• la semaine dernière

Avec Jean-Alexis Pougatch président-directeur de Compagnies du Monde

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##LE_FACE_A_FACE-2024-12-09##

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Transcription
00:00Alors Voyage Voyage, effectivement Voyage Voyage et c'est intéressant.
00:05Je voulais d'ailleurs mettre cette chanson, vous savez, d'Henri Salvador,
00:08je voudrais tant voir Syracuse, l'île de Pâques et Téhérouan.
00:12Cette chanson extraordinaire, il parle de trois pays à chaque vers de la chanson.
00:17Alors Jean-Luc Pougatch, vous venez de publier l'œil du voyageur.
00:22Alors l'œil du voyageur, et je dois dire qu'en regardant les pays dont vous parlez,
00:27je ne vais pas les énumérer parce qu'il vaudrait une heure.
00:30Enfin, vous avez 50 ans, c'est votre métier, c'est votre raison de vivre,
00:35mais surtout votre vie.
00:37Bangkok, Ibiza, Haïti, Saint-Domingue, Bangladesh, Sri Lanka, Afghanistan.
00:42Afghanistan, on va en parler puisque vous vous êtes occupé d'Afghanistan
00:45jusqu'à l'invasion soviétique en 1979.
00:49Miami, Vietnam, Cambodge, Gabon, Salvador de Meirelles, le Brésil, bien sûr l'Inde.
00:54L'Inde, votre grand pied d'élection.
00:56La grande muraille de Chine, l'Égypte, la Birmanie, etc.
01:01On pourrait encore en aller des tonnes au fond.
01:04Qu'est-ce qui vous a amené d'abord, parce que c'est intéressant,
01:06vous êtes voyagiste, vous avez eu Forum Voyages, Air Alliance,
01:09enfin beaucoup de compagnies, la Compagnie du Monde.
01:12Et qu'est-ce qui a fait, au fond, que vous êtes venu, comment, à ce goût du voyage ?
01:17La curiosité.
01:19La curiosité.
01:20Ah oui, totalement.
01:21Et puis je dois dire aussi, peut-être que ma mère et mon père m'ont aidé,
01:26ou m'ont donné l'envie de découvrir.
01:28Ah bon, comment ça ?
01:30Alors c'était en Europe.
01:31Chaque fois que nous allions, par exemple en Italie ou en Espagne ou dans d'autres pays,
01:36je visitais les églises, les temples, on va dire même les synagogues,
01:44et puis les musées, un peu partout en Europe.
01:47Et ça a sûrement aiguisé ma curiosité.
01:52Et puis après il s'est passé l'Afghanistan.
01:54Par exemple, moi j'ai une formation, j'ai une licence en droit,
01:57j'ai une formation juridique, je devais être avocat,
02:00et en fait j'ai un ami qui a rencontré un grand personnage d'Afghanistan,
02:07et je suis tombé dans la bassine du voyage avec un de mes amis.
02:12Ah c'est l'Afghanistan qui a vraiment ouvert la voie ?
02:14Oui, j'avais organisé à la faculté de droit, parce que le doyen Vedel à cette époque m'avait donné l'autorisation,
02:21j'avais créé une chaîne de charteurs à 75 francs aller-retour entre Douai et Londres.
02:27Ça fait rêver ça !
02:28Oui, ça fait rêver, et aussi un aéro-club.
02:31D'accord.
02:32Vous étiez encore étudiant là ?
02:34J'étais encore étudiant, oui.
02:35D'accord.
02:36Et j'étais à Assas, la faculté de droit qui est à Paris,
02:41et puis l'Afghanistan, ça a été la grande aventure de ma vie,
02:46et de l'Afghanistan nous sommes passés au Pakistan,
02:49merveilleuse destination à cette époque,
02:52et puis en Inde, et en même temps à l'ouest les Etats-Unis, le Canada, et puis toute l'Amérique latine.
02:59Mais vous avez fondé, quand est-ce que vous avez décidé de fonder une compagnie ?
03:04Alors, en fait, nous avons été invités à un mariage, que je dirais royal, à Kaboul.
03:12Nous avons été, c'est-à-dire que mon ami et associé, Patrick Avran,
03:17et nous sommes restés pendant une semaine à ce fabuleux mariage,
03:22et puis c'est un Français...
03:24La capitale d'Afghanistan, je m'appelle.
03:25Oui, Kaboul, la capitale d'Afghanistan, et ce Français qui s'appelait Gérard Lefèvre,
03:29qui est décédé malheureusement, et qui a dû se convertir à la région musulmane,
03:33pour épouser une parente du roi Zahir Shah, qui était à cette époque le roi d'Afghanistan.
03:39D'accord.
03:40Et à la suite de ce, ils nous ont invités, la famille royale nous a invités à visiter le pays,
03:45pendant un mois.
03:46Qui est sublime, j'y suis allé aussi avant, c'est fabuleux.
03:50C'était, pour moi, un des plus beaux pays du monde, si c'était le plus intéressant,
03:54par l'histoire, Alexandre le Grand, qui a traversé l'Afghanistan,
03:59qui est allé jusqu'au bord de l'Indus.
04:01Et puis les Moutaz, le Bouskachi, célébré par Joseph Kessel.
04:04Le Bouskachi du roi, qui à cette époque, se passait sur des kilomètres et des kilomètres.
04:09Donc, ça vous a amené à dire, je vais m'occuper de ça, je vais en faire ma vie.
04:13Apparemment, en fait, notre ami Abdoula Lefèvre nous a proposé, Patrick et moi,
04:20de promouvoir l'Afghanistan, d'assurer la promotion de l'Afghanistan
04:26dans toute l'Europe francophone, avec une situation de monopole.
04:32Et donc, nous avons réfléchi, parce que ça représentait aussi certains investissements,
04:36parce qu'il fallait être agréé et monter ça à Paris, ce qui était promotion.
