Avec Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris
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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-12-10##
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00:00Crude Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:05— Invité ce matin, Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris. Sandrine Rousseau, bonjour.
00:10Merci d'être avec nous. Ce matin, Emmanuel Macron, 14 heures, va réunir plusieurs forces politiques,
00:17dont les écologistes, les socialistes et les communistes, pour échanger sur une éventuelle – je dis bien éventuelle –
00:27plateforme programmatique. De quoi s'agit-il ? Il s'agirait peut-être de construire un programme de gouvernement
00:33et un accord de non-censure. C'est dans cet esprit-là que Marine Tendelier et les écologistes vont à l'Élysée ?
00:41— Pour moi, il n'y a pas d'accord de gouvernement. C'est pas possible, en fait. On peut pas... On s'est opposé sur le budget
00:49où tout le groupe de Gabriel Attal a mis toute son énergie pour ne pas voter les impôts sur les plus grandes entreprises,
00:59par exemple pour diminuer les niches fiscales pour les plus grandes entreprises. Je rappelle qu'en France,
01:03les petites et moyennes entreprises payent plus d'impôts que les très grandes entreprises en proportion de leur chiffre d'affaires.
01:08Donc qu'est-ce qu'on va aller faire ? En fait, on est opposé sur le fond. Vous voyez bien que c'est pas possible.
01:14— Vous regrettez que les écologistes y aillent ? Que Marine Tendelier y aille ?
01:19— Non. Je pense qu'il faut toujours discuter. Mais là, la méthode d'Emmanuel Macron n'a pas changé. Il ne veut pas être en cohabitation.
01:25— Mais alors discutez sans compromis possible. — Moi, j'ai toujours posé le compromis à l'Assemblée.
01:30C'est ça qu'il faut comprendre. Et c'est sans doute un peu flou depuis l'extérieur. Mais il y a un gouvernement.
01:36Le gouvernement, dans notre Ve République, il est issu de la Force arrivée en tête. C'est le nouveau Front populaire.
01:41Et derrière, il y a des compromis au Parlement. Le Parlement, c'est le cœur battant de la démocratie.
01:46Et oui, on propose des textes issus d'une ligne politique. C'est fondamentalement le mandat qui nous a été donné au moment de notre élection.
01:53Et derrière, dans l'Assemblée nationale, on respecte le vote de tous les Français, y compris ceux qui ne sont pas d'accord avec nous,
01:59en trouvant les compromis. Et moi, je m'étais même engagée à ce qu'il n'y ait pas de 49-3, de sorte que vraiment,
02:04on ne passe jamais en force et qu'on préserve ce qui a été exprimé par la France et qui donne l'Assemblée nationale actuelle.
02:13— Mais sans brûlons-seaux, les Français vous demandent de sortir de la crise. Ils ne veulent plus de cette crise. Ils veulent un budget.
02:19Ils veulent un gouvernement. Ils veulent de la stabilité. Ou alors c'est la solution Mélenchon, démission d'Emmanuel Macron,
02:26élection présidentielle immédiate. C'est aussi peut-être la solution de Marine Le Pen, même si elle ne le dit pas ouvertement.
02:34Elle le souhaite peut-être, Sandrine Rousseau. Donc aujourd'hui, les Français veulent un gouvernement.
02:40Donc il va bien falloir trouver une solution. — Moi, j'ai surtout entendu des Français qui se sentent tout à fait méprisés
02:47et non respectés par le monde politique. — Par toute la classe politique. — Oui, mais je voudrais dire... Et je le pose,
02:52parce que pour moi, il y a vraiment eu une rupture avec le politique à un moment qui était crucial, qui s'appelait les Gilets jaunes,
02:58qui a abouti sur des cahiers de doléances. La France entière s'est levée pour aller écrire dans ces cahiers de doléances.
03:03Ce qui a été écrit dans ces cahiers dit quelque chose vraiment de la vie de chacun et chacune. C'est-à-dire qu'il n'y avait pas
03:10de haine ou d'aigreur. Il y avait juste de dire « Mais voilà, moi, j'ai des difficultés parce que j'ai un enfant handicapé
03:15que je sais pas comment le mettre à l'école parce que j'habite en Ariège », etc. Tout cela était totalement piétiné.
