Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Les auditeurs sont invités à réagir, par téléphone ou via les réseaux sociaux aux grandes thématiques développées dans l'émission du jour. Aujourd’hui, il s'intéresse au gouvernement qui envisage de prélever sur les excédents de l’Agirc-Arrco.
Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00 On en a parlé dans la matinale, c'est le cas du siècle.
00:03 Figurez-vous que les salariés du privé doivent financer toutes les envies du gouvernement,
00:08 toutes les retraites, avec ce qui se passe avec Agirc-Arco.
00:12 C'est ce que prépare sans doute ce gouvernement,
00:16 piller les caisses des retraites des salariés du privé qui sont gérées depuis des lustres
00:20 par les syndicats et par le patronat.
00:22 Il se trouve que cette caisse est excédentaire, mais elle l'est grâce aux cotisations,
00:26 grâce aux efforts des salariés du privé.
00:29 Emmanuel Macron dit qu'on va piquer 300 millions la première année,
00:32 on piquera sans doute jusqu'à 2 milliards dans 3 ou 4 ans, ça s'appelle un nouvel impôt.
00:37 C'est un prélèvement sur les salariés du privé qui fait niance déjà le système général,
00:42 largement déficitaire, soit dit en passant, par les fonctionnaires de l'État.
00:46 C'est un cas d'école parce que vous avez un système qui marche,
00:48 vous avez l'État qui ne s'en mêle pas.
00:50 Et que fait l'État ? Il vient précisément mettre en péril un équilibre parfait.
00:54 On va en parler, on va être dans un instant avec Frédéric,
00:57 on sera également peut-être avec tout à l'heure M. Asselin,
01:02 qui pourra répondre à ces questions.
01:05 Mais je vous propose d'abord d'écouter Olivier Dussopt,
01:07 qui est ministre du Travail, invité de Sonia Mabrouk ce matin sur Europe 1,
01:10 et sur ses news, écoutons-le.
01:12 Il est normal que ce régime soit aussi mis à contribution pour financer l'équilibre général.
01:16 La réforme telle que nous l'avons portée, telle qu'elle a été votée par le Parlement,
01:19 va permettre à l'Agir Carco, puisqu'on parle de cette retraite complémentaire,
01:23 de dégager en 2026 entre 1 et 1,2 milliard d'euros.
01:26 L'Agir Carco est excédentaire, ce qui s'est bien géré.
01:28 Mais sur le total des excédents de 2026, il y en a une partie,
01:32 1 milliard à 1,2 milliard, qui n'existerait pas sans la réforme.
01:35 L'ensemble des régimes de retraite doivent être mis à contribution
01:37 dans le cadre de la réforme pour un retour à l'équilibre
01:39 et pour financer un certain nombre d'avancées,
01:40 je pense notamment au relèvement des petites pensions.
01:43 Donc l'État n'est pas en train de piquer de l'argent aux retraités du privé ?
01:46 Je conteste ces termes, effectivement.
01:48 Il les conteste, mais il a tort.
01:50 D'ailleurs, cet excédent pourrait retourner dans la poche des salariés du privé.
01:55 C'est-à-dire qu'on pourrait augmenter, pourquoi pas, les petites pensions du privé.
02:00 Écoutez Michel Bogas, il est secrétaire confédéral de Force Ouvrière.
02:04 Il était également invité ce matin d'Europe 1.
02:07 - C'est une espèce de détournement de fonds que fait le gouvernement,
02:11 puisque ce sont des cotisations des salariés du privé.
02:15 Et en piochant dedans, le gouvernement veut l'équilibre général des retraites.
02:21 Ça veut dire qu'on va vers de la solidarité nationale,
02:25 on change la nature de la cotisation qui deviendrait un impôt.
02:30 Et en déstabilisant la gire carco, le gouvernement ne nous permettra pas
02:36 d'augmenter à hauteur de l'inflation les retraites.
