Bernard Arnault est militant de l'évasion fiscale
19:17 et moi je suis militant de la lutte contre l'évasion fiscale.
19:19 - Ecoutez, franchement, on ne se mettra jamais d'accord.
19:23 Si pour vous, Bernard Arnault n'est qu'un militant de l'évasion fiscale,
19:26 on ne sera jamais d'accord.
19:28 C'est une manière de caricaturer les uns et les autres que je trouve étonnante.
19:31 - Mais laissez-moi répondre, Pascal Praud.
19:32 - Je vous en prie.
19:33 - Je viens de vous faire la démonstration que Bernard Arnault pratiquait l'évasion fiscale.
19:38 Et s'il y a bien aujourd'hui des gens qui créent de la richesse dans notre pays,
19:42 c'est le boulanger, c'est le charcutier, c'est le libraire,
19:46 toutes ces petites PME, l'électricien, eux ils créent de l'emploi.
19:50 Je vais vous dire, ils se lèvent très tôt le matin et eux ils paient leurs impôts.
19:53 Ils se lèvent très tôt le matin et ils ne font pas des milliards d'euros.
19:55 Donc ils aimeraient bien avoir le luxe de la charité de Bernard Arnault.
19:58 - L'activité en France de LVMH, à votre avis, c'est combien en pourcentage ?
20:02 De son activité globale en monde.
20:04 - Mais vous pouvez...
20:05 - Non mais laissez-moi terminer, je vous pose une question.
20:07 - Mais moi je peux vous prendre l'activité de toutes les PME de France,
20:09 qui est bien plus importante.
20:10 - Est-ce que vous pouvez simplement répondre à ma question ?
20:14 - Donc on peut faire ce que vous aimez autant que vous voulez.
20:16 La question c'est, est-ce que Bernard Arnault contribue à la hauteur de ses moyens ?
20:20 - La réponse est oui.
20:21 - Et je pense que tout le monde peut se faire un avis.
20:22 - La réponse est oui et je vais vous dire pourquoi.
20:24 - Il est en hauteur de ses moyens puisqu'il paie en proportion au mien l'impôt que vous.
20:27 - Manon Aubry.
20:28 - Et comme vous, ça devrait vous révolter.
20:29 - Manon Aubry.
20:30 - Vous, vous payez plus d'impôts parce qu'il y a 4 mois que lui.
20:31 - Non, non, Manon Aubry.
20:32 - En proportion.
20:33 - Je vais vous dire pourquoi.
20:34 - En proportion ?
20:35 - Non.
20:36 - Bien sûr que si.
20:37 - Non.
20:38 8% de l'activité.
20:39 - Vous payez...
20:40 - S'il vous plaît Manon Aubry, et si on ne peut pas vous répondre,
20:41 je veux bien vous laisser en roue libre dire des choses qui ne sont pas exactes.
20:43 - Mais non.
20:44 - Mais je vous réponds.
20:45 - 8% de l'activité en France sont réalisées par LVMH contre 50% de l'impôt en France.
20:55 50% de l'impôt est payé en France pour 8% de l'activité.
20:58 Peut-être que ce chiffre va vous faire réfléchir.
21:00 - Moi, je pense qu'il devrait vous faire réfléchir, c'est le fait qu'aujourd'hui, une entreprise
21:06 comme LVMH est une entreprise qui bénéficie de la solidarité nationale, qui bénéficie
21:12 d'un système de protection sociale, qui bénéficie d'avoir des gens qui sont éduqués dans
21:16 un système d'éducation qui est public et gratuit en France.
21:18 Tout ça, ça a un coût.
21:19 Les professeurs, ils sont bien payés quelque part et ils sont payés par un système de
21:23 solidarité nationale.
21:24 Et ce système de solidarité nationale, il a un principe fondateur, c'est que chacun
21:28 y contribue à la hauteur de ses moyens.
21:30 Et pour y contribuer à la hauteur de ses moyens, il faut mesurer les moyens que vous avez.
