La culture dans tous ses états - Émission du 01 décembre avec Laurent Firode

  • l’année dernière
À l'occasion de la sortie en salle du 3e volet du film "Le monde d'après", André Bercoff reçoit le réalisateur, Laurent Firode.

Retrouvez La culture dans tous ses états tous les vendredis avec Céline Alonzo et André Bercoff à partir de 13h.

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##LA_CULTURE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-12-01##

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Transcript
00:00 *musique*
00:02 La culture dans tous ses états, André Bercoff.
00:05 J'aime bien les films qui font peur.
00:06 C'est bizarre les gens qui aiment bien se faire peur.
00:08 Moi j'aimerais bien avoir moins peur.
00:11 Bah t'as peur de quoi ?
00:13 T'es sérieux là ?
00:14 La terre brûle, on va tous mourir et personne ne fait rien.
00:17 Je peux vous offrir quelque chose ? Un café ? Un thé ?
00:21 Un... un masque.
00:23 Un quoi ?
00:24 Un FFP2.
00:25 Et du coup la fête c'est pour quoi ?
00:27 C'est pour l'Earth Tower ?
00:29 L'Earth quoi ?
00:30 Earth Hour.
00:31 L'heure de la terre.
00:33 Non c'est... ça la fait du boudin.
00:36 Vous rêvez pas d'un nom meilleur des fois ?
00:38 Un nom de comment ?
00:42 Le monde d'après, rappelez-vous quand Emmanuel Macron a été élu en 2017.
00:50 Nous sortions du monde d'avant
00:53 pour rencontrer les ferveurs modernistes et post-modernistes du monde d'après.
00:58 Et puis on a vu que le monde d'après ressemblait tout à fait au monde d'avant.
01:02 Mais heureusement un cinéaste s'est levé
01:04 qui a fait lui le monde d'après.
01:06 Le monde d'après 1, le monde d'après 2, le monde d'après 3.
01:10 Des contes, des petits contes.
01:12 Ironiques, cruels, amusants, avec des comédiens qui n'en faisaient qu'à leur tête.
01:18 Des sketchs absolument formidables.
01:21 Et puis avec vraiment...
01:25 Des budgets, on en parlera, mais que je ne veux pas qualifier.
01:29 Avec pratiquement rien.
01:31 Un cinéaste qui s'appelle Laurent Firod
01:33 a fait un malheur avec des films
01:36 qui sont la température de notre temps.
01:39 Avec des sketchs tout à fait intéressants.
01:42 On va en parler avec des néorururu végans, des médecins corrompus,
01:46 des actrices cherchent leur niche, des psychanalystes criminels, des écologistes fanatiques
01:50 et des ratons laveurs.
01:52 Non, non, y'a pas de ratons laveurs, ça c'est chez Prévert.
01:54 Voilà, on va parler avec Laurent Firod
01:58 qui fait un cinéma comme on aimerait en avoir beaucoup, beaucoup, beaucoup plus
02:03 et qui ne coûte pas 420 millions ou contribuables.
02:06 A tout de suite.
02:07 Bonjour monsieur.
02:14 On est vos voisines de...
02:17 Vous venez chercher du lait ?
02:19 Du bon lait de vache ?
02:21 Non, on ne boit pas de lait.
02:24 Du fromage ?
02:24 Non, non...
02:26 Du fromage de vache ?
02:27 Bah non, puis on est véganes en fait, donc...
02:29 Non, oui, on est vos voisines, la petite maison plus bas
02:32 et on voulait savoir si vous pouviez faire quelque chose avec votre coq.
02:35 Le coq ?
02:36 Ouais, bah en fait, enfin, il chante tout le temps quoi.
02:39 Donc c'est un peu saoulant.
02:41 Vous pouvez le mettre dans un endroit insonorisé ? Enfin, je sais pas...
02:45 Ouais, ou sinon, moi j'ai vu un truc sur internet,
02:51 ils font des colliers anti-chant.
02:53 Donc ça se met autour du cou et apparemment ça l'empêche de...
02:56 Après, faut pas que ça lui fasse mal, hein, bien sûr, mais...
02:58 Mais euh...
03:00 Mais où ?
03:02 Bah, je sais pas.
03:03 Putain, ça pue ici.
03:07 L'enfer.
03:08 Ah, mais c'est lui !