04:42Et aussi, nous avons créé notre propre bureau à Kaboul,
04:47avec deux Français qui y travaillaient, Yves Majorel et Dany Lefranc.
04:52Je m'en souviens très bien.
04:54La compagnie s'est appelée comment ?
04:56Air Alliance.
04:57Air Alliance, c'est ça.
04:58Air Alliance n'a pas su résister aux Russes qui ont envahi l'Afghanistan en décembre 1979.
05:05Et donc, Air Alliance a malheureusement disparu.
05:08Ça a duré quelques années.
05:09Ça a duré neuf ans.
05:10Neuf ans.
05:11Neuf ans, voilà.
05:12Donc, ça a commencé comme ça.
05:13Oui, j'avais 24 ans.
05:15Voilà, la première fois, je suis allé à Kaboul.
05:19Et à 33 ans, Air Alliance, terminé.
05:22Mais vous n'avez pas arrêté là.
05:24On va en parler après cette petite pause.
05:26Et si vous avez envie de poser des questions sur le voyage, sur la manière de voyager,
05:31sur ce qui amène le voyage, posez les questions à Jean-Alexis Pougatch.
05:350826-3003.
05:40Les Français parlent au français.
05:43Je n'aime pas la blanquette de veau.
05:46Je n'aime pas la blanquette de veau.
05:52Et dans tous mes états, parce qu'on parle de pratiquement tous les états du monde,
05:57avec Jean-Alexis Pougatch, qui a fait de sa passion, sa vie et sa profession,
06:03l'œil du voyageur, qui vient de paraître,
06:05et qui est un livre assez passionnant parce qu'il parle vraiment non seulement des pays,
06:10mais de comment on réagit.
06:11Alors, il parle aussi de ses amis, de ses amours, de ses emmerdes,
06:16comme disait un certain Charles Aznavour.
06:19Mais ce qui est vraiment passionnant, Jean-Alexis, c'est que vous êtes allé partout.
06:23Et quand vous y alliez, ce n'est pas seulement justement pour le business.
06:27C'est d'abord, comme vous dites, pour la curiosité.
06:30Et je pense, par exemple, quand vous êtes allé à Haïti,
06:34vous êtes allé à des cérémonies vaudou à Haïti.
06:37Et vous avez rencontré un certain écrivain.
06:39Alors, Haïti a été une révélation pour moi, suite à une panne de moteur
06:47à San Juan de Puerto Rico, qui se trouve à une heure de vol de Port-au-Prince,
06:52capitale d'Haïti.
06:53Et nous sommes allés là-bas.
06:55On ne savait pas quoi faire.
06:56Ça a duré trois jours pour changer un moteur, à cette époque.
06:59Et nous sommes allés à Haïti, invités par un Italien qui était passager avec moi.
07:05Et j'ai découvert vraiment un pays extraordinaire,
07:10avec, je dirais, presque une vraie civilisation.
07:14Le mot est un peu fort.
07:15Alors, c'était sous la dictature de Papa Doc, le père.
07:19Les tontons Makout.
07:21Et de Baby Doc, après le fils.
07:24Et les tontons Makout, horribles personnages.
07:27Mais Haïti, c'est la peinture.
07:30Haïti, c'est l'écriture.
07:32Haïti, c'est vraiment...
07:34– Une vraie civilisation.
07:36– Une vraie civilisation.
07:37Je n'osais pas employer ce terme, mais une vraie civilisation.
07:39Alors, je suis allé là-bas.
07:41J'ai adoré cette peinture.
07:43J'ai rencontré très nombreux peintres.
07:45Préfète Dufault.
07:47Philomé Aubin, qui a été le peintre fétiche des Kennedy, etc.
07:52Et j'ai fait une fantastique rencontre, un jour.
07:56Donc, Aubin Jolicoeur, qui était journaliste, officiellement.
08:03Mais après, j'ai appris qu'il avait un autre rôle.
08:06Mais qui m'a invité un jour chez lui, dans sa galerie, en fait.
08:12Dans la galerie de sa femme.
08:13Et il m'a dit, viens déjeuner, etc.
08:15Bon, je viens.
08:16Et qu'est-ce que je vois en haut des marches ?
08:18André Malraux.
08:20– Il était à l'époque ministre de la Culture, déjà, de De Gaulle.
08:24– Non, non, c'est après.
08:26– C'est après ?
08:27– Ah oui, c'est en 1975.
08:30– Ah oui, après la mort du général.
08:33– Absolument.
08:34Et donc, présentations sont faites.
08:36Moi, je regarde, je n'étais pas très vieux.
08:39Je regarde avec de grands yeux.
08:41Nous déjeunons.
08:42Et il me dit, au moment du café,
08:44il me dit, est-ce que ça vous intéresse d'aller avec moi ?
08:47Chauffeur, évidemment.
08:49Et puis, d'aller avec moi découvrir un mouvement de peinture autodidacte,
08:56mais pas de peinture naïf.
08:58Assuré, pardon.
08:59Les peintres étaient autodidactes.
09:01Ils ne savaient quasiment pas parler français.
09:04Ils ne savaient ni lire ni écrire, certains.
09:06Et qui était inspiré par le vaudou.
09:09Donc, j'ai dit, bien sûr.
09:10Et je suis allé avec lui et j'ai découvert ce mouvement.
09:13Et il y a beaucoup de grands peintres,
09:16mais le plus grand, celui que préférait Malraux,
09:19c'est Robert Saint-Brice,
09:22qui a été exposé dans tous les musées du monde, etc.
09:26Donc, des rencontres, cette curiosité,
09:29les hommes, les locaux,
09:31Aubin-Jolicoeur, qui était un personnage incroyable,
09:34mais André Malraux, d'autres, on en parlera peut-être à l'Afghanistan.
