Avec L'essayiste David Duquesne pour son livre "Ne fais pas ton Français !" éd. Grasset
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00:00Et aujourd'hui dans son face-à-face, André Bercoff reçoit l'essayiste David Duquesne
00:05qui vient de publier aux éditions Grasset, ne fait pas ton français.
00:09Et oui, itinéraire d'un bâtard de la République, bonjour David Duquesne.
00:14Bonjour André.
00:15Alors, David Duquesne, vous avez écrit un livre bouleversant, je dois dire, enfin c'est
00:20un livre qui interpelle, c'est un livre qui raconte votre enfance, alors je le rappelle
00:27mais vous allez raconter ça beaucoup mieux que moi, vous êtes né en 1970.
00:3171.
00:3271.
00:33Vous avez donc 53 ans, c'est bien ça.
00:35Et vous êtes né, je dirais, sans être ch'ti, vous êtes né dans le Nord, dans les Corons,
00:42enfin ce qu'on a appelé les Corons.
00:44À Lens.
00:45À Lens, c'est ça.
00:46Vous avez eu comme grand-mère Fatima Lazard Benboali, et votre mère Ouria, c'est ça,
00:55et puis comme père, Serge Duquesne, qui dit que vous n'avez plus vu depuis l'âge de 5 ans, pratiquement, c'est ça.
01:03Et vous racontez effectivement le Nord, vous racontez comment vous avez été élevé,
01:06vous racontez la violence, la violence des parents, la violence des familles, la violence
01:12des clans, et puis aussi de très jolies choses, de solidarité, ou des choses très fortes
01:18entre vous aussi.
01:20Et puis vous racontez effectivement, vous racontez un peu tout ça, c'est votre vie,
01:26quand vous êtes à l'école, comment ça se passe, les scènes auxquelles vous avez assisté,
01:31et je dois dire que, loin de ces bavassages sur le métissage, la créolisation, etc.,
01:41le multiculturalité, vous l'avez vécu, mais vous l'avez vécu, vous, et vous le racontez
01:46totalement différemment, et c'est ce qui m'a marqué, au bon sens du terme, des discours
01:53qui soient politiques ou idéologiques habituels.
01:55Je voudrais que vous me parliez de ça, de ce que vous avez senti, vous, très tôt d'ailleurs.
02:01– Oui, je l'ai senti très tôt, et j'ai commencé à écrire sur les réseaux sociaux
02:05en 2012, après les crimes perpétrés par Mohamed Merah, parce que ce que j'entendais
02:08ne correspondait pas du tout au réel que j'observais depuis ma plus tendre jeunesse.
02:14Je voulais un petit peu ramener de la réalité.
02:17Ce livre, en fait, qui est venu un peu plus tard, c'est un miroir de la société française,
02:24mais sur les 70 dernières années, pour démontrer la mutation qui est en train de se jouer,
02:29qui est une mutation anthropologique, démographique, culturelle et civilisationnelle.
02:33On est passé ainsi de la méritocratie républicaine à la préférence diversitaire,
02:42et on est parti du roman national pour arriver à « Alphrand Salous »,
02:47qui est un petit peu la version nationale d'« Al-Andalus ».
02:50– « Alphrand Salous »…
02:51– Que Emmanuel Macron… – Oui, il vient de glorifier Al-Andalus.
02:55– Semble avoir une nostalgie pour un apartheid religieux
02:59où la charia régissait les relations entre musulmans et non-musulmans.
03:05D'ailleurs, il faudrait le rassurer, M. Macron, parce que « Alphrand Salous »
03:09est en train de se réaliser en France, dans beaucoup de quartiers,
03:11que ce soit dans les quartiers nord de Marseille, même dans presque tout Marseille,
03:15en Seine-Saint-Denis, Roubaix, Tourcoing, Grenoble, Rennes, Nantes,
03:18Bordeaux est en bonne voie aussi, certains quartiers de Toulouse,
03:21au moins Médméra a pu faire ce qu'il a fait.
03:24Donc il faut le rassurer, d'ailleurs c'est assez curieux,
03:26puisque Emmanuel Macron, son club préféré, c'est quand même l'Olympique de Marseille,
03:30qui dénote une certaine fascination pour une certaine testostérone,
03:35une virilité, une sorte de culture du caïd qu'il fantasme.
03:39Donc on le voit bien même, aujourd'hui, Emmanuel Macron est devenu un peu le vizir
03:45de son petit calife élyséen, qui est Yacine Bellatar.
03:48Donc voilà, je voulais démontrer cette mutation courte qui est dangereuse.
03:52– Vous allez loin avec Emmanuel Macron.
03:53– Oui, je vais loin, mais c'est lui qui va loin, il va plus loin que moi.
03:57– Justement, ça m'intéresse, alors David Duquesne, comment vous,
04:01parce que vous racontez beaucoup de choses par rapport à la guerre d'Algérie,
04:04au FLN, à tout ce qui s'est passé dans les années 50, 54, 60.
04:10Je rappelle que vous étiez en 1971, donc c'était avant vous d'ailleurs,
04:20je veux dire que ça a commencé.
04:21Mais comment justement vous avez vécu cette prise de conscience
04:25que vous avez eue très jeune, visiblement ?
04:27– Parce qu'il y a des choses qu'on raconte dans la famille,
04:30il y a des choses qu'on apprend.
04:31Il y avait dans ma famille une héroïne, qui était Hassiba Benboali,
04:35la cousine de ma mère, qui était une poseuse de bombes du FLN,
04:38qui est morte en martyr.
04:40Donc déjà, ça suscite une interrogation, puisqu'elle était glorifiée.
04:46Ma mère glorifiait quelqu'un qui était morte,
04:49pour que les femmes finalement rentrent à la niche
04:51et que ma mère profite des libertés que la France offrait.
04:54Donc il y avait quelque chose d'assez paradoxal.
04:56Ensuite, à force de témoignages, j'ai appris qu'il y avait en France
05:01ce qu'on appelait les bureaux du FLN, qui surveillaient les Algériens
05:05en France durant la guerre d'Algérie, afin qu'ils ne s'assimilent pas,
05:08qu'ils ne prennent pas les mœurs des Français, qu'ils ne marient pas.
05:10– C'était une politique voulue à ce moment-là ?
05:13– Bien sûr, les Algériens en France devaient payer un impôt révolutionnaire
05:18qui finançait 80% des actions du FLN.
