Avec Dominique Raimbourg, avocat et ancien député PS de la 4e circonscription de la Loire Atlantique et Georges Fenech, ancien député LR, ancien magistrat, auteur de “L'ensauvagement de la France : La responsabilité des juges et des politiques” (Editions du Rocher)
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NewsTranscription
00:00 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:02 - Bien, nous avons deux invités pour parler de la justice française,
00:05 deux invités, Georges Fenech, ancien député LR, ancien magistrat,
00:09 auteur d'un livre que je vous recommande,
00:11 "L'ensauvagement de la France, la responsabilité des juges et des politiques",
00:17 aux éditions du Rocher.
00:18 Georges Fenech, bonjour. - Bonjour.
00:19 - Merci d'être avec nous, et avec Georges Fenech, Dominique Rimbour, avocat,
00:23 ancien député socialiste de la 4e circonscription de la Loi Atlantique, bonjour.
00:27 - Bonjour.
00:28 - Merci d'être avec nous tous les deux.
00:30 Alors, je pose la question, est-ce que la justice française devient trop politisée ?
00:34 Est-elle trop politisée ? Pourquoi est-ce que je pose la question ?
00:37 Et vous allez tout de suite me donner votre point de vue.
00:43 Que se passe-t-il ? Fête de l'Humanité, ce week-end,
00:46 le syndicat de la magistrature sera présent à la Fête de l'Humanité,
00:50 table ronde sur la justice, très bien,
00:52 mais aussi sur les contrôles d'identité, sur les violences policières,
00:56 sur les questions sécuritaires.
00:58 Est-ce que ce syndicat est à sa place à la Fête de l'Humanité, Dominique Rimbour ?
01:05 - Alors, ce syndicat, il peut aller à la Fête de l'Humanité, c'est son problème.
01:10 Moi, je ne pense pas qu'il y ait un problème de politisation de la justice.
01:14 D'une part, il y a en contrepoint le syndicat Alliance dans la Police,
01:18 qui fait un contrepoint tout à fait efficace, et puis par ailleurs...
01:21 - Mais qui en reproche d'être d'extrême droite.
01:24 - Oui, mais comme on reproche au syndicat de la magistrature d'être d'extrême gauche,
01:27 c'est tout à fait le pendant, et puis par ailleurs,
01:29 le discours du syndicat de la magistrature est totalement minoritaire.
01:33 Parce que la répression augmente, on est passé entre 2000 et aujourd'hui,
01:41 on est passé d'un taux d'incarcération de 75 détenus pour 100 000 habitants
01:45 à 103 détenus pour 100 000, plus 25%.
01:49 Et les peines ont été augmentées, la moyenne des peines, elle est passée de 8 à 10 mois.
01:54 C'est donc dire que ce discours qu'on dit être laxiste,
01:57 on peut revenir là-dessus, je ne suis pas d'accord avec cette appréciation,
02:00 mais pas d'importance, ce discours qu'on dit être laxiste n'a aucun effet pratique dans la société.
02:04 Et que la justice a augmenté le poids, la lourdeur de ses sanctions.
02:09 - Est-ce que la justice est politisée, Jean-Jacques Fenech ?
02:12 - Votre question initiale, Jean-Jacques Bourdin, c'était est-ce que la justice n'est pas trop politisée ?
02:17 - Oui, n'est pas trop politisée, oui. C'est vrai, c'est pas tout à fait pareil.
02:20 - Ah, et là, permettez-moi de vous dire que la justice ne peut pas être un peu,
02:24 beaucoup, passionnément ou trop politisée.
02:27 Elle ne doit pas être politisée.
02:29 - Tout simplement. - Ni un peu, ni beaucoup, ni trop.
02:31 - Séparation des pouvoirs.
02:33 - Séparation des pouvoirs, statut de la magistrature.
02:36 L'impartialité.
02:38 Si vous êtes politisé, vous êtes partial.