09:38Vous avez juste, pour reparler de l'Afghanistan,
09:40vous avez rencontré Kessel,
09:42quand il préparait son roman Les Cavaliers.
09:44Absolument.
09:45J'ai été invité à un dîner,
09:48mais là, on n'a pas pu beaucoup parler.
09:50Kessel était en voyage avec un personnage important
09:55qui était un des animateurs et créateurs
09:58de Cinq Colonnes à la Une,
10:00dont le nom m'échappe là.
10:02Et ça a été une rencontre très intéressante.
10:07Mais alors justement, Jean-Alexis Bougach,
10:09racontez-moi en général,
10:11est-ce que quand vous allez dans tous ces voyages,
10:13vous avez parcouru les quatre continents, sinon les cinq,
10:16vous êtes allé en Australie aussi ?
10:17Non, jamais.
10:18Restons sur les quatre continents,
10:20c'est déjà pas mal.
10:22Est-ce que ce qui vous a intéressé,
10:24ce que vous gardez,
10:25c'est aussi les contacts avec les gens,
10:27qu'ils soient locaux ou internationaux,
10:29est-ce que c'est aussi important,
10:31je dis ça pour tout le monde,
10:33c'est important le paysage,
10:36les pays, et aussi les gens,
10:38les hommes, les femmes.
10:39Les autochtones, absolument.
10:41Et par exemple en Afghanistan,
10:43nous avons eu des contacts,
10:45aussi bien avec des gardiens de troupeaux,
10:51qu'avec, il ne faut pas oublier qu'à Kaboul,
10:54les deux seuls lycées qui existaient,
10:56étaient des lycées français.
10:58Ah oui, les deux seuls ?
11:00Oui, les deux seuls lycées étaient des lycées français,
11:02un lycée de garçons et un lycée de filles,
11:04qui ont été réduits plus ou moins en cendres,
11:07par les talibans,
11:09et qui ont été reconstruits,
11:11lorsque les Américains et les Européens
11:15sont allés à Kaboul.
11:18Malheureusement, ils sont partis,
11:20surtout les Américains, trépiteusement.
11:22Mais oui, c'est le moins que l'on puisse dire.
11:24Et en général, vous avez fait,
11:26dans votre esprit, vous le racontez dans votre livre,
11:29vous avez fait énormément de rencontres,
11:31effectivement, mais peut-être,
11:33encore une fois, on ne va pas faire une liste,
11:35mais qu'est-ce qui vous a le plus,
11:38qu'est-ce qui vous a le plus impressionné ?
11:40Si vous aviez une liste d'or à faire,
11:42une première liste, c'est quoi ?
11:44Franchement, l'Afghanistan.
11:46Ah oui ?
11:47Oui, parce que d'abord, les paysages étaient
11:49extraordinaires et très différents,
11:51la population,
11:53alors c'est difficile à imaginer aujourd'hui,
11:55mais la population était
11:57très ouverte,
11:59très accueillante,
12:01quand on sait ce qu'est l'Afghanistan.
12:03Oui, qu'on respecte, bien sûr, leur façon de vivre,
12:05entre l'élite de Kaboul,
12:07on va dire l'aristocratie,
12:09et les grands bourgeois,
12:11et évidemment le peuple,
12:13c'était là aussi deux mondes totalement différents,
12:15mais vraiment l'Afghanistan.
12:17Les gens m'ont fasciné.
12:19Alors les cavaliers,
12:21ce qu'ils appelaient qu'est-ce que c'est,
12:23les chopendos,
12:25les cavaliers qui étaient dans tout le pays,
12:27extraordinaires, mais partout, partout, partout,
12:29alors les monuments,
12:31les mosquées, la mosquée bleue
12:33de Erat,
12:35toujours debout.
12:37Toujours debout aujourd'hui.
12:39À Djam, il y a...
12:41Malheureusement, on ne peut pas y aller.
12:43Il y a un minaret qui fait 65 mètres de haut,
12:45et en haut, il y a des...
12:51Il compte une partie de la vie
12:53de Myriam,
12:55en fait c'est de Marie,
12:57on ne peut pas oublier que Marie est dans
12:59le Coran.
13:01Absolument, en fait,
13:03je dirais presque que tous les personnages
13:05de l'Ancien Testament,
13:07les principaux, et du Nouveau Testament,
13:09on les retrouve,
13:11plus ou moins,
13:13je dirais interprétés,
13:15bien sûr, mais on les retrouve dans le Coran,
13:17donc on les retrouve dans les monuments.
13:19Voilà.
13:21– Vous voulez dire qu'il y a de la figuration à ce moment-là ?
13:23Sur le seminarie, il y a une figuration ?
13:25– Non, ce sont des...
13:27– Des signes.
13:29– C'est l'histoire, c'est ce que l'on m'a dit,
13:31de Myriam.
13:33– Et alors, à part l'Afghanistan...
13:35– Alors après, tout de suite, l'Inde.
13:37– Oui, tout de suite, l'Inde.
13:39– Moi je suis, c'est le titre d'un de mes chapitres,
13:41je suis...
13:43Je suis avide de l'Inde.
13:45J'y vais presque chaque année,
13:47je visite pour la...
13:49J'ai visité pour la 25ème fois
13:51le Rajasthan,
13:53les palais de Maraja,
13:55et puis il n'y a pas que les palais,
13:57mais enfin pour tout,
13:59et j'ai été pour la 25ème fois
14:01complètement transporté,
14:03parce que c'est d'une beauté incroyable.
14:05En janvier dernier, j'étais dans le sud-est,
14:07alors c'est le Tal Minadu
14:09et le...
14:11Pardon,
14:13le Tal Minadu
14:15et le...
14:17– Toujours en Inde ?
14:19– Oui, toujours en Inde.
14:21Il y a une telle différence
14:23entre un habitant du Rajasthan,
14:25donc un Rajput,
14:27et un habitant du Tal Minadu,
14:29qu'entre un Suédois
14:31et un Sicilien.