03:12 Bah voilà !
03:13 Bah, arrêtez de nous embêter comme ça.
03:15 C'est fini le chant.
03:16 Vous pouvez chanter comme ça.
03:17 Je pense qu'il a compris.
03:19 Il a compris.
03:19 Fabuleux, fabuleux, voilà.
03:25 Les écolos, les écolos qui cherchent évidemment la dépollution, la nature et tout ça,
03:29 mais quand ils arrivent, on leur propose du lait, on propose du fromage.
03:33 Non, non, non, non, c'est le coq qui les emmerde !
03:35 C'est le coq qui ne supporte plus.
03:37 Voilà, c'est un des sketchs du monde d'après 3 de Laurent Firod.
03:42 Ce film vient de sortir le 22 novembre.
03:44 Vous pouvez le voir, je vous le dis tout de suite,
03:47 parce que franchement, ça vaut le coup.
03:49 Vous passerez une heure et demie de grand bonheur sur player.com.
03:53 Player, P-L-A-Y-E-U-R.
03:56 On est français, on ne l'est pas, hein.
03:57 Player.com.
03:58 Ou alors, lemondeapres3toutattaché.com.
04:01 Lemondeapres3toutattaché.com.
04:04 Et si vous voulez aller au cinéma, si vous passez par Paris,
04:06 parce que ce sera bientôt ailleurs, mais pour le moment,
04:09 c'est le samedi et le dimanche à 19h,
04:12 à l'espace Saint-Michel, donc au quartier latin, bien sûr.
04:17 Les samedis et les dimanches à 19h.
04:19 Et vous pourrez avoir un débat après avec l'auteur lui-même,
04:22 qui, je vous assure, est doué de la parole,
04:24 ce qui est quand même très très rare chez les cinéastes.
04:27 Donc on est content de le rencontrer.
04:29 Alors, Laurent Firod, on vous a connu avec Lemondeapres1,
04:34 Lemondeapres2, et voici Lemondeapres3.
04:38 Alors, d'abord, vous avez été quand même un cinéaste,
04:41 je dirais, du système au départ, hein.
04:44 Vous avez été quand même connu comme cela, etc.
04:47 Et puis tout d'un coup, vous êtes passé de l'autre côté de la barrière.
04:50 Alors, racontez-nous un peu, d'abord, pourquoi ce changement ?
04:54 Qu'est-ce qui s'est passé ?
04:55 - Alors, c'est pas vraiment un changement,
04:57 parce que j'étais déjà, j'avais un bon pied de l'autre côté,
05:00 dans la force obscure, je dirais.
05:02 Mais donc, je gardais toujours, enfin, je faisais ma petite carrière normale
05:08 avec France Télévision, Canal+, tout ça.
05:10 - C'est-à-dire réalisateur, voilà.
05:12 - Réalisateur, auteur, voilà.
05:14 Mais en parallèle, je faisais aussi des films de court-métrage en totale liberté.
05:18 Parce que c'est vrai que, à force de mariner, je dirais, dans le système
05:23 où on est toujours prisonnier de sujets, enfin, d'acteurs, etc.
05:27 Donc j'en avais un peu marre.
05:29 Donc je voulais garder cette liberté.
05:31 Et il y a un moment donné où je me suis dit,
05:33 pourquoi se limiter au court-métrage ?
05:35 Autant faire des films qui sortent en salles, des longs-métrages.
05:37 Et je me lance, comme ça, voilà.
05:39 Et j'ai fait "Le Monde d'Après-1".
05:40 - Et "Le Monde d'Après-1", qui est sorti ici, je viens de ça,
05:43 il est sorti en octobre 2022.
05:45 - C'est ça, il y a à peu près un an.
05:47 - Et alors, en fait, qu'est-ce qui vous a amené à faire ?
05:51 Parce que dès "Le Monde d'Après-1", on le voit,
05:54 des sketchs, en fait, vous racontez un peu la société d'aujourd'hui,
05:58 sous toutes ses coutures, les bobos parisiens, l'environnement, le wok.
06:04 Enfin, vous abordez absolument tout et vous flinguez très gentiment,
06:08 d'ailleurs, absolument tout.
06:09 Qu'est-ce qui vous a amené à ça ?
06:11 Comment vous êtes venu ?
06:13 - C'est simple, il suffit, je pense, de regarder France Télé, le soir, par exemple, ou Netflix.
