Avec Georges Fenech, ancien magistrat et auteur de "L'ensauvagement de la France : la responsabilité des juges et des politiques" publié aux éditions du Rocher.
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NewsTranscription
00:00 Aujourd'hui André Bercoff reçoit Georges Fenech, ancien magistrat et auteur de ce nouveau livre
00:03 "L'Ensauvagement de la France, la responsabilité des juges et des politiques"
00:07 C'est aux éditions du Rocher et ça sort demain.
00:09 - Ça sort demain et je voudrais dire à Georges Fenech que je connais depuis longtemps
00:14 que j'estime que jusqu'ici c'est son meilleur livre.
00:17 C'est son meilleur livre parce qu'il a fait quelque chose.
00:21 Et c'est le sous-titre de son ouvrage que je recommande parce qu'il est vraiment à lire.
00:27 C'est le sous-titre de son ouvrage que je trouve qui apporte vraiment, et dans le contenu,
00:33 la responsabilité des juges et des politiques dans l'ensauvagement de la France.
00:37 Et il commence, et vous commencez Georges Fenech, avec ce que vous dites,
00:42 juste je voudrais terminer avec votre introduction, votre...
00:46 Vous dites ceci, alors vous citez toutes les victimes, tous les gens qui sont morts,
00:52 de quelque côté que ce soit, que ce soit les victimes des attentats,
00:55 que ce soit les victimes des tabassages, des viols, etc.
01:00 Et vous dites ceci,
01:02 "Je nous accuse, et vous dites le "nous", d'avoir laissé prospérer dans les cités
01:07 le ferment de l'Aisne et de la sauvagerie par manque de courage et de lucidité."
01:12 En tant que moi-même juge et politique, je rappelle que vous avez été très longtemps
01:16 juge d'instruction et à Lyon et ailleurs, vous dites "je prends ma part",
01:22 et puis vous avez été politique, vous avez été député pendant deux mandats, je crois.
01:28 - Deux mandats et demi, oui. - Deux mandats et demi.
01:30 "Je prends ma part de responsabilité pour n'avoir pas réussi à réveiller les torpeurs,
01:34 ni suffisamment dénoncer les utopies des militants de l'abolition de la prison et des frontières,
01:40 et de n'avoir pas débusqué les beaux esprits toujours prêts à excuser l'inexcusable.
01:45 Je nous accuse, juge et politique, au pluriel bien sûr,
01:49 d'impuissance coupable et de non-assistance à France en danger."
01:54 Tant vous n'y allez pas de même ordre, c'est un vrai...
01:57 Et justement, je trouve que c'est à la fois, je dirais pas courageux,
02:02 à la fois civique, vous avez fait votre métier, au bon sens du terme,
02:07 en disant "je nous accuse", vous dites pas "voilà, vous avez été juge, vous avez été politique",
02:11 et vous dites "alors, qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
02:14 Est-ce que c'est cette culture de l'excuse, ou de la négligence, ou de la lâcheté, ou autre,
02:19 qui a fait que nous en sommes aujourd'hui là où on en est, dans le sauvagement ? Et on va en parler."
02:23 - D'abord, je suis très heureux de vous retrouver, André Bercoff,
02:28 vous avez suivi vous-même une partie de ma carrière, comme journaliste, comme ami aussi,
02:35 et donc, vous savez de quoi il en retourne. Vous savez de quoi il en retourne.
02:39 C'est un livre, effectivement, qui est en réalité un témoignage.
02:45 C'est pas un essai ordinaire, "au sauvagement, les chiffres", non, non, non.
02:49 C'est ce que j'ai vécu, moi, en fait. Et je parle souvent, vous avez vu, à la première personne.
02:54 - Parfait. - Qu'est-ce que j'ai vécu, qu'est-ce que j'ai vu,
02:57 à l'École nationale d'administrature ? Quels sont les discours que j'ai entendus ?
03:01 Qu'est-ce que j'ai vécu, subi souvent aussi, dans les juridictions, avec cette culpabilisation
03:08 de sanctionner, et ces préjudices de carrière, etc., pour ceux qui n'étaient pas dans le moule
03:14 d'une certaine idéologie ? Qu'est-ce que j'ai vu ?
03:16 - Vous avez monté la chose au fil des années. - Je l'ai vu depuis les années 80,
03:20 date de prise de mes premières fonctions, avec l'arrivée de la gauche au pouvoir.
03:25 - Vous étiez où à ce moment-là ? Enfin, vous avez commencé où, Jean-Baptiste ?
03:29 - Alors, j'ai commencé dans un petit parquet, à Vienne, dans l'Isère, comme substitut,
03:35 où j'ai appris le métier. Et ensuite, j'ai été juge d'instruction pendant 10 ans à Lyon,
03:40 essentiellement, après avocat général aux Assises. Mais je garde surtout cette période
03:44 d'instruction qui a été particulièrement, je dirais...
03:49 - Instructive. - Instructive, de ce point de vue-là.
03:52 Et puis j'ai vu aussi, une fois élu député, quelles étaient les craintes, véritablement,
04:00 du personnel politique vis-à-vis de cette justice conquérante.
04:04 Et ça, c'est ma thèse, elle m'est très personnelle.
04:06 Non, mais il se trouve que j'ai cette particularité d'avoir fait les deux,
04:10 la justice et le législatif. J'ai vu cette crainte non-dite, mais palpable,
04:18 de politique de très haut niveau. Je cite même Jacques Chirac dans ce livre, "Déjeuner"...
04:25 - Ah, mais Sarkozy aussi, et puis d'autres, enfin...
04:27 - Sarkozy, c'est peut-être le seul qui a essayé de faire bouger.
04:31 Et j'ai vu à quel point ça constituait un frein par rapport aux réformes qui auraient dû être nécessaires.
04:38 La crainte d'une justice conquérante qui pouvait, d'ailleurs, à tout moment,
04:41 tiens, comme par hasard, demander des comptes, un tel, un tel, aller fouiller un petit peu...
04:46 Donc il y avait cette crainte non-dite, ce qui fait qu'il y a eu un blocage,
04:51 alors qu'il aurait fallu, véritablement, d'une part, rappeler la justice à son statut,
04:59 ce qui n'est toujours pas fait aujourd'hui, et on y reviendra.
05:02 Les juges sont là pour rendre la justice, pas pour faire de la politique,
05:09 ou alors on quitte sa robe et on se présente aux élections.
05:13 Donc ils exercent un pouvoir suffisamment lourd et de responsabilité pour ne pas avoir
05:19 à enfreindre la séparation des pouvoirs, parce que moi je maintiens, et je le maintiendrai,
05:25 je souhaite d'ailleurs qu'il y ait des débats en face pour y répondre,
05:28 que nous avons affaire non pas à un syndicat professionnel comme les autres,
05:33 mais à un syndicat politisé.
05:35 - Vous parlez du syndicat de la magistrature.
05:36 - Je parle du syndicat de la magistrature, qui, encore une fois, a imposé, diffusé,
05:43 avec une habileté extraordinaire, une idéologie qui a imprégné des générations de magistrats,
05:50 on y reviendra...
05:51 - Depuis 1973, depuis 50 ans, quoi !
05:53 - Oui, avant l'arrivée, tout était prêt, en fait.
05:55 Tout était prêt au moment des événements de 68.
05:58 D'ailleurs, le syndicat de la magistrature se crée le 8 juin 1968,
06:03 et il recevra une légitimité par une décision du Conseil d'État,
06:08 parce qu'avant il n'y avait pas de syndicat, il y avait que des associations,
06:11 par le fameux arrêt Obrego, qui est connu chez nous.
06:14 Et donc à partir de là, va se mettre en place une idéologie
06:18 qui va déjà infiltrer les codes de la magistrature.
06:21 Quand la gauche et Robert Bannater arrivent au pouvoir,
06:25 eh bien, ils vont prendre les manettes et redéfinir ce qu'est la prison, la délinquance, à leurs yeux.
06:31 - Alors, Georges Fenech, justement, en quelques mots, on peut en parler pendant des heures,
06:36 mais qu'est-ce que c'est, selon vous, l'idéologie du syndicat de la magistrature ?
