Avec Véronique Le Floc'h, présidente de la Coordination Rurale et Michel Onfray, philosophe
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00:00Troisième jour de la mobilisation des agriculteurs avec la coordination rurale à main d'oeuvre dans le Sud-Ouest,
00:08avec la FNSEA et les jeunes agriculteurs qui disent qu'ils ont déjà obtenu une première victoire parce qu'on va discuter à l'Assemblée nationale du Mercosur
00:17et le contester le 26 novembre prochain. Mais en attendant, des mobilisations, on les a déjà vues, des mobilisations, des rassemblements, des actions, des actes.
00:27Et puis aussi, il y a eu des pleurs. Et aussi, ce cri que vous allez entendre, c'était hier à la préfecture d'Agin.
00:36Deux membres de la coordination rurale avaient été acceptés, avaient été reçus à la préfecture de l'Haute-et-Garonne.
00:43Ils sont sortis et voici un extrait de leur réaction.
00:49Sud Radio André Bercoff. Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:57Ils crient, ils pleurent et ils s'indignent de cette immonde mise à mort. Mais ils oublient que la guillotine chez nous aussi fonctionne encore.
01:06Chant révolutionnaire, chant révolutionnaire. Mais en attendant, écoutez.
01:11C'était hier soir, Karine Duc et José Pérez qui avaient refusé de quitter les lieux, qui avaient refusé de quitter la préfecture et qui ont été escortés par les forces de l'ordre sans incident, hier soir.
01:23Mais écoutez quand même leur réaction.
01:26On nous a pas répondu au début de l'année. On nous répondra pas maintenant, on nous répondra pas demain. C'est tout. Voilà, c'est tout. C'est tout ce qui se passe.
01:33Ça veut dire que vous pouvez crever. C'est ça que ça veut dire.
01:36Mais on va pas crever. On va pas crever. Parce qu'on va se battre. Parce qu'on sait se battre. Et on va avoir qui ment.
01:44Alors voilà, on va crever, on va pas crever. Telle est la question. Et oui, on en est là. Telle est la question.
01:51Bonjour Véronique Leflocq. Bonjour. Bonjour, vous êtes présidente de la coordination rurale.
01:57Alors où en est-on aujourd'hui ? Parce qu'on entend effectivement deux sons différents.
02:02Vous, la coordination rurale, vous continuez le combat et vous dites on va aller, en tout cas, loin, on ne va pas s'arrêter comme ça.
02:10Et d'autres, notamment l'alliance majoritaire FNSEH, jeunes agriculteurs, disent nous on ne veut pas provoquer les blocages, on ne veut pas ennuyer les français.
02:18Et on a salué une première victoire avec ce vote attendu sur le Mercosur dans quelques jours.
02:26Comment vous réagissez, vous ? Eh bien écoutez, moi j'ai toujours écouté le terrain. Le terrain dit que ce n'est toujours pas supportable.
02:36Rien n'a changé entre hier et aujourd'hui. Nous n'avons rien obtenu. Nous, ce que nous voulons, c'est vraiment pouvoir produire comme les autres.
02:45Et puis vivre de notre métier. Nous devons gagner notre vie. Nous ne devons pas être mis en concurrence avec, justement, des produits qu'on ne souhaite pas chez nous.
02:55Soit on veut de nous et de nos produits, soit on ne veut pas de nous. Mais nous, justement, on est là dans l'intérêt de tous, pour nous.
03:02Ce n'est pas seulement égoïste. C'est pour nous et c'est pour le consommateur. C'est pour l'avenir du pays.
03:07Ça s'inscrit dans la souveraineté. C'est la logique du ministère de l'Agriculture. Mais ce n'est pas ce qui se transpire à partir de ces bureaux parisiens et européens.
03:17Vous avez entendu, Karine, ces cris de détresse. Et on devrait leur dire de rentrer chez eux.
03:24Vous savez que l'hiver dernier, quand ça a démarré sur l'A64, quand un président de la FDSEA a dit à tout le monde sur le terrain « rentrez chez vous », et c'est là que tout a explosé.