21:34 Et quand Bernard Arnault a un taux d'imposition qui est quatre fois inférieur à n'importe
21:38 lequel des Français, et quand l'entreprise...
21:40 Je ne crois pas que ce que vous m'avez parlé, mais je ne crois pas que ce que vous dites
21:44 soit bien.
21:45 En tout cas, on a eu cette discussion.
21:47 On a eu cette discussion.
21:48 Je sais que vous devez prendre un train, Manon Aubry.
21:50 Donc là, vous êtes où ?
21:52 Je suis à Paris.
21:53 Je vais au Parlement européen à Bruxelles, mais je n'y vais pas en jet privé comme
21:57 Bernard Arnault qui a un jet.
21:58 Mais arrêtez l'idée.
21:59 Mais ça doit être terrible.
22:02 Est-ce que souvent, je m'interroge, alors là, on parle plus politique, mais dans la
22:07 vie privée, est-ce que par exemple, vous arrivez à vous échapper de la discussion
22:13 politique, de parler un peu avec de légèreté des choses, de ne pas avoir un point de vue
22:17 toujours idéologique sur les choses ?
22:19 En fait, d'être une jeune femme de votre temps ou de son temps, comme vous pouvez l'être
22:23 parce que vous êtes très jeune, Manon Aubry.
22:25 Vous ne me connaissez peu.
22:27 Je vous donne un rendez-vous.
22:31 Je fais du water polo, qui est un super sport.
22:34 Mais c'est dur, le water polo.
22:36 Oui, c'est dur.
22:37 C'est dur.
22:38 Et je vous donne rendez-vous pour mes prochains entraînements et vous verrez que je suis
22:41 une fille de la vie de tous les jours.
22:43 Et c'est précisément parce que je suis une fille de la vie de tous les jours que je
22:46 vois que les gens galèrent.
22:47 Vous croyez quoi ?
22:48 Mais je n'ai pas dit de ça.
22:49 Moi, vous le savez.
22:50 Je n'ai pas dit que vous ne l'étiez pas.
22:51 Mes grands-parents, c'était…
22:52 Mais je n'ai pas dit que vous ne l'étiez pas.
22:53 Voilà, moi, j'essaye toujours.
22:54 Mais justement.
22:55 C'est pour ça que j'écoute tout le monde d'ailleurs.
22:56 C'est parce que vous m'interrogez sur ma vie de tous les jours et c'est parce que dans
23:03 ma vie de tous les jours, je vois des gens qui galèrent à l'aide alimentaire que je
23:07 me dis que le concept de solidarité nationale, ça vaut le coup de le défendre et c'est
23:11 pour ça que je m'engage.
23:12 Bon, bah écoutez, vous savez ce que je rêverais en fait, et c'est impossible, mais j'adorerais
23:16 que Bernard Arnault, en fait, fasse une discussion avec vous.
23:20 J'adorerais.
23:21 Bah, deal.
23:22 Allez, invitez-le.
23:23 Deal.
23:24 Je suis pas fan du cas.
23:25 Je vous le ferais.
23:26 Vous sortiriez du débat, vous diriez "bah oui, effectivement, je pense qu'il a plutôt..."
23:31 Le problème en France, c'est pas Bernard Arnault, si vous me permettez.
23:33 Il y en a sûrement des problèmes, mais c'est vraiment pas Bernard Arnault le problème en
23:37 France.
23:38 En tout cas, je vous remercie de cet échange.
23:39 Bon Waterpolo, je trouve que c'est très dur le Waterpolo.
23:42 Et puis, bon voyage.
23:44 Au plaisir.
23:45 Au débat avec Bernard Arnault.
23:46 Ah, mais ça, j'adorerais.
23:47 Alors ça, je peux pas vous dire autre chose, j'adorerais vous voir tous les deux parce
23:52 que ça serait très intéressant.
23:54 Et puis Bernard, s'il nous entend, l'invitation est lancée.
23:57 Exactement.
23:58 Il est 11h30, on est déjà en retard ?
23:59 Ah oui.
