• l’année dernière
Avec Alma Dufour, députée LFI de Seine-Maritime et Christopher Weissberg, Député Renaissance des Français établis hors de France

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-12-21##

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News
Transcription
00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:03 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:08 Sud Radio, Parlons Vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:14 Il est 9h33, merci d'être avec nous.
00:16 Nous sommes jeudi, jeudi politique, comme tous les jeudis,
00:19 deux députés face à face pour un débat,
00:21 parfois deux sénateurs, mais en ce moment deux députés,
00:24 pour un débat sur l'actualité.
00:26 L'actualité évidemment, c'est d'abord et avant tout le projet de loi immigration.
00:31 L'immigration au sens large, parce qu'on va parler aussi des décisions européennes
00:35 qui viennent compléter en quelque sorte ce projet de loi immigration,
00:41 dont on a peu parlé d'ailleurs, je le regrette,
00:44 parce que c'est très important ce qui a été décidé au niveau européen.
00:48 Bien, pour parler de tout cela, Alma Dufour qui est députée LFI de Seine-Maritime, bonjour.
00:52 - Bonjour.
00:53 - Merci d'être avec nous, et Christopher Weisberg
00:55 qui est député Renaissance des Français établisseurs de France, Amérique du Nord, c'est cela ?
00:59 - C'est ça.
00:59 - Christopher Weisberg, bonjour.
01:01 Un mot, vous êtes le suppléant de Roland Lescure ?
01:04 - C'est ça, tout à fait.
01:05 - Ministre de l'Industrie ?
01:06 - Oui.
01:06 - Est-ce qu'il va démissionner ?
01:07 - Non, il n'a jamais menacé de démissionner,
01:09 j'ai eu une conversation avec lui, il n'a pas menacé de démissionner.
01:11 - Parce que j'ai vu qu'il avait été cité parmi les ministres.
01:14 - Il y en a beaucoup qui disent l'inverse aujourd'hui en tout cas.
01:17 - En fait, vous n'étiez pas dans son bureau,
01:19 - Non, ce serait tout à fait.
01:20 - C'est toujours facile de commenter.
01:22 - En fait, il y en a un qui a démissionné.
01:23 - Il y en a un qui a démissionné.
01:24 - Il y en a un qui a démissionné, c'est Aurélien Rousseau.
01:26 D'ailleurs, comment saluez-vous cette démission ?
01:28 - Bah écoutez, avec respect.
01:30 Avec respect, parce que même si M. Rousseau,
01:33 on partageait plus ses orientations politiques depuis longtemps,
01:35 vous savez qu'il a fait un passage au Parti Communiste à une époque.
01:39 Néanmoins, effectivement, annoncer sa démission,
01:43 mettre ça dans la balance et effectivement le faire,
01:45 contrairement par contre à un qu'il avait vraiment dit,
01:47 qui était Clément Beaune,
01:48 je crois qu'il n'y a plus de doute sur le fait qu'il avait annoncé qu'il démissionnerait
01:51 et que pour l'instant, il ne l'a toujours pas fait,
01:53 c'est respectable, quel que soit le parti.
01:56 - C'est respectable, Christophe Herweisberg ?
01:58 - Bien sûr que c'est respectable.
01:59 Chaque décision est respectable.
02:01 Il avait aussi lui-même, dans son portefeuille,
02:04 des points sur l'AME.
02:07 Et je comprends qu'un ministre qui est ministre de la Santé
02:10 n'avait pas envie de rentrer sur ce débat.
02:12 Je respecte sa décision, bien sûr.
02:13 - Bien. Alors, vous, vous avez voté contre le texte ?
02:16 - Non, je me suis abstenu.
02:17 - Vous êtes abstenu.
02:18 - Voilà.
02:18 - Vous êtes abstenu.
02:20 Pourquoi vous êtes abstenu ?
02:24 - Je vais vous dire pourquoi.
02:25 Ça a été un choix jusqu'à la matinée.
02:29 - Ça veut dire que vous n'approuvez pas le texte, l'abstention ?
02:31 - Oui, ça veut dire que je n'approuve pas le texte.
02:33 Ça veut dire que j'ai considéré que,
02:37 après un certain nombre de concessions,
02:39 les derniers points qui avaient été sur ces fameuses APL
02:43 et sur un certain nombre de prestations sociales,
02:45 tournaient le texte sur quelque chose qui ne correspondait pas
02:48 à ce sur quoi j'avais défendu le texte
02:51 pendant ces longues semaines et ces longs mois.