03:39Là, on part sur la même chose. Dire à nos collègues de rentrer chez soi, c'est faire exploser la colère.
03:49Non, c'est maintenant. Et maintenant, on veut du résultat. Et on devrait produire comme tout le monde. Et on doit être considérés comme tout le monde.
03:56Nos produits sont de qualité. Nos produits ont de la valeur. Et ceux qui nous les achètent, ceux qui vous les vendent, doivent nous les payer.
04:03— Oui. Justement. Et effectivement, il y a une espèce de dérapage formidable. Tout se passe comme si on a envie de passer les agriculteurs par pertes et profits au profit de quoi, justement ?
04:16Bonjour, Michel Offray. — Bonjour, André.
04:19— Oui. D'ailleurs, je signale. Ça va paraître dans 3 semaines. Et on attend. Le livre que vous sortez avec Véronique Lefloch, « Entendez-vous dans nos campagnes ».
04:28Vous le savez, vous connaissez « Entendez-vous dans nos campagnes », « Mugir nos véros soldats ». Là, ce sont les agriculteurs qui réagissent.
04:34Alors Michel Offray, comment vous réagissez, vous ? Vous êtes avec Véronique Lefloch, avec la coordination rurale.
04:40Comment vous réagissez à cet état des lieux où on a l'impression que « Oui, allez, criez tant que vous voulez, mais écoutez ».
04:47Annie Genovard, ministre de l'Agriculture, dit « Oui, mais attendez, il faut pas bloquer ». Tolérance zéro. Il faut arrêter quand même d'ennuyer les Français.
04:57— Oui. Alors moi, je suis compagnon de route de la coordination rurale. Et c'est vrai que nous participions tout à l'heure à une table ronde.
05:05Et on a pu voir qu'il y avait une aile modérée et une aile qui le déboît. Enfin des gens qui disent « Bon, il faut jouer le jeu des institutions,
05:12discuter avec les ministères, faire le nécessaire pour que nous puissions avancer », etc., etc. Et puis d'autres qui disent « Non, il faut bloquer,
05:19il faut aller jusqu'à l'Élysée, bloquons même jusque-là ». Donc il y a des positions différentes suivant qu'on est effectivement plus ou moins proches de...
05:28Moi, je vais pas faire de la politique politicienne. C'est pas dans le jeu. Mais donc j'ai trouvé, moi, en découvrant Véronique à la télévision, qu'elle disait
05:37des choses vraiment très intéressantes. Je trouve que cette paysannerie est sensée, intelligente, qu'elle dit des choses incroyables.
05:43Depuis hier soir, je vous assure que j'apprends des choses. Moi, qui défends nos gestions, je découvre des gens qui sont intelligents, cultivés,
05:49très informés sur les chiffres, très informés sur la réalité, qui mènent un véritable combat. Donc c'est compétence contre incompétence.
05:56C'est pas compétence paysanne contre compétence bureaucratique maastrichtienne, je dirais. C'est l'incompétence de gens qui, fonctionnaires et bureaucrates,
06:06veulent absolument finir avec la paysannerie française. Je pense que si on s'inscrit dans la longue durée, il y a un désir d'industrialiser
06:12la production agricole, donc d'en finir avec la petite paysannerie, ou la vraie paysannerie, des gens qui produisent des belles choses pour produire
06:20de bons produits dans les assiettes. Et je pense qu'il faut mener ce combat. Simplement, c'est la question de la méthode. Est-ce qu'il faut discuter avec des gens
06:29dont on sait ce qu'ils sont ? Macron connaît son projet. C'est l'Europe d'abord, et la France après. Et puis Barigny, il a été commissaire européen.
06:36Je vous rappelle que récemment, le 11 novembre, il a repris un petit garçon qui a jeté un petit drapeau français en lui disant qu'il n'avait pas de drapeau européen.
06:43Et qu'il fallait absolument qu'ils soient toujours ensemble. Donc évidemment, voilà quelqu'un qui dira qu'il est du côté des exemples, mais qu'il ne le sera pas.