06:40 C'est-à-dire, comment doit être exercée la justice ?
06:43 Vous rappelez le fameux discours d'Oswald Baudot, le fondateur,
06:47 l'un des fondateurs du syndicat de la magistrature,
06:49 mais en quelques mots, il s'agit de quoi ?
06:51 De dire "oui, la justice, mais attention, l'oppresseur n'est pas l'opprimé, classe, etc." ?
06:57 C'est quoi ?
06:58 - Oui, vous avez cité la harangue très connue chez nous,
07:03 la magistrature d'Oswald Baudot, et à son âme.
07:05 En 1973, il s'adressait à des jeunes auditeurs de justice
07:10 qui allaient prendre leur fonction de magistrats après l'école,
07:14 et il leur a fait un serment, que j'ai voulu le reprendre intégralement dans le livre,
07:18 parce qu'il dit tout, tout de ce qui se passe aujourd'hui en réalité.
07:23 Dans ce fameux serment, qu'on pourrait intituler le "soyez partiaux",
07:27 le juge Oswald Baudot explique que la justice ne peut pas être impartiale,
07:32 qu'elle doit choisir son camp.
07:34 - D'accord.
07:35 - Donc, c'est le fameux "soyez partiaux", et il termine tout en...
07:39 - Il le dit, "soyez partiaux", d'ailleurs.
07:41 - Bien sûr, "soyez partiaux",
07:42 "soyez les défenseurs naturels de l'enfant contre le père",
07:46 "soyez les défenseurs naturels de la femme contre le mari",
07:49 "du salarié contre l'employeur",
07:51 "de l'assuré contre la compagnie d'assurance", etc.,
07:54 jusqu'en terminant "soyez les défenseurs naturels du voleur contre la police",
08:00 ça ne vous dit rien ça ?
08:01 Et enfin "soyez les défenseurs naturels du plaideur contre la justice".
08:05 On avait un programme de déstructuration de l'institution judiciaire,
08:10 à commencer par ses symboles, c'est-à-dire la prison.
08:14 Il faut supprimer la prison. Pourquoi ?
08:17 Vous pouvez me dire "mais qu'est-ce qui se passe dans la tête de ces gens ?"
08:20 Comment se fait-il qu'ils aient ce raisonnement ?
08:23 En fait, tout a été élaboré dans une doctrine, mais solide,
08:26 par des gens brillants intellectuellement,
08:29 c'est la fameuse doctrine chez nous de la "défense sociale nouvelle".
08:33 Autrement dit, le criminel n'est pas vraiment responsable de ses crimes,
08:38 il est d'abord lui-même la première...
08:40 - L'environnement, la culture des excuses.
08:42 - Il est la première victime des discriminations sociales, ethniques, etc.
08:46 Et donc, finalement, les émeutes dans les banlieues,
08:50 ça n'est qu'une expression moderne de la lutte des classes.
08:54 - Ça continue à faire fleurer ce jour-lui, cette thèse.
08:56 - Alors, on va me dire "mais monsieur, vous parlez des années 73, 80,
09:01 mais attendez, le mur des cons, c'est quoi ?
09:03 En 2013, quand vous avez, dans le local syndical de ce syndicat,
09:08 épinglé notamment deux pères de famille dont les filles ont été violées et assassinées,
09:13 notamment par Guy Georges,
09:15 au prétexte qu'ils avaient créé une association
09:18 pour aider à la lutte contre les tueurs en série ?
09:21 Comment c'est possible, ça ?
09:23 Et si vous reprenez les dernières revues,
09:25 maintenant ça s'appelle "Délibéré",
09:28 on remet au goût du jour, toujours cette fameuse harangue,
09:31 qui reste un marqueur pour des générations de magistrats qui disent
09:36 "mais au fond, la vraie lutte, elle n'est pas là, elle n'est pas contre la délinquance."
09:40 D'ailleurs...
09:41 - Et aujourd'hui, vous avez quoi ?
09:43 - 40 ans plus tard.
09:44 Explosion de la délinquance,
09:46 sentiment d'impunité,
09:47 trafic de drogue qui explose puisqu'il n'y a pas de véritable sanction,
09:51 une immigration totalement incontrôlée parce que
09:54 ils se débrouillent toujours pour libérer
09:56 tous les immigrés clandestins arrêtés, on l'a vu avec l'affaire de l'océan de Vikings.
10:00 Ce qui s'est passé, il y avait 230 et quelques immigrants,
10:04 on demande aux juges de prolongation de rétention et parce qu'il manque une virgule,
10:09 on les a tous remis dehors, pratiquement.
10:11 - Oui, le vice de forme, le fameux vice de forme.
10:13 - Voilà, donc le politique peut faire ce qu'il veut maintenant,
10:16 peut voter toutes les lois, la prochaine sur l'immigration,
10:19 à mesure où elles ne sont pas appliquées
10:21 par idéologie,
10:23 eh bien, on aura ce genre de dérive.
10:25 - On va continuer à parler, les juges,
10:28 d'ailleurs on va parler de qui juge les juges, c'est une vraie question,
10:31 les politiques, effectivement, on va en parler,
10:35 c'est très intéressant et on en parlera avec vous
10:37 après une petite pause.
10:38 - On continue de parler de ces applications
10:41 de loi avec Georges Fenech qui est notre invité aujourd'hui dans le Face à Face
10:43 et puis avec vous aussi au 0826 300 300, vous nous appelez
10:47 si vous avez une question ou une remarque, un numéro 0826 300 300, à tout de suite sur Sud Radio.
10:52 - Légendaires, conquérants, phénoménaux,
10:57 les All Blacks défilent à France pour la quête ultime.
11:02 France - Nouvelle-Zélande, le match incontournable,
11:07 le 8 septembre sur Sud Radio, la radio de la Coupe du monde de rugby.
11:13 - Maman ! - Papa !
11:15 - Vous serez toujours là pour lui, la MAE aussi,
11:18 alors choisissez dès maintenant le spécialiste de l'assurance scolaire,
11:21 tout comme vous, la MAE protège votre enfant en cas d'accident,
11:24 qu'il soit victime ou responsable.
11:26 Adhésion immédiate sur MAE.fr.
11:28 - MAE, nos premiers rassureurs.
11:30 - Détails des garanties sur MAE.fr.
11:32 - Il était une fois, une jeune femme appelée Blanche-Neige
11:36 qui voulait croquer de bonnes pommes.
11:38 Une fée lui souffla alors, va chez Aldi,
11:41 ils ont des pommes origines France à 3,29€ le sachet de 3 kilos.
11:44 Elle fait bien de l'écouter car ces pommes à petit prix avaient un goût mortel.
11:49 Aldi, place au nouveau consommateur.
11:51 En ce moment chez Aldi, variété Gala, 1,10€ le kilo,
11:54 offre valable jusqu'au samedi 9 septembre.
11:56 Infos sur Aldi.fr.
11:57 - Dans le nouveau magazine Journal de France, actuellement en kiosque,
12:01 retrouvé notre reportage sur Alain Delon.
12:03 Comment à 87 ans, il se libère des tourments qu'il subit.
12:06 PPDA, retour sur la disparition de son épouse.
12:09 La douloureuse séparation de Laetitia Halidé et de Djalil Lespère.
12:13 Un retour possible du groupe Téléphone selon Louis Bertignac.
12:16 Jean Dujardin, grand amateur de rugby,
12:18 sera aux manettes de la cérémonie d'ouverture de la Coupe du Monde.
12:21 Bernard Arnault, une aubaine pour notre pays.
12:23 Journal de France, un magazine La Fontresse,
12:25 en vente chez votre marchand de journaux.
12:27 - Sud Radio Biarritz.
12:29 - 1039.
12:30 - Sud Radio.
12:31 - Flash info, découvrez vite les prix incroyables
12:34 de l'anniversaire très spécial chez Conforama.
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12:46 - Quand vous demandez à votre petit dernier ce qu'il veut faire dans la vie,
12:51 c'est toujours la même réponse.
12:52 - Je veux faire champion de foot !
