Avec Bastien Lachaud, Député LFI de Seine Saint-Denis et Loïc Kervran, Député Horizons du Cher
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00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:08 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 - Allez, nous allons... C'est jeudi, jeudi politique,
00:16 et comme tous les jeudis, nous recevons deux députés,
00:18 et j'en suis très heureux parce que ça permet de débattre de l'actualité,
00:22 chacun exposant son point de vue.
00:25 Avec nous, nous avons, par ordre alphabétique,
00:28 Loïc Kervran, qui est député au Rizon du Cher, bonjour.
00:32 - Bonjour.
00:32 - Merci d'être avec nous, et Bastien Lachaud, qui est député LFI de Seine-Saint-Denis.
00:36 Bonjour, merci d'être avec nous tous les deux.
00:38 Bien, le président de la République reçoit les chefs de parti sur l'Ukraine.
00:43 Vous n'êtes pas reçu, vous n'êtes pas chef de parti,
00:46 mais si vous étiez face au président de la République,
00:49 que lui diriez-vous ?
00:51 Je commence avec vous, Loïc Kervran.
00:55 Sans doute que nous avons encore besoin d'accélérer sur l'économie de guerre.
00:59 Vous savez, moi je viens d'une circonscription, d'un département...
01:02 - L'économie de guerre, moi je la vois pas en France aujourd'hui.
01:04 - Oui, mais moi je la vois parce que je suis dans le département du Cher,
01:09 et que dans mon département j'ai MBDA, j'ai Nexter, etc.
01:12 Et j'ai vu l'accélération des cadences de production.
01:14 - Vous avez des industriels de l'armement.
01:17 - J'ai des industries qui font des obus, qui font des missiles,
01:20 qui font les canons César, etc. Tout ça c'est fait dans le Cher.
01:23 J'ai vu l'accélération, mais elle est encore insuffisante.
01:26 On est passé de 1000 à 3000 obus de 155 par mois.
01:30 On est passé de 2 à 6 canons César par mois.
01:33 - Pourquoi on ne va pas plus vite ?
01:35 Parce qu'on manque d'acier ? Parce qu'on manque de bras ?
01:38 Parce qu'on manque de moyens financiers ?
01:40 - C'est une multitude de choses.
01:41 On manque de bras, c'est sûr que le recrutement c'est un problème.
01:46 Et puis ensuite, sans doute qu'on s'oblige encore à trop de normes sur ce qu'on produit.
01:51 Finalement, quand on tire un obus très vite,
01:53 il y a des étapes dont on pourrait se passer.
01:56 Ce n'est pas la même chose de faire un obus qu'on va conserver pendant très longtemps,
01:59 ou un missile avec une rénovation à mi-vie,
02:02 ou d'avoir quelque chose qui va être tiré très très vite.
02:05 Et donc là, je pense qu'on n'est pas encore allé tout à fait au bout.
02:08 Et puis aussi c'est lent, c'est lent de construire de nouveaux bâtiments de production,
02:12 parce qu'il y a plein de contraintes, etc.
02:14 Et là, si on est vraiment en économie de guerre, il y a encore de la marge.
02:16 - Il y a encore de la marge. Alors, que lui diriez-vous, Bastien Lachaud,
02:20 qu'il a été totalement irresponsable lorsqu'il s'est exprimé la semaine dernière
02:24 pour dire qu'il fallait envoyer des troupes au sol françaises ou occidentales ?
02:27 - Il n'a jamais dit "troupe au sol".
02:29 - Il a dit ? - Non mais ne compte...
02:31 Disons clairement la vérité. Est-ce qu'il a parlé de "troupe au sol" ?
02:35 - Il a dit qu'il fallait envoyer des troupes occidentales en Ukraine,
02:39 et le ministre de la Défense, en essayant de rattraper le coup le lendemain, a dit...
02:44 Il ne voulait pas dire "des troupes", il voulait dire "des mineurs".
02:47 Donc des "des mineurs", c'est au sol.
02:50 - Ne jouons pas sur les mots. - Sur quoi des combattants ?
02:52 - Allez-y. - Ce n'était pas clair dans ses propos,
02:57 et d'ailleurs, le monde entier a clarifié cette ambiguïté en disant
03:02 "jamais nous n'enverrons de troupes en Ukraine".