02:54 Et à ce titre, et aussi par mon parcours personnel,
02:57 mon parcours personnel, c'est que je me suis toujours battu
02:59 contre le Rassemblement national,
03:01 notamment sur leur position sur l'immigration,
03:03 et que ça restera le facteur déterminant de mes votes.
03:08 Et donc, au fond, cette vision négative de l'immigration
03:12 qui ressort de ce texte
03:14 ne me permettait pas de voter pour.
03:17 Il y a des choses, et on en parlera je pense dans ce débat,
03:20 qui sont souvent exagérées.
03:22 Il y a des choses positives aussi dans ce texte.
03:24 Il y a des choses qui permettent aux travailleurs
03:26 en situation irrégulière d'avoir au moins l'autonomie
03:28 de leurs choix. Je crois qu'on peut se le dire.
03:30 Aujourd'hui, ça va faire viroriser la vie de certaines personnes
03:34 qui travaillent, qui contribuent à la société française,
03:37 et qui, la réalité, c'est qu'ils vont pouvoir aujourd'hui
03:40 bénéficier de ces régularisations.
03:42 - Ce que la gauche n'a jamais fait quand elle était au pouvoir.
03:46 - Ça a été modifié quand même, en ce qui concerne l'intégration
03:50 et en ce qui concerne la régularisation des travailleurs.
03:53 - C'est pire, c'est au cas par cas.
03:55 Il existait déjà une circulaire qui s'appelle la circulaire VALS.
03:58 - Sauf que c'était l'employeur qui décidait, qui demandait.
04:02 - Oui, mais là il faudra aussi le soutien de l'employeur.
04:05 - C'est-à-dire que le salarié était à la merci de son employeur.
04:08 - Oui, mais là il faudra aussi le soutien de l'employeur.
04:10 - Il faudra aussi qu'il y ait une recommandation de l'employeur.
04:12 - C'est le travailleur qui va demander.
04:14 - Oui, d'accord, mais il faudra aussi qu'il y ait le soutien de l'employeur.
04:17 Ça ne change absolument rien, au contraire, ça durcit les critères en termes de temps.
04:20 Il faut que la personne, elle ait travaillé 12 mois sur les 24,
04:23 qu'elle soit en France depuis 3 ans, et en réalité, non, non,
04:26 ça ne va pas accélérer les régularisations des travailleurs sans-papiers
04:29 dans les métiers en tension.
04:30 C'est des choses qui se faisaient déjà dans les préfectures, au cas par cas.
04:33 C'est bien précisé que c'est au cas par cas.
04:35 C'est un énorme recul.
04:37 On n'a plus du tout cette vision de la régularisation
04:40 des travailleurs des métiers sans tension,
04:41 qui était au début quelque chose qu'essayait de négocier le gouvernement.
04:44 Nous ce qu'on disait, c'est que déjà un an pour des titres de séjour,
04:47 c'est intenable.
04:48 Ça fait des travailleurs jetables.
04:50 De toute manière, le travailleur est à la merci de son patron
04:52 pour des titres d'un an, c'est évident.
04:54 Si vous vous faites licencier, avant le renouvellement, qu'est-ce qui se passe ?
04:57 Vous perdez tout.
04:58 - Non, Alma Dufour, alors vous êtes...
04:59 - Non, mais ça fait des travailleurs jetables qui viennent en concurrence
05:01 avec des salariés qui sont même pressurisés par les réformes chômage,
05:04 les réformes RSA, et tout ça c'est un continuum
05:07 pour casser le pouvoir de négociation des salariés.
05:09 - Vous êtes favorable à une régularisation massive des travailleurs...
05:12 - Des travailleurs sans-papiers ?
05:13 - Des travailleurs sans-papiers.
05:14 - Et c'est pour ça qu'on ne voulait pas négocier sur un an ?
05:17 - L'immigration au travail.
05:18 Vous êtes favorable à une immigration au travail.
05:19 - Bah évidemment, mais déjà à l'accueil des réfugiés,
05:22 à une immigration au travail, mais c'est le cas aujourd'hui.
05:24 L'économie française...
05:25 - Mélangeons pas tout.
05:26 - Non mais monsieur Bourdin, l'économie française,
05:28 elle tourne aujourd'hui dans pas mal de secteurs avec des sans-papiers.
05:33 On va pas se mentir, c'est hypocrite que de dire le contraire.
05:36 Si vous vous êtes déjà fait livrer un repas sur Paris...
05:38 - On sait, on sait.