14:33– Et un Sicilien, oui.
14:35– Alors ce qui est merveilleux,
14:37c'est qu'ils parlent...
14:39Bien sûr, il y a toutes les langues locales,
14:41il y en a beaucoup, plusieurs centaines,
14:43mais ils parlent tous l'Hindi
14:45et un grand nombre,
14:47un très grand nombre, l'anglais.
14:49Ce sont les deux langues officielles du pays.
14:51– On va continuer à parler de l'Inde
14:53parce que c'est un pays absolument fabuleux.
14:55Je suis visité aussi, moins que vous,
14:57mais qui est passionnant.
14:59On va en parler après une petite pause.
15:01À tout de suite.
15:03– Sud Radio.
15:07Les Français parlent au français.
15:09Les carottes sont cuites.
15:13Les carottes sont cuites.
15:15– Sud Radio Bercov dans tous ses états.
15:17Et il y a un vice.
15:19– Une drogue dure,
15:21une addiction.
15:23Que partagent les journalistes,
15:25les hommes politiques,
15:27les milliardaires,
15:29les voyagistes,
15:31ceux qui font de ce métier une passion,
15:33et puis vous, et puis tout le monde.
15:35Qui n'a pas eu envie
15:37de connaître effectivement
15:39le monde entier ?
15:41Alors ce n'est pas une nécessité,
15:43on est très très bien là où on est aussi.
15:45Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage.
15:47Alors vous êtes côté d'Ulysse,
15:49quand on voit tous les pays
15:51que vous avez visités,
15:53par nécessité,
15:55mais surtout par plaisir.
15:57Alors on parlait de l'Inde,
15:59et c'est vrai que c'est un continent,
16:01c'est un pays fabuleux.
16:03Je voudrais aussi,
16:05parce que vous avez parlé
16:07de la Birmanie, de Cuba.
16:09Alors les cigares Havan
16:11que vous dégustiez
16:13à Cuba et au lac Titicaca,
16:15pourquoi je dis ça ?
16:17Je dis ça parce qu'on se dit
16:19il est milliardaire, non il n'est pas milliardaire
16:21Jean-Lési Bougach.
16:23Mais il a vécu
16:25de cette espèce d'extraordinaire
16:27amour du paysage.
16:29Donc votre livre,
16:31tout ce que vous racontez,
16:33c'est exact ou c'est pas exact ?
16:35Vous vous enjolivez un peu ?
16:37Très franchement, c'est exact.
16:39A 98%,
16:41je me suis peut-être laissé aller,
16:43mais je vais vous citer
16:45une phrase de Jean Cocteau
16:47que je trouvais extraordinaire,
16:49c'est qu'il disait
16:51« Je suis un mensonge qui dit toujours
16:53la vérité ».
16:55C'est très beau, c'est à la Cocteau,
16:57il a cet art.
16:59Il disait aussi « Je suis le Paganini du violon
17:01d'Ingres ».
17:03C'est un peu ça aussi, effectivement.
17:05Alors, on parlait de l'Inde,
17:07on pourra en parler pendant des heures,
17:09d'autres pays, mais je voudrais qu'on fasse un inventaire
17:11parce que je pense aux gens qui nous écoutent
17:13Alors vous leur diriez, par exemple,
17:15parce qu'on me pose très souvent moi aussi
17:17cette question, on vous la pose aussi,
17:19s'il y avait un pays où il faudrait aller
17:21vraiment une fois dans sa vie.
17:23Vous diriez quoi ?
17:25Alors, si je n'étais
17:27pas français, je dirais
17:29la France.
17:31Je suis français, je dis toujours la France
17:33car c'est vraiment
17:35le plus merveilleux pays
17:37à visiter. Ne pensons pas
17:39tout ce qui se passe en ce moment, ça n'a rien à voir
17:41avec la beauté de notre pays.
17:43Et,
17:45si je suis ce que je suis,
17:47c'est-à-dire l'œil du voyageur,
17:49je dirais
17:51aujourd'hui, puisqu'il y a plein de pays où on ne peut plus aller,
17:53l'Inde. Partez en Inde.
17:55Voilà, ça c'est
17:57une partie
17:59du monde.
18:01L'Asie qui nous a toujours attirés d'ailleurs.
18:03Alors, les temples d'Angkor
18:05qui étaient d'une ville avant, on ne peut pas imaginer
18:07qu'à Angkor, il y avait 700 000 habitants.
18:09Mais les temples aujourd'hui
18:11sont absolument extraordinaires.
18:13Il faut visiter ça, c'est un vrai
18:15choc dans sa vie.
18:17En Amérique latine...
18:19Oui, vraiment les chocs de la vie.
18:21En Amérique latine, le Pérou.
18:23Le Pérou, c'est
18:25vraiment le plus incroyable
18:27pays d'Amérique latine.
18:29Je ne dis pas le plus facile, mais le plus incroyable.
18:31Pourquoi le plus incroyable ?
18:33Il y a trois époques,
18:35il y en a même quatre.
18:37Vous avez
18:39la période...
18:41Les Incas.
18:43Et même pré-Incaïques.
18:45Parce que les Incas, c'est très tard.
18:47On est au 15e et 16e siècle, c'est tard.
18:49Vous avez la période
18:51coloniale qui a laissé
18:53comme la période d'abord
18:55Incaïques, les Incas.
18:57Ces périodes ont laissé des temples, des monuments
18:59extraordinaires.
19:01Le Machu Picchu, pour ne parler que du Machu Picchu.
19:03Machu Picchu, évidemment.
19:05Vous avez la période
19:07coloniale, les Espagnols
19:09qui ont occupé ce pays pendant très longtemps.
19:11Et qui ont beaucoup détruit.
19:13Mais qui ont construit
19:15aussi des bâtiments
19:17merveilleux.
19:19Des villes comme Cusco,
19:21Arequipa.