02:41 Partiaux, comme ils le disent. Leur fameux soyez partiaux.
02:45 Du syndicat de magistrature depuis 40 ans,
02:48 qui biberonne toutes les générations de magistrats.
02:50 Soyez les défenseurs naturels du voleur contre la police.
02:53 Et voilà encore un exemple d'actualité après l'affaire du mur des cons.
02:57 Vous vous souvenez, on avait épinglé des pères de famille dont les filles
03:01 avaient été victimes, violées, assassinées par Guy Georges,
03:04 parce qu'ils avaient commis le crime
03:06 de créer une association pour lutter contre les tueurs en série.
03:09 Vous imaginez l'impact dans le pays
03:12 de juges qui prennent la défense des criminels,
03:15 contre la police.
03:17 Et je suis désolé, Dominique Rimbour,
03:20 nous connaissons bien la travail ensemble,
03:22 j'apprécie beaucoup,
03:24 mais vous ne pouvez pas dire que la justice n'est pas laxiste aujourd'hui.
03:27 Ça n'est pas possible.
03:29 Depuis 98 jusqu'aujourd'hui,
03:33 750% d'augmentation des violences.
03:35 La violence elle est partout.
03:37 Elle est gratuite. Elle s'en prend à l'autorité,
03:39 à la police, à la gendarmerie, aux élus,
03:42 aux femmes qui sont chez elles,
03:44 et qui reçoivent une balle de Kalachnikov.
03:47 Et vous venez nous dire, tranquillement aujourd'hui,
03:49 avec des taux d'incarcération,
03:51 alors qu'on manque de places de prison,
03:53 et qu'on ne peut même plus incarcérer
03:55 parce qu'il manque une volonté politique,
03:57 et vous avez appartenu à ce courant,
03:59 permettez-moi de vous le dire,
04:01 en toute amitié, cher Dominique,
04:03 à un courant depuis 40 ans,
04:05 qui nous a amenés aujourd'hui à cette situation
04:07 que nous connaissons.
04:08 Et pas un seul politique,
04:10 et là je fais mon mea culpa aussi,
04:11 ni de droite ni de gauche,
04:13 n'a eu l'audace
04:15 de rappeler la justice à ses missions.
04:17 Le juge n'est pas là pour faire de la politique.
04:20 S'il veut faire de la politique, il fait comme j'ai fait.
04:22 Il se retire d'administrature,
04:24 et il se présente devant les électeurs.
04:26 Or aujourd'hui, on a des juges qui sont
04:28 politisés,
04:30 qui rêvent d'une France
04:32 sans prison,
04:34 ça a été voté à l'un de leurs congrès,
04:36 abolition de toute prison,
04:38 et d'une France sans frontières.
04:40 Et donc on n'expulse plus les étrangers
04:42 clandestins, voyez-vous.
04:44 Cette idéologie permissive,
04:46 laxiste, que vous avez malheureusement
04:48 soutenue, avec
04:50 beaucoup de médias qui y a la cause,
04:52 aujourd'hui on en a les conséquences.
04:54 - Dominique Rameau.
04:56 - La justice n'est pas efficace.
04:58 Mais elle n'est pas efficace pour des raisons idéologiques.
05:00 Elle n'est pas efficace pour des raisons de moyens.
05:02 Elle désespère la police parce qu'elle ne
05:04 traite pas ses cas. Elle n'arrive pas
05:06 à juger dans des délais raisonnables.
05:08 Le délai moyen
05:10 quand on est convoqué devant la justice, c'est neuf
05:12 mois avant que la décision soit rendue. Lorsqu'il y a
05:14 une instruction qui est ouverte, c'est 44 mois.
05:16 Et il faut absolument un plan
05:18 martial pour la justice, et il faut aussi
05:20 améliorer les relations entre la police et la justice,
05:22 et la police et la pénitentiaire.