24:00 On est très en retard.
24:01 Ah oui, nous sommes en retard.
24:02 Pas mal.
24:03 Écoutez, c'est difficile parfois de parler quand on n'est pas d'accord, mais en même
24:07 temps, on peut trouver un terrain parfois de communion sur d'autres sujets, comme le
24:11 Waterpolo.
24:12 On marque une pause ?
24:13 Tout à fait, il est 11h30, à tout de suite.
24:14 Merci de nous rejoindre sur Europe 1, il est 11h36 et on continue de parler de cette
24:21 affaire de Bernard Arnault qui va verser une aide de 10 millions d'euros au Resto du
24:24 Cœur, une action vivement critiquée.
24:26 Alors pourquoi tant de haine ?
24:27 Vous débattez au 01.80.20.39.41.
24:28 Pourquoi tant de haine ?
24:29 Oui, parce qu'on a bien vu que les 10 millions, c'est un prétexte.
24:33 C'est un prétexte, c'est effectivement attaquer celui qui représente en France,
24:39 peut-être aux yeux, en tout cas de l'extrême gauche, le symbole du capitalisme et de la
24:44 réussite.
24:45 On le disait, s'il y a d'autres systèmes qui marchaient mieux que le capitalisme, ça
24:51 serait intéressant de voir quelle autre société permet de mieux vivre.
24:57 François, bonjour, François.
24:59 Parce qu'on a écouté peu d'auditeurs, évidemment vous êtes sur Europe 1, je le précise.
25:04 On est bien sur Europe 1.
25:06 Il est 11h37.
25:08 Pour ceux peut-être qui nous découvrent, c'est notre nouvelle émission entre 11h et
25:12 13h, "Pascal Pro et vous", où on peut échanger sur tous les thèmes d'actu, avec parfois
25:16 des invités, mais avec beaucoup d'auditeurs.
25:18 Et c'est le cas avec vous, François.
25:20 Oui, bonjour.
25:21 Bonjour à tous.
25:22 Bon, ben voilà, la mentalité française est malade, et donc Mme Aubry, c'est-à-dire
25:26 dans cette mentalité-là, elle veut ancrer ça en France, mais il gagne toujours des
25:29 élections les gauchos, parce que le Parlement européen fait du water-polo, elle n'est
25:32 pas malheureuse, cette dame-là, il faut se reprocher de la chose.
25:34 Non, mais pas d'attaque personnelle, mais en revanche, sur le fond, elle a le droit
25:37 de faire du water-polo.
25:38 Mais naturellement, oui, mais c'est-à-dire qu'en qu'on les écoute, ils sont plus
25:41 pauvres que des pauvres.
25:42 Donc, c'est-à-dire, ils font fuir les riches avec leur mentalité.
25:45 C'est-à-dire qu'avec l'ISF, ça a fait faire un tiers des riches français, des
25:50 entrepreneurs, sont partis à l'étranger.
25:52 C'est-à-dire, M.
25:53 Hollande, il l'a gagné en disant "j'aime pas les riches".
25:55 C'est-à-dire, la gauche, elle a toujours le même refrain, et comme il n'y a plus
25:58 de pauvres que de riches, ça marche très très bien.
26:00 C'est un scandale, M.
26:01 Arnault.
26:02 Vous avez dit tout à l'heure, 50% des impôts sont payés chez nous, il ne fait que 8% de
26:06 production.
26:07 De quoi on va se plaindre ? Il n'y a pas assez de Bernard Arnault pour payer la dette
26:11 des 3 000 milliards.
26:12 Vous avez vu en Irlande ? En Irlande, ils ont mis les impôts à 12%.
26:15 Vous avez vu, les caisses sont engorgées d'argent.
26:18 Vous voyez ? Nous, tant plus on augmente les impôts, tant plus il y a de déficit.
26:23 C'est tout le contraire.
26:24 C'est-à-dire, ces idées-là, il faut les renier, il faut arrêter, il faut les contrer
26:28 à la télé.
