• l’année dernière

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui, le trafic de drogue.

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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00 - Europain, 11h, 13h, Pascal Praud et vous.
00:08 - Merci de nous rejoindre sur Europain.
00:09 Bonne matinée avec Pascal Praud.
00:11 Jusqu'à 13h, Pascal Praud et vous, c'est votre émission, vous réagissez à l'antenne au 01 80 20 39 21.
00:17 - Et c'est la plus lourde défaite, non pas depuis 20 ans, mais depuis 12 ans, me dit-on.
00:22 La France appartient-elle aux dealers ?
00:24 Ont-ils pris le pouvoir dans le pays ?
00:26 Le secrétaire d'état chargé de la ville, Sabrina Agresti Roubach, a assuré ce matin que la fac d'économie de Colbert à Marseille ne fermera pas.
00:34 Alors qu'a priori, hier, c'était le contraire qui était annoncé.
00:37 Face au trafic de drogue, la direction comptait prendre cette décision temporaire.
00:40 Des enseignants, étudiants, du personnel dénoncent des conditions d'insalubrité, d'insécurité autour de la faculté à cause d'un point de deal, la vente de marchandises.
00:49 Des policiers vont donc être mobilisés sur place. Il a fallu en arriver là. L'état est-il impuissant face à ces trafics près de chez vous ?
00:57 Des crèches, des services publics ont-ils fermé à cause de la présence des dealers ?
01:01 Je vous propose d'entamer ce débat, mais d'abord d'écouter Yann Soltermann.
01:05 Il est président du syndicat Uni ex-Marseille.
01:08 - Plus d'effectifs de police et un pilonnage plus quotidien des points de deal et de celui-ci devant la fac en particulier, c'est intéressant.
01:16 Mais on ne va pas mettre toute l'année un policier derrière chaque étudiant pour qu'il puisse étudier en paix.
01:20 - Olivier est avec nous, je pense. Mustapha est avec nous. Bonjour Mustapha.
01:25 - Oui, bonjour Pascal.
01:27 - Et merci. Vous habitez où ?
01:29 - Vaud-en-Velin.
01:30 - Vaud-en-Velin. Vous avez quel âge ?
01:32 - J'ai un an de moins que vous.
01:34 - Ah oui, donc vous n'êtes pas étudiant.
01:35 - Je suis 81 ans.
01:36 - Vous n'êtes pas étudiant.
01:37 - Non, non.
01:38 - On peut l'être tous ensemble.
01:41 - Bon, quel est votre sentiment ? Qu'est-ce qu'il faut faire ?
01:44 - Pascal, Pascal, Pascal. Concernant ces dealers qui sont dans nos rues en France, dans des quartiers, qui sont assis sur des fauteuils au chaud, en train de fumer leur clope et guider, tout le monde les voit.
01:55 Ils sont là, ils ont pignon sur rue. C'est une société, c'est une organisation. C'est une organisation.
02:01 C'est comme si moi demain j'ai un commerce et je l'ouvre et je n'ai pas d'origine de commerce, on va me fermer dans l'heure.
02:05 Eux, ils sont là. Tout le monde passe devant eux. Tout le monde passe devant.
02:09 La police, pourquoi on ne les arrête pas ? Pourquoi on ne crée pas une loi ?
02:13 Puisqu'on a pondu une loi sur le voile et le hijab et la baïa.
02:20 Pourquoi on ne pond pas une loi pour interdire ces gens ?
02:23 - Il n'y a pas besoin d'appliquer la loi. Elle existe. Il y a eu 84 interpellations de trafiquants de stupéfiants dans ce périmètre.
02:30 Alors je ne sais pas les sanctions pénales qui ont été prises, mais la loi, vous n'avez pas le droit de vendre.
02:35 Vous n'avez pas le droit de vendre. Vous n'avez pas le droit de dealer.
02:38 Mais ils le font et tout le monde le voit.
02:40 Et pourquoi on ne fait rien ?
02:42 Je pense pourquoi on ne fait rien, parce que c'est une économie parallèle.
02:46 Ça rentre dans le PIB de la France.
02:49 - Non, ça je ne crois pas.
02:51 - Pourquoi on ne le fait pas ?
02:54 - Pourquoi on ne le fait pas ? Je vais vous dire.