06:19 Et là, tout à coup, on a le sentiment que les sujets tournent un peu en rond,
06:23 on voit un peu toujours les mêmes têtes.
06:25 Et c'est en réaction, en fait, j'en avais marre.
06:28 J'en avais marre de voir toujours les mêmes sujets, la même propagande,
06:31 il ne faut pas se cacher.
06:33 Donc, pour moi, c'est quand même évident que le cinéma, enfin l'art en général,
06:38 doit montrer le réel.
06:41 Et j'en avais vraiment assez, et j'en ai encore assez aujourd'hui,
06:43 de voir des films qui nous décrivent un réel totalement faux, totalement bidon,
06:50 où ils veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
06:53 Et je voulais montrer un peu, d'une manière ironique, sarcastique, satirique,
06:58 ce monde réel dans lequel je vis.
07:01 Ah, bien entendu, je n'ai trouvé aucune subvention pour ça.
07:04 - Ah oui, vous avez cherché, vous n'avez aucune subvention.
07:08 - Ah non, je n'y ai même pas.
07:10 - Vous n'y avez même pas cherché.
07:12 - Je n'y ai même pas cherché, parce que je les connais.
07:14 Enfin, je les connais très bien, vu que j'ai travaillé avec eux pendant des années,
07:17 et je savais que de toute façon, c'était impossible.
07:20 Donc, en plus, je voulais garder ma liberté.
07:23 Donc, quand on fait des films sans vraiment beaucoup d'argent,
07:28 même très peu d'argent, vous l'avez évoqué au début,
07:31 je les ai faits quasiment avec rien, mais pour moi, c'était le prix de ma liberté.
07:35 C'est-à-dire qu'on ne m'a pas imposé un casting, on ne m'a pas posé de sujet.
07:39 - Je vous ai rappelé, combien était le budget du "Monde d'après 1" ?
07:42 - 500 euros.
07:43 - 500 euros ! Vous avez fait un long métrage avec 500 euros !
07:46 - Oui, je sais, ça peut paraître bizarre.
07:49 - Bizarre, ça peut paraître complètement fou, là !
07:51 Appelez la police ! Appelez la police !
07:54 C'est pas possible, appelez les infirmiers, dites-moi tout !
07:57 - Non, mais ce qui est marrant, je crois que ça participe d'ailleurs,
08:01 quand on voit, c'est assez incroyable,
08:04 quand on voit les critiques de mes films dans la presse mainstream subventionnée,
08:09 on critique bien sûr les sujets qui sont évoqués,
08:12 qui sont bien entendu totalement politiquement incorrects,
08:16 mais on me reproche surtout d'oser faire des films sans subvention.
08:20 Ce mec-là, on ne lui donne pas d'argent, et pourtant il s'obstine à faire du cinéma.
08:25 Quand il voudrait évidemment que si je n'ai pas de subvention du système, je ferme ma gueule.
08:30 Ben non, aujourd'hui on peut faire des films en toute liberté,
08:33 faire du cinéma aujourd'hui avec les moyens techniques,
08:37 ça peut ne coûter vraiment trois fois rien, donc autant le faire.
08:41 J'espère que, pour l'instant, c'est vrai que je suis un peu le seul sur le marché,
08:45 mais j'espère que ma démarche sera suivie.
08:48 - Eh oui, alors en fait, vos acteurs sont bénévoles, enfin j'imagine.
08:51 - Alors oui, sur les 500 euros, j'ai payé tout le monde bien entendu.
08:56 Non, non, ils étaient bénévoles, tout le monde était bénévole,
09:01 mais comme le film a eu un succès, en fonction bien sûr,
09:06 c'était difficile de trouver des salles de cinéma, etc.,
09:08 le film quand même est resté six mois à l'affiche.
09:10 Je pense qu'il y a peu de films en France qui peuvent avoir ce palmarès.
09:15 Donc j'ai pu les payer après coup, et voilà.
09:19 - Et le second, le monde d'après nous, vous a coûté combien ?
09:23 - Je crois, je n'ai pas fait le compte, mais je crois que comme il y avait un peu plus de comédiens,
09:27 donc on a dû manger un peu plus de pizza surgelée, ça a dû me coûter je pense 600, 650.