03:05 - Mais bon... - L'OTAN, les États-Unis, l'Allemagne, tous nos alliés.
03:10 - J'aurais établi la réalité, la vérité, par le monde entier.
03:13 - Tous nos alliés. - Pas tous nos alliés non plus.
03:15 - Les pays baltes, par exemple, les Pays-Bas, et d'autres ont applaudi le président de la République.
03:22 - Ceux qui n'ont absolument pas... - La République tchèque, par exemple,
03:24 où était Emmanuel Macron il y a deux jours.
03:27 - Ceux qui n'ont pas les moyens d'envoyer des troupes en Ukraine.
03:29 - Bon, enfin... - Donc c'est facile d'applaudir.
03:31 - Bon, disons la vérité. - Oui, mais c'est la vérité.
03:35 Il a humilié la France, et il l'a isolée, et il a fait le jeu de Poutine.
03:39 Parce que tous nos alliés qui ont les moyens d'envoyer des troupes en Ukraine
03:44 ont clarifié leur position et ont dit qu'ils n'iraient pas.
03:47 Donc il a été irresponsable là-dessus. Premier élément.
03:50 Deuxième élément, la France n'est pas en guerre avec la Russie,
03:54 et la France ne doit pas être en guerre avec la Russie,
03:57 car il est totalement irresponsable d'affirmer que deux nations nucléaires
04:01 pourraient être en guerre l'une contre l'autre sur le sol d'un pays tiers.
04:04 Parce que cela mènerait à une escalade, et potentiellement à la destruction mutuelle
04:09 de nos deux pays qui sont des nations nucléaires dotées de l'arme atomique.
04:13 Deuxième élément. Et enfin, nous lui dirions qu'il faut cesser de jouer l'escalade
04:21 dans ce conflit. La France doit porter une voie de paix,
04:25 doit porter la voie de la solution pacifique de ce conflit,
04:32 parce qu'il n'existe pas, il n'est pas réaliste d'envisager une solution militaire.
04:36 Et donc, il n'est pas possible que l'Ukraine puisse intégrer l'OTAN.
04:41 Il n'est pas possible que l'Ukraine puisse intégrer l'Union Européenne.
04:44 Il faut qu'il cesse de dire cela. Cela n'est pas réaliste,
04:48 et cela pose problème et empêche une solution pacifique.
04:52 Alors, que répondez-vous à ce que vient de dire Bastien Lachaud ?
04:55 D'abord, je crois qu'effectivement, il faut être précis à la fois sur ce qui a été dit,
04:59 sur le contexte. En fait, le président de la République,
05:00 il répond à une question d'un journaliste.
05:03 Il reconnaît qu'il n'y a pas de consensus pour envoyer des troupes au sol.
05:06 Il ne dit pas que ça a été vu avec les alliés, que tout le monde est d'accord.
05:09 Au contraire, il le dit dans son intervention.
05:11 Mais il dit quoi ? Il dit tout ce qu'on a écarté jusque-là.
05:16 La fourniture, domicile, etc.
05:18 Qu'on a écarté au début, finalement, on a fini par le faire.
05:21 Et il ne veut rien écarter de base. Pourquoi ?
05:24 Parce qu'en face, on a quelqu'un qui n'a pas de limite.
05:27 Et moi, je trouve ça un peu curieux d'aller dire au président de la République française,
05:31 c'est à vous de mettre vos limites,
05:32 alors qu'en face, on a quelqu'un qui n'a aucune limite.
05:35 D'aller dire que c'est la France qui va chercher l'escalade,
05:37 alors que c'est la Russie qui a envahi l'Ukraine,
05:40 qui est dans l'escalade, qui parle d'utiliser des bombes stratégiques, etc.
05:45 - Medvedev parle de l'arme nucléaire en permanence.
05:49 Le concept, voilà ce qu'a dit Medvedev, c'est important.
05:52 Il faut bien écouter ce que disent les responsables russes.
05:54 Voilà ce qu'a dit Medvedev hier.
05:56 Le concept d'une identité ukrainienne indépendante doit disparaître.
06:00 C'est clair.
06:01 Plus d'Ukraine indépendante.