05:39 - Non mais il faut le dire, un tiers des livreurs en Ile-de-France
05:43 sont des sans-papiers, même probablement plus aujourd'hui.
05:46 Si vous avez déjà bu des bons vins, y compris des bons vins au restaurant,
05:49 sans doute ils ont été récoltés par des travailleurs saisonniers
05:52 qui n'ont pas forcément de papiers.
05:54 Ça c'est la réalité.
05:55 Aujourd'hui le BTP, les JO, les Jeux Olympiques,
05:58 se font sur le dos de travailleurs sans-papiers.
06:01 - Pas que.
06:02 - Pas que, mais beaucoup, dans le BTP, je suis désolée.
06:05 Et là on avait une occasion d'avoir un texte
06:07 qui donne en frein des vrais droits aux travailleurs sans-papiers
06:09 et ce n'est pas le cas, aujourd'hui pas du tout.
06:11 - Vous avez voté une motion de rejet.
06:13 - Mais non, mais écoutez, ce qu'on avait dit, c'est que c'était hors de question.
06:16 - Vous avez écrit "total" de tous les côtés sur ce texte.
06:19 - Je suis désolée, je suis désolée.
06:21 Vous aviez le choix entre négocier un texte progressiste sur l'immigration
06:26 avec la NUPES, nous un titre...
06:28 - Jamais, vous n'avez jamais essayé de négocier quoi que ce soit.
06:30 - Non, un titre de séjour jetable d'un an, c'était la seule chose que vous nous avez proposée.
06:35 Après, la réforme des retraites, la réforme du chômage, réduire les indemnisations,
06:39 la réforme du RSA, non mais qu'est-ce que ça veut dire ça ?
06:41 Ça veut dire que c'est un continuum de mesures qui permettent de casser
06:44 le pouvoir de négociation des salariés, qu'ils soient sans-papiers
06:48 ou qu'ils aient des papiers, qu'ils soient français ou non, vis-à-vis de leurs employeurs.
06:51 Parce que ça fait des gens qui sont pressurisés.
06:53 - Alors attendez, Alma Giffourd, je voudrais résumer...
06:56 - On ne voulait pas d'un titre d'un an jetable, on voulait une durée beaucoup plus longue.
06:57 - Même les préfectures, qui ne le diront jamais publiquement,
07:00 elles savaient qu'un titre d'un an, c'est pas réalisable,
07:02 étant donné l'engorgement des préfectures.
07:04 - Alma Giffourd, il y a eu une hypocrisie gigantesque de tous les partis politiques,
07:08 de tous les groupes... - Au contraire, on a voté, nous, en fonction de nos valeurs.
07:10 - Alma Giffourd, Alma Giffourd, reprenons les choses à l'origine, si vous voulez bien.
07:17 Le gouvernement dépose un projet de loi, on est bien d'accord.
07:21 Ce projet de loi est déposé et discuté au Sénat.
07:24 Il est voté au Sénat, il est durci au Sénat, on est bien d'accord.
07:28 Que devient ce projet de loi ?
07:31 Il arrive en commission des lois à l'Assemblée Nationale.
07:33 Il est adouci en commission des lois à l'Assemblée Nationale, sérieusement ?
07:36 - Tellement peu ! Tellement peu !
07:38 - Non mais attendez, attendez !
07:39 - Non ! Insuffisamment pour que... - Il est adouci ou pas adouci ?
07:41 - Insuffisamment... - Non mais est-ce qu'il est adouci ou pas ?
07:43 - Non mais, mais, mais, mais, enfin, vous comprenez bien qu'on fait de la politique, je suis désolée...
07:47 - En fait, vous faites de la politique politique, c'est ça ?
07:48 - Non, non, mais on fait de la politique avec des valeurs !
07:50 - Tout le monde fait de la politique politicienne !
07:52 - Monsieur Bourdin, laissez-moi finir ma phrase, c'est avec des valeurs.
07:53 Je vous ai dit, la seule négociation possible, c'était cette régularisation automatique d'un an
07:58 sur les travailleurs sans papiers dans les métiers en tension.
08:00 C'est quelque chose qui se fait déjà, c'est quelque chose qui allait être encore pire,
08:03 à notre sens, que ce qui se fait déjà.
08:05 Et donc, non, je suis désolée, on n'allait pas voter un texte
08:08 où on était contre la quasi-totalité des mesures, pour cette mesure-là.
08:12 - Non, mais je voudrais finir !
08:13 - Non, non, mais le gouvernement a deux choix.