02:56 Parce que je pense qu'en fait, on n'a pas aujourd'hui l'arsenal pénal pour le faire.
03:01 - Non, pas du tout.
03:03 - Moi je pense qu'on achète une sécurité, on achète une paix sociale.
03:06 - Mais ça c'est possible aussi.
03:08 - Parce que c'est un marché parallèle.
03:10 - Le marché parallèle, on ne sait pas, mais c'est possible aussi.
03:12 Mais le jour où on multipliera par 10 les sanctions pénales, ça fera peut-être réfléchir.
03:18 - C'est ce qu'il faut.
03:20 Un gars qui est en train de dealer sur une chaise qu'on voit tous les jours et qu'il n'a rien dans ses poches,
03:25 c'est qu'il est là pour quelque chose, on va le filocher et on va le condamner.
03:28 - Vous, vous en voyez tous les jours ?
03:30 - Mais il y en a partout tous les jours.
03:32 - Mais vous, personnellement, à Vaud-en-Velin, vous voyez des dealers tous les jours ?
03:37 - J'en vois pas qu'à Vaud-en-Velin, j'en vois à Vénissieux, à Bron, à Lyon, à Gabriel-Péry, à Saint-Fond, à Vaud-en-Velin,
03:46 il y en a dans tous les quartiers, dans toutes les rues de France aujourd'hui.
03:49 - Mais vous habitez dans un quartier où il y a du deal ?
03:53 - Mais bien sûr !
03:55 - Mais oui, mais c'est pas vous dites bien sûr...
03:57 - Ça tombe pas du ciel.
03:59 - Je vous dis, dans chaque quartier, c'est des périmètres gérés par des organisations...
04:03 - Non mais pas dans chaque quartier de France, il y a des quartiers qui sont protégés.
04:06 - Bah oui, parce que là, il n'y a pas où dealer, mais le deal s'étale de partout.
04:10 - Et qu'est-ce que vous voyez devant vous ? Quel âge ont les gens qui sont dans les fauteuils, comme vous dites ?
04:17 - Ça part de 14 ans à 18 ans, 19 ans.
04:20 - Et ça vous est arrivé d'aller leur parler ?
04:23 - Mais si je voulais que je leur parle, ils vont m'envoyer balade.
04:26 - Moi j'ai pas envie de me faire... Ils vont pas vous emmerder eux, si vous habitez là-bas.
04:30 - Vous passez au contraire, ils vont vous ouvrir la route.
04:32 - Mais par contre, si vous arrivez dans ce quartier, et que vous voulez monter dans une cage d'escalier,
04:35 - on risque de vous demander votre pièce d'identité, pour voir si vous habitez là, parce qu'ils vous connaissent pas.
04:39 - Vous vous rendez compte ? Ils vous contrôlent votre pièce d'identité.
04:42 - Et vous voyez des policiers de temps en temps passer ?
04:44 - Jamais ! Jamais ! Les flics passent devant, bien sûr, la police passe devant, mais ils ne font rien !
04:48 - Ils ne font rien ! Ils font rien du tout !
04:50 - Ils vont les arrêter, ils vont les palper, ils vont leur dire au revoir et merci.
04:53 - Mais le lendemain, il va être encore là ! Il est là pourquoi ?
04:56 - Mais selon vous, moi ce qui m'intéresse, j'entends tout ce que vous dites, mais...
04:59 - Quelle est la solution, selon vous, concrète ? Ça, ça m'intéresse.
05:04 - La solution concrète, c'est de les arrêter à chaque fois.
05:07 - Oui, mais qu'est-ce que vous en faites une fois que vous les avez arrêtés ?
05:10 - On met bien des gens en prison pour suspicion, pour un doute.
05:14 - J'entends bien, mais qu'est-ce que vous faites ? Combien de temps vous les mettez en prison ?
05:18 - Moi, écoutez, le délit de vente de stupéfiants sur votre trottoir...
05:24 - Combien de temps ?
05:26 - Moi, je vous dis honnêtement, ceux-là, je leur mettrai minimum un an.
05:29 - Et vous pensez que ce sera suffisant ?
05:32 - Oui, parce qu'au bout d'un moment, le gars qui se fait arrêter, qui prend un an de prison,
05:35 et qui ressort un an après, celui qui prend sa place, il va prendre un an de prison,
05:38 ça va vite régler le truc.
