Avec Sandrine Rousseau, députée Ecologiste de Paris
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:078h35, Sandrine Rousseau est avec nous, bonjour.
00:10Bonjour.
00:11Merci d'être avec nous, députée écologiste de Paris, je le rappelle.
00:14Volodymyr Zelensky est à Jeddah, en Arabie Saoudite, pour parler entre Ukrainiens et Américains.
00:20Zelensky dit chercher la paix, il propose une trêve, un cessez-le-feu dans les airs et sur mer.
00:25Aujourd'hui à Paris, réunion des chefs d'état-major des pays européens,
00:30et pas que des pays européens, puisque la Turquie, le Canada, l'Australie sont là,
00:34chefs d'état-major prêts à contribuer à la paix.
00:36La France et d'autres pays d'Europe sont prêts à déployer des forces militaires en Ukraine,
00:41non pour combattre sur la ligne de front, mais pour garantir le respect de la paix une fois signée.
00:46Est-ce que vous approuvez ?
00:48Oui, j'approuve et je pense que l'Europe est un acteur absolument majeur.
00:52Je voudrais dire soutien au peuple ukrainien, sans aucune réserve,
00:56et il me semble important de le reposer, parce que des fois on a l'impression que c'est l'Ukraine le problème,
01:02alors que l'Ukraine a été envahie, c'était quand même un pays souverain qui a été envahi,
01:05et donc soutien absolument à la population ukrainienne,
01:08et l'Europe doit jouer son rôle, elle n'a que trop tardé à jouer son rôle,
01:12elle a été efficace au début de la crise, et puis après on a l'impression qu'il y avait un flottement, etc.
01:17Mais je le dis, les armes ne sont pas les seules manières d'agir dans le moment,
01:22et en fait il faut voir l'ensemble des manières d'agir,
01:25et nous avons une forme d'hypocrisie vis-à-vis de la Russie, je le pose de manière très forte.
01:31Eh bien, si on regarde les échanges que nous avons avec la Russie,
01:35nous seulement nous continuons les échanges avec la Russie,
01:38nous avons importé plus de 700 000 tonnes d'engrais par exemple,
01:43nous avons importé de l'uranium, nous avons importé du gaz russe,
01:46et puis certains pays européens jouent aussi un jeu trouble,
01:50la Lituanie par exemple exporte du whisky en Russie,
01:55donc en fait, là il nous faut avoir une cohésion européenne
01:58pour véritablement arrêter les échanges avec la Russie,
02:01taper là où ça fait mal, c'est-à-dire sur l'économie,
02:04utiliser les avoirs russes...
02:07Est-ce qu'il faut saisir tous les avoirs russes de 100 milliards d'euros ?
02:10Oui, il faut saisir les avoirs russes et il faut les utiliser pour la défense européenne, absolument.
02:15Alors je vous dis ça parce qu'à gauche, tout le monde n'est pas sur cette ligne.
02:19LFI par exemple est contre la saisie des avoirs russes.
02:22Oui, et c'est notre différence avec LFI là-dessus,
02:27moi je pense que les avoirs russes doivent être utilisés pour l'effort de guerre,
02:32enfin pour l'effort de défense européenne.
02:36De défense européenne, ça veut dire qu'il faut renforcer la défense européenne,
02:40il faut aider, continuer à aider militairement l'Ukraine.
02:44Pour vous c'est clair ?
02:45Oui, mais au niveau européen.
02:48Et ne pas utiliser...
02:50Alors ça je le dis aussi parce que j'ai entendu Emmanuel Macron,
02:54j'ai senti chez lui, et peut-être me suis-je trompée,
02:58mais j'ai quand même senti que finalement il allait peut-être utiliser cet effort qu'il appelle
03:02l'effort de guerre français pour taper dans certains comptes...
03:06Non il n'appelle pas ça effort de guerre, effort de défense, il n'a pas prononcé le mot guerre !
03:10Que les choses soient claires, il n'a pas qualifié...
03:12Non mais je voudrais, parce que les mots ont leur importance.
03:16Sandrine Rousseau, je voudrais rappeler qu'il n'a pas qualifié la Russie d'ennemi mais d'adversaire,
03:21ce qui n'est pas tout à fait pareil.