05:24 Et la situation dans laquelle on est
05:26 aujourd'hui, avec une surpopulation carcérale,
05:28 fait que la prison
05:30 est inefficace. De plus,
05:32 on laisse sortir des gens sans aucun suivi.
05:34 Si vous voulez me faire dire que la justice est
05:36 efficace, je vous dis non. Le problème de la justice,
05:38 c'est qu'elle n'est pas efficace,
05:40 par manque de moyens aussi. - Elle est inefficace
05:42 et selon vous, ça n'a rien
05:44 à voir avec une éventuelle
05:46 politisation ? - Ça n'a rien à voir
05:48 avec une éventuelle politisation.
05:50 Alors, il y a une politisation qui est insupportable
05:52 parce qu'on ne met pas les problèmes à plat.
05:54 Et que chacun se renvoie
05:56 à la balle entre deux conceptions.
05:58 Une conception qui dit "il faut des peines de prison
06:00 parce que ça fait peur aux délinquants
06:02 avant qu'ils commettent leur crime".
06:04 Et ensuite, une autre conception qui dit
06:06 "il faut protéger les droits et
06:08 appliquer ça avec beaucoup
06:10 de précautions". Tout ceci est parfois
06:12 du débat inutile. Il faut regarder ce qui
06:14 fonctionne. - Alors d'abord, je rappelle
06:16 quand même que ces
06:18 dernières années,
06:20 Eric Dupond-Moretti,
06:22 Randon à César, a obtenu des budgets
06:24 formidables pour la justice,
06:26 mais ça ne règle rien. - Mais oui, c'est incroyable, on n'a jamais vu ça !
06:28 - Alors, permettez-moi
06:30 de vous poser une question. - Allez-y,
06:32 Georges Fait. - Est-ce que vous trouvez normal que des juges
06:34 se déclarent être les défenseurs naturels
06:36 du voleur contre la police ?
06:38 Ou de l'enfant contre le père ?
06:40 Est-ce que vous trouvez normal que des juges considèrent
06:42 que le criminel est d'abord la première victime
06:44 lui-même de discrimination sociale ?
06:46 Est-ce que vous trouvez normal qu'un syndicat
06:48 de magistrats appelle à faire battre
06:50 un candidat à la présidence de la République ?
06:52 Est-ce que vous trouvez normal que ces juges
06:54 considèrent que les manifestations violentes,
06:56 les émeutes, sont une nouvelle forme de lutte des classes ?
06:58 Est-ce que vous trouvez normal que des juges
07:00 du syndicat d'administrature,
07:02 le lendemain de la diffusion d'une circulaire
07:04 de Eric Dumourbois-Reti pour rappeler à de la fermeté
07:06 contre les manifestants émeutiers,
07:08 se permettent de diffuser une contre-circulaire
07:10 à tous les juges et les procureurs
07:12 en disant "N'appliquez pas la circulaire du Garde-Essau,
07:14 suivez nos recommandations."
07:16 Mais pour qui se prennent-ils ? D'où vient leur légitimité ?
07:18 Est-ce que vous trouvez normal
07:20 qu'ils se mobilisent
07:22 lors de l'affaire de Locherne-Viking
07:24 pour libérer tous les migrants clandestins
07:26 au prétexte qu'il manquait une virgule sur le procès-verbal ?
07:28 Est-ce que vous trouvez normal
07:30 que ces juges épinglent sur un mur des cons
07:32 des pères de famille, des pères d'enfants
07:34 qui ont été assassinés ?
07:36 En fait, on a affaire à un syndicat, je le dis clairement,
07:38 j'ai plus rien à perdre, vous savez,
07:40 un syndicat subversif
07:42 qui ne rend plus la justice
07:44 au nom du peuple, mais contre le peuple.
07:46 Est-ce que vous trouvez normal
07:48 tous ces exemples que vient de donner
07:50 qui sont réels ?
07:52 Est-ce que vous trouvez normal qu'un syndicat de magistrats
07:54 appelle à voter
07:56 contre tel ou tel candidat ?