06:51— Deux logiques différentes. Véronique Lefloch. Alors, effectivement, le problème, il est posé depuis longtemps. Et puis là, il est vraiment posé dans son acuité
07:01et dans une transparence totale. Le problème, il est quoi ? Il est qu'on veut faire venir des produits de partout, du poulet ukrainien jusqu'à la viande argentine.
07:09Et en disant « Oui, mais vous comprenez. Oui, mais c'est trop... Les produits français sont trop chers pour le caddie du français moyen », enfin ce qu'on appelle français moyen.
07:22Et en fait, est-ce qu'on n'a pas empêché ce qu'on appelle les circuits courts, les circuits de proximité, la possibilité d'un agriculteur, d'un éleveur ou d'un agriculteur, etc.,
07:34de faire ses produits, de pouvoir les vendre pas seulement à proximité ? Est-ce que c'est pas ça, le vrai problème ? Est-ce que le vrai problème, c'est pas que le producteur,
07:43celui qui fait, celui qui travaille la terre, celui qui est là tout le temps, il est pour partie, je dirais, presque négligeable dans la répartition des ventes, des bénéfices, des recettes ?
07:57– Le problème, c'est l'agricide. Le problème, c'est une politique qui vise à détruire l'agriculture. Et quelle que soit son échelle.
08:05Parce qu'on a déjà une destruction de la part de nos politiques français, avec ces surnormes. Ces surnormes qui font que des productions disparaissent jour après jour sur notre territoire.
08:17Vous parleriez avec certains qui roulent vers Bordeaux, c'est la noisette, c'est le kiwi, c'est plusieurs produits à l'hyper qui vont disparaître de France.
08:27– Oui, Véronique, excusez-moi, qu'est-ce que vous appelez les surnormes ? Donnez-moi concrètement des exemples de surnormes.
08:35– Eh bien, par exemple, pour soigner nos plantes, on citait ce matin la noisette, la noisette qui est attaquée par un petit ver, et pour lequel il reste encore deux molécules,
08:45deux molécules autorisées en Italie, en Espagne, ailleurs, mais pas chez nous. Donc on est en Europe, mais on n'a pas les mêmes normes. Et la France surtranspose.
08:53Et ensuite, à l'échelle européenne, on a encore cette volonté de détruire l'agriculture. Et là, ça semble clairement une destruction de l'agriculture à l'ouest de l'Europe.
09:05Et elle se traduit à travers le Green Deal, donc du plus vert, et en même temps avec le dialogue stratégique à travers lequel on peut lire la fin de l'élevage.
09:16La fin de l'élevage pour justement laisser de la place à tous ceux qui pourraient venir d'ailleurs. Si bien que ces accords de libre-échange sont aussi une raison d'aller manifester.
09:27Parce que des accords à travers lesquels on pourrait voir l'Europe, et surtout la France, inondée de viande, de viande que nous pouvons nous-mêmes faire chez nous.
09:36Eh bien, c'est pas seulement la mort d'exploitation normale comme la mienne, moyenne, c'est aussi la mort des circuits courts. Pourquoi ?
09:44Parce que si des grands faiseurs, des multinationales comme JBS, Tyson, Cargill, tous ceux-là viennent s'implanter et inonder l'Europe de leurs produits, alors ils vont commencer par fermer nos abattoirs.
09:57Ils vont seulement conserver les pluies modernes, ils ne seront pas nombreux. Alors tous ceux qui veulent faire du circuit court pour les citoyens qui justement ont choisi cette voie, ont choisi d'aider les agriculteurs,
10:09tout ça ne sera pas possible. Parce que si votre bête, vous devez faire 200 kilomètres, eh bien vous ne le ferez plus. Donc on condamne vraiment toute l'agriculture, petits et gros, ceux qui vont mal, ceux qui vont bien.
10:21Et donc Véronique Le Floch, tout se met en place, tout se passe comme si on se disait, bon, pertes et profits pour les agriculteurs français et d'autres pays d'Europe.