05:22Ils devaient payer aussi un impôt pour les fêtes musulmanes,
05:24ils ne devaient pas marier leurs filles avec des Français,
05:26ils ne devaient pas prendre les mœurs françaises,
05:29ne devaient pas boire d'alcool, ne devaient pas jouer à des jeux de hasard.
05:33Et s'ils ne payaient pas, on les tuait, on les exécutait, bien sûr.
05:39– Et votre famille est arrivée quand en France ?
05:42– Ma famille est arrivée en 47, donc ils ont vécu la guerre d'Algérie
05:46d'une façon assez compliquée, puisqu'il y avait des luttes fratricides
05:49entre partisans du MLN et du Mouvement national algérien de Messali Hadj,
05:54qui était un communiste, il y avait aussi des gens qui étaient pour l'Algérie française
05:59dans la communauté algérienne, donc ce n'était pas évident.
06:01Donc ils étaient soumis à cette pression et ne pas faire son français,
06:04ça a commencé à ce moment-là.
06:06C'est sur la communauté algérienne que s'est jouée l'assimilation, ou pas.
06:12– Oui, tout ce qui se passe aujourd'hui, vous dites, l'origine c'est là.
06:15– L'origine c'est là et ensuite beaucoup de Maghrébins,
06:19qu'ils soient marocains ou tunisiens, se sont greffés sur ce mouvement,
06:22ainsi que les indigénistes et les décoloniaux.
06:24Les décoloniaux et les indigénistes ne font que dire
06:26ce qui pouvait se dire dans ma famille il y a 40 ans ou 50 ans.
06:30– Et en fait, dans votre famille c'était quoi ?
06:32C'était plutôt de dire, on reste entre nous,
06:36on n'épouse pas une française ou un français,
06:40et pourtant votre mère a épousé votre père qui était un bon français,
06:45enfin gaulois comme on dit.
06:46– Oui, en fait mes grands-parents trouvaient que la France était un pays formidable,
06:51ils faisaient l'effort de parler français à la maison,
06:53ils estimaient qu'on devait faire des études pour réussir,
06:56et là-dessus ils étaient OK,
06:57mais ils avaient toujours peur du regard des autres musulmans du quartier,
07:01et il ne fallait pas, je vous donne un exemple,
07:03quand ma mère a ramené mon père qu'elle a connu à l'usine,
07:06ma grand-mère, Fatima, a dit à ma mère,
07:08Aurélien, s'il te plaît, ne viens pas avec ton français à la maison,
07:11tu nous fais la honte, voilà.
07:12Et quand elle m'a donné un prénom juif…
07:14– Archouma, comme on dit.
07:15– Archouma, c'est ce qui pose le problème de l'assimilation,
07:18c'est-à-dire qu'on fait venir en France des sociétés claniques,
07:21qui sont structurées par le tribalisme solidaire,
07:24et l'individu a beaucoup de mal à s'émanciper dans ces conditions-là,
07:27parce qu'il est accusé de trahison identitaire, voilà.
07:31Et en plus, aujourd'hui, le problème qui se pose,
07:33c'est que si vous voulez vous assimiler, on s'assimile à quoi ?
07:36Puisqu'on a tout déconstruit, qu'on a l'identité honteuse, quasiment criminelle.
07:42On dit aux petits français, l'histoire de votre pays,
07:44c'est une succession de pages sombres.
07:46– On détricote le roman national, et des bons historiens français font ça.
07:50– C'est pour ça que je me dis qu'on est passé du roman national à Alfred Salus.
07:53Ça crée deux types de citoyens, vous avez ceux qui ont honte de leur histoire,
07:58qui considèrent que leur histoire, c'est une succession de crimes
08:00contre l'humanité, de pages sombres,
08:03et vous avez de l'autre côté des gamins d'origine maghrébine,
08:06qui vont être fiers et revanchards, puisqu'on va leur dire que l'islam c'est génial,
08:09et qu'en plus, on a été monstrueux avec eux,
08:13ce qui en plus va alimenter le carburant victimaire,
08:16et faire le jeu des islamistes, des djihadistes, des islamo-indigénistes,
08:20donc si on veut détruire ce pays, on ne peut pas s'y prendre mieux.
08:24– Et en fait, vous dites que cette histoire,
08:25oui, justement, je répète un peu ma question,
08:28cette histoire remonte aux années 50-60,
08:31avant les années de la guerre d'Algérie,
08:33et d'ailleurs vous parlez de ce qui s'est passé après,
08:35parce que même en Algérie elle-même, quand il y a eu le FIS et tout ça,
08:38dans les années 90, il s'est passé des choses terribles,
08:41entre Algériens, entre…
08:44– Le besoin de pureté amène à encore plus de pureté,
08:47c'est-à-dire que lorsque le FLN récupère le pouvoir en Algérie,
08:52il va mettre Allah dans la constitution,
08:55il va refuser que les porteurs de valise puissent être, comment dire, français,
09:01ils le seront à titre exceptionnel,
09:02mais ce ne sera pas transmissible à leurs enfants, être algérien.
09:06– Être algérien, oui.
09:07– On ne peut être algérien que par le sang et que par l'islam, voilà.
09:11Donc, à partir du moment où on joue à ce jeu-là,
09:16il ne faut pas s'étonner 30 ans plus tard
09:18qu'une frange encore plus radicale,
09:20puisqu'on joue à être plus musulman que l'autre,
09:22on joue à être le sur-musulman,
09:24on veut devenir le plus musulman que son voisin,
09:26ça amène à de l'islamisme, à une radicalisation,
09:30et le Front Islamique du Salut, lorsqu'il sort de la clandestinité,
09:34promet dans ses meetings d'égorger 2 millions d'Algériens
09:37qui sont des mauvais musulmans.
09:38– Carrément, ils ont dit ça ?
09:40– Oui, j'ai regardé pas mal de vidéos de meetings en Algérie…
09:44– Ah, ils disent que c'est 2 millions d'Algériens musulmans,
09:46mais ils ne sont pas vraiment musulmans.
09:48– Voilà, on va créer un califat islamique
09:49et on égorgera 2 millions de mécréants le lendemain de l'élection.
09:53Et vous avez 47% des Algériens qui vont voter pour le fils.
09:57– Ouais, pour le Front Islamique du Salut.
09:59– Et les violences du FLN vont être cyclées en ce moment-là.
