Mister Green _ il ne fait qu'un avec la nature

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Qui n'a jamais rêvé de ne plus aller au supermarché pour faire ses courses ? Fini les interminables files d'attente pour remplir son caddie grâce au mode de vie qu'a adopté ce jeune Américain.
Il mange ce qu'il trouve, en creusant les jardins publics ou même en fouillant les poubelles.
Et les trouvailles sont là ! Dans cette société de consommation grandissante, il dénonce sous de curieuses formes le gaspillage alimentaire. Mais comment s'en sort-il au quotidien ?
Transcript
00:00 C'est l'histoire surprenante d'un homme qui cherche de quoi se nourrir, très loin des supermarchés.
00:12 "Oh mon dieu, c'est sans doute le plus gros zinnium que j'ai trouvé, si j'arrive à le sortir de là."
00:26 "Ce n'est pas très différent d'une pomme de terre."
00:32 "Oh mon dieu, je ne sais pas si je vais pouvoir le sortir, c'est tellement gros."
00:43 "Tiens, une balle de golf, on dirait qu'elle est là depuis un moment."
00:52 "Allez, retour à l'envoyeur." A 20 mètres de lui, un terrain de golf, car nous ne sommes pas en pleine
01:01 nature, mais dans un quartier chic de la ville d'Orlando, en Floride, aux Etats-Unis.
01:06 "Je me demande s'ils vont me remarquer."
01:09 "Ils ne m'ont pas encore remarqué, mais s'ils me voyaient, ils pourraient avoir peur."
01:18 "Pas de chaussures, pas de t-shirt, j'ai l'air d'un mec sauvage dans la brousse."
01:23 "Mais bien sûr, je ne suis pas sauvage, je suis juste un être humain qui cherche des yams."
01:30 "Je me sens très connecté à cet yam, et à travers lui, très connecté à la terre."
01:41 "Ça fait au moins 10 kilos. Ça m'a pris beaucoup de temps."
01:52 "Mais au moins, je n'aurai pas à revenir pendant un moment."
01:56 Cet homme, c'est Rob Greenfield. Son humilité et son humour inspirent des centaines de milliers
02:08 de personnes sur internet. Aventurier, activiste et militant de l'écologie,
02:13 il veut changer le monde et incarner tout le contraire de la société de consommation aux
02:18 Etats-Unis. Une révolution verte. A 32 ans, il veut sauver la planète depuis son petit jardin,
02:28 avec des solutions simples et concrètes.
02:31 Le petit monde de Rob Greenfield commence derrière une palissade,
02:52 dans un quartier résidentiel d'Orlando, en Floride.
02:56 Il y a construit une petite maison en bois, 10 mètres carrés, l'espace d'un lit, un bureau,
03:09 deux étagères, quelques livres et quelques t-shirts verts. Il est adepte de la simplicité
03:22 volontaire. "Je suis très minimaliste. J'aime que les choses restent simples. Et mes vêtements
03:34 représentent cette idée. C'est se défaire de tout ce qui est superflu dans la vie, tout ce qui n'est
03:40 pas nécessaire et qui ne m'est pas utile pour accomplir de grandes choses. Je veux simplifier
03:47 ma vie pour faire ce que j'aime, au lieu de gagner de l'argent pour acheter des choses dont je n'ai
03:52 pas besoin." Rob Greenfield a tant simplifié sa vie qu'il ne dépense presque plus d'argent. Il n'a
04:04 pas de loyer, pas de charge, pas de compte bancaire, pas de travail rémunéré non plus.
04:11 C'est sa définition de la liberté. "Je ne m'attendais pas à ça.
04:19 Il se remplit en quelques secondes."
04:33 Ici, l'eau de pluie est récupérée dans de grands barils pour toute la maison. Chaque chose a
04:43 une place et une fonction, et même les plantes ont du talent. "Voilà mon papier toilette. Je
04:51 n'ai pas acheté de papier toilette depuis cinq ans. C'est super doux. Et ça sent bon, un peu comme
05:00 une herbe. Vivre simplement, c'est la seule manière de vivre pour moi. Si on m'offrait une
05:09 ville, je n'irais pas. Ça ne me rendrait pas heureux. Je serais malheureux. Quand je vais
05:16 dans des maisons trop extravagantes, je ne me sens pas bien. Je ne trouve pas cela juste de
05:23 posséder trop de choses, alors que tant de gens n'ont rien dans le monde." Malgré les apparences,
05:31 Rob Greenfield ne vit pas coupé du monde. Il n'a pas abandonné son ordinateur. Un demi-million
05:39 d'abonnés suivent ses aventures sur Facebook, YouTube et Instagram. Il y publie tout ce qu'il
05:44 fait. "L'igname. J'aurais dû écrire, il n'a peut-être pas l'air appétissant à l'extérieur,
05:56 mais c'est tout à fait bon à l'intérieur, comme une pomme de terre." Soit le changement que tu
06:02 veux voir dans le monde. Cette phrase de Gandhi, collée sur son ordinateur, est le moteur de sa vie.