19:23Vous parliez du Machu Picchu,
19:25ça c'est les Indiens.
19:27Vraiment extraordinaire.
19:29Et puis vous avez maintenant la période moderne.
19:31Qui est aussi très intéressante,
19:33avec de très très bons architectes.
19:35Les Français ont beaucoup investi
19:37au Pérou.
19:39Les plus gros groupes français
19:41ont des hôtels, des trains, etc.
19:43C'est incroyable.
19:45En Amérique du Sud,
19:47vous mettriez d'abord le Pérou.
19:49Et tout de suite après, le Mexique.
19:51Toujours, alors là ce ne sont plus
19:53les Incas, ce sont ce qu'on appelle
19:55maintenant, ce qu'on appelait
19:57les Aztèques, et qu'on appelle maintenant
19:59les Mexicas.
20:01C'est une civilisation aussi très riche,
20:03un peu de la même période.
20:05On a du mal à croire que...
20:07Bon, qu'est-ce qui se passait en Europe
20:09au XVème siècle,
20:11on a passé la Renaissance, etc.
20:13Ces civilisations qui ont quasiment
20:15disparu,
20:17qui reviennent tout doucement,
20:19parce qu'il y a encore beaucoup d'Indiens,
20:21il y a encore beaucoup, bien sûr,
20:23de mixité, on va dire.
20:25Voilà.
20:27Le côté...
20:29Pris en considération du passé
20:31indien,
20:33donc,
20:35amérindien, de ces
20:37pays, et de plus en plus
20:39pris vraiment comme
20:41une fierté.
20:43– Ils n'abandonnent pas leur passé,
20:45ils ne font pas du passé que ce n'est pas table rase.
20:47– Ils le retrouvent complètement.
20:49Alors, le problème, en Inde,
20:51c'est la même religion qui est là,
20:53présente, l'hindouisme.
20:55– L'hindouisme, oui, bien sûr.
20:57– Les Indiens sont arrivés beaucoup plus tard, comme partout.
20:59On est au IXe, Xe siècle,
21:01XIe siècle.
21:03Donc c'est très tardif,
21:05assez tardif, disons.
21:07Mais l'hindouisme est toujours là.
21:09Alors qu'il y a une vraie rupture entre les Amérindiens
21:11et
21:13cette colonisation espagnole,
21:15et ces pays aujourd'hui,
21:17peu de gens vont sur les temples
21:19pour prier. Les temples, je parle
21:21des temples Inca, ou Aztec, ou Mexica.
21:23Il y a une rupture. Il y a ce que j'appelle
21:25les monuments « morts »,
21:27c'est-à-dire des lieux
21:29où on ne va plus prier
21:31ou méditer, et les monuments
21:33encore vivants, comme on trouve
21:35en Inde, et dans
21:37plusieurs pays de l'Asie du Sud-Est.
21:39– Quelque chose m'a frappé, justement,
21:41je vais voir si c'est
21:43souvent ou pas. Récemment,
21:45on a parlé, je crois que c'était sur les réseaux
21:47sociaux, mais même dans la presse,
21:49il y avait une touriste américaine, ou je ne sais pas,
21:51une touriste occidentale, qui était là,
21:53qui dansait sur un temple,
21:55et elle a été écaillue
21:57très très très mal par la population
21:59en bas, parce qu'elle se comportait
22:01sur un, vous savez ces temples ?
22:03– Bien sûr, mais bien sûr, alors ça se passait où ?
22:05– Je crois que c'est au Mexique.
22:07– Mais oui, parce que ce sont des lieux
22:09sacrés, et donc
22:11on ne va pas danser à Notre-Dame de Paris.
22:13On ne va pas danser
22:15dans une église, dans un village.
22:17Sauf si cette église, malheureusement,
22:19est fermée, et qu'elle est rachetée
22:21par une boîte de nuit, comme c'est fait le cas
22:23à New York par exemple, bien sûr, mais
22:25cette touriste
22:27a profané
22:29un lieu sacré. – Oui, parce qu'elle avait été
22:31très mal accueillie. – Et c'est normal ça,
22:33moi je respecte ça. – Est-ce que vous pensez
22:35qu'il y aurait une culture à faire pour les touristes
22:37quand ils vont quelque part, parce qu'on ne va pas
22:39incriminer, on ne va pas,
22:41etc. Le tourisme est devenu
22:43une des principales industries mondiales.
22:45– Oui, la première en France.
22:47– La première en France, oui.
22:49Est-ce que vous seriez pour,
22:51par exemple, enseigner
22:53je dirais, les cultures à l'école
22:55ou je ne sais pas, de façon à ce que
22:57les gens qui vont quelque part
22:59soient un peu plus imprégnés
23:01de la culture de tel ou tel pays ?
23:03Est-ce qu'on ne peut pas éduquer, il ne s'agit pas de...
23:05– Écoutez,
23:07c'est tellement vaste
23:09que c'est impossible, déjà,
23:11je pense qu'aujourd'hui
23:13on enseigne
23:15très mal l'histoire de France.
23:17– Oui, c'est vrai.
23:19– Très mal. Et je
23:21ne pense pas que cela soit
23:23possible dans le milieu scolaire.
23:25Par contre, lorsque vous
23:27partez, quel que soit
23:29le pays, vous allez
23:31à Ibiza, par exemple,
23:33Ibiza, Bling Bling, etc.
23:35Mais le vieux,
23:37le vieil Ibiza,
23:39c'est...
23:41fait partie du patrimoine de l'UNESCO.
23:43C'est magnifique !
23:45Partout, même dans des lieux
23:47qui ont l'air Bling Bling,
23:49vous retrouvez l'histoire.
23:51Donc, il faut lire un peu,
23:53il faut se documenter,
23:55il faut acheter un guide,
23:57ou aller sur Wikipédia ou autre.
