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Avec Alma Dufour, députée LFI de Seine-Maritime

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-12-23##

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News
Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10h, Maxime Liédo.
00:048h36 sur Sud Radio, Alma Dufour, bonjour.
00:07Bonjour.
00:08Députée LFINFP de la 4ème circonscription de la Seine-Maritime,
00:12Mayotte, on a eu l'occasion d'aller sur place à Sud Radio il y a une heure,
00:16journée de deuil nationale, en attente encore des aides, du rétablissement parfait de l'eau courante.
00:22Qu'avez-vous envie de dire aujourd'hui aux habitants de Mayotte qu'ils ont de la chance d'être en France,
00:26sinon ils seraient 10 000 fois plus dans la merde, comme l'a dit le Président de la République ?
00:30Déjà, je vais leur présenter mes excuses aussi, au nom de la représentation nationale,
00:35pour les propos écœurants du Président de la République.
00:39Je leur présente mes condoléances.
00:42Je leur dis qu'on se tient à leur côté, qu'on a hâte de voter la loi spéciale
00:46dès la première semaine de janvier pour développer le maximum de moyens
00:52pour sortir de cette catastrophe qui est la plus grave, la plus grave de toute l'histoire de France.
00:57Et pourquoi je dis des propos écœurants du Président de la République ?
01:00Je vais faire un parallèle. Imaginez, on avait eu une catastrophe naturelle terrible à Agen, par exemple.
01:06Imaginez le Président de la République se rendre à Agen et dire
01:09« bon, mais vous avez quand même de la chance d'être en France ».
01:11Je veux dire que tout le monde se rendrait compte que ce n'est pas possible de tenir de tels propos.
01:15Donc il faut savoir, les Mahorais sont des Français ou pas ?
01:18S'ils sont des Français, il faut les traiter comme tels,
01:20qu'ils aient les mêmes droits, le même respect et qu'on vienne à leur secours le plus vite possible.
01:25Là, ce qu'on voit par rapport aux colis d'aide alimentaire qui sont envoyés aux familles,
01:30c'est honteux. Une bouteille d'eau, une boîte de sardines pour une famille de plusieurs personnes.
01:35Mais quand le Président de la République, par exemple, lâche cette phrase qui a beaucoup fait parler, évidemment, ce week-end,
01:41c'est quoi ? C'est des relents colonialistes ? C'est une maladresse ?
01:43C'est Tintin à Mayotte, excusez-moi, mais il n'en est pas à sa première maladresse, le Président, c'est ça le problème.
01:49Je veux dire, là, c'est carrément une insulte aux milliers de victimes et à leurs familles.
01:54On ne sait même pas encore le nombre de morts. Il se permet de débarquer en bras de chemise,
01:59les yeux écarquillés pour expliquer qu'il a tout bien fait, alors qu'on sait que Mayotte est le territoire d'Outre-mer le plus pauvre de France,
02:06que Mayotte avait des gros problèmes d'accès à l'eau potable dont personne ne parlait, qu'on manque d'infrastructures cruelles.
02:11Bref, évidemment, cette catastrophe, elle est naturelle. Il y a aussi une partie politique dans le nombre de morts auxquels on assiste aujourd'hui.
02:19Et c'est pour ça, encore une fois, et vu qu'on est en deuil, je tiens à exprimer aux Mahorais que tous les gens de l'Hexagone ne sont pas comme Emmanuel Macron
02:28et qu'on pense à eux et que là, nous nous activons, par exemple, pour envoyer le maximum de colis d'aide alimentaire.
02:33Et on demande d'ailleurs l'aide des compagnies de fret aérien, vous savez, FedEx, Amazon, parce qu'en fait, on nous dit qu'il n'y a pas assez d'avions
02:39et qu'on ne peut pas transporter assez de colis. Or, ce n'est pas possible d'avoir de telles réponses.
02:43Là, le privé serait important.
02:44Le privé serait important, mais comme on l'a vu pendant le Covid, à crise majeure, réponse majeure pendant le Covid, il y a Amazon
02:50et ce n'est vraiment pas mes meilleurs amis qui ont mis à disposition des avions pour transporter les masques.
02:55Là, il faut faire pareil pour les colis alimentaires parce qu'en bateau, ça met deux mois à arriver, donc ce n'est pas possible.
02:59Et à 7h34, on était en direct de Mayotte, ici, sur Sud Radio. On nous expliquait à quel point, en réalité, tout était bénévole.
