La culture dans tous ses états - Émission du 15 décembre avec Daniel Auteuil

  • l’année dernière
Céline Alonzo et André Bercoff reçoivent Daniel Auteuil pour parler musique et cinéma ! Il sera notamment en tournée dans toute la France à partir du 18 janvier pour son 2e album, "Si tu as peur, n'aie pas peur (de l'amour)".

Retrouvez La culture dans tous ses états tous les vendredis avec Céline Alonzo et André Bercoff à partir de 13h.

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##LA_CULTURE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-12-15##

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Transcript
00:00 Sud Radio, la culture dans tous ses états. André Bercoff, Céline Alonso.
00:05 Il y a l'auteuil sur Sud Radio qui nous dévoile une autre facette de ses immenses talents.
00:09 André Bercoff, auteur, compositeur et interprète.
00:13 Cette sublime chanson est extraite de son deuxième album.
00:16 Il va nous en parler dans un instant sur Sud Radio.
00:18 Et on va aussi parler de sa nouvelle tournée qui débute le 18 janvier au Théâtre de l'œuvre à Paris
00:24 pour quatre concerts exceptionnels. On y sera bien entendu André Bercoff.
00:28 On y sera d'autant plus que Daniel Othelle, Daniel Otheuil, on le voyait et on le voit toujours sur les écrans, c'est vrai.
00:37 Moi j'ai un souvenir personnel, je le rappelle il y a, allez, ça nous rajeunit à 40 ans.
00:42 Presque, c'était Jean de Flaurette.
00:45 Et je vous ai rencontré sur le tournage de Jean de Flaurette, effectivement, dans un hôtel à Viggy Béard et Emmanuel.
00:51 Béard, et je dois dire que, en fait, c'est la caractéristique des grands artistes,
00:56 c'est-à-dire qu'ils peuvent être au cinéma, ils peuvent être interprètes, ils peuvent être compositeurs et chanteurs.
01:01 Et moi je dois dire que j'étais assez bluffé par ce que vous avez fait là.
01:07 Et cette poésie, je ne sais pas, ça n'a rien à voir, mais je ne sais pas quoi, quand j'ai écouté, surtout cette chanson,
01:14 vous savez à qui j'ai pensé à Jean Ferrand.
01:16 Oh, écoutez, je suis touché.
01:19 Vraiment, parce que, si vous voulez, il y a une espèce de rythme, et ça vend aussi bien les paroles que les musiques,
01:24 il y a quelque chose qui est très fort.
01:26 Et puis, alors voilà, je veux dire, Daniel O'Toeuil, c'est "Depuis, ma nom des sources Jean de Flaurette",
01:32 et puis "Le corps en hiver" de Claude Sautet, "La fille sur le pont" de Lecomte, "Le beau sue" pour Sam Brick, "Tap le rien",
01:39 enfin, et voilà, les César, on n'a pas besoin de le dire, vous savez, le César du meilleur acteur, c'est vrai, déjà 87.
01:46 Oui, mais je ne sais même pas de qui vous parlez là, tellement c'est trop ce que vous dites.
01:51 Non, non, mais c'est vrai.
01:53 Et oui, César du meilleur acteur en 87 pour Jean de Flaurette et "Ma nom des sources", André Mercoff.
01:57 Je voudrais simplement dire quelque chose, et qu'on sait, je veux dire, des banalités de base,
02:01 mais quand un interprète, un acteur, fait passer la vraie émotion, c'est là où ça reste.
02:07 Vous savez, par exemple, quelqu'un qui n'a jamais enchanté de sa vie, c'est une fois, c'est Jean Gamin,
02:10 qui a dit "Je sais, je sais", et vous, vous faites passer une émotion très forte, et voilà pourquoi on est très heureux de vous recevoir.
02:18 Très heureux, effectivement, vos chansons sont vraiment bouleversantes, on va en écouter beaucoup en direct sur Sud Radio, jusqu'à 14h.
02:26 Effectivement, vous parliez de Jean de Flaurette, et la chanson "On changeait la vie" de Daniel O'Toeuil,
02:32 une vie passionnante dont nous allons feuilleter l'album dans un instant sur Sud Radio.
02:36 Alors, restez avec nous, on revient dans un petit instant.
02:39 Sud Radio, la culture dans tous ses états, André Mercoff, Céline Alonso.
02:47 Sud Radio, la culture dans tous ses états, André Mercoff, Céline Alonso.
02:51 Oui, les petites coupures font saigner bien des cœurs, Daniel O'Toeuil.
02:54 Bonjour à vous, et merci d'être avec nous, en direct sur Sud Radio jusqu'à 14h.
02:59 Bonjour, bonjour.
03:00 Quelle voix suave avez-vous, remplie de douceur et de poésie, cette chanson est donc extraite de votre deuxième album.
03:06 Elle est tombée en sidération, je peux vous dire.
03:08 Complètement, en amour, en amour, si tu as peur, n'aie pas peur de l'amour, c'est le titre de votre album,
03:13 avec lequel vous serez en tournée à partir du 18 janvier au Théâtre de l'Oeuvre à Paris,
03:18 pour quatre concerts exceptionnels.
03:19 Est-ce que vous êtes impatient, j'imagine, de retrouver votre public, Daniel O'Toeuil ?
03:23 Oui, oui, parce que c'est une expérience tellement magique, tellement magnifique.
03:28 Ce rendez-vous que j'ai avec le public, au départ, ils ne connaissaient pas les chansons,
03:34 ils venaient pour me voir en vrai, et puis après, c'était à moi de les convaincre,
03:37 de bien vouloir rester, et de taper dans les mains, de chanter avec moi.
03:41 C'est des jolis rendez-vous de musique, de poésie, et puis de confidences qu'on se fait,
03:48 le public et moi, c'est des jolis moments, oui.
03:51 Alors, cette vie de troubadour, vous l'amenez depuis quatre ans, c'était un rêve d'enfant.
03:56 Qu'est-ce qui a fait que vous avez attendu, donc, si tard, on peut le dire, pour le réaliser ?
04:01 Quel a été le déclic, racontez-nous ?