03:23Même si la Russie est un adversaire à ses yeux, et au vôtre j'imagine.
03:27Mais il a parlé quand même d'économie de guerre.
03:29Oui, mais non, il a parlé d'économie, oui.
03:33Il a parlé de défense, de renforcer la défense.
03:36Il a parlé de renforcer la défense et d'économie de guerre.
03:40Renforcer la défense, vous êtes d'accord ou pas ?
03:42Alors, on a voté une loi de programmation militaire en 2023, il y a deux ans,
03:47qui prévoyait 413 milliards d'euros sur 5 ans.
03:52413 milliards d'euros sur 5 ans, c'est énorme, c'est énormissime.
03:56Donc moi ce que je pense c'est que maintenant l'effort de défense doit se situer au niveau européen.
04:04Et il est important que l'Union Européenne puisse solliciter et emprunter pour cet effort.
04:11800 milliards d'euros sur 4 ans, c'est ce que prévoit l'Union Européenne.
04:14Mais vous voyez bien que 800 milliards d'euros sur 4 ans, c'est juste deux fois plus que la loi de programmation militaire française,
04:22et qu'il y a 27 pays en Europe.
04:24Donc à un moment, je dis juste à Ursula von der Leyen,
04:28utilisez la puissance européenne pour faire en sorte que ce soit là que ça se passe,
04:32parce que c'est aussi une manière de rendre beaucoup plus solide l'Europe sur la scène internationale, et on en a besoin.
04:38Mais la France doit-elle augmenter son budget militaire ?
04:41Je vous pose franchement la question, parce que les Français pensent,
04:45le gouvernement pense augmenter le budget et le faire passer, il est de 50 milliards par an,
04:50un peu plus de 50 milliards, dernier budget, le faire passer peut-être à 100 milliards d'ici 2030 ou 2035.
04:57Oui ou non ?
04:58Je vous dis, nous avons déjà une loi de programmation militaire qui a augmenté les crédits militaires.
05:02Oui, mais est-ce qu'il faut encore augmenter ou pas ?
05:04Non, en fait, à un moment, c'est à l'Europe de prendre ses responsabilités.
05:07Et nous, dans la France, nous prendrons nos responsabilités à l'intérieur d'un budget européen.
05:11Mais pour moi, il n'est pas question...
05:13Mais donc on augmentera notre budget militaire ?
05:15Mais non, parce que ça fait partie de l'évolution qu'a à faire l'Europe que de faire un emprunt.
05:21D'ailleurs, Ursula von der Leyen, là, a mis cette possibilité.
05:25Les États européens ne sont pas complètement d'accord sur les modalités de financement.
05:29Mais pour moi, c'est à l'Europe aujourd'hui de faire l'effort.
05:31La France le fait. La France l'a fait.
05:33Mais pas suffisamment !
05:35Mais la France l'a fait ! 413 milliards !
05:38Je rappelle, c'est énorme !
05:40Il faut bien se rendre compte que, par exemple, sur les retraites...
05:42Je voudrais juste qu'on précise que sur les retraites, par exemple,
05:46le déficit cette année qui a été jugé insupportable était de 7 milliards.
05:50Là, c'est 413 milliards.
05:52On l'a fait. On le fait l'effort.
05:54Maintenant, c'est au niveau européen et c'est aux autres pays européens...
05:57Sauf que l'État a dépensé plus de 300 milliards pour les retraites depuis quelques années.
06:02Evidemment, c'est un budget social.
06:05Difficile d'établir des comparaisons.
06:07Mais vous approuvez donc une augmentation du budget de la défense au niveau européen,
06:13un effort de défense européen, mais pas français.
06:19Vous dites que ça suffit. En France, ça suffit.
06:22On ne fait rien de plus.
06:24La France doit-elle accepter de mettre sa dissuasion, sa force nucléaire,
06:30à disposition de l'Europe, tout en gardant bien sûr la main sur le bouton nucléaire ?
06:35C'est une question que nous devons débattre à l'Assemblée nationale.
06:39Et cette question-là n'est pas débattue aujourd'hui.