03:21Donc en fait, depuis le début, c'est comme si on avait un monde politique autosuffisant et qui savait de lui-même
03:28comment il fallait faire. Donc maintenant, nous sommes au bout de cette crise-là. Et on est aussi au bout de la crise de la Ve République
03:35qui dit qu'un homme tout seul peut bloquer un système démocratique. Mais ce que je voudrais dire, c'est qu'il y a des manières
03:42de sortir de cette crise par le haut. Mais je ne les entends pas aujourd'hui dans le débat politique.
03:48– Bien. Aujourd'hui, la situation... – Et je vais les détailler, peut-être.
03:51– Vous avez voté la censure. Je suis au SMIC. Je gagne le SMIC. J'ai la chance de bénéficier de tickets restaurant.
03:58Je ne peux plus utiliser, à cause de votre censure, mes tickets restaurant dans les supermarchés à partir du 1er janvier.
04:03Ça, c'est la colère du peuple. – Non mais là, on est le 14... Je ne sais même plus.
04:07– Oui, on est le 10. – On est le 10 décembre. On a encore 15 jours pour faire la loi spéciale et pour trouver un gouvernement,
04:15pour faire un projet de loi de finances rectificatif. Donc tout cela n'est pas... C'est pas la fin du monde.
04:22Simplement, on est dans une crise démocratique. Oui. Et pourquoi ? Parce qu'on a un président qui refuse quand même
04:29l'idée même de cohabitation. Et je voudrais dire, dans les moyens de sortir de cette crise, par exemple,
04:35il y a un point de blocage qui est la question des retraites. On a augmenté l'âge de départ en retraite,
04:4164 ans, ce qui, pour plein de métiers extrêmement difficiles pour le corps, est une vraie souffrance.
04:47Mais vraiment, quelque chose d'insupportable. Nous, nous nous battons pour que les personnes aient le droit de partir
04:56avant à la retraite, à 62 ans dans un premier temps, et après, ouvrir la possibilité d'encore diminuer l'âge.
05:01Bon, voilà. Ça, c'est une revendication que nous menons et qui est issue de toutes les manifestations qui ont eu lieu.
05:09Comment on sort de cela ? Eh bien, il y a deux possibilités. Soit on fait voter le Parlement.
05:14Et Emmanuel Macron, s'il refuse... On a vu le blocage qu'il a fait lors de la niche de LFI.
05:20Donc soit il fait voter le Parlement. Soit, à la limite, passons par le référendum d'initiative populaire
05:25ou citoyenne qui était une demande expresse des Gilets jaunes. Les Gilets jaunes demandaient un référendum
05:32d'initiative citoyenne. Faisons-le sur les retraites. Mais comme ça, on débloque la situation en revenant au peuple.
05:39Et en fait, c'est ça l'esprit de la démocratie. — Mais les syndicats sont prêts à accepter une nouvelle conférence sociale sur les retraites.
05:46Certains syndicats sont prêts à l'accepter. Pourquoi ne pas l'accepter ? Pourquoi ne pas... Pour essayer de débloquer la situation,
05:54ne pas rediscuter. Pourquoi se bloquer ? Le blocage vient de tous les côtés, de tous les partis. C'est ce que les Français
06:02ne comprennent pas du président de la République, mais pas que de lui. — Mais pardonnez-moi, mais...
06:07— Mais M. Mélenchon, qui ne cesse de demander... Il n'a qu'un discours. Il était hier encore en meeting, son discours.
06:13« Nous allons faire partir M. Macron. Il s'en ira ». Voilà. C'est sa seule proposition.
06:19— Mais aujourd'hui, je rappelle que nous avons cette revendication qui est sur la réforme des retraites pour préserver la vie des Français.
06:29Emmanuel Macron, c'est quoi, sa revendication ? C'est pour avoir des agences de notation qui notent bien la France.
06:35C'est pas la même chose. Moi, je préfère la vie des Français aux agences de notation. Bah pardon, mais c'est une ligne politique différente.