02:40 C'est-à-dire que le gouvernement va faire 5-2,
02:41 mais en fait il va faire 5-2 d'augmentation des retraites au 1er janvier,
02:45 en piochant dans les retraites des salariés du privé.
02:48 - Là aussi, le raisonnement est parfaitement juste.
02:51 C'est un nouvel impôt qui est imposé aux salariés du privé,
02:55 qui avait fait des concessions, qui avait fait des efforts ces dernières années,
03:00 pour que ces caisses soient non seulement à l'équilibre, mais excédentaires.
03:06 On est avec Frédéric, bonjour Frédéric !
03:08 - Bonjour Pascal, bonjour à tous vos auditeurs !
03:10 - Vous vous êtes déjà retraité ?
03:12 - Dans deux ans.
03:13 - Dans deux ans, donc vous avez quel âge ?
03:15 - 59 ans.
03:16 - Ah ben vous serez retraité, jeune !
03:18 Mais bon, vous êtes bouché, vous avez dû commencer à travailler très tôt sans doute.
03:21 - 17 ans.
03:21 - 17 ans, bon.
03:23 Vous avez déjà calculé votre retraite ?
03:25 - Non, je ne peux pas le faire parce que j'ai appris que je ne peux plus dormir.
03:28 - Et pourquoi vous prenez votre retraite alors ?
03:30 Parce que vous êtes fatigué ?
03:31 - Ben parce que moi j'ai toujours fait des métiers pénibles.
03:35 - C'est vrai que c'est pénible.
03:36 - J'ai été bouché, j'ai été routier.
03:38 - Vous êtes bouché depuis combien de temps ?
03:40 - Depuis 7 ans.
03:41 - Ah oui, vous vous êtes reconverti très tard.
03:44 - Oui, je me suis reconverti à 5 ans, un peu plus, ça fait 9 ans.
03:49 Je me suis reconverti à 50 ans.
03:50 - Et vous n'aviez pas d'approche de la boucherie avant une dizaine d'années ?
03:54 - Non, j'ai passé un CAP comme un jeune.
03:57 - À 50 ans, vous avez passé un CAP ?
03:59 - Un CAP, voilà.
04:00 - Bon, et c'est un métier qui vous convient, qui vous plaît ?
04:03 - Franchement, le métier en lui-même, ça va, c'est les salaires.
04:06 Les salaires sont catastrophiques.
04:08 Et voilà, mais enfin...
04:09 - Mais c'est étrange parce que, effectivement, je crois que je vous ai eu déjà au téléphone ces derniers jours.
04:13 - Vous avez des grandes villes comme Paris,
04:16 - Oui.
04:17 - Mais des petites régions comme nous dans le bassin de la Sombre,
04:19 où il y a beaucoup de chômage, il y a beaucoup de boucher.
04:22 - Mais oui, mais il y a peu de boucher, paraît-il.
04:23 Il y a plus d'offres que de demandes.
04:26 - Vous savez, j'ai un copain qui a 40 ans de métier.
04:30 - Oui ?
04:31 - Il a été licencié à 59 ans.
04:32 Vous savez combien on lui propose ?
04:34 - Non.
04:34 - Pour aller travailler à 30 km de chez lui ?
04:37 1400 euros.
04:38 - Mais c'est ça qui m'étonne.
04:40 J'ai l'impression, moi, j'entendais dire qu'il n'avait plus de boucher.
04:43 - Non, non, non.
04:43 Et encore, on ne le prend pas en CDI parce qu'il est trop vieux.
04:47 Et on veut des jeunes bouchés pour que la clientèle s'habitue aux jeunes bouchés.
04:51 Enfin bref, ça c'est encore autre chose.
04:52 - Bon, sur Agir Carco, qu'est-ce que vous avez à dire ?
04:54 - Moi, on m'a toujours dit, le loup attaque toujours les bêtes faibles.
04:58 Les salariés du privé, ça fait des années qu'ils jouent aux moutons.
05:01 Ils ne font rien, ils baissent la tête surtout.
05:03 Les salariés du public, eux, se sont battus.