06:42D'ailleurs, Emmanuel Macron a bien dit dans son intervention
06:45qu'il était seul à gérer cette affaire-là.
06:48Or, c'est trop important pour qu'il soit consulté.
06:52Mais il n'y a pas de débat véritable, ni en commission défense,
06:56ni à l'intérieur de l'Assemblée, pour une décision qui soit collective,
07:01avec un vote à la fin.
07:02C'est une consultation, donc chaque groupe va s'exprimer.
07:05Moi, je pense que la France doit garder la main sur la dissuasion nucléaire.
07:10Personne ne remet en cause cela.
07:12Absolument, et c'est pour cela que je le repose.
07:14Mais elle doit le mettre aussi à disposition de l'Europe,
07:17parce que ça fait partie de cet effort de défense
07:20et de cet effort collectif de défense que nous devons faire.
07:24Donc, la France doit accepter de mettre sa dissuasion
07:28à la disposition des Européens, au bénéfice des Européens,
07:31mais garder le doigt, ce que je disais, sur le bouton nucléaire.
07:34Pour vous, c'est clair.
07:36Bien, on va parler de tout autre chose.
07:38On va parler des violences sexuelles.
07:40Samedi dernier, 8 mars, Journée des femmes.
07:43Journée du droit des femmes.
07:45Le féminisme est-il un combat universel ?
07:49Oui.
07:50Oui, totalement universel ?
07:52Oui.
07:53Ni de droite, ni de gauche ?
07:55C'est un combat universel.
07:57Est-ce que la laïcité protège du patriarcat ?
08:01La laïcité protège l'espace public,
08:06la laïcité protège l'éducation,
08:09mais le patriarcat est présent dans l'ensemble des trois grandes religions monothéistes,
08:14je le rappelle parce qu'on a l'impression qu'il est concentré sur une seule religion.
08:18Je dis quand même que, par exemple, la religion catholique,
08:21et je vous l'ai déjà dit je crois à ce micro en plus,
08:23n'a jamais accepté la moindre femme en son sein,
08:26ce qui est quand même un sujet.
08:29Et que la religion juive,
08:32parmi les plus radicaux et les plus extrémistes de cette religion,
08:38ne sont pas extrêmement pour ni la mixité ni l'égalité entre les femmes et les hommes.
08:43Donc toutes les religions monothéistes sont patriarcales,
08:47et évidemment la religion musulmane l'est aussi.
08:50Est-ce que vous condamnez celles et ceux qui, samedi dernier,
08:53ont voulu empêcher des Iraniennes, des Afghanes, des Juives
08:57de marcher pour la liberté des femmes ?
09:00Je pense que cette manifestation du 8 mars doit être un espace
09:04où toutes les femmes doivent se sentir en sécurité,
09:08qu'il ne doit pas y avoir d'antisémitisme,
09:11qu'il ne doit pas y avoir de racisme,
09:14qu'il ne doit pas y avoir non plus d'exclusion,
09:17même par l'organisation de femmes par exemple en situation de handicap,
09:21et qu'en fait c'est une des manifestations les plus conviviales
09:27et même familiales qu'il y a.
09:30Ça a été une très grosse manifestation samedi et je m'en réjouis,
09:34et donc elle doit pouvoir rester cet espace de sécurité, de manifestation.
09:38Chacun a le droit de marcher pour cette cause.
09:45Dès lors qu'elle ne revendique pas des slogans racistes par exemple,
09:52et je pense à Némésis, pour moi Némésis n'a pas sa place dans ce cortège.
09:55Par contre, aucune femme ne peut être exclue,
09:59ni sur la base de sa religion, ni sur la base de sa couleur de peau,
10:02ni sur la base de toute discrimination possible.
10:06Ça n'est pas possible, nous sommes un espace sans discrimination, nous devons le respecter.
10:10Et pourtant ça a été le cas samedi. Parfois.
10:13Eh bien je le regrette.
10:15Sandrine Rousseau, je voudrais revenir sur l'affaire Bayou.
10:19Je vous en remercie, c'est la première fois que vous exprimez publiquement sur cette affaire,
10:25dans une radio ou une télévision.