03:05Ce sont les bénévoles qui, avec leurs propres moyens, achètent des courses, s'occupent des centres d'hébergement.
03:10Et l'auditeur qui était avec nous, pardon, le responsable du centre d'hébergement qui était avec nous, nous disait clairement
03:16mais en réalité, la situation, c'est que l'État, on ne le voit pas. Et vous l'avez dit, il y a beaucoup de problèmes sur place
03:22et il va falloir les prendre à bras-le-corps.
03:24Est-ce qu'il y a un problème d'immigration à Mayotte ? Parce que le ministre de l'Intérieur, Bruno Rotailleau, dit
03:30je peux vous dire que ce n'est pas moi qui ai imposé le thème de l'immigration lors de cette rencontre à Mayotte,
03:34mais bien les élus locaux et la population, le chaos migratoire.
03:37C'est comme ça qu'il explique la situation à Mayotte. Ce sont les Mahorais eux-mêmes qui m'en parlent.
03:41Il y a un problème de gestion de l'immigration à Mayotte, plus qu'un problème de l'immigration en tant que tel.
03:49Parce que poser ce mot-là, ça voudrait dire que l'immigration est forcément un problème, forcément quelque chose qu'on doit rejeter.
03:54C'est quoi la différence alors ?
03:55La différence, c'est qu'en fait, on essaye d'avoir un droit spécial à Mayotte sur la question du droit du sol, etc.
04:01On laisse les Mahorais gérer seuls, effectivement, les déplacés, les réfugiés comoriens, les migrants comoriens.
04:08Or, on sait que, comme je l'ai dit, c'est déjà un des départements les plus pauvres de France.
04:11Donc, on essaie de cloisonner la question des Comores à Mayotte et au seul territoire de Mayotte qui est déjà très pauvre,
04:18un désert médical, n'a pas assez d'eau potable.
04:20Donc, évidemment que dans ces conditions, ça crée des tensions maximales et que ce n'est pas comme ça qu'il faut gérer les choses.
04:26Nous, ce qu'on dit, c'est que ça doit être géré à l'échelle de toute la France et de tout son territoire.
04:30Et que, par contre, si l'opération Wambushu n'avait pas consisté à détruire des habitats pour rien proposer aux Comoriens
04:38et les forcer à se déplacer encore plus loin dans les montagnes, dans des habitats encore plus précaires, encore une fois, il y aurait moins de morts.
04:45Donc, le gouvernement précédent, M. Darmanin notamment, a aussi une partie de ces morts.
04:51Et même s'ils sont des Comores, ceux-là, ils sont des êtres humains, ils doivent avoir notre compassion, notre respect.
04:58Et donc, là aussi, c'est une faillite politique parce qu'on n'aurait jamais dû faire ça.
05:02Et on aurait dû au moins les reloger dans des bâtiments en dur en attendant de voir ce qui allait être fait.
05:07– Mais quand je vous écoute, Alma Dufour, je n'arrive pas à saisir la différence.
05:10Parce que vous assumez, en fait, que là, l'immigration, quand je vous écoute, est une part, mine de rien, très importante du problème de Mayotte.
05:17Mais qu'est-ce qui vous différencie des prises de parole de Bruno Retailleau ?
05:20– Non, écoutez, parce que ce que je viens de vous dire, c'est que nous, on n'est pas pour expulser tous les Comoriens pour qu'ils rentrent en commun.
05:26Alors la question, c'est qu'on ne peut pas laisser juste le territoire de Mayotte accueillir des gens qui sont très pauvres, alors que même sont très pauvres.
05:33C'est ça que je veux dire. Je veux dire, à l'échelle de la France, ce problème-là ne se pose pas.
05:37Parce qu'en fait, l'immigration a un poids très, très, très, très, très relatif par rapport à la population en général.
05:44Et même, d'ailleurs, un avantage pour l'économie.
05:46En fait, c'est les études qui le démontrent, parce que vous accueillez des gens en âge de travailler,
05:50qui vont cotiser justement pour les retraites, qui vont payer de la TVA, etc., etc.
05:54Le pourcentage de personnes migrantes par rapport à la population française en général ne bouge pas tant que ça depuis les années 80,
06:01contrairement à ce qu'on affirme.
06:02Ce que je veux dire, c'est que régler à l'échelle de l'Hexagone et de tous les territoires, ça ne serait pas un problème.