23:59Voilà, je veux dire, il ne faut pas,
24:01sauf si on veut juste, prenez l'exemple d'Ibiza,
24:03si on a envie juste... – Oui, si on a envie de plage,
24:05mer, soleil... – Mais on peut faire les deux.
24:07– Oui, absolument, on n'empêche pas l'autre.
24:09– Parce que l'accès
24:11est simple à partir du moment où on y est.
24:13– Et dans tous les endroits, il y a justement
24:15ce côté du passé
24:17qui est encore là.
24:19– Oui, et qui ressurgit. Mais vraiment, comme Ibiza,
24:21la ville d'Ibiza,
24:23qui est riche par les touristes qui sont là,
24:25a investi énormément
24:27d'argent
24:29dans la...
24:31ce n'est pas la reconstruction, mais dans la rénovation.
24:33– Restauration. – Voilà, absolument superbe.
24:35Et très, très, très bien fait,
24:37parce que c'est l'UNESCO qui supervise,
24:39ce n'est pas l'UNESCO qui finance, bien sûr,
24:41qui supervise. Vous partez à Haïti,
24:43c'est extraordinaire, il y a deux très grands monuments.
24:45La citadelle,
24:47qui a été construite par
24:49le roi Christophe, qui a été le premier roi
24:51d'Haïti
24:53après que les Français
24:55aient dû quitter le pays.
24:57C'est intéressant d'ailleurs, parce que le général
24:59qui est mort du typhus des troupes
25:01françaises, était le gendre
25:03de Napoléon Ier. Il avait épousé
25:05Pauline Bonaparte.
25:07Mais on retrouve toujours
25:09la culture qui est là, etc.
25:11Et vous avez donc la citadelle, qui est immense.
25:13C'est plus grand, ce n'est pas Vauban,
25:15mais c'est plus grand que les monuments de Vauban.
25:17Et vous avez le palais sans soucis,
25:19qui était le palais
25:21de Madame Pauline Bonaparte.
25:23Construit par Madame Pauline Bonaparte.
25:25Pour Madame Pauline Bonaparte.
25:27Partout, on peut retrouver,
25:29vous allez en Afghanistan,
25:31qui est un pays avec tout ce qu'on reçoit aujourd'hui.
25:33– L'Afghanistan vous obsède.
25:35– Ah oui, complètement.
25:37Et je ne pourrai jamais retourner.
25:39– Ben si.
25:41On peut espérer qu'un jour...
25:43Enfin bon.
25:45C'est vrai que c'est mal barré.
25:47Alors juste, les Etats-Unis.
25:49– Alors les Etats-Unis, j'y suis allé,
25:51j'y suis retourné.
25:53Je ne dirai pas que mon ami Jacques Seguela,
25:55je prononce le nom parce qu'il est dans
25:57le livre, dans mon
25:59autobiographie, je ne dis pas
26:01que si on n'a pas une Rolex, on est nuls à 50 ans.
26:03Mais je dirais que
26:05si on n'a pas visité New York,
26:07il faut vraiment faire le maximum
26:09pour essayer d'y aller.
26:11New York c'est vraiment...
26:13– C'est un incontournable.
26:15– C'est un incontournable aujourd'hui.
26:17– Et alors pourquoi ? Attendez, expliquez.
26:19Pourquoi ?
26:21Vous me dites New York, pourquoi il y a
26:23des tas d'autres hors-droits dans le monde ?
26:25– Parce que c'est incroyable.
26:27L'histoire est incroyable.
26:29Cette île a été achetée
26:31par les Hollandais.
26:33– New Amsterdam, ça s'appelait.
26:35– New Amsterdam, ça s'est appelé New Amsterdam.
26:37Elle a été achetée par les Hollandais, aux Indiens,
26:39les nappes, pour trois
26:41colis fichés, je ne sais plus combien de florins,
26:43etc.
26:45Et puis il y a eu le développement, puis après
26:47c'est les Anglais qui sont installés,
26:49et puis jusqu'à la guerre d'indépendance
26:51menée par le général Washington.
26:53Elle fut
26:55la capitale
26:57des États-Unis,
26:59puis après s'est allée à Washington,
27:01bien sûr, et New York
27:03a été peuplée par le monde entier.
27:05– En fait, c'est la ville-monde New York,
27:07on peut dire, la ville-monde.
27:09– Ce qui est extraordinaire, c'est que
27:11on peut aller
27:13à New York,
27:15on doit aller à New York, et quand on va à New York,
27:17il faut aller sur l'île,
27:19une petite île qui s'appelle Ellis Island,
27:21où furent accueillis
27:23les millions
27:25d'émigrés
27:27venant de l'Ouest, bien sûr.
27:29Les millions.
27:31Moi j'ai un grand-père paternel
27:33qui est allé jusqu'à New York
27:35sur le Lusitania,
27:37le fameux bateau
27:39qui a été coulé par les Allemands,
27:41et
27:43je ne sais pas ce qui s'est passé,
27:45ou il n'a pas été accepté,
27:47ou ça ne lui a pas plu, etc., il est retourné en France.
27:49Heureusement d'ailleurs,
27:51parce que je préfère être français qu'américain,
27:53malgré tout, bien que j'ai des amis américains
27:55merveilleux. – D'accord, on va
27:57continuer à parler de ça, du monde,
27:59de l'œil du voyageur, avec Jean-André
28:01Sipougach, c'est vrai que ce qui est passionnant,
28:03c'est encore une fois la découverte.
28:05Et je vous souhaite vraiment à tous,
28:07à toutes, le bonheur d'aller
28:09et de découvrir, parce que c'est un des plus
28:11beaux bonheurs
28:13qu'il soit.
28:15Sud Radio.
28:17Ici Sud Radio.
28:21Les Français
28:23parlent au français.
28:25Je n'aime pas
28:27la Blanquette-Brevon.
28:29Je n'aime pas la Blanquette-Brevon.
