Crise de recrutement dans l'armée de terre

  • l’année dernière

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, la crise de recrutement dans l'armée de terre.

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00:00 européen, Pascal Praud.
00:02 - Pascal Praud et vous, la suite est jusqu'à 13h avec vos standards 0, 1, 80, 20, 39, 21,
00:06 pour parler de la crise de recrutement dans l'armée de terre, Pascal.
00:09 - Qui veut s'engager dans l'armée de terre ? On assiste à une crise de recrutement, il va manquer entre 2000 et 2500 militaires.
00:15 L'armée n'atteindra pas ses objectifs cette année, une première depuis presque 10 ans et nous allons être avec le...
00:21 - Faut avoir son placier ! - Pardonnez-moi, pardonnez-moi, c'est la clim !
00:25 Nous sommes avec le général Dominique Trinquant. Bonjour mon général !
00:31 - Bonjour et à vous souhait. - Et vous êtes gentil, merci beaucoup.
00:35 C'est vrai qu'il y a une crise manifestement des vocations. Comment vous interprétez que l'armée a du mal à recruter ?
00:44 - Alors le premier point, c'est que c'est une crise qui touche toute l'Europe globalement, l'Europe occidentale singulièrement.
00:52 On l'avait repéré chez les Britanniques depuis longtemps, mais cette année, c'est la première année effectivement en France
00:59 qu'on n'arrivera pas probablement à honorer tous les postes qui sont donnés.
01:03 Et je pense qu'au-delà de la crise globale, donc qui touche tous les occidentaux, il y a aussi le fait que, en France,
01:13 l'armée professionnelle finalement c'est relativement neuf et il y a un certain nombre de choses qui doivent être modifiées,
01:20 à la fois dans le recrutement, mais aussi dans la capacité à maintenir sous contrat plus longtemps les jeunes qui sont formés.
01:28 Parce que quand il faut trois ans pour former un jeune et qu'au bout de cinq ans il s'en va, la rentabilité est moindre.
01:34 Donc il y a un vrai sujet que l'armée de terre prend à bout de bras.
01:38 Alors il n'y a pas que l'armée de terre, les autres armées aussi, mais ça peut...
01:40 - Et la Marine Nationale et l'armée de l'air, c'est les trois armées françaises.
01:43 - Oui, exactement. Le seul qui n'est pas vraiment concerné par ça, c'est la gendarmerie.
01:48 Mais dans l'armée de terre, pourquoi le problème est plus crucial ?
01:52 C'est parce que c'est le gros des forces, si j'allais dire.
01:55 C'est 15 000 recrutements par an, donc c'est important en volume.
01:59 - Combien de militaires en France ?
02:01 - Alors il y a 271 000 dans les armées actuellement. On compte là-dedans un certain nombre de civils aussi.
02:08 Mais donc c'est assez faible comme chiffre par rapport à une population de 65 millions d'habitants.
02:14 Et donc ça reste marginal.
02:16 - Bon, un jeune aujourd'hui qui a 18-19 ans, qui vient de passer le bac par exemple,
02:21 et qui veut s'engager dans l'armée française, mettons armée de terre.
02:24 Quelle est la carrière que vous lui proposez ?
02:28 A quel niveau de salaire va-t-il débuter son engagement, sa carrière ?
02:34 Et que peut-il espérer ?
02:36 - Alors titulaire du bac, en fait, il y a deux options.
02:39 Engagement comme militaire, simple militaire du rang, si j'ose dire.
02:44 Donc il y a, j'allais dire, une quarantaine de métiers.
02:48 Il y a beaucoup de métiers.
02:50 Bien sûr, conducteur, pilote, tireur, grenadier-voltigeur, mais aussi mécanicien.
02:58 - Et il va gagner combien ?
03:00 - Alors c'est le SMIC.
03:02 - Le SMIC ?
03:03 - D'entrée, c'est le SMIC.
03:04 - Bon, à 18-19 ans, ce qui est pas mal.
03:06 - Ce qui est pas mal, parce que c'est...
03:07 - Après, c'est à 25-30 ans que ça peut être plus compliqué, si le salaire a peu ou pas évolué.