04:03 Le déclic, c'est cette rencontre tout à fait fortuite avec ce poète, Paul-Jean Toulé,
04:08 ce livre que je découvre par une dédicace de ma mère, un livre perdu,
04:15 que j'ouvre et qui dit que pour Dany, Dany c'est moi, c'est un merveilleux poème,
04:20 "A lire quand tu seras plus grand", je lis ses poèmes, et je me dis,
04:23 "Mais pourquoi ma mère du ciel m'envoie ça ?"
04:26 Et je me suis mis à les lire, et je me dis, il faut que j'en fasse quelque chose, un spectacle,
04:32 mais à lire la poésie, moi je trouve que c'est très difficile,
04:35 la poésie c'est quelque chose que c'est pour tout le monde, pour le lire chez soi, avec son cœur,
04:41 il y a très peu de grandiseurs, il y avait Gérard Philippe, il y avait Serge Réjani, Trintignant,
04:47 mais il y a très peu de grandiseurs de poésie.
04:50 Vous avez tout de suite senti la nécessité...
04:53 De le faire en musique, oui, et là, va se savoir pourquoi,
04:56 j'ai pris cette pauvre guitare qui traînait là depuis des années,
04:59 j'ai plaqué mes petits accords dessus et sonné des mélodies
05:03 qui ont été vraiment après enjolivées par Gaëtan Roussel qui a fait les arrangements,
05:10 mais voilà, je me suis mis à mettre une vingtaine de poèmes,
05:14 et j'ai eu envie d'aller les partager,
05:18 et j'ai commencé à Arles, dans une petite salle, la chapelle du Méjean,
05:23 et avec un autre guitariste, à Arles, où je chantais les Aliscants,
05:28 et avec un autre ami guitariste, on a donné ce spectacle,
05:34 et puis j'ai senti qu'il y avait une émotion particulière,
05:37 et puis ensuite, je l'ai baladé un peu partout,
05:40 j'ai trouvé des producteurs, les Robins, pas les Robins des Bois,
05:45 c'est pas forcément des... c'est des producteurs, je veux dire.
05:50 Justement, vous connaissiez la musique, dans tous les sens du terme,
05:54 parce que vous parlez de musique, mais il faut savoir composer.
05:57 Comment c'est venu, ça ?
05:59 Je suis né dans la musique, mes parents étaient chanteurs d'opéra,
06:02 donc je suis né dans un opéra, j'étais bercé par tous ces airs,
06:08 à 4 ans, j'étais le fils de Madame Butterfly,
06:11 jeune homme, quand je suis arrivé à Paris, je jouais dans des comédies musicales,
06:17 le déclic, c'est vraiment cette émotion, les mots,
06:23 les mots de ce poète, et les quelques accords qui sont venus,
06:29 qui sont venus de... - Spontanément ?
06:31 Oui, créés d'une émotion, oui, oui.
06:33 Et puis l'audace de se dire, par rapport à... vous avez dit tard, vous avez raison,
06:40 qu'il n'y avait plus grand chose à perdre...
06:43 - Vous aviez prouvé ce que vous aviez à prouver, ça !
06:46 - On meurt de tout sauf du ridicule, je me suis dit, autant essayer,
06:51 et ça a été une très belle rencontre.
06:55 - Alors votre deuxième album est composé de 10 chansons,
06:58 10 chansons que vous avez composées aussi, écrites,
07:02 vous êtes auteur, on l'a dit, auteur, interprète, compositeur,
07:04 c'était important pour vous d'être l'auteur de toutes vos chansons,
07:07 est-ce que si quelqu'un vous en avait proposé, vous auriez franchi le cap de les interpréter ou pas ?
07:12 - Alors, ça ne s'est pas présenté, mais si on m'avait proposé 10 chefs-d'oeuvre,
07:18 je pense Woody Tube, je pense que j'y serais...
07:21 Bon, c'est pas, mais j'y serais allé, mais c'était important que ça vienne de moi
07:25 pour me sentir crédible, voilà, si tard de venir faire ça,
07:31 il fallait que ça vienne de l'intérieur, que j'ai envie de raconter mes propres histoires, oui.
07:37 C'est ça qui m'a donné la force.
07:38 - Alors vos propres histoires, effectivement, vous les racontez dans votre deuxième album,
07:43 et vous parlez notamment beaucoup des relations père-fils,
07:46 à ce propos, écoutons cette sublime chanson très émouvante, inconsolable.
07:50 Accroché à mon père, la tête dans son dos,
07:55 la chaleur de nos corps par-delà nos manteaux,
08:00 je le serre, je le serre.
08:06 Il est fort, il est beau, il conduit la moto,
08:11 moi je ferme les yeux, je tire à le rideau,
08:17 je le serre, je le serre.
08:23 Inconsolable, inconsolable.
08:28 - Et puis c'est bien d'avoir mis les choeurs derrière.
08:30 - Ça se fait plus, les gospel, ça c'est super ça, d'avoir des rires.
08:34 - Inconsolable, Daniel Auteuil, l'aide vous, vous avez dit dans une interview
08:39 "on ne guérit jamais totalement de son enfance".
08:43 - Là c'est une citation de Jean Ferrat,
08:46 que j'ai cru que je croyais personnelle, mais non, on était deux à l'avoir faite.
08:53 Non, voilà, effectivement, ce deuxième album est parti de...
08:59 Je suis venu sur le tard père encore, j'ai eu la chance d'être père d'un petit garçon,
09:07 il y a 14 ans, et en fait, avec ce petit garçon,
09:13 j'ai retrouvé les sensations de mon enfance,
09:18 et je me suis souvenu de mon père.
09:23 Ce que je veux dire c'est que dans cette chanson,
09:25 je ne sais plus si c'est moi qui suis le fils ou c'est moi qui suis le père,
09:29 mais en tout cas, à partir de cette chanson,
09:35 m'est revenu des tas de souvenirs que j'ai eu envie de raconter
09:39 par rapport à l'affiliation, à ce rapport père-fils.
09:42 - Comment vous étiez avec votre père, vos parents ?
09:45 C'était une entente, c'était tension,
09:49 pas du tout pour en aller dans votre vie privée, mais pour comprendre un peu...
09:52 - On était très fusionnels.
09:55 Mes parents étaient chanteurs d'opéra, je les suivis lors de leur saison.