10:33Écoutez, c'est la mondialisation, voilà, vous allez prendre des viandes du Kamchatka, enfin je caricature mais à dessin, et puis le reste, eh bien écoutez, tant pis pour les élevages, tant pis pour les éleveurs, tant pis pour le reste.
10:46C'est-à-dire que qu'est-ce qu'on va manger, Véronique Le Floch ? Parce que c'est ça à la fin, qu'est-ce qu'on va manger ? Et à quel niveau de qualité on va manger, nous, les millions et les dizaines de millions de citoyens ?
10:57Eh bien ce qui est sûr, c'est que tout ce qui est mis en place aujourd'hui pour avoir une alimentation de qualité et accessible à tous, c'est-à-dire à un prix raisonnable,
11:07au travers des politiques que la coordination rurale n'approuve pas, nous préférions vivre de prix plutôt que de primes, mais il faut que tout le monde soit conscient que ces primes, elles ont été mises en place pour justement maintenir un prix abordable dans nos commerces et pour tous.
11:23Le problème, c'est que demain, avec une réduction de l'offre, à travers la disparition de nos exploitations, c'est justement une dépendance qui va se créer. Et qui dit dépendance dit justement offre réduite et donc explosion des prix.
11:39Donc on va devoir payer pour avoir accès à une alimentation que nous ne voulons pas. Et c'est là qu'on pourrait se dire qu'il faudrait interroger tous ces écologistes. Mais que voulez-vous ? Pourquoi êtes-vous toujours contre les agriculteurs ?
11:54Parce que même quand on veut supprimer l'élevage, on veut quoi ? De l'élevage de la viande de synthèse ? Mais il est prouvé par l'université de Chicago que la viande de synthèse pollue jusqu'à 5 à 21 fois plus que de la viande produite dans nos champs.
12:10Alors de grâce, arrêtez de taper sur l'agriculture et ne voyez pas nos actions du moment comme quelque chose de dégradant, comme non nous sommes là pour votre survie, pour notre survie.
12:24Mais justement Michel Onfray, en élargissant le problème, c'est assez hallucinant de voir cette doxa écologiste qui est soi-disant pour la nature, pour justement contre la pollution etc. nous amener à en manger des viandes de synthèse, des œufs sans jaune d'œuf ou des fromages sans fromage ou presque, au nom de la pureté, de la dépollution et de protéger la planète.
12:53Ça traduit quand même un état d'esprit tout à fait étrange, c'est le moins que l'on puisse dire.
13:00Oui mais vous savez Jean-Jacques Rousseau, pas Sandrine, mais Jean-Jacques Rousseau, l'idéologue de la France laitiste, commençons par écarter les faits et puis pensons après.
13:11Et là effectivement c'est les écologistes qui disent qu'il faudrait commencer par écarter les faits.
13:15Mais les faits c'est effectivement ce que disait tout à l'heure Véronique, c'est-à-dire que cette viande de synthèse finalement est une viande tumorale, ça ne veut jamais que la fabrication de canvers à partir de viandes clonées, de cellules clonées.
13:25Mais ce sont les écologistes qui défendent ce genre de choses. Il faut des centres étudiants, il faut des ordinateurs, il faut des frigidaires, il faut un matériel qui est extrêmement polluant et 24 heures sur 24, les écologistes n'ont rien à dire à cette pollution-là.
13:38C'est la criminalisation des paysans qui utilisent un peu de glyphosate alors qu'en fait il y a une pollution aujourd'hui avec les téléphones portables, avec les ordinateurs et là on n'entend pas les écologistes s'attaquer à cette pollution qui est radicale.
13:50Donc ce sont des penseurs d'appoint je dirais les écologistes. Ils sont toujours là à faire 2-3% mais on leur donne des ministères, on leur donne des postes de sénateurs, de députés.
14:02Ils ont des villes avec des associations avec le Nouveau Front Populaire par exemple et ils restent idéologues sur ce terrain-là.
14:08Il n'y a pas de souci de ce qu'est véritablement la paysannerie puisqu'ils sont mondialistes, européistes et qu'ils travaillent à la destruction de la paysannerie traditionnelle au profit justement de cette industrie vers laquelle nous allons
14:20et qui est une transformation de la paysannerie en industrie planétaire sous le prétexte de bien-être des animaux.