06:08C'est bien là la grande, grande différence qui nous oppose avec M. Retailleau.
06:12Vous savez ce qu'il vous dit, M. Retailleau.
06:13Il vous dit que les indignations de la bien-pensance sont le privilège égoïste des gens bien-nés, bien protégés, qui vivent dans leur tour d'ivoire.
06:19C'est ce que vous êtes, Alma Dufour, en fait.
06:20Quelqu'un de bien protégé, oui, tout à fait.
06:22Sauf que moi, contrairement à lui, je passe ma vie sur le terrain et même en Hexagone, il y a des gros problèmes.
06:27Moi, mes amis, ils font les 3-8 dans les usines.
06:29Ils perdent leur emploi à cause de l'inaction de M. Retailleau et de ses amis ministres,
06:33parce qu'il y a des plans sociaux toutes les semaines maintenant dans les zones industrielles.
06:37Moi, mes amis, ils n'arrivent pas à payer leur facture d'électricité.
06:39Donc, en fait, je l'appelle à redescendre sur Terre et arrêter de faire croire que le problème en France,
06:44c'est les personnes qui migrent, parce qu'on sait très bien que ce n'est pas ça le problème en France.
06:48Le problème, c'est Emmanuel Macron et ses amis qui se sont engraissés sur le dos des Françaises et des Français.
06:52– Si le ministre de l'Intérieur reste, mine de rien, parce qu'il annonce restant dans un gouvernement
06:57qui sera potentiellement un jour annoncé sous le sapin,
07:00c'est quand même que sa côte de popularité a explosé.
07:04Il a réussi à s'imposer vis-à-vis des Français sur les thèmes qu'il abordait.
07:08Comment vous observez ça ?
07:10Est-ce que vous n'avez pas l'impression qu'entre vos prises de position et ses prises de position,
07:14il y a un monde et que ce monde s'appelle le réel ?
07:16– Merci de le rappeler. Non, je pense que M. Retailleau est d'extrême-droite.
07:20C'est la caution pour éviter que Marine Le Pen ne censure le gouvernement dès la première semaine.
07:26– Pourquoi d'extrême-droite ?
07:28– Parce que toutes ses phrases sont d'extrême-droite.
07:30On peut jouer à un jeu, qui a prononcé cette phrase Jean-Marie Le Pen ou Bruno Retailleau ?
07:34Par exemple, les belles heures des colonies, ça vous dit quoi ?
07:37Ça c'est Bruno Retailleau. Bruno Retailleau, la seule chose qui le différencie d'un Jean-Marie
07:42et de ses amis, c'est l'étiquette politique.
07:44Il a décidé de rester la frange la plus à droite des LR.
07:47Ça ne veut pas dire que pour autant, il n'est pas d'extrême-droite.
07:50Je suis désolée. Donc oui, c'est la caution pour que Marine Le Pen ne sanctionne pas le gouvernement.
07:55Je ne sais pas pour l'instant quel est le bilan de M. Retailleau
07:58sur les enjeux qui préoccupent les Français.
08:00Effectivement, les questions de sécurité préoccupent les Français et c'est tout à fait normal.
08:03– Les questions migratoires aussi, parce que c'est sur ça qu'il s'est imposé.
08:05– Et les questions migratoires, j'aimerais pouvoir dire qu'elles préoccupent les Français
08:09et ils étaient bien informés parce que ce que je vous ai dit,
08:11les chiffres que je vous ai donnés sur le poids de la question migratoire en France,
08:16le poids réel, n'est jamais communiqué dans les médias.
08:18Donc je regrette qu'on ait des débats extrêmement tronqués sur les sujets de l'immigration.
08:23Je regrette qu'on ait une hypocrisie absolument totale,
08:26qu'on sache très très bien qu'aujourd'hui, il y a des pans entiers de l'économie
08:29qui fonctionnent avec des travailleurs sans papier
08:31et qu'en fait, laisser ces travailleurs dans ces conditions
08:34n'est pas bon pour les salariés françaises et français
08:36puisqu'en fait, c'est du dumping, alors que si on leur donnait des droits,
08:39il y aurait moins de concurrence déloyale.
08:41Tout ça pour moi est très triste parce qu'on jette la pierre sur les immigrés
08:45pour éviter de regarder la vraie responsabilité.
08:48Et encore une fois, je le dis, la responsabilité,
08:50c'est que les 500 plus grandes fortunes de France,
08:52elles ont doublé leur patrimoine depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron.