28:31Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
28:33Et avant
28:35de retrouver André Bercoff et de repartir
28:37voyager, nous allons avoir le résultat
28:39du grand sapin de Noël Sud Radio,
28:41et c'est maintenant, pour ouvrir un
28:43cadeau en direct, nous avons avec nous
28:45Tony, bonjour Tony. – Bonjour,
28:47vous allez bien ? – Eh bien, Sabra, et vous ?
28:49– Ah ben oui, bien sûr. – D'où est-ce que vous nous
28:51appelez, Tony ? – De Bordeaux.
28:53– De Bordeaux. Alors, félicitations,
28:55vous avez été sélectionné parce que vous êtes notre
28:5721ème appel, bravo,
28:59et derrière ce chiffre magique, vous gagnez
29:05un casque Bluetooth offert par
29:07Sud Radio et la Confédération
29:09des Buralistes. Un beau
29:11cadeau, Tony, pour vous.
29:13– C'est parfait, je vous remercie beaucoup.
29:15– Merci à vous, Tony. Vous êtes grutier,
29:17c'est ça ? – Oui, exactement.
29:19– Comme ça, vous pourriez
29:21prendre de la hauteur et mettre votre Bluetooth.
29:23Voilà. – Et d'ailleurs, vous êtes en
29:25haut de votre grue, là, Tony ?
29:27– Non, je sens que c'est presque fini, donc j'ai
29:29d'en bas, maintenant. – D'accord.
29:31Merci, et puis
29:33profitez-en bien, Tony.
29:35Écoutez-nous. Merci. – Et puis,
29:37je rappelle à tous nos auditeurs
29:39que le Grand Sapin de Noël continue sur
29:41Sud Radio jusqu'au 27 décembre.
29:45– Eh bien, nous sommes toujours
29:47effectivement, nous aussi, dans les
29:49hauteurs du voyage.
29:51Avec Jean-Alessi Pougatch, encore une fois,
29:53il vient de sortir son livre, L'œil du
29:55Voyageur.
29:57Et puis, voilà, il nous fait voyager.
29:59C'est très, très, très important de nous faire voyager,
30:01de voyager, parce que
30:03très sincèrement, ça fait partie, vous savez,
30:05des migrations, tout ça, les nomades.
30:07Mais les nomades, on oppose les
30:09nomades aux, vous savez,
30:11les gens des arbres et les gens
30:13des bateaux, les anywhere et
30:15les somewhere. Eh bien,
30:17en fait, nous sommes les deux, nous sommes les deux,
30:19nous sommes, de ce point de vue, heureux
30:21d'être où on est, identité,
30:23avec identité, avec racines,
30:25mais aussi, les racines, on peut voyager.
30:27Vous savez, les chambres, c'est très
30:29important, les arbres. Et
30:31Jean-Alessi Pougatch,
30:33on parlait de l'Inde, on parlait de
30:35là où on peut aller un peu
30:37partout,
30:39on parlait de New York, évidemment, cette
30:41ville-monde incroyable.
30:43Et moi, je me rappelle
30:45d'ailleurs, de voyages,
30:47notamment, sur vos conseils,
30:49je suis allé à Bangkok,
30:51et Bangkok, ce n'est pas seulement les salons de massage,
30:53il faut dire ce que c'est que la Thaïlande,
30:55parce que beaucoup de gens disent, ah oui, c'est Pouket,
30:57c'est, etc., le sexe.
30:59Il n'y a pas que ça, loin de là,
31:01en Thaïlande et à Bangkok.
31:03Alors, je déconseille
31:05de partir en Thaïlande
31:07pour le sexe,
31:09parce que
31:11c'est,
31:13ça peut être très agréable,
31:15mais ce n'est plus ce que c'était.
31:17Aujourd'hui, il y a beaucoup d'autres choses,
31:19il y a toujours eu beaucoup d'autres choses à voir
31:21en Thaïlande. Bangkok est une ville
31:23très intéressante,
31:25il y a de très beaux monuments,
31:27alors, palais royal,
31:29de grands temples
31:31magnifiques, des pagodes
31:33superbes, il y a aussi des
31:35canaux dans le vieux Bangkok,
31:37le coin de Thonburi,
31:39et puis, il y a le pays.
31:41Alors, le pays,
31:43c'est le nord, avec
31:45des villes comme
31:47Chiang Mai et Chiang Rai, moi j'ai
31:49une passion pour Chiang Rai et surtout
31:51pour les alentours.
31:53Aujourd'hui aussi, il y a
31:55deux phénomènes qu'on retrouve simplement
31:57à Barcelone, c'est assez drôle,
31:59c'est la construction
32:01de temples par
32:03des architectes, il y en a un qui est
32:05décédé, mais par des architectes
32:07contemporains, de temples
32:09qui n'ont pas
32:11de date de
32:13finition, c'est-à-dire
32:15que ça se construit tout le temps...
32:17– Ah, vous voulez dire des temples qui se construisent en permanence ?
32:19– Voilà, en permanence, et c'est
32:21ça,
32:23vous trouvez ça à Barcelone, c'est pas très loin
32:25de chez nous, avec
32:27la Sagrada Familia.
32:29– Ah oui, oui, bien sûr.
32:31– Du grand Baudi.
32:33– La Sagrada Familia qui continuait
32:35toujours, bon, à un moment,
32:37il faut que ça s'arrête, parce que Barcelone, on ne peut pas
32:39construire et construire, il faut du terrain,
32:41c'est plus facile d'avoir du terrain. – Mais là-bas, en Thaïlande,
32:43ils continuent à construire. – Oui, alors il y a du grand temple,
32:45et c'est assez extraordinaire, avec le côté
32:47absolument incroyable, parce que vous avez,
32:49alors là, pour reprendre ce que vous me disiez tout à l'heure,
32:51André, c'est que
32:53vous avez
32:55dans le temple qui est sacré,
32:57vous avez malgré tout
32:59des publicités pour
33:01des bières Thaï, la Singa Beer,
33:03vous avez des publicités pour... – Dans le temple !