14:27Je reprends ce que vous disiez, on fabrique du foie gras qui n'a jamais plus de foie et qui est essentiellement fait avec des légumes en nous disant que c'est l'alternative.
14:35On va prendre juste une petite pause et on reste avec vous, Véronique Leflocq, Michel Onfray.
14:41C'est très important, on passe par une période vraiment cruciale.
14:45On veut savoir si on n'aura plus de fermes et j'exagère à peine si on n'aura plus d'élevage, si on n'aura plus d'agriculteurs, si c'est ça qu'on veut et il faut savoir quel prix on aura à payer.
15:06Voilà, Congrès National de la Coordination Rurale, nous sommes avec Véronique Leflocq qui est présidente de la coordination rurale et nous sommes avec le philosophe Michel Onfray
15:20et ils sortent un livre dans quelques semaines et vraiment qu'on attend avec impatience, Entendez-vous dans nos campagnes.
15:27Siffler encore une fois, qui on entend siffler ? Véronique Leflocq.
15:31Aujourd'hui, au fond, pour revenir à ce qui se passe en ce moment, on a l'impression, je ne veux pas faire l'avocat critique ou cynique,
15:41mais on se dit écoutez, on a vu l'année dernière ce qui s'est passé, chaque année ou presque ça recommence, les agriculteurs font des blocages,
15:50le gouvernement donne quelques, je ne dirais pas des rogatons, c'est complètement imbécile, de l'argent, des subventions, ce qu'ils peuvent,
16:00et puis ça recommence parce qu'au fond, le fond n'a pas été abordé et que ce soit le Mercosur, que ce soit au-delà,
16:09les Panzer Divisions de la mondialisation avancent, on dirait implacablement.
16:16Alors, est-ce que vous pouvez résister à ça Véronique Leflocq, vous, et je ne parle pas de vous personnellement, les agriculteurs, etc.
16:22Qu'est-ce qu'ils peuvent faire concrètement ? Parce que le public, les gens disent oui, on est avec eux, si on regarde les sondages,
16:30bien sûr, beaucoup de gens sont avec vous, la grosse majorité sont avec vous, cela dit, ils sont avec vous, et puis vermalement, ça s'arrête là.
16:38Que faire ? Comme disait un certain Vladimir Illich.
16:42Écoutez, on est quand même en période où on négocie le budget, une principale source d'économie, c'est la suppression de l'OFB,
16:50l'Office français de la biodiversité, qui attaque justement beaucoup nos agriculteurs, et sans que ce soit forcément justifié,
17:00que ce soit des questions d'eau ou autre, donc avec cette économie-là, et toutes ces personnes qui pourraient être réorientées
17:08pour justement plus de contrôle aux frontières, quand on sait que seulement 3 à 7% des produits alimentaires qui rentrent en France
17:16seulement sont contrôlés, c'est écrit dans le rapport du sénateur Laurent Duclon.
17:21– Vous dites, attendez, c'est très important, vous dites que 3 à 7% des aliments qui rentrent sont contrôlés, tout le reste, rien quoi.
17:29– Ça l'attrape, vous savez qu'un agriculteur est bien plus contrôlé que toutes ces marchandises.
17:35Pour nous, on a des contrôles qui vont bien au-delà, on peut être amené à jeter un camion de lait parce qu'on trouve un petit soupçon d'antibiotiques,
17:49alors qu'on sait très bien que peut-être le lait n'a même pas été jeté, mais nous on est pénalisé, donc oui on est extrêmement contrôlés,
17:57on est contrôlés en plus, vous le savez très bien, par satellite, donc aujourd'hui il y a beaucoup à faire en termes de contrôle.