10:04– Oui, ce sont des faits, ce que vous dites, en tout cas il faut rappeler ça.
10:10Et vous en parlez, David Duquesne, justement pourquoi David ?
10:15On va en parler juste après cette petite pause.
10:18À tout de suite avec David Duquesne.
10:20– Et vous voulez réagir ou poser votre question,
10:22n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300.
10:25André Bercoff et son invité, l'essayiste David Duquesne reviennent tout de suite.
10:29Sud Radio Bercoff dans tous ses états, le face-à-face.
10:35– Et je ne suis pas le seul dans tous mes états,
10:37David Duquesne ne fait pas ton français aux éditions grassées,
10:41itinéraires d'un bâtard de La République.
10:44Et justement hors antenne, on parlait un peu de ça, David Duquesne,
10:48vous dites dans votre livre, d'ailleurs c'est intéressant,
10:50vous dites la République avait mis un voile sur les yeux de la France,
10:53là vous parlez de l'attitude de la France face à ce qui se passe.
10:56Et alors ce qui se passe, il faut rappeler,
10:58vous avez vécu très longtemps dans les cités,
10:59vous avez passé votre enfance, votre adolescence dans les cités du Nord,
11:03à Lens et ailleurs.
11:05Et vous dites, si on ne comprend pas les clans,
11:08si on ne comprend pas les caïdas, les caïds et les cités,
11:12c'est l'angle mort, dites-vous,
11:13et on ne comprend rien à ce qui s'est passé depuis 30-40 ans.
11:16– Effectivement, la politique d'immigration et la politique de logement social
11:20a favorisé la reconstruction, on va dire l'importation de grands clans familiaux.
11:26Parce que dans les pays du Maghreb, les gens vivent en clan
11:29et on ne se mélange pas avec les clans voisins.
11:31Et ces clans se sont reconstitués dans les cités
11:34et l'individu dans le clan n'existe pas.
11:37Et si on s'en prend à un individu,
11:40c'est ce qui est la cause des émeutes urbaines, on s'en prend au clan.
11:44– Et le clan réagit, il sur-réagit.
11:46– Il va sur-réagir, oui.
11:48Et c'est l'angle mort de toutes les analyses intellectuelles
11:51parce qu'on prend une grille d'analyse qui convient dans le marxisme
11:55ou qui pourrait être, comment dire, acceptable pour le catholicisme.
12:02Mais dans l'islam, avec des populations qui sont structurées en groupes clanniques,
12:07ça ne fonctionne pas.
12:09Il n'y a pas dans…
12:10– Mais est-ce que… alors je me fais l'avocat de ceux qui disent
12:13oui mais il ne fallait pas les regrouper tous ensemble,
12:16il fallait les saupoudrer, les disperser.
12:18– Bien sûr, Emmanuel Macron appelle ça répartir les difficultés
12:21et on voit ce que ça a donné puisqu'on a eu des émeutes généralisées
12:24dans tout le pays l'année dernière.
12:25Mais ceux qui disent ça sont curieusement ceux qui ne veulent pas limiter l'immigration
12:31et qui estiment que ceux qui arrivent sont prioritaires dans l'accès aux logements sociaux.
12:35Donc ils sont un petit peu schizophrènes dans leur façon de présenter les choses.
12:39Comme ils ne veulent pas qu'on dise que c'est un problème,
12:43que cette immigration a des particularités bien différentes
12:45de celles qui sont arrivées antérieurement,
12:48ils veulent rejeter la faute sur la France.
12:50Donc c'est, on va dire, un raccourci facile.
12:54Mais lorsqu'on gratte un petit peu comme je viens de le faire,
12:55on se rend compte qu'ils sont les premiers responsables de la situation.
12:58– Oui, c'est une inversion accusatoire.
13:00Mais alors justement, comment fonctionne le clan ?
13:02Vous parlez des trois piliers notamment, il y en a d'autres,
13:06le football, le trafic et les filles.
13:09Vous évoquez cela dans…
13:11– Oui, dans les quartiers c'est comme ça que ça fonctionne.
13:14Le foot c'est un très grand révélateur sociologique
13:17et c'est le sport le moins cher et le plus accessible.
13:21Le football c'est le sport vraiment du tiers-monde quelque part.
13:26Et c'est dans ce sport qu'on va beaucoup, beaucoup s'investir.
13:31Ensuite les filles, effectivement, il y a un problème
13:34parce que si vous voulez, dans les cultures du Maghreb,
13:36les mariages sont arrangés.
13:38Donc il n'y a pas cette culture de la…
13:41– De la liberté de choix, etc.
13:42– De la liberté de choix, de la drague, on va dire, entre guillemets courtoise.
13:48Et on a un petit peu l'impression que les filles françaises
13:51sont des filles faciles et qu'on peut les aborder
13:54et faire un peu ce qu'on veut avec elles.
13:55Donc elles sont un petit peu des trophées.
13:57– Mais ça vient d'où ça cette…
14:00Oui l'européenne, la française, mais l'européenne
14:02puisque ça se passe dans beaucoup de pays d'Europe.
14:04– C'est assez escabreux, il faudrait retourner au texte de l'islam
14:09sur le fait que les…
14:11– Les femmes ne sont pas tout à fait légales.
14:12– Dans le cadre du djihad par exemple,
14:15on peut prendre les femmes des mécréants, des infidèles tués
14:20et en faire des esclaves sexuels.
14:21Voilà, donc il y a une idée de pureté et d'impureté.
14:27Il y a la pureté des musulmans,
14:29et les non-musulmans sont moins purs que les musulmans
14:32et forcément les femmes des musulmans sont encore moins respectables que…
14:36– Donc ce que vous dites vous, c'est que la politique d'intégration
14:38et d'assimilation, parce que vous, vous êtes à l'assimilé,
14:41enfin vous ne posez pas la question, vous dites qu'elle a échoué complètement.
14:45– Complètement.
14:46– Et elle a échoué, à votre avis pourquoi ? Surtout.
14:52– Pour plusieurs raisons, la première c'est la masse démographique
14:56qui fait qu'on ne peut plus assimiler.
14:58– Oui, la masse devient critique et on ne peut plus…
15:01– C'est-à-dire qu'un individu qui va essayer de s'émanciper,
15:04de s'assimiler, va passer pour un traître.
15:06Qui va le protéger ?
15:08Il va falloir qu'il quitte le quartier doirt, entre guillemets,
15:11pour pouvoir échapper au clan.