12:54 - Bah oui, dès qu'on lui propose d'aller jouer,
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12:58 Alors chez Decathlon, on a sélectionné une paire de chaussures
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13:53 l'occasion de célébrer des valeurs communes,
13:54 lesquelles, réponse dans un instant.
13:56 - Ici Sud Radio.
14:00 Les Français parlent au français.
14:05 Je n'aime pas la blanquette de veau.
14:08 Je n'aime pas la blanquette de veau.
14:11 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
14:14 - De retour dans le face à face de Bercov dans tous ses états.
14:17 On accueille aujourd'hui Georges Fenech qui vient nous voir pour la sortie de son livre
14:20 "L'ensauvagement de la France, la responsabilité des juges et des politiques".
14:23 C'est aux éditions du Rocher.
14:25 - Eh oui, on a parlé avec Georges Fenech dans le début de l'émission,
14:28 dans le début du face à face,
14:30 de cette responsabilité très lourde d'un certain nombre de magistrats, très lourde,
14:35 et du silence d'autres magistrats.
14:37 Au moins lui, il rompt le silence et c'est une bonne chose,
14:41 je crois toujours, de rompre le silence.
14:42 Je rappelle juste un mot d'Albert Londres,
14:46 vous savez, l'un des plus grands journalistes qui était l'honneur du journalisme français,
14:49 qui disait "ça consiste à avoir la plume dans la plaie".
14:53 Il faut avoir la plume, porter la plume dans la plaie.
14:56 Alors on a parlé des magistrats, on va en parler aussi Georges Fenech,
14:59 mais vous avez aussi été politique,
15:02 vous avez été député de Givor, notamment, de la circonscription.
15:07 Et les politiques, alors, qu'est-ce qui fait que les politiques
15:11 avancent un peu, reculent, avancent, reculent, font la danse, je ne sais pas, du crabe,
15:16 ou je ne sais pas, c'est quoi ?
15:19 - Moi, il se trouve que j'ai été dans la majorité,
15:22 j'ai aussi été dans l'opposition.
15:24 Donc j'ai vu les deux.
15:26 Alors autant vous dire que dans l'opposition,
15:29 j'ai vu effectivement le programme de démolition
15:32 de tous les instruments répressifs par Christiane Taubira.
15:37 Je l'ai vu arriver à la commission des lois, la première des choses qu'elle a faites,
15:40 c'était de supprimer le programme des constructions de 20 000 places de prison
15:44 qui avait été mis en place sous Sarkozy.
15:46 Ça a été d'abolir les peines planchers pour les récidivistes,
15:50 donc elle a détricoté tout ce qui avait été fait avant, voyez-vous.
15:53 Donc il y a donc là une proximité idéologique entre une certaine gauche,
15:57 pas toute la gauche, pas dans le même sac, attention,
16:00 entre une certaine gauche et le syndicat de la magistrature,
16:04 qui aujourd'hui serait plutôt, je dirais, plus proche de Mélenchon.
16:08 Une radicalisation en quelque sorte.
16:11 Donc j'ai vu une gauche toujours angélique, même sous Jospin,
16:14 souvenez-vous quand Jospin avait fini par reconnaître, après son échec aussi,
16:18 juste avant d'ailleurs l'échec présidentiel...
16:21 - L'échec du chômage n'était pas lié à la sécurité, etc.
16:23 - Voilà, j'ai péché par naïveté, j'ai cru qu'on faisait reculer la misère,
16:26 je ferais reculer le chômage, la délinquance, ça n'a strictement rien à voir.
16:31 Donc cette gauche-là, elle a participé de ce courant,
16:35 elle participe toujours de ce courant.
16:37 Quand j'ai vu arriver Éric Dupond-Moretti, je me suis dit "Ah !"
16:40 parce que le connaissant un petit peu, je sais quelles sont ses positions,
16:44 il va peut-être enfin remettre de l'ordre.
16:46 Souvenez-vous, la première chose qu'il fait,
16:48 il nomme une avocate directrice de l'école de la chirurgie et de l'administrature.
16:52 Brrr, on le bat de combat, les juges !
16:54 Mais c'est un crime de lèse-magistrat que de nommer,
16:57 non pas un magistrat, mais un avocat.
16:59 Ça a freiné un petit peu les ardeurs.
17:00 Et puis ensuite, mise en examen pour des prétextes de prise illégale d'intérêt.
17:04 En fait, on a essayé de...
17:06 - N'oubliez pas, Georges Fenech, le même Dupond-Moretti,
17:08 a dit qu'il y a beaucoup moins d'insécurité que de sentiments d'insécurité.
17:12 - Oui, oui, non, non, non, sur le plan de la philosophie pénale,
17:16 je suis en désaccord avec lui, même si j'avais beaucoup d'admiration pour l'avocat.
17:20 Sur le plan de la philosophie pénale, je suis en désaccord avec lui.
17:23 Il est l'héritier, en fait,
17:25 il est l'héritier de Robert Bannater, d'Isabelle Guégoût, de Christiane Taubira.
17:28 - Alors, qu'est-ce qu'il sait faire ?
17:29 Alors, à la gauche, on comprend, effectivement, et à la droite,
17:32 alors qu'est-ce qu'il sait faire ?
17:32 Alors, on peut attendre la droite qu'elle soit, en principe, plus,
17:36 je dirais, plus sanctionnante, si on peut dire.
17:40 - Vous savez, il y a eu des tentatives,
17:44 il y a eu des cartes dessous,
17:45 qui ont essayé, effectivement,
17:48 mais je crois d'abord que quelque part,
17:50 allez, je vais être franc avec vous,
17:53 je crois que quelque part, ces idées ont un peu un fusil aussi à droite.
17:58 Je cite dans le livre, certaines circulaires,
18:02 de cartes dessous de droite,
18:04 qui n'auraient strictement rien à envier à des circulaires de prise du temps de Robert Bannater.
18:09 Ça a quelque part contaminé aussi la droite,
18:13 qui s'est dit, ouais, effectivement, la prison, est-ce que c'est pas l'école du crime ?
18:16 Il y a eu cette forme de contamination.
18:18 Pour ceux qui ont, quand même, gardé, je dirais, les pieds sur terre,
18:22 en disant, non, la délinquance, il faut la combattre,
18:24 il faut vraiment, véritablement, la combattre,
18:27 quelque part, ils en ont été empêchés.
18:30 Empêchés, et ça c'est encore une fois ma thèse personnelle,
18:34 par la crainte de ces juges.
18:37 - Attendez, juste un mot quand même, je sais pas à t'être où, mais,
18:41 quand Sarkozy parle du Karcher,
18:43 disons, vous en avez marre de la racaille, rappelez-vous, au moment de sélection,
18:46 eh ben, je vous en débarrasser, etc.
18:49 Lui comme d'autres, et puis le fameux Karcher,
18:51 on a l'impression que même lui, qui avait une volonté, je ne dis pas,
18:54 mais à un moment donné, est-ce que c'est alors la crainte des juges,
18:58 c'est les terrifiants pépins de la réalité,
18:59 ou c'est, je reviens à ça,
19:01 en disant, oui, mais quand même, parce que c'est pas leur électorat,
19:05 qu'est-ce que la droite, je ne dis pas que c'est bien ou pas bien, encore une fois,
19:08 qu'est-ce qu'elle avait à perdre dans cette histoire ?
19:10 - Tout.
19:11 Pour un politique, vous savez, il est soucieux de son image.
19:16 Or, quand vous avez, comme dit une doxa, qui est partagée par un syndicat
19:21 omniprésent, très influent, et par la grande presse bien pensante,
19:26 le politique, il hésite quand même à se démarquer.
19:31 Donc, enfin, et puis, au bout du compte,
19:34 au bout du bout du bout du compte,
19:36 qui a le dernier mot ?
19:38 C'est le juge !
19:40 Que dit la police ?
19:42 Le problème de la police, c'est la justice.
19:45 Je fais, j'interpelle, etc.
19:47 On me les relâche, qu'est-ce que vous voulez que je fasse de plus ?
19:50 Donc, ce qu'il aurait fallu, la mère des réformes,
19:54 le rêve, c'est un rêve plus utopique de ma part,
19:57 ce serait d'extirper
20:00 ce poison de la politisation de la justice, faire en sorte que les juges jugent,
20:04 sans a priori, sans le fameux soyez partiaux.