08:15 Le gouvernement n'a pas de majorité. Soit il négocie avec l'extrême-droite et la droite,
08:18 soit il négocie avec la lupesse.
08:20 - Je comprends que vous soyez ferme, vous ne voulez jamais négocier avec quoi que ce soit.
08:23 - Mais vos convictions, ça, je la respecte totalement.
08:26 Mais il faut que les partis politiques, quels qu'ils soient, vous, le RN, la majorité,
08:30 assument que tout a été calcul politique dans cette affaire.
08:35 - C'est faux.
08:36 - Tout ! Mais c'est pas faux !
08:37 - Non, c'est faux.
08:38 - Mais enfin, bon, le texte est durci au Sénat.
08:40 - Non, c'est faux.
08:41 - Il est adouci, il n'est pas durci au Sénat.
08:42 - La France insoumise est le seul parti qui a gardé sa position du début jusqu'à la fin
08:47 en disant que l'équilibre éthique c'était mauvais.
08:49 - Oui, comme le RN.
08:50 - Oui, mais sauf que c'est le RN qui a eu une victoire idéologique, pas nous.
08:55 - Est-ce que, oui, pour vous c'est un échec.
08:57 - Non, mais pour la Macronie c'est un échec.
09:00 Puisqu'il n'y a plus de barrage républicain, je suis désolé.
09:02 - Pour vous aussi, puisque aujourd'hui, vous avez voté, a été voté, pas vous,
09:05 mais a été voté un texte qui est beaucoup plus dur que le texte initial.
09:08 - C'est pour les gens qui vont en être victimes.
09:10 - Donc c'est un échec.
09:11 - On n'a jamais voulu négocier avec nous, M. Bourdin, vous le savez très bien.
09:14 - Mais laissez-moi finir ma démonstration.
09:17 Le texte est adouci en commission des lois de l'Assemblée Nationale.
09:22 Que se passe-t-il ?
09:23 Là, tout à coup, vous déposez une motion de rejet.
09:26 La motion de rejet est votée grâce au Rassemblement National, adoptée,
09:30 grâce au Rassemblement National et au LR.
09:33 Vous criez, vous êtes heureux comme tout.
09:35 Que se passe-t-il après ?
09:37 Après, une CMP.
09:39 Vous n'êtes pas majoritaire.
09:41 Vous savez très bien qu'à la CMP, le texte va être encore durci, puisque le LR...
09:45 - Et vous savez bien que la CMP n'est pas obligatoire, M. Bourdin.
09:48 - Non, mais... - Non, vous savez bien qu'un texte...
09:50 - On retire le texte. - Non, non, non.
09:51 - On peut retirer le texte.
09:52 - Ou on peut aller jusqu'en 3ème lecture, et vous savez qui a la main en 3ème lecture ?
09:55 L'Assemblée Nationale.
09:57 Et donc le Sénat disparaît de l'équation.
09:59 - Mais ça reportait exactement le même problème.
10:02 Vous auriez voté une motion de rejet, vous auriez fait exactement la même chose.
10:05 - Si vous aviez choisi de négocier vraiment avec la NPD...
10:07 - Mais vous n'avez jamais négocié.
10:08 Vous n'êtes pas à la table des négociations.
10:10 Vous refusez toute négociation, depuis le début, depuis toujours.
10:14 - Ce texte porte une vision négative de l'immigration.
10:16 - Mais non, mais pas avant, pas la version du départ.
10:18 - La version du départ, je ne l'avais pas bien surpris.
10:20 - Mais absolument pas.
10:21 Au contraire, elle portait une vision positive de l'immigration, que vous vous refusez de voir.
10:25 - Pourquoi ne pas avoir voulu régulariser les traversants papiers, au moins 5 ans, par exemple, dans des métiers en tension ?
10:29 - Mais attendez. - Pourquoi ?
10:30 - Le principe de la régularisation, qui avait d'ailleurs, au départ, été un texte plutôt favorable, avec des critères objectifs.
10:35 Ensuite, malgré la version du Sénat que je condamnais, en commission des lois,
10:40 il y avait simplement un droit de veto des préfets,
10:44 dans le cas où, évidemment, on tombe sur quelqu'un qui représente un danger pour l'ordre public, ce qui est normal.
10:50 Mais ça gardait tout à fait l'esprit.
10:52 Vous avez condamné ça.
10:54 Vous avez voté une motion de rejet pour revenir à la version du Sénat.
10:57 C'est ça, la réalité.
10:58 Vous avez condamné les gens que vous êtes censés défendre.
11:00 - Mais pas du tout.
