Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, Pascal Praud revient sur la marche contre l'antisémitisme qui s'est déroulée hier dans les rues de Paris avec Louis de Raguenel, chef du service politique d'Europe 1 et les auditeurs.
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00:00 - Europe 1, 11h-13h, Pascal Praud et vous.
00:07 - Merci de nous rejoindre de 11h à 13h, vous écoutez Pascal Praud et vous sur Europe 1.
00:11 Vous réagissez et témoignez, c'est votre émission.
00:13 Alors rappelez dès maintenant le 01 80 20 39 21. Bonjour Pascal.
00:17 - Bonjour Géraldine, bonjour à Louis de Raguenel, qui est chef du service politique d'Europe 1.
00:24 Et cette question évidemment qu'on va poser, Emmanuel Macron a-t-il commis une erreur en n'allant pas à la marche contre l'antisémitisme ?
00:31 On souligne aussi que c'était une certaine France qui était présente hier dans la manifestation.
00:38 Et que c'est vrai, on a eu le sentiment qu'il y avait peu de nos compatriotes musulmans.
00:44 Et ce n'est pas qu'un sentiment, je pense que c'est une réalité, donc ça nous interroge forcément.
00:49 Et nous sommes avec Mohamed. Bonjour Mohamed.
00:53 - Mohamed, bonjour. Est-ce qu'il est là Mohamed ?
00:57 - Oui, oui, j'ai dit bonjour Pascal. J'ai répondu.
01:00 - Et merci d'être avec nous, je ne vous avais pas entendu.
01:02 Mohamed, je crois que vous êtes chauffeur de taxi, c'est bien cela ?
01:05 - Vous vous rappelez de moi Pascal, oui.
01:07 - Ah bien sûr, nous avions eu un échange il y a quelques jours de cela.
01:11 C'est vrai que beaucoup soulignent ce matin et s'interrogent sur l'absence d'Emmanuel Macron, bien sûr.
01:18 Mais l'absence aussi dans les cortèges de musulmans, de français musulmans, qui étaient assez peu présents.
01:26 Je voulais savoir votre sentiment. Vous avez manifesté vous-même ?
01:29 - Non, personnellement non, je n'ai pas été là-bas.
01:32 - Et pourquoi vous n'avez pas manifesté ?
01:34 - Bon, sincèrement, je n'y étais pas parce que j'avais des trucs personnels à faire.
01:41 Mais, sincèrement encore, même si je n'avais rien à faire, je ne serais pas allé pour des raisons que je peux vous argumenter si vous voulez.
01:52 - Mais moi j'attends que cela, puisque c'est le but de notre émission, puisque c'est une marche contre l'antisémitisme, elle devrait rassembler tout le monde.
02:00 - Voilà, alors sincèrement c'est très bien qu'il y ait du monde et des gens qui se soient mobilisés pour y aller, c'est très très bien.
02:09 Il faut toujours manifester contre le racisme en général, l'antisémitisme, et tout ça c'est très très bien.
02:17 Moi je n'ai pas été parce que pour moi il y a deux raisons majeures.
02:21 La première, on sait, et tout le monde sait, que l'antisémitisme a augmenté en France et aussi aux États-Unis,
02:30 où il est multiplié par 500 fois la moyenne en général, à cause des événements actuels qui se passent dans le Golfe, au Palestine et Israël.
02:40 Donc c'est ça qui a exacerbé un peu la situation.
02:43 - Et c'est pour ça que vous ne venez pas ? C'est un drôle d'argument. Alors pourquoi vous venez pas ?
02:47 - Non, moi je n'ai pas été parce que je lui ai dit que ce n'était pas le moment.
02:50 Ça c'est une, on aurait pu faire ça, parce que l'antisémitisme en France il date depuis l'affaire Dreyfus.
02:57 Il est toujours sud-jacent dans la culture française, c'est pas nouveau.
03:00 L'affaire Dreyfus, j'accuse, personne en le connaît.
03:04 Et c'est toujours, l'antisémitisme a toujours connu des hauts et des bas en France selon les événements de la situation.
03:10 - Mais pourquoi pas ? Mais justement, venez manifester d'encontre.
03:12 - Et on peut le combattre, il faut le combattre tout le temps et à chaque fois.
03:15 - En fait je ne comprends toujours pas pourquoi vous n'êtes pas venu manifester.
03:18 - Je suis en train de vous défendre, parce que d'abord c'est pas un appel citoyen, c'était un appel politique.
03:24 La preuve, c'est qu'on a écarté des partis politiques parce qu'on considère qu'ils n'ont pas y aller, comme le Front National.
03:32 Alors que normalement c'est un appel citoyen.
03:34 Donc on écarte éventuellement plus de 40% des Français qui suivent le Front National, par exemple les élections présidentielles,
03:45 et on leur dit que vous êtes tous des antisémites.
03:47 Or c'est des citoyens français qui ne sont pas forcément des antisémites.
03:50 - Et c'est pour ça que vous n'êtes pas venu, donc vous êtes proche du Front National, du Rassemblement National.
03:53 - Qui ? - Vous.
03:55 - Mais Pascal, vous faites des affirmations comme ça, vous voyez où ?
04:00 - Non, je vous pose une question, mais vous avez bien compris que...
04:03 - Vous ne vous posez pas des questions, vous faites des affirmations.
04:05 - Non, je ne fais pas une affirmation, et en plus j'ironisais pour tout vous dire,
04:09 et je pense que tout le monde aura compris que j'ironisais.
04:11 Évidemment que vous n'êtes pas proche du Rassemblement National,
04:14 mais comme vous m'expliquez que vous n'êtes pas venu à la manifestation parce que le Rassemblement National était écarté de la manifestation, j'ironise.
04:20 - Je n'ai pas dit ça, je l'ai dit parce que c'était un appel politique,
04:23 et s'il n'était pas politique, on aurait appelé les citoyens.
04:27 - Mais tout est politique, politique c'est la vie de la cité, évidemment que c'est politique, tout est politique.
04:32 - C'est pour ça que je n'ai pas été, parce que politiquement, je ne vais pas manifester pour ça,
04:37 j'irai en tant que citoyen français, pas en tant que politique.
04:41 - Bon, écoutez, c'est votre avis, moi je n'ai pas le contraire.
04:44 - C'est la première raison, la deuxième raison.
04:46 - Surtout que ce n'est pas très convaincant à mes yeux.
04:49 - Si on avait fait un appel, parce qu'une des raisons majeures qui fait qu'il y a de l'antisémitisme en ce moment,
04:55 c'est ce qui se passe dans le Golfe, alors on aurait dû appeler, sortir tous et appeler à l'arrêt de la guerre,
05:02 et à l'arrêt des exactions là-bas, et je crois qu'en arrêtant la cause de l'antisémitisme,
05:08 on aurait réduit l'antisémitisme un peu au moins.