05:06 Ils ont été sur tous les grands manifs.
05:08 Ils se sont battus jusqu'au bout.
05:09 Alors vous pensez bien que M. le loup Macron ne va pas s'attaquer à eux.
05:12 Par contre, il va s'attaquer à nous.
05:14 Et vous voyez ce que je veux vous dire, M. le Pro ?
05:17 Regardez bien, il va y avoir des manifestations au début.
05:19 Ça se fait toujours de la même façon comme ça depuis 10 ans.
05:21 Il va y avoir des manifestations, le français va gueuler,
05:24 surtout le salarié du privé.
05:26 M. Macron va laisser faire une fois, va laisser faire deux fois.
05:29 Après, il va s'y faire à la fin de récréation.
05:30 Il va filmer 2, 3, 4 heures de l'extrême gauche qui casse partout.
05:33 Il va dire, hop, il va juger qu'il faut réprimer ces manifestations-là.
05:38 Le français, comme d'habitude, baissera la tête,
05:40 rentrera chez lui, prendra son mouchoir, pleurera et paiera.
05:43 Ça fait des années que c'est comme ça.
05:44 Ça fait des années que le français se laisse faire partout et sur tout.
05:47 Donc maintenant, il faut payer.
05:48 Et moi, je dis, pourtant je suis du privé,
05:50 je dis, il fallait venir manifester, il fallait montrer vos dents un petit peu.
05:53 Et puis si les Français retapissent...
05:54 - Non mais ce qui est agaçant, et c'est toujours la même conversation,
05:57 on veut bien tous payer des impôts.
05:59 On a le sentiment que ces impôts sont mal utilisés.
06:01 Voilà. Et que l'État obèse,
06:04 fait dépense et va chercher en plus dans un secteur qui marche bien.
06:09 Je rappelle que c'est...
06:11 Emmanuel Macron déteste le système paritaire.
06:14 Là, c'est pas l'État.
06:15 C'est géré par les patrons et par les syndicats.
06:19 C'est géré sans que l'État s'en mêle.
06:21 Ça marche, ça gagne de l'argent.
06:23 Eh bien, l'État vient de le piquer.
06:25 C'est quand même extravagant.
06:27 Je veux bien qu'on me raconte tout ce qu'on veut.
06:29 C'est extravagant, cette affaire.
06:30 Alors, on est avec François Asselin.
06:32 Bonjour, François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises.
06:35 Ce qui est drôle, d'ailleurs, c'est que madame Sophie Binet,
06:38 secrétaire générale de la CGT, est quasiment sur la position que je viens de dire à l'instant.
06:44 Et j'ai l'impression qu'il y a consensus, monsieur Asselin, bonjour, sur cette position.
06:48 - Oui, bonjour, Pascal Praud.
06:49 - Bonjour. - Oui, bien sûr.
06:50 - Qu'en pensez-vous ?
06:50 - Parce que d'abord, on va remettre dans le contexte ce que c'est que la Gercarco.
06:56 Ce sont les retraites complémentaires, donc vous avez le régime de base.
06:59 Ça, c'est géré par l'État et on voit très bien que c'est pas très bien géré.
07:03 Et par contre, vous avez les retraites complémentaires des salariés du secteur marchand, du privé,
07:08 où leurs retraites, leurs complémentaires retraites, sont gérées en autonomie,
07:12 en indépendance par les partenaires sociaux.
07:14 Ça veut dire que vous avez les organisations professionnelles, dont la CPME,
07:17 vous avez les organisations syndicales, on les connaît tous,
07:21 et nous avons un contexte où la loi nous impose de faire six mois de réserve,
07:26 on n'a pas le droit d'emprunter et nous n'avons pas la garantie de l'État.
07:29 Eh bien, voyez-vous, grâce, entre guillemets, à ces contraintes, à ces règles d'or,
07:32 nous avons toujours tenu un régime équilibré avec des réserves
07:36 qui permettent d'assurer la promesse de vertu.
07:37 – Il y a combien de réserves aujourd'hui ?
