Avec Maître Jérôme Goudard, Avocat, Spécialiste des dossiers liés aux délits et crimes relatifs au trafic de stupéfiants et Eric Poulliat, député Renaissance de Gironde, auteur d’une mission d’information pour la mise en place de l’amende délictuelle forfaitaire pour consommation de drogues
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00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:07 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 - Il est 9h35, nos deux invités avec nous,
00:16 Maître Jérôme Goudard qui est avocat spécialiste des dossiers liés au délit
00:20 et crime relatif au trafic de stupéfiants, bonjour.
00:23 - Bonjour M. Bourdin.
00:24 - Merci d'être avec nous, Eric Pouliat, député Renaissance de Gironde, bonjour.
00:27 - Bonjour M. Bourdin.
00:28 - Merci d'être avec nous.
00:29 - Alors, tiens, je vous ai avec nous, Eric Pouliat.
00:33 Vous avez vu que des militants d'extrême droite ont été condamnés,
00:37 ils avaient défilé à Romand samedi soir, ils ont défilé, redéfilé dimanche,
00:41 ils ont été condamnés à la prison ferme.
00:43 À la prison ferme.
00:44 Ça n'arrêtera rien.
00:47 Ça ne freinera...
00:48 Ça freinera ces militants d'extrême droite ou d'extrême gauche d'ailleurs,
00:52 qui sont condamnés, j'ai vu aussi que le ministre de l'Intérieur
00:55 voulait dissoudre trois mouvements extrémistes de droite.
00:59 - La dissolution a un intérêt, c'est qu'elle désorganise.
01:01 Et après, quant aux militants-mêmes, ils sont très politisés,
01:04 convaincus de leur bon droit d'accélérer le choc des civilisations,
01:10 du combat civilisationnel.
01:12 Donc, il y a une dimension forcément sacrificielle,
01:15 donc je ne suis pas sûr que ça s'arrêtera.
01:16 - Ça change quoi que ce soit.
01:18 Bien, hier, j'avais ici même, à votre place,
01:22 comme invité Sabrina Agresti-Roubach,
01:24 qui est secrétaire d'État chargée de la citoyenneté de la ville.
01:27 Nous parlions du trafic de stupéfiants,
01:29 trafic de stupéfiants qui gangrènent, là encore,
01:32 à Romand-sur-Isère, à l'origine de ce qui s'est passé,
01:36 c'est un peu le trafic de stupéfiants, dans la mesure où,
01:39 d'abord, ces jeunes, attention, pour l'instant,
01:43 ils ne sont pas condamnés, ils sont entendus,
01:46 l'enquête n'est pas terminée.
01:47 Bon, on sait d'où ils venaient,
01:49 ils venaient de cette cité de la Monnaie, à Romand,
01:52 et dans la cité, évidemment, il y a un trafic de stupéfiants,
01:55 et eux-mêmes participaient à ce trafic.
01:58 Bien, il y a un trafic de stupéfiants,
02:00 trafic de stupéfiants qu'on trouve partout,
02:03 d'ailleurs, pas que dans les cités, aujourd'hui,
02:06 Maître Jérôme Goudart, il faut quand même le rappeler.
02:09 - Le trafic de stupéfiants, il est partout ?
02:11 - Mais partout.
02:11 - Il est partout ?
02:12 - Mais oui.
02:13 - Dans les beaux quartiers, dans les cités ?
02:15 - Oui.
02:16 - Partout ?
02:16 - Partout.
02:17 Bien, hier, la secrétaire d'État chargée de la citoyenneté de la ville
02:22 a mis une idée sur la table,
02:25 et elle dit que le gouvernement va la porter à l'Assemblée nationale.
02:29 De quoi s'agit-il ?
02:30 Eh bien, il y a une amende aujourd'hui pour consommation de drogue,
02:35 c'est 200 euros, c'est ça ?
02:37 - Exactement, 200 euros.
02:38 - Alors, elle estime que cette amende doit être inscrite,
02:42 enfin, quand il y a une condamnation,
02:44 ça doit être inscrit au casier judiciaire de la personne condamnée.
02:48 - Ah.
02:49 - Vous pensez que c'est une bonne idée ou pas ?
02:51 - Déjà, M. Bourdin, il faut différencier un petit peu les choses.
02:54 C'est déjà inscrit au casier judiciaire.