05:41 - Moi, je vous garantis, il n'y a que cette manière pour pouvoir les arrêter.
05:44 - Les gars sont assis, ils vous larguent, ils n'en ont rien à foutre de vous.
05:48 - Bon, merci...
05:50 - Les dealers, M. Proulx, je voulais vous expliquer, les dealers, il n'y en a pas que dans les quartiers,
05:54 il y en a dans les facs. Mais ceux des facs, on les voit moins.
05:57 Parce qu'ils n'ont pas les mêmes origines.
06:00 Parce que les dealers, ce ne sont pas que des maghrébins et des africains.
06:03 Il y a des bons boulois, des bonnes personnes d'origine française.
06:06 - Ah non, mais ça, j'en suis convaincu.
06:09 - Et qui sont dans les facs, parce qu'on parle des facs de Marseille,
06:11 mais les facs de Lyon sont infestés de dealers.
06:14 Et le deal qu'ils font dans les facs, ce n'est même plus le shit ni l'herbe, c'est la cocaïne.
06:17 Parce que c'est un niveau supérieur au niveau finance.
06:20 - Bon, Moustapha, qu'est-ce que vous faites dans la vie ?
06:23 - Je suis retraité.
06:26 - Ah, ça, vous avez la belle vie. Et vous faisiez quoi ?
06:29 - J'étais dans l'immobilier.
06:31 - Et pourquoi vous êtes retraité si tôt, à 61 ans ? C'est bien, ça ?
06:33 Vous avez beaucoup bossé dans votre vie ?
06:35 - Fatigué, j'ai commencé à 17 ans, moi.
06:38 - Vous vendiez des appartements, des maisons ?
06:41 - Voilà, je vendais des maisons, des appartements, des locations.
06:44 C'est une catastrophe aujourd'hui. Le foncier qui a pris 30 %
06:47 et tout ce qui s'ensuit derrière, les loyers qui n'augmentent pas,
06:50 les impayés, tout ce qui s'ensuit.
06:53 - C'est sûr que si vous avez un appartement, je ne suis pas certain qu'il faille choisir
06:56 de le louer à quelqu'un.
06:59 - Ou vous le louez, on vous le souhaite, ou vous mettez des gens gratuitement.
07:02 Vous n'avez pas le choix.
07:04 - Bon, vous n'êtes pas très optimiste sur la société française, Moustapha.
07:07 - Sur le système actuel, pas du tout. Il faut resserrer la vis.
07:10 - Bon, merci en tout cas de votre témoignage.
07:13 Il est 11h10, on va marquer une première pause. Donc on est avec Géraldine.
07:16 - Oui, bonjour Pascal. - Je ne sais même pas si je vous ai dit bonjour.
07:19 - Non, pas encore. - Bonjour Géraldine. - Bonjour Pascal, ça va très bien.
07:22 - La vie va bien, les enfants vont bien. - Ma fille va très bien en forme.
07:25 - L'école est... - Elle a de très bonnes notes en ce moment, je suis très contente.
07:28 - Ah, il y a déjà des notes ? - Ah oui, on est déjà en octobre.
07:31 - Donc je salue notre amie DJ Fab.
07:35 - DJ Fab présent. Bonjour tout le monde. - La fitte qui est là.
07:38 Et à l'arrivée des hations, je le salue.
07:41 Et puis je salue évidemment Olivier Guenec que vous pouvez interroger sur la page Facebook.
07:44 - Pourquoi pas, c'est une option. Bonjour à tous.
07:47 - Et vous pouvez également vous inscrire sur la page Facebook.
07:49 - Ah, alors s'inscrire, on peut poser un like, comme vous dites si bien.
07:52 - On pose un like. - Pour suivre nos aventures, oui c'est important.
07:55 - C'est mieux de poser un like qu'un lapin par exemple.
07:58 Et on en est à combien de... - Oh là, on cartonne, on est à 1700 quasiment.
08:02 - Ce qui est drôle, c'est que... - On est en expansion constante.
08:05 - C'est pas terrible. - Comment ça c'est pas terrible ?
08:08 - Je trouve que vous ne faites pas beaucoup de chiffres.
08:10 - Ouh là, alors attention, me vexer par sur la page Facebook.