07:40 – On a 68 milliards d'euros de réserve, ça correspond peu ou prou entre 6 et 9 mois,
07:46 de réserve de cotisation, de pension plutôt.
07:50 Vous avez d'autres pays qui vont bien au-delà,
07:53 mais pour autant, nous avons effectivement, pour une fois en France,
07:57 une caisse complémentaire de retraite importante,
07:59 ça concerne 18 millions de salariés, qui est excédentaire et qui est solide.
08:05 Et là, vous avez le gouvernement, on peut dire la mainvenue de l'État,
08:09 qui veut venir préempter, voilà, une enveloppe d'un milliard d'euros
08:12 sur l'Ager Carco, alors que nous sommes, nous, autonomes, indépendants de l'État,
08:17 nous n'avons pas la garantie.
08:18 Donc effectivement, sur le principe, sur le fond, c'est franchement contestable.
08:22 – On marque une pause, mais vous allez nous dire comment on peut se battre
08:27 et comment vous pouvez réagir.
08:28 – Non mais il faut être honnête, Pascal Praud.
08:29 – On marque une pause, François Asselin, on marque une pause et on revient tout de suite,
08:33 c'est l'occasion de saluer notre ami Fabrice Laffitte, qui est à Manette aujourd'hui,
08:38 comme on est mardi, il a pu récupérer de son week-end.
08:43 Hier, c'était un peu compliqué, il est revenu vers nous vers 12h56.
08:47 – Oui, je passais vous faire un petit concours à la fin de l'émission.
08:51 – Ça avait été un peu plus difficile, mais on sait, votre heure de réveil,
08:56 la semaine commence pour vous à 12h56 le lundi.
08:58 – C'est contractuel.
08:59 – Ça me fait plaisir, en tout cas, vous le savez, Fabrice, je vous taquine,
09:03 mais parce que c'est un plaisir d'être ensemble.
09:05 Et puis notre ami Olivier, bien sûr, qui est là.
09:08 – Bonjour à tous, oui bien sûr.
09:09 – Alors lui, il est toujours en forme.
09:10 – Ah ben toujours, toujours, vous le savez, oui.
09:12 – Et même si notre ami… Alors, on a une pensée pour le panda.
09:15 – Ah ben oui, le panda, le panda, le panda.
09:19 – Le pandit panda, il fait un peu partie de notre équipe.
09:21 – Bien sûr, mais qu'est-ce qui nous manque ?
09:24 – Mais il va revenir !
09:25 – Je vais aller lui offrir un petit bongout.
09:27 – Moi, je suis sûr qu'il va revenir, le panda.
09:29 – Oh oui, certain.
09:29 – Je suis sûr qu'à un moment, on va le revoir avec nous et il sera là.
09:32 – Alors quand ? On ne sait pas.
09:33 – On ne sait pas.
09:34 – Mais il va revenir.
09:35 – La pause est à tout de suite.
09:36 – Eh ben, on ne me dit pas bonjour.
09:37 – Bon, je vous ai dit bonjour quand même, Géraldine ?
09:39 – Non, non.
09:40 – Oh !
09:41 – Non, ben oui, ben oui.
09:42 – Ah non, là, je suis… J'étais persuadé avec Émilie Deschamps.
09:46 – Non, je ne t'ai pas dit bonjour hier en têne, mais pas à l'antenne.
09:48 – Non, mais avec Émilie Deschamps, on a…
09:50 – Eh ben non, non, non, hier, oui, mais pas aujourd'hui.
09:52 – Oh !
09:54 – Ah ben oui.
09:55 – Ah non, alors ça, c'est pas bien.
09:56 – Alors là, vraiment, je suis…
09:58 – Je ne t'en veux pas.
09:59 – Belle complicité.
10:00 – Comment ?
10:01 – Belle complicité.
10:02 – C'est ça, ouais.
10:03 – Belle ambiance.
10:04 – Bon, la pause.
10:05 – Europain.
10:06 – Pascal Proé, vous.
