Installation illégale de caravanes dans les communes : quelles solutions pour les maires ?

  • l’année dernière

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui l'installation illégale des gens du voyage sur des terrains communaux.

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00:00 - Europ1, Pascal Praud. - Et 018-20-3921, c'est le numéro non surtaxé que vous composez pour parler à l'antenne d'Europ1, Pascal Praud.
00:09 Pascal, on vous retrouve avec Didier Barreau-Bolivien qu'on écoute sur Europ1 d'ailleurs le dimanche.
00:13 - Exactement, qui va patienter encore quelques instants parce que je voudrais avant d'évoquer l'inédit de Michel Sardou,
00:19 parler de ce sujet qui inquiète les maires, comment aider les maires face aux gens du voyage qui s'installent illégalement
00:26 et qui profitent au passage des ressources municipales. La majorité prépare une loi pour faciliter les expulsions.
00:31 Le député macroniste Ludovic Mendes planche sur un texte qui permettra notamment aux préfets d'avoir tous les droits en matière d'évacuation.
00:39 Je voudrais qu'on écoute précisément Ludovic Mendes, il était l'invité d'Alexis de La Fontaine pour Europ1.
00:46 - L'idée c'est que le préfet, dès qu'il a été saisi par un maire, puisse automatiquement créer un arrêté de départ de ces personnes du terrain qu'ils occupent.
00:55 Aujourd'hui l'objet est passé par le tribunal administratif et le tribunal administratif accepte rarement de reconnaître le trouble à l'ordre de public pour évacuer le terrain.
01:02 Donc là on donne le pouvoir au préfet pour le faire et ce sera à la communauté des gens du voyage d'aller au tribunal administratif pour contester l'arrêté d'exclusion.
01:09 - Et ça peut changer effectivement votre vie, on est avec Rodolphe Amaillant qui est maire républicain de Vertoux.
01:17 Bonjour monsieur Amaillant. - Bonjour à toutes et tous.
01:21 - Au mois de juin vous aviez été agressé verbalement et physiquement, vous aviez même été jeté dans un fossé.
01:26 Je me souviens que nous avions échangé ensemble sur l'antenne de CNews, 200 caravanes s'étaient installées illégalement sur un terrain à l'entrée de la ville.
01:35 Comment d'ailleurs s'est terminée cette histoire ?
01:38 - Eh bien écoutez, nous sommes en procès, l'audience aura lieu le 5 décembre prochain puisque le procureur l'a déféré et qu'ils ont une audience.
01:49 Malgré le fait qu'ils ne reconnaissent pas les faits évidemment.
01:53 - Et où sont aujourd'hui ces 200 caravanes ?
01:56 - Alors je crois qu'elles d'abord elles ont migré vers le littoral, j'ai pu sans doute transférer les caravanes vers mon collègue Franck Louvrier de La Baule.
02:09 D'abord elles ont fait une étape là et puis je crois qu'elles sont reparties vers le sud de la France.
02:13 - Bon j'imagine que le projet de Ludovic Mendez qui au fond inverse la charge, c'est ça l'idée, peut régler ce genre de soucis ?
02:24 - En tout cas ça va dans le bon sens. Moi je le dis, accélérer les procédures, faire en sorte d'avoir plus d'autorité c'est forcément bien.
02:34 Parce qu'aujourd'hui globalement les gens du voyage occupent illégalement des terrains et rentrent sur les terrains en moins de deux heures.
02:40 Et nous il nous faut 15 jours pour avoir la décision du tribunal pour pouvoir les expulser.
02:46 Mais le plus important je pense dans cette loi c'est d'avoir les moyens de faire appliquer l'arrêté ou le référé ou l'injonction de partir.
02:56 Et aujourd'hui c'est ça qui manque sans doute dans les propos du député Mendez, c'est de dire comment on va appliquer, même si on a un arrêté, le fait de pouvoir faire partir 200 caravanes.
03:09 C'est pas mes 9 policiers municipaux qui vont pouvoir faire en sorte de faire partir 200 caravanes.
03:14 Donc c'est comment on applique une décision qui pourrait être donnée plus rapidement.
03:19 Ces caravanes et ces gens du voyage, on peut d'ailleurs avoir une forme de sympathie parfois pour eux parce que c'est une communauté qui transmet certaines valeurs, notamment des valeurs de famille.
03:31 Ces gens comment on fait selon vous ? Est-ce qu'on trouve des terrains pour qu'ils s'installent ? Quelle serait la solution idéale ?
03:38 Parce que si personne n'en veut, il faut bien qu'ils s'installent dans un endroit.
03:43 Alors moi je suis parfaitement d'accord avec ça, mais on a aussi des exemples quotidiens.
03:49 Il faut traiter le sujet avec humanité et fermeté, qui me semblent être les deux piliers pour la réussite d'un travail sur le long cours.
03:58 Les gens du voyage d'aujourd'hui, c'est comme toute société, c'est plus les gens du voyage d'il y a encore 20 ou 30 ans.