07:58 - Vous choisiez pour ne pas le nommer.
08:00 - Écoutez, mais chaque syndicat appelle,
08:02 les cheminots dans la CDCF,
08:04 ils appellent à une politique contre la direction.
08:06 - Mais ça n'a rien à voir.
08:08 - La police appelle aussi à voter pour un tel ou un tel.
08:10 - Non, non. - Attendez, tout ceci
08:12 n'a aucune efficacité parce que
08:14 finalement, il y a eu plus de
08:16 1500 personnes qui ont été incarcérées
08:18 suite aux émeutes.
08:20 Et la difficulté, alors, il fallait que
08:22 vous invitiez le représentant du syndicat
08:24 de la magistrature pour qu'il se défende.
08:26 - Vous n'êtes pas le défenseur
08:28 du syndicat de la magistrature. - Je ne suis pas le défenseur du syndicat
08:30 de la magistrature, même si je les apprécie.
08:32 Mais j'ai travaillé aussi avec les autres syndicats, parce que
08:34 il faut savoir tout écouter quand on légifère.
08:36 Mais la question, c'est
08:38 tout ceci n'a pas d'effet
08:40 sur la justice. Et je crois
08:42 qu'on perd beaucoup de temps sur
08:44 des positions idéologiques, sur, par exemple,
08:46 la question de l'expulsion des étrangers,
08:48 c'est pas l'efficacité
08:50 des OQTF. La réalité, c'est qu'on n'arrive pas
08:52 à débloquer la situation, ni avec l'Algérie,
08:54 ni avec le Maroc. Et le Maroc
08:56 ne veut même pas, aujourd'hui,
08:58 de nos secours pour le tremblement de terre.
09:00 Donc là, il y a une question politique à débloquer.
09:02 - Mais à l'époque, Dominique Rimbaud
09:04 exerçait sa fonction, même tant que moi.
09:06 Nous avions, vous vous souvenez,
09:08 Madame Taubira,
09:10 qui était gardée sous... - Oui, je vois bien qui c'est.
09:12 Je vous remercie.
09:14 - Et donc, vous avez quand même soutenu
09:16 l'abrogation des
09:18 peines planchers, qui quand même
09:20 avaient une certaine efficacité contre
09:22 les récidivismes. Vous avez abrogé les peines
09:24 planchers. Vous avez abrogé les courtes peines
09:26 d'emprisonnement, dont on sait que les courtes peines
09:28 d'emprisonnement sont efficaces. Vous avez
09:30 abandonné le programme de construction
09:32 de 20 000 places de prison qui avait été engagé
09:34 sous Nicolas Sarkozy. Vous devez
09:36 vous rendre compte, aujourd'hui, devant les Français,
09:38 de cette politique qui nous a amenés
09:40 encore une fois à une totale
09:42 inefficacité, effectivement, d'injustice.
09:44 - Nous avons essayé de mettre en place
09:46 un suivi des sortants de prison.
09:48 Aujourd'hui, près de 80%
09:50 des sortants... - Ils n'y rentrent pas.
09:52 - Ils rentrent 100 000 personnes par an
09:54 en prison. Ils en sortent aussi 100 000.
09:56 Aujourd'hui,
09:58 pour suivre les 100 000 personnes,
10:00 il y a... Enfin, pour suivre
10:02 les 170 000 personnes qui sont à l'extérieur
10:04 qui exécutent une peine. Pour suivre
10:06 les 100 000 personnes qui, chaque année,
10:08 sortent de prison. Pour suivre les 75 000
10:10 détenus, il y a 6 000 contrôleurs
10:12 d'insertion et de probation. C'est
10:14 ridiculement faible. Et ça, c'est une
10:16 faiblesse de... - Vous ne répondez pas à la question
10:18 - Vous ne répondez pas à la question.