06:09 "Nous vivons dans un monde qui est très centré sur l'image, je crois. Que ce soit les photos ou
06:19 les vidéos, les gens ont tendance à comprendre les messages lorsqu'ils sont visuels. Ça fait
06:27 clic dans leur esprit. Ma campagne la plus réussie dans ce sens-là, c'était "Trash Me".
06:33 Il y a trois ans, Rob Greenfield s'était fait connaître à travers cette vidéo étonnante.
06:39 Il avait porté sur lui tous les déchets générés par un Américain moyen pendant un mois à New York.
06:45 Deux kilos de déchets par jour et par personne, il a fait de ce chiffre une image forte. "Pourquoi
06:54 je fais cela ? Parce que les déchets, on n'y pense jamais, on ne les voit jamais. On jette
06:59 tout dans des poubelles et on n'y pense plus. Et moi, je veux savoir de quoi j'aurais l'air si
07:04 je portais sur moi tous les déchets que je crée pendant un mois. Dans "Trash Me", je marchais dans
07:13 les rues de New York avec des déchets sur moi. Et j'ai vu que les gens soudain comprenaient,
07:19 comme si des petites lumières s'allumaient dans leur tête et qu'ils se disaient "Waouh,
07:23 je n'avais jamais vu ça comme ça, je comprends maintenant". Dans le même esprit, Rob Greenfield
07:32 est allé plonger pendant des mois dans les poubelles des grandes villes américaines pour
07:36 dénoncer le gaspillage alimentaire immense aux États-Unis. "Et regardez le trésor qu'il y a
07:45 dans cette poubelle. Des yaourts, du pain, du melon, du lait expiré hier, même des bouteilles d'eau,
07:53 des sandwiches et toutes ces salades. Du super pain de la poubelle. Je vais passer une super soirée."
08:03 Aux États-Unis, on jette la moitié de ce que l'on produit. La moitié. Et voici un exemple
08:12 de ce qu'il retrouvait chaque jour dans des poubelles. "Un Américain sur sept ne mange pas
08:20 à sa faim. Alors que la réalité, c'est que nous avons assez pour nourrir deux fois la population
08:24 américaine. Plonger là-dedans et trouver de la nourriture tout à fait consommable a permis aux
08:35 gens de réaliser que, ok, voilà un sac de pommes et elles sont toutes bonnes. Voilà une dizaine
08:41 d'eux dont un seul est craqué. Voilà des boîtes et des boîtes de barres de céréales qui ont
08:47 encore 30 jours avant d'être périmées. Et j'ai tout mis par terre dans des parcs publics pour en
08:54 faire des grandes images et faire comprendre aux gens que nous avons un problème." Des photos et
09:04 des vidéos qui ont été vues, partagées, commentées, imitées même partout dans le monde et qui lui
09:11 donnent le sentiment d'être utile. "Tu arroses les plantes ou tu veux que je le fasse ?" Lisa est
09:29 la voisine la plus proche de Rob Greenfield. "Tu as vu la photo de l'igname ? J'ai trouvé un
09:36 igname de 12 kilos. 12 kilos ? Mais comment tu l'as ramené à la maison ? Je vais te montrer un
09:42 bout. Oh mon dieu. C'est bien pour faire une soupe, ça donne une bonne consistance. Mais je ne sais
09:51 pas combien je pourrais en faire avec. Donc tu vas le cuisiner pour notre prochain dîner ? Ouais
09:56 on va faire ça. Cool." Cette retraitée héberge Rob Greenfield gratuitement dans son jardin,
10:06 derrière sa maison. Il lui a créé en échange le potager dont elle rêvait.
10:11 "J'adore ce jardin. C'est un rêve qui se réalise. J'ai travaillé pour FedEx pendant 10 ans. J'étais
10:31 devant un écran d'ordinateur toute la journée et la seule chose à laquelle je rêvais c'était
10:35 d'avoir un jardin. Je parle à mes plantes, elles savent bien écouter. Je leur dis "oh tu es si jolie".