04:07 Et donc évidemment qu'on doit pouvoir respecter leur mode de vie en leur proposant des choses.
04:14 Mais il faut aussi faire respecter le fait d'y aller.
04:17 Moi j'ai encore des souvenirs très proches de juin dernier où la métropole nord-est...
04:23 - Ils se sont mal conduits par exemple ? Les gens qui étaient chez vous, il y a eu des choses que vous pouvez regretter dans le comportement, à la fois verbal ou physique, ou même pourquoi pas des vols, des choses comme ça ?
04:36 - Alors il n'y a pas à ma connaissance eu de délinquance, ils ne sont pas restés très longtemps, mais il y a eu en revanche de l'insalubrité autour des riverains, il y a eu quelques frictions avec des riverains verbales.
04:52 - Justement, Timothée est avec nous, et Timothée ça va être intéressant, monsieur Amayan, je rappelle que vous êtes le maire républicain de Vertou.
05:01 Ça jouxte Nantes, c'est combien d'habitants aujourd'hui Vertou ?
05:04 - 27 000 quasiment.
05:06 - Vertou dans le temps c'était la banlieue de Nantes, un peu éloignée, et aujourd'hui c'est tellement difficile de rouler dans Nantes que pour aller du centre-ville de Vertou jusqu'au centre-ville de Nantes, je pense qu'il faut peut-être partir la veille, monsieur le maire.
05:24 - À peine quand même, à peine.
05:26 - Entrer dans Nantes aujourd'hui, c'est une sinicure, ou ce n'en est pas une.
05:34 Timothée, vous appartenez à cette grande famille des gens du voyage qui n'ont pas toujours, disons-le, bonne réputation, et monsieur Amayan dit que la société a changé, les gens du voyage ne sont plus ceux qui existaient il y a 30 ou 40 ans.
05:51 Quel âge vous avez, Timothée ?
05:53 - Bonjour à tous, j'ai 52 ans. J'ai bien connu il y a 30 ou 40 ans, j'ai bien connu avant, il y a 40 ans, on avait le droit de se placer derrière le gadou, le bourrier, où on jetait les poubelles, il y a 40 ans on avait le droit de se stationner ici pendant 48 heures.
06:11 Mais depuis il y a une loi, c'est la loi du 5 juillet 2000, c'est la loi Besson, c'est la loi qui oblige les communes de plus de 5000 habitants à avoir un terrain d'accueil, d'avoir une aire d'accueil, et ça c'est vrai que c'est pas trop respecté.
06:27 - C'est-à-dire que par exemple en ce moment vous êtes où, Timothée ?
06:31 - Là je suis chez moi, j'habite à Saint-Laurent-des-Vignes, et là je suis en vacances, je suis chez moi.
06:37 - D'accord, mais...
06:38 - J'ai quelques jours de vacances.
06:39 - Mais ce que vous appelez chez vous, pour des gens du voyage, chez vous généralement, c'est la caravane, et la caravane elle change de lieu ?
06:48 - Oui, tout à fait, là j'ai pas de maison, j'ai un terrain, j'ai acheté un terrain, et là je suis chez moi dans mon terrain.
06:55 - Mais est-ce que vous comprenez les réticences par exemple de monsieur le maire, maire de Vertoux, qui n'a pas envie d'avoir sur son terrain, sur sa commune plus exactement, 200 caravanes qui sont à l'origine, disait-il, d'insalubrité et parfois de friction avec les habitants de Vertoux ?
07:15 - Nous on a subi ça déjà, mais même dans des grands parcs, dans des grandes villes, alors je comprends, c'est pas normal quand on bouscule, le maire il est pas là pour se faire bousculer, s'autoriser de sa ville c'est normal, mais il faut trouver un compromis, c'est-à-dire qu'il y a 200 caravanes qui viennent pendant 15 jours, c'est pas un drame.
07:34 - Bah c'est pas un drame, mais ça peut perturber la vie locale !
07:37 - Ah oui c'est ça, le chien il peut plus aller se promener là, c'est ça qui embête les gens, ils ont l'habitude de promener leur chien à 17h, à 7h le matin, et ça les embête.
07:48 - Bah parfois vous savez bien que c'est pas que de promener le chien qui peut être ennuyeux, c'est qu'il peut avoir des altercations verbales, physiques, que sais-je.
07:58 Monsieur Amaillant, peut-être vous voulez vous engager le dialogue avec Timothée ?
08:04 - Peut-être dire à Timothée que je ne connais pas et que j'ai pas de raison de ne pas croire que c'est un peu simpliste comme approche.
08:16 Je veux dire, nous, la ville de Vertoux, pour donner un exemple, respecte ses obligations en termes de terrain de la loi dite "baissons",
08:22 respecte les engagements au niveau des accueils pour les missions évangéliques, et pour autant, les gens qui sont venus en juin dernier ne voulaient pas aller sur ce terrain qu'on leur avait mis à disposition.