11:01 - Vous n'avez jamais été à la table de négociation.
11:03 Votre posture politique, depuis le départ, est une posture de condamnation.
11:06 - Tout le monde a voulu... - Non, pas du tout.
11:07 - Non, mais attendez. La posture politique aussi de la majorité...
11:10 - Attendez, qui a fait le choix de l'extrême droite aujourd'hui ?
11:12 - Pardon ? Qui, aujourd'hui, a fait voter un texte ?
11:14 Le Premier ministre ? Le Président de la République ?
11:16 En sachant que ce texte allait être modifié, et pas réécrit,
11:21 parce que François Barreau m'a repris ce matin quand j'ai dit réécrit,
11:24 pas réécrit, mais dans tous les cas, des articles vont être effacés.
11:28 Ça veut dire que la majorité a fait voter un texte en sachant
11:32 qu'une partie de ce texte allait être effacée.
11:34 - Mais nous savions qu'on n'avait plus la main sur le texte,
11:36 puisqu'on n'a pas pu en débattre. - Parce que vous n'avez pas la majorité.
11:38 - N'est-ce pas une forme de duplicité aussi ?
11:40 - Mais écoutez, on est en démocratie parlementaire.
11:43 La démocratie parlementaire, dans toutes les démocraties,
11:46 c'est faire des compromis. C'est toujours faire des compromis.
11:48 Aux États-Unis, quand les démocrates et les républicains
11:50 s'accordent sur des textes budgétaires, où on enlève certaines mesures,
11:53 vous pensez bien que les démocrates ne sont pas pour.
11:55 - Mais le 49.3 n'existe pas aux États-Unis, monsieur.
11:57 - Mais ça n'a rien à voir avec le 49.3, puisque le texte, il allait être examiné.
11:59 - Mais bien sûr que si, vous êtes à votre 23ème 49.3.
12:01 Vous ne faites aucun compromis avec la lupesse
12:03 depuis le début de votre gestation.
12:05 - Non, mais attendez, il n'y a pas de "je" 3, ce second.
12:07 - Et Macron aurait pu l'utiliser.
12:09 Pourquoi il l'utilise sur les retraites, pour voler deux ans du haut français ?
12:12 Et pourquoi il a choisi de voter un texte d'extrême droite ?
12:14 C'est ça, la réalité. C'est la question que tous les Français se posent.
12:17 Vous pensez qu'il pense que c'est à cause de la France Insoumise
12:19 que le texte voté aujourd'hui par la majorité d'Emmanuel Macron,
12:23 enfin la minorité présidentielle d'Emmanuel Macron,
12:25 est un texte d'extrême droite ?
12:27 Vous pensez que c'est de notre faute ?
12:29 Vous aviez un choix, négocier avec la lupesse,
12:31 toutes les composantes, ou négocier avec le RN.
12:33 - Ils utilisent cet élément de langage de minorité présidentielle.
12:36 - Parce que vous êtes minoritaire.
12:38 - Bien sûr, on est minoritaire.
12:40 Tout le monde le sait. C'est la situation politique
12:42 dans laquelle vous avez été élue, et c'est comme ça.
12:44 On est en minorité.
12:46 Alors quand on est en minorité, on fait des accords politiques.
12:49 Si vous étiez aux tables de négociation...
12:50 - Donc vous avez choisi le RN ?
12:51 - Mais absolument pas, c'est pas vrai, c'est vous qui avez choisi le RN.
12:53 C'est vous en votant la motion de tentation.
12:55 Pourquoi vous n'avez pas travaillé sur le texte ?
12:57 - Qu'est-ce que vous avez proposé de plus que la régularisation
13:00 d'un an des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension ?
13:03 - Le principe était d'avoir la possibilité
13:07 pour des gens qui sont en situation irrégulière,
13:09 moi tout ce que vous avez dit sur la situation irrégulière,
13:11 sur les travailleurs immigrés qui ne sont pas en possibilité
13:13 aujourd'hui de décider de leur choix,
13:15 je l'approuve, je l'approuve.
13:17 Tout ce que vous avez dit là, je l'approuve.
13:19 Il n'y a pas une différence entre vous et moi.
13:21 Et je l'ai défendu pendant un an sur tous les plateaux.
13:23 J'ai même parlé de mon expérience professionnelle
13:25 quand j'étais restaurateur, et oui je voyais bien
13:27 qu'il y avait un déficit de main-d'oeuvre.
13:29 Je l'ai toujours dit.
