Avec Younous Omarjee, Député européen LFI et Philippe Fontana, Avocat au barreau de Paris, Auteur de “La vérité sur le droit d’asile” (Editions de l’Observatoire)
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00:00 9h33, merci d'être avec nous deux invités pour parler du problème migratoire.
00:05 Deux invités, Yunus Omarji qui est député européen à la France Insoumise,
00:10 président de la commission du développement régional du Parlement européen.
00:13 Bonjour.
00:13 - Bonjour.
00:14 - Merci d'être avec nous.
00:15 - Merci.
00:15 - Et puis avec nous, Philippe Fontana, avocat au barreau de Paris,
00:18 auteur de "La vérité sur le droit d'asile" aux éditions de l'Observatoire.
00:22 Bonjour.
00:23 - Bonjour Monsieur Bondart.
00:24 - Merci à tous les deux.
00:25 - Crise migratoire, Lampedusa, bon, Lampedusa, crise factuelle,
00:32 mais crise migratoire globale évidemment.
00:37 Tout à l'heure j'avais Thierry Breton comme invité, commissaire européen,
00:42 et Thierry Breton nous disait qu'il espérait qu'avant la fin de l'année,
00:46 le pacte, le fameux pacte sur l'immigration, pacte européen sur l'immigration,
00:52 serait enterriné par les États membres.
00:55 Le problème c'est que le Parlement l'a enterriné, ce pacte,
01:00 à la Commission européenne on l'a enterriné, il manque les États.
01:04 Il manque les États.
01:05 Oui, vous pensez qu'avant la fin de l'année ça sera enterriné,
01:07 vous l'espérez dans tous les cas ?
01:08 - Nous l'espérons, mais je pense que pour cela,
01:11 il faut avoir un esprit européen et un esprit de solidarité européenne.
01:17 - C'est indispensable la solidarité européenne dans la situation dans laquelle nous sommes.
01:22 Globalement la solidarité européenne, c'est le cœur même de l'idée européenne.
01:27 Et dans cette situation c'est indispensable.
01:29 On a une demi-heure de discussion, donc on va pouvoir donner des éléments aux personnes pour comprendre.
01:37 - Donc pour vous c'est indispensable, vous aussi, Philippe Fontanin,
01:41 c'est indispensable la solidarité européenne ?
01:45 - Ce n'est pas tellement la solidarité européenne qui était indispensable,
01:48 c'est la coopération européenne.
01:49 - La coopération, oui.
01:50 - Or, vous rappelez M. Bourdin ce fameux pacte européen sur la migration à l'asile ?
01:55 - Depuis 2020 il est en discussion.
01:56 - J'allais vous le dire, depuis septembre 2020.
01:58 - Vous voyez, je connais bien le sujet.
02:00 - Comment peut-on faire confiance à des institutions dont le caractère bureaucratique est éminent
02:07 pour résoudre cette tragédie ?
02:08 - Mais ce ne sont pas les institutions qui bloquent, ce sont les chefs d'État.
02:12 - Ce sont les chefs d'État.
02:13 - Le Parlement n'a enterriné, comme vous l'avez dit, qu'en mars 2023.
02:17 - Oui mais il s'est enterriné au jour enterriné.
02:19 - Il s'est enterriné, mais quoi qu'il arrive, vous voyez bien qu'avec le mécanisme de Triloc,
02:22 que le connaît bien M. le député, c'est long.
02:26 Quand vous avez une crise migratoire qui a commencé déjà il y a dix ans,
02:29 d'abord ce n'est pas une crise migratoire,
02:32 c'est la duperie de parler de migrants alors qu'il s'agit de prétendus demandeurs d'asile.
02:36 Il faut appeler un chat un chat.
02:38 - Parlons-en.
02:39 - Pas tous, donc l'immense majorité.
02:42 Et quels que soient les artifices juridiques dont s'emploient les tribunaux en France ou ailleurs,
02:47 de toute façon la majorité n'est pas considérée comme des demandeurs d'asile.
02:50 Or l'empédusa et toute l'action des États européens tourne autour de la demande d'asile.