20:08 - Mais en principe, c'est ça la justice.
20:09 - Il y a des politiques qui m'ont appelé en me disant, de premier plan,
20:14 "toi, tu devrais quand même, t'es bien placé, demande la dissolution du syndicat ministre."
20:18 Faut pas rêver !
20:19 Faut pas demander la dissolution d'un syndicat ministre.
20:21 Par contre,
20:22 vous avez vu dans ce livre, je demande carrément une commission d'enquête pour analyser ce phénomène
20:27 d'atteinte à la séparation des pouvoirs.
20:29 - Oui, vous finissez votre livre là-dessus, je vais juste...
20:32 - Attendez, je vais simplement...
20:34 Mon cher André, est-ce qu'il est normal
20:36 qu'un syndicat de la magistrature appelle à faire battre un candidat à la présidence de la République ?
20:41 Est-ce que c'est son rôle ?
20:43 Est-ce qu'il est normal... - Il a fait officier ?
20:45 - Oui, publiquement, le syndicat ministre a appelé à faire battre Sarkozy.
20:48 Et ensuite, une fois qu'il a été battu, il a fait des communiqués pour dire à quel point il se réjouissait de cela.
20:53 Est-ce qu'il est normal que des juges se mobilisent pour faire libérer tous les migrants de l'océan Viking ?
20:58 - Pas au micro.
21:00 - Est-ce qu'il est normal que,
21:03 sur un mur des cons, comme je disais, on épingle des victimes ?
21:06 Est-ce qu'il est normal qu'un syndicat de magistrats, au moment des émeutes,
21:12 le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti,
21:15 diffuse une circulaire pour demander de la fermeté, de la rapidité,
21:19 que le lendemain, ce même syndicat diffuse une contre-circulaire
21:24 à tous les procurats et tous les juges ?
21:26 Attention, ne faites pas ce qu'on vous demande de faire à la chancellerie.
21:29 Au contraire !
21:30 Etc. etc. Qui fait la politique dans ce pays, finalement ?
21:34 Qui fait la politique pénale ?
21:35 C'est l'égislateur ou le juge ? Mais j'ai tendance à vous dire que c'est le juge, parce qu'il fait de la loi.
21:39 Tant qu'on n'aura pas
21:41 tiré des conséquences, tant qu'on n'aura pas le courage, allez, allons jusqu'au bout de l'idée,
21:46 de, en violation de votre statut de magistrat,
21:49 vous ne devez pas exprimer des opinions politiques,
21:51 tant qu'on n'aura pas pris des sanctions,
21:54 pour rappeler au statut,
21:56 on aura toujours ce phénomène. Voilà.
21:58 - Oui, c'est ce que vous dites, d'ailleurs, proposition pour en finir avec la politisation au syndicat de la justice,
22:03 création d'une commission d'enquête parlementaire,
22:05 au fin de rechercher les influences à caractère politique, au sein de la magistrature,
22:09 et proposer toute réforme nécessaire,
22:11 pour lutter contre les atteintes à la séparation des pouvoirs,
22:14 et garantir l'indépendance et la neutralité de la justice.
22:17 Oui, mais vous voyez, vous-même, vous êtes un peu en contradiction, Georges Fenech,
22:21 parce que la commission d'enquête parlementaire,
22:24 où est le Parlement ?
22:25 Puisque vous dites vous-même, c'est le législateur qui a démissionné.
22:28 C'est le législateur qui a le pouvoir
22:31 de dire au juge "Attendez, vous allez un tout petit peu corriger cette trajectoire",
22:35 et qui ne le fait pas.
22:36 Est-ce que le dernier mot ne revient-il pas au législateur,
22:40 dans une démocratie, où Montesquieu avait encore essence ?
22:43 - Le premier responsable, c'est le politique, puisqu'il a le pouvoir.
22:45 Il a le pouvoir issu de l'élection et du suffrage universel.
22:48 S'il se couche
22:51 devant un autre pouvoir judiciaire, qui, en parenthèse, n'est pas un pouvoir, mais une autorité judiciaire,
22:56 eh bien, il renonce à ses engagements vis-à-vis de ses électeurs.
23:01 Vous vous étonnez qu'ensuite, il y ait d'autres parties plus extrêmes, dirons-nous,
23:05 qui prospèrent, en disant "Mais attendez, qu'est-ce que vous avez fait ?
23:08 Où il est le Karcher ?
23:10 Quelles sont les réformes ? Où sont les places de prison ?
23:13 Et la délinquance des mineurs ? Et ceci, qu'avez-vous fait ?"
23:15 Et je crois qu'au fond,
23:17 les politiques ont eu peur des réactions des magistrats aussi.
23:21 Regardez, une fois que Nicolas Sarkozy,
23:24 qui avait eu l'audace de dire "Il faut transformer le juge d'instruction",
23:27 souvenez-vous le tollé,
23:28 les petits pois, regardez ce qu'il y a aujourd'hui, en retour, ce qu'on lui fait.
23:33 Donc, je crois que ce n'est pas pour prendre sa défense, mais
23:37 je constate que c'est l'un des rares, effectivement, à avoir eu l'audace
23:42 de remettre en cause ce pouvoir judiciaire,
23:44 autonome,
23:45 qui ne répond plus qu'à lui-même,
23:47 qui se nomme, qui se promeut, qui se sanctionne lui-même,
23:51 il n'y a plus de contre-pouvoir, en fait.
23:53 - Eh bien, voilà, est-ce qu'il n'y a plus de contre-pouvoir ?
23:55 On va continuer à parler avec Georges Fenech
23:58 et après nos auditeurs, après cette pause.
24:01 - On continue de parler d'autorité judiciaire et de contre-pouvoir avec
24:04 Georges Fenech, qui est notre invité aujourd'hui dans le Face à Face, et puis
24:07 avec vous aussi, au 0826 300 300, vous nous appelez, vous avez une question ou une remarque,
24:11 0826 300 300, à tout de suite sur Sud Radio.
24:14 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états, midi 14h.
24:20 André Bercov.
24:22 - Alors, t'as pris un appart meublé, finalement ?
24:23 - Eh non, j'ai juste un contrat d'énergie ENGIE.
24:26 - Comment ça ?
24:26 - Eh bien, si tu déménages, tu vas pouvoir mieux t'équiper.
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25:49 Vous pourriez donc survivre à 114 le lendemain de soirée,
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27:15 Les Français parlent au français.
27:19 Les carottes sont cuites.
27:22 Les carottes sont cuites.
27:25 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
27:28 - Retour d'Anne Bercov dans tous ses états avec aujourd'hui
27:31 Georges Fenech qui est notre invité, qui est auteur de ce livre
27:33 "L'Ensauvagement de la France, la responsabilité des juges et des politiques"
27:36 et c'est aux éditions du Rocher.
27:38 - Effectivement, pour en parler très longuement,
27:41 vous voyez par exemple, vous avez vu ça,
27:44 vous savez cette personne qui était éditionnaire aux arts martiaux,
27:49 trois cambrioleurs viennent chez lui, le cambriolé,
27:52 il réussit à mettre deux en fuite, il garde le troisième en attendant la police.
27:57 Et lui a été mis en examen pour séquestration de son cambrioleur.
28:01 Ça correspond à ce que vous avez dit, mais je voudrais Georges Fenech
28:04 qu'on revienne à cet "Ensauvagement de la France"
28:06 parce que, on dit "oui, on est loin, mais ça n'arrive qu'aux autres".
28:10 Mais vous donnez des chiffres, vous donnez des chiffres dans votre livre,
28:13 au début de votre livre, je vais les citer, pas tous, mais quand même,
28:17 entre 1988 et 2023,
28:21 pas beaucoup, c'est quelques... bon,
28:23 le nombre d'agressions a explosé, passant de 40 000 à 300 000,
28:27 sur une progression de 750%.
28:29 44 000 attaques à l'arme blanche ont lieu chaque année,
28:33 ça c'est la France en 2023, vous entendez.
28:36 - Il fait 130 par jour, un peu plus.