10:00 - Vous suiviez à l'opéra ? - Oui, oui, oui.
10:04 Et le soir, ils partaient travailler, je restais chez moi,
10:07 je faisais semblant de dormir quand ils rentraient, j'avais un peu peur le soir,
10:10 et je les entendais rire en partant travailler, rire en rentrant,
10:13 et je n'ai jamais compris pourquoi ces gens ne voulaient pas
10:16 que je fasse le même métier qu'eux.
10:19 - Alors que vous les sentiez heureux, vous les voyiez heureux ?
10:21 - Oui, ils étaient heureux tout le temps, parce qu'ils me disaient
10:23 "Il n'y a pas la sécurité, la pauvre !"
10:26 La sécurité n'existe plus du tout, nulle part, dans aucun métier.
10:30 Donc oui, c'est un album qui est extrêmement lié
10:35 à des souvenirs d'enfance, mais aussi à des choses
10:38 qu'on a envie de dire, de passer aux générations.
10:41 - De transmettre ? - Oui, de transmettre.
10:44 - Alors parlons à présent d'Alger, parce que vous consacrez
10:47 vraiment une très belle chanson, cette fameuse contralée
10:50 qui figure dans votre album. Vous êtes né à Alger en 1950,
10:54 lors d'une saison théâtrale justement, au cours de laquelle
10:58 vos parents étaient en représentation dans un opéra. Écoutons.
11:03 Oh je voudrais partir, loin d'ici m'en aller
11:07 Oh je voudrais m'enfuir, prendre la contralée
11:11 Descendre le vaisseau, et suivre la rivière
11:15 Dans un dernier sursaut, retourner voir la mer
11:19 Avec quelques saumons, qui sont de mes amis
11:23 Remonter le courant, les torrents de ma vie
11:26 Ne plus être une mouche, collée à la fenêtre
11:30 Devenir cette douche, de soleil et renaître
11:34 Quelque part à Alger
11:36 - Et vous êtes retourné en Provence aussi, vous avez fait la contralée
11:39 comme le saumon, comme dans le foire. - Oui c'est ça, c'est ça.
11:42 J'ai remonté le... Alors il remonte pour frayer, pour mourir.
11:46 Moi je suis juste remonté pour frayer.
11:50 Mais est-ce que cette contralée, vous Daniel Oteu, si vous deviez vraiment la prendre
11:54 serait-ce pour vous enfuir, comme vous l'écrivez dans votre chanson, à Alger ou pas ?
11:58 Je précise que vous avez vécu jusqu'à l'âge de 4 ans à Alger.
12:02 Non mais je voudrais savoir juste, vous avez des souvenirs à 4 ans ?
12:06 Vous savez franchement, ou... - J'ai des images racontées par les parents.
12:11 Je sais que mes parents ont vécu leurs plus belles années là-bas.
12:15 Et j'ai quand même quelques vagues souvenirs.
12:19 Quelques vagues souvenirs, mais je ne pourrais pas affirmer
12:23 si c'est des choses qu'on m'a racontées, parce que je les ai vécues.
12:26 Mais des sensations en tout cas.
12:29 Et quand on entend pendant toute son enfance, son adolescence
12:33 le bonheur des parents par rapport à cette époque à Alger
12:40 - Où ils avaient été heureux, c'est ça ? - Oui, c'était des jeunes gens
12:44 très très heureux là-bas. Forcément, on s'approprie une part de ce bonheur.
12:49 Et depuis, est-ce que vous êtes retourné en Algérie ?
12:52 Non, je m'étais promis d'amener mes parents là-bas.
12:57 Et ça ne s'est pas fait. Et puis il y a quelque temps,
13:01 j'ai failli aller chanter là-bas. Et au dernier moment, ça a capoté.
13:06 Alors vous le disiez, vos parents ne voulaient absolument pas
13:10 que vous deveniez en quelque sorte artiste.
13:12 - Ça ne t'importe, je ne le sais pas. - Votre rêve, c'était d'être Gérard Philippe,
13:16 de rentrer au conservatoire, très jeune.
13:19 Oui, on habitait l'été, notre port d'attache c'était Avignon, la ville du festival.
13:23 J'ai un souvenir comme ça. Et ma mère, quand il ne faisait pas chanteur,
13:29 l'été, il fallait qu'il trouve un autre travail.
13:33 Alors mon père faisait soit maçon, soit peintre.
13:35 Et ma mère, elle était allée faire ouvreuse au Festival Avignon.
13:39 Il y avait Gérard Philippe qui jouait. Et je ne sais pas pourquoi,
13:42 je lui disais "Maman, je voudrais bien y aller".
13:44 Et elle me disait "Mais non, tu vas t'embêter".
13:47 - C'était l'époque Jean-Bilard. - Oui, oui.
13:50 J'aurais pu voir Jean-Philippe sur scène, mais ma mère a eu peur que je m'embête.
13:55 Donc je n'ai jamais vu Gérard Philippe sur scène.
13:58 Mais qu'est-ce qui fait qu'un jour, votre maman a accepté que vous deveniez en quelque sorte artiste ?
14:03 Parce qu'elle vous a laissé très jeune partir à Paris pour faire carrière.
14:06 Oui, c'est parce que c'était une mère très très possessive.
14:11 Et j'étais très heureux d'être possédé par ma mère. J'avais pas de soucis.
14:17 J'ai eu un accident de voiture très grave à l'âge de 18 ans.
14:21 Et qui a failli être fatal.
14:25 Je pense qu'elle s'est dit "Il vaut mieux qu'il soit heureux là-bas".
14:31 Donc c'est cet accident qui a fait... - Qui a déterminé.
14:36 - Oui, qui a déterminé. Et aussi qui a déterminé beaucoup de choses chez moi.
14:39 Qui a rendu, je pense, qui m'a donné très vite le sens de l'urgence des choses.
14:45 Et de comment profiter vraiment de tout ce que la vie pouvait offrir.
14:51 Alors écoutons cette sublime chanson qui fait écho à votre départ d'Avignon dans les années 70, justement, pour faire carrière à Paris.
14:59 Sous un ciel qui se lamente, en deux veines aux raisons,
15:05 Sur une terre brûlante, sans promesse de moisson,
15:11 Une mère tentant en vain d'harisonner son garçon.