03:11 - Oui, d'autant que vous dites que c'est pas mal à l'engagement,
03:15 parce qu'il faut souvenir que c'est SMIC, mais le G nourrit Blanchy.
03:19 - Ah oui ?
03:20 - Donc c'est vraiment...
03:21 - Oui, ça c'est intéressant.
03:23 Et sa marge de progression de salaire, par exemple, à 30 ans ou à 35 ans, ce jeune homme,
03:27 qu'est-ce qu'il va devenir dans l'armée française ?
03:30 - Alors à 30 ou 35 ans, il aura naturellement progressé.
03:33 Alors soit il deviendra ce qu'on appelle un brigadier ou caporal-chef,
03:36 donc il aura pris du galon, il aura des responsabilités,
03:39 ou soit il sera devenu un sous-officier.
03:42 Et là, il sera passé par une école de sous-officier pour l'armée de Terre-César-Mexan,
03:46 et il y a beaucoup d'ouvertures de simples soldats à sous-officier, de plus en plus,
03:52 et là, ils prennent à la fois des responsabilités,
03:55 et puis, bien sûr, ils grêpent dans l'échelle des salaires.
04:00 Il faut rappeler également qu'il y a quelque chose qui est indexé sur les opérations,
04:06 c'est-à-dire que quand il part en opération,
04:09 qu'il part en opération en Afrique, on en parle beaucoup en ce moment,
04:12 mais bien sûr en Roumanie, dans les Pays-Baltes, etc.,
04:15 il a des primes qui lui sont versées qui augmentent très sérieusement son salaire.
04:20 - Dernière chose, mon général, l'élite, jadis de la nation,
04:25 choisissait de faire Saint-Cyr, qui existe toujours d'ailleurs,
04:29 et vous aviez dans les familles une tradition parfois d'avoir comme ça des militaires,
04:35 vous-même avez dû faire une des écoles les plus prestigieuses, j'imagine, de l'armée française ?
04:39 - Bien sûr, j'ai fait Saint-Cyr, et je suis dans le cadre de ce que vous citez,
04:43 c'est-à-dire les traditions familiales, puisque mon père, mon grand-père, était officier,
04:47 mais ceci étant, c'est marginal aujourd'hui.
04:49 - Est-ce que vos enfants ont fait Saint-Cyr ?
04:53 - Alors, aucun de mes enfants n'a fait Saint-Cyr,
04:56 mais mon petit dernier, si j'ose dire, a choisi de rentrer dans la gendarmerie,
05:00 par le rang, il a fait l'école, une école à Châteaubain.
05:02 - C'est intéressant quand même que la tradition familiale se soit arrêtée,
05:06 j'ai envie de dire, à votre génération, parce qu'il y a aussi un problème financier, disons-le,
05:11 c'est-à-dire que quand vous appartenez aux élèves les plus doués de France,
05:15 vous ne faites pas Saint-Cyr aujourd'hui, alors qu'il y a 30 ou 40 ans, vous faisiez Saint-Cyr.
05:20 - Oui, mais il y a aussi, paradoxalement, une ouverture,
05:24 c'est-à-dire que vous avez des écoles de commerce, HEC, etc.,
05:27 qui demandent d'aller faire un stage pendant 6 mois à Saint-Cyr.
05:30 Donc il y a une perméabilité beaucoup plus grande entre le système civil et le système militaire,
05:36 mais c'est vrai qu'il y a des obligations dans le système militaire qui sont parfois embêtantes,
05:44 en particulier actuellement dans le fait que les couples, toutes les femmes, travaillent,
05:49 et donc la mobilité professionnelle militaire crée un problème au sein de la famille.
05:54 - Restez quelques jours encore avec nous, et je vous coupe la parole,
05:58 parce que je voulais qu'on passe une page en couleur, et je vous prie de me pardonner,
06:03 mais restez avec nous parce qu'il y a aussi un sujet qui est souvent un serpent de mer,
06:08 c'est "faut-il réintroduire le service militaire ?"
06:11 Déjà pour M. Boubouk, qui voudrait le faire tout seul dans sa caserne.
06:14 - Avec grand plaisir !
06:16 - Et on va être avec...
06:18 (musique)
06:20 Est-ce que c'est les paroles de ça, M. Olivier Guenec ?
