• avant-hier
Avec Frédéric Dabi, directeur général de l'IFOP

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##LES_GRANDES_PREOCCUPATIONS_DU_MATIN-2024-12-30##

Category

🗞
News
Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Maxime Liédo.
00:04Comme chaque matin, les grandes préoccupations des Français avec vous, Frédéric Dhabib, bonjour.
00:08Bonjour Maxime, bonjour à tous.
00:10Vous êtes directeur général opinion de l'IFOP et ce matin, on a voulu s'arrêter ensemble sur, une fois de plus,
00:15quelque chose qui transcende de plus en plus les générations, les politiques, les médias, c'est évidemment cette notion de climat.
00:22Oui tout à fait, le climat c'est un sujet sur lequel les fractures générationnelles se sont effondrées.
00:26Il y a maintenant, les jeunes ont imposé les termes du débat, rien que de dire le mot climat.
00:30Il y a encore quelques années, les générations plus anciennes parlaient d'environnement, de développement durable.
00:35Là, le terme de climat, de dérèglement climatique est approprié par tous.
00:39La prise de conscience de l'urgence également est complètement consensuelle.
00:44Une enquête IFOP pour la tribune d'il y a quelques mois montrait que 82% des Français se disaient inquiets sur les conséquences du dérèglement climatique.
00:52Mais il y a un mai, 1er mai, on a bien vu avec cette crise sur l'inflation, le pouvoir d'achat, c'est un petit peu décrispé,
00:58que la fameuse antienne, fin du monde, moins importante que la fin du mois, est prégnante chez beaucoup de catégories,
01:05les classes moyennes, ces générations en déclassement dont on parlait il y a quelques jours, les catégories populaires.
01:10Et puis il y a, je dirais, sur la question du climat, deux effets pervers qui, peut-être, empêchent les Français d'être mobilisés plus que ça.
01:19D'abord, il y a une antienne qui est, ou plutôt un imaginaire qui est, c'est foutu, c'est trop tard.
01:25Et quand on voit dans la même enquête...
01:26On a fait le maximum, maintenant on ne peut plus faire de retour en arrière.
01:29Exactement, trois quarts des Français pensent que c'est inéluctable, qu'il est trop tard.
01:32Et puis, un autre effet que j'appelle, messieurs les Anglais, tirez les premiers.
01:35C'est-à-dire que les Français, je vais vous expliquer, n'ayez pas peur.
01:38Les Français nous disent, je fais beaucoup d'efforts, c'est aux autres d'en faire.
01:42Et puis, je fais beaucoup d'efforts, il faut demander aux Allemands qui ont rouvert leur centrale à charbon...
01:47À la Chine, à l'Inde, aux Etats-Unis, etc.
01:50À la Russie, aux Etats-Unis.
01:51Et c'est vrai que ces deux dimensions, c'est trop tard et je fais tellement d'efforts, la France est vertueuse.
01:57C'est un discours qui est souvent relayé par le Rassemblement National.
02:00La France est une bonne élève, ce qui n'est pas faux.
02:03Mais c'est vrai que ça...
02:04On le voit avec l'énergie, on va dire une très bonne énergie distribuée par le nucléaire, donc une énergie verte, etc.
02:09On a aussi une dimension, vous avez raison de rappeler le nucléaire, c'est une dimension...
02:12Qui crispe encore en France.
02:13Ce qui crispe moins, le qui va gauche-droite aussi, c'est assez fortement atténué.
02:17Sauf chez les sympathisants écologistes, parce que les Français ont conscience que c'est une énergie propre.
02:22C'est vrai que le climat reste un enjeu majeur.
02:25Il a été mis un peu de côté au moment de la crise du pouvoir d'achat.
02:28Les Français sont très mobilisés, surtout les jeunes.
02:31On dit que les jeunes, ils sont dépolitisés.
02:33J'ai envie de dire malheureusement oui.
02:34Je rappelle un chiffre terrible qu'on avait fait chez Patrick l'année dernière.
02:3841% des jeunes, des primo-votants, ne sont pas allés voter à l'élection présidentielle de 2022.
02:43Ça ne s'était jamais vu.
02:44Mais les jeunes ne sont pas désengagés.
02:46Dans les enquêtes IFOP, qui s'appellent les enquêtes Nouvelle Vague,
02:49c'est-à-dire toutes les enquêtes décennales faites pour l'Express à l'époque de François Giroud,