06:04 C'est la volonté du pouvoir russe.
06:06 Face à cette volonté du pouvoir russe,
06:09 quelle est la réponse que nous devons apporter ?
06:11 C'est là le fond du problème.
06:12 - Exactement. Et là, qu'est-ce qui se passe ?
06:14 Là, on est clairement encore dans un rapport de force très important.
06:18 Les deux parties ne sont pas prêtes à négocier.
06:21 Elles pensent encore qu'elles peuvent progresser dans le rapport de force.
06:25 Et dans ce contexte-là, le président, qu'est-ce qu'il fait ?
06:27 Il met de l'ambiguïté stratégique.
06:29 Il dit finalement, dans un contexte en plus où les choses ne sont pas simples
06:32 pour les Ukrainiens sur le terrain,
06:34 et elles ne vont pas être très simples non plus au printemps.
06:37 Il n'est pas complètement exclu que la Russie, ici ou là,
06:40 puisse enfoncer le front ukrainien.
06:42 Et donc finalement, qu'est-ce que la France dit ?
06:44 Elle dit "faites attention, vous ne savez pas comment nous réagirons.
06:48 Vous ne pourrez pas prendre Kiev comme ça", etc.
06:52 - Bastien Lachaud.
06:54 Plusieurs choses.
06:55 Déjà, le président de la République n'est pas Poutine.
07:00 C'est-à-dire que ce n'est pas un autocrate
07:02 qui décide seul, de manière irresponsable,
07:04 en violant le droit international.
07:06 Il est le président de la France, et donc à ce titre,
07:08 il ne doit pas se comporter comme le président de la Russie.
07:11 Il ne doit pas être irresponsable.
07:12 Il doit porter, justement, face à quelqu'un qui fait de l'escalade,
07:18 notre rôle, c'est d'aller vers la désescalade.
07:20 Parce que si tout le monde va vers de l'escalade,
07:22 à la fin, on ne sait pas où ça s'arrête.
07:24 Et ça, c'est irresponsable.
07:26 Donc justement, c'est parce que nous sommes face à quelqu'un
07:29 qui n'a pas de limite que nous devons nous en poser.
07:34 Et en poser ne veut pas dire faire le jeu de Poutine
07:39 ou abandonner les Ukrainiens.
07:41 Ce qu'a dit Medvedev n'est absolument pas acceptable.
07:44 L'Ukraine est une nation indépendante qui existe,
07:47 qui est reconnue internationalement.
07:49 - Alors est-ce que vous demandez aujourd'hui à Poutine,
07:51 est-ce que la France doit demander à Poutine
07:53 de cesser de baisser les armes ?
07:56 De cesser, de cesser, de cesser toute action militaire ?
08:01 Est-ce que vous êtes certain, c'est toute la question de fond,
08:04 que Poutine s'arrêtera aux frontières du Donbass ?
08:07 Est-ce que vous en êtes certain ?
08:09 - Non.
08:10 - Mais êtes-vous certain, vous,
08:12 que Poutine envahira la Pologne ?
08:14 - Non. - Exactement.
08:16 - Les deux côtés, c'est la Syrtie qui demeure.
08:19 - Tout à fait. Donc les gens qui disent,
08:21 si l'Ukraine s'effondre, Poutine va envahir l'Europe,
08:26 ils ne le savent pas. - Non.
08:28 - Mais je ne pense pas que l'Ukraine doive s'effondrer.
08:30 Nous devons aider les Ukrainiens.
08:32 - Militairement. - Nous devons les aider.
08:34 - Militairement. - Par tous les moyens possibles.
08:36 - Donc envoyer des armes.
08:38 - Mais nous avons toujours dit qu'il fallait envoyer
08:40 des armes pour permettre à l'Ukraine de se défendre.
08:44 Nous l'avons toujours dit.
08:46 Par contre, ce que nous disons, c'est que ces armes,
08:48 en aucun cas, ne doivent servir à frapper le territoire russe.
08:52 - Est-ce que vous voterez le 12 à l'Assemblée nationale
08:54 et le 13 au Sénat pour l'accord bilatéral
08:57 de sécurité signé entre la France et l'Ukraine ?