28:38 - Et voilà, 120 attaques au couteau par jour,
28:40 122 000 agressions sont commises par an dans les transports,
28:43 330 par jour.
28:45 Entre 2009 et 2018, nous sommes passés de 1767 homicides,
28:50 tentatives d'homicide et coups mortels,
28:53 à 3168, sur une augmentation de plus de 79%.
28:57 Les centaines de bandes rivales, les territoires perdus de la République,
29:00 là on parle des zones de non-droit,
29:02 les zones de non-droit, bandes violentes,
29:04 pour la seule année 2020,
29:06 on recense 350 affrontements entre bandes,
29:09 3 morts, 280 blessés,
29:11 les chiffres officiels de l'éliminat sont tous en hausse,
29:14 c'est les données du service statistique sécurité intérieure,
29:16 données officielles.
29:18 Homicide +8%,
29:20 violence intrafamiliale +17% en 2022,
29:23 agression sexuelle +11%,
29:25 agression violente +14%,
29:27 1500 élus agressés en 2022, soit +15%,
29:31 escroquerie +8%,
29:33 cambrilage +11%,
29:35 vol de véhicule +9%.
29:37 Alors c'est quoi, c'est parti, c'est la machine infernale ?
29:41 - C'est l'explosion de la délinquance en général,
29:46 mais surtout, ce qui est encore plus choquant,
29:50 c'est l'explosion de la violence.
29:53 On n'a jamais eu dans le passé une telle violence,
29:57 et quelquefois gratuite,
30:00 pour un regard, comme on dit,
30:02 des viols d'une barbarie incroyable,
30:06 des auteurs de plus en plus jeunes,
30:09 on règle des comptes à 14 ans à coups de Kalachnikov,
30:13 j'ai été juge d'instruction pour les mineurs,
30:16 il y a une trentaine d'années,
30:18 je n'ai pas le souvenir...
30:20 - Oui justement, j'allais vous poser la question,
30:22 quand vous étiez juge d'instruction à Lyon,
30:24 il n'y avait pas ce degré de violence ?
30:26 - Non, il n'y avait pas du tout ce degré,
30:28 bien sûr qu'il y avait des affaires de banditier,
30:31 du trafic de stupéfiants,
30:33 mais ce degré de violence immédiate,
30:36 de règlement de compte,
30:38 comme on le voit tous les jours,
30:40 à Marseille et à Lyon, maintenant ça touche toute la France,
30:42 je ne pense pas qu'il était à ce niveau,
30:46 j'en suis même certain,
30:48 il n'était pas à ce niveau.
30:50 Moi j'ai vu la situation se dégrader depuis les années 80,
30:52 ça n'a jamais cessé de se dégrader,
30:55 et on n'a jamais pris vraiment les moyens
30:58 pour arrêter cette descente,
31:00 on ne peut pas vous en faire,
31:02 on n'a jamais pris les moyens.
31:04 Il y avait une occasion unique,
31:06 c'était la réforme de l'ordonnance de 1945 sur les mineurs,
31:08 qui est remontée à 1945,
31:10 vous imaginez, après...
31:12 - Parce que les mineurs jouent un rôle très important dans tout ça.
31:14 - C'était des petits sauvageons,
31:16 comme aurait dit l'autre, comme aurait dit Chevènement,
31:18 1945, du chappardage, des orphelins,
31:20 de pères morts à la guerre,
31:22 aujourd'hui les mineurs n'ont plus rien à voir
31:24 avec cette période-là, voyez-vous,
31:26 et on a fait une réforme en 2019,
31:28 je me suis dit, ah, enfin,
31:30 on va peut-être prendre des mesures adaptées.
31:32 Pas du tout, c'est tout le contraire qui a été fait.
31:34 - Et juste un mot avant.
31:36 - Un mot, je veux dire, qui est dans votre livre aussi,
31:38 vous le citez,
31:40 les mineurs sont concernés dans 46%
31:42 des violences sexuelles sur mineurs,
31:44 40% des vols violents,
31:46 les mineurs, hein, donc les moins de 18 ans,
31:48 sur moins de 15 ans,
31:50 20% dans le trafic de stupéfiants,
31:52 c'est quand même assez hallucinant.
31:54 - Ils risquent rien.
31:56 Vous savez, un mineur, il fait son rapport coavantage,
31:58 ça me rapporte, je sais si,
32:00 le trafic de stupéfiants,
32:02 ça me coûte quoi, une garde à vue,
32:04 une présentation devant un juge d'enfant,
32:06 une mesure éducative,
32:08 et bien, il continue.
32:10 Et ça s'aggrave de plus en plus.
32:12 Et la dernière réforme
32:14 dont je vous parlais en 2019,
32:16 on a eu l'idée absolument géniale
32:18 de faire la césure,
32:20 on appelle ça la césure du procès pénal.
32:22 Ça veut dire quoi ? Quand un mineur
32:24 comparait délinquant, même Récy Dévis,
32:26 comparait devant le tribunal pour enfants,
32:28 on statue une audience
32:30 sur sa culpabilité. Et on dit, oui, il est coupable,
32:32 mais on ne le fait rien.
32:34 On ne le condamne pas. On renvoie l'affaire
32:36 9 mois, 1 an plus tard,
32:38 pour savoir quelle est la sanction
32:40 qu'on va prendre. - Vous voulez dire, depuis
32:42 2019, c'est-à-dire
32:44 le mineur est jugé coupable...
32:46 - Il rentre chez lui. - Il rentre chez lui.
32:48 Et il attend 6 mois. - On le reconvoque entre 6 mois,
32:50 9 mois, plutôt 1 an, pour dire
32:52 voilà la décision qu'on va
32:54 prendre. - Magnifique.
32:56 - Pendant ce temps-là, on va voir
32:58 ton évolution. - On va voir si tu étais...
33:00 - Sauf que le mineur,
33:02 multi-Récy Dévis, trafiquant de drogue et autre,
33:04 quand le juge lui dit "tu rentres chez
33:06 toi, on te reconvoquera dans 1 an",
33:08 il ne va pas rester comme un saint
33:10 dans son quartier, il va devenir un héros.
33:12 - Bien sûr.
33:14 - Cette réforme a été
33:16 faite sans débat au Parlement, par
33:18 ordonnance gouvernementale.
33:20 C'est gravissime. Elle avait été
33:22 élaborée sous Nicole Belloubet, et elle a été
33:24 mise en oeuvre par Eric Dupond-Moretti.
33:26 - Bravo. Césure.
33:28 - On appelle ça "Césure".
33:30 On a des auditeurs, je crois, Estéban.
33:32 - Exactement, une auditrice qui a fait le 0826
33:34 300 300, nous sommes en direct avec Létitia
33:36 qui nous appelle de Kaor, dans le Lot. Bonjour Létitia.
33:38 - Bonjour Létitia.
33:40 - Bonjour. D'abord, je voudrais remercier
33:42 M. Bercoff encore de
33:44 nous laisser
33:46 prendre la parole comme ça, parce que
33:48 tout devient de plus en plus difficile
33:50 dans cette société.
33:52 Et je voudrais remercier aussi
33:54 M. Sénèque, parce que je
33:56 le suivais, même avant
33:58 le drame qui m'est arrivé, même j'irais des deux drames
34:00 qui me sont arrivés,
34:02 je le suivais épisodiquement
34:04 sur une chaîne où
34:06 il intervient,
34:08 où je corroborais
34:10 avec ce qu'il disait. Alors moi, je voudrais dire quelque chose,
34:12 voilà, c'est peut-être un peu fort
34:14 ce que je vais dire, mais non, ça n'arrive pas qu'aux autres.
34:16 Bientôt, ça arrivera à tout le monde.
34:18 Voilà. C'est tout ce que
34:20 j'ai à dire. C'est que moi, je pensais pas que
34:22 ça m'arriverait à moi et à mon fils.
34:24 - Excusez-moi, je veux pas
34:26 donner de détails, mais qu'est-ce qui vous est...
34:28 Enfin, si vous pouvez en parler, qu'est-ce qui vous est
34:30 arrivé, Laetitia ? - Eh bien, mon
34:32 papa s'est fait attaquer il y a 5 ans,
34:34 enfin, un peu plus de 5 ans, parce qu'il y a
34:36 eu un procès entre temps, mais il s'est fait attaquer
34:38 par 3 individus, dont un mineur,
34:40 pour lui voler sa voiture.