10:20 - Les peines planchers, vous ne répondez pas. - Mais les peines planchers
10:22 étaient une erreur. Ca enferme
10:24 le juge dans un système
10:26 qui fait que les peines s'alourdissent.
10:28 C'est un système à l'américaine,
10:30 dans lequel on augmente artificiellement
10:32 les incarcérations
10:34 sans que ces incarcérations soient
10:36 efficaces parce qu'elles ne sont pas suivies
10:38 à la sortie. - Et la brogation des 20 000 places
10:40 de prison ? - Et la brogation des 20 000 places de prison ?
10:42 - On l'a remandiquée ? - Non, non, non, non.
10:44 On a construit, quand Jean-Jacques Hurvoas est arrivé
10:46 après Christiane Taubira, il a dit
10:48 qu'il fallait construire 16 000 places de prison.
10:50 Notamment pour aboutir à ce
10:52 qu'il y ait un encelulement individuel
10:54 et que chaque détenu soit enfermé
10:56 dans une cellule, de façon à éviter les trafics,
10:58 le caïda. Il y a besoin
11:00 de construire un peu, mais il ne faut pas monter
11:02 au-delà d'un certain
11:04 taux. J'ajoute en plus que même dans votre
11:06 livre, vous expliquez que
11:08 le taux d'incarcération à la française
11:10 est un taux d'incarcération qui se situe dans la moyenne
11:12 des pays européens, largement
11:14 au-dessus des pays scandinaves, mais en dessous de l'Espagne,
11:16 en dessous de l'Angleterre. - Sauf qu'on ne peut pas faire exécuter les peines,
11:18 il n'y a pas de place. - Oui, mais... - Vous avez
11:20 les 100 000, moi je vous cite un autre chiffre, 80 000 places,
11:22 80 000 peines de prison ferme
11:24 prononcées et inexécutées en ce moment.
11:26 - C'est... - Un manque de place. - Non, non, monsieur Fenech,
11:28 là, vous êtes... - C'est scandique.
11:30 - Vous êtes un homme qui est honnête intellectuellement.
11:32 Elles sont inexécutées parce qu'elles sont en attente
11:34 d'exécution. Et ça renvoie à la difficulté
11:36 qu'on a, c'est la difficulté des moyens.
11:38 Elles sont finalement... - Et la lenteur. - Et la lenteur.
11:40 Mais bien évidemment, c'est un vrai problème.
11:42 - Alors attendez, 9h46, juste,
11:44 je cite, vous citez
11:46 Montesquieu, l'esprit des lois,
11:48 évidemment, "il n'y a point
11:50 encore de liberté si la puissance
11:52 de juger n'est pas séparée de la puissance
11:54 législative et de l'exécutrice."
11:56 Il est 9h46, à tout de suite.
11:58 - Bien, regardons les choses clairement.
12:06 Vous l'avez dit tous les deux,
12:08 des moyens considérables sont accordés à la justice.
12:10 Aujourd'hui par le gouvernement.
12:12 Donc il va bien falloir que ça se traduise
12:14 dans l'efficacité.
12:16 Comment rendre la justice plus efficace ?
12:18 J'entends
12:20 sans cesse les policiers dire
12:22 "le problème de la police, c'est la justice."
12:24 C'est vrai ça ? C'est le problème
12:26 de la police, la justice, aujourd'hui ? - Ah oui, c'est vrai.
12:28 C'est vrai parce que la justice n'arrive pas
12:30 à traiter la production policière.
12:32 Elle n'arrive pas à la traiter dans des laits suffisants.
12:34 Par ailleurs, elle ne rassure pas
12:36 les policiers.
12:38 Elle ne leur donne pas du sens.
12:40 - Mais pourquoi est-ce qu'elle n'y arrive pas ?
12:42 - Ce qui nous sépare avec Dominique, pardon.
12:44 - Oui, Georges Fenech, plus près du micro.
12:46 - Ce qui nous sépare, c'est que chaque question
12:48 que vous posez, Dominique Rimbaud
12:50 vous répond par la question des moyens.