15:18 Dans un coin le père fume, c'est sûr il ne dira rien,
15:24 Le cœur lourd comme l'enclume, qui rouille au fond du jardin,
15:30 C'est sûr il ne dira rien, il ne dit jamais rien.
15:36 Sous un ciel qui se lamente... - Il était taiseux votre père ?
15:40 - Extrêmement taiseux. J'ai tenu de lui très très très longtemps.
15:45 Jusqu'au jour où je m'aperçois avec de l'importance de la communication.
15:50 Très très taiseux. Mais c'était un modèle pour moi.
15:56 J'ai appris beaucoup de lui sur scène. C'était quelqu'un qui...
16:01 Très introverti, on parle de l'opérette quand même,
16:06 On est habillé et maquillé comme des clowns, où il avait une façon de faire rire
16:12 avec très peu de moyens, très peu d'expression.
16:17 Et ma mère souffrait sur scène, parce qu'elle avait suivi mon père pour faire ce métier,
16:24 mais elle n'était pas à l'aise. - Ce n'était pas sa vocation ?
16:27 - Non, ce n'était pas sa vocation. Elle était très jolie,
16:31 et on la mettait devant, alors elle était un peu...
16:34 Mais elle suivait mon père, où lui c'était sa vie.
16:39 Jusqu'à la fin de ses jours, il a été sur la scène.
16:43 - Comme vos parents, vous êtes un autodidacte, Daniel Oteuil ?
16:47 - Oui, avec tout ce que cela comporte...
16:50 - Parce que vous avez quitté l'école très tôt, très jeune.
16:53 - Très jeune, oui.
16:56 Même dans mon métier d'acteur, je suis relativement autodidacte.
16:59 J'ai pris très peu de cours, j'y ai assisté, mais je donnais surtout la réplique.
17:06 Je ne sais pas comment sont les autodidactes, mais moi, l'autodidacte que je suis,
17:10 il y a beaucoup souffert de ça. À vie, on est complexé.
17:13 Un exemple, j'ai passé trois fois le conservatoire, on ne m'a jamais pris.
17:17 Et même après Jean de Florez, où quand même, j'ai montré que j'étais panasse comme acteur,
17:22 on me propose de jouer un classique. J'ai 34 ans, 35 ans,
17:26 et je refuse parce que j'ai dit "mais non, pourquoi ?"
17:29 J'ai dit "je n'ai pas fait le conservatoire".
17:31 Je croyais que je n'avais pas le droit d'aller jouer.
17:34 Et je vois sur les...
17:40 On peut être con d'avoir fait des études, ça n'a rien à voir.
17:43 - Absolument, ça n'a vraiment rien à voir.
17:46 - Mais le fait d'apprendre, c'est pour ça, si un jour mon fils m'écoute,
17:52 c'est pour lui, ça sert quand même d'être étudié.
17:55 - Mais aujourd'hui, ce complexe de l'autodidacte, vous l'avez surmonté,
17:58 et est-ce que la musique justement vous aide ?
18:00 Et le cinéma vous a aidé à prendre confiance en vous, j'imagine ?
18:03 - Le succès, ça détend quand même.
18:08 Ce succès de Jean de Flaurette qui est mondial,
18:13 c'est Priyakane, tout ça.
18:16 Mais il n'empêche que quand il faut recommencer,
18:20 et tous les soirs monter sur une scène,
18:23 qu'on ait dit partout que vous êtes le plus grand acteur,
18:27 il faut le reprouver tous les soirs.
18:29 Ce n'est pas des garanties, il faut y aller tous les temps.
18:37 - Sans faire du tout de flatterie ou quoi que ce soit,
18:40 à un moment donné, le fait que vous soyez l'un des meilleurs acteurs français,
18:45 et pas seulement français, mais je veux dire,
18:48 quand vous avez établi que le fait de ne pas faire une école,
18:53 ce n'est pas ça qui fait le succès,
18:55 c'est le talent, c'est ce qu'on donne, etc.
18:58 - Vous n'avez pas le bac, comme de grands auteurs.
19:01 - Non mais c'est intéressant, on dit ça aussi pour les écoles de journalisme,
19:04 moi je ne sais pas, être artiste,
19:06 vous savez, Picasso, je ne sais pas ce qu'il a fait comme école, mais enfin bon.
19:09 - Il a travaillé, il a fait beaucoup d'écoles.
19:12 - Oui, il a fait, mais enfin je ne sais pas si c'est...
19:14 - Mais il a travaillé surtout toute sa vie,
19:16 comme chacun de nous qui...
19:19 En fait, la réussite tient au travail beaucoup, à 90% du travail.
19:25 - Ah oui, vous dites ça vous ?
19:26 - Oui.
19:27 - Inspiration, inspiration.
19:28 - Oui, oui, je dis ça.
19:29 Je dis ça et la chance, et bien c'est le travail,
19:32 il y a un peu de talent, il faut un peu,
19:34 mais un talent égal, s'il n'y a pas le travail, on sombre, je pense.
19:39 - C'est vrai pour la chanson, comme pour le théâtre, comme pour le cinéma ?
19:42 - C'est vrai, même pour tous les métiers.
19:44 Pour tous les métiers, il faut être curieux tout le temps, tout le temps, tout le temps.
19:47 - C'est vrai.
19:48 - Daniel Oteu, on va se retrouver dans un instant sur Sud Radio,
19:50 et nous écouterons donc ces sublimes poèmes extraordinaires
19:54 que vous avez mis en musique dans votre premier album.
19:57 Alors, chers auditeurs, restez avec nous, ces poèmes sont extraordinaires.
20:01 Sud Radio, Bercov, dans tous ses états,
20:05 appelez maintenant pour réagir 0826 300 300.
20:09 Sud Radio, la culture dans tous ses états,
20:13 André Bercov, Céline Alonso.
20:15 - ...que vous avez mis en musique, Daniel Oteu,
20:17 dans votre premier album intitulé "Si vous m'aviez connu".
20:20 C'est une lettre de Voltaire, adressée à Madame Duchâtelet,
20:23 qui a été en quelque sorte sa muse,
20:25 et elle a surtout été sa maîtresse pendant plus de 15 ans, je crois.