34:42 Ils lui sont tombés dessus,
34:44 il est arrivé au mauvais moment, voilà,
34:46 il était là, et il s'est fait matraquer
34:48 au point que, quelques mois après,
34:50 il est devenu invalide, et il est resté
34:52 bloqué comme ça
34:54 4 ans sans pouvoir bouger.
34:56 Mais, si vous voulez,
34:58 moi, j'étais au courant des événements
35:00 et des tenants et des aboutissants qu'à la mort
35:02 de ma maman, qui a fait un infarctus
35:04 4 jours
35:06 avant
35:08 la première séance au tribunal.
35:10 - D'accord.
35:12 - Où j'ai découvert les papiers, puisqu'elle m'avait
35:14 tenue au courant de rien. Alors, il faut dire qu'entre temps,
35:16 je me suis rendue compte aussi
35:18 qu'il y avait eu de l'intimidation, c'est-à-dire des tags
35:20 sur les murs de chez mes parents,
35:22 des tags avec, on m'a dit que c'était
35:24 le signe d'une certaine
35:26 communauté
35:28 de gens du voyage, voilà.
35:30 Et donc, les 3, il y en avait
35:32 2 de 18 ans, 1 de 17 ans.
35:34 Celui de 17 ans, il a eu le temps
35:36 entre temps de faire un bébé et de
35:38 poster partout, parce que j'ai été quand même
35:40 curieuse de poster ses vacances
35:42 à Dubaï avec sa petite-fille,
35:44 qui a eu un bébé. - D'accord.
35:46 - Voilà la société dans laquelle on vit.
35:48 Et je veux finir quand même
35:50 que ma maman s'est retrouvée avec un
35:52 avadis, elle avait 14 ans de moins que mon papa,
35:54 elle est décédée d'un infarctus de
35:56 fatigue, qu'elle m'avait tout caché,
35:58 que moi à l'époque j'avais un fils de 12 ans
36:00 et quand on m'a demandé
36:02 de me porter
36:04 partie civile pour
36:06 représenter mon père qui était en chaise roulante,
36:08 eh bien, j'ai quelques membres
36:10 de ma famille qui m'ont déconseillé, qui m'ont
36:12 dit "non, t'as un fils de 12 ans, mon dieu,
36:14 mais tu te rends compte, fais attention,
36:16 fais-toi du bien,
36:18 si vous voulez,
36:20 je suis la victime,
36:22 enfin la victime par...
36:24 - Non mais je comprends, je vais mentir,
36:26 le temps de la condamnation... - Mais je subis ça,
36:28 et en même temps, je me sens
36:30 complètement...
36:32 je veux dire,
36:34 j'ai aucun moyen de...
36:36 j'ai l'impression qu'on me montre du doigt,
36:38 si je veux, j'aurais voulu...
36:40 - Oui, si vous voulez réagir, on vous montre du doigt,
36:42 en disant "laissez passer", et bien voilà,
36:44 ça ne les ramènera pas. - Laisse passer, passe à autre chose,
36:46 vous vous rendez compte ? Moi j'ai perdu ma maman
36:48 d'un infarctus, et mon papa, 5 mois après,
36:50 et je suis là-dedans, avec mon fils,
36:52 heureusement qu'il est bien élevé,
36:54 bien éduqué, parce que
36:56 j'étais tout le temps à tomber,
36:58 il y en a un des trois, c'est pas
37:00 un gamin déçuté,
37:02 c'est pas un fils de... - Oui, il n'y a pas que ça,
37:04 mais bien sûr, il n'y a pas que... - Non, c'est un fils qui vit,
37:06 pourri gâté,
37:08 par ses parents qui ont un
37:10 gros mouvement de... - D'accord, merci,
37:12 Laëtitia, merci d'avoir,
37:14 effectivement, témoigné,
37:16 mais c'est vrai que c'est...
37:18 on a l'impression, comme ça,
37:20 qu'il y a... et c'est
37:22 pas seulement "mauvais moment, mauvais endroit",
37:24 enfin je veux dire, chacun a le droit d'être
37:26 où il veut, et de vaquer
37:28 paisiblement à ses occupations, et
37:30 quand j'entends, moi, ce mot "mauvais moment",
37:32 "mauvais moment, mauvais endroit", mais ça veut dire
37:34 quoi ? Ça veut dire que, ah oui, c'est Mechtoub,
37:36 c'est normal,
37:38 on a, je crois, un autre auditeur...
37:40 c'est Marc, qui nous appelle de Bordeaux.
37:42 Bonjour Marc ! - Bonjour Marc ! - Bonjour !
37:44 Bonjour. Alors moi,
37:46 j'essaye de...
37:48 même si j'ai vécu des choses,
37:50 j'ai pas envie d'en parler,
37:52 j'essaye de sortir du cadre émotionnel,
37:54 pour essayer de comprendre, aujourd'hui,
37:56 l'État mondial, parce que
37:58 on peut pas séparer, aujourd'hui, la France
38:00 du monde, on est dépendants les uns des autres.
38:02 - Bien sûr. - Voilà.
38:04 Les flux migratoires, les
38:06 denrées, quelles qu'elles soient,
38:08 industrielles, énergétiques,
38:10 les ressources,
38:12 les changements de décision,
38:14 parce que moi, aujourd'hui, je parle pas d'un système
38:16 politique, je parle d'un système
38:18 qui a toujours été, depuis un des
38:20 phéniciens, qu'est-ce qui
38:22 gouverne le monde ? C'est le commerce.
38:24 - L'économie, le commerce. - Et les échanges commerciaux.
38:26 - Bien sûr. - Or, qu'est-ce que je constate ?
38:28 C'est juste que, aujourd'hui,
38:30 on veut faire bien, par contre,
38:32 on est en train, de plus en plus,
38:34 d'exploiter, et de continuer,
38:36 comme on le fait depuis plus de 50 ans,
38:38 depuis le pétrole, moi, après,
38:40 j'étais pas né,
38:42 on continue d'exploiter des
38:44 pays pauvres, on continue
38:46 d'avoir besoin de man et de ressources,
38:48 et après, on favorise,
38:50 quelque part, d'un point de vue, moi, je pense
38:52 qu'il faut repenser tout le système
38:54 économique de loi mondiale,
38:56 parce que, quand on me parle
38:58 d'écologie, je sais pertinemment
39:00 qu'aujourd'hui, on n'arrive pas
39:02 à trouver une énergie qui serait
39:04 durable, sauf, peut-être,
39:06 une énergie comme
39:08 des centrales nucléaires
39:10 de niveau 4, qui exploiteraient
39:12 de l'uranium, bon, peu importe.
39:14 - Non mais, c'est pas... - La violence, le sujet,
39:16 je reviens dessus. La violence,
39:18 moi, je trouve,
39:20 que ma grand-mère a vécu avec des
39:22 ouvriers, des gens qui étaient pauvres, ok.
39:24 Mais, à cette époque-là, on ne favorisait
39:26 pas autant le besoin.
39:28 Alors, il y avait peut-être, on sortait
39:30 juste de la Deuxième Guerre mondiale. Donc, au final,
39:32 les gens avaient besoin de consommation.
39:34 - Oui, mais, attendez, attendez, attendez. On ne va pas
39:36 refaire l'histoire de 50 ans. - On ne va pas refaire
39:38 l'histoire, sauf que l'histoire est en train de se répéter.
39:40 - Oui, mais... - C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
39:42 le fossé, le fossé
39:44 des gens qui travaillent comme moi,
39:46 comme aides-soignants, qui
39:48 gagnent notre vie comme nous pouvons, ou nous vont
39:50 nous imposer dans pas longtemps des voitures électriques,
39:52 avec des mines à ciel ouvert au Chili,
39:54 au Congo,
39:56 avec des gens qui crèvent,
39:58 dont on n'a rien à faire.
40:00 Et ça, par contre, on appelle ça l'écologie.
40:02 Et on détruit aussi en Guyane, la forêt Maze de Liane.