08:55C'est qu'il n'y a jamais eu autant de dividendes dans l'économie,
08:57donc l'argent en fait, il est là, mais il n'est pas dans les poches des migrants,
09:00il est dans les poches des multinationales.
09:02Mais on l'a dit, le gouvernement risque d'être annoncé
09:05dans les prochaines heures.
09:07Pour vous, de toute façon, il est pratiquement censuré d'office,
09:11c'était l'objet de l'édito politique de Chloé Morin.
09:14Qu'est-ce qui vous encourage, Alcice Henry,
09:16à le censurer automatiquement à ce point ?
09:19Moi j'ai l'impression que c'est un gouvernement barnier,
09:21mais version Gorafi, je ne sais pas si vous connaissez ce site,
09:24mais c'est le gouvernement barnier le ridicule en plus.
09:27Comme ça a été dit par Madame Morin,
09:30il n'y a absolument aucune proposition faite sur la gauche.
09:34Le seul compromis, c'est-à-dire de passer 9 mois
09:38à rediscuter encore et encore et encore d'une réforme des retraites
09:42qui est rejetée par plus de 70% des Français
09:45et qui est rejetée aussi par la majorité de l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
09:49Rien sur l'augmentation des salaires,
09:51rien sur le gel des factures d'électricité,
09:53alors qu'un Français sur deux n'arrive plus à les payer,
09:56rien sur les plans sociaux dont je parlais,
09:58rien sur le fait qu'on a atteint le record de faillite des TPE-PME depuis 12 ans,
10:02c'est absolument catastrophique.
10:04Mais concrètement, qu'est-ce qu'on fait ?
10:06Il y a un esprit de responsabilité où on va vous dire
10:08écoutez, on a besoin absolument d'un budget,
10:10on a fait voter une loi spéciale et on était tout à l'heure
10:12avec le directeur adjoint de l'OFCE qui nous disait
10:15mais en fait ça va aller fracasser les classes moyennes.
10:18Et donc voyez, il y a même la réforme des retraites,
10:20plein de gens vont vous dire en réalité, les marchés nous regardent,
10:23si on met sur pause la réforme des retraites,
10:25c'est direction la pente rouge, on devient la Grèce.
10:28D'accord, donc je vais vous dire deux choses.
10:30Donc déjà, les marchés ne sont pas ravis de ce qui se passe,
10:33mais je pense que pour eux le plus gros problème
10:35ce n'est pas vraiment la réforme des retraites,
10:37c'est l'instabilité politique et ils sentent
10:39qu'Emmanuel Macron n'en a plus pour longtemps,
10:41donc il n'y a aucune visibilité sur les orientations
10:43de politiques économiques qui vont être données,
10:46tout ça parce qu'on ne respecte même plus le résultat
10:48des élections qu'on a tenues en juillet.
10:50Donc en fait l'instabilité énerve et agace les marchés
10:53et je pense que c'est le pire en fait dans la situation.
10:56Ensuite, si on veut sortir du chaos financier
10:58dans lequel on se trouve,
11:00du chaos dans lequel Emmanuel Macron a mis le pays,
11:03il faut se passer d'Emmanuel Macron
11:05et de ceux qui sont là pour appliquer sa politique.
11:07Là encore vous l'avez dit, Emmanuel Macron refuse
11:09qu'on touche à sa politique.
11:11Emmanuel Macron c'est la stabilité des plans sociaux,
11:13150 000 emplois menacés à très court terme dans l'industrie,
11:16la stabilité de l'explosion de la pauvreté des Français,
11:19la stabilité de l'explosion des faillites,
11:21la stabilité de l'aggravation de la dette et du déficit public.
11:24Pour tous les petits patrons qui nous écoutent et qui nous disent
11:26mais en réalité l'instabilité on va dire ça va me tuer,
11:29vous semblez être prêtes à débarquer au pouvoir.
11:31Qu'est-ce que vous faites alors vis-à-vis des entreprises ?
11:33Qu'est-ce qu'ils ont fait ? On arrête les aides qu'on leur donne ?
11:35Les petits patrons je pense qu'ils préféraient le budget 2024
11:38où on ne leur coupait pas les aides à l'apprentissage,
11:40au budget qui est là reconduit, au budget 2025
11:42où on fait d'un coup un stop-and-go-té énorme sur une politique
11:46que nous on conteste à plein d'endroits
11:48mais qui là va les déstabiliser énormément.
