La colère des agriculteurs

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Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.

Avec Véronique Le Floc'h, présidente de la Coordination rurale

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2024-10-10##

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News
Transcription
00:00Là, depuis quelques jours, ça y est, le mot d'ordre est donné, depuis la rentrée scolaire,
00:04les différents syndicats agricoles ont mené chacun des actions dans les départements.
00:07J'en cite quelques-unes, mercredi, mercredi, hier,
00:11le sujet de la directive Nitrate a poussé une centaine d'agriculteurs de la FDSEA
00:15et des jeunes agriculteurs de la Meurthe-et-Moselle de se réunir à Nancy.
00:199 octobre 2024, toujours, fièvre catarale aux vignes.
00:23Les confédérations paysannes de la Loire et de l'Indre ont tenu chacune une conférence d'oppres dans les territoires.
00:28Et puis, il y a la présentation du budget, justement,
00:31là aussi, les agriculteurs s'en mobilisent,
00:34là, on sent que quelque chose est en train de se passer.
00:37À nouveau, alors, ce que ce sera, comme toujours ou pas,
00:40et on peut se poser la question,
00:42Véronique Leflocq, je voudrais vous faire écouter, hier,
00:45ce qu'a dit Vincent Lowe, dans un Sénat quasi vide,
00:48il faut rappeler le Sénat, le Sénat qui nous représente,
00:51c'est le législatif, comme l'Assemblée nationale,
00:54eh bien, Vincent Lowe, sénateur d'Indre-et-Loire, du groupe indépendant,
00:57il disait ceci, hier, écoutez.
01:01On en parlera à la Loire, mais qui a été configurée,
01:04pas forcément par le ministre Feneau, mais plus par les conseillers du ministre de l'Élysée,
01:08et justement, c'était toute la subtilité,
01:10la production n'était pas mise en avant,
01:12c'était bien une autre vision de l'agriculture.
01:15Donc là-dessus, je pense qu'on sera nombreux à ne pas lâcher,
01:19vous dire que les agriculteurs, aujourd'hui,
01:22et ils n'ont même plus envie de manifester, ils sont dégoûtés,
01:25dégoûtés, en fait, de voir que toutes les filières s'enrichissent,
01:30que ça soit les vendeurs de tracteurs, que ça soit les vendeurs de phytosanitaires,
01:33que ça soit les groupes coopératifs,
01:35tout ça dans un monde de bisounours,
01:37où le seul couillon de l'histoire, c'est l'agriculteur.
01:41Et je peux vous dire que, moi-même en étant agriculteur,
01:44je comprends leur agacement et leur résiliation,
01:46et aujourd'hui, ils n'ont même plus envie de défiler tellement ils sont dégoûtés.
01:50Alors, Véronique Leflocq, c'est le cas,
01:52les agriculteurs n'ont plus envie de manifester,
01:55tellement ils sont dégoûtés, ou pas ?
01:57Bonjour.
01:58– Bonjour André Bercoff, déjà, je partage à 100% ce qu'a dit Vincent Louault,
02:05oui, les agriculteurs sont les seuls couillons de l'affaire,
02:08tout le monde sort ici sur notre dos, y compris les coopératives,
02:13et non pas qu'on n'ait plus envie de manifester,
02:16mais cette fois-ci, ça sera la dernière fois,
02:18ça sera la dernière fois, parce qu'il a parlé de la LOA,
02:22là encore, on a l'impression que…
02:24– Rappelez la LOA, Véronique Leflocq, s'il vous plaît.
02:27– La loi d'orientation agricole,
02:30c'était une loi qui était censée permettre le renouvellement des générations,
02:35mais cette loi n'était pas bonne dès le départ,
02:38elle n'est pas bonne et elle ne restera pas bonne
02:40tant qu'un agriculteur qui souhaite partir en retraite
02:44ne part pas dans de meilleures conditions,
02:47et qu'un jeune, s'il souhaite s'installer,
02:48ne s'installe pas dans de meilleures conditions.
02:50Et pour bien vivre de son métier, il faut des revenus,
02:53et on fait comment pour avoir des revenus ?
02:55Et on fait comment pour vendre son exploitation