10:28Sandrine Rousseau, que les choses soient claires,
10:31parce qu'on aime bien que les choses soient claires.
10:34Marine Tondelier, je vais présenter, vous allez me dire si ce que je dis est faux ou vrai.
10:40Marine Tondelier, avec votre complicité,
10:43a volontairement écarté Julien Bayou de la direction du parti,
10:48les écologistes, en médiatisant un signalement envoyé
10:52à une cellule interne d'Europe Ecologie Les Verts,
10:55sur de prétendues violences sexistes et sexuelles qu'aurait commis Julien Bayou.
11:00Est-ce vrai ?
11:01Alors tout cela est faux.
11:03Tout cela est faux.
11:05C'est-à-dire qu'il n'y a pas de complicité,
11:07il n'y a pas non plus d'écarté Julien Bayou de la tête du parti,
11:13puisque je rappelle que nos statuts interdisaient qu'il puisse être député et numéro 1 du parti,
11:19donc de toute façon il était dans les tuyaux qu'il démissionne,
11:23enfin tout cela était absolument dans l'ordre des choses.
11:27Donc non, il n'y a pas eu ni de chasse à l'homme,
11:29ni de complicité de sorcière à l'intérieur du parti.
11:34Je le pose parce que moi des fois j'ai l'impression d'être sur un bûcher
11:37et qu'on allume un peu le feu sous le bûcher
11:41et ça renvoie quand même à des espèces d'imaginaires très forts dans la société.
11:45Donc je le dis, moi je veux un parti qui soit féministe,
11:48lequel parti doit du coup prendre en compte la sécurité
11:52mais aussi la santé des femmes en son sein
11:54et qu'on ne peut pas, à mon sens, mais c'est une ligne que je pose,
11:59tolérer que parce qu'une personne est en situation de pouvoir à l'intérieur du parti,
12:05il puisse utiliser cette position de pouvoir pour ne pas se comporter extrêmement bien avec les femmes
12:11et mettre leur santé morale en difficulté, ce dont je me suis exprimée.
12:15Je n'ai dit que ça, je le redis et je le redirai autant qu'il le faudra.
12:19Vous pensez que Julien Bayou a exercé un pouvoir nocif sur certaines femmes dans le parti ?
12:28Ce n'est pas moi qui le pense ou qui n'est pas à le penser,
12:30il y a eu des articles, plusieurs femmes se sont exprimées,
12:33parce qu'en fait dans cette affaire on a l'impression, et je pense que c'est volontaire,
12:37on réduit cela à une question d'une personne qui est une ex de Julien Bayou, petit 1,
12:44et petit 2 on parle de vengeance politique, ça n'est ni l'un ni l'autre,
12:47c'est-à-dire qu'il y a plusieurs femmes qui se sont exprimées et qui ont toutes décrit des comportements
12:53qui n'étaient pas respectueux des femmes à l'intérieur du parti politique que nous sommes.
12:59Et je voudrais dire pourquoi c'est important, parce qu'on ne le dit pas suffisamment.
13:03Pourquoi c'est important ? Parce que si des femmes arrivent à l'intérieur du parti,
13:08que par exemple certaines ont subi des violences dans leur enfance,
13:12ou avant d'entrer, ou des violences conjugales, ou peu importe,
13:15et qu'elles arrivent dans le parti et qu'elles sont de nouveau confrontées à des comportements
13:20qui ravivent chez elles, même s'ils ne tombent pas sous le coup de la loi,
13:24qui ravivent chez elles des traumatismes,
13:26et bien le réflexe qu'ont ces femmes de protection, c'est un réflexe absolument normal,
13:32et bien c'est qu'elles partent du parti.
13:34Moi je veux que notre parti soit un espace où elles se sentent bien et où leur voix est importante,
13:40parce que c'est important que nous ayons ces voix-là des femmes qui ont subi cela,
13:44et pour cela il faut que nous sécurisions collectivement notre parti.
13:47De la même manière, je le dirais pour les personnes qui n'ont pas d'argent,
13:50il faut que notre parti puisse accueillir en son sein toutes les personnes,
13:54même si elles sont précaires, extrêmement pauvres,
13:57et ça, ça nécessite de réfléchir à notre fonctionnement.