06:40— Oui, mais je comprends très bien. — Et vous l'entendez. Par ailleurs, sur l'écologie, on pourrait en parler, parce que l'écologie,
06:44c'est quand même le grand absent de cette affaire. On a une crise majeure. Il y a peu d'humains dans l'histoire de toute l'humanité
06:51qui ont eu des défis d'une telle ampleur à gérer. Et nous, on fait comme si on ne voyait pas. — Les Français vous demandent
06:55de trouver une solution. Donc aujourd'hui, pas de compromis. Les chauffeurs. — Si. Je vous l'ai dit, il y a un compromis.
07:03On s'engage à ne jamais passer en force au Parlement. C'est un sacré compromis qu'on fait, là.
07:08— Est-ce que vous êtes prête à faire un compromis avec LR, avec le Bloc central ? Oui ou non ?
07:14— LR qui s'est battue pour que la retraite soit à 66 ans. Mais ça va. Non, non, non et non. Non.
07:19— Donc pas de compromis. Possible. — Encore une fois, un gouvernement issu de la force...
07:24— Un compromis avec votre programme et uniquement votre programme. C'est ce que dit La France insoumise.
07:29Déjà, oublions La France insoumise, puisque moi, je vous parle depuis l'écologie, et que nous avons été élus,
07:34La France insoumise, le PS et le PC, dans la même coalition qui s'appelle le Nouveau Front populaire.
07:39Cette coalition avait un programme clair. Et ce programme a été validé par les Français, puisque nous sommes arrivés
07:44en première position. Je sais que tout cela... Mais très bien. Mais Macron n'en avait pas non plus il y a 2 ans.
07:50— Non plus. Mais personne n'en a. — Et pour autant... Oui, mais il y a 2 ans, personne faisait des psychodrames
07:53en disant que Macron n'a pas de majorité. Donc oui, nous n'avons pas de majorité dans le Parlement aujourd'hui,
07:58raison pour laquelle nous nous engageons à ne pas passer en force. C'est un pas énorme que nous faisons,
08:02puisque nous refusons en quelque sorte des outils démocratiques qui nous... Le Nouveau Front populaire.
08:09— Mais non. Mélenchon ne dit pas ça. Mais il dit le contraire de ce qu'on dit. — Mais Mélenchon n'est pas député.
08:13Mélenchon n'est pas député. Voilà. — Non mais pardon. Il fait partie du NFP, me semble-t-il.
08:17— Oui, très bien. Mais il n'est pas député. Je vous parle de l'Assemblée nationale. Et je vous dis que dans l'Assemblée nationale,
08:22nous avons des solutions. Vendredi dernier, nous avons voté à l'unanimité une loi qui disait remboursement intégral
08:28des fauteuils roulants à l'initiative de mon collègue Sébastien Pétavy, qui est du NFP. Bon.
08:33Donc ça veut dire qu'on n'est pas dans le blocage. Juste avant, on avait voté aussi à l'unanimité une autre loi
08:38sur les parents d'enfants. Voilà. Je vous le dis. — Trouvez un compromis. Vous êtes capables donc de voter des lois ensemble.
08:45C'est ce que vous demandent les Français, de faire avancer le pays. — M. Bourdin, je vous dis, nous allons le faire
08:51dans l'Assemblée nationale. Je vous le dis. Voilà comment je peux le dire plus clairement. Oui, nous sommes ouverts
08:56aux compromis. Et nous le ferons. Nous respecterons les Français français. — Alors trouvez des solutions pour un gouvernement
09:00d'union nationale. — Non, ça n'est pas la même chose. — Bon, d'accord. — Ça n'est pas la même chose. L'union nationale...
09:04— Je vois pas comment vous allez faire. — Mais non, mais parce qu'un gouvernement d'union nationale avec d'un côté
09:09les LR qui veulent la retraite à 66 ans et pas de tranche d'impôt supplémentaire pour Total et toutes les entreprises
09:14qui nous polluent et qui nous mettent en danger, ça n'est pas la même chose qu'un gouvernement NFP qui propose une loi.
09:19Et après, on fait des compromis au Parlement. Je sais que c'est compliqué. Je sais que c'est difficile.
09:24— C'est clair. Vous dites non. Il n'y aura pas de participation des écologistes. — Et pardon pour mon énervement de ce matin
09:30aux auditeurs et auditrices. — Non, non, non, non, non. Mais ça me donne un ensemble. Je comprends. C'est clair.