20:27 - Oui, c'est ça.
20:28 Et dans ce poème, il lui dit qu'il l'aime passionnément,
20:34 qu'il l'aime avec le cœur, mais qu'avec le corps, il ne peut plus l'aimer,
20:37 parce qu'il est trop vieux.
20:39 Mais en fait, c'est un stratagème.
20:41 C'était une façon très élégante de dire...
20:44 - C'est fini.
20:45 - C'est fini, oui.
20:46 - Je ne peux plus, mais on peut essayer.
20:48 - Ce texte est vraiment extraordinaire.
20:51 - Il n'a jamais été mis en musique, c'est ça ?
20:53 - Non, d'autres poèmes ont été mis en musique par Brassens, par Ferré,
20:58 mais celui-là, non.
21:00 Mais c'est ça aussi.
21:01 - Jamais, ils n'ont pas mis Voltaire en musique ?
21:03 - Non, non, non.
21:05 - Et c'est formidable, parce que quand on écoute ça,
21:08 on se dit "mais attendez, il faut que tout le monde connaisse ce Voltaire-là".
21:11 - Oui, c'est vrai.
21:12 - Surtout, on a l'impression, moi quand je l'ai lu,
21:15 et que je l'ai mis en musique, j'avais l'impression
21:17 que c'était un jeune auteur qui venait de m'apporter un texte de ses contemporains.
21:22 Mais pourquoi je suis à l'aise avec ces textes-là ?
21:25 C'est parce que j'ai beaucoup joué Molière, Marivaux,
21:29 et j'ai une familiarité avec ces auteurs classiques
21:35 qui sont la base de tout, l'appannage de tout.
21:39 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, Molière, je l'ai mis en scène,
21:43 on peut jouer Molière, c'est d'une actualité sans nom.
21:48 - Total.
21:49 - Total, c'est extraordinaire.
21:51 C'est-à-dire que ça ne bouge pas.
21:53 Et donc, pourquoi ? Parce qu'à l'intérieur de tous ces mots,
21:56 il y a l'émotion, il y a de l'esprit, il y a de l'âme.
22:01 Et c'est dit avec simplicité.
22:04 - Quels ont été vos critères ?
22:10 C'est-à-dire, c'est quoi ? C'est ce que vous sentiez vous ?
22:12 - Oui, oui.
22:13 - Pourquoi choisissez-vous Walter, etc. ?
22:15 - Parce que ça racontait des choses que j'aurais aimé dire.
22:21 Mais moi, ce qui m'a donné le goût de mettre en musique des poèmes
22:27 et ensuite d'écrire des chansons et de les mettre en musique,
22:30 c'est que j'ai eu la chance d'être l'auditeur de types comme Ferré, Ferrat...
22:36 - Et Brassens.
22:37 - Brassens et Béart, qui mettaient en musique des poèmes.
22:41 Moi, j'ai connu la littérature pas par l'école, mais par la chanson.
22:47 - Ferré a mis en musique Baudelaire, Brassens, Hugo...
22:52 - Et donc, comme disait l'autre, c'est mes universités.
22:58 - Oui, en fait, c'est grâce à eux que vous êtes arrivé à la poésie, en quelque sorte.
23:02 C'est extraordinaire.
23:03 - Et à la lire, au fond.
23:04 C'est vrai que...
23:07 Je ne suis pas quelqu'un qui la ramène sur ses trucs,
23:10 mais je n'ai pas de souci à m'endormir avec la poésie, à lire Baudelaire.
23:19 Je veux dire qu'on s'endort intelligent.
23:22 - Que subliment les passantes de Brassens, par exemple,
23:25 qu'il a mis en musique, qui n'est pas de lui.
23:27 Et c'est vrai que c'est extraordinaire,
23:29 parce qu'on voit très bien le "Je vous salue Marie" de Paul Faure,
23:33 et puis là, quand vous reprenez Voltaire, c'est vrai, on écoute ça,
23:36 on dit "Voltaire a fait ça".
23:38 - Alors, autre poète que vous avez mis en musique, Daniel Oteuil,
23:41 c'est Alfred Demussez.
23:42 Écoutons "La lune".
23:43 - Quand j'entends ça, je sens qu'on est en train de danser,
24:06 c'est grâce à ça, tu vois.
24:08 Demussez lui récite ça.
24:10 Ce qui est formidable...
24:12 Qu'est-ce que vous avez choisi pour les rythmes ?
24:15 Par exemple, tel rythme ou tel...
24:17 Comment ça se passe, par exemple, par tel poème ?
24:19 - Sur cette chanson-là, c'est Gaëtan Roussel qui fait l'arrangement.
24:26 C'est mes mélodies, mais c'est Gaëtan qui fait l'arrangement
24:29 et qui décide justement de faire danser "Jean-Jean" et "Alfred"
24:34 et en train de...
24:36 Tous les deux, là-bas, à Venise, en train de...
24:40 - Oui, dans la chambre de Daniel.
24:43 - Est-ce que vous avez gardé l'intégralité du texte original ?
24:46 Ou vous l'avez un peu édulcoré ?
24:48 - Ah non, c'est...
24:49 Sur celle-là, je l'ai coupée un peu.
24:52 Mais il y a une version de ça de Brassens.
24:57 - Ah bon ?
24:58 - Oui, oui, sur "La lune", oui.
25:01 - Alors, au très grand poète, André aime beaucoup cet auteur,
25:05 c'est Paul-Jean Toulé, auteur de ce sublime poème "Les aliscants".
25:10 [Musique]
25:16 Dans un roussel, les aliscants
25:20 Quand l'ombre est rouge sous les roses
25:24 Éclairent le temps
25:30 Prends garde à la douceur des choses
25:35 Lorsque tu sens battre sans cause
25:39 Ton cœur trop lourd
25:45 - Extraordinaire !
25:47 - Et puis "Les aliscants", c'est tellement magnifique !
25:50 - Est-ce que ses flaires de Paul-Jean Toulé ont été difficiles à mettre en musique
25:55 parce que son écriture les moindres ?
25:57 - Pour moi, c'est facile parce que je suis totalement autodidacte
26:00 et donc un musicien qui sort de nulle part.