26:29 On ne doit pas des missions pour contrer tous ces gens-là, critiquer toujours les riches.
26:33 Et on critique les riches par-ci, on critique les riches par-là, parce qu'il n'y a plus
26:36 de pauvres que de riches.
26:37 Regardez, on a 7 millions de chômeurs.
26:38 Mais les 7 millions de chômeurs sont fabriqués par cette mentalité-là.
26:41 On a fait du chômage à 36 mois, il avait le droit de toucher 36 mois.
26:46 On n'aide plus les gens à partir au travail.
26:49 Regardez M.
26:50 Coluche, ça, c'est la CMU du manger, M.
26:53 Coluche.
26:54 Coluche, c'est un gaucho.
26:56 Donc automatiquement, on encourage toujours ces idées-là.
26:59 Et la droite, à chaque fois qu'elle met une ligne à la fenêtre, elles sont critiquées,
27:03 abattues en direct.
27:04 – On peut considérer que c'est un humanisme.
27:05 Alors, ce que je vous propose, c'est d'écouter Julien Clerc, parce qu'il était hier soir
27:07 sur BFM, on ne l'a pas entendu, sur ce sujet, précisément avec les restos du cœur qui
27:13 ont besoin d'argent, et puis une misère en France qu'il ne faut pas nier non plus.
27:16 – La 7e économie mondiale ne peut pas tolérer, chez elle, qu'on ne puisse pas nourrir ses
27:24 enfants.
27:25 Il n'y a rien de plus terrible que de ne pas pouvoir donner à manger à ses propres enfants.
27:30 Et je voudrais noter au passage que c'est tout à son honneur, si Bernard Arnault a donné
27:34 cette grosse somme aux restos du cœur, mais je crois qu'il faut que tous les acteurs
27:38 économiques de France se mobilisent.
27:41 – Alors c'est vrai qu'en plus, Europe 1 est lié à cette histoire des restos du cœur,
27:47 puisque c'est sur cette antenne, en 1986, je crois, qu'avait été lancée la première
27:53 campagne, et on se souvient de Maryse, que je salue, de Philippe Gildas, bien sûr, de
27:59 Coluche, évidemment, qui étaient tous ensemble pour récolter des dons.
28:04 Je vous propose également d'écouter peut-être Isabelle Giordano, elle est responsable mécénat
28:08 du groupe et déléguée générale de la fondation BNP Paris-Bas, elle était invitée de Dimitri
28:12 Pavlenko ce matin sur Europe 1.
28:14 – En France, on est un peu les champions du monde de la critique facile, il faut distinguer
28:18 aussi ce qui se passe sur les réseaux sociaux, et si on va dans une heure, si on va dans
28:22 la rue demander aux Françaises ce qu'ils en pensent, je pense qu'il y a beaucoup
28:25 de gens qui seront contents, les bénéficiaires quand même des restos du cœur, et ils sont
28:28 nombreux, et on peut aussi rappeler qu'une personne sur deux qui frappe à la porte des
28:32 restos du cœur à moins de 26 ans, ce sont des jeunes, et ce sont aussi des femmes, souvent
28:36 avec des familles monoparentales, donc je peux vous assurer qu'eux, ils disent merci.
28:40 – C'est le sentiment aussi qu'on a, bien sûr, qu'il y a d'un côté l'opinion
28:45 publique, qui je pense voit les choses différemment, de la classe médiatique, et parfois de la
28:50 classe politique, qui n'a pas de mots assez durs, en l'occurrence sur Bernard Arnault.
28:54 Et je vous propose d'écouter Coluche, parce que c'était le 26 septembre 1985, c'était
28:58 dans l'émission "Il y en aura pour tout le monde sur Europe 1", c'était l'après-midi
29:02 d'ailleurs, moi j'écoutais cette émission, j'étais étudiant, je crois qu'il y avait
29:06 Robert Villard qui était avec lui, autour de la table, et c'était à 16h qu'était
29:12 programmé Coluche.