02:56 Vous avez plusieurs types de casiers judiciaires,
02:58 vous avez le casier judiciaire B1 qui concerne les magistrats,
03:02 c'est-à-dire que seuls les magistrats peuvent y avoir accès,
03:05 ce qui est le cas à l'heure actuelle.
03:06 Donc, les amendes délictuelles forfaitaires figurent bien à ce casier judiciaire.
03:11 Et ensuite, vous avez deux autres casiers judiciaires, le B2,
03:15 le B2 qui va concerner l'ensemble des administrations, d'accord,
03:19 et le casier judiciaire B3 qui va concerner les entreprises privées.
03:23 Lorsqu'on vous demande par exemple un bulletin,
03:26 vous allez récupérer votre B3.
03:27 - J'attends de voir ce que va proposer le gouvernement, vous êtes au courant ?
03:31 - Oui, c'était un sujet...
03:33 Alors, sur ce que va proposer le gouvernement, non, j'attends, moi aussi,
03:35 mais sur la question de l'AFD, c'était un sujet, d'ailleurs, quand j'ai fait mon rapport,
03:39 c'était que la plupart des contentieux stups aboutissaient à un rappel à la loi.
03:46 Et le rappel à la loi n'est pas inscrit au casier judiciaire.
03:49 Et donc, on me disait, si vous mettez l'AFD,
03:53 l'amende farfaitaire délectuelle, forcément, ça va être inscrit au casier judiciaire.
03:57 Alors, effectivement, c'est inscrit au B1.
03:59 - Est-ce qu'il faut l'étendre ?
04:02 - Je pense qu'en matière de stupéfiants, il faut quand même différencier deux choses.
04:06 Je pense qu'il y a d'un côté la question de la consommation,
04:09 et là, c'est plutôt une dimension sanitaire,
04:12 et peut-être que l'ultra-répression n'est pas forcément le mot.
04:15 Et il y a la question du trafic, qui est là une question économique.
04:17 - Si je suis chef d'entreprise, j'embauche une personne,
04:21 si j'apprends que cette personne fume régulièrement,
04:25 ou qu'elle est addicte à des drogues, je vais hésiter à l'embaucher.
04:29 - Vous ne le saurez pas ?
04:30 - Je ne le saurais pas.
04:31 - Vous ne le saurez pas parce que vous aurez accès simplement au casier judiciaire B3.
04:36 - Est-ce que vous pensez que la volonté, c'est d'étendre, justement ?
04:42 - Alors, la volonté, je ne la connais pas.
04:44 - Aux autres casiers judiciaires ?
04:46 - La volonté, je ne la connais pas.
04:47 En revanche, le fait d'étendre la consommation, l'usage,
04:52 à l'intérieur des casiers B2 et B3, je pense que c'est une très mauvaise idée.
04:56 - Mais pourquoi une mauvaise idée ?
04:58 - C'est une très mauvaise idée parce que vous tapez sur des gens
05:02 qui sont, pour la plupart, toxicomanes.
05:07 Vous avez certes la consommation qui est récréative,
05:09 mais vous avez aussi en France un certain nombre de personnes qui sont polytoxicomanes,
05:15 et je pense que ces personnes qui sont déjà réduites
05:18 et mises un petit peu à l'écart de la société pour les raisons sanitaires que vous mentionnez,
05:23 dans cette hypothèse-là, vous les mettez totalement à l'écart.
05:25 - Ça ne freinera pas leur consommation ?
05:27 - J'en suis pas certain.
05:28 - En fait, vous faites d'un comportement addictif,
05:31 quel qu'il soit, quel que soit le produit que vous consommez,
05:33 vous en faites une espèce de condamnation sociale permanente.
05:37 - Donc vous êtes contre aussi ?
05:38 - On peut avoir consommé à un moment donné,
05:40 et puis après avoir arrêté, et c'est le cas de beaucoup de gens.
05:43 En fait, c'est ce que dit l'OFDT, l'Observateur Français des Drogues et de la Toxicomanie,
05:46 il dit qu'en gros, la consommation de stupéfiants a tendance à diminuer après 30 ans,
05:50 voire à s'arrêter pour une grande majorité de gens.
05:52 C'est plutôt une consommation qu'on fait plus jeune et après on s'arrête.
05:56 Alors il y a effectivement aujourd'hui un phénomène générationnel,
05:59 il y a une génération qui est à mon âge, en fait c'est ma génération,
06:01 qui a tendance à, elle, avoir continué de consommer,
06:04 et là effectivement ça crée du coup un espèce de plateau et un gros volume de consommation.