26:04 Oui, c'est difficile parce que c'est arythmique.
26:09 C'est-à-dire qu'il n'y a pas les mêmes pieds tout le temps.
26:12 Et moi, je ne me rendais pas compte.
26:15 C'est quand des musiciens professionnels sont venus derrière
26:19 pour faire les arrangements, pour caler tout ça,
26:21 qu'ils ont un peu de mal.
26:23 Mais moi, dans ma naïveté et dans mon euphorie, rien ne m'arrête.
26:29 - En tout cas, ce qui est très joli, c'est que vous dites que ces grands poètes,
26:33 c'est eux qui vous ont donné le culot d'écrire.
26:36 C'est-à-dire que sans eux, vous n'auriez jamais osé franchir le cap ?
26:40 - Quand j'étais jeune homme, comme beaucoup de jeunes gens, j'imagine,
26:46 bien sûr, j'écrivais.
26:49 Mon premier métier que je voulais faire, c'était être journaliste.
26:54 Parce qu'à l'époque, ils écrivaient les journalistes.
26:59 - Oui, à l'époque, oui.
27:01 - Maintenant, ils parlent beaucoup.
27:03 Mais à l'époque, ils écrivaient.
27:05 Et il y avait un rapport comme ça que j'aimais bien
27:08 entre ces gens qui savaient me faire passer, me raconter l'actualité
27:16 avec parfois une forme...
27:19 - Vous lisiez beaucoup les journaux ?
27:20 - Oui, oui, je lisais, oui.
27:22 Je me souviens, je les achetais, je comprenais.
27:24 Quand L'Express est sorti, tout ça, j'étais...
27:26 J'achetais, je ne comprenais pas.
27:29 Mais ça ne me gênait pas de ne pas comprendre.
27:32 - Vous lisiez, vous lisiez, bon...
27:34 - J'ai lu, comme ça, je me suis farci des trucs de Lacan, sans rien comprendre.
27:38 Mais je me disais, un jour, il va se passer un truc.
27:40 Et puis, j'étais content d'avoir ces objets dans les mains.
27:45 Ça me rendait, à mes yeux, ça me rendait...
27:48 J'avais pu fumer la pipe, mais j'avais que 12 ans, donc...
27:51 - Ou fumer les gitaines de Sartre, vous savez,
27:54 en pleine deux mois de la mer.
27:56 - Non, il y avait des rallies à l'époque, des rallies.
27:58 Ben oui, c'est des rallies.
27:59 Oui, et donc, si vous voulez, sur l'écriture,
28:02 ça m'a donné quoi, comme...
28:06 Le fait de les avoir aussi dits au théâtre beaucoup,
28:11 ça m'a donné une facilité, en tout cas, une fluidité à l'écriture.
28:16 - Oui, donc effectivement, grâce à eux,
28:19 vous avez pu nous écrire ces sublimes textes,
28:22 et notamment cette sublime chanson éponyme de votre premier album,
28:26 dont vous êtes l'auteur. Écoutez.
28:28 Si vous m'aviez connu, du temps des matins souples,
28:33 quand je marchais sur l'eau, dans Venise la trouble,
28:39 si vous m'aviez connu, sur ces scènes indicibles,
28:46 je lançais des couteaux, sur de grâces illescibles,
28:51 si vous m'aviez connu, Madame toute aînée,
28:57 sans vouloir me vanter, vous auriez à poser.
29:02 - Un grand moment de poésie de cette chanson, Daniel Auteuil.
29:06 Dans quel état émotionnel étiez-vous en écrivant celle-ci ?
29:10 - Je ne me souviens pas, mais là, je suis touché par les images que ça envoie,
29:17 mais qui ne m'appartiennent plus, c'est très bizarre.
29:20 - C'est-à-dire quelles images vous reviennent à l'esprit, par exemple ?
29:23 - Ces images de ce mec qui marche sur l'eau, dans Venise la trouble.
29:28 J'ai cette faculté de...
29:32 - C'était votre syndrome Jésus, à un moment donné.
29:34 - Oui, c'est ça.
29:36 - C'est un tableau.
29:40 - Je trouve que j'ai gardé une part de romantisme,
29:46 et d'enfance, de naïveté, que j'aime bien,
29:52 qui m'aide à partager toutes ces années avec les autres.
29:58 - Justement, cette poésie, "Les matins souples", c'est magnifique.
30:02 C'est l'une des plus belles, celle-là.
30:05 Juste, on revient au Daniel Auteuil,
30:09 à la fois cinéaste, comédien, théâtre et cinéma.
30:14 C'est très différent, écrire des chansons, chanter.
30:19 Est-ce que ça appartient à un autre univers, ou ça fait partie du même univers ?
30:25 - Je pense que c'est le même univers, ça part de la scène.
30:27 Je peux vous le dire, Jean-Roger Cocymon,
30:33 Jean-Roger Cocymon était un acteur qui écrivait des textes, des chansons,
30:41 et qui a écrit pour faire efférer la musique.
30:45 - Nous deux ?
30:47 - Oui, nous deux.
30:49 Mon camarade...
30:51 Enfin, bref, je ne sais plus ce que je disais.
30:54 - Vous disiez que c'était le même univers.
30:57 - Oui, c'est le même univers, ça participe de la même émotion.
30:59 Quand je monte sur scène pour aller chanter, c'est pareil que quand je monte sur scène pour jouer.
31:03 Sauf que je suis le support de la musique, j'ai des musiciens,
31:08 et qu'on partage ça, et qu'il n'y a pas ce fameux quatrième mur.
31:12 Donc, je ne suis pas un personnage, je suis moi.
31:16 Et au début, c'était un truc qui me troublait,
31:20 de venir être moi, comme ça, sans phare.
31:25 - Vous ne jouez pas quelqu'un, un personnage...
31:27 - Oui, on est à nu sur scène.
31:30 - Et maintenant, mon ego trouve beaucoup de plaisir.
31:35 - Ce qui m'a touché, c'est que récemment, vous avez dit dans une interview,
31:38 "J'aurais aimé chanter mes chansons à Guy Béart."
31:42 - Oui, oui, parce que...
31:44 En fait, tout ça, ça vient de très loin.
31:48 Mes amis sont des musiciens et des chanteurs.