06:23 - Ah, les paroles ? Ah non, je ne les ai pas en tête.
06:26 - "Soldat, lève-toi, soldat, lève-toi, soldat, lève-toi bien vite"
06:29 - C'est le lever.
06:31 - "Soldat, lève-toi, soldat, lève-toi, soldat, lève-toi bien vite"
06:35 - Et oui, c'était ça, l'armée.
06:38 - Et vous l'avez appris au service militaire ?
06:40 - Bien sûr, par exemple, au service militaire, on me disait "Qui parle anglais ?"
06:43 Alors je disais "Moi". "Et bien vous serez de corvée de patates pendant 8 jours".
06:47 - Et c'est quoi le rapport ?
06:49 - C'était ça !
06:51 - Ou de toilettes, ça dépend.
06:53 - C'est ce que je voulais, mais il ne fallait pas lever la main, c'est ce que je voulais vous dire.
06:56 - Très bien, très bien.
06:57 - Ça prenait la discipline !
06:59 - Bon, je vais le faire, allez, j'ai pris ma décision.
07:00 - Et ça prenait à se taire un peu, à fermer sa bouche.
07:02 - Attendez, vous parlez à qui là ? C'est un message dissimulé ?
07:04 - Mais pas du tout !
07:06 C'est vrai qu'il y avait, en fait, ce qu'on n'a pas vu avec la perte du service militaire,
07:09 c'est aussi ce que ça pouvait être.
07:12 C'est-à-dire qu'une forme de moment où on se retrouvait tous ensemble,
07:15 les riches, les pauvres, les intelligents, les pas intelligents, les cultivés, les incultes, etc.
07:20 - Un peu comme cette émission, oui, tous ensemble !
07:22 - C'est mon service militaire !
07:24 - Et il y avait un brassage !
07:25 Je vous assure que moi, ce que j'ai vu à l'armée,
07:28 t'étais confronté, tu dors avec quelqu'un à côté,
07:32 durant les trois jours, parce que j'ai fait que les trois jours.
07:35 - Ah oui !
07:36 - Et ça m'a appris des choses !
07:39 - À tout de suite les amis !
07:41 [Musique]
07:51 - La célèbre marche de la Légion !
07:53 Avec une cadence de 120 pas par minute !
07:55 - Oui, mais la Légion étrangère, mon général,
07:58 la Légion étrangère, elle est sous l'autorité, bien sûr, de l'armée française !
08:04 - Bien sûr !
08:06 Sa particularité, c'est qu'elle recrute dans le monde entier.
08:09 Et c'est un peu le baromètre des crises mondiales.
08:11 C'est-à-dire que beaucoup de jeunes étrangers viennent s'engager
08:16 pour servir la France, donc à titre étranger.
08:19 Et c'est une particularité qui, au passage,
08:23 a beaucoup moins de problèmes de recrutement.
08:25 Parce que naturellement, le réservoir le plus vaste,
08:27 il s'agit du monde, plus que de la France.
08:29 - Et puis parfois, on dit qu'on s'engage dans la Légion
08:32 pour de mauvaises raisons !
08:34 - Alors, de mauvaises raisons, non,
08:36 c'est un peu parfois pour oublier son passé.
08:38 Mais il faut couper les pattes à des bruits qui courent beaucoup.
08:43 Il n'y a jamais de criminels.
08:45 Il y a parfois des malfrats qui ont envie de se refaire une vie
08:48 et qui se blanchissent ainsi en passant par 5-10 années
08:54 dans la Légion étrangère, qui les changent profondément.
08:57 - Bon, restez avec nous, bien sûr, puisque Pierre est là.
09:00 Pierre est militaire. Bonjour, Pierre !
09:02 - Oui, bonjour, Pascal !
09:03 - Vous êtes militaire dans l'armée de terre.
09:05 - Alors, effectivement, voilà, moi, je me présente succinctement.
09:08 Je suis militaire depuis 20 ans maintenant,
09:10 dans l'armée de terre.
09:12 Donc, je connais bien le sujet, effectivement.
09:15 - Qu'est-ce que vous faites dans l'armée de terre ?
09:18 - Alors, bon, ce serait long à vous expliquer.
09:21 Et puis, je n'ai pas trop envie qu'on me reconnaisse.