06:09 Mais généralement, quand on s'insère socialement, on arrête de consommer.
06:14 Alors après il y a une consommation plus...
06:17 Il y a des consommations différentes, notamment la question de la cocaïne, etc.
06:21 - Bah oui, on consomme même à l'Assemblée Nationale ou au Sénat !
06:25 - Bah oui ! Non mais...
06:27 - Non mais c'est pas vrai ! C'est vrai !
06:29 Disons clairement les choses, parlons vrai !
06:32 Oui c'est vrai, ça existe partout !
06:34 - Ça existe ! - Même chez vous !
06:35 - Bon... Bon... Alors...
06:38 Mais... Franchement...
06:41 Franchement... Le consommateur...
06:43 - Oui, alors... - Vous voulez dire ?
06:45 - Oui, juste un petit point pour qu'on puisse comprendre.
06:48 Vous parliez de cette amende forfaitaire délictuelle.
06:50 - 200 euros !
06:51 - Oui, 200 euros, 150 euros s'il s'est payé dans les 15 jours, 400 euros s'il s'est majoré.
06:56 - Voilà.
06:57 - Cette amende forfaitaire délictuelle, c'est d'ailleurs pas moi qui le dis, c'est le défenseur des droits,
07:02 pose un certain nombre de problèmes d'un point de vue juridique. Pourquoi ?
07:06 Parce que vous êtes quelque part à la merci d'agents verbalisateurs, de forces de police ou de gendarmerie,
07:12 qui vont décider de manière parfaitement unilatérale, sans le contrôle d'un juge,
07:17 parce que le juge ne rentre absolument pas là-dedans, de vous verbaliser.
07:21 Vous êtes verbalisé le jour J, et vous payez votre amende.
07:26 - Oui. - Ou dans un autre cas,
07:28 vous n'allez pas payer votre amende, vous allez la contester, ça ne va pas passer,
07:33 ou alors vous n'allez pas la contester du tout. Qu'est-ce qui va se passer ?
07:36 Vous allez avoir automatiquement une inscription à votre casier judiciaire B1.
07:42 Je ne dis pas que ce n'est pas bien. Je dis que les juges vont pouvoir avoir accès à ces informations-là.
07:49 C'est bien dans un cadre de limitation de la récidive. Pourquoi ?
07:54 Parce que le juge, il va avoir quelque part une idée sur votre chronologie de vie.
07:59 Je vous donne un exemple. Vous avez un dossier type palmade.
08:02 Dans un dossier type palmade, le juge pourra avoir accès au casier B1,
08:07 et pourra voir si la personne concernée, ou une des personnes concernées,
08:11 a eu à un moment de sa vie un problème avec les stupéfiants et l'usage.
08:16 Donc, je m'en prie.
08:19 - Non mais je crois que c'est tout l'intérêt de l'AFD, en fait, pour le coup. Au contraire, moi je pense...
08:22 - L'AFD, c'est l'amende forfaiteur-délectueuse.
08:25 C'est-à-dire que cette amende, je suis consommateur, je suis contrôlé par la police, j'ai une amende.
08:31 - Elle rappelle l'interdit social. C'est interdit de consommer du cannabis ou de la drogue,
08:35 sous toutes ses formes. Donc elle rappelle l'interdit social.
08:38 - C'est interdit, oui, oui, tout le monde en est tout à fait d'accord.
08:41 - Deux, effectivement, comme elle est délectuelle, le juge reste en capacité de pouvoir poursuivre.
08:49 Il a l'opportunité de la poursuite. Donc effectivement, il a la...
08:52 Si c'était contraventionnel, on pourrait en mettre 50 à l'année sur une personne, ça ne changerait rien.
08:58 - Mais est-ce que depuis, une question, je vais être pragmatique,
09:02 est-ce que depuis que cette amende a été instaurée, ça a freiné la consommation ?
09:05 - Non, ça ne marche pas.
09:07 - Ça ne marche pas ? - Ça ne marche pas.
09:08 - Ça ne marche pas ? - Non.
09:10 - La consommation n'a pas baissé ?
09:11 - Moi, ce que je vois, en tout cas, il y a un truc qui a freiné,
09:14 c'est que la consommation de rue visible, etc., elle a diminué.
09:19 Et c'est déjà un bon effet, c'est-à-dire qu'on ne fume plus impunément sur la voie publique,
09:23 comme c'était le cas avant l'AFD.