13:30 Quand on me dit d'ailleurs que c'est un appel d'air,
13:32 j'ai toujours refusé cette expression de l'appel d'air.
13:36 Je l'ai toujours dit.
13:37 - Mais à comment ça se fait qu'on se retrouve avec ce texte ?
13:39 - On arrive avec un texte.
13:40 On essaye d'avoir une vision justement plus positive
13:43 pour permettre à des gens qui sont en situation irrégulière
13:45 de rentrer dans le droit pour éviter les concurrences déloyales
13:48 avec des Français, parce que là aussi c'est choquant.
13:52 D'ailleurs dans ce texte, on condamne les employeurs
13:54 qui utiliseraient cette main-d'oeuvre.
13:56 Ça fait partie des ajouts positifs de ce texte.
13:58 On peut le dire, je crois.
13:59 - Oui, oui.
14:00 - On peut le dire.
14:01 Et au lieu d'essayer de travailler sur améliorer le texte,
14:03 ce qu'on aurait fait,
14:04 - Mais il n'y a pas de révocation.
14:05 - J'avais des propositions d'amendement.
14:06 Vous avez refusé ça en revenant sur la version du Sénat.
14:09 Et vous saviez que la version du Sénat était choquante.
14:10 On est tous les deux d'accord pour le dire.
14:11 - Bien, bien, bien.
14:12 - Non, Alma Dufour.
14:13 - Il est 47.
14:14 Je suis obligé d'observer une petite pause
14:16 et vous avez la parole tout de suite après.
14:18 - Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
14:21 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
14:25 Vérissure présente.
14:26 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
14:30 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
14:32 - Il est 10h moins 10, Alma Dufour, députée L'Effuie de Seine-Maritime.
14:35 Christopher Weisberg, député d'Amérique du Nord Renaissance.
14:39 Les Français établis hors de France.
14:42 Alors, Alma Dufour, vous avez la parole.
14:44 Qu'est-ce que vous vouliez dire ?
14:45 Est-ce que c'est un virage à droite du quinquennat pour vous ?
14:47 - Bien sûr, bien sûr.
14:48 Et moi franchement, depuis 6 mois, je me demande si c'est Emmanuel Macron qui gouverne ce pays
14:51 ou si c'est Gérald Darmanin.
14:53 Je vais être très très claire.
14:54 - Enfin, il n'est pas Gérald Darmanin, il est le juge de l'intérieur.
14:57 - Ah, oui, mais c'est pas Gérald Darmanin.
14:58 - C'est le juge de l'intérieur quand même pour Gérald Darmanin.
14:59 - Non, non, mais là, j'ai été même surprise.
15:00 - Je sais pas.
15:01 - Je vais vous dire la vérité, j'ai été même surprise qu'il y ait autant de ministres,
15:04 même si finalement, il n'y a que M. Rousseau qui a eu le courage de ses opinions,
15:07 qui annonce démissionner sur la base de ce texte.
15:09 Pourquoi ? Parce que ça fait 6 mois qu'on est en roue libre totale
15:12 avec des appels du pied de Gérald Darmanin, notamment à l'extrême droite.
15:16 Il y a une volonté depuis le début de ce quinquennat,
15:19 d'un virage effectivement vers l'électorat de Marine Le Pen, vers l'électorat réactionnaire.
15:24 Et là, on ne sait plus quelle est la ligne d'Emmanuel Macron sur les sujets sociaux.
15:27 - Mais il y a peut-être une volonté de Français de plus de fermeté en matière d'immigration, Alma Dufour ?
15:30 - Mais bien sûr, parce qu'on leur raconte n'importe quoi à longueur de journée.
15:35 Si vous écoutez Éric Zemmour, c'est peut-être le pire dans ce registre-là,
15:39 il vous fait croire qu'il y a 19 millions d'immigrants en France.
15:45 Avec sa définition, même moi, je ne suis pas française,
15:47 parce que ma grand-mère, une de mes grands-mères, elle est argentine, par exemple.
15:50 Voilà, ça c'est la définition de l'immigré d'Éric Zemmour.
15:52 Mais ça, ça marque 10 ans d'Éric Zemmour à la télé.
15:55 Alors qu'on fait croire qu'il y a une invasion, une immigration massive en France.
15:59 Alors qu'on est un pays qui accueille relativement peu et de réfugiés,
16:04 et de gens pas forcément sur des questions d'asile.
16:07 Je vais vous poser une question, monsieur Bourdin, vous savez quel est le pays
16:09 qui accueille le plus de réfugiés dans le monde ?
16:11 - C'est pas les États-Unis ? - Non.