05:12 - Je peux vous poser une question politique pour le coup ?
05:16 - Oui, je vous écoute.
05:19 - Je veux dire, quelle est votre position sur ce qu'il faudrait dans le Golfe ?
05:23 Parce qu'il y a parfois des manifestations du Jourdain jusqu'à la mer,
05:26 la Palestine, certains musulmans demandent du Jourdain jusqu'à la mer,
05:30 et d'autres disent qu'il faut deux états, un état palestinien, un état...
05:33 - Oui, il faut deux états.
05:34 - Vous êtes sur la position, il faut deux états.
05:36 - En fait, moi je suis dans les résolutions des Nations Unies, les 70 résolutions des Nations Unies.
05:42 - On marque une pause, je salue évidemment notre petite troupe aujourd'hui,
05:46 vous avez entendu la voix de celui qui est là le lundi, et également le mardi.
05:51 D'ailleurs vous avez été là tout le temps depuis le 28 août, cher Fabrice Laffitte.
05:56 - Oui, absolument, j'avais peur de vous manquer.
05:59 - Parfois nous étions dans d'autres maisons où les réalisateurs, de temps en temps,
06:03 prenaient quelques jours de vacances. Vous êtes là, quoi qu'il arrive, jusqu'au 22 décembre ?
06:07 - Jusqu'au 22 décembre, après on verra.
06:10 - Et après, vous ne me voyez plus jusqu'à l'été, forcément, je vais récupérer...
06:14 - Ah oui, bien sûr, bien sûr.
06:16 Et puis, c'est lundi, je vous le rappelle, donc on aura notre hymne du lundi, mais pas tout de suite.
06:22 Et puis je salue Olivier Guenec.
06:24 - Bonjour à tous !
06:25 - Olivier, vous étiez à la manifestation hier ?
06:26 - Non, je n'y étais pas, Pascal.
06:28 - Ça ne vous intéressait pas ?
06:29 - Ah, si, si, si, mais... Non mais oui, non mais...
06:31 - Vous aviez quelque chose à faire ?
06:32 - Non mais, je ne peux pas dire la vérité ici.
06:34 - Ah si, vous ne pouvez pas dire la vérité ?
06:36 - Non, franchement, même je l'ai regretté, mais j'ai beaucoup trop fait la fête samedi.
06:39 Hier, j'étais chez moi... Non mais là, je suis complètement honnête.
06:42 - C'est-à-dire que selon l'expression des jeunes que j'entends parfois, vous "cuviez" hier ?
06:47 - Voilà, exactement, mais je n'osais pas le dire, pour être honnête, la cause est tellement grande.
06:50 - Mais c'est quoi faire la fête ? Vous vous êtes couché à quelle heure ?
06:51 - Ah, ça va, je suis arrivé chez moi à 7h30.
06:53 - 7h30 ?
06:54 - Oui, oui, oui.
06:55 - Là, c'est plus de mon âge, ça.
06:56 - Oh, écoutez, mais tout le monde l'a fait, ça !
06:58 Je vois plus de Ragnet qui souffle, mais tout le monde l'a fait, ça !
07:00 - Non, moi, je n'ai jamais fait ça.
07:01 - Moi, je gardais mes enfants, pour que ma femme aille manifester, vous voyez ?
07:04 - C'est pas la même vie, oui.
07:06 - Non, non.
07:07 - Bon, et vous êtes allé, Fabrice, où à la manifestation ?
07:10 - Je suis allé, non pas à Paris, mais il y avait un rassemblement dans ma ville samedi, et j'y suis allé.
07:14 - Bon, bah écoutez, vous avez bien fait d'aller à une manif le samedi qui était programmé le dimanche.
07:20 Vous êtes en avance sur le temps.
07:22 - Toujours en avance !
07:23 - Mais comment c'est possible d'être si peu réveillé quand même ?
07:25 - Il y avait un rassemblement qui a été fait.
07:29 - Vous êtes sûr que c'était un rassemblement de la manif ?
07:30 C'était pas autre chose ? C'était pas pour une brocante ?
07:33 - C'était peut-être le marché, un vide-pogné.
07:35 - Maintenant que vous me le dites, c'était peut-être le marché, finalement.
07:38 - C'était peut-être le marché ?
07:39 Je suis allé à un rassemblement, et c'était le marché.
07:41 J'ai acheté des victoilles.
07:44 Qu'est-ce que vous avez acheté ? Des victoilles, chère...
07:46 - Non, laissez-moi, c'est lundi, commencez pas.
07:49 - 11h12, à tout de suite.
07:52 - 11h13, bienvenue, écoutez Pascal Froyer, vous, sur Europe.
07:55 - Europe 1.
07:56 - Pascal Froyer, vous.
07:57 - Et de 11h à 13h, sur Europe 1, vous réagissez au 018-2039-21 avec Pascal Froyer.
08:03 - Emmanuel Macron a-t-il commis une erreur en n'allant pas à la marche contre l'antisémitisme ?
08:08 Louis Dragnel, qui est avec nous.
08:10 J'ai le sentiment que tout le monde condamne, d'une certaine manière,
08:16 la non-présence d'Emmanuel Macron à cette manifestation.
08:20 Quand je dis tout le monde, c'est à l'intérieur parfois de son propre gouvernement,
08:24 c'est toutes les voix politiques du pays, c'est les manifestants que j'ai rencontrés hier,
08:31 c'est, disons-le aussi, les éditorialistes que j'ai lus.
08:34 Personne ne comprend ou on ne comprend que trop.
08:37 - On ne comprend que trop et on sait aujourd'hui qu'Emmanuel Macron est conscient qu'il a raté la séquence.
08:42 Je peux vous donner quelques exemples des 72 dernières heures.
08:46 Ce dimanche soir, il déclare à la BBC, il fait cette déclaration très étonnante,
08:50 il appelle à l'arrêt des massacres des civils à Gaza par l'armée israélienne.
08:53 Alors là, c'est le tollé absolu, personne ne comprend.
08:56 Et il voit bien qu'en fait, il est allé beaucoup trop loin,
08:59 donc il essaie de contrebalancer.
09:00 Le lendemain matin, 11 novembre, il prononce un discours à l'Arc de Triomphe
09:03 que personne n'a écouté ou peu de gens ont écouté.
09:05 Ensuite, il envoie Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, rendre un hommage à Dreyfus.
09:10 Globalement, je ne sais pas si vous l'avez écouté ou si vous l'avez vu,
09:13 mais globalement, peu de gens l'ont vu.
09:14 Le lendemain, il y a une lettre aux Français qui paraît dans Le Parisien
09:18 que seuls les lecteurs du Parisien ont lu, en plus seuls les lecteurs du dimanche.
09:22 Ce matin, en panique, l'Élysée organise une réunion avec les représentants des cultes.