11:51Les TPE, PME, elles ont besoin qu'on bloque certains coûts
11:53comme les factures d'électricité, les factures d'énergie,
11:55ça c'est quelque chose qu'on propose depuis des mois.
11:58Mais tout ça c'est un prix Alma Dufour, vous savez mieux que moi.
12:01Baisser les factures d'électricité ça n'a aucun prix.
12:04Non mais les bloquer si plus personne ne paie l'électricité
12:06ou si on plafonne c'est des recettes en membres de l'État.
12:08C'est pas qu'on ne les paie pas, c'est qu'en fait EDF produit
12:11deux fois moins cher qu'au prix auquel on vend aujourd'hui
12:13l'énergie aux Françaises et aux Français.
12:15EDF est une entreprise publique, il faut juste sortir des règles
12:18du marché européen de l'électricité.
12:20Mais ça justement c'est une des seules choses qui ne va pas nous coûter de l'argent
12:24contrairement à ce qu'a fait Emmanuel Macron avec le bouclier tarifaire.
12:27Il y a aussi les TPE, PME, il faut considérer qu'elles ont besoin
12:30d'avoir une imposition adaptée.
12:32Personne ne sait par exemple mais la France Insoumise
12:34propose un impôt sur les sociétés progressif
12:37en fonction du chiffre d'affaires et des bénéfices.
12:40Ce qui n'existe pas aujourd'hui, vous avez l'impôt sur les revenus
12:42qui est heureusement progressif sur les Français
12:44mais pas sur les entreprises, à l'exception des petites entreprises.
12:47Mais ce qui provoque ça, plus l'évasion fiscale et l'optimisation
12:50et les crédits d'impôt, c'est qu'une TPE ou une PME
12:53paye plus d'impôt en proportion aujourd'hui qu'une multinationale du CAC 40.
12:56Ça, on veut tout remettre à plat.
12:58Les TPE, PME, elles ont besoin de sécurité, de visibilité,
13:01qu'on les aide, qu'on admette qu'elles font très peu de marge.
13:04Et on les aide genre avec quel argent ?
13:06Ceux qu'on donne ou celui qu'on donne, l'argent qu'on donne aux grandes entreprises ?
13:09Exactement, nous on est des grands partisans de conditionner
13:12les crédits d'impôt par exemple qui aujourd'hui sont captés
13:15à 60% par les grands groupes, aux entreprises de petite taille,
13:18tout comme pour les classes moyennes, je vous entendais parler du budget.
13:21Déjà, rappelons une chose.
13:24La France Insoumise a déposé un amendement pour indexer
13:27sur l'inflation le barème de l'impôt sur le revenu.
13:30Qui l'a déclaré irrecevable ? Les macronistes en la personne
13:33de la Présidente de l'Assemblée, Mme Yael Brune-Pivet,
13:36qui a aussi déclaré irrecevable toutes les propositions d'abrogation
13:39de la réforme des retraites, sans justification.
13:42Si le barème de l'impôt soit indexé, elle aurait laissé discuter cet amendement,
13:45il aurait été voté, et je vous parie qu'aucun député
13:48n'aurait saisi le Conseil Constitutionnel, et quand bien même
13:51il aurait été, il aurait sans doute dit que c'était constitutionnel.
13:54Donc c'est un passage en force politique pour nous prendre à la gorge
13:57et dire, regardez, si vous votez pas le budget, si vous censurez
14:00le gouvernement, les Français vont payer plus d'impôts.
14:03Mais ça c'est eux qui l'ont fait, c'est leur chaos, nous on a essayé
14:06de trouver une solution. Et la deuxième chose, sur l'impôt sur le revenu,
14:09personne ne parle aussi d'une proposition qui a été balayée
14:12et par l'ERN et par les macronistes, mais le NFP a défendu
14:15un impôt sur le revenu avec plus de tranches,
14:18plus de tranches qui veut dire qu'en dessous de 4000 euros,
14:21les classes moyennes paieraient moins d'impôts. Ça c'est le programme
14:24du Nouveau Front Populaire, donc il faut sortir de la démagogie,
14:27en vérité on a une vraie attention pour les gens qui se retrouvent au milieu
14:30et qui aujourd'hui subissent le plus gros de la pression fiscale en France.
14:33L'argent que vous pensez prendre sur les grandes entreprises, c'est 200 milliards, c'est ça ?