02:56 Donc ne parlons pas trop de migration,
02:58 parlons de demandeurs d'asile et plus exactement de faux demandeurs d'asile.
03:01 - Vous savez, si je peux me permettre, je voudrais vous couper, Philippe Fontanar,
03:04 il y a dans le fameux pacte européen de nombreuses mesures.
03:09 - Oui.
03:09 - Pas uniquement des mesures destinées aux demandeurs d'asile.
03:12 Il y a aussi des mesures, renforcement de Frontex, renforcement de la coopération,
03:19 vous parliez de coopération avec les États d'où partent ces migrants.
03:24 - Contrôle aux frontières extérieures.
03:26 - Voilà, il y a quand même beaucoup de mesures.
03:28 - Oui, mais c'est long.
03:29 En matière de coopération avec les États d'où partent les bateaux et les migrants,
03:34 c'est l'essentiel.
03:36 On a fait une coopération avec la Tunisie au mois de juillet.
03:39 Est-ce que l'argent a été envoyé ?
03:41 - En fait, vous savez très bien que l'empaie...
03:43 Oui, déjà au mois de juillet, l'empaie, tout ça, c'est le signal envoyé,
03:47 à mon sens, par l'État tunisien en disant "Oui, l'argent".
03:50 - Est-ce que vous avez entendu M. Darmanin ce matin ?
03:53 On lui posait la question "Est-ce que la France prendra sa part ?"
03:56 - Oui.
03:57 - Et il disait non.
03:58 Il disait non, en dehors de ceux qui demandent l'asile
04:02 et qui peuvent faire valoir leurs droits pour l'asile.
04:05 Mais pour le reste, Darmanin dit non.
04:08 C'est-à-dire qu'il ne fait pas du tout preuve d'esprit européen.
04:11 - Mais l'Allemagne a dit non.
04:12 Mais la Hongrie dit non.
04:14 Mais tous les pays disent non.
04:16 - L'Allemagne est un peu revenue sur sa décision,
04:19 la ministre de l'Intérieur allemande a annoncé qu'au final, ils vont...
04:24 - Mais c'est ce que fera la France, vous le savez bien.
04:27 La France acceptera les demandes d'asile et examinera les demandes d'asile déposées.
04:32 - Ce que je voulais vous dire, et il faut que ça nous interroge...
04:35 - Ne soyons pas dupe de discours.
04:37 - Monsieur Bourdin, après l'agression russe en Ukraine...
04:42 - 10 millions d'Ukrainiens accueillis en Europe.
04:44 - Immédiatement, je me suis rendu à la frontière polonaise.
04:48 En quelques jours, ce sont des millions d'Ukrainiens qui ont pris le chemin de l'exode.
04:54 C'est le plus grand mouvement de population depuis la Deuxième Guerre mondiale.
04:59 La France accueille aujourd'hui à peu près 150 000 réfugiés ukrainiens
05:05 qui bénéficient d'une allocation, qui bénéficient de possibilités pour se loger.
05:11 Tous les réfugiés ukrainiens bénéficient d'une protection temporaire.
05:15 Et nous avons là des millions et des millions de personnes qui sont accueillies.
05:22 Et c'est bien notre devoir et c'est bien notre honneur
05:24 que de le faire dans ces conditions tout à fait tragiques.
05:29 Aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ?
05:32 Vous avez quelques milliers de personnes, c'est beaucoup pour Lampedusa.
05:36 C'est considérable. Lampedusa, c'est une toute petite...
05:40 - Quelques milliers sur les derniers jours ?
05:42 - Oui, bien sûr ! - Mais depuis le début de l'année, ça fait beaucoup plus que quelques milliers !
05:46 - Avec en plus les milliers et les milliers qui sont morts en Méditerranée.
05:50 - Oui, oui. - Et dont le pape va parler dans quelques jours.
05:55 C'est d'abord un drame humain.
05:57 Et c'est un drame humain qui nous renvoie, nous, nous, Européens, nous, Français,
06:03 sur les valeurs auxquelles nous sommes attachés.
06:06 Vous êtes un spécialiste du droit d'asile.
06:08 Le droit d'asile remonte des profondeurs de la civilisation européenne.