33:05– Dans le temple, en même temps,
33:07vous avez des Bouddhas, en même temps, vous avez
33:09des divinités, et bon,
33:11il faut prendre le tout, c'est...
33:13c'est intéressant,
33:15c'est... voilà, c'est comme ça,
33:17c'est fantastique, mais il faut faire très attention.
33:19– Coca-Cola et Singa Beer dans les temples.
33:21– Absolument, mais il ne faut pas oublier, parce qu'on parle
33:23du sexe pour la Thaïlande, mais par exemple, il faut savoir
33:25que c'est un pays très pudique.
33:27– Oui, c'est... – Comment imaginer
33:29que ce soit un pays, mais très, très pudique,
33:31alors qu'on parle... – Mais business is business,
33:33et puis ça a été transformé pour les touristes, etc.
33:35– Oui, bien sûr. – Voilà, c'est...
33:37– Et dites-moi, vous... parce qu'on pourra
33:39en parler, mais vraiment, je vous renvoie au livre,
33:41lisez-le, parce qu'il y a
33:43énormément de...
33:45justement, par rapport à...
33:47vous mêlez un peu la vie, vos vies,
33:49encore une fois, vos amours, vos emmerdes,
33:51vos amitiés, etc., mais toujours
33:53à travers des endroits,
33:55des endroits de rendez-vous,
33:57et franchement, on apprend beaucoup de choses
33:59en lisant ce bouquin, parce que
34:01on se pénètre de telle ou telle
34:03atmosphère, de tel ou tel endroit,
34:05de tel ou tel, effectivement,
34:07paysage, et ce qui est formidable,
34:09et je voudrais qu'on
34:11réfléchisse là-dessus, on dit,
34:13Jean-Alexis, oui, c'est la mondialisation,
34:15c'est fini, tout le monde est maintenant
34:17sur le même moule,
34:19voilà, on a effectivement
34:21les mêmes enseignes un peu partout,
34:23les mêmes... les McDo,
34:25les Coca, les machins et compagnie,
34:27ça, on le sait, on l'a dit, on l'a répété,
34:29mais dans chaque pays,
34:31il reste quand même
34:33une part de découverte, ou pas ?
34:35Absolument, il reste une part de découverte,
34:37mais prenons, je ne voulais pas citer,
34:39il y a une ville que j'adore, c'est Venise,
34:41alors on me dit, mais Venise, il y a toutes les grandes marques,
34:43etc., non, il y a une grande rue
34:45où il y a toutes les marques, mais tournez à gauche
34:47ou à droite, et vous êtes
34:49middle of nowhere,
34:51il n'y a personne, et vous découvrez Venise,
34:53les canots, à votre rythme, etc., etc.,
34:55donc à chaque fois,
34:57dans tous les pays, y compris en France,
35:01il faut savoir tourner à gauche
35:03ou tourner à droite.
35:05En fait, faire le pas de côté.
35:07Mais absolument, c'est ça, voilà,
35:09c'est le dit que je ne le dis.
35:11Effectivement, le pas de côté,
35:13et c'est vrai, vous avez raison de nous ramener en France,
35:15parce que,
35:17moi, je passe très souvent
35:19aller visiter un peu partout,
35:21il y a des petits villages mais ravissants,
35:23mais même des grands,
35:25d'une manière, je pense, je dis ça,
35:27j'étais à Troyes, en Champagne, dans l'aube,
35:29il y a un village médiéval
35:31extraordinaire, et c'est conservé,
35:33c'est magnifique, je ne comprends pas,
35:35les gens, allez,
35:37il y a la curiosité d'aller voir, c'est pas loin,
35:39c'est...
35:41Oui, parfois, les étrangers sont beaucoup plus curieux que les Français,
35:43je parle de la France,
35:45ils connaissent tout,
35:47quand ils aiment le vin, ils connaissent tout, les petits vins,
35:49les petits vignobles, pas les grandes marques,
35:51les petits vins, les petits vignobles,
35:53les Champagnes, les petits vignobles,
35:55c'est tout, mais il faut absolument.
35:57Et puis, vous m'avez posé la question,
35:59la découverte,
36:01la rencontre avec les gens, comment ça m'est venu,
36:03alors, j'ai,
36:05comme tout le monde, j'ai appris
36:07et lu Montaigne à l'école,
36:09et au collège,
36:11et Montaigne a une phrase merveilleuse,
36:13Montaigne dit,
36:15il faut voyager pour frotter
36:17et limer sa cervelle
36:19à celle des autres.
36:21– Écoutez, c'est une très belle phrase
36:23et je dois dire qu'ici, à Sud Radio,
36:25dans mon émission, je passe tous les jours
36:27à frotter ma cervelle à celle des autres
36:29et qu'est-ce que ça fait du bien,
36:31et qu'est-ce que ça enrichit.
36:33– Je te permets de dire une chose,
36:35j'ai visité une centaine de pays, mais bien visités,
36:37c'est énorme,
36:39et j'ai,
36:41alors je vais faire une déclaration,
36:43c'est pas une déclaration, mais je vais essayer,
36:45très rapide,
36:47la France, vraiment,
36:49nous Français, on a vraiment
36:51beaucoup de chance d'être nés en France,
36:53et quand on voyage,
36:55que ce soit en Europe,
36:57– Ou dans le monde.
36:59– Ou dans le monde,
37:01on prend conscience d'un certain privilège,
37:03malgré tout ce qui se passe.
37:05– Bien sûr.
37:07Écoutez, les privilégiés
37:09parlent aux privilégiés, il faut le savoir quand même,
37:11merci Jean-Denis Pougatch.
37:13– Merci André Bertheloff.

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