14:36Alors ça c'est 200 milliards d'aides publiques,
14:39donc c'est déjà ce qui existe aujourd'hui, c'est pas des taxes en plus,
14:42ça c'est les 200 milliards qu'on leur donne en crédit d'impôt notamment
14:45et en baisse de cotisation. En aides ? En aides, exactement.
14:48Et il vient d'où ce chiffre ? Il vient de plusieurs études,
14:51alors là je ne me souviens plus de la source, mais c'est un chiffre
14:54qui a été vérifié à plusieurs reprises.
14:57Les estimations c'est entre 170 et 200 milliards.
15:00J'ai en revanche vu dans un rapport par un ancien économiste
15:03pour la Cour des Comptes qui a fait, si vous voulez,
15:06le taux d'aide maximum, et par an c'est 69 milliards d'aides
15:09à proprement parler, c'est loin des 200 milliards quand même.
15:12Oui mais alors du coup ça dépend, en fait il y a aide,
15:15il y a crédit d'impôt, il y a baisse de cotisation,
15:18en fait c'est comment vous calculez l'assiette ?
15:21Mais alors si c'est aide en crédit d'impôt ou c'est financement, plan de relance, etc.
15:24C'est tout compris, financement d'impôt, CICE, ce genre de choses.
15:27Il y a plusieurs études qui montrent vraiment que c'est entre 170 et 200 milliards,
15:30il y a une fourchette et les calculs ne sont pas...
15:33Mais quoi qu'il en soit, et il y a aussi autre chose,
15:36il y a le taux d'imposition en général, c'est-à-dire qu'Emmanuel Macron
15:39a beaucoup baissé l'impôt sur les sociétés depuis qu'il a été élu président.
15:42Résultat des courses, même la Cour des Comptes justement,
15:45puisque vous citiez la Cour des Comptes, disait quand même déjà
15:48il y a deux ans qu'il fallait arrêter de baisser les impôts
15:51des grandes multinationales si on n'avait pas d'autres recettes
15:54parce qu'on allait creuser le déficit, c'est exactement ce qui se passe.
15:57Et donc nous, nous sommes en capacité aujourd'hui
16:00de faire au moins le 3 quart du chemin budgétaire
16:03qui est attendu pour rentrer dans les clous de Bruxelles
16:06avec des impôts très ciblés sur les multinationales
16:09et sur les très grandes fortunes françaises.
16:12On voulait taxer juste 2% du patrimoine de 167 personnes,
16:15ça rapporte déjà 13 milliards. 13 milliards, c'est colossal.
16:18Et notre budget, le budget NFP, celui qu'on avait réussi
16:21à faire voter à l'Assemblée nationale avant que le RN change d'avis
16:24et décide qu'il était le meilleur ami des grands patrons,
16:27il était à l'équilibre. C'est ça le plus drôle, c'est que notre budget
16:30rentrait dans les clous budgétaires de Bruxelles.
16:33Jean-Luc Mélenchon, vous êtes député LFI-NFP de la 4e circonscription
16:36de Seine-Maritime, évoqué dans Le Parisien ce samedi
16:39où affirmez qu'à la fin, ce serait entre le RN et vous.
16:42Est-ce que ce n'est pas vraiment le meilleur moyen
16:45de faire la courte échelle à l'extrême droite, ça ?
16:48De faire une présidentielle anticipée, Mélenchon-Le Pen ?
16:52Moi, je pense que ce qui fera la courte échelle à l'extrême droite,
16:55c'est si les élites qui sont en train de perdre totalement le pouvoir
16:58et de dévisser complètement de la réalité,
17:01et évidemment M. Macron en tête, on ne va pas revenir encore
17:04sur les déclarations du Monde, mais qui elles étonnent vraiment.
17:07Le problème, c'est qu'on sait tous ce qu'il a vraiment dit. Pourquoi ?
17:10Parce qu'il a vraiment dit, Jojo, le gilet jaune et les gens qui ne sont rien dans les gares.
17:13Donc on le connaît un petit peu, on commence à savoir comment il méprise les gens.
17:16L'Élysée a démenti, mais pour vous, c'est dans le langage courant de la République ?
17:19Ce qui se passait en France, il a appelé le général de Villiers, M. Zemmour et M. Bigard.
17:23Oh, on aurait pu avoir la puce à l'oreille qu'il était en train de basculer un peu vers l'extrême droite.