15:14Voilà, on n'est déjà pas capable de protéger un professeur
15:17dans un collège ou dans un lycée, comment on va protéger un gamin
15:20dans un quartier s'il veut s'émanciper, s'assimiler
15:22et qu'il passe pour un traître à sa famille, à sa communauté ?
15:26– Vraie question, vraie question.
15:28– Les bouts de discours c'est bien, mais dans le réel,
15:31on tape dans le dur, on fait comment ?
15:34– Et alors, ça conduit à cette espèce de…
15:38– Je voudrais revenir sur une chose, les trafics.
15:40Les trafics, quand on explique à des enfants que la France est coupable
15:44d'avoir commis des crimes contre leurs ancêtres, qu'elle a colonisés,
15:48ces enfants estiment que la République française,
15:50ils n'ont pas à la respecter.
15:52Donc ils vont se jeter dans l'économie parallèle pour niquer la France.
15:57Ils le disent, c'est revendiqué.
15:59Mais les sociologues qui sont convoqués sur les plateaux de télé
16:02et dans les émissions de radio racontent autre chose.
16:05– Ils racontent quoi ?
16:07Vous voulez dire qu'ils enjolivent, ils font des images d'épinards ?
16:09– Ils vont vous prendre deux statistiques, ça marche comme ça.
16:11Ils vont vous dire, on le sait, les HLM, les logements sociaux sont criminogènes
16:15parce que ces grandes tours avec toutes ces tonnes de béton,
16:17ça crée de la criminalité puisqu'on a un taux de criminalité très élevé.
16:21Donc c'est lié à la biomasse de béton.
16:25Mais moi, je peux aussi dire, avant d'arriver dans les HLM,
16:28ces populations venaient de logements insalubres
16:30où il n'y avait pas d'eau chaude, il n'y avait pas de chauffage central,
16:32où il n'y avait pas de commodité.
16:33– C'est un grand progrès, les HLM.
16:35– Je peux aussi inverser le truc et raconter que, vous voyez,
16:38le fait qu'on ait mis de l'eau chaude, du chauffage central,
16:42des toilettes et des salles de bain,
16:43c'est ce qui cause la criminalité et la délinquance.
16:45Puisqu'on a deux statistiques qui se rejoignent.
16:47C'est très malhonnête comme façon de faire les choses.
16:49Il n'y a pas d'études de terrain, c'est pas sérieux.
16:51– Certes, oui, c'est pour ça qu'ils sont sociologues de plateau.
16:55Pour revenir au trafic, etc.
16:57Ce que vous dites, c'est que tout ça,
16:59vous racontez très bien ça dans votre livre,
17:02en tout cas, vous dites que ça a explosé quand même.
17:04En quelques décennies, ça a pris une importance extrêmement grande.
17:07On voit très bien ce qui se passe aujourd'hui
17:09dans les points de deal et un peu partout.
17:11Enfin, c'est pas...
17:13Et là, ce nouveau, ça devient de plus en plus violent.
17:15Et cette violence-là, est-ce que dans votre jeunesse, justement,
17:20parce que vous racontez quelques scènes de lynchage dans votre livre
17:22qui sont assez dures, même assez violentes.
17:25Donc, pour vous, c'était les Proléguemelles,
17:27c'était le début de quelque chose, là, il y avait...
17:30Cette violence existait déjà.
17:31– Oui, les châtiments corporels dans les pays du Maghreb
17:34vis-à-vis des enfants, c'est quelque chose quand même d'assez répandu,
17:37c'est tabou, on n'en parle pas beaucoup, mais voilà.
17:41– Et vous dites que c'est répandu, enfin, c'est...
17:43– Ça s'est répandu à la société française
17:44parce qu'il n'y a pas eu de butée.
17:45Dans les pays du Maghreb ou dans les pays arabes,
17:48la butée, c'est le pouvoir de la dictature.
17:50Elle empêche les clans de faire la loi.
17:54– Ça, oui.
17:54– Ici, ils arrivent... – Mais pas en France.
17:56– En France, c'est un système libéral,
17:58et ils se rendent compte qu'ils sont face à des gens cools, sympas, ouverts,
18:02en plus des gens qui les prennent pour des victimes,
18:04ce qui est encore plus merveilleux.
18:05Et comme ils sont habitués aux rapports de force déjà
18:08dans la communauté et dans la famille,
18:10le rapport de force, ils vont l'importer
18:12dans la cour de récréation, dans la rue.
18:14Et ils vont l'emporter.
18:16Je dis toujours, 100 tribalistes auront toujours raison
18:19de 1 000 individualistes.
18:21– Oui, parce qu'ils ont la force de l'union,
18:25et du rassemblement autour de certaines valeurs.
18:28– Et ensuite, il faut dire les choses aussi,
18:30l'antiracisme a été pour eux une immunité idéologique.
18:34Ça a protégé toutes ces dérives.
18:37– Comme une certaine justice leur fournit
18:38une impunité physique.
18:40– Ça fait partie de la problématique, oui.
18:44L'immunité idéologique, par l'antiracisme,
18:49protège l'islamisme, protège les caïds,
18:53protège les indigénistes.
18:56– Et donc, il n'y a jamais eu, en fait,
18:59ce que vous dites ailleurs,
19:01il n'y a jamais eu, que ce soit de la part
19:03de certains actuels ou de politiques ou autres,
19:06il n'y a jamais eu une espèce de réaction à cela.
19:10C'est quoi, c'est le sentiment de culpabilité des Français ?
19:13C'est quoi ? C'est oui, nous sommes puissance coloniale.
19:16D'ailleurs, on ne va pas revenir à Macron,
19:18mais la colonisation est un crime contre l'humanité.
19:21Il l'a dit en Algérie pendant sa première campagne présidentielle.
19:25Enfin, il n'y a pas que lui, il y a beaucoup d'autres l'ont dit.
19:27Vous croyez quoi, c'est une espèce de doxa qui s'est installée
19:30et qui a dit, oui, de toute façon, nous sommes les coupables
19:33et nous devons expier ?
19:35– Oui, il y a une doxa… – C'est le christianisme ?
19:37– Oui, ce sont, comme l'explique Chesterton,
19:43les valeurs du christianisme qui sont devenues folles.
19:46Ensuite, je pense que les élites utilisent l'immigration.