16:14 - La Russie ? - Non.
16:16 - Alors, allez-y. - La Turquie.
16:18 - La Turquie, Alma. - Et le deuxième ?
16:20 - Les États-Unis, beaucoup. - Le Pakistan.
16:22 - Oui, le Pakistan, attendez, attendez.
16:25 Le Pakistan, ils viennent de chasser plus d'un million de personnes.
16:28 - Non mais ce que je veux dire, c'est que... - Ah pardon, vous prenez un bon exemple,
16:31 - T'es avec le Pakistan. - Non mais ce que je veux dire, c'est que...
16:33 - Ils viennent de refouler tous les Afghans qui étaient dans le nord du Pakistan.
16:37 - Mais parce que c'est déjà le pays qui accueille le plus de réfugiés dans le monde.
16:40 Ce que je veux dire, enfin, le deuxième, ce que je veux dire, monsieur Bourdin,
16:42 c'est qu'on a une vision complètement distordue de l'immigration.
16:45 On vous fait croire que c'est une horde de gens qui viendraient assaillir notre pays.
16:49 Déjà, c'est inhumain, et deuxièmement, c'est faux.
16:51 La France accueille deux fois moins que l'Angleterre,
16:54 et trois fois moins que l'Allemagne, par exemple.
16:56 Donc on n'est pas en crise migratoire.
16:58 - Les demandes d'asile sont moins importantes en France.
17:00 - Donc si les Français réagissent comme ça, c'est aussi parce qu'on leur raconte qu'on est un pays assiégé.
17:04 - Les demandes d'asile sont moins importantes, effectivement,
17:07 que les demandes d'asile pour l'Allemagne.
17:09 - Mais même les titres de séjour, monsieur Bourdin !
17:11 - Mais il y a aussi une immigration clandestine.
17:13 - Mais même les titres de séjour ! On donne moins d'un pour cent,
17:15 par rapport à la population française, de titres de séjour en France chaque année.
17:18 Je suis désolée, est-ce que c'est ça une submersion ?
17:20 - Christophe Weisberg.
17:22 - Vous avez parfaitement cité l'exemple turc, l'exemple pakistanais,
17:25 je ne connais pas l'exemple pakistanais.
17:26 - Un pakistanais, moi je le connais bien, et je peux vous dire que je ne suis pas d'accord avec Alma Dufour.
17:30 - Je dis juste que c'est le deuxième pays qui a le plus de réfugiés.
17:33 - C'est aussi le pays qui les chasse le plus.
17:35 Quand il y a eu une guerre en Syrie,
17:37 l'honneur de la Turquie, c'est d'avoir fait quand même des centres.
17:41 - Parce qu'on n'a pas réussi pour les garder dans des camps de refugiés.
17:44 - Je pense que c'est l'Union Européenne qui a payé et qui a financé cet accueil.
17:47 - Non mais ce que je veux dire c'est que la plupart des déplacés le sont dans les pays voisins
17:50 et c'est faux que les pays occidentaux seraient assiégés par une vague de réfugiés mondiales.
17:55 - Juste, Alma Dufour, moi je souscris à ce que vous dites sur le récit anti-migratoire
18:00 qui est clairsemé comme ça, et je pense, comme vous,
18:03 que Éric Zemmour, pendant la campagne présidentielle, a lancé une dynamique
18:07 qui est une dynamique de perception qui ne correspond pas à la réalité.
18:10 Je le regrette profondément.
18:11 Je trouve que quand on est face à ça,
18:13 on a notre devoir d'élu qui est différent qu'un rôle d'activiste.
18:17 Moi je respecte, et vous avez été activiste pendant des années, je respecte ça.
18:20 Mais quand on est élu, on doit faire des compromis.
18:23 Et donc ce que je veux vous dire c'est qu'en affaiblissant une position de texte
18:28 où on n'est pas d'accord sur tout, le président de la République l'a dit hier,
18:30 qu'il n'était pas d'accord sur tout,
18:32 eh bien au fond, on revient à, d'une certaine manière,
18:36 avoir un récit qui est négatif, qui correspond aux positions du Sénat,
18:39 et qui nuit à tout le monde.
18:41 - Bah du coup, je voudrais, Christophe, je voudrais qu'on termine,
18:44 parce qu'on parlait de l'Europe.
18:46 Vous approuvez le pacte ?
18:48 - Bah non, j'approuve pas le pacte.
18:50 - Pourquoi ? - Parce qu'on continue dans cette logique.