06:13 - Il ne s'agit pas de supprimer le droit d'asile.
06:16 Qui veut supprimer le droit d'asile ? - J'espère bien, mais on entend dans le débat aujourd'hui,
06:20 avec ce retour réactionnaire partout,
06:24 des remises en cause des... Monsieur Fontana a des arguments qui vont très loin.
06:31 - Est-ce qu'il faut supprimer le droit d'asile, Philippe Fontana ?
06:34 - Pas du tout ! - Merci de le répéter.
06:36 - Au contraire, il faut le sacraliser et arrêter la profanation dont beaucoup se font les complices.
06:41 Quand j'entends M. le député rappeler que c'est un drame,
06:45 et je souscris totalement à ce qu'il vient de dire,
06:48 on ne peut pas jouer avec les 24 000 personnes qui sont mortes en traversant la Méditerranée
06:54 à l'appel, non seulement des passeurs, mais des organisations, des ONG qui les transportent.
07:00 Il y a une duperie. Quand vous parlez des relations entre l'Allemagne et l'Italie,
07:03 avec le système des Dublinais,
07:06 l'Italie aurait dû recueillir 12 500 personnes, elle n'en a recueilli que 10.
07:09 Ça veut dire que le système bureaucratique européen ne marche pas.
07:12 - Oui, c'est pour ça qu'il va être supprimé.
07:17 On l'espère avant la fin de l'année. - Non, il ne sera pas supprimé.
07:19 Il sera plus ou moins aménagé, mais le système européen ne marche pas.
07:21 - Et l'Europe a abandonné l'Italie et la Grèce.
07:24 Ils ont été totalement abandonnés, ils n'ont pas eu des appuis budgétaires.
07:28 J'étais membre de la commission du budget à l'époque, je m'en souviens très bien.
07:32 Il y a eu des demandes de l'Italie et de la Grèce pour un appui budgétaire supplémentaire,
07:37 ils ont été laissés à peu près seuls. - D'où l'urgence de ce pacte européen.
07:41 - Absolument. - D'où l'urgence de ce pacte européen, on est tous d'accord là-dessus.
07:45 - Avec Eurodac, avec le citrage des préfautes immigrées.
07:47 Quand vous entendez Marion Maréchal ou Marine Le Pen dire "la France n'accueillera plus un seul migrant",
07:55 vous y croyez franchement ? - C'est le bal des menteurs et des hypocrites.
07:59 Il faut que les auditeurs entendent.
08:02 D'ici 2100, la population mondiale sera autour de 10 milliards d'habitants.
08:10 Aujourd'hui sur le continent africain, nous sommes à peu près autour d'un milliard.
08:15 - Un milliard et demi. - Et la population sera à 4 milliards.
08:19 C'est sans précédent dans l'histoire de l'humanité.
08:22 Le Nigeria, 800 millions d'habitants, à peu près l'équivalent de tout le continent africain.
08:27 Et dans le même temps, l'Union européenne verra sa population décliner de 60 à 80 millions d'habitants.
08:36 Voilà le panorama global.
08:39 Et dire qu'on va pouvoir mettre un terme à la migration qui existe depuis le début de l'humanité,
08:46 c'est un mensonge. C'est un mensonge absolu.
08:49 - Non, pas mettre un terme, mais fixer des règles.
08:52 Alors c'est ce que vous dites, Philippe Fontana.
08:55 Mettre un terme, c'est impossible.
08:57 - En fait, on ne peut pas tout confondre.
08:59 C'est pas parce qu'il y a une expansion, une explosion démographique en Afrique
09:03 qu'on doit tout faire transiter en faisant semblant d'exploiter la demande d'asile.
09:09 Quand on parle de migrants, les migrants qui arrivent à Lampedusa,
09:12 c'est-à-dire une toute petite ville à 150 km en face de la Tunisie, donc assez facile d'accès.
09:18 Les personnes qui arrivent, ce sont des migrants économiques.
09:22 Elles ne peuvent arriver en Europe et être régularisées
09:26 pendant la durée de l'instruction de leur dossier que si elles demandent d'asile.
09:29 Donc en fait, l'asile et la migration n'ont absolument rien à voir.