09:23 - D'accord. Mais non, mais je comprends votre désir
09:26 de rester sur ce sujet discret.
09:29 En revanche, vous avez un avis sur Serpent de Mer, je disais,
09:32 ce fameux service militaire.
09:34 - Alors, effectivement, j'ai un très bon avis là-dessus.
09:38 Alors, si je peux m'exprimer, c'est que...
09:41 Alors, moi, je pense vraiment qu'il faudrait remettre
09:43 le service militaire obligatoire au goût du jour,
09:46 parce que je pense que ça peut apporter énormément
09:49 à notre jeunesse, qui aujourd'hui n'a plus le sentiment
09:52 d'appartenance à quoi que ce soit, ni à la patrie,
09:55 ni à la France. Donc, en venant au service militaire,
09:58 en ayant discuté avec les appelés à l'époque,
10:01 on les appelait les appelés, hein,
10:03 donc tous ces gens-là qui, au début, étaient un peu réticents
10:06 à aller au service militaire, on le sait,
10:09 eh bien, soit se sont engagés en voulant être professionnels,
10:13 soit ont sorti, grandis, en étant changés profondément,
10:17 comme a dit le général juste avant.
10:19 Donc, ils ont trouvé des vocations
10:22 qu'ils n'avaient pas forcément eu à l'idée
10:26 avant d'être passés par un service militaire obligatoire.
10:29 – Oui, je vous écoute.
10:33 – Et moi, je voulais juste rajouter, c'est qu'aujourd'hui,
10:36 on a quelques structures militaires qui s'apparentent un peu à cela,
10:40 en parlant du SNU, en parlant du SMV, le service militaire volontaire,
10:44 donc on a déjà ouvert un petit corridor
10:48 qui ressemble un petit peu au service militaire obligatoire,
10:51 sauf que là, c'est du volontariat, donc forcément,
10:53 les jeunes qui viennent sont volontaires,
10:56 et en ayant formé dans ces institutions,
11:01 j'ai pu remarquer que, les pourcentages parlent,
11:05 70% des jeunes qui passent par ces structures
11:08 ressortent avec une bonne assertion, soit professionnelle, civile,
11:11 ou soit s'engagent par la suite.
11:14 Donc c'est vraiment bénéfique pour la jeunesse.
11:17 – Alors, mon général, c'est un serpent de mer,
11:20 je pense que ce n'est pas à l'ordre du jour,
11:22 pour des raisons financières, et puis peut-être pour des raisons d'organisation,
11:25 mais on remarque quand même que la Lituanie, le Danemark, la Suède,
11:28 la Norvège, la Finlande, la Lettonie, l'Autriche, la Grèce et l'Estonie
11:32 disposent actuellement d'une forme de service militaire obligatoire,
11:35 l'Ukraine et la Russie bien évidemment, mais elles sont en guerre.
11:39 Je ne sais pas si vous avez un sentiment là-dessus,
11:42 je disais qu'on a perdu des choses en abandonnant le service militaire,
11:45 qu'on n'avait pas forcément vu d'ailleurs,
11:48 lorsque le service militaire a été arrêté en France.
11:51 – Oui, alors je voudrais rebondir sur ce qui vient d'être dit, sur deux points.
11:56 D'abord, il n'y a pas que les militaires professionnels,
11:59 j'allais dire il y a les semi-professionnels,
12:01 on double le nombre de réservistes, on passe de 40 000 à 80 000 réservistes.
12:06 Donc ça fait un réservoir, comme on dit en anglais, de "part-time professionals",
12:11 donc des gens qui consacrent une partie de leur temps à ça,
12:15 et qui peuvent concilier ça avec une autre activité professionnelle,
12:18 c'est le premier point.
12:20 Le deuxième point, je voudrais revenir sur le service national universel,
12:23 que je connais bien pour le suivre depuis 6 ou 7 ans,
12:26 et j'ai rencontré des jeunes cette semaine et discuté avec eux,
12:29 ça rejoint exactement le point, Pascal Praud, que vous soulignez,
12:32 sur la mixité sociale régionale.
12:35 Les jeunes qui font ce service se retrouvent ensemble,
12:39 et ils m'ont tous dit… – Oui, mais ça dure combien de temps ?