09:25 - Donc l'ultra-majorité des amendes n'est pas réglée ?
09:27 - L'ultra-majorité des amendes n'est pas réglée.
09:30 - Alors, non, ce n'est pas vrai, parce qu'en fait, c'est moi qui ai voulu que cette amende soit à 200 euros.
09:33 Pourquoi ? Parce qu'elle est alignée sur le stage cannabis.
09:37 Et on a le même niveau de recouvrement de l'amende que du stage cannabis, qui était payant lui aussi.
09:42 - Alors, oui. Alors, ce qu'il faut aussi savoir, c'est que le pouvoir est donné dans les mains de la police,
09:49 et on s'est rendu compte de quoi ?
09:51 On s'est rendu compte que vous avez un certain nombre de personnes qui sont généralement un peu les mêmes,
09:55 qui vont être verbalisées à plusieurs reprises, dans des quartiers très déterminés.
10:00 Donc en fait, les personnes qu'on va cibler sont généralement les mêmes types de personnes,
10:04 j'entends par là, les 18-25 ans.
10:06 - Oui, mais ce sont des consommateurs.
10:07 - Oui, mais après la question est de savoir comment elles le règlent.
10:10 Parce que vous avez des personnes, il faut retrouver leur adresse,
10:14 on n'a pas forcément leur adresse,
10:15 vous avez des personnes qui vont se voir accumuler et accumuler...
10:18 - Mais ce n'est pas une raison.
10:19 - Je suis d'accord, je dis simplement...
10:21 - Pour supprimer l'amende.
10:22 - Non, parce que l'amende ne répond pas à 100% des cas.
10:24 - Les conséquences sur le recouvrement de cette amende ne sont pas forcément au rendez-vous.
10:28 - Oui.
10:29 - Il est 9h45, on va poursuivre ce débat, c'est très intéressant.
10:32 Si vous voulez vous joindre au débat, ce n'est pas compliqué, 0826 300 300, tout de suite.
10:38 - Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
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10:44 Vérissure présente...
10:46 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
10:51 La consommation de stupéfiants, comment faire pour freiner cette consommation à la France et le trafic ?
10:57 5 millions d'utilisateurs réguliers du cannabis, il y en a peut-être plus, il y en a plus ?
11:01 - Difficile à mesurer parce que c'est interdit.
11:04 - Oui c'est interdit, vous avez raison.
11:06 600 000 pour la cocaïne, de plus en plus de consommateurs d'héroïne aussi.
11:09 L'héroïne qui progresse dans ce pays.
11:13 Alors, c'est un interdit pénal, consommer de la drogue, 200 euros, encore une fois.
11:18 Mais l'enjeu, et là vous êtes tombés d'accord, vous tombez d'accord tous les deux,
11:23 l'enjeu c'est l'approvisionnement.
11:24 Et comment faire pour financièrement attaquer, si je puis dire, les trafiquants ?
11:33 Et les organisateurs du trafic, c'est cela ?
11:36 C'est l'enjeu numéro 1 ?
11:37 - Il faut vraiment dissocier le consommateur qui lui est un usager,
11:40 et le trafic qui lui est un modèle économique.
11:43 Le dealer ne deal pas du cannabis ou autre chose pour l'amour du cannabis,
11:47 il le fait pour l'argent.
11:48 - Pour l'argent, bien évidemment.
11:49 - Et quel que soit le produit, en fait, en vrai, ce qu'il va chercher c'est l'argent.
11:52 - Mais est-ce qu'on s'attaque suffisamment, justement, à cette source financière ?
11:58 - Il y a certainement des moyens supplémentaires à mettre, très clairement.
12:01 On a créé il y a peu de temps l'OFAST,
12:05 avec un petit jeu de mots par rapport au GoFast,
12:09 qui est censé lutter contre le trafic international.
12:12 Il faut renforcer ces moyens-là, il faut s'attaquer aux avoirs criminels,
12:16 il faut s'attaquer aux transferts financiers qui partent aujourd'hui à Dubaï ou ailleurs.
12:20 L'argent de la drogue, il est rien à venir.
12:22 - Et c'est possible ?
12:23 - Je pense que c'est possible.
12:26 - C'est possible, maître ?
12:27 - Écoutez, j'en sais rien.
12:30 En tout cas, moi, ce que je peux constater,
12:31 c'est que les moyens mis en œuvre à l'heure actuelle sont forcément insuffisants.
12:36 Insuffisants parce que, comme vous le dites, l'approvisionnement, c'est l'enjeu majeur.