09:27 On voit bien en fait que globalement, c'est la cacophonie partout,
09:30 c'est absolument pas lisible.
09:32 Et puis maintenant, surtout, commence à diffuser la petite musique
09:36 selon laquelle le lundi, Emmanuel Macron est pro-Hamas,
09:39 le mardi, il est pro-israélien.
09:41 Et que ça change comme ça, que ça alterne.
09:43 Donc en même temps, en période de guerre, c'est difficile.
09:48 - Absolument.
09:49 - C'est difficile parce qu'il n'y a qu'une barrière.
09:51 - Mais il y a un problème de fond.
09:53 On pourrait juste se dire, avec notre discussion,
09:56 qu'Emmanuel Macron a loupé la séquence, comme on dit maintenant dans les médias.
09:59 Mais en réalité, je pense qu'il y a quelque chose de beaucoup plus profond.
10:02 La semaine dernière, Emmanuel Macron organise un dîner
10:05 avec les représentants de la majorité à l'Élysée.
10:07 Et il leur demande "Est-ce que je dois aller à la marche ?"
10:09 Certains lui disent "Mais oui, monsieur le président, évidemment, il faut y aller."
10:12 D'autres lui disent "Non, ce n'est pas important ce passage."
10:15 Et Emmanuel Macron a cette réponse que je trouve, moi, très intéressante
10:19 et en même temps inquiétante.
10:20 Il dit "Je ne veux pas donner l'impression d'une France coupée en deux."
10:23 Donc ça sous-entend que, dans son esprit, se rendre à la marche d'hier,
10:27 c'était prendre parti pour un camp contre un autre.
10:30 Et c'est là, à mon avis, l'erreur fondamentale,
10:33 et qui est grave, elle se trouve ici.
10:35 - Alors, vous soulignez ces prises de parole multiples.
10:38 Mercredi, il parle devant les loges.
10:40 Jeudi, c'était la conférence humanitaire, la coalition humanitaire.
10:44 Personne n'est venu.
10:46 Vendredi, c'est la BBC. Je ne sais pas pourquoi il parle à la BBC en anglais.
10:50 C'était la veille du 11 novembre, mais c'est étrange quand même de parler à la BBC.
10:54 Vous l'avez dit, c'est la lettre dimanche dans le Parisien.
10:57 C'est la multiplication de la parole, alors qu'il n'y avait qu'une chose à faire,
11:00 c'était venir à la manifestation et se taire.
11:03 Donc il a fait tout le contraire de ce que vous venez de dire.
11:06 Et donc ça explique cette espèce de gêne à tous les étages.
11:10 Il n'y a même pas eu un message, par exemple, du président de la République
11:13 à l'endroit de Yael Brown-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale,
11:16 qui organisait la marche avec le président du Sénat.
11:18 On sent qu'il y a une espèce de gêne, et à l'Élysée,
11:21 objectivement, c'était un peu la panique ce week-end,
11:24 parce qu'on a beaucoup échangé, à la fois nous,
11:27 sur notre incompréhension de l'attitude du président,
11:30 et eux avaient quand même beaucoup de mal à nous répondre.
11:32 - Louis de Ragnel, d'Europe, chef du service politique,
11:35 vous pouvez d'ailleurs l'interroger, parce qu'il vient de dire
11:38 quelque chose qui est important, c'est aussi le travail
11:42 que vous faites parfois off, en coulisses, avec les conseillers,
11:46 et dont vous traduisez à l'instant le sentiment et la pensée.
11:51 Il est 11h19, nous marquons une pause, bien évidemment,
11:56 et nous continuons, ce sera avec un attente, qui sera là dans une seconde.
11:59 - Et pour réagir, vous composez le 01-80-20-39-21.
12:03 Vous écoutez Pascal Praud et vous, de 11h à 13h, sur Europe 1.
12:06 Et dans Pascal Praud et vous, de 11h à 13h, sur Europe 1,
12:12 nous retrouvons Nathan, qui veut réagir au 01-80-20-39-21.
12:17 - Exactement, bonjour Nathan, et votre témoignage nous intéresse grandement.
12:20 - Bonjour. - Bonjour Nathan, vous avez été agressé
12:24 il y a cinq jours. - Exactement.
12:27 - Qu'est-ce qui s'est passé ? - Exactement, il y a cinq jours,
12:29 j'étais avec des amis à moi, en ville,
12:32 et il y a un monsieur qui m'a stoppé en voyant mon étoile de David
12:36 et qui m'a dit des énormités dont je ne souhaite pas redire les propos,
12:42 mais c'était quelque chose qui m'a vraiment touché,
12:45 donc je l'ai mobilisé et je l'ai gardé le temps d'appeler la police
12:51 et que la police arrive, pour qu'au final il soit gracieux,
12:56 donc c'est compliqué.
12:59 - C'est-à-dire que, d'abord, cette personne, avec quel âge, vous a agressé ?
13:04 - 46 ans. - Ça s'est passé où ?
13:07 - En centre-ville, en plein centre-ville de Rouen.
13:11 - On comprend Nathan que vous êtes de confession juive ?
13:14 - Oui, oui. - Vous portez d'ailleurs un des plus jolis prénoms qui existent,
13:18 un prénom biblique, et beaucoup de jeunes gens d'ailleurs portent ce prénom aujourd'hui, Nathan.
13:23 Donc cette personne vient vers vous, vous insulte, et vous vous appelez la police.
13:29 Vous l'immobilisez, dites-vous ?
13:31 C'est-à-dire que vous êtes capable d'immobiliser quelqu'un, déjà ?
13:33 Donc vous avez eu quelques techniques d'immobilisation ?
13:37 - Ah bah ça c'est parce que je fais un peu de sport de combat.
13:41 J'essaye de tenir un peu de sport de combat pour réussir à me défendre.
13:45 - Oui, mais j'essaye toujours de comprendre, et je pense aux téléspectateurs,
13:48 aux téléspectateurs à l'auditeur même, qui nous écoutent et qui veulent comprendre.
13:51 Vous avez 18 ans, je crois, Nathan ?
13:53 - C'est ça. - Bon, donc à ce moment-là, la police arrive.
13:57 - La police arrive, il part en garde à vue, un peu plus tard...
14:00 - Et c'est témoignage contre témoignage, il n'y avait pas de témoin de ça ?
14:04 - Si, si. - Ah, il y avait des témoins ?
14:06 - Avec mes amis, quand témoignent. - Et alors, la personne est en garde à vue,
14:10 une enquête est ouverte, elle passera devant le tribunal de correctionnel pour insulte,
14:15 ou il ne se passera rien ?
14:18 - Il ne se passera absolument rien, car comme à chaque fois,
14:21 dès qu'il y a une plante pour un propos antisémite ou quelqu'un qui s'est agressé,
14:26 soit c'est un fou, soit il a fumé, soit...