12:41 – Alors, ça dure un mois, mais ça veut dire…
12:44 – Et ils dorment ensemble ? Parce que c'est important de vivre ensemble ?
12:47 – Dans 15 jours, ils sont pensionnaires. – Ça c'est important.
12:50 – Et donc, ils disaient, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup plus de choses
12:54 qui nous rassemblent que de choses qui nous séparent.
12:57 Je dis toujours pour les parisiens que quand le 9-3 rencontre le 16ème,
13:01 on n'a pas perdu son temps. Et ça, c'est un point important.
13:04 Et ça leur permet de refaire un petit peu Nation rapidement,
13:08 mais surtout de s'ouvrir vers leur capacité à servir le pays d'une autre façon.
13:14 Alors, certains voudront être militaires, gendarmes ou policiers, ou pompiers,
13:17 ou il y en avait une qui me disait, moi je veux aller dans une ONG.
13:20 Enfin, vous voyez, différentes façons. Et je crois que c'est…
13:24 Alors, pour l'instant, ça n'est pas obligatoire.
13:27 L'année prochaine, 2024, il y en a 80 000 volontaires qui vont être appelés
13:32 pour faire ça, mais à terme, le Président de la République a dit
13:36 que ça devrait devenir obligatoire avant la fin du quinquennat.
13:39 Donc c'est une grande affaire. 75% des Français plébiscitent cela.
13:44 Pour l'instant, ce qu'il faut convaincre, c'est l'éducation nationale,
13:48 puisque ça se fait dans le cadre de l'éducation nationale.
13:51 Et là, je pense qu'il y a beaucoup de travail à faire.
13:54 - Merci beaucoup, mon général. On va être avec une merde militaire dans une seconde
13:58 pour conclure notre petit dossier. On est ensemble jusqu'à 13h.
14:01 On a beaucoup de sujets. Le pape François qui lance cette fois un cri d'alarme
14:05 face au réchauffement climatique. Il y a Octobre Rose.
14:08 Il y a le Royaume-Uni qui veut devenir un pays sans tabac.
14:11 Peut-être hier soir étiez-vous au retour de Pierre Arditi sur la scène du théâtre.
14:20 Donc ça serait intéressant peut-être que vous nous appeliez.
14:23 - Oui, au 01-80-29-21.
14:27 - Exactement, Géraldine. On va marquer une pause. À tout de suite.
14:30 - Oui, avant ça, je vous rappelle que Laurent Mariotte sera là samedi.
14:33 Il vous invite à la table des bons vivants entourés de ses chroniqueurs
14:38 et de son invité, la comédienne Caroline Van Gogh.
14:41 - Mais ça, c'est des gens qui cassent un essai. Ce n'est pas des bons vivants.
14:44 Vous êtes bruiteurs désormais. Ah, je fais tout. C'est Hollywood.
14:49 - C'est Hollywood. Donc il vous racontera l'origine des livres de cuisine
14:53 et du grammage des recettes. Très intéressant.
14:55 Vous gagnerez aussi un bras zéro planchard d'une valeur de 1200 euros.
14:58 Pour cela, justement, il faut jouer au bruit de cuisine, reconnaître un bruit de cuisine.
15:02 Et pour participer, vous envoyez un SMS cuisine au 73921.
15:08 3 fois 75 centimes plus prix d'un SMS.
15:12 - La pause à tout de suite.
15:13 - Europe 1, Pascal Praud.
15:19 - Avec vous jusqu'à 13h et vous au standard.
15:22 N'hésitez pas, vous réagissez au 01-80-29-21.
15:25 - Et nous sommes avec une mère de militaires. Bonjour, Florence.
15:29 - Oui, bonjour, Pascal.
15:31 - Vous avez quel âge, Florence ?
15:33 - J'ai 50 ans.
15:34 - Et votre fils ou votre fille, quel âge a-t-il ou a-t-elle ?
15:37 - Mon fils, il a 25 ans.
15:40 - Ah oui, parce qu'il a 50 ans.
15:42 - Non, il a 25 ans et depuis l'âge de 15 ans, il voulait absolument rejoindre l'armée.
15:50 - Armée de terre ?
15:51 - L'armée de terre, oui.