40:04 - Non, mais Marc, excusez-moi, mais c'est un autre sujet.
40:06 - Et après, qu'est-ce que je voulais dire ?
40:08 - Non, mais je ne suis pas au sujet. - Non, non, non.
40:10 - Non, non, je ne suis pas au sujet. - Non, parce que vous êtes partis
40:12 sur les voitures électriques. C'est pas le problème
40:14 des voitures électriques. Excusez-moi,
40:16 on reparlera de ça, mais là,
40:18 vous êtes partis complètement dans quelque chose
40:20 qui n'a... On ne peut pas tout
40:22 mélanger comme ça. Pardon. On reviendra
40:24 avec vous, mais on a, je crois, Bruno.
40:26 - Non, on va prendre Bruno dans un instant
40:28 après la publicité. Et puis, on reste
40:30 avec Georges Fenech et Bruno, 0826 300 300.
40:32 - 0826 300 300.
40:34 - Sud Radio Bercov,
40:36 dans tous ses états. Appelez maintenant
40:38 pour réagir 0826 300 300.
40:40 - À vos marques, avec Total Energy.
40:50 Damien Robour, bonjour. - Bonjour.
40:52 - Vous êtes directeur de la communication de Total Energy,
40:54 sponsor officiel de la Coupe du monde de rugby
40:56 France 2023, qui démarre dans quelques jours. Alors,
40:58 pourquoi cet engagement ? - Total Energy, c'est une marque du quotidien.
41:00 Tous les jours, on est là, aux côtés des Français,
41:02 donc naturel qu'on soit là, aujourd'hui, aux côtés
41:04 de ce grand événement sportif,
41:06 populaire et festif. - Et pour vous, le rugby,
41:08 c'est plus qu'un sport ? - Total Energy et le rugby,
41:10 c'est d'abord une grande histoire, une longue histoire,
41:12 puisque ça fait 35 ans qu'on est partenaire du club
41:14 de Pau, de la section Paloise. C'est un sport
41:16 avec lequel on partage un certain nombre de valeurs,
41:18 comme le respect, la solidarité et le goût de la performance.
41:20 - Et la Coupe du monde, c'est aussi une belle
41:22 occasion pour vous, j'imagine. - C'est une formidable opportunité.
41:24 Une formidable opportunité
41:26 pour donner plus de visibilité aux hommes
41:28 et aux femmes de Total Energy, qui
41:30 transforment aujourd'hui la compagnie et qui sont
41:32 pleinement engagés, un peu comme un pack
41:34 dans la transition énergétique. Merci, Damien Rebourg
41:36 et bonne Coupe du monde de rugby.
41:38 ...
41:42 ...
41:44 ...
41:46 ...
42:08 - Bonjour Sandra, qu'est-ce qui se passe
42:10 avec votre voiture ? - Elle ne veut plus démarrer,
42:12 Cerise. Je dois aller au travail, mais comme je suis devant
42:14 chez moi, personne ne va vouloir me dépanner.
42:16 - Appelez votre conseiller Groupama. On va vous envoyer
42:18 un dépanneur qui viendra ici, devant
42:20 chez vous. - Merci Cerise, je l'appelle tout
42:22 de suite. - Comptez sur lui. Où que
42:24 vous soyez, il mettra tout en œuvre pour régler
42:26 votre problème. Groupama,
42:28 la vraie vie s'assure ici.
42:30 ...
42:32 ...
42:34 ...
42:36 ...
42:38 ...
42:40 ...
42:42 supermarchés. "Allô patron?" "Alors cette fois au vin chez Lidl." "Et ben dès demain, le Côte du Rhône vieille vigne 2022 AOP est à 11,92€ le carton
42:49 de six bouteilles dont deux offertes." "11,92€ les six? Mais ça fait..." "1,99€ la bouteille, eh oui." Lidl, trop fort sur les prix et c'est vous qui le dîtes.
42:56 Etude Kantar Prométhée avril 2023. 2,65€ le litre, la bouteille à l'unité 2,98€. Offre valable jusqu'à épuisement des stocks. Plus
43:05 d'informations sur Lidl.fr. Pour votre santé, attention à l'abus d'alcool. "Vous avez l'air en grande forme. Ça fait plaisir à voir. Et pour vous faire plaisir,
43:12 justement, il y a la grande rentrée Poltrone Sofa. Jusqu'à samedi, économisez au moins 30% sur les nouveaux canapés de la collection. Alors, qu'attendez-vous?
43:22 Rendez-vous vite en magasin. "Poltrone Sofa, sur le divan et d'équalité." Et voilà! Uniquement des canapés de qualité, vérifiez condition au magasin.
43:28 Ici Sud Radio. Les Français parlent au français. Je n'aime pas la blanquette de veau. Je n'aime pas la blanquette de veau.
43:43 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
43:46 Retour dans la face à face de Bercov dans tous ses états. Nous sommes toujours avec Georges Fenech qui est notre invité du jour et avec Bruno Dujers qui a composé le 0826 300 300. Bonjour Bruno.
43:55 - Bonjour, bonjour. Bonjour Monsieur Fenech. Bonjour Monsieur Bercov.
44:00 - On vous écoute Bruno.
44:02 - Voilà, ma question est la suivante. Monsieur Fenech, vous parliez de la suppression des prisons, du problème de la place dans les prisons et de la politique pénale qui est amenée au niveau des délinquants.
44:21 Je me demandais, enfin je me posais la question, et je voudrais poser la question plus largement à tout le monde mais aussi à Monsieur Fenech qui a eu une petite amitié en fait, qui était juge d'instruction.
44:35 Je voulais savoir si on pourrait ne pas effectivement proposer des peines alternatives à la prison qui seraient des travaux d'intérêt généraux en fait, puisque comme tout un chacun sait, il y a beaucoup de forêts qui sont en train de brûler,
44:51 beaucoup de rivières qui sont complètement obstruées, enfin tout un tas de choses qui finalement font partie du domaine public et qui pourraient être susceptibles de, comment dirais-je, ça pourrait être effectivement un moyen de proposer aux délinquants,
45:06 enfin certaines catégories de délinquants à définir bien sûr, de faire ces travaux d'intérêt généraux.
45:11 - D'accord, d'accord. Oui comme les travaux de citoyens etc.
45:15 - Voilà mais enfin finalement les travaux ont quand même à se surveiller avec des compréhensions.
45:20 - Mais est-ce que ça existe déjà ?
45:22 - Mes chers Bruno, ça existe depuis des décennies, les peines dites alternatives, le travail d'intérêt général, notamment, d'abord ça fonctionne très très mal,
45:34 et puis pour une certaine catégorie de délinquants, ça n'a qu'aucun effet dissuasif, c'est ça qu'il faut bien...
45:44 - Vous allez prononcer un tige, comme on dit, un travail d'intérêt général aux jeunes guinéens qui a violé avec un manchabalais, qu'est-ce que ça veut dire un travail d'intérêt général ?
45:55 - Il parlait d'une certaine catégorie.
45:57 - Ouais mais moi je ne parle pas de celle-là, je parle de la criminalité violente, récidiviste, contre lesquelles tout a échoué, voyez-vous.
46:08 Qu'il y ait des peines alternatives, bien sûr, c'est nécessaire, mais quand il y a des faits graves, il faut sanctionner,
46:16 vous n'avez pas d'autre alternative que la privation de liberté, si vous voulez l'empêcher de continuer de nuire, c'est ça que je suis en train de dire.
46:24 Et quand dans les quartiers où on fait du trafic de drogue, où on s'entre-tue à la Kalachnikov, on entend parler de travail d'intérêt général,
46:31 ça les fait doucement rire, vous comprenez ?
46:33 - Merci, on a Chantal je crois.
46:39 - On a Chantal qui nous appelle de Bastia, bonjour Chantal.
46:42 - Bonjour André, bonjour à monsieur Fenech, voilà, alors, moi je pense que les sanctions, c'est pas qu'aux délinquants qu'il faut les mettre, c'est aux juges.