09:33 - Mais ce n'est pas un problème européen.
09:36 - Je vous pose quand même la question, vous ne me répondez pas.
09:38 Est-ce qu'il est possible de ne plus accueillir un seul migrant ou un seul réfugié ?
09:42 - Non, pour l'instant, non.
09:43 - M. Bourdin.
09:44 - Parce que de toute façon, ce ne sont pas les États qui décident, ce sont les juridictions.
09:47 Quand l'Ofpra dit "vous êtes accueillis au titre de l'asile",
09:50 ce n'est pas l'État qui décide, ce sont des rapporteurs.
09:53 - Mais n'est-ce pas tromper l'électeur, le citoyen,
09:57 que de dire "on n'accueillera plus un seul migrant" ?
10:00 - On trompe les gens et on ne dit pas les choses.
10:01 - Mais attendez.
10:02 - 70% de la migration se fait en Afrique même.
10:05 - Mais vous trompez les gens aussi quand Jean-Luc Mélenchon dit
10:08 "on va régulariser tout le monde".
10:10 - Mais il a raison.
10:11 - Vous trompez.
10:12 - Mais vous trompez aussi les gens, c'est impossible.
10:14 - C'est un vrai débat, mais la régularisation des sans-papiers
10:19 peut être profitable aussi sur tous les plans,
10:24 aussi bien sur le plan économique.
10:27 Posez la question au patronat, il n'est pas tout à fait hostile.
10:31 - C'est quelque chose d'extraordinaire que vous vous trouvez
10:33 à côté du patronat.
10:35 - Posez la question aux chefs d'entreprise,
10:37 beaucoup considèrent que c'est une solution de bon sens.
10:41 - D'abord la régularisation c'est le marqueur de la gauche unie.
10:43 En 1981 Mitterrand régularisait des centaines de milliers
10:47 de personnes qui étaient en situation aiguière,
10:49 dont beaucoup de demandeurs d'asile.
10:51 En 1989-1990 ça a été la même chose.
10:53 En 1997 avec la circuleur Chevènement,
10:55 en 2012 avec la circuleur Valls.
10:57 Moi ce qui me gêne, c'est lorsqu'un représentant du peuple
11:01 dit "Bah écoutez, vous avez enfreint la loi,
11:03 vous êtes venu sur un territoire étranger
11:06 sans l'accord de ce pays et puis on va vous régulariser".
11:09 C'est un signal d'abord de non-respect de la loi,
11:12 ce qui est embêtant dans cette société.
11:13 - Qu'une demande d'asile ou pas ait été déposée d'ailleurs.
11:15 - Ah oui, voilà, de toute façon là on mélange tout,
11:17 on mélange les migrants, les demandeurs d'asile.
11:19 En fait ce que je voudrais arriver c'est...
11:21 - C'est ceux qui font travailler les personnes noires, comment on dit ?
11:23 - Aux frais... - Elles enfreignent la loi aussi.
11:25 - À la valeur ajoutée du pacte européen,
11:27 c'est le filtrage de la demande d'asile à la frontière.
11:31 Ce qui permettrait d'éviter...
11:33 - C'est ce que dit le pacte européen, pardon ?
11:35 - C'est ce qu'il dit, mais encore une fois c'est un projet,
11:37 on y va petit à petit.
11:38 Mais entre temps, monsieur Bourdin,
11:40 155 000 demandeurs d'asile en France en 2022,
11:43 127 000 arrivés en Italie ces 8 premiers mois,
11:47 1 million de demandeurs d'asile en Europe.
11:49 Donc on va y arriver.
11:51 - Mais c'est comme chez Molière !
11:53 Le malade va être gérant malgré lui !
11:55 - Si j'ai bien compris, aucun pays européen seul
11:58 ne peut arriver à contrôler cette crise migratoire.
12:03 Aucun pays européen seul !
12:05 - Oubliez, non, oubliez, non, la Hongrie l'a fait.
12:07 En élegeant des murs. - Non, pardon ?
12:09 - Ah si si si, la Hongrie a fait.
12:11 - Mais ce n'est pas vrai !
