Migrants : une situation incontrôlable ? Débat Elisabeth Lévy x Thomas Guénolé

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Avec Elisabeth Lévy et Thomas Guénolé, éditorialistes Sud Radio

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##LA_VERITE_EN_FACE-2024-09-18##

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00:00SUD RADIO, la vérité en face, Patrick Roger.
00:04Un nouveau drame de l'immigration dans la Manche, au moins huit personnes ont perdu la vie cette nuit au large du Pas-de-Calais.
00:11Depuis le début de l'année, au moins 37 personnes sont mortes lors de tentatives de traversée de la Manche.
00:16La question du drame des migrants quand il y a des naufrages comme le week-end dernier, de semaine en semaine, il y a toujours ces questions qui sont abordées.
00:29Le week-end dernier, puisqu'on parle justement de ce naufrage, huit personnes dont un bateau s'est échoué du Pas-de-Calais,
00:37le week-end dernier, en 24 heures, entre vendredi et samedi, il y a eu 200 naufragés qui ont été secourus, justement au large, bien sûr.
00:47Sur l'ensemble de la journée, il y avait eu 18 tentatives de départ d'embarcations qui ont été suivies là-bas.
00:56Pourquoi ? Parce qu'il y avait une fenêtre météo qui était plus favorable.
00:59Alors là, je parle donc de la Manche pour aller de l'autre côté en Grande-Bretagne, mais il y a aussi les questions en Méditerranée.
01:05En fait, un peu partout, il y a cette question évidemment des migrants, avec l'Europe comme la France, comme la Grande-Bretagne,
01:13comme beaucoup de pays qui sont un peu embourbés sur cette question.
01:17Et le débat, on en a parlé l'autre jour, qui ressurgit quand même autour de l'immigration, avec vous avez vu ce qui s'est passé effectivement en Allemagne,
01:24où on évoque la question du refoulement, sauf que dans le droit européen, c'est interdit le refoulement.
01:28Et ça concerne aussi le monde entier, puisque évidemment, ces migrants viennent du monde entier.
01:35On parlera d'ailleurs de l'exemple de New York tout à l'heure. Je vous parlerai des migrants à New York.
01:39New York, oui, ville plutôt de gauche, bien sûr, qui accueillait à bras ouverts avant, disait-on, des migrants.
01:48Vous avez vu ce qui se passe aujourd'hui ? On n'en veut plus.
01:51Les gens les plus riches disent, mais ce n'est pas possible, ce qui se passe au pied de nos tours, au pied de nos immeubles.
01:57Thomas Guénolé, Elisabeth Névy, voilà, j'ai fait une petite introduction sur ce sujet, la question des migrants.
02:04Comment l'aborder ? C'est difficile.
02:06Et évidemment, on est touché quand il y a des drames, et en même temps, on se dit, on ne peut pas laisser ça comme ça.
02:12Une remarque préalable, je pense que c'est presque impossible d'en parler si on se laisse, si vous voulez,
02:19happer par l'émotion qui est tout à fait légitime, c'est-à-dire par les histoires individuelles qui sont toujours terribles.
02:26Et il faut parler des phénomènes, je pense pour ma part que les migrants,
02:31que ceux qui se noient sont essentiellement victimes de passeurs et de gens qui leur font miroiter un avenir en Europe.
02:39Mais en tous les cas, je pense qu'il faut arriver, si vous voulez, à se départir, à parler des phénomènes collectifs,
02:45et à se départir de l'émotion, parce qu'une fois qu'on vous aura montré la photo d'un enfant mort, vous ne pourrez plus réfléchir.
02:51La deuxième chose que je voudrais dire à Thomas, ça c'est important dans notre débat, c'est qu'il le veuille ou pas,
02:56dans toute l'Europe, et là je parle des peuples, tous les peuples européens,
03:02et beaucoup d'électeurs des partis de gauche, et beaucoup d'ailleurs de partis de gauche, veulent qu'on en finisse avec cette immigration qui devient massive,
03:13pour des raisons qui sont un peu économiques et un peu de protection sociale, mais beaucoup culturelles.