02:53la dernière enquête de 2021 montrait 78% des jeunes se disant personnellement engagés pour le climat.
02:59C'est un enjeu, Maxime, très intéressant le climat.
03:02C'est un des seuls enjeux où quand on demande aux Français en qui on fait confiance,
03:06ils ne sont pas dans une posture délégataire.
03:08C'est aux citoyens eux-mêmes d'agir.
03:10De se prendre en main.
03:11Malgré les deux effets dont je vous ai parlé,
03:14messieurs les Anglais tiraient les premiers et c'est foutu.
03:16Et on a l'impression aussi quand même que cette notion de climat est très liée.
03:20Parfois on a peur de s'y impliquer parce qu'on a l'impression qu'à chaque fois qu'on fait quelque chose pour le climat,
03:24revient cette expression écologie punitive ou politique punitive.
03:28C'est-à-dire qu'à chaque fois qu'on doit faire un effort,
03:30et on l'a vu au cours des dernières discussions budgétaires,
03:32on a l'impression qu'il faut punir ou des grandes entreprises ou des Français pour faire avancer cette cause-là.
03:37Exactement, et les Français ne supportent pas cette écologie punitive.
03:40Rappelez-vous ce qui a été à l'origine du mouvement des gilets jaunes,
03:43taxe carbone, etc.
03:44Les Français veulent plutôt de l'incitation.
03:46Et puis quand vous disiez faire payer les entreprises,
03:49là aussi on est sur une mutation très forte.
03:51Il y a quelques années, on disait oui, les entreprises payeront.
03:54Allez-y, sortez le carnet de chèques, c'est à vous de faire le boulot.
03:56Exactement.
03:57C'est terminé parce que l'entreprise maintenant est un acteur de confiance.
03:59C'est un acteur qui, dans cette phase d'éclipse du politique dont j'ai parlé,
04:03remplace la politique sur la santé, sur la lutte pour le climat,
04:07sur les luttes contre les discriminations.
04:09On a deux acteurs, si on fait une petite conclusion de nos échanges depuis quelques jours,
04:13qui ont pris un peu le lead, si je puis dire, dans ce contexte d'éclipse du politique au national,
04:17de ce discrédit jamais vu du politique au national,
04:20avec un président démonétisé, un Premier ministre déjà fragilisé.
04:24L'enquête IFOP-JDD d'il y a quelques jours le montrait.
04:27Ce sont les maires et ce sont les dirigeants d'entreprises notamment.
04:31On est avec nos enquêtes IFOP fiduciales.
04:33Les TPE, 94% des entreprises en France sont des très petites entreprises,
04:37de 0 à 19 salariés.
04:39Et à quel point ce thème du climat, de l'écologie, est en train de s'inscrire,
04:43on va dire, à un niveau politique ?
04:45A quel point, si vous voulez, l'idée de se préoccuper de l'écologie dans un programme
04:49est en train de devenir un marqueur, on va dire, d'adhésion ou tout simplement de vote ?
04:53Vous avez raison, c'est un marqueur essentiel.
04:55Il y a eu l'enquête IFOP il y a quelques années, où désormais deux tiers des Français disent
04:58si un candidat à une élection présidentielle ne parle jamais de climat ou d'écologie,
05:02je ne vote pas pour lui.
05:03Deux tiers ?
05:04Deux tiers, alors qu'à une époque ce n'était même pas un tiers.
05:06On voit, le Rassemblement National, qui n'a pas un ADN très climat,
05:09essaye d'en parler.
05:11C'est maintenant un sujet obligatoire.
05:13C'est un sujet aussi sur lequel il y a une forme de désillusion, de désenchantement,
05:17mais qui est aussi très fortement compensée par l'action individuelle.
05:21C'est un sujet sur lequel on est sur une logique qui est
05:24qui mieux que moi peut faire avancer la cause du climat ?
05:27C'est signé Frédéric Dhabi, directeur général opinion de l'IFOP.
05:30Merci d'avoir été avec nous sur Sud Radio.
05:32Je rappelle également le livre, si on veut poursuivre ce débat en librairie aux éditions de l'eau,
05:37« Parlons-nous tous », la même langue écrite avec Brice Socol.
05:40Merci beaucoup d'avoir été avec nous pour cette grande page France et vacances.
05:43Avec plaisir, merci beaucoup Maxime.
05:45Demain, même heure, même radio.

Recommandations