12:52 Et moi je vous réponds par la question de l'idéologie.
12:54 Quand la police dit "le problème de la police,
12:56 c'est la justice", ça veut dire quoi ?
12:58 Ça veut dire que lorsqu'ils interpellent,
13:00 le lendemain,
13:02 et c'est pas une caricature,
13:04 le délinquant est remis dehors.
13:06 Pas parce qu'il manque de moyens.
13:08 - Ou le délinquant, mais même pas en prison,
13:10 le délinquant finalement n'est pas poursuivi.
13:12 - La semaine dernière, je suis allé à Melun,
13:14 pour ma chaîne,
13:16 c'est news,
13:18 au pied d'une tour.
13:20 Il y avait du deal.
13:22 Il y avait tous les prix affichés dans l'immeuble.
13:24 Les dealers sont arrivés, mais tranquillement,
13:26 face caméra.
13:28 Ils se sont dit "mais qu'est-ce que vous venez faire ?
13:30 Vous vous traversez ?"
13:32 On vend, et on nourrit toutes nos familles.
13:34 Ils n'ont aucune crainte.
13:36 Ils n'ont aucune crainte de la justice,
13:38 puisqu'ils savent qu'ils seront relâchés.
13:40 Vous ne les arrêterez pas.
13:42 Vous savez, le mineur,
13:44 ou le jeune majeur, il fait son rapport
13:46 coût-avantage. Combien ça me rapporte ?
13:48 Pas mal. Combien ça me coûte ?
13:50 Rien. Il n'y a aucune raison
13:52 que je ne m'arrête.
13:54 - Oui, Dominique Rimbaud, mais c'est un problème de moyens.
13:56 Ça veut dire qu'il faut tout de suite
13:58 rentrer dans une filière de traitement
14:00 et le poursuivre. Seulement, le deal,
14:02 c'est étendu.
14:04 Le deal, selon le ministère de l'Intérieur,
14:06 ça fait vivre environ 200 000
14:08 personnes dans les quartiers.
14:10 Moi, je pense que la solution aussi
14:12 désagréable qu'elle puisse paraître,
14:14 la solution, c'est à un moment donné de
14:16 légaliser le cannabis, de lancer une politique
14:18 de santé publique, et
14:20 par ailleurs de donner la police de moyens.
14:22 - Vous savez très bien, Dominique Rimbaud,
14:24 que le trafic bouge.
14:26 Aujourd'hui, il y a le trafic de cannabis,
14:28 mais vous n'allez pas légaliser la cocaïne,
14:30 vous n'allez pas légaliser le crack,
14:32 vous n'allez pas légaliser d'autres drogues qui viennent
14:34 des États-Unis ou d'ailleurs. - Je suis d'accord,
14:36 mais déjà, légaliser le cannabis,
14:38 ça va désorganiser le marché, ça va donner
14:40 le temps à la police de s'organiser
14:42 et de mettre en place la répression
14:44 du trafic de cocaïne. D'aller voir
14:46 dans les ports comment ça se passe,
14:48 d'aller arrêter tous les intermédiaires
14:50 qui participent à ce trafic,
14:52 et ça donnera, ça donne
14:54 de l'air. Il n'y a pas de réponse qui soit
14:56 aussi simple que ça. Par ailleurs,
14:58 il faut militer, il faut faire en sorte
15:00 que la police ait des moyens d'écoute.
15:02 Là, avec la loi Dupont-Moretti,
15:04 ça s'est amélioré, puisqu'elle peut désormais
15:06 déclencher des écoutes à distance
15:08 à partir de moyens électroniques. - Mais tout le monde crie
15:10 "atteinte aux libertés individuelles",
15:12 vous savez bien. - Mais tout le monde crie, mais ça va se faire.