09:34Il n'y aura pas de participation des écologistes à un quelconque gouvernement... — Mais en tous les cas, moi, je ne soutiendrai pas ça
09:40d'aucune manière. — Même avec un socialiste Premier ministre. S'il y a des LR... — S'il est issu du nouveau Front populaire,
09:47encore une fois, et avec un accord de non-censure de la Macronie, avec la condition que nous, on ne passe pas le 49-3,
09:55c'est la seule solution possible aujourd'hui. Voilà. Il n'y en a pas 36. Et on peut faire des psychodrames sur plein de choses.
10:01— Donc pour nous résumer, un Premier ministre de gauche... — Oui. — On est bien d'accord. Un accord de non-censure. — Écologiste ou écologiste. Oui, c'est ça.
10:08— Absolument. — On est bien d'accord. Et là, vous dites oui. — Oui. Et pas de 49-3. Rajoutez la dernière chose.
10:16— C'est un autre taillot à l'intérieur. Ça ne vous gêne pas ? — Ah bah si. — Ah bah voilà. Déjà... — Mais c'est ce que je viens de vous dire.
10:22— Bon, pas de ministre LR, alors. — Non. LR n'a pas participé au barrage républicain. — Pas de ministre... Donc si j'ai bien compris,
10:29votre solution, c'est un gouvernement de gauche et uniquement de gauche. — Avec des compromis au Parlement. Oui, parce que nous sommes
10:37arrivés en tête... Pardon, mais encore une fois, c'est la démocratie. — Mais sans majorité.
10:41— Non mais pardon, mais pourquoi on ne posait pas cette question à Emmanuel Macron quand il était en minorité dans l'Assemblée nationale ?
10:48Pourquoi la question n'est posée qu'à nous ? Le fond de l'affaire, c'est qu'on ne veut pas que la gauche gouverne. Et je vais vous le dire
10:52de manière très claire. On ne veut pas, on n'entend pas que la gauche peut gouverner, peut bien mieux gouverner qu'Emmanuel Macron.
10:59Eh bien c'est ce que nous allons présenter aux Français et Françaises. Et par ailleurs, je le redis, avec un programme écologiste,
11:05parce que l'écologie est la grande oubliée, alors que nous avons un défi majeur. — Ça, c'est vrai. Mais Sandrine Rousseau,
11:10vous voulez gouverner. Elleffi ne veut pas gouverner. C'est déjà la première différence. Elleffi veut une élection présidentielle.
11:19Enfin il l'a encore répété hier soir. Il ne cesse de le répéter. — Elleffi a dit de multiples manières qu'ils étaient prêts à ne pas entrer
11:29dans le gouvernement. Donc voilà. Ils ne peuvent pas faire un pas supplémentaire. — Au moins, c'est clair.
11:33— Oui, mais au moins, ils l'ont dit. Voilà. Les choses sont éclairtées. — Donc vous gouvernerez sans Elleffi. Je ne sais pas avec qui, mais...
11:38— Avec un soutien sans participation. — Oui. Bon. Sandrine Rousseau, si nous parlions de ce qui s'est passé en Syrie, Assad, 500 000 morts,
11:49moi, je suis choqué de tous ces... Pas vous, de tous ces dirigeants politiques de droite et de gauche qui ont flirté avec le régime d'Assad
11:56et qui aujourd'hui viennent essayer de se refaire un honneur, je dirais. Un honneur. Ça vous choque pas, vous ? Non ?
12:05— Alors moi, vraiment, je voudrais avoir une pensée très forte au peuple syrien et particulièrement à toute la population syrienne
12:13qui a dû fuir la Syrie en raison de Bachar el-Assad. Parce que je rappelle que ce pays a perdu un tiers de sa population.
12:19Mais c'est incroyable. Et c'est un sanguinaire... — 7 millions de réfugiés et 13 millions de déplacés.
12:26— Les prisons sont remplies de personnes qui juste ont élevé la voix contre Bachar el-Assad. Ils ont été torturés dans des conditions immondes.
12:36On en a retrouvé. On a retrouvé un des chefs de la rébellion dans un congélateur. Enfin mais qui est cet homme et comment a-t-il...
12:45— Qui niait la Shoah. — Qui niait la Shoah. Mais vraiment, dans les pourritures de l'humanité, celui-ci en fait partie. Bien.