14:29 Il y a toujours quelque chose pour dire qu'il n'est pas antisémite.
14:32 - Et là, qu'est-ce qu'on vous aura répondu ? Parce que je suis très étonné de ça,
14:35 parce que d'un côté, il y a le discours officiel de Gérald Darmanin,
14:38 "on ne laissera rien passer", et puis de l'autre côté,
14:40 vous, vous avez un témoignage qui apporte une vision contraire.
14:44 Donc ça m'intéresse de savoir pourquoi cette personne ne sera-t-elle pas poursuivie ?
14:49 - Cette personne ne sera pas poursuivie car maintenant,
14:53 les experts psychiatres disent que cette personne a des problèmes mentaux,
14:58 des troubles mentaux, du coup, il a été interné en hôpital psychiatrique.
15:03 - Il a quand même été interné en hôpital psychiatrique, donc il y a une logique.
15:07 - Il était très bien conscient.
15:08 - Il y a une logique quand même. Je veux dire, il y a une logique.
15:10 Cette personne a été internée en hôpital psychiatrique.
15:13 - Oui, oui.
15:14 - Donc c'est intéressant, effectivement, qu'après, c'est une logique,
15:18 moi je ne connais pas le dossier, par définition,
15:21 mais manifestement, il y a une logique.
15:23 Autrement, il aurait été poursuivi, s'il n'avait pas été,
15:26 avec des témoins, il aurait été poursuivi, bien sûr,
15:28 pour insulte à caractère antisémite, Louis de Raguenel.
15:30 - Le drame dans cette histoire, en fait, et je comprends le fait que vous soyez choqué,
15:35 c'est qu'en fait, il y a une surreprésentation de gens
15:38 qui doivent être internés en psychiatrie,
15:40 qui sont auteurs de ces actes, comme d'ailleurs des actes terroristes,
15:44 et pour les victimes, c'est absolument insupportable
15:46 de voir qu'en fait, ce sont toutes ces personnes qui sont en liberté,
15:49 qui ne devraient pas l'être,
15:50 et donc, vous avez l'impression que la justice ne suit pas,
15:53 et en fait, vous payez les carences de l'État,
15:55 pour des raisons, objectivement, qui sont inacceptables.
15:58 - Bon, aujourd'hui, vous étudiez, vous êtes en fac ?
16:02 - Je suis au lycée, car j'avais doublé,
16:06 et aller au lycée, ça devient un peu compliqué,
16:09 parce que je reçois des insultes, même des gens de mon lycée,
16:13 parce que je suis juif, et la plupart m'envoient des messages "frie Palestine", etc.
16:23 Je rentre en classe, là, au retour des vacances,
16:26 j'ouvre à peine la porte, et quelqu'un me crie déjà "frie Palestine",
16:30 ils m'ont collé, pendant que je marchais dans les couloirs du lycée,
16:33 ils m'ont collé un autocollant "frie Palestine" dans le dos,
16:37 des trucs complètement fous,
16:41 et qui font vraiment...
16:43 Bah en fait, j'ai plus envie d'aller au lycée, du coup.
16:46 Ça devient impossible.
16:49 - Vous êtes fils unique, Nathan ?
16:55 - Non, non, non, j'ai trois frères et soeurs.
16:58 - Et vos frères et soeurs sont plus jeunes, ou plus âgés que vous ?
17:01 - Bah, j'ai deux plus vieux, et un plus jeune.
17:06 - Qu'est-ce que vous disent vos parents ?
17:09 - Je sais pas comment répondre.
17:13 Ils me disent qu'il faut faire face, tenir,
17:17 mais mentalement parlant, ça devient quand même un peu difficile.
17:21 - C'est vrai que oui, c'est vrai.
17:24 Mais par exemple, dans le lycée, les autocollants "frie Palestine",
17:27 comme vous dites, c'est minoritaire ?
17:31 - Ah mais, enfin, c'est pas qu'il y en a,
17:35 c'est qu'ils m'en ont collé un dans le dos.
17:38 - Oui, j'entends bien. Et vous êtes allé voir le proviseur, par exemple ?
17:42 - Oui, j'ai été voir tout le monde, mais...
17:45 - Et qu'est-ce qu'il dit, le proviseur ?
17:47 - Ils ont fait ce qu'il faut, quand même. Ils ont fait quelque chose, quand même.
17:50 Le proviseur l'a convoqué, l'a sanctionné,
17:54 mais on m'a pas dit la sanction que la personne avait reçue.
17:58 - Moi, je pense que dans ces cas-là,
18:02 le proviseur ou les professeurs doivent prendre la parole,
18:06 et doivent dire à tous les élèves qu'on est là pour apprendre,
18:10 on est dans un lycée, et en aucun cas, les opinions politiques
18:14 doivent être mises en avant dans le cadre de l'éducation nationale.
18:18 Et ça, c'est au professeur, c'est au proviseur de prendre cette parole
18:22 et de dire cela aux élèves, me semble-t-il, Nathan ?
18:26 - Je suis totalement d'accord avec vous, je pense qu'ils auraient dû prendre la parole
18:30 et au moins montrer à tout le monde qu'ils ne laisseront pas faire.
18:34 - Écoutez, là, par exemple, aujourd'hui, vous devriez être en cours,
18:38 actuellement, il est 11h28, vous devriez être en cours ?
18:42 - Exactement, je devrais être en cours, mais je suis resté à la maison ce matin.
18:46 - Et vous irez demain, ou vous irez cet après-midi ?
18:50 - Je pense essayer d'y aller cet après-midi,
18:54 après, si tout ça recommence
18:58 quand j'y retourne, je pense que je prendrai le Cned.
19:02 - Le Cned, je le rappelle, c'est... - Par correspondance.
19:06 - Par correspondance, pour passer le bac. - J'irai à la maison, c'est ça.
19:08 - Bon, Nathan, moi ce que je vous propose, c'est de nous rappeler,
19:10 votre témoignage est extrêmement intéressant, vraiment, de nous tenir au courant,
19:14 souvent je dis ça, et puis parfois les auditeurs ne nous rappellent pas toujours,
19:17 monsieur Olivier Guenec, donc... - C'est un petit pic, ça ? Non ?
19:20 - D'accord. - Mais comme vous êtes le chef des auditeurs...
19:24 - Oui, dites-moi, je vous écoute. - Mais plutôt que de sortir la nuit entre le samedi et le dimanche,
19:28 vous devriez mettre en place
19:32 un agenda où vous appelleriez les auditeurs
19:36 qui doivent revenir nous voir. - Avec grand plaisir, je vais m'y mettre.
19:40 - Mais vous n'êtes pas allé à la messe, du coup, vous n'êtes pas allé à la messe dimanche ?