17:27Quoi qu'il en soit, si ces élites de gauche comme certaines de gauche et de droite
17:33continuent à vivre en circuit dérivé par rapport à la réalité
17:37et à se resserrer vers un petit noyau qui dit c'est nous ou le chaos,
17:41alors que la majorité des Français votent pour le NFP,
17:44et notamment la France Insoumise ou le Rassemblement National,
17:47et qu'on décide d'exclure la France Insoumise aussi du champ,
17:51en fait on va créer un divorce démocratique total,
17:53et c'est ça qui fera de toute manière gagner l'extrême droite en 2027.
17:57Parce que quand je prends par exemple un sondage au Pieds-aux-Noeuds sorti hier,
17:59la France Insoumise, 46% des Français considèrent que c'est un parti inquiétant.
18:04Vous avez pris plus 9 points. Le RN, c'est 32%, ça a perdu 2 points.
18:09Donc si vous vous retrouvez face à Marine Le Pen, vous la faites gagner.
18:11Oui, mais dans ce cas-là...
18:13Oui, vous dites oui, vous la faites gagner.
18:15Dans ce cas-là, M. Macron l'a fait gagner, un socialiste la fera gagner, regardez.
18:18Oui, mais M. Macron l'a battue deux fois.
18:20Je vais vous donner des exemples.
18:22Kamala Harris, est-ce qu'elle a inquiété beaucoup les Américains ?
18:25Est-ce qu'elle avait un ton...
18:26Elle a perdu. Elle a fait gagner M. Trump.
18:28Oui, mais est-ce qu'elle était pareille que la France Insoumise ?
18:31Est-ce qu'elle ne ressemblait pas plutôt à M. Glucksmann dans la ligne, la façon de s'exprimer ?
18:34Est-ce que vous considérez vraiment qu'en parlant de wokisme, aux communautés,
18:38elle n'a pas été comme vous ?
18:39Non, non, pas du tout.
18:41Justement, à l'inverse, elle a été très modérée sur l'économique et le social,
18:47ce qui fait que les classes populaires ne voyaient pas exactement ce qu'ils allaient gagner.
18:50Sur les classes populaires, Jean-Luc Mélenchon dit,
18:52pour nous, avoir gagné l'estime de la classe ouvrière,
18:54l'affection des quartiers populaires, le soutien majoritaire des jeunes,
18:57celui d'intellectuels critiques, c'est notre raison d'être,
18:59on veut être la voix du pays qui galère.
19:01Ce n'est pas votre électorat du tout, ça ?
19:03Le pays qui galère ?
19:05En tout cas, pas les quartiers populaires et pas la classe ouvrière.
19:09Vous êtes à 27% chez la classe ouvrière, c'est l'ERN, plus de 54%.
19:13Est-ce que vous êtes encore le parti que vous pensez être ?
19:15Il y a la classe ouvrière, il y a la classe des employés aussi,
19:18qui sont aussi des gens qui galèrent.
19:20On est majoritaire chez les employés, on est majoritaire chez les jeunes,
19:23on est majoritaire, en gros, dans toutes les couches de la société qui sont les plus pauvres.
19:27Ce n'est pas vrai, une fois de plus.
19:29Et les ouvriers, c'est l'ERN, c'est 57%, et dans les grandes villes en plus.
19:32J'en ai beaucoup aussi dans ma circonscription des ouvriers, je les respecte.
19:35Comme je vous le disais, mes amis font les 3 à 8.
19:37Il y a une partie qui vote à gauche, une partie qui vote Rassemblement National,
19:40mais dans certaines usines, un ouvrier, et tant mieux, peut gagner 2500-3000 euros.
19:44Il ne faut pas prendre tous les ouvriers pour dépôt via les intérimaires.
19:48Il y a les jeunes qui débutent dans des usines qui, eux, par contre, sont exploitées
19:51et gagnent très mal leur vie, mais donc la classe ouvrière, elle n'est pas homogène.
19:54Ensuite, la classe ouvrière, ce qu'elle a vu, c'est qu'elle a été abandonnée par la gauche,
19:58mais pas par la France Insoumise, par le Parti Socialiste.
20:00Vous estimez que vous leur parlez encore ?
20:02Ma circonscription, c'est l'ancienne circonscription de Laurent Fabius.
20:05Président actuellement du Conseil Constitutionnel.
20:07Mais surtout, grand cadre du Parti Socialiste.