02:57si on nous impose un diagnostic qui va dévaluer notre exploitation ?
03:01Non mais, on se fout de nous ?
03:04– Oui, et quand vous dites, justement, quand vous dites,
03:07mais c'est quand même très lourd ce que vous dites,
03:10ce sera la dernière fois qu'on manifeste,
03:13c'est quand même, c'est un aveu quoi ?
03:14C'est un aveu d'échec ? C'est un aveu de…
03:17C'est un aveu… c'est assez terrible d'entendre ça.
03:21– Alors, les crises agricoles, elles ont toujours existé.
03:24Elles ont existé, mais depuis 92, cette réforme de la PAC,
03:29qui a permis aux entreprises, notamment multinationales,
03:32à nos coopératives, d'avoir accès à une marchandise pas chère,
03:37pour justement se développer et pouvoir aller à l'export.
03:39En contrepartie, nous agriculteurs,
03:42on allait, non pas à Pôle emploi, mais à Bruxelles,
03:46demander des compensations de prix.
03:48– C'est ça.
03:49– Sauf que l'inflation a été là, en permanence,
03:51et nous autres n'avions plus les moyens de mettre de l'argent de côté
03:55ou d'avoir une année de récolte d'avance pour faire face à ces crises.
03:59S'en est suivi, et on l'a vécu tous, la crise avec l'Ukraine,
04:03une inflation hors normes de nos intrants du gaz, de l'électricité,
04:08les céréaliers avec un effet ciseaux,
04:10donc des hausses de prix, des chutes à la production,
04:15des chutes de prix à la vente, les éleveurs au même niveau,
04:20puis le prix du carburant, et là, ce n'était pas que français,
04:23c'était européen, sauf que nous en France, la FNSEA,
04:27M. Rousseau était fier de me dire qu'il avait négocié avec l'État
04:33la validation de la hausse de nos taxes sur le carburant.
04:36Bien sûr que ça a été l'explosion.
04:38Et là, on est rentrés en crise, en manifestation,
04:43on nous a annoncé quelques centaines de millions d'euros
04:45pour 400 000 exploitations,
04:47ça veut dire quelques milliers d'euros par exploitation,
04:52sauf qu'on est plafonnés à 20 000 euros par exploitation pour 3 ans,
04:55quand les autres entreprises, toutes les autres entreprises,
04:57c'est 300 000 euros.
04:59Donc les fermes, nos fermes n'ont pas pu être sauvées,
05:03et donc on en est au même état qu'il y a 6-8 mois,
05:08à la différence près que l'on a connu pour la vigne, le gel, la grêle,
05:14l'arboriculture pareil, les céréales, les mauvais rendements,
05:18on n'a pas pu semer dans de bonnes conditions,
05:20on ne peut pas récolter dans de bonnes conditions,
05:22on a toutes les maladies qui sont là, mais on va crever.
05:25– Vous voulez dire que par rapport à ce qui s'est passé,
05:28on en avait parlé avec vous,
05:29et puis on en avait parlé longuement il y a quelques mois,
05:33en fait, rien n'a changé,
05:34c'est-à-dire que vous avez l'impression qu'il y a une espèce d'étau,
05:36on veut en fait se débarrasser pratiquement de l'agriculture,
05:41surtout des petits agriculteurs,
05:43pour faire des grandes surfaces multinationales à l'échelle européenne
05:47et même internationale, et puis le reste, eh bien, perdre des profits,
05:50c'est un peu ça ?
05:52– C'est un peu vrai, là-dessus on ne peut que partager,
05:57le problème c'est qu'ils se trompent,
05:59c'est que parmi les structures qui sont aujourd'hui les plus importantes,
06:02les plus grosses, elles font face à des échéances bancaires très élevées,
06:07donc elles pourraient aussi tomber,
06:09et les petits ont quelque part une capacité de résilience supérieure,
06:14donc en fait on fait des annonces pour nous calmer,
06:18et ça ne marche pas, parce que là à Cournon,
06:21le sommet de l'élevage à Clermont-Ferrand la semaine dernière,
06:23Michel Barnier a fait des annonces,
06:25ce sont exactement les mêmes annonces qu'avaient faites Bruno Le Maire
06:30et Marc Fesneau un an avant, des prêts garantis pour les éleveurs,