09:00 - Le problème... - Vous le voterez ou pas ?
09:02 - Cet accord pose plusieurs problèmes.
09:04 Déjà, cet accord s'inscrit dans l'idée que l'Ukraine
09:08 doit intégrer l'OTAN, doit intégrer l'Union Européenne.
09:12 - C'est pas inscrit dans l'accord que l'Ukraine doit intégrer l'OTAN,
09:16 dans le texte. Vous l'avez lu, évidemment.
09:18 - Oui, oui, bien sûr. - C'est pas inscrit dans le texte.
09:20 - C'est largement sous-entendu.
09:22 - Oui, mais oui, mais le problème...
09:24 - C'est pas inscrit dans le texte.
09:26 - Non, mais c'est largement sous-entendu.
09:28 Et dans cet accord, il y a un certain nombre de problèmes.
09:36 Et je tiens à rappeler que nous avons là aussi un problème
09:39 sur le format de la discussion qui aura lieu mardi prochain,
09:44 parce que cette discussion ne porte pas sur le texte.
09:47 Nous n'allons pas voter pour ou contre l'accord.
09:50 Nous allons voter pour ou contre une déclaration du Premier ministre
09:53 concernant l'accord.
09:55 C'est encore une fois une délégitimisation du Parlement,
09:59 parce que, je suis désolé, mais quand la France signe un accord de sécurité
10:02 avec une nation en guerre, ce qui n'est pas rien et anodin,
10:06 il serait quand même logique que les représentants du peuple
10:09 puissent le ratifier. Et ça ne sera pas le cas.
10:11 - À vous de répondre, d'avancer vos arguments.
10:16 - La Constitution, elle est très claire, c'est le chef de l'État
10:19 qui négocie et qui ratifie les traités.
10:24 Sauf qu'il faut un certain nombre de cas,
10:28 qui pour moi ne sont pas remplis. Il y a un débat juridique,
10:30 il y a des gens au Sénat notamment qui ont saisi le Conseil d'État,
10:34 il sera tranché. C'est vrai que mardi, nous allons voter
10:37 sur une déclaration du gouvernement sur l'accord et sur l'Ukraine.
10:42 Évidemment, moi j'attends de savoir ce que le gouvernement va dire,
10:47 mais j'ai deux, trois observations. D'abord, la désescalade,
10:50 ça ressemble quand même assez étrangement souvent
10:53 à l'esprit de défaite. Désescalade, défaite.
10:56 Et il faut imaginer aussi ce qui se serait passé
11:00 si le président de la République avait dit "non, nous, nous excluons
11:03 complètement l'envoi de qui que ce soit au sol du dénominateur".
11:07 - Mais personne ne lui demandait de s'exprimer sur ce sujet.
11:09 - Eh bien si, il répond. - L'ambiguïté stratégique était justement de ne pas...
11:12 - Il répond à une question. - Eh bien des fois, il faudrait mieux
11:14 d'arrêter de répondre à des questions. Parce que quand en Suède,
11:17 il va répondre à une question, d'ailleurs en anglais,
11:20 sur la dissuasion nucléaire, ou il remet en question
11:23 notre doctrine, je pense qu'il ferait mieux des fois de surveiller ce qui...
11:26 - Messieurs, je pense que vous faites de la politique politicienne,
11:30 je vous le dis tous les deux. Moi, je vous parle...
11:33 Oublions le président de la République.
11:35 - Non mais oublions le président de la République et regardons la situation.
11:39 La situation. Aujourd'hui, est-ce que les conditions
11:43 d'un début de paix sont réunies ? Oui ou non ?
11:46 Aujourd'hui. Je vous pose la question, Bastien Lachaud.
11:49 - Eh bien, je vous réponds. Tout le temps, les conditions de la paix sont réunies.
11:54 Il faut organiser ces conditions. Il faut agir pour que les conditions soient réunies.
12:00 - Avec qui et comment ?
12:02 - Nous avons, par exemple, en Europe, l'Organisation de la Sécurité et de la Coopération Européenne.
12:07 C'est une organisation qui a été créée en 1975, au moment de la guerre froide,
12:11 qui réunit les Américains, les Russes, l'ensemble des nations européennes
12:15 pour discuter de la sécurité et de la paix.