12:53— Soutenu par le gouvernement algérien. — Oui. Soutenu par plein de gouvernements, je vais vous dire. Donc c'est pas bien.
12:58— Oui, oui. Bah oui, oui. Entre autres. Je veux dire entre autres. — Donc là, voilà. Maintenant, on a la chute de Bachar el-Assad.
13:03Tout le monde a quand même été surpris par la rapidité avec laquelle cette chute a eu lieu. La question, c'est qu'est-ce qui le remplace aujourd'hui en Syrie ?
13:09— Vous avez des doutes ? Des craintes ? — En fait, le principal chef de guerre qui a gagné et qui a permis la chute de Bachar el-Assad
13:22vient quand même des islamistes les plus radicaux d'Al-Qaïda et de Daesh. Donc il va falloir quand même...
13:29— Le droit des femmes est bafoué. — Pas encore. Mais en tout cas, il va falloir quand même être extrêmement vigilant à ce qui se passe ensuite.
13:35Je rappelle qu'il y avait une force démocratique syrienne dans laquelle il y avait des Kurdes, des chrétiens et des musulmans,
13:43et qu'en fait, cette force démocratique a été complètement laminée par Bachar el-Assad, soutenue par la Russie.
13:50Et donc où sont ces démocrates-là qui ont dû fuir le pays pour la plupart ? Comment on fait pour les rassembler pour faire en sorte
13:58qu'ils fassent partie de la solution post-Bachar el-Assad en Syrie ? Eh bien telle sera en tous les cas ma préoccupation dans les jours et semaines qui viennent.
14:06Et je voudrais vraiment que la France ait une voix extrêmement forte là-dedans, parce que nous avons un rôle à jouer.
14:11— Bien. Historiquement aussi, évidemment. Sandrine Rousseau, l'avocat de Boilem Sansal interdit d'entrer sur le sol algérien.
14:19Droit de la défense, droit de l'homme bafoué par le gouvernement algérien et le président algérien. Scandaleux ?
14:26— Oui. Il est scandaleux qu'il soit emprisonné. Il est scandaleux que son avocat n'ait pas le droit d'entrer en Algérie.
14:35Il n'y a pas de doute là-dessus. Après, je voudrais aussi poser dans les deux termes de l'équation que les propos et les positions tenues
14:43sont des propos relevant de l'extrême-droite, relevant d'une forme de suprémacisme. Et que ça, à un moment, il faut aussi poser les deux.
14:52C'est-à-dire qu'il n'a pas à être en prison d'aucune manière. Il a à être défendu. C'est un droit humain fondamental.
14:59Pour autant, rappelons quand même que ça n'est pas non plus un ange dans ses positions et que le suprémacisme, c'est quand même l'idée
15:06qu'il y a des civilisations qui sont supérieures aux autres et que c'est précisément ce qui va nous emmener dans le chaos.
15:11Et l'augmentation de la popularité de ces thèses-là, que ce soit aux États-Unis, que ce soit aussi en partie en France ou ailleurs dans le monde,
15:21nous conduit inéluctablement à l'affrontement. Donc je voudrais qu'on descende un peu la pression et qu'on se dise qu'il n'y a pas de civilisations
15:27qui sont supérieures aux autres et que nous sommes au contraire dans une commune humanité sur cette terre qui, encore une fois,
15:33menace de s'effondrer, de ne plus pouvoir nous accueillir.
15:37– Beaucoup ont remarqué votre présence à Notre-Dame. – Oui.
15:41– C'est vrai. Et vous n'avez pas expliqué pourquoi vous étiez allée. Vous étiez invitée en tant que députée, j'imagine ?
15:48– En tant que députée de Paris, j'y suis allée parce que sur ma circonscription, il y a le commandement des pompiers de Paris
15:56et il y a la caserne Masséna qui a fourni des pompiers qui ont éteint Notre-Dame.
16:01Et je voulais leur rendre hommage parce que c'est vraiment… ils ont pris des risques au péril de leur vie.
16:07Quand ils sont montés dans les tours pour éviter que les cloches s'effondrent, ils pouvaient en périr.
16:13Il me semblait quand même tout à fait normal de rendre hommage, en tant que députée de cette circonscription,
16:19à ces hommes qui ont montré vraiment qu'ils préféraient le bien commun et leur mission
16:27au risque qu'ils prenaient à leur vie même. Et donc voilà, il me semblait quand même que c'était mon rôle.