03:18Et il faut quand même que les partisans de l'immigration me disent comment ils peuvent s'asseoir à ce point sur le vœu des peuples.
03:28Et la troisième chose, et j'en finis, c'est qu'il y a là une idéologie dans cette affaire, c'est-à-dire, il y a l'idée que l'immigration c'est bien en soi,
03:38que c'est bien pour les sociétés d'être des aéroports où se déversent en permanence des gens qui arrivent de partout,
03:45mais or, à l'évidence, ça met en échec nos modèles sociaux, mais aussi nos modèles d'intégration, je ne vous parle même pas de nos modèles assimilationnistes,
03:54on va essayer d'assimiler des abords de Tchétchènes, on va se marrer.
03:58Thomas Guénolé, parlez bien dans le micro, Thomas.
04:01Je suis d'accord avec Elisabeth sur le fait qu'il faut regarder le phénomène dans son ensemble, et pas sur combien même ce serait douloureux à regarder.
04:11C'est terrible, mais j'entends bien.
04:13C'est des histoires individuelles à chaque fois, bien sûr.
04:15Et en fait, j'accepte volontiers son invitation à avoir un débat rationnel sur le sujet.
04:19Je veux être clair là-dessus, je ne vais pas vous faire sortir les violons, etc.
04:21Et donc première chose, puisqu'on parle d'immigration clandestine, parce que c'est de ça dont il est conçu la question,
04:27il n'y a pas d'immigration clandestine massive en France.
04:31Que pèsent les sans-papiers dans la population française ?
04:33Je vérifiais hier, la plus haute estimation, je vous prends la plus haute estimation, qui est celle du ministère de l'Intérieur, pas vraiment un repère de gauchistes,
04:39les sans-papiers pèsent 1,2% de la population française totale.
04:42Donc ça représente combien ?
04:441,2%.
04:45En milliers, ça va.
04:47800 000.
04:48800 000, ça a l'air impressionnant comme ça, mais 1,2% de la population.
04:511,2% d'agglomération.
04:53Sauf que 1,2% de la population française totale, c'est peanuts par rapport à la totalité de ce que nous sommes.
04:58La France est plus grande que ce qu'on s'imagine en général en population.
05:01Deuxième élément, la fameuse aide médicale d'État, on nous rebat beaucoup les oreilles avec ça,
05:07non, elle ne coûte pas si cher que ça nos dépenses publiques de santé,
05:12puisque l'aide médicale d'État, qui est réservée aux sans-papiers, c'est que pour eux,
05:16et bien ça représente 0,5% de nos dépenses publiques de santé.
05:20Donc là encore, c'est peanuts.
05:21Donc ma première remarque, ce serait de dire, on a assez à faire avec les vrais problèmes,
05:25on ne va pas en plus s'embêter avec des problèmes largement imaginaires.
05:27C'est-à-dire que c'est un phénomène statistiquement marginal.
05:30J'ajoute que, parce qu'on l'entend souvent, les sans-papiers ne viennent pas profiter du modèle social français,
05:34ce n'est pas vrai.
05:34La preuve, tous ceux qui se retrouvent en galère ou à mourir dans la manche,
05:40ce n'est pas parce qu'ils quittent la France, c'est parce qu'ils préfèrent aller ailleurs.
05:42Premier point, il faut être logique.
05:44Oui, parce qu'ils vont pouvoir être accueillis entre guillemets en Grande-Bretagne,
05:48et puis avoir éventuellement un regroupement familial et travailler.
05:51Ou bien, soit tout le monde veut venir en France, soit en fait, ce n'est pas si terrible que ça.
05:54D'autre part, un sans-papier sur deux ne réclame pas l'aide médicale d'État alors qu'il y a droit.