10:44 Est-ce que c'est un bon voisin ? Oui c'est un bon voisin. Il a très bon coeur. Sa réputation
10:57 l'a précédé. Je le suivais déjà sur Facebook depuis un moment, avant qu'il n'emménage à
11:02 Orlando. Je connaissais sa façon de porter l'attention sur la question des déchets,
11:09 le fait de vivre en harmonie avec l'environnement. Donc lorsque j'ai appris qu'il emménageait ici,
11:17 j'étais tellement heureuse de profiter de son énergie et de sa vision des choses à Orlando."
11:22 En attendant de changer le monde, Rob Greenfield change déjà la vie de son quartier.
11:32 À Orlando où il vit depuis un an à peine, il a offert sept jardins potagers à des mères
11:39 célibataires et planté une centaine d'arbres fruitiers communautaires avec des amis jardiniers.
11:44 "L'idée c'est de créer une communauté, de rapprocher les gens. Ce n'est pas moi,
11:52 moi, moi et toi, toi, toi. Le but c'est d'avancer ensemble."
11:57 Il donne aussi des cours de jardinage gratuits à ses voisins.
12:01 "Voilà comment j'arrose pendant les premières semaines. L'idée étant de ne pas trop remuer la
12:08 terre et risquer de déplacer les graines et de détruire les jeunes pousses. Vous avez des
12:16 questions sur l'arrosage ? "Si l'eau de la ville est chlorée, on l'utilise quand même ?" "Dans un
12:21 monde idéal, je n'utiliserai pas mais..." "Même quand on vient de planter ?" "Oui."
12:26 "Ma philosophie du jardinage, c'est faites du bon boulot mais ne soyez pas perfectionniste.
12:34 Sinon vous allez perdre beaucoup de temps et vous allez être beaucoup trop stressé."
12:39 Grâce à tous ses projets de jardinage, Bill, un cuisinier à la retraite,
12:47 a retrouvé l'envie de sortir de chez lui. "Je viens d'avoir 70 ans cette année et ici il y a
12:56 des gens qui ont 20, 30, 40 ans. On interagit, on cuisine tous ensemble, on fait plein de choses
13:03 ensemble. Nous sommes une vraie communauté qui comprend tous les âges, tous les genres. Il y a
13:10 même des enfants. C'est ce qui s'est perdu au cours des générations précédentes et on se rend
13:17 compte maintenant, en étant tous ensemble, que c'est ce qui nous manquait." Même si elle n'a pas
13:25 encore gagné l'Amérique, cette petite révolution verte est en train de changer le visage de ce
13:30 quartier. "Il y a tellement de gens qui sont en train de changer, qui se réveillent et qui m'envoient
13:39 des messages en me disant 'continue Rob parce que tu m'as inspiré et grâce à toi ma vie a changé'.
13:46 C'est ça qui me donne la force de me lever le matin."
14:04 Rob Greenfield plante aussi de nouvelles idées dans les esprits. Ce matin,
14:09 il est invité à l'école primaire de son quartier.