19:44 - Non, je n'y suis pas allé, et je voulais vraiment pourtant, mais impossible, impossible de me voir.
19:48 - Et là, vous vivez dans le péché, vous prenez des risques. - Ça fait quelques années, déjà.
19:52 - Oui. - Bon, allez, la pause et on revient.
19:56 Merci Nathan, bonne journée à vous. - Merci Nathan. - Au revoir, bonne journée à vous aussi.
20:00 11h-13h, vous écoutez Pascal Praud et vous sur Europe 1.
20:04 - Europe 1. - Pascal Praud et vous. - Merci de nous rejoindre sur Europe 1, de 11h à 13h, vous écoutez
20:08 Pascal Praud, vous témoignez bien sûr au 01-80-20-39-21, Pascal.
20:12 - Et je vous propose d'écouter le grand rabbin de France qui vient de sortir de l'Elysée,
20:16 qui a échangé ce matin avec Emmanuel Macron.
20:20 - Le président a rappelé quelque chose d'essentiel entre nous tous, c'est qu'il a parlé de l'empathie
20:24 qu'on doit avoir les uns envers les autres. Personne ne peut s'enfermer dans sa seule
20:28 et sa simple souffrance. À ce moment-là, on segmente une société.
20:32 Et moi, je trouvais très forts les mots du président, qui vous écoutent d'ailleurs à nos propres réflexions
20:36 sur la nécessité de
20:40 comprendre l'autre, j'ose le dire avec mes mots, qui sont aussi des mots du Talmud,
20:44 de la Bible, des mots qui disent "ne juge pas l'autre avant d'être à sa place".
20:48 Et donc il faut qu'on fasse cet effort, c'est ça être citoyen, c'est dire
20:52 ce que l'autre vit, j'en suis aussi une part. Donc on doit
20:56 comprendre ce que chacun et chacune peuvent vivre
21:00 pour essayer de partager, de porter ce fardeau ensemble. C'est ce qu'on a vécu dans la marche
21:04 hier, où tout le monde était rassemblé dans la réaffirmation
21:08 des valeurs de la République. - Bon, d'abord tout le monde
21:12 n'était pas rassemblé, c'est Aïm Korsia, le grand rabbin de France, tout le monde n'était pas
21:16 rassemblé, c'est bien le problème, puisqu'on a beaucoup insisté sur le fait
21:20 que les musulmans étaient assez peu représentés, assez peu présents
21:24 dans cette manifestation. Louis Dragnel, si vous voulez
21:28 décrypter peut-être ce qui vient d'être dit, parce qu'on voit
21:32 qu'il y a quelque chose aussi, moi, qui me frappe, et qui non pas
21:36 me choque, mais ce mot "république", il y a un moment, il faut
21:40 que ceux qui dirigent ce pays parlent de la France. - Mais on est entièrement
21:44 d'accord, enfin, je pense que... - Vous avez totalement raison.
21:48 - Poser la question de la République à des gens qui ne supportent pas ce que nous sommes,
21:52 ils en ont rien à faire, pour eux c'est un régime politique, c'est un système politique. D'ailleurs, dans les attentats
21:56 pour, je caricature un peu volontairement mon propos, les gens ils disent pas
22:00 "on va commettre un attentat contre la République", ils attaquent la France, c'est le
22:04 territoire, c'est ce qu'on représente, et ce qu'on représente, c'est la continuité d'une histoire
22:08 monarchie, empire, république, avec ses forces, ses faiblesses, ses zones d'ombre
22:12 et ses moments de grande fierté. Effectivement, même, je vous donne
22:16 un autre exemple. Par le passé, j'étais journaliste en charge des questions de défense,
22:20 je voyais beaucoup, beaucoup de militaires. Je peux vous assurer, il n'y a pas un soldat que j'ai rencontré
22:24 qui est prêt à mourir pour la République. En revanche, tous sont prêts à mourir pour la France.
22:28 - Et c'est vrai que cette banderole hier, pour la République, contre l'antisémitisme,
22:32 elle traduit aussi une époque, ou un état d'esprit.
22:36 - Exactement. - Et je pense que c'est comme si... - Et ça ne veut pas dire qu'on est antirépublicain
22:40 quand on dit ça, pour que les choses soient extrêmement claires. - Mais évidemment, mais c'est comme si
22:44 les uns et les autres avaient peur de parler de la France, enfin...
22:48 Je veux dire, c'est invraisemblable. - Et la France, ça sublime tout ça, ça va bien
22:52 au-delà de la République. C'est toute notre coutume, notre art de vivre. La République, c'est pas
22:56 un art de vivre. La France, la coutume française, va au-delà...
23:00 Parce que la coutume, en fait, c'est un mot qui a complètement disparu, pareil, du vocabulaire.
23:04 La coutume, qu'est-ce que c'est ? En fait, c'est le droit qui s'adapte à l'histoire,
23:08 la manière avec laquelle a vécu un peuple. Je vous donnais... Je digresse un peu.
23:12 Pourquoi est-ce que ça ne choque personne que le 15 août, le préfet
23:16 de Quimper aille sur le bateau à la bénédiction de la mère avec un évêque ? Pourquoi ?
23:20 Et pourquoi ça choquerait tout le monde qu'un préfet aille
23:24 pour des... Ça choque à chaque fois, à la fête de l'Aïd, des fêtes comme ça.
23:28 Pourquoi ? Parce qu'en fait, c'est la coutume, mais en fait, en Bretagne, par exemple,
23:32 c'est normal, ça ne choque absolument personne qu'il se produise ce type de choses.
23:36 Et je pense qu'il faudrait restaurer ce principe de la coutume qui permet, en fait, d'apporter
23:40 des réponses là où le droit n'apporte pas forcément tout. Et simplement, d'un mot,
23:44 par rapport à ce que dit Rahim Korsia, moi, ce qui me rend triste dans ce que j'écoute
23:48 de Rahim Korsia, qui est vraiment une personne absolument magnifique,
23:52 c'est qu'on sent qu'il est un peu sur la défensive et qu'il ne peut pas se permettre
23:56 de faire la moindre critique, donc il est dans un discours très bienveillant
24:00 à l'égard de l'autre, simplement, et je termine vraiment, je sais que je fais toujours trop long,
24:04 Pascal, d'un mot, le grand rabbin
24:08 de France explique qu'il faut écouter ce que dit l'autre, et ce que dit l'autre dit un peu de ce que nous sommes.
24:12 Et je voulais simplement du coup prendre un peu au mot tout le monde, c'est
24:16 Emmanuel Macron, qu'a-t-il dit ? Il a dit quand même il y a trois jours, il affirme
24:20 qu'il n'y a aucune raison ni légitimité au bombardement des civils et exhorte Israël
24:24 à arrêter. Le lendemain, il dit à Isaac Herzog, donc c'était hier soir,
24:28 je soutiens sans équivoque l'état d'Israël et son droit à l'autodéfense.