18:52 - C'est-à-dire ? - À un moment donné...
18:54 - Qu'est-ce que vous n'approuvez pas dans le pacte ?
18:56 Contrôle renforcé des arrivées de migrants dans l'Union Européenne, vous n'approuvez pas ?
19:00 - Bah écoutez, vous avez vu le désastre que c'est Frontex en Méditerranée ?
19:03 - Je vous pose la question. - Non mais attendez, monsieur Brouda,
19:05 on peut rappeler qu'il y a 20 000 personnes qui sont mortes en Méditerranée ces 10 dernières années.
19:10 - Centre fermé près des frontières. - Ça c'est le bilan de l'Union Européenne.
19:12 - Non, centre fermé près des frontières.
19:14 Vous êtes d'accord ou pas ? - Mais bien sûr que non, mais les gens...
19:17 - Mécanisme de solidarité européenne, vous êtes d'accord ou pas ?
19:20 - Ça oui, ça pour le coup, effectivement,
19:22 avoir une manière de répartir de façon plus équilibrée les arrivées de demandeurs d'asile notamment,
19:27 ça c'est une avancée.
19:29 Dublin, ce qu'on appelait le règlement Dublin, était une catastrophe.
19:32 Non mais, attendez, est-ce qu'on peut parler du bilan de l'Union Européenne
19:35 dans la gestion de la crise migratoire ?
19:37 Et vous ne me voyez pas mettre des guillemets pour les auditeurs.
19:39 - Oui, vous avez raison. Mauvais bilan ?
19:41 - 20 000 morts en Méditerranée. - Mauvais bilan ?
19:43 - C'est catastrophique. - Parce qu'aucune règle n'était établie peut-être ?
19:45 - Peut-être parce qu'aucune règle n'était établie, mais là mettre des gens dans des camps,
19:48 vous croyez que c'est comme ça qu'on traite les gens ?
19:50 En fait, c'est manqué. L'Union Européenne est censée être un phare dans la nuit,
19:53 dans une époque qui est trouble, elle est censée défendre des valeurs humanistes.
19:57 Je suis désolée, aller aux camps, dans les camps de Lampedusa,
20:00 aller en Grèce dans les camps réfugiés, c'est l'enfer sur terre.
20:03 - Justement. - C'est des bidonvilles.
20:05 - Peut-être que des centres fermés près des frontières seront plus humainement acceptables.
20:09 - Vous êtes déjà allé dans un crâne, M. Bourdin ?
20:11 - Dans ce texte que vous critiquez, on enlève les mineurs qui sont dans les crânes.
20:17 - Heureusement. - Mais oui, mais vous voyez qu'il y a des points positifs.
20:20 - Vous voulez aussi doubler les places en crâne, monsieur ?
20:22 - Bien sûr, mais vous voulez aussi doubler les places en crâne ?
20:24 Ce que je veux dire, c'est que le gouvernement avait le choix de négocier, n'ayant pas la majorité.
20:29 Il a deux choix maintenant, et c'est comme ça sur le social,
20:31 et là, ça choque personne quand il négocie avec l'ORN pour s'opposer à l'indexation des salaires sur l'inflation,
20:37 aux taxes sur les dividendes, je sais même pas si vous négociez,
20:39 d'ailleurs peut-être que l'ORN est juste profondément antisocial,
20:41 et ça, je pense qu'on est en train de s'en rendre compte.
20:43 Mais la question, c'est que comme vous n'avez plus la majorité, vous devez choisir votre camp,
20:47 sur des textes comme ça, et vous avez choisi celui de l'extrême droite, c'est tout.
20:51 - C'est pas vrai, l'extrême droite n'a jamais été dans la moindre négociation,
20:53 de la même manière que l'extrême gauche.
20:55 - Et bien, résultat des courses, ils se sont félicités d'une victoire idéologique.
20:57 - En fait, ce qu'il faudrait dire, c'est qu'on a deux camps, un camp d'extrême droite et d'extrême gauche,
20:59 qui ne veulent pas négocier, qui ne sont pas dans cette position.
21:01 - Moi, j'aurais aimé que la France insoumise puisse se féliciter d'une victoire idéologique sur ce texte,
21:05 et ce n'est pas le cas aujourd'hui.
21:06 - Il est bien dommage que des parties de gauche qui ont vocation à négocier, ne veulent pas négocier.
21:18 - C'est le cas de Valère Expert et Gilles Gansman, qui recevront le comédien Sébastien Thune et le ventriloque Jeff Panacloc.
21:26 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
21:32 Avec Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
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