14:00Nous n'accepterions pas que le numéro 1 arrive dans un énorme 4x4 polluant diesel,
14:04et bien nous ne pouvons pas accepter qu'un numéro 1 se comporte
14:07de manière à mettre les femmes dans des situations fragiles.
14:11Je cite Julien Bayou, parlant de vous,
14:14quand elle l'accuse, elle dit j'attends une enquête privée,
14:18quand il y a enquête privée, elle dit j'attends la justice,
14:21et quand la justice dit enfin il est blanchi, elle dit ça ne me va pas.
14:25Est-il innocent ?
14:27Il est présumé innocent par la justice, il n'y a aucun doute là-dessus.
14:30Il n'y a pas eu de jugement, il n'y a pas eu de jugement.
14:33Pourquoi il n'y a pas eu de jugement ?
14:36Parce que ça a été classé sans suite, mais ce que je veux dire c'est qu'il est présumé innocent.
14:40Il est présumé innocent, il n'y a aucun problème, c'est un principe constitutionnel,
14:44et je ne reviendrai pas là-dessus.
14:46Est-ce que vous avez brisé sa carrière ?
14:48Non mais je n'ai rien brisé du tout, ça suffit.
14:50Je parle de vous et je parle de Marine Tendelier.
14:53Je n'ai rien brisé du tout.
14:55C'est ce qu'il dit, j'ai brisé ma carrière.
14:58Très bien, il le dit, moi je vous dis je n'ai rien brisé du tout.
15:00Est-ce que vous lui demandez pardon ce matin ?
15:01Certainement pas, certainement pas.
15:04Ça suffit en fait cette affaire.
15:06C'est lui qui en a parlé le premier à la presse,
15:09il répondait à une question d'une journaliste,
15:11il a répondu lui-même que c'était une ex qui signalait.
15:15Trois mois après, il n'y avait eu aucune espèce de suite à l'intérieur d'un parti.
15:19Ça pose une question fondamentale.
15:21Quand il y a des comportements qui sont signalés à l'intérieur d'un parti,
15:25et que ça concerne le numéro 1,
15:27comment on fait pour que l'instruction de ces cas-là soit à peu près correcte,
15:32indépendante et respectueuse de toutes les paroles ?
15:35Et bien c'est ça qui nous est posé comme question.
15:37Et moi je le redis, je veux que les femmes soient dans ce parti en sécurité,
15:41mais les hommes aussi d'ailleurs,
15:43et qu'on soit un parti exemplaire sur la méthode et sur le fonctionnement.
15:48Donc non, il est présumé innocent, très bien.
15:51Il est présumé innocent, ça veut dire que dans votre esprit,
15:54il n'est pas certainement innocent.
15:56Mais je dis, il est présumé innocent, c'est les termes de la loi.
15:59Maintenant je vous dis aussi, et je le dis,
16:01je continuerai à me battre pour qu'il y ait une parole politique là-dessus,
16:05parce que je ne veux pas qu'au sein de notre parti,
16:07nous considérions que le féminisme n'est pas un sujet important.
16:11Est-ce qu'il faut le réhabiliter ?
16:13Ça, ça fait partie des discussions que nous devons avoir à l'intérieur de notre parti.
16:18Mais par exemple, rien n'a été dans cette affaire.
16:23Rien n'a été, c'est-à-dire ?
16:25Par exemple, il y a un cabinet qui a été mandaté,
16:31on n'a aucun rapport, donc on ne sait pas.
16:33Donc voilà, tout est flou.
16:35Mais pourquoi ?
16:36Rien ne va.
16:37Ça a été caché ?
16:38Je ne sais pas, mais en tous les cas...
16:41La direction des écologistes ?
16:43J'aurais aimé qu'il y ait quelques écrits sur cette affaire,
16:46qu'on s'appuie sur quelque chose d'un peu factuel.
16:49C'est ce que tout le monde dit ?
16:51Soi-disant, rapport interne, on ne l'a jamais eu.
16:53Par exemple, il y a des gens comme Hélène Hardy,
16:56qui sont membres du bureau politique,
16:58avec laquelle j'ai une position radicalement opposée sur cette affaire,
17:01mais qui demandent à peu près la même chose que moi,
17:03c'est-à-dire que ce soit clair et écrit.