19:53Je dirais qu'il y a un bloc élitaire qui utilise le bloc diversitaire
19:56contre le bloc populaire historique.
19:57Ils ont tout intérêt à le faire.
20:00Parce qu'on a un bloc populaire historique
20:03qui est pétri de droits du travail, de culture syndicale,
20:07et en faisant venir des gens qui vont coûter moins cher
20:10pour le bloc élitaire, on peut les favoriser,
20:16quitte à faire des concessions sur le blasphème,
20:19sur certaines violences, le voile, voilà.
20:24Donc, je pense qu'il y a de ça derrière aussi.
20:27– Oui, d'ailleurs, c'est…
20:28– Dans le cadre aussi, en plus de l'Union Européenne,
20:30c'est-à-dire que l'Union Européenne, pour faire l'Europe,
20:32il faut détruire les nations, il ne faut plus que les gens
20:34aient d'appartenance charnelle à la nation.
20:36Donc, on va d'un côté discréditer la nation dans les programmes scolaires,
20:39dans les médias, dans le monde de la culture,
20:42et de l'autre côté, on va mettre en valeur l'autre,
20:45l'altérité, la civilisation islamique,
20:47en faisant venir des populations justement
20:48qui n'ont pas d'attachement charnel,
20:50et même qui ont parfois une haine de la France.
20:52Donc, ça rend service.
20:54– Oui, c'est-à-dire qu'en fait, des intérêts très divergents
20:57se retrouvent miraculeusement ensemble
21:01pour quelques visées tout à fait non pas glauques,
21:07mais on ne le dit pas, mais on le pense très fort.
21:10On va se retrouver tout de suite avec David Duquesne.
21:13Ne fais pas ton français, et il continue en fait à faire son français,
21:17il faut le dire, on en parlera tout de suite après cette petite pause.
21:20– Dans le face-à-face, André Bercoff reçoit aujourd'hui
21:23l'essayiste David Duquesne.
21:24Si vous avez une question ou si vous voulez réagir,
21:26n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300.
21:30– Sud Radio, Bercoff dans tous ses états.
21:35– Juste et toujours, toujours avec David Duquesne
21:40pour ce très bon livre, vraiment,
21:42qui apprend, qui enseigne beaucoup de choses,
21:44ne fais pas ton français.
21:46Juste retrouver cette page où vous dites ceci, David Duquesne,
21:52justement, on parlait de sa connaissance,
21:53vous dites, c'est cela que j'ai vu, c'est cela que j'ai vécu,
21:57vous racontez effectivement votre enfance,
21:58vos dates d'adolescence, vos années d'école, d'études, etc.
22:02Que les bobos des beaux quartiers qui ne connaissent rien à cette réalité
22:05ne viennent pas faire des leçons antiracistes
22:07à un demi-métec qui sait de quoi il parle.
22:10Voilà, vous dites ça, donc en tant que demi-métec,
22:13est-ce que vous avez subi des accusations
22:17ou des remarques des deux côtés du tableau français ?
22:24– Des remarques de quel genre ?
22:26– Des remarques, disons, ou racistes ou discriminatoires ou…
22:31– Vous savez, jusqu'à l'âge de 35 ans,
22:34j'avais des cheveux frisés, j'avais une petite moustache,
22:37donc j'avais vraiment le physique du maghrébin,
22:39ce n'était pas écrit sur mon front, mais on pouvait me voir comme tel.
22:42J'ai dû subir en plus de 50 ans de vie,
22:454 ou 5 fois, des remarques racistes,
22:47mais je n'en ai pas fait quelque chose qui serait, entre guillemets, systémique.
22:52Je ne m'arrête pas à quelques cons que je peux rencontrer à l'occasion.
22:56– Vous n'avez pas fait de la concurrence victimaire ?
22:58– Non, ça ne m'intéresse pas, c'est vraiment pas mon truc.
23:01Ensuite, par contre, des assignations à résidence identitaire de la part de Français,
23:07dans la mesure où ils avaient beaucoup de mal à admettre l'idée que je n'étais pas musulman.
23:11Donc, c'était un peu compliqué, vous savez, pour eux, de comprendre ça.
23:15– Je voudrais que vous racontiez, d'ailleurs,
23:16c'est très intéressant, l'histoire de votre maîtresse, Mme Rochon, je crois.
23:20– Alors, on l'a appelée Mlle Richon.
23:22– Richon, c'est ça.
23:23– En réalité, elle a un autre nom, mais on l'a protégée.
23:25– D'accord.
23:26– Elle trouvait, comme j'étais le seul exotique dans la classe en CM1-CM2,
23:32elle me trouvait extraordinaire.
23:33Ce n'étaient pas mes notes qui étaient extraordinaires,
23:35c'était le fait que j'avais une culture du Maghreb,
23:38que je pouvais, à l'occasion peut-être, parler l'arabe,
23:42que je devais peut-être être musulman.
23:44– Elle vous donnait vraiment des meilleures notes qu'un Français, un Alexandre quelconque ?
23:48– Ah, j'étais premier de la classe à l'époque, oui.
23:50– Peut-être que vous le méritiez.
23:52– Non, je travaillais très dur, j'ai une mémoire phénoménale.
23:56Et un jour, on a rendu un devoir sur la préhistoire, sur le paléolithique, je ne sais plus.
24:01Et puis, elle m'a dit, David, si j'avais pu, je t'aurais mis 22 sur 20,
24:05puisque tu m'as dit des choses qui n'étaient pas dans le cours.
24:07– D'accord.
24:08– Mais ce qui l'avait marqué, c'était ça.
24:10Et après, on a eu un nouveau dans la classe qui s'appelait Khalid,
24:13et il était plus exotique que moi,
24:16il était plus arabe et plus musulman que moi,
24:18donc lui, il était devenu plus intéressant que moi.
24:21Voilà, et je l'ai revu il y a trois ans, j'en parle dans le livre.
24:25J'étais en train de me battre avec un horodateur,
24:28et elle m'a interpellé, elle m'a dit, alors jeune homme, en rad ?
24:32Et je me suis retourné, je l'ai reconnu, et on a engagé une discussion.
24:35Et la seule chose qu'elle a su me dire, c'est,
24:37ah oui David, tu as gardé ta formidable culture arabe,
24:41tu parles l'arabe, et ça ne tournait qu'autour de ça.
24:44C'est ça qu'elle avait gardé en tête.