24:32 Écouter la parole de l'autre, oui, mais encore faut-il qu'elle soit cohérente.
24:36 - Et c'est ce que nous disons depuis quelques jours, puisque Emmanuel
24:40 Macron, on peut le dire comme ça, paraît perdu, perdu dans son
24:44 labyrinthe dur, en même temps, qui mène nulle part. Nous sommes avec
24:48 Nathalie, bonjour Nathalie.
24:52 Bonjour Nathalie.
24:56 - Bon, bah écoutez, on va marquer une pause, peut-être à 11h37 et puis on retrouvera Nathalie juste après.
25:00 A tout de suite. - Et avant de faire une pause, on va parler de vos programmes cette semaine
25:04 avec notamment sur Europe 1, une émission spéciale ce soir, Beaujolais Nouveaux
25:08 dans la France bouge d'Elisabeth Assayac de 20h à 21h. Jeudi, Maxime
25:12 Chatham, l'écrivain, rejoint la bande de copains de Sophie Davant entre 16h et 18h
25:16 et vendredi, Patrick Bruel et Icar chantent leur nouvelle chanson "Origami".
25:20 Ça se passera en live
25:24 sur Culture Média entre 9h et 11h vendredi prochain.
25:28 Bonne semaine à l'écoute d'Europe 1.
25:32 - Europe 1, Pascal Praud.
25:36 - Pascal Praud et vous, de 11h à 13h avec vous, au standard, vous réagissez au 01-80-30-21.
25:40 - Je voudrais qu'on écoute Shem, c'est Edine Affis qui est le recteur
25:44 de la Grande Mosquée de Paris, qui était présent également ce matin à l'Elysée avec Emmanuel Macron.
25:48 - Avec le président de la République, nous avons eu une discussion très franche
25:52 et moi-même, j'ai rappelé à cette occasion que nous sommes dans
25:56 un moment extrêmement difficile où l'émotion
26:00 souvent, malheureusement, prime sur le reste
26:04 et qu'aujourd'hui, il ne faut pas que ce "moi"
26:08 soit celui de l'amalgame entre musulmans, terroristes,
26:12 etc. Il faut aujourd'hui... Alors, bien évidemment, je ne veux pas
26:16 faire de concurrence victimaire ou nous dire que
26:20 les actes anti-musulmans sont aussi importants que les actes antisémites,
26:24 je ne l'ai jamais dit et je considère aujourd'hui que les chiffres
26:28 montrent qu'il y a une véritable montée contre l'antisémitisme.
26:32 J'ai assené avec énormément de force que d'abord,
26:36 l'islam et les musulmans ne peuvent pas être antisémites et que l'antisémitisme
26:40 ne passera pas par les mosquées de France. Ça, c'est quelque chose que j'ai rappelé
26:44 à maintes reprises. - Il peut le rappeler, mais
26:48 tous ceux qui écoutent ça savent qu'on est dans des vœux pieux, qu'hélas
26:52 la réalité n'est pas celle que
26:56 dit le grand mosquée...
27:00 - Le recteur de la mosquée de Paris. - Le grand recteur de la mosquée de Paris, pardonnez-moi, le grand recteur de la mosquée de Paris.
27:04 Tout le monde le sait. - Et tout le monde sait qu'aujourd'hui, ce sont les juifs qui sont attaqués.
27:08 En réalité, c'est ça. - Évidemment, en tout cas sur le sol de France.
27:12 En tout cas, qui sont insultés, hélas. Je vous propose
27:16 donc d'être avec Nathalie. Bonjour Nathalie. - Bonjour,
27:20 Pascal Tron. Vous allez bien ? - Bah écoutez, ça va bien, mais sinon
27:24 nous sommes inquiets du climat et de la
27:28 séquence que nous traversons. Moi, j'étais présent hier dans cette
27:32 manifestation, au moins au départ, au moment des Invalides. Après,
27:36 je n'ai pas fait toute la manifestation. Je suis resté pendant une heure, entre 15h et
27:40 16h aux Invalides, et puis j'ai échangé avec les uns et les autres, et j'ai vu
27:44 l'immense angoisse, inquiétude, chagrin
27:48 parfois de tous ceux qui étaient présents.
27:52 - Alors moi, je vais vous dire, je n'étais pas hier à la manifestation.
27:56 J'ai réfléchi longuement toute la semaine dernière
28:00 et je me suis considérée un petit peu comme un objet. Je suis responsable
28:04 d'une communauté, je suis française
28:08 de confession juive, et aujourd'hui, quand on parle de moi,
28:12 de la France française juive, j'ai l'impression d'être un
28:16 faire-valoir, un échange électoral, ou en tout cas
28:20 quelque chose dont on attend de moi, et moi auquel je ne peux pas répondre.
28:24 Parce que moi, ce que j'ai envie, par rapport à cette marche qui a été un
28:28 très beau succès hier, c'est vrai, plus de 180 000 personnes
28:32 dans les rues, mais à part cette marche, on fait quoi ?
28:36 Est-ce qu'il va y avoir des actions ? Est-ce qu'il va y avoir
28:40 de la justice qui va rentrer en compte ?
28:44 - Mais qu'est-ce que vous attendez ? - Les processus de confession juive, alors on déclinte
28:48 par rapport à tout ça. - Qu'est-ce que vous attendez au fond ?
28:52 Parce que vous dites "maintenant j'attends des actes", qu'est-ce que vous attendez
28:56 au-delà des paroles ? - Parce que la République française,
29:00 vous l'avez dit tout à l'heure, la France, dit tout le temps
29:04 qu'elle va agir pour combattre l'antisémitisme,
29:08 l'homophobie, le racisme, contre les gens
29:12 qui sont contre les homosexuels, et j'en parle.
29:16 Mais la marche, c'est très bien, mais être
29:20 dans l'action, il faut le faire. - Vous m'entendez, Nathalie ?
29:24 Vous m'entendez quand je vous parle ?
29:28 - Oui, oui, allez-y. - Je me demandais si la liaison était bonne.
29:32 J'entends ce que vous dites, mais qu'est-ce que vous attendez
29:36 concrètement ? Quel est l'acte que vous attendez ?
29:40 - J'attendais déjà hier que notre président soit présent lors de
29:44 cette manifestation. J'attends aussi que des actes
29:48 soient vraiment réels dans ce pays.
29:52 Si on dit qu'on doit combattre l'antisémitisme, c'est agir
29:56 dès aujourd'hui, ne pas laisser un imam dire
30:00 des ignominies, et ensuite quand il passe
30:04 devant la justice qu'il ait 8 mois avec sursis.