09:34 - Incroyable, incroyable. Et les sujets, alors justement,
09:37 rentrons après, on va parler, parce qu'il faut quand même évoquer quelque chose.
09:41 Je ne sais pas combien a coûté le film de Bernard Halevy, le troisième film sur le crâne,
09:46 il fait des films sur le crâne tous les deux mois, enfin tous les ans, je me souviens.
09:49 Mais enfin, il a coûté, je crois, je ne sais pas combien, 300 000 euros,
09:53 ou bien beaucoup plus que ça. - Oh, je pense plus,
09:55 parce que 300 000 euros, ça me paraît bien fait à mon avis.
09:58 - Et Camila Jordana qui a fait son film là aussi.
10:03 - Alors les entrées ne le suivent pas, j'ai l'impression.
10:05 - Les entrées ne suivent vraiment pas, mais en même temps,
10:07 ce qui est terrible avec le système français, c'est que ça ne les gêne absolument pas en fait.
10:11 - Oui. - C'est ça qui est redoutable.
10:13 Parce que, je pense que les gens se disent encore,
10:18 parce qu'il y a une sorte de mythologie comme ça autour du CMA,
10:22 c'est-à-dire qu'on pense spontanément, naïvement, que quand on veut faire un film,
10:27 on se présente avec un scénario devant un producteur, le producteur lit le projet,
10:32 et quand ça va faire un film qui va plaire au public, je finance le film.
10:34 Ça ne marche absolument pas comme ça. - Alors comment ça marche ?
10:37 - Ça marche, on arrive chez un producteur, on lui parle du projet,
10:41 il ne va pas lire le scénario, c'est beaucoup trop long,
10:43 il va lire juste un pitch sur une page, et il va se dire, la grande question,
10:47 est-ce que je peux trouver une subvention avec ce sujet-là ?
10:50 C'est tout, c'est la seule question que le producteur se pose.
10:52 - La question fondamentale, ce n'est pas ce que ça vaut, ce que le scénario vaut, la qualité, non, non.
10:56 Est-ce que je vais trouver des subventions ? - Voilà, c'est ça.
10:59 La vraie question, elle est là. - Alors comment commence la chasse aux subventions ?
11:02 C'est intéressant de démonter la mécanique. - Bien sûr, la chasse aux subventions,
11:06 on dépose un projet au CNC, je pense que tout le monde sait à peu près.
11:10 - Centre national du cinéma. - Voilà, le CNC qui est financé
11:14 en grande partie par le cinéma américain, parce que sur chaque billet acheté au cinéma,
11:19 il y a une taxe qui est importante, qui est reversée au CNC,
11:22 et qui est reversée après aux productions qui doivent investir dans le cinéma.
11:27 C'est un argent où il y a une obligation d'investissement.
11:30 - Au départ, c'est pavé de bonnes intentions, en suivant le cinéma français, très bien.
11:35 - Très bien, mais bon après... - Mais après, oui, on verra quel cinéma.
11:38 Alors donc, ça arrive à là, et après donc ? - Après, il y a bien sûr les chaînes télé,
11:43 qui sont également soumises à des obligations d'investissement.
11:47 Canal+ doit investir dans le cinéma français, TF1, France 2, etc.
11:53 Et après, il y a aussi tout le système des Sofica, enfin c'est toujours,
11:57 c'est ce qu'on appelle l'exception culturelle française,
12:00 il y a des obligations d'investissement, parce que aujourd'hui,
12:03 comme on voit que les films français en règle générale,
12:06 c'est très très rare un film qui rapporte vraiment de l'argent, c'est exceptionnel même.
12:10 Donc aujourd'hui, le cinéma français est totalement déficitaire,
12:14 mais néanmoins, grâce à ce système, ou à cause de ce système,
12:18 parce que moi je pense pas que ça soit vraiment une très très bonne solution,
12:22 parce que tout le monde est très très bien payé, c'est pour ça qu'on sort des pléiades de films.
12:25 - Bien sûr. - Attendez, est-ce qu'on l'arrive,
12:27 parce que moi, je ne le nommerai pas, parce que,
12:29 une des personnes qui sont totalement dans le système du cinéma,
12:33 me dit que encore aujourd'hui, peut-être c'est moins vrai,
12:36 que par exemple, un producteur qui investit dans un film,
12:39 même s'il n'a pas un spectateur, je parle s'il a la totalité des subventions
12:43 qu'il peut avoir, Télésvisions, Sofica, Centre du cinéma, etc.,
12:47 il peut s'en sortir avec beaucoup d'argent dans sa poche,
12:51 même s'il n'a pas eu un spectateur. C'est vrai ça ?