12:12 - Non non, si, je vais vous donner l'exemple de la Hongrie.
12:14 Alors on peut trouver l'exemple malheureux ou pas.
12:16 La Hongrie a élegé des murs.
12:18 Ce qui a permis qu'il n'y ait plus de demandeurs d'asile.
12:22 Et la Hongrie choisit ces migrants économiques
12:26 en les faisant venir.
12:27 - A la grande colère des Italiens,
12:32 et du gouvernement italien,
12:34 à la grande colère, parce que, alors la Hongrie,
12:36 il y a deux solutions.
12:38 Soit chaque pays d'Europe,
12:40 - On va rétablir des murs dans tous les pays d'Europe.
12:42 - Rétablir des murs, et ils se ferment.
12:44 - C'est ça le projet de Molière.
12:46 - Il n'y a plus d'Union Européenne,
12:48 soit il n'y a plus d'Union Européenne,
12:50 soit il y a une solidarité européenne.
12:52 Et à ce moment-là, on trouve une solution au niveau européen.
12:55 - M. Bordin, je...
12:56 - Moi je voudrais savoir c'est ce qui marche.
12:58 - Non mais je veux vous dire quand même une chose.
13:00 Ce n'est pas qu'un problème européen.
13:02 C'est un problème global.
13:04 - Je comprends, oui.
13:05 - 70% de la migration se fait à l'intérieur du continent africain.
13:09 La deuxième chose.
13:10 - Oui, ça c'est vrai.
13:11 - Les personnes qui demandent de l'asile.
13:13 Qui a foutu le bordel en Syrie ?
13:16 Qui a foutu le bordel en Libye ?
13:19 Au moment où nous parlons, vous avez des catastrophes climatiques.
13:22 Dans une seule localité en Syrie,
13:25 20 000 personnes qui sont mortes,
13:27 et tant de personnes qui sont aujourd'hui totalement désemparées.
13:31 Est-ce que nous fermons les portes ?
13:34 En partie, en partie, parce que beaucoup vont au Liban.
13:37 Je suis parti dans les camps de réfugiés au Liban.
13:40 Beaucoup vont en Jordanie.
13:42 Plus la moitié de la population.
13:44 - La migration ce n'est pas uniquement en Europe.
13:46 - Ce n'est pas un problème européen.
13:47 - C'est un phénomène mondial.
13:48 - C'est un phénomène global, il faut prendre notre part.
13:50 - Attendez, 9h47.
13:52 Petite pause, et nous nous retrouvons.
13:54 - Bien, nous terminons notre petit débat.
14:03 Simplement, vous demandez une régularisation, hein ?
14:08 - Oui.
14:09 - De tout ?
14:10 - Régularisation de tous les sans-papiers.
14:13 - Oui.
14:14 - Mais quelles sont les conditions d'accueil que la France
14:18 offre à tous ces sans-papiers ?
14:20 - Je pense qu'il vaut mieux d'abord une personne dans une situation de dégadité
14:25 plutôt qu'une situation d'illégalité.
14:28 - Mais on n'a rien pour les encadrer, rien pour aller apprendre la langue,
14:31 rien, pas suffisamment d'exigences, pas suffisamment...
14:37 - La deuxième chose, c'est que vous avez aujourd'hui des métiers
14:41 qui sont sous tension considérable dans ce contexte démographique,
14:46 et ce sont les étrangers sans-papiers qui répondent à ces emplois.
14:52 Et vous avez là aussi une demande économique qui converge avec...
14:58 - Alors il faut aussi conditionner les aides sociales,
15:01 conditionner les aides sociales à la volonté de l'immigré de s'intégrer.
15:06 - Mais non, parce que là vous heurtez tous les principes !
15:10 - Non mais je dis ça comme ça !
15:12 - Oui, pour en revenir à l'asile, qui est quand même le cadre...
15:15 - Vous savez que Garibaldi, le père de l'unité italienne,
15:20 il a même pu, c'était d'une certaine manière sans-papiers,
15:24 il a même pu se présenter aux élections en France.
15:28 On a beaucoup régressé, voyez-vous, monsieur Bourdin, sur ces questions.