30:08 Les actes doivent être
30:12 déjà de grande ampleur. Les juifs ne doivent plus avoir
30:16 peur, ne doivent plus être seuls. Hier, je savais
30:20 très bien qu'en étant dans cette manifestation, j'allais être seule parmi
30:24 d'autres personnes qui venaient manifester. Donc j'ai préféré être seule chez moi
30:28 et de me dire que je dois agir
30:32 déjà. Et croyez-moi, c'est déjà tellement difficile de voir
30:36 tout le temps des militaires, des soldats devant nos centres communautaires,
30:40 devant nos écoles. Là, ce n'est pas de l'action, c'est
30:44 une réaction épidermique et immédiate. Mais qu'allons-nous faire
30:48 si demain les actes antisémites se multiplient ? Et pour les enrayer ?
30:52 Moi, je veux de vraies réponses, et pour l'instant, je n'ai rien.
30:56 - Alors Nathalie a la raison, d'ailleurs, fait référence à l'imam de Bocquer, qui avait
31:00 l'autre jour utilisé des versets,
31:04 je crois, pour... En tout cas, qui avait été interprété
31:08 comme des propos à caractère
31:12 antisémite. - Qui avait dit "Vous combattrez les Juifs et aurez
31:16 le dessus sur eux, de sorte que la pierre dira aux musulmans, voici
31:20 un Juif caché derrière moi, viens le tuer." - Bon, et cet imam de Bocquer
31:24 a été condamné à 8 mois avec sursis, et Nathalie a raison de le rappeler.
31:28 Il ne peut plus aujourd'hui entrer dans sa mosquée
31:32 et faire des prêches en tout cas pendant un an. Mais ce qui est intéressant dans ce que vous dites
31:36 c'est que si vous condamnez cet imam
31:40 en fait vous condamnez ce qu'il a cité, et ce qu'il a cité c'est le Coran.
31:44 C'est des versets, c'est là que c'est
31:48 pas simple pour la justice française. - Voilà, je fais du doigt un problème théologique et fondamental,
31:52 c'est est-ce que le Coran peut s'interpréter ou pas ? - Là, la phrase
31:56 que vous dites elle est claire, simplement elle a été écrite il y a
32:00 je ne sais combien de siècles. - Mais la différence avec d'autres religions, je pense
32:04 l'Ancien Testament, le Nouveau Testament pourraient être englobant,
32:08 ce sont des textes qui s'interprètent, tout s'interprète. Et on demande
32:12 d'ailleurs, à la fois aux Juifs et aux Chrétiens, d'interpréter.
32:16 Là, non, dans le Coran, normalement le Coran ne s'interprète pas chez les musulmans.
32:20 - Bon, merci beaucoup Nathalie. Merci de vous habiter, Kelvin, Nathalie ?
32:24 - Je vis en Seine-et-Marne, et
32:28 vraiment ce que je voulais vous dire, et merci à vous, parce que
32:32 vous êtes toujours sur tous les fronts, vous acceptez
32:36 nos paroles, nos mots, qui sont quelquefois remplis et de douleurs
32:40 et d'impatience, parce qu'on attend quelque chose qui n'arrive pas.
32:44 Et aujourd'hui, c'est vrai que quand on témoigne sur
32:48 votre antenne, on est un peu plus apaisé,
32:52 et cet apaisement, il doit être dans toute la France. Et c'est
32:56 ce qu'on veut dire aujourd'hui. - Merci beaucoup.
33:00 Merci beaucoup Nathalie, et bon courage à vous. Et c'est vrai que
33:04 ça m'a beaucoup frappé hier, je le répète, l'empathie
33:08 avec lesquelles nous pouvions être. J'étais avec Eliott Deval, notre confrère de CNews,
33:12 et c'est vrai qu'on a aujourd'hui une population,
33:16 nos compatriotes juifs sont extrêmement inquiets.
33:20 Certains même pensent quitter le pays, aller où,
33:24 ils s'interrogent, mais c'est vrai qu'il y a dans la communauté
33:28 une inquiétude comme il n'y a jamais eu depuis peut-être
33:32 la dernière guerre mondiale. Il est 11h48, nous allons
33:36 marquer une pause, et pourquoi pas revenir avec ce qui
33:40 fait le charme de nos lundis, non pas le lundi au soleil.
33:44 Restez avec nous, pourquoi vous refermez votre cahier ? - Mais je reste avec vous.
33:48 - Vous pouvez partir. - Non, j'entends simplement le fond sonore de la publicité
33:52 qui arrive, et du coup je me détends les jambes, je reprends un peu mes aises.
33:56 - Je vous en prie, mais bon, revenez. Monsieur Boubouk, tout va bien ?
34:00 - Ah oui, toujours, dès qu'il y a Louis de Ragnel, moi tout va bien.
34:04 - C'est un grand ami. - Est-ce que vous connaissez le corbeau et le renard ?
34:08 - Ah oui, bien sûr, je connais le corbeau et le renard. - Je suis le corbeau ou le renard ?
34:12 - Je pense que vous êtes plus le renard.
34:16 - Je vous en prie, d'abord restez dans le tiers état, monsieur Guenec.
34:20 - C'était facile. - Nous sommes aujourd'hui avec la noblesse de...
34:24 - Je vous laisse entre hommes de goût, je reste sur le côté.
34:28 - Voilà, nous sommes là avec autre chose. Avant la République,
34:32 il y avait la noblesse dans ce pays, et il y a eu monsieur Dragnel
34:36 dont les ancêtres ont lui app... Vous avez des ancêtres dont
34:40 on a coupé la tête ? - Oui, du côté de mon père.
34:44 - Ah oui, la République les avait poursuivis
34:48 jusqu'à leur château ? - Absolument.
34:52 - Je suis là, je suis là.
34:56 - Grande honnêteté pour cette famille qui a été raccourcie.
35:00 11h50, à tout de suite.
35:04 - Europain. - Pascal Proévou.
35:08 - C'est la Lille, dans mon lit,
35:12 11h, ballon de cartouuuuute,
35:16 allez allez, allez allez, montez, hop, hop, hop, hop.
35:20 - Je crois, je crois,
35:24 si vous ne me regardez pas, je pense qu'il faut le piquer.
35:28 - Jacques Vendome est venu. - Mais c'est notre lundi du lundi,
35:32 c'est le lundi de Jessica Aron. - Je suis d'accord, mais bon, là, il est à un moment.
35:36 - Jacques Vendome, je le précise, est toujours dans le studio, alors parfois il parle, parfois il parle pas,
35:40 dans notre studio, dans notre... Et il est là en permanence parce qu'il a un lit ici, en fait.
35:44 Et il aime venir nous parler sport, on en parlera tout à l'heure. - Je n'ai jamais autant
35:48 travaillé de ma vie. - Ah oui, c'est vrai, parce que vous connaissez cette célèbre blague,
35:52 qu'est-ce qui fait ton papa, il est journaliste à France Intérêt, ta maman elle travaille pas non plus.