12:17 Voilà un cadre dans lequel nous pourrions échanger sur la question de la paix.
12:23 Et d'ailleurs, je tiens quand même à le rappeler,
12:26 nous avons la base de ce qui se passe en Ukraine.
12:30 C'est que quand l'Urse s'est effondrée en 1990,
12:33 à aucun moment, à aucun moment, il n'y a eu de grand sommet européen
12:39 pour valider les frontières qui sont nées de cet effondrement.
12:42 Et donc, aujourd'hui, nous avons des centaines de contestations de frontières,
12:46 ne serait-ce qu'en Europe, et pas que en Europe de l'Est.
12:48 Donc, je pense que discuter des frontières et proposer,
12:52 et d'ailleurs c'est le président de la République lui-même qui l'avait dit,
12:55 des garanties de sécurité mutuelles.
12:57 Il faut garantir à l'Ukraine sa sécurité,
13:00 et il faut que la Russie ait de l'autre côté des garanties de sécurité.
13:03 - Vous allez répondre Loïc Ervrand, mais je dois faire une petite page de pub,
13:06 donc on se retrouve dans un instant.
13:09 - Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
13:12 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
13:15 Vérissure présente...
13:17 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
13:22 - Quelle réussite ! Il est 9h50, 10h-10, on va parler d'autre chose.
13:29 Alors, la CGT a déposé des préavis de grève,
13:33 et annonce déposer des préavis de grève pour les Jeux Olympiques,
13:38 pendant les Jeux Olympiques.
13:39 Comment réagissez-vous, Bastien Lachaud ?
13:41 Est-ce normal ? Est-ce que vous soutenez ces mouvements sociaux
13:45 annoncés pour les Jeux Olympiques ?
13:47 Est-ce qu'il faut une trêve olympique ? Question complémentaire.
13:51 - Si la CGT considère que les droits des travailleurs
13:55 nécessitent une grève, et que cette grève doit avoir lieu pendant les Jeux Olympiques,
13:59 je pense qu'elle a le droit de le faire, et qu'elle a raison de le faire.
14:02 Pourquoi y aurait-il une trêve olympique ?
14:05 - Je vous retourne la question !
14:08 - Ah non, moi j'ai pas ma réponse !
14:10 - Pourquoi ? Pourquoi ? - Je n'ai pas ma réponse !
14:12 - Mais vous posez la question ! Pourquoi une trêve olympique ?
14:14 - Alors que les Jeux Olympiques aujourd'hui posent énormément de problèmes et de questions,
14:18 que ce soit des questions démocratiques, que ce soit des questions sociales,
14:21 que ce soit des questions écologiques,
14:23 pourquoi devrait-il y avoir une trêve sociale ?
14:28 Quand on voit les conditions de travail sur les chantiers des Jeux Olympiques,
14:32 quand on voit la manière dont la sécurité des Jeux Olympiques
14:36 va être mise en œuvre avec, par exemple, un contrôle facial algorithmique,
14:44 au nom de quoi y aurait-il une trêve sociale alors qu'il n'y a pas de trêve sécuritaire sur ces Jeux Olympiques ?
14:51 - Loic Kerbrand ?
14:51 - Oui, pourquoi y aurait une trêve olympique ?
14:53 Parce que la France, elle va accueillir le monde,
14:55 parce que c'est l'image de la France qui est en jeu,
14:59 parce que c'est un moment dont on pourrait profiter,
15:02 c'est un moment où on pourrait faire rayonner notre pays.
15:05 Et finalement, il y a quand même une forme de chantage,
15:09 d'utilisation de ce moment très particulier,
15:11 où nous savons qu'il y a un enjeu très fort en termes d'image et de réussite
15:16 de l'accueil de tous ces pays du monde.
15:18 On ne réalise pas complètement ce que c'est que les Jeux Olympiques.
15:21 C'est même pas une Coupe du Monde de football, de rugby.
15:25 - C'est encore plus fort.
15:27 - Et malheureusement, quand je vois...
15:29 - Oui, mais les revendications, elles existent, les revendications.
15:35 Alors pourquoi ne pas les satisfaire ou satisfaire une partie d'entre elles, dans tous les cas ?