14:12 "Salut tout le monde. Je suis content d'être là. Alors vous avez quel âge? 9, 10 ans? J'avais
14:29 à peu près votre âge sur cette photo. Et à cette époque, j'adorais être dehors. J'étais
14:34 passionné par la nature, j'aimais tous les animaux. Maintenant j'ai 32 ans et j'essaie de
14:41 faire réfléchir les gens sur l'environnement et de leur inspirer des changements positifs. Et
14:47 on m'a dit que vous aviez vu ma vidéo 'Trash Me'. Vous l'avez tous vu? Au bout de dix jours,
14:55 je ne pouvais plus aller nulle part sans qu'on me dise 'C'est l'homme poubelle!' C'était super
15:00 drôle. Combien d'entre vous ont entendu parler du terme 'Zéro déchet'? Quelques-uns? Cool. Ça,
15:08 c'est moi pendant un mois, quand je vivais ma vie habituelle en essayant de créer le moins de
15:15 déchets possible. Et là, c'est quand j'ai vécu comme un Américain moyen pendant un mois. Qui
15:20 peut voir la différence? C'est flagrant, non? Je veux vous montrer deux autres photos de mon
15:26 copain du Texas. Il est en primaire et il a décidé de faire l'homme poubelle dans son école. Ça,
15:34 c'est lui après deux semaines avec les déchets qu'il a créés. Et là, c'est lui après deux
15:38 semaines de zéro déchet. Levez la main si vous pensez à un changement positif que vous voudriez
15:44 faire. Cool. Qui veut partager cela avec nous? Avoir moins de déchets? Cool, bonne idée. Nettoyer
15:57 tous les déchets sur la terre. Nettoyer tous les déchets sur la terre, ça c'est bien. Mais en
16:03 attendant, tu peux déjà commencer autour de toi, parce qu'il faut bien commencer quelque part. Donc,
16:10 pour ceux qui n'ont pas levé la main, votre travail, c'est de réfléchir à un changement
16:13 positif que vous pourriez faire. Par exemple, avoir une bouteille d'eau réutilisable, manger
16:19 moins de choses emballées ou prendre plus souvent votre vélo. Ça peut vous paraître difficile
16:23 parce que vous êtes jeune, mais en réalité, les adultes écoutent vraiment les enfants lorsqu'ils
16:28 parlent de cela. Je pense que c'est quelqu'un de bien parce qu'il veut se débarrasser de tous
16:38 les déchets sur la terre. Et quand je serai grand, je voudrais être comme lui. C'est vraiment un
16:44 super héros et ce qu'il fait avec les déchets, c'est très utile. Je crois que nous, les enfants,
16:50 on peut changer le monde parce qu'on peut prendre des habitudes plus rapidement. C'est plus facile
16:57 que pour les adultes. Et la discussion continue. Moi aussi, je veux faire trash. Ok, si tu le fais,
17:07 je te soutiendrai. Tu as 30 ans? Oui, j'ai 32 ans. Tu es millionnaire? Non, je n'ai que 1000
17:17 dollars. J'ai promis de ne pas être millionnaire. Excuse-moi, pourquoi tu n'as pas de chaussures?
17:25 Alors, la principale raison, c'est que je suis heureux sans chaussures. Je n'en ai pas besoin.
17:29 Mais tu ne mets jamais de chaussures? J'en porte rarement. Quand je vais dans le Wisconsin et
17:37 qu'il gèle, oui, je mets des chaussures. Je crois que mon copain et moi, on va arrêter de porter
17:42 des chaussures. Cool, vous me direz comment ça se passe. Alors, c'est votre premier jour? Le
17:55 premier jour, oui. On va commencer par faire un mois comme ça. On vient juste de le décider.
18:01 L'éducation à l'écologie. Un sujet captivant pour tous ces enfants qui grandissent loin de
18:17 la campagne, dans des grandes villes américaines. Rob Greenfield, lui, a grandi en pleine nature,
18:25 et n'a pas oublié ses rêves d'enfant.
18:27 Quand je pense aux petits garçons que j'étais, s'ils me voyaient aujourd'hui à 32 ans,
18:43 je peux dire avec certitude qu'ils seraient extrêmement fiers. Ils n'auraient jamais pu
18:53 imaginer l'homme qu'ils deviendraient. Il a passé son enfance près des grands
18:59 lacs du nord des États-Unis, dans le Wisconsin, à l'autre bout du pays.
19:03 Marsha, sa mère, y habite toujours aujourd'hui.
19:13 Hey, ça marche ! Alors, il fait froid ?
19:22 Oui, il fait froid. Tout est gelé.
19:26 Ah, je ne peux pas imaginer.
19:28 On dirait que tu as oublié ce que c'est.
19:30 Attends, je te montre par la fenêtre à quoi ça ressemble ici.
19:33 Il fait en dessous de zéro.
19:37 Ah ouais ? C'est dingue.
19:39 Attends une seconde, je crois que mon repas est en train de brûler.
19:42 Oh, au fait, la journaliste voulait te poser une question. Elle peut te la poser maintenant ?
19:48 Bonjour. Merci.
19:51 Comment décririez-vous Rob ?
19:53 Ce qu'il est maintenant ou… ?
19:56 Comme vous voulez.
19:59 Quand il est né, il était très calme, serein. Il avait l'air éveillé à ce qu'il se passait
20:09 autour de lui. Rob aimait tellement aller pêcher et être dehors qu'il avait installé une tente
20:20 sur le lac gelé, qu'il laissait toute la nuit. Et il se réveillait le matin avant d'aller à l'école
20:27 pour aller y pêcher. Je trouvais cela plutôt aventureux et courageux. Je n'avais jamais vu
20:34 personne d'autre faire cela.