12:40 L'enjeu majeur parce que vous avez des fonds qui sont considérables.
12:44 Maintenant, vous avez des méthodes qui sont ultra modernes.
12:48 Le blanchiment, vous avez beaucoup de crypto-monnaies.
12:50 Il faut arriver à intégrer ces systèmes-là et c'est très compliqué.
12:56 Vous avez alors effectivement la création de l'OFAST,
12:59 mais manifestement, vous avez des services qui doivent être encore plus développés.
13:02 Les douanes, c'est 80% à peu près des saisies.
13:05 Mais j'ai cru comprendre que la volonté des autorités,
13:08 c'était de changer un petit peu la méthode de travail des douanes avec plus de moyens.
13:14 Il y a de la corruption.
13:15 Il y a de la corruption aussi.
13:17 Bien sûr, vous avez de la corruption à tous les niveaux et je pense qu'il faut à un moment donné...
13:21 - C'est-à-dire ? Corruption qui touche qui ?
13:22 - Un peu tout le monde.
13:23 Vous avez des personnes dans les ports qui vont être corrompues.
13:27 Vous avez des policiers qui sont aussi corrompus.
13:29 Il y en a partout.
13:30 Douanes.
13:32 Vous avez une coopération internationale avec d'autres pays qui doivent être évidemment facilitées.
13:38 J'en parlais il y a quelques semaines,
13:41 mais vous avez également les relations entre la France et le Maroc,
13:44 diplomatiquement, qui sont mauvaises.
13:45 - C'est une question des pays producteurs quand même.
13:47 - C'est le plus gros producteur dans la vallée du Rif.
13:51 Donc oui, pour vous donner un exemple,
13:54 vous avez un dossier avec des importations qui viennent par exemple d'Europe du Nord.
13:59 Les policiers vont filer des équipes
14:02 et ils savent que la voiture va partir d'Île-de-France et va se rendre à la frontière belge.
14:07 On présume que ça va aller en Hollande.
14:10 - Oui.
14:11 - Où est la coopération ?
14:12 Elle n'y est pas.
14:14 Ou alors elle y sera peut-être très bien.
14:16 - Il n'y a pas de coopération mamoralienne.
14:18 - Mais ce que je veux dire par là, c'est que cette coopération judiciaire,
14:20 policière, interviendra très a posteriori.
14:23 La voiture, elle part en Belgique, elle part en Hollande.
14:27 Qu'est-ce que font les policiers ?
14:28 Ils attendent que la voiture revienne.
14:30 Alors ils vont faire un constat.
14:31 Elle est partie vendredi, elle a franchi la frontière à 4h du matin
14:35 et on la voit revenir samedi à 16h.
14:38 Mais ce qui s'est passé là-bas, on ne le sait pas.
14:41 Et l'enjeu il est là.
14:42 - Oui, l'enjeu il est là.
14:44 - Oui, l'enjeu il est là, il est sur l'identification.
14:46 - Il n'est pas sur le consommateur donc.
14:48 Non mais parce que j'entends, si on s'attaque au consommateur,
14:51 on arrivera peut-être à freiner l'extension du trafic.
14:57 - C'est toujours pour moi la mauvaise façon de voir le truc.
15:00 C'est pareil, on pense qu'en s'attaquant au chouffe ou à la nourrice
15:04 ou aux dealers de cage d'escalier, qu'on va réduire le trafic.
15:07 Ils seront remplacés le lendemain, ça ne change rien.
15:10 De la même façon, la consommation de drogue c'est vieux comme l'humanité.
15:15 Donc il y aura toujours des gens pour consommer.
15:17 Après, à nous de nous interroger pourquoi il y a de plus en plus de gens qui consomment de la drogue,
15:21 ça c'est une réflexion plus globale.
15:23 Mais très clairement, si on veut assécher les trafics,
15:27 il faut s'intéresser au pays producteur, aux transferts financiers,
15:29 il faut s'intéresser à qui profite le crime.
15:32 C'est ça le sujet, à qui profite le crime.
15:34 - Oui, et la légalisation ne change rien du tout.
15:37 - Mais pourquoi ? Qu'est-ce qui est changeant ?
15:39 - Moi je pense pas qu'elle change grand chose.
15:41 - Bah écoutez, on ne l'a pas encore testé.
15:43 Déjà, il faut faire un constat, j'ai pas l'impression que depuis des décennies où on bosse sur le sujet,
15:48 on soit arrivé à des résultats qui soient très satisfaisants.