15:53 - Qu'est-ce qu'il fait ?
15:54 - Il est parachutiste.
15:58 - Ah oui, c'est pas rien.
16:02 C'est-à-dire qu'armée de terre, parachutiste, c'est armée de terre quand même.
16:05 - Oui, tout à fait, oui, dans l'artillerie. Il est parachutiste dans l'artillerie.
16:09 Alors, il a coché toutes les cases.
16:12 Nous, on ne voulait pas qu'il rentre sans diplôme, donc on lui a demandé d'avoir une licence.
16:18 Il a fait une école de sous-officier, il est sous-officier.
16:22 - Et il est heureux ?
16:24 - Non, pas du tout.
16:26 - Ah, il n'est pas heureux ?
16:27 - Pas du tout.
16:29 - Alors il va quitter l'armée s'il n'est pas heureux ?
16:31 - Non, parce qu'il a vraiment conscience du service public, donc il reste, mais il s'embête.
16:38 - C'est trop bien quand même.
16:40 Alors écoutez, moi j'ai des conseils à donner à personne, comme vous le savez,
16:43 mais dans la vie professionnelle, le plaisir, c'est essentiel.
16:48 Fais ce qui te plaît.
16:50 Ne sois pas premier, ça ne veut rien dire.
16:53 Ne cherche pas à être premier, on s'en fiche.
16:55 Ne cherche pas à gagner de l'argent forcément, mais fais ce qu'il te plaît.
16:59 - On a une famille qui a toujours travaillé dans le service public,
17:03 donc on l'a encouragée dans sa voie, même si on n'était pas spécialement militariste.
17:08 Mais là, je suis désolée de le dire, il y a 25 ans, ça va faire 5 ans qu'il est à l'armée.
17:13 - Et il s'ennuie. Il a une fiancée ?
17:15 - Non, mais il ne voit pas du tout où est l'intérêt de l'armée, pour une bonne et simple raison.
17:19 - Sa vie est à côté, il a une fiancée, il a une vie de famille ?
17:22 - Non, mais pourquoi il pourrait avoir une vie de famille ?
17:25 Il est toujours par vent et par veau.
17:28 - Mais il y a des militaires qui sont mariés quand même.
17:30 - Quand on est parachutiste, on a toujours une formation à gauche, à droite.
17:34 - Ah bon ?
17:35 - Il n'est jamais chez... Ah mais tout à fait.
17:37 Il a coché toutes les cases, il va faire toutes les formations pour lesquelles il serait bon.
17:45 Il a envie de s'engager, il aimerait bien partir à gauche, à droite, et en fait, il ne se passe jamais rien.
17:51 - C'est-à-dire qu'il n'est jamais allé en mission ?
17:56 - Alors si, il est allé en mission, mais pas loin de l'Ukraine, et il ne s'est rien passé.
18:01 Il s'est entisciné pendant quatre semaines.
18:03 - Vous me parlez... Il est parti le général Trincon,
18:06 parce que je suis quand même très inquiet de ce que vous m'a raconté, Florence.
18:10 - Eh bien, moi, je peux vous dire, je comprends le manque de vocation.
18:18 - J'entends bien, mais lui-même, il ne va pas rester toute sa vie à s'ennuyer dans l'armée française.
18:22 - Ah mais c'est clair. J'espère bien qu'il va quitter l'armée,
18:27 et qu'il retrouvera autre chose qui lui plaira,
18:30 parce que ça fait dix ans qu'il nous a...
18:33 Enfin, pendant cinq ans avant de rentrer à l'armée, il nous a parlé de ça tout le temps.
18:37 Et là, je vois bien que...
18:40 - Vous avez déjà sauté en parachute ?
18:42 - Non, j'ai la tête de...
18:44 - J'ai raté ?
18:45 - Combien de sauts en parachute vous avez à votre actif ?
18:49 - Pour l'instant, il me semble aucun. Il ne faut pas que je vérifie.
18:52 - Et vous avez tenté le saut en parachute, Florence ?
18:55 - Non, mais vous savez, en fait, il a été réserviste dans la gendarmerie avant de rentrer à l'armée,
19:02 et il a eu l'impression d'être plus...