20:09Elle votait massivement à gauche.
20:11Maintenant, le RN fait des très gros scores, notamment chez les ouvriers.
20:15Pourquoi ? Parce qu'ils ont vu des usines fermées,
20:18sans que la gauche socialiste ne lève le petit doigt pendant des années,
20:22mais même des décennies.
20:23C'est la faute du Parti Socialiste ?
20:24Quand un parti socialiste se déclare de gauche,
20:27se fait élire grâce au soutien de la classe ouvrière, justement,
20:31et accompagne volontairement la désindustrialisation du pays pendant 20 ans,
20:35en pensant que maintenant, on est bon à faire des services,
20:37et que les usines, c'est pour les pays du tiers monde,
20:40jusqu'à ce qu'il y ait un gros retournement de situation aujourd'hui.
20:43Et on voit qu'on est vraiment, excusez-moi, dans la panade.
20:45J'allais dire un autre mot.
20:47La panade, on accepte.
20:48Évidemment ! Non, j'allais dire autre chose.
20:50Mais évidemment que le Parti Socialiste a une part de responsabilité.
20:54Je ne dis pas qu'ils l'ont fait consciemment, je ne dis pas...
20:56Mais en tout cas, sur 20 ans, c'est sûr que ça a fait des dégâts colossaux.
20:59Il y a énormément de gens qui votent Rassemblement National,
21:01qui me disent qu'ils votaient Socialiste avant.
21:03C'est la vérité.
21:04Mais ils se sont sentis complètement abandonnés.
21:06Et donc nous, ce qu'on essaye de faire,
21:08c'est que justement, on sait que le choix, au final,
21:11ce sera entre la gauche de rupture, la nôtre, notre programme,
21:15celui qui accepte, par exemple, de sortir ou de rompre avec les règles
21:18du marché européen en électricité,
21:20et l'extrême droite, parce qu'on correspond aux attentes des classes populaires.
21:25Par contre, nous, ce qu'on dit, c'est que l'extrême droite est un piège,
21:28est une arnaque, qu'ils ne sont pas sociaux comme ils le prétendent être,
21:32qu'ils sont l'ami des milliardaires,
21:34et qu'ils ont balancé la moitié de leur programme économique
21:36avec l'eau du bain pendant le budget.
21:38Mais pour l'instant, c'est eux qui gagnent.
21:39Dernière question, Alma Dufour.
21:41Raphaël Luxman, que vous citiez tout à l'heure, il a dû vous entendre.
21:43Il avait une oreillette, il était sur TF1, il a dit
21:45« Je ne ferai certainement pas dépendre la France
21:47des obsessions présidentielles de Jean-Luc Mélenchon. »
21:49Vous lui répondez quoi ?
21:50Moi, je lui réponds quelque chose.
21:52C'est que s'il considère qu'Emmanuel Macron est un problème pour la France,
21:56et des fois, on se demande avec lui, parce que c'est vrai qu'il ne parle jamais de social,
21:59il ne parle jamais des factures des gens, des plans sociaux, des retraites,
22:01il n'y a rien qui l'intéresse, on dirait, dans le quotidien des Français.
22:04Est-ce qu'il va leur dire ?
22:06Donc, qu'il leur dise la vérité, c'est-à-dire patienter encore trois ans,
22:09parce que nous, au Parti Socialiste, on n'est pas encore prêts.
22:11On ne sait pas si c'est moi ou M. Hollande qui sera notre candidat.
22:14C'est ça qu'il dit.
22:15Et c'est nous les irresponsables.
22:17C'est-à-dire, il y a 63% des gens qui veulent le départ du Président de la République.
22:20Nous, on est prêts, avec une offre, un programme, et on a fait 22% il y a deux ans.
22:25Et M. Hollande, parce qu'il n'est pas sûr d'être adoubé par le Parti Socialiste,
22:28il veut faire perdre du temps aux gens.
22:29Comme je vous ai dit, le pays n'a pas le temps.
22:31Il faut qu'on change de politique.
22:32Merci beaucoup, Alma Dufour.
22:34Vous avez parlé, vrai député LFINF, de la quatrième circonscription de Seine-Maritime.
22:38Mais merci, surtout, d'avoir été avec nous, juste avant votre départ,
22:40pour quelques jours de repos, très bien mérité.
22:44Merci beaucoup.
22:45On se retrouve dans quelques instants sur Sud Radio, 0826 300 300, 8h59.

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