15:32 - Non, votre invité est fort sympathique,
15:35 et il le sait, mais il noie totalement le poisson
15:39 en expliquant les causes des migrations,
15:42 en parlant d'histoire et de philosophie.
15:44 - On doit élever le débat un peu.
15:46 - Je voudrais revenir à quelque chose de très concret.
15:48 En Allemagne, il y a 2,1 millions de réfugiés,
15:51 c'est-à-dire des personnes qui ont demandé l'asile et qui l'ont obtenu.
15:54 - Oui.
15:55 - En Allemagne...
15:56 - Beaucoup plus qu'en France donc.
15:58 - En Allemagne, l'extrême droite est à quoi ?
16:01 25% de l'intention de vote.
16:03 Vous comprenez maintenant pourquoi l'Allemagne refuse d'accueillir
16:07 les faux exilés en provenance d'Italie ?
16:10 C'est-à-dire que dans tout système démocratique
16:13 où il y a trop d'accueil de faux réfugiés,
16:15 à un moment donné, les populistes élèvent la voix
16:18 et risquent de prendre le pouvoir.
16:19 Donc quand vous me demandez,
16:21 certains disent qu'on ne peut pas accueillir,
16:23 c'est totalement faux, parce que le système est dévoyé.
16:26 Mais il y a toujours la place en France
16:28 pour des combattants de la liberté, c'est l'asile constitutionnel.
16:31 Il y aura toujours de la place en France
16:33 pour des gens qui sont persécutés.
16:34 Encore faut-il qu'il le soit.
16:36 Et deuxièmement, monsieur Bourdin,
16:37 moi ce que j'aimerais, après avoir rappelé ce préalable,
16:40 c'est qu'on accueille en France des exilés,
16:42 des demandeurs d'asile,
16:43 - Ils sont très nombreux, vous savez.
16:44 - qui aiment notre pays, ils sont très nombreux.
16:47 Mais l'Afghan qui est persécuté a raison,
16:50 il y a le Pakistan, il y a l'Iran qui peuvent l'accueillir.
16:53 Et le gouvernement a fait quelque chose de très bien.
16:55 - Mais ils accueillent.
16:56 - Dans la crise migratoire, il a choisi,
16:59 il a choisi d'accueillir cinq femmes afghanes.
17:02 Certes, à la demande des associations,
17:03 mais ça c'est une décision non seulement courageuse,
17:06 mais très bien réfléchie.
17:08 Au lieu d'attendre l'arrivée de 14 000 Afghans au mois d'août,
17:12 au lieu d'attendre l'arrivée de 17 000 Afghans en 2022,
17:15 au lieu d'extirper 16 000 Afghans au seul mois d'août,
17:19 lorsqu'il y a eu la crise,
17:20 eh bien on peut choisir les demandeurs d'asile,
17:23 considérer s'ils sont vraiment persécutés,
17:26 et les accueillir en France.
17:28 Oui, la France peut s'en orgueillir d'accueillir des persécutés,
17:32 mais elle ne peut pas être complice d'un système bureaucratique européen
17:36 où les faux demandeurs d'asile viennent s'établir durablement,
17:39 parce qu'on n'arrivera jamais à les faire partir.
17:41 - Mais oui, mais vous vous appuyez...
17:43 - Pardon, moi je défends le pacte européen,
17:44 c'est pour ça que ce pacte doit être absolument...
17:46 - Oui, avec trois ans et demi de retard, monsieur Bourdin !
17:49 - Mais je sais !
17:50 - Et on est d'accord, et on voit les masses...
17:51 - Oui, mais d'accord, mais maintenant il faut y aller !
17:53 - Et on va aller vers une campagne pour les européennes,
17:56 et on voit au fur et à mesure les masques tomber,
17:59 parce que ceux-là même qui se disent européens,
18:03 en réalité aujourd'hui, dans le Conseil européen,
18:06 ne privilégient pas les solutions européennes communes.
18:10 Donc vous avez, c'est le bal des hypocrites d'un côté,
18:14 et le bal des menteurs de l'autre.
18:16 - Mais c'est peut-être de tous les côtés ça, non ?