35:56 Bon, j'aimerais qu'on écoute avant, 2-3 choses
36:00 avant de parler sport avec Jacques. Écoutons Sébastien Chenu, député
36:04 du Rassemblement National, il était ce matin sur BFM. - La place du président de la République,
36:08 c'était là, c'est une occasion manquée, c'est un acte manqué, c'est un rendez-vous
36:12 manqué avec les Français. Combien de revirements ? Emmanuel Macron voit pas clair
36:16 sur ce sujet-là. Il nous dit à un moment il faut une coalition, après il nous dit
36:20 il faut un cessez-le-feu. En cas de gros temps, quand ça tangue dur, on a besoin
36:24 d'hommes et de femmes politiques qui ont une vision. - C'est vrai que pour le moment,
36:28 cette vision est multiple. Emmanuel Macron justement, il était samedi matin sur les
36:32 Champs-Elysées alors qu'il était interpellé par une descendante du capitaine Dreyfus.
36:36 - Je pense que mon rôle est plutôt de bâtir l'unité du pays
36:40 et d'être clair sur les valeurs. Et je suis en action. - On vous remercie pour ça et pour la guerre
36:44 aussi en Israël. - Mon rôle est de prendre des décisions, de dire des mots quand il faut les dire
36:48 et d'agir. Sinon je serai manifesté toutes les semaines.
36:52 - C'est vrai. - Il considère que c'est manifester toutes les semaines, c'est incroyable
36:56 d'ailleurs ce qu'il dit, la lutte contre l'antisémitisme, c'est pas, me semble-t-il, exactement ça.
37:00 Elie Choura qui est réalisateur sur l'absence d'Emmanuel Macron, toujours au micro de BFM, c'était hier.
37:04 - Le rôle du président de la République est d'être
37:08 à la tête de ses enfants, j'ai envie de dire, à la tête de ceux qui se battent
37:12 pour la démocratie, qui se battent pour la liberté, qui se battent pour l'honneur.
37:16 Où est l'honneur de la France aujourd'hui ? Où est notre honneur quand
37:20 on se cache, on se dissimule ? On est loin de ça, on est loin de
37:24 nos grands leaders, je suis désolé parce que j'avais vraiment de la sympathie pour
37:28 le président de la République, en tout cas j'en avais jusqu'ici, là je pense qu'il s'est totalement
37:32 fourvoyé, totalement trompé et ça me navre.
37:36 - Philippe Lelouch, toujours sur ce sujet, il était sur CNews.
37:40 - C'est pas que c'est important, c'est son devoir d'être devant, parce que c'est, encore une fois
37:44 c'est quelque chose de pas politique, la preuve c'est que tous les partis
37:48 y sont et heureusement, ou presque, ceux qui y sont pas, on sait qui c'est, et que le président
37:52 devrait être là comme le premier des citoyens, celui qu'on a élu pour défendre les valeurs républicaines.
37:56 Le fait qu'il n'y soit pas, c'est un drôle de message, mais on fera sans.
38:00 - Deux personnalités, donc Élie Chouraki, Philippe Lelouch, le comédien que vous connaissez,
38:04 Yael Brown-Pivet, président de l'Assemblée Nationale, elle était invitée de sonner à Mabrouk ce matin
38:08 sur Europe 1 et sur CNews. - Vous savez le président, on a beaucoup commenté son absence.
38:12 Il n'était pas absent, il a écrit aux Français samedi soir
38:16 une lettre qui a été publiée dimanche. - Dans un seul média, je ne sais pas ce que c'est de dire
38:20 mais il a parlé aux Français. - Il s'est adressé aux Français, il a dit son soutien
38:24 aux marches qui étaient organisées et surtout, il nous a indiqué
38:28 et c'était la conclusion, il était avec nous en pensée et en acte.
38:32 - Vous ne regrettez pas qu'il soit là, physiquement en chair et en os, pour une cause aussi importante ?
38:36 - Non, je ne le regrette pas. - C'est pas une occasion non plus ?
38:40 - Non, pas du tout, et puis voilà, c'était une marche incroyable.
38:44 Moi, je crois qu'il ne faut pas la commenter
38:48 par la présence ou l'absence d'un tel ou d'un tel.
38:52 - Bon, ça s'appelle de la langue de bois, je crois qu'elle n'y croit pas elle-même. Je vais vous remercier Louis de Raguenel.
38:56 Est-ce que vous faites du sport vous-même ? - J'en faisais beaucoup avant d'arriver au repas.
39:00 - Vous faisiez quoi comme sport ? - Je faisais beaucoup de courses à pied et avant je faisais du tennis
39:04 et surtout je faisais beaucoup de voile. - Vous faisiez quoi comme tennis ? - Je faisais du tennis en compétition.
39:08 - Ah, vous étiez classé ? - Oui, j'étais classé. - Quel classement vous avez ? - Jusqu'à 15-3.
39:12 - Ah bah attends, c'est un super classement 15-3. - Vous vous rigolez. - Parce que je faisais beaucoup de voile.
39:16 J'étais entraîneur de voile, figurez-vous. - Entraîneur de voile ? - Si un jour je suis viré d'Europe,
39:20 je peux être entraîneur de voile. - Là, on va parler avec Jacques Vendreau, la France est-elle un pays de sport ?
39:24 Vous, vous êtes un sportif. Géraldine, vous faites du sport ? - Le samedi matin, oui.
39:28 De la danse. - De la danse. - Est-ce que c'est considéré comme un sport ?
39:32 Oui, quand même. - C'est une activité physique.
39:36 - Ça en dit long, ça. - Non, mais ce que c'est de la danse, c'est aussi de l'activité artistique.
39:40 C'est pour ça qu'il y a la frontière. - Oui, c'est ça, c'est les deux.
39:44 - Est-ce que notre ami Fabrice, vous faites du sport ?
39:48 - Je cours un petit peu et je fais du football, mais ça c'est sur ma console.
39:52 - D'accord. - Vous courez après le temps. - Aussi.
39:56 - Et monsieur Guenec, lui il rentre à 7h30 le matin, donc effectivement le dimanche il ne fait pas de sport.
40:00 - Oh non ! - Il est spécial de sport ? - Moi je fais de la natation.
40:04 - Mais n'importe quoi ! - Mais vous en faites plus du tout !
40:08 - Vous rigolez ? - Vous en faites encore ?
40:12 - Je me lève vers 4h du matin et avant d'aller à la messe, je vais...
40:16 - Il fait de la natation dans son jacuzzi.
40:20 - Dans mon hôtel particulier, j'ai une piscine de 50 mètres et je fais quelques échanges.
40:24 - J'y crois pas une seule seconde ! - Et bien vous l'êtes, alors à tout de suite !