12:53 - Exactement, c'est totalement vrai.
12:55 Et d'ailleurs, c'est-à-dire que si le système était, je dirais, honnête,
12:59 le producteur du film de Camélia Giordana, devrait mettre la clé sous la porte.
13:05 - Ben oui. - Mais ce n'est pas le cas.
13:07 Donc il y a un problème. - Oui.
13:09 - Voilà, donc... - Oui, il peut y avoir,
13:11 il y a bien 15 spectateurs par séance, mais voilà.
13:14 - Mais tout le monde a été grassement payé, tout le monde est très content.
13:18 Bon là, ça a été tellement gros l'échec que quand même, voilà,
13:21 ils s'en sont pris un peu, enfin, surtout Madame Giordana
13:25 à la presse d'extrême droite qui aurait fait un bas de bosse.
13:28 - Oui, d'ailleurs c'est la fachosphère, c'est à cause de la fachosphère.
13:31 - Toujours, toujours, toujours.
13:33 - Ses raisins sont trop verts et bons pour les goujats.
13:36 Mais alors, dites-moi, le système, quand même, fonctionne encore comme ça ?
13:40 Oh, je ne comprends pas Laurent Filode, on est tous dans une crise,
13:43 il y a des problèmes de chômage, de pouvoir d'achat, etc.
13:47 Le cinéma français échappe à ça pour le moment ?
13:49 - Pour l'instant, oui.
13:51 - Il échappe complètement.
13:53 - Oui, c'est une caste de privilégiés qui profite d'un système,
13:56 et c'est bien pour ça d'ailleurs que c'est très difficile
13:58 pour les gens qui veulent débuter dans le CMA
14:00 de rentrer dans ce système-là, parce qu'il y a un gâteau qui est important,
14:04 et ceux qui font partie de la caste se partagent le gâteau.
14:08 Il reste des miettes, bien entendu, mais ce ne sont que des miettes,
14:12 et ces miettes-là ne sont données que si on se soumet
14:16 à la doxa absolue, totale, du CMA, qui est toujours un CMA,
14:22 on le voit de toute façon, le CMA français est divisé en deux.
14:26 Il y a les films qui sont soi-disant des comédies familiales
14:30 avec des sujets qui ne vont pas très très loin,
14:33 mais qui ne remettent jamais en cause,
14:35 où il n'y a pas un message derrière, enfin vraiment ça reste très très plat,
14:38 ou alors les films d'auteurs, alors lui qui est complètement,
14:41 enfin c'est-à-dire que les salles sont absolument vides,
14:44 mais ça reste toujours un message de propagande,
14:46 donc il ne faut pas se leurrer, je crois que personne n'est vraiment dupe,
14:49 mais voilà, ce sont des CMA qui génèrent de l'argent de subvention,
14:53 et non pas de l'argent du public, donc on est dans un système pourri,
14:57 pour moi l'exception culturelle française, il faut arrêter.
15:00 - Oui, parce que si vous voulez, on fait des films,
15:02 mais on ne fait pas des films pour le public,
15:04 on fait des films pour l'entre-soi, et pour les ménines de Vélasquez,
15:09 on est entre nous, on se coagule et on se congratule.
15:13 - Mais je ne pense pas, si on prend par exemple le film de BHL,
15:16 qui a été un flop absolu, - C'était un flop total, je crois.
15:20 - Un flop total, c'est-à-dire que c'était extraordinaire,
15:22 il cumule le flop CMA et le flop télé,
15:24 il y a donc les deux, donc c'est assez rare.
15:27 - Oui, il paraît qu'il s'est parti sur France 2 le dernier,
15:29 et que ça a été un flop d'audience absolu.
15:32 - Un flop total, mais je suis certain que pour Bernard Henri-Lévy,
15:37 c'est-à-dire que si le public n'est pas venu voir son film,
15:42 c'est parce qu'il est trop bête, pour le comprendre.
15:45 - Il est trop bête ou trop fasciste.
15:47 - Oui voilà, en tout cas, ils sont mauvais.