20:38 Robin Greenfield est né dans les années 80, dans une famille hippie. Une enfance très proche
20:46 de la nature, mais aussi très différente de celle de ses amis américains.
20:52 J'ai grandi dans une famille très modeste. Nous étions quatre enfants avec ma mère dans un deux-pièces.
20:59 J'avais honte de qui j'étais. Honte d'être pauvre, en fait. Et donc j'étais accroché au rêve américain.
21:09 Une grande maison, une super voiture, une famille normale avec une mère, un père et des enfants.
21:16 Et pendant très longtemps, je pensais que c'est ce que je voulais. Je voulais être un millionnaire
21:21 parce que je pensais que c'était cela le succès.
21:25 Et plus je me concentrais sur le fait d'être millionnaire, sur ce rêve américain,
21:32 plus je perdais l'esprit de mon enfance, qui était d'aimer la terre, la nature, de ne pas lui faire de mal,
21:40 de la protéger, au contraire. Et je me suis rendu compte qu'il fallait que je change totalement ma vie.
21:51 J'ai regardé des documentaires, j'ai lu des livres et j'ai compris que toutes mes actions,
22:03 la nourriture que je mangeais, la voiture que je conduisais, l'eau que j'utilisais, les déchets que je produisais,
22:11 tout était en train de provoquer la destruction de la planète que j'aimais.
22:18 Alors j'ai décidé de changer ma vie, étape par étape.
22:23 J'ai fait une longue liste de ce que je voulais changer.
22:27 Je l'ai accroché dans ma cuisine où je pouvais l'avoir tous les jours.
22:31 Et mon but était de faire un changement positif par semaine. Et c'est ce que j'ai fait.
22:36 Cela fait 7 ans que Rob Greenfield se lance des défis de plus en plus grands.
22:42 4, 5, 6, 12, 13, 14.
22:49 Et ce jour-là, il est sur le point de commencer la nouvelle grande aventure de sa vie.
22:56 Cela fait des mois qu'il se prépare.
23:03 Qu'est-ce que vous faites ?
23:06 Je compte le poids exact de nourriture que j'ai.
23:11 J'ai des mangues, beaucoup de mangues, quelques avocats, pas beaucoup,
23:16 des petits piments du jardin, des graines de citrouille,
23:21 un pot de miel et plein de citrouille.
23:25 Il n'y a rien qui vienne des supermarchés ici.
23:29 Tout ce qu'il y a, je l'ai fait pousser dans mon jardin
23:35 ou je l'ai glané dans la nature, dans des espaces publics ou dans des parcs.
23:43 Il veut passer un an sans rien acheter à manger
23:47 et se nourrir exclusivement d'aliments qu'il récolte dans son potager
23:51 et qu'il glane dans la nature.
23:54 C'est l'heure de dire adieu à tout ce qui provient des magasins.
23:58 Tout cela doit partir parce que tout cela vient des épiceries.
24:05 Le riz, les lentilles, l'huile d'olive, ça, ça va faire mal.
24:17 Les raisins secs.
24:24 Ce sont mes derniers raisins de l'année.
24:29 À moins que j'arrive à en faire moi-même.
24:36 Qu'est-ce qui va vous manquer le plus ?
24:39 Le chocolat. Le chocolat va me manquer la plupart du temps.
24:44 Mais pourquoi vous faites ça ?
24:48 Je fais ça parce que c'est quelque chose d'extrême
24:51 qui va nous permettre aux gens de réfléchir, qui va les inspirer.
24:56 Mon espoir, ce n'est pas que tout le monde fasse comme moi.
25:00 Mon but, c'est que les gens fassent une seule chose.
25:04 Par exemple, planter des tomates et du basilic sur leur balcon.
25:08 Ou faire un petit jardin devant leur maison.
25:12 Que chacun commence par une petite chose
25:15 et se sente un petit peu plus concerné
25:18 avec l'origine des aliments qui nous permettent de vivre
25:22 et un peu plus connecté à la terre en général.
25:28 Oh, le maïs.
25:32 Je ferai mieux de m'en débarrasser.
25:35 Aucune tentation chez moi.
25:38 Parce que le pop-corn, c'est une de mes choses préférées.
25:41 Et je ne peux pas prendre le risque.
25:47 Pour moi, c'est une expérience humaine profonde
25:50 de voir si c'est encore possible dans une grande ville,
25:54 au milieu de toute l'agitation urbaine,
25:57 de vivre de la terre.
26:01 Un défi extrême, mais qui a beaucoup de sens pour lui.