18:06Le ministère de l'Agriculture, Bercy s'était engagé en début d'année à aussi plus de contrôle par rapport à la francisation justement,
18:16et là nous avions vu un millier de contrôles dans nos grandes surfaces qui avaient révélé un tiers de fraude,
18:25et donc nous nous appelions à poursuivre ces contrôles, mais pas seulement dans les grandes surfaces, aussi justement dans l'industrie agroalimentaire,
18:35et ensuite pour une juste répartition de la valeur, et bien là il faut vraiment un contrôle de toutes ces entreprises qui sont implantées partout,
18:46parce que cette mondialisation voulue par nos politiques, elle est déjà actée et en route depuis très longtemps par nos industriels de l'agroalimentaire.
18:54– Une question que je voudrais te poser technique, moi de ce point de vue je suis tout à fait huron,
19:03et quand je vais moi dans un supermarché remplir mon caddie, que ce soit viande, etc.,
19:10sur 100 euros que j'ai dépensé au supermarché pour remplir mon caddie d'aliments divers et variés,
19:19combien revient au producteur, je parle à l'agriculteur ou à l'éleveur, vous savez ou pas ?
19:24– Alors oui, on appelle ça l'euro alimentaire, et donc sur un billet de 100, il ne revient en valeur ajoutée que 6,50 euros aux agriculteurs,
19:35et ce qu'il faut savoir c'est qu'on a une part importation dans ce billet de 100 euros qui représente 30 euros.
19:42– Ah bon, vous voulez dire que si... – 30 euros dont la moitié.
19:45– Allez-y, allez-y, je vous en prie.
19:47– 30 euros dont la moitié correspondent à des produits que de toute manière nous ne produirions pas en France,
19:53mais toujours est-il qu'il y a quand même bien plus qui va aux produits d'importation qu'à nous autres agriculteurs.
19:59– C'est ça, c'est-à-dire qu'il y a 30 euros de produits d'importation et 6 euros pour l'agriculteur,
20:04et le reste c'est la distribution, etc., etc.
20:07– La distribution, la transformation, les transports et un peu de TVA.
20:12– D'accord, donc si vous voulez, en fait cet état des choses,
20:16cet état des choses qui est là depuis des décennies,
20:22l'impression que vous avez, si jamais rien ne change,
20:26est-ce que franchement, par exemple, est-ce que le Mercosur c'est un enjeu principal,
20:31parce qu'on tourne beaucoup sur le Mercosur,
20:34ou à votre avis c'est pas le problème principal, c'est pas le Mercosur, c'est l'ensemble du tableau ?
20:41– Tout à fait, c'est l'ensemble du tableau,
20:44mais ce jour-ci avec le G20 qui se déroule là-bas,
20:48on est obligé de se faire entendre,
20:50on est obligé de dénoncer cet accord qui pourrait être signé,
20:54même si un référendum est passé,
20:57en quoi ça empêcherait nos dirigeants, qui ne sont d'ailleurs pas élus,
21:01à le passer en force.
21:03De toute manière, on en a connu déjà 5 ou 6 depuis le début de l'année,
21:08avec le Chili, avec le Kenya, avec la Nouvelle-Zélande,
21:11et pire encore, on sait qu'on produit chez nous des produits.
21:15Je prends la Nouvelle-Zélande, 15 000 tonnes de produits laitiers
21:18de Nouvelle-Zélande à venir en Europe.
21:21Avec le CETA, donc le Canada,
21:23ce sont 15 000 tonnes de produits laitiers qui vont de nouveau aller vers le Canada.
21:28Entre-temps, on pénalise nos agriculteurs,
21:31on baisse nos prix sous le fait de cette mondialisation,
21:34mais en plus, on a des bénéficiaires que sont les gros industriels,
21:38toujours les mêmes.
21:40On prend par exemple en lait la Thalys.
21:42La Thalys a bénéficié de ses quotas à l'export vers le Canada,
21:46mais la Thalys au Canada est aussi aidée par le gouvernement canadien
21:50du fait de cette perturbation.
21:52– Oui, double peine pour les uns, double bénéfice pour les autres.
21:56Merci, merci Véronique Leflocq et merci Michel Onfray.
22:00On attend votre livre, on en reparlera à ce moment-là
22:04et puis surtout, on continuera à vous écouter et j'espère vous aider.