08:37 - Ah oui, et pourquoi ? - C'est pas normal ! - Et pourquoi ne voulait-il pas aller sur ce terrain ? - C'est une question !
08:44 - Non mais parce que là, c'est un élément important quand même que vous donnez, mais ce terrain, il n'est pas dans un endroit peut-être...
08:51 - C'est un terrain qui fait 4 hectares et sur lesquels on peut accueillir des centaines de caravanes, c'est fait justement pour les arrêts transitoires avant les destinations finales,
09:02 c'est pour les grandes missions évangéliques de l'été, et pour autant, le pasteur avec lequel j'ai discuté ne voulait pas y aller.
09:09 - Oui mais quelles raisons vous donnaient-ils ? - Alors on a commencé par "pourquoi", j'ai eu une réponse "parce que", et puis après j'ai fini dans le fossé.
09:19 - Oui, non mais là je pense que vous ne me dites pas tout, M. le maire, il y a sûrement une raison, oui mais il y a une raison sans doute précise, c'est soit parce que ce terrain est mal placé,
09:28 soit parce qu'il n'est pas viabilisé, je n'en sais rien, mais il y a une raison. - Le terrain est viabilisé, le terrain a été mis à disposition, le terrain est payé par les comptes liables.
09:41 - Je suis sûr qu'il y a une raison et cette raison je voudrais l'entendre avant de conclure notre conversation.
09:46 - Malheureusement je ne la connais pas, puisque je n'ai pas eu assez de temps pour discuter avec des gens du voyage de l'époque, mais je le dis, la métropole...
09:57 - Et il voulait se mettre dans un terrain qui était loin de celui-là ?
10:01 - Alors il est en dessous Cheviré, je ne sais pas, évidemment en dessous le pont de Cheviré, donc c'est comme 4 hectares qui sont mis à disposition et payés par le compte liable,
10:11 sur lequel effectivement pour le coup les gens du voyage ne voulaient pas aller.
10:14 - Bon, écoutez, merci en tout cas de cet échange entre Timothée et Amaillan, et je rappelle évidemment qu'un député macroniste, Ludovic Mendes,
10:24 a fait une planche sur un texte qui permettra notamment au préfet d'avoir tous les droits en matière d'évacuation et peut-être d'aller plus vite pour évacuer les gens du voyage.
10:34 - On va marquer une pause.
10:35 - En tout cas peut-être, Pascal ?
10:37 - Je vous en prie.
10:38 - En tout cas, peut-être au-delà des polémiques, on peut peut-être se retrouver avec Timothée pour dire "Vive Sardou", je sais que c'est votre prochain sujet.
10:45 - Bien sûr, Didier Barbelivien est là, et vous n'allez pas répondre évidemment à cette question, monsieur le maire,
10:51 mais je vais vous poser à notre célèbre ami Boubou, qui est peut-être un digifab, comment s'appellent les habitants de Vertou ?
11:01 - Les Vertounais ?
11:02 - Non, pas les Vertounais.
11:03 - J'essaye, j'essaye.
11:04 - Comment s'appellent les habitants de Vertou, chers amis ?
11:07 - Les Vertouaiens ?
11:08 - Les Vertouaiens, non. Comment s'appellent les habitants de Vertou ? Alors nous, nous le savons, puisque évidemment nous sommes nés à Nantes.
11:15 Non mais s'il vous plaît, je vois qu'il y a des informations en régie qui passent.
11:20 - Les Vertouains, on est en retard sur la pub.
11:22 - Il y a peut-être des locaux, que dites-vous ?
11:24 - Les Vertouins, non ?
11:25 - Les Vertouins, non.
11:26 - Bon, j'arrête, c'est bon.
11:27 - Les Vertounons ?
11:28 - Les Vertounons non plus.
11:29 - Ah, les Vertaviens, je l'ai !
11:31 - Les Vertaviens !
11:32 - Eh oui ! A l'aide de mon cerveau !
11:34 - Les habitants de Vertou s'appellent les Vertaviens.
11:37 - Impossible de deviner.
11:38 - Il y avait une équipe de Vertou, je crois que Vertou jouait en rouge quand j'étais enfant, quand on jouait au football.
11:42 - Exactement.
11:43 - C'était l'AS Vertou, non ? C'est ça ? L'AS Vertou ?
11:46 - L'US de Saint-Anne de Vertou.
11:49 - Exactement, la Saint-Anne de Vertou ! Je peux vous dire que c'était une belle équipe, la Saint-Anne de Vertou, dans les années 40.
11:54 - Mais il y a des anciens Nantais encore dedans.
11:55 - Exactement, ça l'est toujours.
11:57 - Il y a quelques anciens Nantais dans l'équipe de Vertou.
11:59 - Exactement, il y avait la Saint-Anne de Vertou.
12:01 - Il est 12h46, on parle de l'inédit dans une seconde avec Didier Barbe, Bolivien inédit de Sardou, à tout de suite.

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