26:07 Sa voisine Lisa le soutient
26:11 et semble inspirée par cette nouvelle aventure.
26:15 Je comprends tout à fait.
26:18 Vous savez, quand le balancier penche trop d'un côté,
26:22 comme c'est le cas pour notre société en ce moment,
26:25 où nous sommes tellement rivés sur la consommation,
26:28 en créant tellement de déchets,
26:31 avec 40% de notre nourriture qui est gaspillée.
26:34 Donc parfois, pour faire pencher la balance,
26:37 il faut faire l'extrême inverse.
26:42 Donc je pense que Rob,
26:45 en prenant cette direction opposée,
26:48 peut nous amener à trouver un juste milieu,
26:52 au lieu d'être autant plongé dans la société de consommation.
26:56 Mais Lisa se fait quand même du souci pour son cher voisin.
27:00 Il n'a jamais passé un seul jour
27:03 à se nourrir uniquement de ce qu'il produit.
27:06 Je ne sais pas exactement ce que je vais manger la semaine prochaine.
27:10 Le mois prochain.
27:13 C'est un mystère qui reste entier.
27:16 Ça va être difficile mentalement et physiquement éprouvant.
27:24 Je me fais un peu de souci pour ma santé,
27:28 mais j'espère qu'au contraire, je serai au mieux de ma forme.
27:38 Je ne peux pas abandonner. Je n'ai pas le choix.
27:42 La chance de Rob Greenfield,
27:53 c'est qu'il vit en Floride, l'état du soleil,
27:56 une péninsule dominée par une nature fertile et préservée.
28:05 Son retour à la nature commence donc par une journée de pêche
28:09 dans une rivière, avec l'un de ses amis, Terry.
28:14 - Terry, est-ce que vous pensez qu'il y a des alligators par ici ?
28:23 - Oui, bien sûr, il y a des alligators dans cette rivière.
28:26 C'est la rivière Saint-Sébastien,
28:29 qui est nourrie par une source d'eau salée et saumâtre.
28:32 C'est l'environnement idéal pour les alligators.
28:36 - Mais vous en avez déjà vu ici ?
28:39 - Oui, beaucoup. De 2,50 mètres, 3 mètres.
28:43 - Ouh, ça m'a l'air bien, tout ça !
28:53 - Ah !
28:56 - Allez, Rob Greenfield, tu peux le faire !
29:10 Ton repas en dépend !
29:13 - Il lui aura fallu beaucoup de patience
29:18 pour pouvoir pêcher son premier repas de la journée.
29:21 - Oh, oh, oh !
29:24 - Bien joué !
29:31 - Vivre de la nature n'est pas toujours facile,
29:36 et Rob Greenfield est en train de l'expérimenter.
29:40 - Je suis content et je suis très fatigué.
29:45 Il est sans doute 2 ou 3 heures de l'après-midi.
29:48 Je n'ai pas vraiment pris de petit-déjeuner.
29:51 Je n'ai pas vraiment assez mangé aujourd'hui.
29:54 Mais oui, j'ai pris 10 poissons,
29:57 ce qui est suffisant pour les deux prochaines semaines.
30:01 Prêt à repartir en ville.
30:04 - Dis donc, ça ne te dérange pas d'avoir du sang de poisson
30:15 et d'aller te baigner avec des alligators ?
30:18 - J'y pense, mais je crois qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter.
30:22 - Il y a vraiment peu de risques.
30:25 - Si je me fais manger par un alligator,
30:28 au moins j'aurai une belle vie.
30:30 - Une très belle vie.
30:33 Cette nuit-là, au coin du feu,
30:40 les deux amis retrouvent le plaisir d'une vie presque hors du temps.
30:44 Très loin du monde contemporain
30:47 qui ne les fait plus rêver depuis bien longtemps.
30:51 - Je me sens vivant ce soir.
30:57 Je veux dire, faire du canoë, pêcher des poissons,
31:00 les faire griller au feu de bois,
31:03 contempler les étoiles au-dessus de la tête,
31:06 ça, ça me rend très vivant.
31:09 Je pense que dans le monde confortable dans lequel nous vivons,
31:13 on a souvent l'occasion de se sentir quasiment mort ou stagnant.
31:17 Les aventures, c'est ça qui rend la vie plus intense.
31:21 Et l'aventure ne fait que commencer.
31:26 Sous-titrage Société Radio-Canada
31:29 *bruit de déchiquetage*

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