05:59Pareil, il y a un ministre de l'Intérieur, ce n'est pas moi.
06:00Donc s'ils étaient là pour le modèle social, ils seraient quand même plus nombreux que ça
06:04en proportion à réclamer leurs droits, c'est cohérent.
06:07J'ajoute, parce que la plupart des gens ne savent pas ça,
06:09les sans-papiers, ils ont droit, par définition,
06:11ni à la pension de retraite, ni à l'assurance maladie normale,
06:14ni aux allocations chômage, ni aux allocations familiales.
06:16Et quand ils se font voler, agresser ou escroquer,
06:19attendez, c'est important ça,
06:20les sans-papiers ne peuvent pas porter plainte,
06:22parce qu'à votre avis, qu'est-ce que la police va leur demander en premier ?
06:25Leurs papiers ! Et donc, ils vont se faire embarquer.
06:27Et donc, par ailleurs, la plupart des banques refusent de leur ouvrir un compte bancaire,
06:30il faut le savoir ça, les sans-papiers.
06:32Pourquoi ? Parce que quelle est la première chose qu'ils vont leur demander ?
06:34Un titre de séjour en règle.
06:35Moralité. Et par ailleurs, pour la même raison,
06:37la plupart des propriétaires les refusent comme locataires,
06:39et donc, ils se retrouvent avec des marchands de sommeil.
06:42Et donc, comment ils font pour s'en sortir, alors qu'ils ont droit à rien,
06:45sauf l'aide médicale d'État qui ne se mange pas, je le rappelle,
06:47et bien, ils font des boulots, c'est eux qui font les boulots particulièrement durs,
06:51dont ni les Français, quelle que soit leur couleur de peau,
06:54ni les immigrés en situation légale ne veulent.
06:58Et donc, on traite de feignasses d'assistés et de profiteurs,
07:01des gens qui, nécessairement,
07:04font les pires boulots disponibles dont personne ne veut.
07:07Avouez que c'est quand même fort de café.
07:08Heureusement que vous ne deviez pas sortir les bureaux.
07:11Heureusement que vous ne deviez pas sortir les bureaux.
07:13Non, non, c'est un raisonnement.
07:15Heureusement que vous ne deviez pas sortir les violons, mon cher Thomas,
07:17parce que sinon, qu'est-ce que ça aurait été ?
07:19Parce que d'abord, la première chose, je m'inscris en faux
07:21contre votre postulat de départ.
07:23Non, la question n'est pas seulement l'immigration illégale.
07:26Ben, c'est des sujets qu'on m'avait annoncés, moi, donc...
07:28Oui, ben c'est... Non, mais c'est l'immigrant avec l'immigrant.
07:31Non, pardon, alors moi, je vais larguer votre sujet,
07:34la question qui se pose à l'Europe,
07:38c'est l'immigration légale également.
07:40250.000, 300.000 visas chaque année.
07:43Oui, oui, bien sûr.
07:44Une ville comme, je ne sais pas, une ville de...
07:46Vous, vous êtes bon en géographie.
07:48Je ne sais pas, une ville de 250.000 habitants.
07:50800.000 habitants, ben écoutez, c'est l'agglomération
07:52de, allez, de Clermont-Ferrand, peut-être.
07:54Non, non, mais là, vous parlez de l'immigration illégale.
07:56Moi, je vous parle de l'immigration illégale.
07:58Non, mais...
08:000,3% par mois, Elisabeth.
08:02D'accord. Troisièmement, bon, ces questions
08:04de pourcentage, je suis désolé.
08:06Je pense que c'est très compliqué.
08:10Et il y avait eu ce rapport sur la Seine-Saint-Denis
08:12dont on a déjà parlé.
08:14Donc, je crois que dans certains territoires,
08:16c'est beaucoup plus. Mais surtout,
08:18la question de l'immigration n'est pas une question statique.