15:40 Pourquoi ne pas profiter justement de ce moment,
15:43 pour faire avancer et le dialogue social, et peut-être les revendications ?
15:47 - Je crois que c'est ce qui est fait en partie.
15:49 D'ailleurs, il y a des mesures qui ont été annoncées
15:51 pour les policiers et les gendarmes qui vont être mobilisés.
15:55 - Justement.
15:57 - C'est ce que demandent...
15:59 Justement, je crois que c'est 1900 euros de prime.
16:01 Je crois que c'est cela pour les policiers.
16:03 Justement, c'est ce que demandent les fonctionnaires, les autres fonctionnaires.
16:07 - Pourquoi, en effet, n'y aurait-il que les policiers et les gendarmes
16:11 qui bénéficient de cette prime ?
16:13 Peut-être parce que le gouvernement aujourd'hui n'arrive à assumer
16:15 et à assurer son pouvoir que grâce à la police et à la gendarmerie.
16:19 Pourquoi ?
16:21 - Non, mais il ne faut pas exagérer.
16:23 - On est dans un régime autoritaire qui tient sur la police et la gendarmerie.
16:25 - Écoutez, je suis désolé, quand on voit les images du salon de l'agriculture,
16:27 on se dit que si les gendarmes n'avaient pas été là,
16:29 la visite du président se serait encore plus mal passée.
16:33 Mais regardons les choses.
16:35 Les Jeux Olympiques, vous dites "la France accueille le monde".
16:39 On pourrait poser plein de questions sur les Jeux Olympiques,
16:41 sur le bien fondé, écologique, etc.
16:43 Mais je ne vais pas rentrer dans ce débat-là.
16:45 Qui a construit les stades ?
16:47 Qui va faire fonctionner les transports ?
16:51 Qui va faire fonctionner les hôtels ?
16:53 Qui va nourrir les athlètes ?
16:55 Qui ? Les travailleurs.
16:57 Et pourquoi ces travailleurs-là,
16:59 qui vont travailler beaucoup plus,
17:01 qui vont travailler dans de mauvaises conditions de travail,
17:03 pourquoi ces gens-là devraient-ils se sacrifier ?
17:07 Sacrifier leur droit au nom des Jeux Olympiques ?
17:11 Si les Jeux Olympiques sont si importants,
17:13 pourquoi ne sont-ils pas payés à leur juste valeur et à leur juste mesure ?
17:17 - Ils ne se sacrifient pas.
17:19 - Ils gagneront plus, ils font des heures supplémentaires, etc.
17:23 - Pourquoi les policiers ont une prime particulière ?
17:25 - On voit bien que sur les questions de sécurité,
17:27 il y a un enjeu particulier de mobilisation
17:29 de l'ensemble des ressources du pays,
17:32 de leur concentration sur la plaque parisienne
17:35 et sur quelques autres sites,
17:37 alors que les logiques ailleurs,
17:39 en santé, etc., ne sont pas tout à fait les mêmes.
17:41 Nous avons, et c'est une autre difficulté d'ailleurs,
17:45 dont on pourrait parler, mais on a moins de ressources,
17:47 on fait venir moins de monde à Paris.
17:49 Donc voilà.
17:51 Après, continuons à parler de ça.
17:53 Mais c'est une chose de négocier,
17:55 c'est une autre chose de mettre la pression,
17:57 de bloquer le pays dans ce moment-là.
17:59 - C'est le principe de la grève,
18:01 de déranger.
18:03 Une grève qui ne dérange pas n'a aucune chance de...
18:05 - Mieux vaut faire grève pendant les vacances,
18:07 au moment des départs de vacances,
18:09 qu'en semaine.
18:11 - C'est le meilleur moyen d'être entendu.
18:13 Et ce qui est terrible dans ce pays,
18:15 c'est que les salariés soient obligés de faire grève
18:17 pour faire entendre leur voix sur un juste noir.
18:19 Non mais juste !
18:21 Vous dites qu'il y a un enjeu de sécurité.
18:23 Évidemment qu'il y a un enjeu de sécurité.
18:25 Mais vous ne croyez pas qu'il y a aussi un enjeu
18:27 à ce que les transports de la RATP fonctionnent ?
18:29 Et fonctionnent bien ?