08:13 - Vous ne faites pas beaucoup de chiffres. Vous êtes un représentant.
08:15 Vous savez, dans le temps, il y avait des représentants.
08:17 Je trouve que votre chiffre est moyen. - Vous avez de la chance d'être à mes côtés.
08:20 - Vous ne faites pas assez de prospection. - Je suis le roi du web.
08:23 - On parlait de prospection. - C'est quoi la prospection ?
08:26 - Vous savez pas ce que c'est que la prospection ? - C'est les journaux, devant les portes.
08:29 - Rien à voir ? - C'est les prospectus.
08:32 - Oh non !
08:34 - La prospection... - Oh non !
08:36 - C'est bon, vous y êtes.
08:38 La prospection, c'est d'aller au devant des uns et des autres pour faire...
08:44 - Pour convaincre. - Exactement.
08:46 - Ah, bon, pas très bien. - La prospection.
08:48 Et la prospectus, c'est effectivement de mettre dans les boîtes aux lettres.
08:52 Je sais pas si ça se fait toujours d'ailleurs, parce qu'il faut lutter quand même contre le gaspillage.
08:57 - Souvent, ce qui est dans votre boîte aux lettres, vous ne le lisez jamais. En tout cas, les prospectus, vous ne...
09:01 - Ah si, je les lis, moi. Ça me fait un peu de lecture.
09:03 - J'ai apposé un petit autocollant, et c'est très drôle, il continue quand même d'emmêler malgré l'autocollant, stop pub.
09:08 - Ouais, c'est vrai. Par exemple, dans le temps, il y avait les catalogues de Noël qui arrivaient dès le 5 octobre.
09:13 - Ah oui, oui. Moi, je regarde encore.
09:15 - Bien sûr. Vous savez ce que je commande à Noël ?
09:18 - Dites-moi. - Un panda.
09:20 - Oh !
09:22 - Une peluche.
09:24 - Nous aussi, nous sommes des sous.
09:26 - Oh oui, oh bah.
09:28 - On va lui faire des petits cadeaux, le panda, cette année.
09:31 - Une peluche. Une peluche, panda.
09:33 - Une belle grosse peluche.
09:34 - Je m'offre à tout le monde.
09:35 - Génial !
09:36 - Et oui, à tout le monde.
09:37 - Bravo !
09:38 - Tout ce que je vais leur offrir, j'ai des amis de l'autre rive.
09:41 - A tout de suite.
09:42 - Europe 1.
09:44 - Pascal Proé, vous. Et jusqu'à 13h, vous réagissez au 01-80-20-39-21. Je vous rappelle que le numéro est non surtaxé.
09:50 On parle du trafic de drogue aujourd'hui, Pascal.
09:52 - Exactement. La France appartient-elle aux dealers ? Ont-ils pris le pouvoir dans le pays ? On est avec Élodie. Bonjour Élodie.
09:57 - Bonjour Pascal.
09:59 - Vous nous appelez d'où, Élodie ?
10:01 - Du Pas-de-Calais.
10:02 - Vous avez quel âge, sans indiscrétion ?
10:04 - J'ai 30 ans.
10:06 - 30 ans. Est-ce que vous vivez dans un univers où le deal est présent, les dealers sont présents ?
10:11 - J'y travaille, plutôt, Pascal.
10:13 - C'est-à-dire ?
10:14 - Je travaille chez un bailleur social.
10:17 - Oui, vous travaillez chez un bailleur. Ah oui, je me souviens, on avait déjà eu un, je crois, on avait échangé ensemble, bien sûr, et vous nous aviez appelé pour ce même sujet.
10:27 - C'est ça.
10:28 - Donc vous entrez parfois dans des cités où il y a du deal, et les dealers vous empêchent peut-être de rentrer, tout simplement ?
10:39 - Alors moi, aujourd'hui, non, puisque ça fait plusieurs années que je suis sur le secteur, donc je suis connue. Par contre, on a parfois certains de nos collaborateurs qui se font contrôler, comme le disait le précédent auditeur, où ils nous demandent nos cartes d'identité pour savoir qui on est.