08:20Il y a des enfants d'immigrés.
08:22Or, que constatons-nous
08:24dans notre pays aujourd'hui ?
08:26Qu'il y a un défaut majeur
08:28d'intégration, je ne parle même plus
08:30d'assimilation, de ces enfants d'immigrés.
08:32Vous avez,
08:34effectivement, une population
08:36qui elle-même le dit, d'ailleurs.
08:38Alors, je ne comprends pas quand eux-mêmes disent
08:40on est discriminés, on n'est pas intégrés, etc.
08:42Donc, il y a un gros problème
08:44de changement démographique,
08:46de changement de peuple, je dirais.
08:48On peut trouver ça génial.
08:50Mais on ne peut pas le nier.
08:52On ne peut pas nous dire, d'un côté, c'est la diversité,
08:54c'est merveilleux, c'est la créolisation.
08:56Et de l'autre côté, ça n'existe pas.
08:58Or, cette question n'est jamais abordée
09:00parce qu'une fois que les gens ont des maquillages français,
09:02on n'a plus le droit de rien dire.
09:04Mais, je suis désolé, ce sont des conséquences.
09:06Vous ne faites plus venir de gens.
09:08Plus leurs enfants demain,
09:10leurs familles, etc. seront là.
09:12Et, si vous voulez, nous avons une difficulté.
09:14Est-ce que nous voulons changer
09:16à ce point ? Je pense que ça,
09:18c'est quand même très important.
09:20La deuxième chose à laquelle
09:22vous ne répondez pas, enfin, vous nous expliquez
09:24qu'en fait, ça n'existe pas.
09:26Or, les gens ont vu leur pays changer.
09:28Les gens voient bien. On nous dit quoi ?
09:30Les chiffres du ministère de l'Intérieur,
09:32puisque vous les affectionnez,
09:34allez, je vous le fais à la louche,
09:36la moitié, la moitié,
09:38d'accord, des agressions,
09:40des actes,
09:42des délits de voie publique,
09:44là, je vous parle de ceux qui
09:46pourrissent la vie des gens comme ça,
09:48la sécurité du quotidien,
09:50sont commis par des étrangers
09:52dans les grandes villes. Marseille, Paris, Lyon,
09:54etc.
09:56Donc, vous ne pouvez pas éliminer
09:58cette question.
10:00Vous n'avez pas répondu à ma question.
10:02L'immigration, ce serait bien en soi.
10:04Pourquoi est-ce que
10:06on doit absolument changer
10:08en permanence ce que sont les pays ?
10:10Ça peut se faire, à mon avis, au fil des siècles,
10:12au fil des générations, comme ça s'est
10:14toujours fait en France.
10:16L'idée, c'est que nous devons en permanence
10:18accueillir des flux qui n'arrêtent pas.
10:20Et si vous voulez, après Patrick, ce serait quand même bien,
10:22il faut qu'on traite la question des Afghans,
10:24qui est très importante.
10:26On va aller sur les migrants.
10:28J'imagine réagir 0,826,
10:30c'est cette question plus globale
10:32des migrants.
10:34Et d'ailleurs, l'Europe, il ne faut pas limiter
10:36ça à la France, mon cher Thomas,
10:38parce que c'est une question, je le disais,
10:40mondiale et européenne.
10:42L'Allemagne, en fait, aujourd'hui,
10:44la Grande-Bretagne est concernée
10:46par ça, l'Italie,
10:48et chacun cherche
10:50des modèles.
10:52Vous avez vu, les Anglais sont allés en Italie
10:54pour voir comment ils font, éventuellement,
10:56parce qu'ils sont un petit peu, évidemment,
10:58pour avoir des centres
11:00et pour savoir qui on accueille et qui on n'accueille pas,
11:02parce qu'ils sont un peu submergés.
11:04Il est 9h30, on en discute sur Sud Radio,
11:06La Vérité en face.