18:31 Pourquoi aujourd'hui on n'arrive pas à recruter ?
18:33 Peut-être parce qu'on a abaissé la qualité
18:35 de travail des salariés
18:37 et leur niveau de rémunération.
18:39 - Messieurs...
18:41 - Donc il n'y a pas que la sécurité, en fait,
18:43 pour le bien de l'économie, pour le bien du pays.
18:45 - Messieurs, il nous reste une minute.
18:47 Le cumul des mandats.
18:49 Vous voulez revenir sur le non-cumul des mandats ?
18:51 - Oui, pour plusieurs raisons.
18:53 D'abord parce qu'en réalité, la loi de 2014
18:55 n'a pas mis fin au cumul des mandats.
18:57 Elle a juste empêché
18:59 les parlementaires, les députés et les sénateurs
19:01 d'avoir un autre mandat.
19:03 Mais regardez, j'aime bien prendre des choses concrètes.
19:05 Chez moi, le maire de Bourges,
19:07 il est aussi premier vice-président de l'agglomération.
19:09 Il est aussi conseiller départemental.
19:11 Donc c'est une loi qui n'a pas mis fin au cumul des mandats.
19:13 Elle a juste coupé le lien
19:15 entre le national et le local.
19:17 C'est sur ça que l'on veut revenir.
19:19 - C'est à la show.
19:21 - Dans ces cas-là, allons jusqu'au bout.
19:23 Supprimons la totalité des cumuls de mandats
19:25 pour qu'il y ait plus d'élus,
19:27 pour qu'il y ait plus de personnes impliquées,
19:29 que chaque élu se consacre exclusivement au mandat
19:31 pour lequel il a été élu.
19:33 Donnons plus de pouvoir
19:35 au Parlement, aux députés,
19:37 pour que ce mandat soit plus attractif
19:39 pour les élus locaux, pour qu'ils abandonnent
19:41 leur place de maire. Bref, refondons
19:43 cette République
19:45 et redonnons plus de pouvoir aux citoyens,
19:47 aux élus, au détriment
19:49 du président de la République.
19:51 - J'ai une conviction assez profonde, monsieur Bourdin, là-dessus.
19:53 En fait, la fin du cumul des mandats,
19:55 on dit que ça a supprimé les baronnies.
19:57 Mais pour moi, ça a surtout créé une espèce d'énorme
19:59 baronie un peu parisienne
20:01 parce qu'on a empêché
20:03 des figures politiques qui avaient
20:05 un fort ancrage local, qui leur donnaient une liberté
20:07 aussi, par rapport à l'exécutif,
20:09 d'émerger et d'avoir une vie politique nationale.
20:11 Et ça, c'est un vrai problème démocratique.
20:13 - C'est vrai que ça parisianise,
20:15 si je puis dire, non, la vie politique.
20:17 - Non, je ne pense pas que ça parisianise. Non, mais par contre,
20:19 ça pose une vraie question. Pourquoi un maire
20:21 décide de rester maire
20:23 plutôt que de devenir député ? Cela montre
20:25 bien qu'il y a un problème sur les pouvoirs du Parlement
20:27 et sur les pouvoirs du député. Parce que
20:29 que quelqu'un considère qu'il vaut mieux être maire
20:31 d'une ville de 20 000 habitants, et qu'on est plus
20:33 efficace quand on est maire que quand on est député,
20:35 c'est qu'il y a un problème démocratique dans notre pays
20:37 sur le rôle du Parlement.
20:39 - Bien, merci messieurs. On aura l'occasion
20:41 de revenir et de débattre sur le cumul des mandats.
20:43 Bientôt, évidemment.
20:45 Sud Radio Média, juste après Les Infos,
20:47 Valérie Expert et Gilles Gansman
20:49 reçoivent Georges-Marc Benhamou, journaliste
20:51 producteur. Merci de nous avoir
20:53 accompagnés depuis ce matin.
20:55 - Sud Radio,
20:57 parlons vrai chez Bourdin, 9h10h,
20:59 Jean-Jacques Bourdin.
21:01 - Avec Vérissure, le numéro 1 des
21:03 Rendez-vous sur verisure.fr pour votre demande de devis gratuits.