15:14 Et c'est bien pour ça qu'il faut éviter
15:16 ce type de débat, parce que
15:18 l'activation
15:20 à distance d'écoute, c'est exactement
15:22 les mêmes conditions que l'activation d'écoute
15:24 classique avec des bretelles qui sont mises sur les...
15:26 - On va revenir à la question de Jean-Jacques Bourdin,
15:28 qu'il tème notre émission "La justice
15:30 est-elle politisée ?" J'ai enlevé le trou, hein.
15:32 - Oui.
15:34 - Est-ce que vous trouvez normal,
15:36 Gérard Dominique, que
15:38 pendant les manifestations violentes,
15:40 à l'occasion de la réforme
15:42 des retraites, le syndicat d'administrature
15:44 ait publié, ait rediffusé
15:46 un guide du manifestant
15:48 contre la police ?
15:50 Dites oui ou non !
15:52 Est-ce que c'est le rôle
15:54 du juge de donner les clés
15:56 à des manifestants violents
15:58 pour savoir comment éviter finalement les poursuites ?
16:00 - Peut-être que là,
16:02 il sort de son rôle,
16:04 et il est sanctionné. - Peut-être ou pas.
16:06 - Écoutez, je ne suis pas le défenseur
16:08 du syndicat d'administrature.
16:10 Je serais le secrétaire général,
16:12 je me serais abstenu de faire ça.
16:14 D'ailleurs, observons que le syndicat d'administrature,
16:16 pour revenir sur le mur des cons,
16:18 a été sanctionné, et que sa présidente
16:20 a été condamnée. Vous allez me dire, à une peine symbolique,
16:22 mais elle est condamnée.
16:24 - Alors, madame Présidente de la Présidente du syndicat d'administrature,
16:26 dans cette affaire du mur des cons,
16:28 qui a profondément heurté les Français,
16:30 a été condamnée
16:32 à 500 euros d'amende
16:34 avec sursis, et dans la foulée,
16:36 a été promue dans sa carrière à Bordeaux.
16:38 Vous voyez les sanctions que
16:40 madame Marthe a subies.
16:42 - Oui, enfin, la sanction symbolique, elle est tombée.
16:44 - Très symbolique, oui.
16:46 - D'accord, mais ce symbole, ça a du sens en politique.
16:48 - Vous vouliez finir, Dominique Rimbaud,
16:50 sur ce que
16:52 vous disiez, Georges Fenech,
16:54 le manifestant. Sur les manifestants.
16:56 - Non, mais je n'aurais pas diffusé le guide.
16:58 En tout cas, il ne faut pas.
17:00 Là, on est dans une période où il faut que les choses se calment.
17:02 Absolument. Et il ne faut pas jeter de l'huile sur le feu.
17:04 Mais ça, ça aurait été ma position
17:06 en tant que directeur du syndicat de la magistrature.
17:08 Ce que je n'ai jamais été, et ce que je ne serai jamais,
17:10 parce que je ne suis pas magistrat. - Mais pourquoi ces juges ne sont pas sanctionnés ?
17:14 A supposer qu'il faille les sanctionner,
17:16 est-ce qu'ils ont
17:18 excédé leur droit d'expression ?
17:20 Rien n'interdit.
17:22 Si vous souhaitez, rien n'interdit
17:24 de lancer des poursuites, mais enfin,
17:26 c'est le problème du syndicat de la magistrature.
17:28 - Bien ! Merci, messieurs.
17:30 Merci pour ce débat, Georges Fenech.
17:32 Édition du Rocher.
17:34 L'Ensauvagement
17:36 de la France, la responsabilité des juges
17:38 et des politiques,
17:40 c'est un livre d'actualité. Vraiment d'actualité.
17:42 Merci beaucoup.
17:44 Il est 9h56, tout de suite,
17:46 tout de suite après les informations.
17:48 Sud Radio Média.
17:50 Stéphanie Demourou et Gilles Gansman
17:52 reçoivent Sylvie Uderzo,
17:54 la fille d'Albert Uderzo.