15:51 La légalisation pour moi, elle changerait les choses,
15:54 pour la simple et bonne raison que les moyens qui seraient mis en œuvre
15:58 pour les injonctions thérapeutiques,
16:00 pour pouvoir faire de la prévention,
16:02 pour pouvoir soigner les gens,
16:04 pour pouvoir contrôler la manière dont les gens vont consommer,
16:07 elle me semble primordiale.
16:09 Je vais demain acheter mon herbe de cannabis,
16:12 j'ai en face de moi un professionnel formé, adapté,
16:16 qui a une formation en matière médico-sociale ou autre, sanitaire,
16:21 et qui sera en mesure, beaucoup plus en mesure de répondre à cela,
16:24 qu'une personne qui se trouve dans un quartier ou autre,
16:27 et qui en a potentiellement rien à fiche.
16:29 - Vous êtes opposé ?
16:31 - Moi je suis opposé à la légalisation pour deux raisons.
16:33 Un règlement qui n'est pas respecté, qu'il faut le tuer.
16:36 On a l'exemple tout bête, le code de la route,
16:38 il y a toujours autant d'infractions sur le code de la route,
16:40 et ce n'est pas pour autant qu'on dit qu'il faut arrêter le code de la route.
16:42 Donc effectivement, on a un arsenal répressif sur le papier,
16:46 mais il n'est pas aussi répressif dans la décision judiciaire.
16:50 Donc il faut aussi voir ça d'un côté.
16:52 Et d'un autre côté, je pense qu'il y a eu des études,
16:54 il y a eu Canalex qui est une étude de 2017 ou par là,
16:57 sur le sujet, ce qu'on appelle la régulation,
17:00 c'est-à-dire la légalisation des drogues,
17:02 on voit bien qu'à chaque fois, le marché noir demeure,
17:06 parce qu'ils laissent un produit,
17:10 - Parce qu'ils vont baisser les prix.
17:12 - Le marché noir, qu'il y ait autorisation ou pas,
17:14 légalisation, le marché noir durera.
17:16 - Le marché noir demeure, il est moins cher avec un produit plus fort.
17:18 - Comme la cigarette, regardez la cigarette.
17:20 - Tout à fait. Donc l'interdiction finalement,
17:22 ou la légalisation ne change pas la donne,
17:24 puisqu'encore une fois, on est sur un trafic,
17:26 c'est l'argent qui compte.
17:28 On s'aperçoit que les mineurs continuent à consommer généralement pareil,
17:32 et c'est bien le sujet,
17:34 c'est qu'on se met à consommer du stupéfiant généralement
17:36 - Le vrai sujet sont les mineurs.
17:38 - Avant sa majorité. Et moi je pense que le vrai sujet
17:40 c'est effectivement les mineurs.
17:42 Le modèle de prévention qu'il a, par contre,
17:44 je suis d'accord, n'est pas suffisant chez nous sur la consommation du stupéfiant,
17:46 les jeunes ne savent pas ce qu'ils prennent en fait.
17:48 Ils ne le savent pas.
17:50 Ils s'imaginent des tas de choses, ils pensent que le cannabis
17:52 c'est bio parce que c'est de l'herbe, donc ils préfèrent fumer de l'herbe
17:54 que de la résine par exemple, parce qu'ils pensent
17:56 que c'est plus naturel que la résine.
17:58 Ça veut dire qu'ils n'ont aucune conscience de ce que produit
18:00 le THC sur leur organisme.
18:02 - Merci messieurs, je suis obligé d'interrompre,
18:06 mais bon, nous aurons l'occasion
18:08 de revenir sur le sujet.
18:10 Conclusion, l'argent.
18:12 Il faut s'attaquer au financement
18:14 de la drogue. Voilà, c'est la priorité.
18:16 - Tout à fait.
18:18 - Merci d'être avec nous, d'être venu nous voir
18:20 sur Sud Radio. Tout de suite,
18:22 Sud Radio Média, Christine Bouillaud et Gilles Gansman
18:24 reçoivent le chanteur Vincent Niclot
18:26 et la réalisatrice Mathilde Damoiselle.
18:28 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
18:30 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
18:32 - Avec Vérissure,
18:34 le numéro 1 des alarmes en France.
18:36 Rendez-vous sur verissure.fr
18:38 pour votre demande de devis gratuits.
18:40 pour votre demande de vie gratuite.