10:07 – Avec vous, jusqu'à 13h sur Europain, vous réagissez au 0 à 80 20 39 21.
10:11 On continue, Pascal, de parler retraite, puisque l'État pense à prendre de l'argent
10:15 dans les caisses du privé.
10:16 – Alors, on avait une petite musique ce matin qu'on a passée avec Dimitri Pavlenko.
10:20 Je ne sais pas si vous vous souvenez du clan des Siciliens.
10:24 Le clan des Siciliens, ça, c'est la musique des Neomorricones.
10:27 Dans le clan des Siciliens, il y a Jean Gabin qui joue Vittorio Manalese, qui est le chef
10:33 du clan.
10:34 Et vous avez le commissaire Le Goff qui est joué par Lino Ventura.
10:38 Et c'est vrai que j'ai l'impression que l'État, c'est le clan des Siciliens.
10:43 Sauf qu'à la fin du film, Lino Ventura, qui est le commissaire Le Goff, il vient arrêter
10:51 Vittorio Manalese, alors qu'à l'Elysée, à Batignan, à Bercy, il n'y a jamais de
10:54 commissaire Le Goff qui débarque.
10:56 Les fonctionnaires ont tous les droits, et notamment parfois, de piquer dans la caisse
11:01 du privé.
11:02 Et puisque François Asselin est là, qu'il est président de la Confédération des petites
11:11 et moyennes entreprises, en fait, il n'y a aucune marge de manœuvre, François Asselin.
11:16 C'est-à-dire que vous êtes… Vous pouvez faire des manifs peut-être, vous pouvez vous
11:21 piquer.
11:22 - Qu'est-ce que vous pouvez faire contre un État qui dit "moi je vous pique un milliard"
11:25 ?
11:26 - Alors déjà, il faut qu'entre partenaires sociaux, on soit solidaires.
11:28 - Et vous l'êtes tous, j'ai vu.
11:30 On est d'accord, tout le monde est d'accord.
11:32 - Nous le sommes tous.
11:34 Deuxièmement, si l'État commence à préempter les sommes de la Chèque-Clercot sans nous
11:39 demander notre avis, c'est ni plus ni moins la fin du paritarisme, la fin des corps intermédiaires,
11:45 la fin de la paix sociale.
11:46 Enfin, je veux dire, il y a plein de choses qui vont.
11:48 - D'accord, j'entends, mais qu'est-ce que vous pouvez faire ? Rien ?
11:51 - Alors si, bien évidemment.
11:54 C'est-à-dire que là d'abord, il va falloir que nous négocions entre partenaires sociaux
11:56 parce que pour l'instant, nous n'avons pas signé d'accord entre syndicats et patronat.
11:59 Et ça, ça sera l'objet de la réunion de mercredi prochain, donc demain, où nous devons
12:06 entre nous trouver un accord.
12:07 Comme nous l'avions fait d'ailleurs à chaque fois.
12:08 La dernière fois, c'était en 2019.
12:10 Et ce que nous avons à faire, parce qu'il faut quand même être honnête, quand on parle
12:14 du minimum contributif, il est tout à fait logique, et nous étions pour nous à la CPME,
12:17 qu'un salarié qui a pendant toute sa carrière professionnelle eu un petit salaire, qu'il
12:22 parte à minima avec 85% du SMIC, franchement, c'est pas volé.
12:26 - Ah oui ? Je suis d'accord avec vous.
12:29 - Et il est vrai aussi, ce que dit Olivier Dussopt est tout à fait vrai, que la réforme
12:34 des retraites portée par le gouvernement va mécaniquement augmenter les recettes de
12:38 l'Agir Carco.
12:39 Mais aussi, ce qui augmente les recettes de l'Agir Carco, c'est les embauches, tout simplement,
12:42 que font les entreprises, et l'augmentation des salaires.