06:35on ne sait même pas si un agriculteur en a bénéficié,
06:38il y avait près de 80 millions d'euros,
06:40on ne sait pas où est parti cet argent.
06:42– Vous ne savez pas s'il y en a qui ont reçu ou pas,
06:45on sait s'ils les ont reçus ou pas quand même, non ?
06:48On ne peut pas savoir.
06:49– Alors on sait pour les enveloppes pour la bio, pour la grêle,
06:54pour la tempête qui arrête, pour les inondations,
06:56mais l'enveloppe qui a été annoncée au sommet de l'élevage à Cournon il y a un an,
07:04pour un plan de reconquête de la souveraineté élevage,
07:07avec quelques dizaines de millions d'euros,
07:10on n'a toujours pas de compte rendu,
07:12et je l'ai demandé à plusieurs reprises,
07:15que ce soit à la nouvelle ministre, à son conseiller,
07:17un moment, pourquoi on ne vous dit pas la vérité ?
07:22– Pourquoi on ne vous dit pas la vérité,
07:24est-ce que parce qu'eux-mêmes ça se passe au-dessus d'eux ?
07:28Je vous pose la question Véronique Lefloch.
07:30Est-ce qu'au fond ça se passe au niveau de la Commission européenne,
07:33soit effectivement du Conseil européen ou peut-être plus,
07:37et que ça ne se passe plus au niveau de la politique nationale ?
07:41Question.
07:42– C'est ce que j'expliquais tout à l'heure,
07:44les 20 000 euros d'aides maximum sur 3 ans pour une exploitation,
07:49ça dépend de l'Europe,
07:50et c'est pour ça que la France a fait une demande au mois de mai
07:54pour passer ce plafond à 50 000 euros,
07:57nous à la coordination rurale on aurait préféré que ça soit 200 000,
08:00300 000 comme les autres exploitations,
08:03à défaut 50 000 au moins pour l'année,
08:05pour reprendre, réétudier tous les dossiers
08:07et sauver le maximum d'exploitation.
08:10Quand on aura disparu, ça sera trop tard,
08:13et on sait déjà que le phénomène de remplacement,
08:17de renouvellement des générations à cause des départs en retraite
08:20n'est pas assuré,
08:21donc faisons en sorte que demain nous ayons des jeunes à s'installer.
08:25– Bien sûr, et à votre avis, alors c'est pour ça, je reviens à cela,
08:29bon il va y avoir des manifestations, les gens vont,
08:32mais le fait que justement le Sénat était au trois quarts vide sinon plus,
08:36est-ce que vous avez l'impression,
08:38en fait si vous ne faites plus pression,
08:40si vous dites, je reviens à ce que vous avez dit,
08:42ça m'a frappé, vous dites c'est la dernière fois,
08:45mais s'il n'y a pas de manifestation, je dirais de contre-pouvoir,
08:49donc c'est fini, la partie est faite, fin de partie ?
08:53– Alors c'est la dernière fois, mais ça durera longtemps,
08:56on n'a plus rien à perdre,
08:59je ne sais pas si nos politiques en sont conscients,
09:03mais à partir du moment où vous ne savez pas ce que vous allez devenir,
09:07que toutes les factures que vous recevez explosent,
09:11explosent sans aucune mesure,
09:13alors que nos prix eux restent au plancher,
09:16alors que nos politiques n'ont qu'à se retourner vers les coopératives,
09:20vers les industriels, l'argent il est là,
09:24ils les ont toujours favorisés,
09:26à quel moment on va vraiment choisir d'acter
09:30pour avoir une agriculture forte et une souveraineté alimentaire française ?
09:34– Oui, ça c'est le grand problème, vous le posez absolument,
09:37souveraineté alimentaire française c'est faisable,
09:40il faut s'occuper d'un certain nombre de gens qu'on considère,
09:44presque les sans-dents, c'est fou quoi,
09:47c'est les sans-dents de la terre, comme disait l'autre,
09:50c'est assez préoccupant,
09:54en tout cas je sais Véronique Leflore que vous et les autres vous vous battrez,
09:57et que ça ne s'arrêtera pas là.
09:59Merci de vos éclaircissements, on continuera évidemment à en parler avec vous.
10:03– Et si vous voulez réagir ou si vous avez...

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