46:52 Les juges doivent rendre des comptes, ils ont une responsabilité, moi je suis fonctionnaire, je crois qu'eux aussi, me semble-t-il,
47:00 donc à un moment donné, quand il y a des gens qui se retrouvent dans la nature, et bien le juge, il ne doit pas se retrouver devant une commission d'enquête parlementaire,
47:10 les députés excusez-moi, ils ne servent à rien, il n'y a qu'à voir les commissions d'enquête qui se font aux Etats-Unis, ça n'a strictement rien à voir, ils sont bien gentils.
47:19 Donc à un moment donné, les juges doivent se retrouver devant un jury citoyen, tirés au sort, ils doivent rendre des comptes, y avoir des sanctions, que ce soit financières,
47:30 pourquoi pas payer une amende, pourquoi pas être sustendu pendant trois mois sans salaire, après tout, nous soignants on l'a bien eu, ça a dérangé personne.
47:38 À un moment donné, et les psychiatres pareil, parce que les psychiatres, tout le monde est fou quand on arrive devant le juge.
47:43 Donc à un moment donné, il faut que chacun prenne ses responsabilités. Et s'il faut rouvrir le bagne, et bien ils iront casser des cailloux.
47:50 - Oui, vous y allez fort Chantal, mais c'est bien vous d'exprimer.
47:53 - Oui, parce que l'agression ça suffit quoi, ça suffit au bout d'un moment. Et en plus quand on se défend, et qu'on se retrouve à rendre à la police un type qui rentre chez vous pour vous cambrioler, vous êtes encore condamnés.
48:05 - Certes. Georges Fenech, qui juge les juges en fait ?
48:09 - Les juges.
48:10 - Qui juge ?
48:11 - Les juges.
48:12 - Il n'y a pas de responsabilité quoi, franchement. Professionnelle je parle.
48:17 - Vous savez que c'est un sujet très sérieux. On ne peut pas dire qu'il y a une responsabilité professionnelle aujourd'hui des magistrats.
48:24 Il y a une responsabilité si l'enfant a, je dirais, l'obligation de bien se comporter en société.
48:30 - Bien sûr.
48:31 - Comportement, comportement. Mais sur l'acte de juger lui-même, on vous dit mais vous n'avez qu'à faire appel.
48:36 Donc attention, les médecins, quand ils commettent une erreur, ils doivent rendre compte.
48:42 Les élus, et notamment les maires, quand il y a un panier de basket, accident, ils se retrouvent devant un tribunal correctionnel.
48:49 Toutes les professions ont une responsabilité aujourd'hui, à l'exception effectivement de la magistrature qui a un réflexe immédiat de protection quand on leur parle de responsabilité.
49:01 On avait essayé de le faire après la commission d'enquête d'Outreau.
49:05 Évidemment, d'ailleurs, Burkou a continué sa carrière, le juge Burkou, tout à fait normalement.
49:09 Mais ça a été retoqué immédiatement. On ne veut pas de responsabilité professionnelle sous prétexte que ce serait une atteinte à l'indépendance.
49:17 Et moi je dis, l'indépendance dans cette histoire, c'est le cash sexe de l'irresponsabilité.
49:22 Tant que les juges ne seront pas responsables personnellement de leurs décisions, avec évidemment des critères qui permettent d'exercer notre métier de magistrat, bien entendu,
49:33 et bien vous aurez des libérations anticipées sans véritablement contrôle sociologique.
49:39 Vous comprenez ? Donc je crois que c'est la clé, et d'ailleurs ce que voulait faire aussi Nicolas Sarkozy, mais il en a aussi été empêché,
49:47 il y a eu une telle bronca de la magistrature, et on a reculé.
49:51 - Écoutez, en tout cas à suivre, je crois qu'on a, je ne sais pas si c'est pour Chantal en tout cas, mais il y a une récompense de rugby.
50:01 - Oui, à l'occasion de la Coupe du monde de rugby cette semaine, Sud Radio vous offre un ballon officiel Gilbert, avec le logo Sud Radio.
50:07 Donc ça va être pour vous Chantal, vous pourrez passer une bonne fois.
50:10 - Voilà, Chantal, vous le donnerez à des amateurs de rugby, je ne sais pas si vous êtes vous amatrice de rugby, Chantal, mais voilà.
50:17 - Merci beaucoup.
50:18 - Merci à vous Chantal.
50:20 - Et on est avec Marc en direct, qui a composé le 0826 300 300, qui nous appelle de Béziers. Bonjour Marc.
50:26 - Oui bonjour, bonjour M. Ercoff, bonjour M. Fennette.
50:30 - Bonjour Marc.
50:31 - Ah c'est dommage, étant de Béziers, j'aurais été très intéressé par le...
50:36 - C'est vrai, c'est vrai, c'est vrai. Mais la prochaine, je vous assure, on va vous envoyer un ballon.
50:41 Je vous invite à envoyer un ballon, pas de problème.
50:43 - Oui, je vous remercie.
50:44 Alors simplement, je voulais rebondir justement sur ce qu'a déjà évoqué Chantal, vous savez, la responsabilité du juge et ce que dit M. Fennette sur le fait...
50:53 On a même dans une émission antérieure, une de vos émissions antérieures, parlé justement du choix des juges étroitement lié à la politique, notamment qui se pratique aux Etats-Unis.
51:05 - Mais les juges sont élus là-bas, ils sont élus.
51:08 - Voilà, exactement. Et alors sans aller jusque là, également dans une de vos émissions précédentes, il avait évoqué le problème des procureurs,
51:17 parce que les procureurs maintenant sont considérés comme des juges alors que normalement ce ne sont pas des magistrats.
51:23 Et justement, M. Fennette disait qu'on ne pourrait jamais attaquer le syndicat des magistrats, mais pour autant, moi je m'étonne tout le temps que lorsqu'il y a des événements,
51:31 comment se fait-il que les politiques, le ministre de l'Intérieur, le Premier ministre, même le Président, disent qu'ils vont être beaucoup plus sévères sur les décisions,
51:41 alors qu'ils n'ont aucun levier, puisqu'on a appris que les procureurs faisaient ce qu'ils voulaient, alors que c'est le seul levier que détient le pouvoir justement pour mener sa politique de sécurité intérieure.
51:52 - Bonne question, Georges Fennette. Les procureurs, justement, on n'a pas parlé des procureurs, est-ce que ce sont eux qui détiennent le pouvoir,
51:59 puisqu'ils sont dépendants plutôt du gouvernement, enfin du gouvernement du ministère de la Justice ?
52:03 - Non mais, le politique s'est dépossédé peu à peu de ce pouvoir-là, la politique pénale.
52:11 Effectivement, c'était sous Madame Taubira qu'on a supprimé les instructions individuelles du garde des Sceaux au procureur.
52:20 - Bah c'était sous Madame Taubira, c'est ça ?
52:22 - Oui, le procureur de la République, aujourd'hui, il ne reçoit plus d'instructions individuelles sur un dossier, donc il a une totale indépendance déjà.
52:33 Donc c'est bien ça qu'il faut voir, et il n'y a pas d'autorité, par exemple à la Côte-Cassation, qui pourrait harmoniser d'ailleurs l'application de la loi.
52:41 Donc petit à petit, le pouvoir politique s'est défaussé, mais ça c'est vrai pour... on assiste aujourd'hui à une judiciarisation.
52:49 La société c'est vrai pour le juge constitutionnel, pour le juge du Conseil d'État, pour le juge de Lacnil, pour le juge de l'ARCOM,
52:55 petit à petit, il y a eu un démembrement de ce qui était l'essence même du politique en termes de liberté et de respect des libertés,
53:02 au profit d'instances où on nomme des gens qui n'ont pas de responsabilité devant le pays.
53:06 Et ça, ça pose un problème démocratique.
53:08 - Et ben voilà, problème démocratique posé par Georges Fenech, et c'est vrai, le politique a-t-il cédé les pouvoirs ?
53:15 Vrai problème, on en continuera à en parler. Merci Georges Fenech.
53:19 - Et merci Georges Fenech d'avoir été avec nous. Je rappelle ce livre, "La responsabilité des juges et des politiques, l'ensauvagement de la France",
53:25 c'est aux éditions du Rocher, et ça sort demain à l'librairie. Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
53:30 Tout de suite, vous avez rendez-vous...