17:05Bien. Pour l'instant, ce n'est pas clair, donc c'est bien compris.
17:08Eh bien, Sandrine Rousseau...
17:09Non, mais ce n'est pas la question.
17:10La question politique reste.
17:12C'est ce que vous dites, ce n'est pas clair.
17:14Je sais qu'il y a des femmes qui nous écoutent
17:17qui ont subi des violences ou qui subissent des violences,
17:20que ce soit conjugales ou qui ont subi des violences sexuelles,
17:23et je sais qu'elles me comprennent,
17:24parce que je sais que si elles arrivent dans un collectif
17:26et qu'il y a une personne qui se comporte mal,
17:28eh bien, tout de suite, elles réactiveront leur propre trauma.
17:32Et donc, je ne veux pas de ça.
17:34Je veux que notre parti soit un parti
17:36où elles puissent venir tranquillement et nous dire,
17:38et venir avec nous lutter contre les violences sexuelles...
17:41Mais dites-moi, si je vous écoute bien,
17:43Europe Écologie, c'est fini ça, c'est les écologistes.
17:46Votre parti ressemble à LFI.
17:48Il y a un patron ou une patronne, Marine Tondelier,
17:51qui fonce seule vers la présidentielle.
17:54C'est bien cela ?
17:55Est-ce qu'il faut une candidate ou un candidat écologiste ?
17:57C'est d'un sujet à l'autre et ça n'a pas de rapport.
17:59Je voudrais juste dire que la démocratie interne
18:03est quelque chose de très important,
18:05que nous avons une histoire très forte
18:07chez les écologistes de cette démocratie,
18:09que nous en sommes fiers,
18:10et qu'il ne faudrait pas, là, maintenant,
18:13la verrouiller trop,
18:15parce que ce serait quand même à l'inverse
18:18de l'histoire de notre parti.
18:20Eh bien, je pense que la direction sortante...
18:24Elle verrouille.
18:25Elle verrouille, oui.
18:26Ben oui, ben voilà, vous dites la vérité.
18:28C'est que Marine Tondelier verrouille.
18:30Elle veut être candidate à la présidentielle en 2027,
18:33elle verrouille.
18:34Au moins, disons clairement les choses.
18:35Ce que j'aime bien avec vous, Sandré Nousseau,
18:37c'est que vous finissez par dire les choses.
18:39Ça, c'est quand même très agréable.
18:41Vous présidez la commission d'enquête
18:43de l'Assemblée nationale
18:45sur les violences sexistes
18:47dans le milieu du cinéma, de l'audiovisuel,
18:49le milieu artistique, réalisateur et tout.
18:52Hier, audition de plusieurs acteurs
18:54et réalisateurs, c'est bien ça, à l'Assemblée nationale ?
18:57Oui, il y avait plusieurs acteurs.
18:59Il y avait Jean Dujardin,
19:01il y avait Jean-Paul Rouve,
19:03il y avait Pio Marmaille
19:05et il y avait Gilles Louche.
19:07Et à huis clos, pourquoi ?
19:09Parce que c'est eux qui l'ont demandé
19:11et que j'ai respecté leur demande.
19:13Je l'ai regrettée à titre personnel,
19:14mais j'ai respecté leur demande.
19:15Qu'avez-vous appris ?
19:16Eh bien, c'était une audition que moi,
19:18j'ai trouvée extrêmement intéressante
19:19et vraiment sur le fond.
19:20Je ne sais pas ce que eux en diront,
19:22mais sur le fait que,
19:24alors elle a duré longtemps,
19:25elle a duré près de deux heures,
19:26mais je pense que nous avons pu poser des choses
19:30sur le fait que,
19:32parce qu'il y avait une très forte différence
19:34entre leurs propres témoignages
19:36et les témoignages des femmes
19:37que nous avons pu entendre,
19:38femmes actrices et parfois très grandes actrices,
19:40très célèbres actrices,
19:41très anciennes actrices.