15:49 - C'est l'équivalent. - Ils sont mauvais, ils sont dégueux, ils puent.
15:52 - Ils ne sont pas trop méchants.
15:54 Mais dites-moi, vous ne l'aimez même pas,
15:57 on voit très bien comment fonctionne le système,
16:00 et vous me dites que pour le moment,
16:02 cette grosse entreprise ne connaît pas la crise.
16:04 - Non. - C'est étonnant quand même.
16:07 - C'est vraiment étonnant, il pleure misère tout le temps,
16:11 et il pleure tout le temps misère, et c'est vrai que...
16:14 - Au nom de la culture, de l'exception cinématographique,
16:17 le cinéma français... - On ne peut pas laisser mourir le cinéma français.
16:21 Donc voilà, après, c'est un gaspillage d'argent monumental.
16:27 - Et puis qui paye ? On sait très bien qui paye.
16:30 Mais Laurent Firod, vous ne venez même pas essayer,
16:33 franchement, quand vous avez commencé le monde d'après,
16:36 je ne vais même pas demander rien.
16:40 - Oh non, ça m'aurait d'ailleurs fait mal si j'avais eu une subvention.
16:44 Non, non, il n'y avait aucun risque.
16:46 Parce qu'en fait, à l'origine, le point de départ,
16:49 c'était que j'avais fait un court métrage qui envoyait un peu du lourd,
16:54 au point de vue... - Du courrier.
16:57 - Et c'est le poil. Et donc je m'inscris à un festival
17:01 où je connaissais très bien les gens qui faisaient la sélection.
17:05 Et là, j'entends dire "bon, ton film est très bien,
17:09 mais le problème, c'est que comme on a des subventions pour le festival,
17:11 on ne peut pas le passer." - Ah, carrément ?
17:13 - Oui, carrément. Et là, je me suis dit "ah, mais c'est très bien, ça !
17:16 Ça veut dire que j'appuie là où ça fait vraiment mal, donc on continue."
17:19 Donc ça m'a donné un immense coup de pied.
17:21 - Donc ils n'ont pas passé, au revoir. - Ah, bien sûr, ils n'ont pas passé.
17:24 - Ah, sinon on les risquait de perdre leurs subventions, etc.
17:27 - C'est intéressant, vraiment. Très méga-scanarelle, méga-je...
17:31 Et alors comment... On va en parler d'ailleurs, Laurent Firod,
17:37 et ça vous a encouragé à dire "bon, je vais faire ce genre de cinéma,
17:40 je vais faire ça, je vais choisir mes sujets et je vais y aller."
17:44 - Absolument, absolument, parce que j'avais déjà...
17:46 Avant, j'avais fait pas mal de courts-métrages également
17:49 où il y avait des sujets un peu...
17:51 où il y avait un biais qui était un peu différent de la...
17:54 Enfin, c'est même pareil pour les courts-métrages,
17:56 j'ai jamais demandé une subvention.
17:58 Donc voilà, je faisais mes films à côté,
18:01 qui remportaient d'ailleurs souvent des prix des festivals,
18:05 des festivals un peu, je dirais, un peu dans la marge aussi.
18:08 Je suis jamais allé dans les gros festivals,
18:11 où ils avaient un peu trop peur de ça, et voilà.
18:13 Mais en tout cas, je savais que les films
18:16 avaient un très bon accueil du public,
18:18 et c'est ça qui m'a encouragé en effet à me dire
18:21 "non, non, il faut persévérer dans cette voie-là."
18:24 Je suis arrivé à un âge avancé,
18:27 où on se pose des questions sur un peu ce qu'on fait,
18:31 c'est-à-dire que est-ce que je fais du cinéma
18:34 juste pour gagner ma vie,
18:35 ou est-ce que je fais du cinéma pour dire quelque chose ?
18:37 Donc voilà, la question est répondue pour moi.
18:39 - Alors, on va en parler, effectivement,
18:41 parce que Laurent Firod fait du cinéma pour dire quoi ?
18:44 Alors maintenant, au bout de trois versions du monde d'après,
18:47 on le sait, et on va en parler tout de suite,
18:49 après cette petite pause.
18:51 La culture dans tous ses états, André Bercoff.
18:57 - Si vous avez des symptômes, n'appuyez pas le médecin,
19:02 restez chez vous, prenez du paracétamol.