11:089h10, Sud Radio,
11:10La Vérité en face,
11:12Patrick Roger.
11:14La Vérité en face, c'est chaque matin, vous le savez,
11:16de 9h à 10h, et chaque mercredi, le débat
11:18entre Elisabeth Lévy et Thomas Guénolé,
11:20politologue et enseignant, ils n'ont pas
11:22le même point de vue, vous l'avez déjà constaté.
11:24Mais ils sont capables de se respecter
11:26et de dialoguer
11:28avec de l'argumentation.
11:30C'est ce dont on a besoin.
11:32Quand vous dites qu'ils sont capables,
11:34c'est même pas un effort, c'est naturel pour nous.
11:36Oui, mais parce que, vous le savez,
11:38dans les débats, parfois, on se laisse un petit peu
11:40déborder par l'enthousiasme
11:42et ce que l'on peut avoir.
11:44Et quand on entend Elisabeth Lévy,
11:46c'est pas vous que je vais dire ça,
11:48quand vous entendez parfois un contradicteur,
11:50vous bouillonnez, évidemment.
11:52Ah, mais bouillonner, ça veut pas dire qu'on se respecte pas,
11:54ça veut dire que c'est naturel.
11:56Même Guénolé, c'est un naturel.
11:58La question des migrants, je ne sais pas
12:00si on aura le temps
12:02pour aborder la question, évidemment,
12:04des retraites, puisqu'il y a ce débat
12:06qui est dans l'air, est-ce qu'il faudra abroger la réforme des retraites ?
12:08On a le temps d'en reparler.
12:10Les migrants, parce que
12:12ce week-end, il y a eu encore
12:14ce naufrage, et puis, cette question
12:16revient en boucle, en permanence,
12:18c'était dans la manche, quoi. Et les autorités
12:20qui mettent en cause aussi les passeurs,
12:22à l'autre bout de la planète.
12:24Bien souvent, il y en a qui sont sur le territoire,
12:26il y en a d'autres qui sont loin, qui sont en Irak,
12:28qui sont en Afghanistan,
12:30qui sont en Syrie,
12:32qui sont un peu partout.
12:34Alors, en Albanie,
12:36on sait qu'il y avait une filière
12:38qui avait été démantelée. Comment fait-on
12:40face à ces filières
12:42pour tarir les migrants
12:44qui payent 4-5 000 euros
12:46parfois, évidemment, pour essayer
12:48de passer et d'aller en Grande-Bretagne ?
12:50Thomas Guénolé.
12:52Oui, là-dessus, honnêtement, je ne pense pas que ce phénomène soit jugulable
12:54ni à court terme, ni à moyen terme.
12:56Parfois, il faut dire qu'un problème n'est probablement
12:58pas possible à résoudre à court terme.
13:00C'est-à-dire que...
13:02Là, c'est plus en tant que prof de géopolitique.
13:04Je ne dis pas que j'aimerais
13:06pas résoudre le problème, je dis juste qu'à partir du moment
13:08où vous avez une demande tellement forte
13:10de quitter
13:12l'endroit d'où ils viennent, parce que c'est sur tout ça,
13:14et vous aurez cette offre-là,
13:16et cette offre, quand vous avez
13:18des États qui sont soit pauvres, soit carrément effondrés,
13:20c'est certainement pas eux qui vont juguler
13:22le problème. Il ne faut pas compter sur la Libye
13:24pour arrêter les systèmes de passeurs, ils n'ont même pas d'État.
13:26Et donc, le mieux
13:28qu'on puisse faire...
13:30Et donc, il y a deux enjeux.
13:32Il y a un enjeu, effectivement, qui est de l'ordre
13:34du contrôle des frontières, j'entends bien,
13:36et là, c'est des orientations politiques
13:38plus ou moins xénophobes, au sens strict.
13:40Plus ou moins.