16:33– Et alors cette cérémonie ? – C'est ma responsabilité.
16:35– Cette cérémonie, comment l'avez-vous trouvée ? Dites-moi, franchement. Dites-nous franchement, Sandrine Rousseau.
16:41Mais oui, mais je sais que vous aimez bien venir ici, moi j'aime bien vous poser des questions, alors allez-y.
16:47– Alors la cathédrale est superbe, il faut le poser. La rénovation est incroyable.
16:51Moi je pensais rentrer dans une cathédrale qui ressemblerait un peu à un décor,
16:57comme on peut en voir dans des parcs d'attractions, parce que trop neuf, parce que pas assez.
17:01Et en fait, il y a une âme, enfin vraiment, elle est extrêmement belle.
17:04Donc ça, je voudrais saluer tous les corps de métier qui ont travaillé là-bas.
17:08Après la cérémonie en elle-même, moi j'ai eu quand même le sentiment d'un entre-soi, quoi, voilà.
17:15– Vous avez admiré Donald Trump ?
17:17– Alors je n'étais pas très loin de Donald Trump, c'est la première fois de ma vie que je le voyais.
17:21– Et alors ? – Je n'ai pas grand-chose à en dire,
17:23si ce n'est qu'il est conforme à son image et à sa réputation.
17:27Par contre, je vais vous dire ce qui m'a vraiment frappée, et je le pose ici,
17:31c'est que moi je donne trois mois à Elon Musk et Donald Trump pour se disputer
17:36et ne plus jamais se parler, parce que vraiment, il y avait une concurrence entre les deux hommes
17:41qui me semblait être très flagrante dans cette inauguration
17:43et qui était tout à fait malvenue compte tenu du contexte.
17:45– À propos d'Elon Musk et des milliardaires, Bernard Arnault, François Pinault et tant d'autres
17:49ont aidé par leurs dons, vous les remerciez ?
17:53– Oui, j'aurais préféré que ce soit par leurs impôts,
17:55mais posons au moins le fait qu'ils aient réussi à participer à la reconstruction.
18:01– Non seulement ils ont réussi, mais ils ont donné.
18:03– Bon, vous aviez dit un temps, les religions monothéistes
18:07ont la volonté de contrôler le corps des femmes.
18:11– Je peux le redire dans les mêmes termes exactement, de la même manière, tout à fait.
18:15– Toutes les religions monothéistes.
18:16– Moi je me tiens à distance des trois grandes religions monothéistes,
18:19c'est pas les seules, mais c'est quand même les principales aujourd'hui qui règlent le monde,
18:24et donc oui, moi je me tiens à distance des trois grandes religions monothéistes
18:28précisément pour ces raisons-là,
18:30et oui d'ailleurs quand la cérémonie est passée,
18:35quand il y a eu cette passation du politique vers le religieux,
18:41et bien il n'y avait que des hommes qui sont arrivés et qui sont entrés dans le cœur,
18:46et oui, je rappelle que la religion catholique n'a pas ouvert encore
18:51la possibilité d'être prêtre aux femmes, que c'est la dernière,
18:55et donc oui, je tiens à distance,
18:58et je rappelle que le pape n'est pas venu en disant que probablement,
19:02enfin en laissant entendre que la constitutionnalisation de l'IVG,
19:07donc de l'interruption volontaire de grossesse, en était la cause,
19:09bon bah tout cela évidemment je le récuse.
19:11– C'est aussi parce que c'est le pape du sud global qu'il n'est pas venu,
19:15c'est une autre raison.
19:16– Oui, et elle est plus noble.
19:18– Sandrine Rousseau, j'ai une dernière question,
19:21est-ce que vous êtes candidate à l'Amérique de Paris ?
19:23– Non.
19:24– Non ?
19:24– Non.
19:25– C'est clair ?
19:25– Oui.
19:26– Vous ne serez pas candidate ?
19:27– Non.
19:27– Bien, merci Sandrine Rousseau d'être venue nous voir ce matin,
19:31sur Antenne de Sud Radio, il est 8h58.
19:33– Et je reste députée pour les Français français, merci.