24:46Déjà, c'était les prémices de ce que j'appelle la préférence diversitaire.
24:50Et ça a continué au collège,
24:53où les profs étaient beaucoup moins sévères envers les jeunes maghrébins,
24:59beaucoup plus indulgents en ce qui concerne la discipline ou les notes.
25:03D'ailleurs, moi, je travaillais un petit peu moins bien
25:05parce que j'avais remarqué que d'avoir des bonnes notes,
25:07ça entraînait beaucoup d'hostilité.
25:10J'ai failli, je me suis battu avec un gars qui se moquait de moi.
25:13Je crois que j'aurais pu le tuer si la prof n'était pas arrivée.
25:16Et après, j'ai dit, bon, je ne veux pas me battre avec tout le monde.
25:18J'ai baissé mes notes pour dire de bien m'intégrer, entre guillemets.
25:22Et puis, alors, tous les ans, on avait droit à l'exposer
25:27sur les cultures du Maghreb et sur les cinq piliers de l'islam,
25:29alors que ce n'est pas de ça qu'on avait besoin.
25:32Personnellement, c'était comme si on voulait dire aux petits Français
25:34qui n'y connaissaient rien à l'islam,
25:36mais regardez, c'est merveilleux, tout va bien se passer.
25:38Ça, c'est bien. Regardez, prenez exemple sur l'exotique.
25:40C'est beau, c'est beau.
25:41Regardez, c'est comme si vous recevez un petit gamin
25:44qui vient de Tanzanie ou du Kenya
25:45et que tous les ans, vous lui faites danser à la kermesse,
25:47à kouna matata, quoi.
25:49Je veux dire, au bout d'un moment, ça commence à devenir lourd.
25:52Donc, voilà, c'est gentil, mais...
25:56– C'est amusant, cette espèce de mauvaise conscience retournée, quoi,
25:59qui fait une discrimination positive, mais à l'envers.
26:02– Mais non, l'objectif, c'était quand même de faire de tous les enfants,
26:06quelles que soient leurs origines et leurs conditions sociales,
26:09des petits Français.
26:11C'est ça, donc il fallait embrasser le roman national.
26:15Moi, je préférais qu'on me parle de Roland de Roncevaux,
26:16de Jeanne d'Arc ou des Lumières que de ça.
26:21– Oui, en fait, on voulait faire du zèle.
26:23Je crois que nous avons Claude de Perpignan, c'est bien ça ?
26:29– Oui, bonjour André Bercoff et bonjour David Duquesne.
26:33Je vous ai écouté avec immensément d'intérêt, je dois dire,
26:37parce que vous apportez un éclairage qui me plaît bien,
26:41sur les questions que vous apportez.
26:42Alors moi, j'ai deux questions à vous poser,
26:45dont une qui, à mon avis, pourrait trouver une réponse
26:49uniquement au plan politique, parce que c'est faisable,
26:52bien que difficile, puis une autre plus globale.
26:55La référence que j'ai, moi, c'est en ce moment les femmes afghanes
26:59et les femmes iraniennes qui sont en train d'être les premières,
27:03les femmes afghanes complètement effacées,
27:05et puis les femmes iraniennes en voie d'effacement.
27:08– Oui, on en a parlé ce matin aussi, dans l'émission.
27:11Je suis très offensé, moi, par le silence des féministes françaises,
27:14c'est une bonne question, et puis surtout à Perpignan,
27:17cher David, je vois de plus en plus de jeunes femmes,
27:21de jeunes filles, et les jeunes filles, j'entends,
27:24lycéennes voire collégiennes, avec la baïa et le voile
27:27dans les rues de Perpignan.
27:29Et je suis offensé par ça, parce que d'abord,
27:32on est dans un pays où on n'a pas affiché sa religion,
27:35et puis deuxièmement, parce que ces jeunes femmes
27:37et ces jeunes filles, en fait, elles sont en train de…
27:41c'est un peu comme quand vous disiez que ma mère,
27:43ma mère a en fait glorifié une héroïne qui finalement,
27:46au bout du compte, l'a condamnée à rester chez elle.
27:48Ces jeunes femmes en disant, voilà, je veux que vous sachiez
27:51que je suis musulmane et que ma loi, ce sera la charia,
27:54et que donc, elles sont prêtes à la répudiation,
27:57elles sont prêtes au mariage forcé,
27:59elles sont prêtes à ne plus danser, à ne plus avoir de musique,
28:02et je pense, que pensez-vous de l'interdiction complète
28:07du voile et de la baïa dans l'espace public ?
28:09Ça, c'est la première question.
28:10Et la deuxième, elle est très brève,
28:12est-ce que vous ne pensez pas que par rapport aux femmes afghanes
28:15et aux femmes iraniennes, les musulmans qui vivent en France
28:18et qui vivent paisiblement, devraient quand même
28:21prendre la parole et dire non, c'est pas ça,
28:23ou alors si vraiment c'est ça, bah, get out.
28:29– Que répondez-vous ?
28:30– Alors la première question, c'était par rapport au voile,
28:36aux tenues islamiques dans la cité, dans l'espace public.
28:41On a un gros problème parce qu'en fait,
28:45le vêtement, dans le monde occidental,
28:47c'est un marqueur social, il a une histoire sociale.
28:51Dans le monde musulman, le vêtement a une histoire religieuse et identitaire,
28:57parce que dans le monde musulman, avant la colonisation,
29:01le vêtement servait à définir qui était musulman,
29:04qui était chrétien, qui était juif.
29:06Et en fonction des droits octroyés à chaque communauté,
29:10le vêtement permettait de savoir si la personne outrepassait ses droits.
29:15Voilà, donc c'est deux civilisations qui se rencontrent.
29:19Le voile islamique, moi je ne vais pas vous dire
29:22que le voile islamique, ce n'est pas l'islam.
29:25Je pense que l'islam reprend son petit bonhomme de chemin
29:27après la parenthèse coloniale, voilà, c'est tout.
29:31– Sauf que beaucoup de leaders musulmans,
29:34rappelez-vous Nasser qui se moquait des gens,
29:37Nasser le raïs égyptien, qui se moquait des gens
29:40qui voulaient porter le voile, il dit
29:42« moi ma fille, elle ne portera jamais le voile,
29:44le roi du Maroc, Hassan II, et autres, et autres, et pas seulement. »
29:46– Oui, bien sûr, et la fille du roi actuel du Maroc ne porte pas le voile.