13:42Plus ou moins xénophobes,
13:44plus ou moins xénophiles, c'est des régulations qui peuvent être faites
13:46en tant qu'État.
13:48Et puis, il y a une deuxième question, qui est les conditions
13:50de l'accueil humanitaire des gens
13:52qui arrivent. Parce qu'on n'arrête pas de mélanger
13:54deux sujets, qui sont, qu'est-ce qu'on fait
13:56des gens une fois qu'ils sont arrivés ?
13:58Et là, c'est un débat sur à quelles conditions on a
14:00le droit de s'installer en tant qu'immigrés dans le pays.
14:02Ça, c'est un sujet. Et il y a un deuxième sujet,
14:04qui est l'accueil humanitaire des gens qui s'échouent, par exemple,
14:06sur nos côtes, ou qui arrivent
14:08à une certaine distance de nos côtes,
14:10qui fait que selon le droit international, nous avons
14:12l'obligation, je dis bien l'obligation,
14:14de les recueillir en tant que naufragés.
14:16Donc, ça, c'est le point. Par ailleurs,
14:18je fais une parenthèse qui me paraît importante,
14:20parce que, en fait, comme ils sont quand même
14:22plusieurs centaines de milliers,
14:24au total,
14:26il y a peut-être des sans-papiers qui nous écoutent en ce moment,
14:28et donc, j'aimerais leur dire, parce que
14:30il y en a beaucoup qui ne le savent pas, que si vous avez
14:32un boulot, vous avez probablement le droit
14:34d'être régularisé, il faut déposer un dossier de demande
14:36à la préfecture, allez voir la CIMAD ou
14:38le GISTI et embrassez-les de ma part.
14:40Voilà, Élisabeth Lévy.
14:42Il faut aller voir, donc, des associations que nous finançons
14:44que nous finançons
14:46pour
14:48transgresser
14:50les lois françaises. Faisons ça, puisque
14:52je vous rappelle, quand même, que
14:54quand on entre en France sans y avoir été
14:56invité ou autorisé, ben, c'est pas...
14:58on ne respecte pas nos lois,
15:00même si, malheureusement,
15:02on a délictualisé
15:04cette affaire.
15:06C'est-à-dire, maintenant, l'infraction à la législation
15:08sur les étrangers, c'est juste une contravention,
15:10que je trouve totalement absurde.
15:12Alors, la première chose, les passeurs.
15:14Tous ces gens sont
15:16rationnels, les passeurs, les migrants, d'accord ?
15:18S'ils savent qu'ils seront
15:20non pas accueillis, mais
15:22secourus, bien sûr, et
15:24raccompagnés dans un port-sûr, car nous
15:26avons le droit de les raccompagner dans un port-sûr,
15:28je suis désolé, Thomas, mais non,
15:30on n'est pas obligé de les accueillir.
15:32Recueillir, recueillir.
15:34C'est pas ce que je dis, on peut les accompagner
15:36dans un port-sûr, on peut les ramener.
15:38Par exemple, Tunis, à ma connaissance,
15:40il faut que les Tunisiens arrêtent de se payer nos têtes.
15:42Tunis, c'est un port-sûr.
15:44C'est un état souverain, s'ils ne sont pas d'accord.
15:46D'ailleurs, je fais une parenthèse,
15:48vous avez raison d'en parler,
15:50l'Italie, par exemple, finance
15:52des camps en Albanie, absolument.
15:54Des camps en Albanie, ça c'est une chose,
15:56mais aussi paie la Tunisie pour éviter
15:58évidemment que les migrants viennent.
16:00Vous comprenez bien que maintenant, les migrants,
16:02par exemple, de la part de l'Algérie,
16:04sont aussi un moyen de nous enquiquiner.
16:06Je ne parlerai même pas du statut délirant
16:08qu'on a donné aux Algériens
16:10pour organiser, en quelque sorte,
16:12une contre-colonisation.