10:55 Et puis, comme je le disais à votre collaborateur tout à l'heure, moi j'ai eu une réunion la semaine dernière avec un représentant du groupe Mullyet, qui nous dit qu'aujourd'hui, le deal s'étend même dans leurs magasins voisins, puisque les squatters et dealers qui sont sur nos cités viennent cacher la drogue dans leurs rayons.
11:15 - Parce que le groupe Mullyet, il est très implanté dans le Nord, le groupe Mullyet c'est principalement Auchan, quoi, c'est entre autres Auchan, il n'y a pas que Auchan.
11:23 - C'est ça, tout à fait.
11:24 - Et effectivement, ils viennent cacher, me dites-vous, la drogue dans les rayons ?
11:29 - C'est ça, tout à fait, c'est ça. Dans les rayons ou dans les photomathons, les petits appareils là pour faire vos photos de cartes d'identité, c'est devenu apparemment très prisé pour eux.
11:40 - Mais ils les laissent comme ça pendant plusieurs heures ou plusieurs jours ?
11:43 - Parfois plusieurs heures, en effet, apparemment c'est l'endroit où maintenant ils stockent, ça leur permet de stocker et de ne pas avoir de drogue sur eux, en cas de contrôle des forces de l'ordre notamment.
11:57 - Bon, sur le terrain, quand vous choisissez un locataire qui va prendre un appartement, si j'ai bien compris, c'est un bailleur social, ce sont des appartements HLM, un loyer modéré.
12:12 - Tout à fait.
12:14 - Est-ce qu'il y a des réticences chez un locataire lorsqu'il vient visiter pour la première fois son appartement et qu'il voit en bas de chez lui des dealers ?
12:23 - Souvent c'est soit des familles qui sont déjà originaires de la cité et qui connaissent et qui acceptent d'y aller, soit c'est rien que quand on donne l'adresse, on se prend un refus.
12:33 Ou on se dit "de toute façon je veux pas de tel et tel quartier, les gens c'est suffisamment connu et reconnu aujourd'hui dans les villes en fait".
12:43 - Mais est-ce que tous les appartements sont occupés ?
12:48 - Aujourd'hui non, surtout là, vu les opérations de l'état de déconstruction et tout ça, on a pas mal de logements qui sont vides parce qu'ils sont voués à la démolition.
13:00 Et donc on a par exemple, j'ai des logements qui sont squattés par des dealers et on peut pas les sortir parce que juridiquement on a pas le droit.
13:12 - C'est ça qui est impressionnant. Alors Elodie nous appelle du nord de la France, on va pas dire précisément pour qui vous travaillez, il y a une forme d'anonymat que vous souhaitez peut-être garder ?
13:21 - Tout à fait.
13:23 - Vous avez combien d'appartements dans votre gestion, dans votre portefeuille ?
13:29 - A peu près 500.
13:31 - Et vous dites que sur ces 500, vous avez des appartements qui sont squattés, c'est ce qu'on appelle d'ailleurs des nourrices ça quand un appartement est squatté ?
13:39 - Pas forcément des nourrices mais oui il y en a. En effet, par exemple l'année dernière on a eu une descente sur un de mes quartiers, ça a permis aux forces de l'ordre de prendre quelqu'un qui est aujourd'hui incarcéré.
13:52 Ça a permis également de saisir environ 50 000 euros mais pour autant le trafic continue, c'est ce que je disais à votre collaborateur.
13:59 Vous vous mettez à midi devant l'arrêt de bus, il y a le premier poste qui arrive parce que c'est une vraie organisation, il y a les premiers piéteurs, on va dire ça comme ça, qui arrivent.
14:13 À 16h il y a la relève et ainsi de suite.
14:16 - Mais pour les 3-8 c'est une organisation.
14:19 - Exactement et chaque jour par contre ça change, ils sont sur plusieurs secteurs différents pour ne pas être reconnus, il y a vraiment une grosse organisation.
14:28 Ce qui est marrant c'est que le groupe Mully & Me disait la semaine dernière, ces jeunes là viennent se fournir en taquit-boîti chez eux.
14:34 - Merci pour votre témoignage et Elodie c'était le premier sujet que nous voulions aborder aujourd'hui.
14:40 La France appartient-elle aux dealers ? On n'ira pas jusque là mais effectivement les dealers sont dans la place.
14:46 Merci beaucoup Elodie. On va marquer une première pause et nous allons changer de sujet.

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