29:50– Exactement.
29:50– Donc, c'est-à-dire que Nasser,
29:54on est à une époque où l'Occident impose ses mœurs partout.
29:58Il n'a pas honte d'être lui-même, et donc…
30:01– Et pourtant, c'est le grand leader du monde arabe.
30:03– C'est le grand leader du monde arabe,
30:04et dans les grandes capitales arabes,
30:06les femmes musulmanes ont envie de vivre comme des femmes occidentales.
30:11Depuis, on a honte d'être ce qu'on est,
30:14et on a laissé le champ libre culturel à cet islam des origines.
30:20Alors moi, je ne peux pas vous dire qu'il faut l'interdire.
30:23– Non, pas de ça.
30:25– Ce n'est pas moi qui ai les outils pour contre-islam,
30:27mais ce qui se joue avec cette immigration musulmane qui s'installe,
30:33et je l'explique dans mon livre, il y a une sorte de course à l'échalote.
30:38Dans les quartiers, on n'a pas peur des islamistes,
30:41on a peur des autres musulmans, on a peur de la communauté,
30:43on a peur de passer pour de mauvais musulmans auprès des autres,
30:46donc on fait du zèle.
30:47Donc le vêtement va servir à montrer aux autres
30:50qu'on est tout aussi musulmans que l'autre.
30:53Voilà, se joue le jeu du sur-musulman.
30:55– Et vous allez même plus loin, dans votre livre,
30:56vous parlez du zèle des convertis.
30:58– Oui, les convertis vont encore plus loin
31:00parce qu'il faut qu'ils fassent leur preuve.
31:01Donc comme ils n'ont pas souvent…
31:04Parce que pour les convertis, être musulman, c'est être arabe, entre guillemets.
31:07Alors comme ils n'ont pas la bonne couleur de peau,
31:10ils vont aller plus loin pour prouver qu'eux.
31:12Voilà, donc il faut absolument…
31:15Et pour eux, le saint Graal, c'est souvent chez les garçons
31:17de pouvoir se marier avec une fille maghrébine musulmane,
31:21être accepté dans une famille.
31:23– Et justement, pour répondre à la seconde question de Claude,
31:27vous avez répondu, vous dites que…
31:30Parce qu'il dit pourquoi les musulmans ne sortent pas
31:33pour protester auprès du sort,
31:34d'être aux femmes afghanes et aux femmes iraniennes.
31:36– Alors souvent, c'est vrai que j'ai posé souvent la question
31:39à des femmes qui portaient le voile, je leur dis,
31:41vous êtes là à dénoncer l'islamophobie
31:44dès qu'on vous interdit de mettre le voile dans les écoles
31:47ou dans certaines administrations,
31:49mais je n'ai jamais vu de femmes voilées musulmanes
31:51manifester pour les droits des femmes
31:54qui refusent le voile dans les pays musulmans.
31:56Vous êtes où là ?
31:57– Et qu'est-ce qu'on vous dit dans ces cas-là ?
31:59– Il n'y a pas de réponse, et une gêne.
32:01– Oui, c'est tout le problème effectivement.
32:06Nous allons juste continuer avec David Duquesne
32:10et juste faire une petite pause.
32:12À tout de suite.
32:13– Et pour une question ou pour une réaction,
32:15n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300.
32:19Supercop dans tous ses états, le face-à-face.
32:24– David Duquesne ne fait pas ton français,
32:26mais justement dans ce livre, vous faites votre français,
32:28vous le faites bien, c'est-à-dire que voilà,
32:31vous définissez enfin, parce qu'à un moment donné,
32:33on vous dit, oui, prenez parti, vous êtes quoi ?
32:36Vous êtes français, vous êtes algérien,
32:37vous êtes ceci, vous êtes cela.
32:39Et justement, David Duquesne, qui êtes-vous aujourd'hui ?
32:45– Je suis un français, c'est tout.
32:47J'essaie d'être fidèle à ce que la France a pu proposer de meilleur.
32:54Et c'est avec panache que je viens ici défendre la France et mon livre.
32:59– Tout à fait, tout à fait.
33:01Et justement, est-ce que vous, avec le recul maintenant,
33:07vous êtes marié, vous êtes père de famille,
33:11vous avez connu des moments très durs
33:12que vous racontez dans votre livre.
33:16Est-ce que vous sentez, sans dire que vous êtes pessimiste ou optimiste,
33:20est-ce que vous sentez qu'on peut aller vers une résolution des problèmes,
33:24par le haut bien sûr, ou bien au contraire,
33:27on va vers des affrontements plus ou moins inéluctables ?
33:30Je ne vous demande pas de prophétiser,
33:31on n'est pas dans un congrès de voyances, mais quand même.
33:36– Alors, je pense qu'il y a deux…
33:39Si on prend les bonnes décisions,
33:41il risque d'y avoir des violences en réaction.
33:44– C'est-à-dire ?
33:45– C'est-à-dire que…
33:46– Quelle décision, par exemple ?
33:48– Il va falloir limiter drastiquement l'immigration
33:51et revoir la politique de logement,
33:54c'est-à-dire qu'il ne faut pas répartir les difficultés,
33:59il faut tuer les difficultés.
34:02Et déjà, s'opposer drastiquement à une forte immigration,
34:07avoir une migration choisie,
34:09ça va créer des violences qui vont venir de la gauche, ça c'est sûr.
34:12Ensuite, ce qui se passe dans les quartiers,
34:15il faut un choc d'autorité.
34:17Les caïds et les islamistes ne respectent pas les faibles,
34:20ils les méprisent.
34:22Donc il va falloir faire preuve d'autorité.
34:25– Autorité au niveau de l'État ?
34:27– Au niveau de l'État, au niveau de la justice,
34:28il y a des gens qui n'ont rien à faire dans les rues
34:32et qui ont créé une économie parallèle,
34:35une loi parallèle, une police parallèle.
34:38Ces gens-là, il faut les sortir des quartiers.
34:41Parce que les islamistes comptent sur eux.
34:42– Y compris Manu Militari, soyons clairs.
34:45– Il faut le faire Manu Militari.
34:46Vous savez, on nous a dit que ce n'était pas le rôle de l'armée
34:51d'aller faire ce type de besognes.
34:53Mais moi j'ai le souvenir qu'en 1946,
34:55lorsque les mineurs ont manifesté pour améliorer leur niveau de vie,
34:59améliorer leur salaire et leurs conditions de travail,
35:02on a envoyé les chars.