16:14On vous a colonisés, maintenant, à vous de venir.
16:16Vous avez tous les droits, ils ont des droits
16:18extraordinaires, et ça,
16:20c'est complètement fou.
16:22Deuxième chose,
16:24je mélange un peu parce que...
16:26Deuxième chose, je vous rappelle que
16:28dans beaucoup de pays d'Europe du Nord,
16:30c'est la gauche qui a
16:32décidé de prendre des mesures
16:34absolument drastiques, et certaines,
16:36même moi, qui suis un peu
16:38moins, disons, sensible
16:40que Thomas,
16:42certaines me font octet.
16:44Et pourquoi ? Parce que
16:46ils ont compris une chose, on a le choix entre deux choses.
16:48Soit on garde notre système social,
16:50on préserve notre système social,
16:52soit on arrête l'immigration très fortement.
16:54Parce que cette histoire, que ça ne nous coûte rien,
16:56c'est des fariboles. Les demandeurs d'asile,
16:58dernièrement, et ça c'est fondamental.
17:00Les demandeurs d'asile,
17:02maintenant, le droit d'asile,
17:04ça n'est plus des gens qui sont
17:06quelques personnes persécutées,
17:08comme c'était au XIXe siècle, c'est toute une population.
17:10La Cour Nationale du droit d'asile
17:12voudrait qu'on puisse accueillir tous les Afghans.
17:14D'abord les femmes.
17:16Oui, mais d'accord, mais moi aussi,
17:18pour des réseaux humanitaires, j'aimerais les accueillir.
17:20Mais oh non, on ne peut pas accueillir tout l'Afghanistan,
17:22tout l'Iran, tout le Pakistan,
17:24et toutes les femmes qui sont dans le monde,
17:26persécutées à cause de l'Islam.
17:28Non, c'est au peuple de faire aussi
17:30leur révolution. On ne peut pas la faire pour eux.
17:32Je suis navré, mais on ne peut pas
17:34régler tous les problèmes du monde.
17:36Donc, le droit d'asile,
17:38j'en finis là. Cette question,
17:40tant qu'on examinera
17:42les demandes sur notre territoire,
17:44ils ne repartiront jamais. Débouter,
17:46les 90% ou 80%
17:48de déboutés du droit d'asile,
17:50qui n'ont pas le droit à l'asile, ne repartent pas.
17:52C'est comme ça. Eh bien,
17:54je pense que des gouvernements
17:56aussi fascistes que le gouvernement travailliste
17:58anglais que je vous parle,
18:00évidemment,
18:02des gouvernements où il y a
18:04des forces de gauche,
18:06l'Allemagne, etc., sont en train
18:08d'étudier ces questions.
18:10C'est peut-être qu'à un moment,
18:12il faut, et je voudrais que tu me répondes là-dessus,
18:14écouter...
18:16Comment peux-tu
18:18prôner une politique
18:20qui est rejetée massivement par les peuples ?
18:22Bon, réponse dans un instant
18:24avec Thomas Guénolé, juste après une petite pause,
18:26et puis les auditeurs qui vont réagir.
18:28Et Éric de Gourdon aussi,
18:30qui veut prendre la parole, et vous le savez,
18:320826-300-300, vous savez
18:34évidemment la parole pour réagir, et il se mêlait
18:36à ce débat. Bonjour Éric.
18:38Éric.
18:39Oui, bonjour Jacques, bonjour Elisabeth,
18:41bonjour monsieur Thomas Guénolé.
18:43Bonjour.
18:45Bonjour Elisabeth. Alors moi, je voudrais
18:47simplement
18:49dire à Elisabeth,
18:51tout à l'heure, elle a dit que
18:53les problèmes sociétaux
18:55à l'immigration,
18:57violence, agression, n'étaient que dans
18:59les grandes villes. Alors moi, je voudrais simplement,
19:01Elisabeth, vous dire que vous vous trompez.