29:14 [Générique]
29:19 – S'il y a des gens qui sont intéressés par sponsorer une cantine gratuite, nous on
29:25 est prêts à aider une entreprise comme ça, qui ferait un resto, par exemple, qui aurait
29:30 comme ambition au départ de faire 2000 ou 3000 couverts par jour, gratuitement.
29:34 – Donc ça c'est en septembre 1985, et les restos vont naître, je crois, une année
29:39 plus tard.
29:40 Bon François, un dernier mot peut-être sur cette mini polémique ?
29:44 – Oui, non mais ce qu'il y a, pourquoi on a fabriqué des postes comme ça ?
29:48 Parce qu'on a les prélèvements obligatoires les plus forts, tout ça par les idées qu'on
29:52 voit du socialocommuniste aujourd'hui, c'est-à-dire tant plus vous augmentez les prélèvements,
29:56 tant plus vous fabriquez des postes, c'est plutôt ça qu'il faudrait s'occuper à
29:59 la fin de ce qu'il donne.
30:00 – Non mais il y avait plus de pauvreté il y a 50 ans, c'est ça le paradoxe, il y
30:02 avait plus de pauvreté parce qu'il n'y avait pas la redistribution qui existait
30:07 aujourd'hui, il n'y avait pas de retraite parfois, les anciens mourraient chez leurs
30:10 parents au lendemain de la guerre parce qu'il n'y avait pas de retraite, il n'y avait
30:13 rien du tout.
30:14 – Je ne critique pas ça, mais pourquoi on en est arrivé là ? C'est-à-dire qu'on
30:18 ne crée pas, on critique toujours les entreprises, mais Charnot c'est bien l'entreprise,
30:21 les entreprises, il est bien d'accord avec moi, alors à force de taper toujours sur
30:24 les entreprises on va se retrouver avec des pauvres, parce que les classes moyennes, regardez
30:27 sur les fins de mois, regardez, l'électricité, les carburants augmentent, c'est là le
30:32 problème, vous fabriquez des pauvres quand vous augmentez le carburant puis l'électricité,
30:36 parce que tout est à base de pétrole, tout est à base d'électricité sur le travail
30:39 des entreprises, de tout ça, vous vous rendez compte qu'il y a des boulangers qui payent
30:43 10 000 euros d'électricité, n'en payent que 1 000 avant, ils sont obligés de fermer
30:47 monsieur, fermer, alors donc quand on voit ça, des idées comparables, c'est-à-dire
30:50 qu'il faut taper toujours sur les riches, mais M. Charnot, il n'y en a pas assez de
30:53 M. Charnot, il en faudrait des millions pour payer la dette de 3 000 milliards de régimes
30:57 spéciaux qu'on paye en trop à des gens qui ne devraient pas avoir des régimes spéciaux
31:02 qu'on leur retraite à 2,55 ans par exemple.
31:04 – Merci en tout cas François, on va marquer une pause dans une seconde, il y a M. Olivier
31:09 qui vient de casser le casque, il vient d'entrer dans le studio, il a cassé le casque, vous
31:15 n'êtes pas obligé de casser le matériel ! – Désolé !
31:18 – Non mais franchement Olivier Guenec, vous êtes dans une grande maison qui s'appelle
31:22 Europe 1 ! – Pas ce cas-ci, il a cassé le casque !
31:25 – Non mais franchement, moi vous m'inquiétez. – Non mais j'espère que je ne vais pas
31:29 me faire virer quand même à cause de ça ! – C'est possible, parce que ça ne rigole
31:35 pas, croyez-moi ! – Est-ce que vous voulez le point réseau
31:38 ou pas ? – Non, je crois qu'on est en retard et
31:40 qu'on doit marquer une pause. – Bon ben je m'en vais !
31:42 – Non mais restez ! – Ah bon ? Je resterai !
31:44 – On fait une petite pause, on ne parle qu'au matin Olivier !
31:46 – Merci Fabrice ! – Merci Fabrice !
31:47 – A tout de suite ! – 12h43 sur Europe 1.