35:03Alors peut-être que les mineurs étaient plus dangereux que les caïds, peut-être.
35:08Ils étaient avec des vélos, ils n'avaient pas d'armes,
35:10ils voulaient juste avoir de meilleures conditions de travail
35:13et des salaires revalorisés.
35:15On leur a envoyé les chars, on a envoyé l'armée.
35:18Et puis, lorsqu'on a voté la loi de 1905,
35:25on a sorti sur la laïcité,
35:27les 15 années qui ont précédé cette loi,
35:31on a envoyé l'infanterie dans des abbayes,
35:33dans des couvents, dans des monastères,
35:35alors qu'on avait des gens qui n'étaient pas très violents.
35:37– Ils n'étaient pas des guerriers armés, des trappistes ou des soeurs.
35:41– Et on s'en fait une gloire, comme si on avait…
35:45Voilà, non mais ce n'était pas très glorieux en réalité.
35:49– Donc vous dites autorité, vous dites voilà,
35:51il y a des choses à faire très précises et que la loi permet en plus.
35:55– La loi permet, il faut…
35:56– Et qui l'empêche alors ?
35:57Qu'est-ce qui fait que ça ne se fait pas ?
35:58– Déjà il faut des moyens matériels.
36:00Il y a des gens qui, je veux dire, il faudrait un peu plus de prison quand même,
36:04on les attend les places de prison,
36:05il faut donc des fonctionnaires aussi pour travailler dans ces prisons.
36:09Il faut aussi, il y a des gens qui devraient être expulsés du pays.
36:12– Les OQTF.
36:13– Les OQTF, mais aussi des binationaux qui n'ont plus rien à faire dans le pays
36:17et qui surchargent les centres pénitentiaires.
36:20– Vous parlez des binationaux qui ont commis des crimes, c'est ça ?
36:23– Voilà, ainsi que certains islamistes.
36:26Donc oui, il y a un travail d'autorité à faire,
36:30c'est la violence légitime de l'État qui n'est pas appliquée.
36:34Si on le fait, ça va forcément entraîner des troubles.
36:36Et si on ne le fait pas, on aura des violences
36:39qui vont devenir exponentielles à terme.
36:43On sera confronté à des violences.
36:45Chaque année, c'est pire que l'année précédente.
36:48– Vous reprenez en paraphrasant Churchill,
36:50vous avez choisi la lâcheté pour éviter la guerre,
36:53vous aurez la lâcheté et la guerre.
36:54– Exactement.
36:57– Et donc, personnellement, ce que vous voyez,
37:02depuis que vous avez connu dans le Nord,
37:04que vous connaissez, que l'on connaît tous aujourd'hui
37:08par rapport à ce qui se passe, est-ce que c'est une question,
37:12parce que vous en parlez un peu, de gauche et de droite,
37:15ou c'est une question beaucoup plus générale
37:17par rapport aux élites, à la position des politiques,
37:20à l'électoralisme et aux conflits d'intérêts ?
37:24– Je pense que c'est plus un problème avec nos élites,
37:28même si, on va dire, à droite, il y a encore des gens
37:33qui sont lucides et qui proposent des choses.
37:35Je pense que le ministre de l'Intérieur actuel
37:38est quelqu'un d'intéressant,
37:39parce qu'il fait quand même les bons diagnostics.
37:41Je ne sais pas s'il aura les moyens matériels
37:43d'appliquer ce qu'il veut faire,
37:45mais il est plutôt, au niveau du discours…
37:47– Reste à savoir s'il pourra appliquer.
37:49– Voilà, mais oui, effectivement, au niveau des élites,
37:52c'est une catastrophe.
37:54Les élites jouent leur partition contre le peuple français,
37:57et ils utilisent cette immigration contre le peuple français.
38:00Ce que je dis, c'est très grave,
38:01ça va peut-être me valoir des ennuis, mais…
38:04– Non, mais oui, c'est ce qu'on parlait quand on parlait
38:06des faits diversitaires et des faits élitaires.
38:10– Oui, le bloc diversitaire, le bloc élitaire,
38:12et à un moment, je me suis dit,
38:13on n'est plus dans le fait divers, on est dans le fait diversitaire.
38:16Qu'on maquille d'ailleurs, qu'on cache, on euphémise,
38:18on minore, et celui qui va essayer de dire le réel
38:22risque d'être ostracisé, d'être mis à mort socialement,
38:25on va presque le criminaliser.
38:27Donc, il y a un climat de terreur idéologique en France
38:31sur ces sujets qui règne et qui est très délétère.
38:35– Et vous pensez qu'il a grandi par rapport à ce que vous avez connu
38:37il y a 20 ans ou 30 ans ?
38:38– Ah oui, bien sûr.
38:41Plus le problème est grand, plus la terreur grandit avec.
38:45– Et plus on essaye de masquer, ça aussi.
38:47– Voilà, c'est-à-dire que…
38:48– Les faux semblants.
38:49– On vous dit, ici, quelqu'un a été tué, a été transpercé par une défense,
38:53là, un homme a été piétiné par des pattes géantes,
38:56là-bas, on a entendu abarissement, on a découvert trois morts,
38:59il y a une maison qui a été écrabouillée par un troupeau,
39:02mais on ne sait pas de quoi c'est.
39:03Et si vous dites le mot éléphant, on vous dit, attention,
39:05tu es éléphantophobe.
39:07– Ah oui, j'ai vu un éléphant, comment il y a un éléphant dans la maison ?
39:10Comment vous osez dire ça ?
39:12Et je crois que ça résume, hélas, une bonne partie de la situation.
39:18En tout cas, lisez le livre de David Duquesne,
39:21« Ne fais pas ton français », c'est écrit, c'est informé,
39:27et puis surtout, ça parle du réel.
39:30Et c'est pas mal, quand même, de se rappeler,
39:32je le dis très souvent, quand le réel frappe à la porte,
39:35il ne faut pas se boucher les yeux et les oreilles,
39:37il ne faut pas fermer les fenêtres, il faut ouvrir et regarder.
39:40C'est ce que vous avez fait dans votre livre.
39:42– Merci.
39:43– André Bercoff recevait aujourd'hui l'essayiste David Duquesne,
39:46qui vient de publier aux éditions Grasset « Ne fais pas ton français ».