19:03J'habite une petite bourgade, 4800
19:05habitants. Gourdon.
19:07Gourdon. Une petite bourgade,
19:094800 habitants, a priori
19:11calme, et on a vu
19:13bien sûr, comme partout en France,
19:15des immigrés arriver.
19:17C'est rien contre les immigrés.
19:19Je voudrais simplement dire à monsieur Thomas Guénolé
19:21que la violence, elle a lieu
19:23aussi dans les petites bourgades.
19:25Au début juillet, un retraité
19:27s'est fait agresser alors qu'il a rangé son jardin.
19:29Et il avait deux couteaux
19:31sous la gorge. Je connais bien ce retraité.
19:33Deux couteaux sous la gorge. Évidemment,
19:35ces deux personnes sont allées se dévaliser.
19:37Quand il a fait son descriptif à la gendarmerie,
19:39en disant qu'il était barbu,
19:41frisé, et qu'il avait des pantalons comme
19:43des migrants.
19:45On lui a dit, attention monsieur,
19:47dans votre descriptif, ne soyez pas
19:49trop sectaire.
19:51Voilà ce qu'on lui a dit.
19:53Ensuite, il y a un autre petit fait.
19:55Début juillet, dans une grande surface
19:57chez nous, la
19:59totalité de rayons trop steuze a
20:01disparu.
20:03Là, on a dû vous en prier à tout le monde.
20:05Il ne faut rien dire.
20:07Vous n'allez pas, encore une fois, dire
20:09aux gens qu'il y a des problèmes.
20:11Monsieur Guénolé, quand je regarde
20:13un petit peu autour de moi,
20:15quand je vois Assouillac, qui est maintenant
20:17un petit bastion des
20:19mirailles de Toulouse, il a bien fallu
20:21les envoyer un petit peu partout,
20:23ces gens-là.
20:29Il a fallu les envoyer partout.
20:31Sauf qu'Assouillac, maintenant vous ne pouvez plus
20:33mettre les pieds. Il y a la drogue, il y a la délinquance.
20:35La petite banquette de Gourdon, ils arrivent
20:37à ça.
20:39Merci de votre témoignage.
20:41Ce que vous voulez dire, c'est que
20:43évidemment, avec
20:45parfois de l'immigration,
20:47quand c'est illégal,
20:49certains cherchent, évidemment, au travail,
20:51et puis il y a de la délinquance dans la foulée.
20:53C'est un raccourci.
20:55Je n'adhère pas
20:57pour des raisons statistiques.
20:59C'est-à-dire que
21:01compte tenu du nombre de criminels
21:03en France, même si
21:05tous les criminels étaient des sans-papiers, ce qui est totalement faux,
21:07ou même si tous les criminels
21:09étaient des immigrés,
21:11ce qui est faux également,
21:13ou des étrangers, je n'ai pas dit ça,
21:15ce qui est faux également,
21:17même si on était dans cette hypothèse fictive
21:19maximale, en fait, ça continuerait
21:21à représenter un pourcentage ridicule
21:23de l'ordre de 1 ou moins, même pas 1%,
21:25des immigrés,
21:27des étrangers, des clandestins.
21:29Encore une fois, c'est insupportable, à mon avis,
21:31intellectuellement, avant même de se prononcer sur la morale,
21:33de mettre dans le même paquet d'opprobre
21:35toute une catégorie de population, alors que c'est
21:37une minorité. Je veux dire, c'est une évidence
21:39qu'on chope.
21:41Vous avez le droit d'une phrase pour répondre
21:43à une phrase.
21:45Non, non, non, c'est la pub,
21:47on a déjà débordé,
21:49on a déjà débordé,
21:51c'est comme ça, on y reviendra,
21:53bien sûr, on y reviendra, dans un instant,
21:55c'est Valérie Lexpert, Gilles Gonsman, c'est comme ça,
21:57il y a des règles.

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