31:53 J'ai eu longtemps, comme voisin, Georges Oumoustaki,
31:57 j'ai eu la chance de connaître Guy Béart,
32:00 j'étais ami avec Maxime Le Forestier, avec Ygelin, tout ça.
32:06 Et c'est peut-être parce que ces gens-là me manquent,
32:12 c'est peut-être une façon pour moi de...
32:15 - D'être avec eux.
32:18 - Voilà, peut-être ça.
32:19 - Daniel Auteuil, on va se retrouver dans un instant sur Sud Radio,
32:22 on va parler surtout de votre prochaine tournée.
32:24 Mais avant, avant, suspense sur Sud Radio,
32:27 vous aurez reconnu, chers auditeurs, cette musique,
32:30 c'est le grand sapin de Noël sur Sud Radio.
32:32 Alors c'est le moment pour vous, effectivement, d'ouvrir votre cadeau Noël en direct sur Sud Radio.
32:38 Vous gagnerez peut-être un séjour en famille au Parc Futuroscope,
32:41 un coffret, sérum, beauté, les duos de Garantia ou de nombreux autres cadeaux
32:45 qui vous attendent au pied du grand sapin de Noël Sud Radio.
32:48 Alors pour gagner, il faudra appeler maintenant André Bercoff, le 0800 26 300.
32:54 Un chiffre André, entre 1 et 25 ?
32:57 - Allez, 12.
32:58 - 12, Daniel, un chiffre ?
32:59 - 13.
33:00 - Bon, 12 ou 13, le standard à votre choix.
33:03 Si vous êtes le 12ème ou le 13ème appel,
33:06 le standard va effectivement tirer au sort ces deux numéros.
33:10 - Oui, on va être obligés de donner deux cadeaux, imaginez.
33:13 - Non, ça va être tiré au sort par notre standard.
33:15 On se retrouve dans un instant sur Sud Radio avec Daniel Otteuil.
33:19 A tout instant, écoutez Sud Radio en voiture, au travail, depuis votre smartphone.
33:28 Installez l'application Sud Radio depuis le Google Play ou l'App Store.
33:32 Sud Radio, la culture dans tous ses états.
33:36 André Bercoff, Céline Alonso.
33:38 - En duo avec Gaëtan Roussel sur Sud Radio.
33:42 Daniel Otteuil, ça s'enlevevait que, cette chanson, non ?
33:45 - Oui, je crois un type un jour dans la rue
33:48 que je reconnaissais avoir été,
33:52 vraiment un type qui m'avait piqué une fiancée, effectivement,
33:55 et qui vient vers moi à tout sourire, me dire "Ah, je t'aime bien", tu sais.
33:59 Alors on ne sait pas quoi dire.
34:02 Quand on est loin, on dit "Ah, je vais lui casser la gueule",
34:05 quand on est là, on s'écrase, on lui sourit.
34:08 Il me dit "Je t'aime bien, je t'aime bien", tu sais.
34:11 Et puis il me dit "Tu sais qu'on a un secret ?"
34:15 J'ai dit "Quoi donc ?"
34:17 Il me dit "On a aimé la même femme", et là j'ai failli tomber dans les pommes.
34:20 Voilà, ça vient de là.
34:22 Je lui ai pas cassé la gueule.
34:25 - Mais vous en aviez eu envie, non ?
34:27 - Mais j'en ai plus de chanson, voilà.
34:29 - Voilà, c'est mieux.
34:31 - Daniel Otteuil, parlons à présent de votre tournée
34:33 qui démarre en janvier.
34:35 Du 18 au 21, vous serez au Théâtre de Loeuvres à Paris,
34:37 le 27 à Montsolimine, le 6 février à Bron,
34:40 le 22 à Grasse, le 12 mars à Biarritz,
34:43 le 26 à Tassin, le 2001, le 23 mai à Mérignac,
34:46 et en avril au Québec.
34:48 Qu'est-ce qui vous procure le plus d'émotion, Daniel Otteuil ?
34:51 La musique ou le cinéma ?
34:53 - Ah, alors, vous m'auriez dit le théâtre et la musique,
34:56 j'aurais dit la musique, là les deux.
34:59 Le cinéma, c'est une véritable passion aussi,
35:03 mais tout ça c'est indissociable,
35:05 ça participe de la même énergie, du même...
35:08 Le théâtre que j'ai aimé, que j'aime,
35:12 mais ça me tue de fatigue, c'est tuant.
35:15 - Oui, parce que tous les soirs...
35:17 - Tous les soirs, pendant 6, 7, 8 mois, comme ça.
35:20 La musique, on est porté par la musique,
35:23 et puis ça se partage avec joie,
35:27 et le cinéma, là je viens de terminer un film
35:30 comme metteur en scène d'acteur,
35:32 le cinéma, c'est faire un film,
35:34 on ne fait pas ça tout seul, on fait ça en équipe.
35:37 Et ce que j'aime au fond,
35:39 si vous voulez, ce qui réunit tous ces plaisirs,
35:42 c'est que j'ai manqué d'un truc,
35:45 j'ai pas eu accès à ça,
35:48 c'est appartenir à une troupe, à une équipe.
35:51 Et je recrée ça régulièrement,
35:54 sur les cinémas, sur les films, et avec la musique, je recrée ça.
35:57 - Mais ça... Parce que, effectivement,
36:00 vous l'avez encore dit, le théâtre comme le cinéma,
36:03 avec des moyens divers, c'est collectif.
36:06 La musique, même si on a un orchestre, un groupe,
36:09 c'est plus individuel.
36:11 - Sauf que ma façon de faire,
36:14 ils sont mêlés au spectacle,
36:20 au même titre que si on était une troupe.
36:23 C'est pas simplement des gens qui m'accompagnent,
36:26 on joue ensemble.
36:29 Le Fantasme, c'est un groupe, voilà,
36:32 c'est un groupe provisoire, mais c'est un groupe.
36:35 - Daniel O'Toye, et ses comets, et ses rockers.
36:38 - Oui, bien sûr.
36:39 - Un mot sur le film, vous serez à l'affiche,
36:42 le 10 janvier, du film "Un silence" de Joachim Lafosse.
36:45 Que raconte ce film, Daniel ?