19:04 - Les hôpitaux étaient en gange et il fallait réagir.
19:11 - N'allez pas voir les malades.
19:13 - Il fallait les protéger avant tout.
19:15 - Vous pouvez pas les contraigner. - Oui, bien sûr.
19:18 Aujourd'hui, nous décomptons 545 morts.
19:29 - Vous le faisiez avec une voile et un ton.
19:32 J'adorais ça.
19:34 Ne sortez pas de chez vous, restez enfermés.
19:41 Et puis le confinement dans le confinement, c'était pas mal aussi.
19:45 Pour le réveillon, si vous voulez pas tuer papi ou mamie,
19:50 enfermez-les dans la cuisine et vous leur donnerez
19:53 une petite part de bûche pour le dessert.
19:55 Vous étiez terribles.
19:58 - Je préfère me concentrer sur la route, si ça vous embête pas.
20:02 - Pardon, je vais me taire.
20:05 - Non, c'est pas un extrait de France 2 ou de TF1
20:16 avec Jérôme Salomon dénumérant.
20:18 C'est pas du tout un extrait de ce que nous avons vécu
20:21 en 2020, 2021.
20:23 Non, pas du tout.
20:26 C'est un extrait de France 2, dans le monde d'après Troyes
20:28 de Laurent Firod.
20:30 Mais dites-moi, Laurent Firod, vous êtes vraiment un esprit
20:33 sulfureux, je dirais même conquestataire.
20:36 Je me demande si après cette émission, je ne devrais pas
20:39 appeler la police.
20:41 Parce que vous osez critiquer la gestion du Covid
20:44 dans vos sketchs.
20:46 - J'en ai bien peur, oui, je sais.
20:48 J'ai peur.
20:50 - Comment vous choisissez les thèmes ?
20:54 - Pour cette histoire, dont on a entendu un extrait,
20:57 ça m'amusait de voir tous ces médecins de plateau
21:00 qui ont essayé de nous faire peur
21:03 d'une manière épouvantable dans les années 20 et 21.
21:06 Et comment ils s'en sortent aujourd'hui ?
21:08 Il y a un petit retournement de veste,
21:11 une certaine remise en cause, on essaie de cacher
21:14 la crotte du chat sous le tapis.
21:17 Et je me suis amusé à me dire, tiens,
21:20 si ce médecin de plateau rencontrait quelqu'un
21:23 qui était une forte tête au départ,
21:26 qui a un regard très critique sur les paroles
21:29 qui ont été prononcées par ce médecin de plateau,
21:31 qui lui-même, à travers l'histoire, va se retrouver
21:34 confronté à ses propres démons.
21:36 Il y aura un retour de bâton assez cruel.
21:40 Donc je me suis amusé à voir comment ça pouvait se passer.
21:43 - Oui, et le résultat est vraiment assez hilarant, je dois dire.
21:47 Parce que c'est vrai qu'on voit déjà, d'ailleurs,
21:49 certains médecins de plateau.
21:51 Le syndicat Santé-Liberté a épinglé les bonimenteurs.
21:56 On ne va pas nommer, il y en a déjà trois qui ont été nommés par eux.
21:59 Les bonimenteurs.
22:01 Et ça dit bien ce que ça veut dire pour, effectivement,
22:03 avoir un peu outrepassé et oublié le serment d'Hippocrate.
22:07 - Oui, absolument.
22:09 - Qu'on appelle aujourd'hui le serment d'Hippocrate.
22:12 Et le reste, quand même, parce qu'il y a énormément...
22:16 Je rappelle quand même les véganes,
22:18 on en a parlé avec le Coq, le médecin corrompu,
22:21 la psychanalyse écologiste.
22:22 Mais c'est quoi ? C'est en lisant le journal,
22:24 en regardant autour de vous, que vous vous dites,
22:26 tiens, je vais traiter ce sujet ?
22:28 - Oui, voilà, c'est en regardant autour de soi,
22:31 en écoutant ce qu'il se passe.
22:34 Non, c'est vraiment en regardant le réel.
22:37 Voilà, en regardant le réel et aussi en regardant
22:40 ce que la fiction nous dit de ce réel.
22:43 Et de s'apercevoir que les sujets que je vais traiter
22:46 ne sont jamais montrés ailleurs.
22:48 C'est ça qui est fou, quoi.