12:45 Donc nous, ce que nous disons, c'est que nous ne sommes pas complètement hermétiques
12:48 à la solidarité, bien évidemment que non, et d'ailleurs par nos impôts, que vous soulignez
12:52 fort justement, on vient rééquilibrer les caisses de retraite des fonctionnaires, tous
12:55 les français d'ailleurs.
12:56 - Bien sûr, bien sûr.
12:57 - Mais pour autant, nous voulons être souverains, puisque c'est notre gestion prudentielle,
13:06 que nous avons fait en bon père de famille, comme parfois on le disait, qui fait qu'on
13:10 peut continuer à verser les retraites complémentaires d'une façon correcte à tous les français,
13:13 tenir cette promesse.
13:14 Mais entre-temps, il va falloir bien évidemment augmenter le point d'indice, il va falloir
13:21 faire en sorte que le cumul emploi/retraite puisse être avantageux, tout cela ce sont
13:26 des sommes dont nous avons besoin au sein de l'Agir Carco pour récompenser tout simplement
13:30 ceux qui font les efforts.
13:31 Et si l'État vient en plus décider tout seul de l'enveloppe qu'il va pomper dans les réserves
13:38 de l'Agir Carco, bien évidemment, là ça ne peut pas fonctionner.
13:41 Nous ne sommes pas hermétiques à la solidarité, mais nous voulons décider de l'enveloppe
13:45 et de la méthodologie, c'est à nous de décider, c'est notre argent, pour participer à l'effort
13:50 de solidarité.
13:51 Mais là, évidemment, ce n'est pas le chemin qui est en train de prendre l'État, et ça,
13:56 c'est choquant.
13:57 - Je disais, Emmanuel Macron déteste le paritarisme, est-ce que vous le diriez comme je le dis là ?
14:04 - Oh, ça n'a jamais été sa tasse de thé !
14:08 Le paritarisme, c'est laisser à chaque niveau la responsabilité à ceux qui doivent l'assumer.
14:16 Et pour les retraites complémentaires des Français, c'est nous, partenaires sociaux,
14:20 qui assumons cette responsabilité.
14:21 Et pourquoi on l'assume bien ? C'est parce que justement, on n'a pas le droit de faire
14:25 d'emprunts, on n'a pas le droit de s'endetter, on n'a pas de garantie de l'État, donc quand
14:28 il faut négocier, il faut qu'on trouve des solutions.
14:30 Et voyez-vous, par exemple, en 2019, qu'est-ce qu'on a réussi à faire ? On a même mis
14:34 en place un bonus-malus, une mesure d'âge sur le régime complémentaire, ce que n'ont
14:38 jamais accepté d'ailleurs les syndicats de salariés, sur le régime de base.
14:43 Donc, lorsqu'il faut trouver des solutions collectivement parce qu'on est dans une situation
14:47 où on doit prendre nos responsabilités pleines et entières, on arrive à trouver
14:51 des solutions.
14:52 Alors si l'État, bien évidemment, vient s'immiscer là-dedans, quelque part tout
14:56 vole en éclat, et ça c'est très dommageable, mais l'État en est conscient, donc je pense
15:01 que nous allons arriver, je l'espère, à atterrir à une solution équilibrée, parce
15:05 que si jamais chacun reste campé sur ses positions, là oui, effectivement, ça peut
15:10 être une crise importante entre le paritarisme, les partenaires sociaux et l'État.
15:14 - Eh bien merci beaucoup François Arselin, je rappelle que vous êtes président de la
15:16 Confédération des Petits et Moyens d'Entreprise, il y a sûrement beaucoup de gens qui sont
15:19 en train de nous écouter, qui sont salariés du privé, et que cet argent pourrait leur
15:25 revenir à eux, je dis ça un impôt supplémentaire, c'est-à-dire que les retraites pourraient
15:29 être augmentées, les petites retraites pourraient être augmentées, de ceux qui ont cotisé
15:33 depuis tant d'années, et que ce n'est pas convenable d'imposer, me semble-t-il, un nouvel
15:37 impôt à ces salariés du privé.
15:39 Merci beaucoup Monsieur Arselin.