18:19 - Non, je crois pas, on essaie d'avoir...
18:21 - Le bal des hypocrites et des menteurs, non ?
18:22 - On essaie d'avoir un discours de vérité, vous savez...
18:24 - Vous êtes danseur, monsieur le député, dans le bal spectateur, ou danseur ?
18:27 - Non, dans ce bal, on essaie de dire la vérité, vous voyez ?
18:31 - Bon, bon, bon... Dans tous les cas, il y a des réalités.
18:34 Vous disiez tout à l'heure, je regardais l'étude du chercheur François Héran
18:38 sur effectivement les phénomènes migratoires dans le monde,
18:41 il est évident que ça se produit partout dans le monde,
18:45 les phénomènes migratoires.
18:47 Entre 2000 et 2020, selon l'ONU,
18:49 nous sommes passés de 173 millions d'immigrés dans le monde,
18:53 recensés dans les pays de destination,
18:55 à 281 millions sur une augmentation de 62%,
18:59 alors que la progression de la population mondiale
19:01 était durant cette période de seulement 27%.
19:04 Donc, c'est vrai que les phénomènes migratoires,
19:06 c'est partout dans le monde, et personne, personne ne peut...
19:10 Et on dit la Russie, mais je vous prends un exemple de la Russie,
19:14 il n'y a pas un pays au monde qui a accueilli plus de migrants que la Russie.
19:17 Quand on dit la Russie n'accueille pas de migrants, c'est totalement faux.
19:20 Il n'y a pas un pays au monde qui a accueilli plus de migrants que la Russie.
19:23 - Et vous savez, ça peut bien se passer.
19:25 - Mais je...
19:26 - C'est-à-dire qu'il n'y a pas une inéluctabilité à ce que ça se passe mal.
19:29 - Ça peut bien se passer, mais il faut que des règles soient strictes.
19:32 - Voilà, bien sûr.
19:33 - Pourquoi ça se passe bien avec les autres, très bien.
19:34 - Mais on n'est pas contre des règles.
19:35 Nous, nous faisons partie de la France insoumise,
19:39 de celles et ceux qui pensons que les frontières
19:43 sont les conditions de la stabilité du monde.
19:46 Nous ne sommes pas des no-borders,
19:48 nous croyons dans les frontières,
19:50 puisque nous croyons dans l'État et nous croyons dans l'État-nation.
19:54 Donc bien sûr, il faut des règles.
19:56 Mais bien sûr aussi, il faut d'abord respecter les principes
20:00 qui remontent à la nuit des temps de la civilisation européenne.
20:03 - Mais sans des règles européennes, aucun État ne s'en sortira.
20:05 - Absolument.
20:06 Et là-dessus, on est d'accord.
20:07 - Vous êtes d'accord ?
20:08 - Oui, mais alors, ce que je ne comprends pas dans le discours de votre invité,
20:13 M. Bourdin, c'est qu'il croit en la frontière,
20:15 mais dans le même temps, il laisse ses amis écolos
20:17 demander la suppression des frontières et aide les associations.
20:21 Oui, c'est pour ça que vous êtes très sympathique.
20:23 Et ses amis écolos, en tout cas les amis écolos de LFI,
20:26 ne cessent d'aider les associations à faire passer des migrants
20:30 dans l'illégalité dont ce qu'on venait de dire est très important, M. le député.
20:33 - Non, il y a un devoir d'humanité pour celles et ceux qui sont négligés.
20:36 - Bien, bien, bien, monsieur, monsieur, monsieur.
20:39 - Laissez le choix.
20:40 Moi, je voudrais terminer en rappelant ce discours de Pape.
20:43 - Très vite.
20:44 - C'est le droit au peuple de choisir de rester chez eux,
20:48 en les aidant par la coopération, par le développement et en luttant contre la corruption.
20:52 - On est d'accord là-dessus.
20:53 - Bien, merci, messieurs, merci.
20:55 Tout de suite, Sud Radio-Médias, après les infos.
20:59 Valérie Expert et Gilles Ganzemann reçoivent le chef Jean-François Piège.
21:04 9h57, merci de nous avoir accompagnés.
21:07 [Générique]