19:05 Enfin, qu'il servait mieux les gens en étant réserviste dans la gendarmerie.
19:12 Là, il a l'impression que ça ne sert pas à grand chose.
19:15 - Il sait que vous nous appelez ?
19:16 - Non.
19:17 - Non, d'accord. Vous l'avez vu récemment ?
19:19 - Oui, je le vois régulièrement, et je vois bien qu'il est pas heureux.
19:23 - Il faut lui déjà trouver peut-être une petite fiancée, ou un fiancé, j'en sais rien, parce que c'est ça...
19:27 - Alors, une petite fiancée quand, sur 52 semaines, vous êtes 12 semaines uniquement dans votre régiment,
19:34 parce que vous suiviez toutes les formations qu'on vous impose,
19:38 donc vous êtes persuadé qu'un jour, vous allez vraiment servir la France ?
19:42 - Ouais, mais n'empêche pas, ça y aillera sa vie !
19:46 - Non mais, je suis désolée, l'armée, c'est son...
19:53 - Oui, je vous en prie.
19:56 - Non mais je plaisante pas, il s'est engagé...
19:58 - Mais moi non plus, je vous en prie, qu'est-ce que je peux faire ?
20:00 - Vous voyez, ce qui est arrivé à Arnaud Beltrame, c'était sa vie, en fait, je veux dire,
20:07 il était gendarme, et il était au service de la France,
20:10 donc fils, il s'est engagé pour ça, et le service de la France,
20:13 à part refaire et toujours refaire les mêmes exercices, et ne jamais partir sur aucune mission.
20:20 - Bon, bah merci beaucoup, Florence Géraldine.
20:23 - Oui, c'est dommage, du coup, il avait une vocation, et du coup...
20:27 - Mais non, mais je voyais qu'un papier, en train de lire un papier,
20:30 donc c'est pour tout à l'heure, donc je dis, Géraldine...
20:33 - Je prépare !
20:34 - Je prépare, je me mette là avec un papier comme ça,
20:36 donc je me dis, Géraldine veut dire quelque chose, elle a une annonce à faire !
20:39 - Oh, non, non, non, mais franchement...
20:43 - Je ne sais pas si c'est très adapté comme musique pour les réseaux sociaux aussi ?
20:46 Vous en pensez quoi ?
20:47 - Ça fait peur, je comprends qu'on recrute peu,
20:49 parce que nous on est un peu comme l'armée française,
20:52 on a du mal à recruter, non pas des auditeurs, parce qu'on en a beaucoup,
20:57 mais on a du mal à recruter des...
20:59 - Non, non, n'excusez pas.
21:01 - Des likeurs de la page Facebook.
21:06 - Vous modernisez, vous me bluffez !
21:08 Bon allez, le point !
21:10 Ah non, vous ne me balancez pas cette bouteille de vin !
21:12 Non mais je le dis parce que...
21:14 Véronique nous écrit le service militaire,
21:18 ça permettrait de remettre de l'ordre dans notre société.
21:21 Pour Anne, on a bien fait de le supprimer,
21:24 il nous faut de vrais professionnels dans l'armée.
21:26 On finit avec Tom.
21:27 Moi, j'aimerais beaucoup m'engager, mais j'hésite encore.
21:30 - Je veux dire, l'engagement ne supporte pas l'hésitation.
21:36 C'est comme les gens lorsqu'ils vont se...
21:38 - Comme dans l'amour.
21:39 - Comme dans l'amour ?
21:40 - Comme dans l'amour, oui.
21:41 Comme Nicolas Sarkozy qui dit ça, mais il a raison,
21:43 les gens qui sont dans l'eau, qui tâtent du pied,
21:46 "J'y vais, j'y vais pas", etc.
21:48 Non, voilà, tu t'engages, tu y vas directement.
21:51 - Bah oui.
21:52 - Franco !
21:53 - Oui, oui.
21:54 - Franco de port.
21:55 - Il a raison, monsieur Sarkozy.
21:56 - Il est...
21:57 Vous grognez désormais.
21:59 Vous ne parlez plus.
22:00 Vous...
22:01 - C'est à force d'être avec vous, ça, oui.
22:04 Que je grogne.
22:05 - Il est 11h51.
22:07 On prend une pause.

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