19:43Et en fait, eux disaient
19:45« Non, mais moi, j'ai quasiment jamais rien vu. »
19:47Et puis elle, elle disait
19:48« Mais toute ma carrière, j'ai eu des problèmes. »
19:51Et donc, nous avons discuté de cela,
19:53de cette différence qu'il pouvait y avoir
19:54entre leur vision des choses
19:56et ce que rapportaient les femmes
19:58dans les auditions,
20:00et certains hommes aussi d'ailleurs.
20:01Et c'était très intéressant
20:03parce qu'ils ont reconnu qu'en fait,
20:05peut-être n'avaient-ils pas les yeux
20:06complètement décilés sur les violences
20:08qui pouvaient se produire
20:10à l'encontre des femmes
20:11ou des personnes précaires,
20:12d'une manière générale.
20:13Et je trouvais qu'ils étaient vraiment
20:15dans une attitude constructive.
20:17Voilà, je tiens à le poser.
20:19J'ai une dernière question, Sandrine Rousseau.
20:21On va parler d'écologie, mais très vite malheureusement.
20:23Mais l'actualité nous domine.
20:25La France a atteint, le week-end dernier,
20:27le niveau de décarbonation
20:29de son électricité
20:31attendu à l'échelle mondiale en 2050.
20:33Vous devez vous réjouir !
20:35De l'électricité ?
20:36Ben oui !
20:37Ça ne dit rien des...
20:38Nous produisons, finalement,
20:40l'électricité la plus décarbonée au monde.
20:42Oui !
20:43Tant mieux, non ?
20:44Mais non, mais vous pouvez pas...
20:45Non, mais tant mieux ou pas ?
20:46Vous pouvez pas me poser les premières questions
20:48sur le conflit russo-ukrainien
20:50et après vanter le nucléaire
20:52comme étant une énergie sûre,
20:54c'est-à-dire qu'on le voit bien.
20:56Ben si, il y a quand même beaucoup de nucléaire,
20:58puisque nous sommes en avant-dernière position européenne
21:00sur l'éolien et le solaire.
21:02Donc vous ne pouvez pas me poser ces deux questions-là
21:04et ne pas faire le lien entre les deux.
21:06C'est-à-dire qu'évidemment que le nucléaire est une énergie
21:08qui représente une cible
21:10pour les personnes
21:12qui seraient mal intentionnées en France.
21:14Et par ailleurs, je le redis, le nucléaire
21:16nécessite de l'eau, le nucléaire
21:18nécessite aussi un État qui soit
21:20un État stable et démocratique.
21:22Et je le dis, là, dans l'état d'effondrement
21:24dans lequel nous sommes, parce que nous ne nous rendons pas compte
21:26de ce qui est en train de se passer sur le plan du climat.
21:28Et je voudrais d'ailleurs apporter
21:30toute ma solidarité aux chercheurs
21:32et chercheuses américains
21:34qui subissent la politique tout à fait
21:36obscurantiste de Trump.
21:38Mais je voudrais dire que nous sommes
21:40dans un État, mais d'hyper gravité
21:43sur le plan du climat, mais d'hyper dangerosité.
21:45Et que nous sommes là
21:47à faire comme si cela n'existait pas.
21:49Et l'effondrement, je crois
21:51qu'on se trompe en parlant
21:53d'effondrement climatique. Alors évidemment
21:55il y aura un effondrement climatique de la biodiversité,
21:57mais le premier des effondrements,
21:59ce sera nos institutions, nos états stables.
22:01Ce que nous sommes en train de connaître,
22:03d'une forme de prospérité et de stabilité
22:05politique et institutionnelle.
22:07Et qu'en fait, le nucléaire est l'énergie
22:09qui nécessite cette stabilité.
22:11Et que nous nous mettons nous-mêmes en danger
22:13pour l'avenir. Donc permettez que
22:15encore une fois, et toujours,
22:17je pose une parole qui soit
22:19de raison là-dessus.
22:22Et de se dire, il nous faut plus d'énergie
22:24renouvelable et moins de nucléaire.
22:26Merci à vous Sandrine Rousseau
22:28d'être venue nous voir, il est 8h58.
22:30Vous êtes sur l'antenne de Sud Radio.
22:32Merci. Patrick Roger, juste après les informations.