36:47 - C'est un film très fort,
36:50 très difficile, ça raconte quelque chose,
36:53 un non-dit dans une famille,
36:56 un non-dit qui va pourrir à l'intérieur de cette famille,
36:59 qui va faire exploser le noyau familial.
37:02 C'est une histoire très forte,
37:05 tirée d'une histoire vraie.
37:08 Je ne peux pas dire plus, parce que c'est compliqué.
37:11 - Je précise que vous venez de terminer
37:14 votre cinquième long métrage, "Le Fil",
37:17 qui sortira normalement début septembre.
37:20 J'aimerais savoir, aujourd'hui, avez-vous un rêve que vous n'avez pas encore réalisé,
37:23 Daniel O'Toye ?
37:24 - Être centenaire.
37:27 - Donc j'ai le temps.
37:28 - C'est réalisable.
37:31 - Aujourd'hui, oui, je crois un petit peu.
37:34 - Je vous donne d'autres noms, Roland Dumas,
37:37 102 ans, Edgar Morin, le sociologue, 103 ans.
37:40 - Mais sinon, est-ce qu'il y a un rôle
37:43 que vous rêvez aujourd'hui d'incarner ?
37:46 - Non, non, non, je m'en fous.
37:49 C'est la vie qui me passionne, qui me plaît.
37:52 C'est de continuer à faire des belles rencontres,
37:55 partager des choses.
37:58 Il y avait, je ne sais pas,
38:01 je dirais encore 30 ans
38:04 de cette vie imparfaite,
38:07 comme disait je ne sais plus qui.
38:10 Le souhait que j'ai,
38:13 c'est que tout soit
38:16 aussi bien qu'aujourd'hui.
38:19 - Je ne sais pas qui disait ça aussi,
38:22 que la vie est une maladie mortelle, sexuellement transmissible.
38:25 Souhaitons-nous de la vivre guérie
38:28 et en bonne santé ?
38:29 - Absolument.
38:30 - C'est ça ?
38:31 - Oui, c'est ça.
38:32 - André Bercoff, je crois que c'est le moment d'annoncer
38:35 l'heureux gagnant.
38:37 Thibault ?
38:39 - Effectivement, le grand gagnant,
38:42 c'est Philippe Dujers.
38:44 Bonjour à vous Philippe.
38:46 - Salut madame.
38:48 - Vous êtes le grand gagnant du sapin de Noël Sud Radio.
38:52 Est-ce que vous croyez au Père Noël, Philippe ?
38:55 - Je n'y ai cru longtemps,
38:57 mais je dois dire que, au fur et à mesure des années...
39:00 - Je sais, mais vous savez, aujourd'hui ça va être la mère Noël.
39:03 Nous allons finir avec ce patriarcat de mâle.
39:06 - En plus, on a quoi sur les balles ?
39:08 - De mâle blanc.
39:10 - Et vous Daniel, est-ce que vous croyez au Père Noël ?
39:13 - Oui, j'y crois, j'y crois, j'y crois.
39:15 Pour mes petits-enfants, oui, j'y crois.
39:17 - Pas encore pour tes enfants.
39:19 Daniel, je te souhaite de très bons voeux pour la fin de l'année.
39:25 - Merci.
39:26 - Je voulais vous le dire avant que...
39:29 parce que je suis un peu émotivé de vous y avoir au téléphone.
39:34 - En tout cas, Philippe, nous avons plein de cadeaux à vous offrir.
39:39 Voilà, Philippe, vous gagnez votre montre connectée Smartwatch
39:44 offerte par Sud Radio et la Confédération des Burealistes.
39:47 Liste, avec votre montre intelligente, restez connecté à vos SMS
39:50 et surtout à vos proches.
39:52 Vous gagnez aussi votre balotin de chocolat fin et de truffes moelleuses de Jeff Debrugge.
39:56 Un coffret d'un kilo de chocolat fondant, croustillant et onctueux.
40:01 Vous aurez de quoi, effectivement, vous régaler en famille pendant les fêtes.
40:05 Félicitations à vous, Philippe.
40:07 Et belles fêtes sur Sud Radio à vous.
40:10 - Écoutez, moi je vous souhaite la même chose.
40:12 Franchement, je vous écoute très souvent.
40:15 Et continuez comme ça, parce que c'est vraiment...
40:18 parce que c'est parfait.
40:19 - Merci.
40:20 - Merci à vous, Philippe.
40:22 - Et encore André Darkhoff, merci à vous.
40:24 Je vous suis déténu très longtemps, je suis de Paris au départ.
40:27 Donc actuel, tout ça se connaît bien.
40:30 - Ah ouais.
40:31 - Et donc voilà, c'est très bon de venir avec vous, toujours.
40:35 - Merci, Philippe.
40:36 - En tout cas, le grand sapin de Noël continue sur Sud Radio jusqu'au 25 décembre.
40:40 Restez connectés sur Sud Radio toute la journée.
40:42 Et doublez vos chances en vous connectant sur nos réseaux sociaux.
40:45 Et sur sudradio.fr, Daniel Auteuil, malheureusement c'est l'heure de se quitter.
40:52 - Malheureusement pour nous.
40:53 Je vais te dire quelque chose.
40:54 - Oui, allez-y.
40:55 - Daniel Auteuil a exprimé le souhait d'être centenaire.
40:59 C'est un souhait que je partage.
41:01 Comme ça, vous serez au cinéma en chanson, moi à la radio ou ailleurs.
41:05 On continuera à dialoguer et à s'entretenir avec Céline aussi, bien sûr.
41:09 Qui aura 120 ans à ce moment-là.
41:11 - Merci, Daniel Auteuil d'être venu sur Sud Radio.
41:13 - Merci à vous.
41:14 - Je rappelle que votre deuxième album s'intitule "Si tu as peur, n'aie pas peur de l'amour".
41:19 Et que votre tournée qui commence dans toute la France,
41:22 ce sera à partir du 18 janvier à Paris au Théâtre de l'Oeuvre pour 4 concerts exceptionnels.
41:29 Tout de suite, vous retrouvez Brigitte Lahaye sur Sud Radio.
41:34 Sud Radio, la culture dans tous ses états.
41:36 André Bercoff, Céline Alonso.

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