22:50 Comme celle-ci avec Amène Saint-Plateau
22:53 qui rencontre un gars...
22:55 - Oui, on ne l'a jamais vu.
22:57 - On ne le verra jamais, ça j'en suis sûr.
22:59 C'est ça qui est terrible.
23:01 Donc il faut le faire.
23:03 Voilà, donc je le fais.
23:05 - Et c'est vrai pour tous les sujets
23:07 que vous avez pris dans tous les mondes d'après.
23:10 - Oui, bien sûr.
23:12 C'est bien pour ça que la presse bien pensante,
23:15 ce genre de terrama, m'incendie totalement.
23:18 Pour mes films, dans "Terrama",
23:21 j'aurais fait une saga irrespirable.
23:23 - Quel compliment !
23:25 Une saga irrespirable !
23:27 Mais il n'y a pas un cinéaste polanski
23:29 qui aurait rêvé d'avoir ça !
23:31 Tous Tarantino, ils craigneraient pour ça !
23:34 C'est intéressant.
23:36 Comment vous choisissez les interprètes ?
23:38 - Les acteurs, moi, c'est-à-dire que...
23:41 J'aime beaucoup les comédiens.
23:43 Je travaille souvent avec eux.
23:45 Je fais des trainings de comédiens,
23:47 où on travaille ensemble.
23:49 Et en fait, je ne fais pas de casting.
23:51 Je rencontre les comédiens comme ça.
23:53 - Ils sont des comédiens ?
23:55 - Ils sont tous pros.
23:57 - C'est ça.
23:59 Ce n'est pas des gens que vous prenez
24:01 dans la rue ou des copains, etc.
24:03 Ce sont des comédiens professionnels.
24:05 - D'accord.
24:07 - Qu'on voit parfois dans des téléfilms,
24:09 mais ils n'ont jamais la chance d'avoir un premier rôle.
24:12 Ils ne font pas partie de l'oligarchie du cinéma.
24:16 Mais en tout cas, ce sont des comédiens professionnels
24:19 que j'estime beaucoup.
24:21 Ils ont un talent immense.
24:23 Et en plus, c'est un moteur pour moi.
24:25 J'aime bien traiter de sujets qui ne sont traités nulle part
24:29 avec des comédiens que l'on ne voit pas si souvent que ça.
24:33 - Et tous sont acceptés bénévolement ?
24:36 - Absolument.
24:38 Sur le 3, j'ai pu réussir à avoir un tout petit peu d'argent.
24:42 J'ai pu leur donner un cachet.
24:45 - Mais c'est un peu faramineux.
24:47 - Mais voilà, il est arrivé au budget.
24:49 Mais faramineux de 100 000 euros.
24:51 C'est une production hollywoodienne pour Laurent Firod.
24:54 Il est chez les 20th Century Fox et les Warner Brothers.
24:57 Mais en général, ils ont accepté.
24:59 Ils ont dit "OK, on joue le jeu".
25:01 - Oui, parce que déjà, c'est vrai qu'on se connaît depuis longtemps.
25:04 C'est des gens avec qui je travaille depuis longtemps.
25:07 Avec qui j'avais fait des courts-métrages aussi auparavant.
25:10 On se connaît souvent depuis pas mal d'années.
25:13 On est des amis. Je les connais très bien.
25:16 Ils me font confiance.
25:18 Il y a une confiance réciproque.
25:20 On s'amuse beaucoup sur le tournage. C'est indéniable.
25:23 - C'est important. Et ça se voit d'ailleurs.
25:26 Parce que c'est formidable.
25:28 C'est vrai, les mollets des vertueux cyniques,
25:31 les névrosés du CO2, les fanatiques de l'ordre sanitaire.
25:34 J'adore le sensitive Ryder.
25:36 Vous savez, le type qui fait attention.
25:38 Mais alors vous y allez. En fait, c'est la foire du trône.
25:41 Vous flinguez le wokisme, le politiquement correct.
25:44 Vous flinguez les bobos, les gauchos-bobos, les bien-pensants, etc.
25:48 - Je me flingue à tout va.
25:50 - Vous avez ce côté, vous tirez plus vite presque que votre ombre portée.
25:55 Mais alors, les sujets...
25:58 Vous écrivez, oui. Vous écrivez les répliques ?
26:01 - Oui. - Vous écrivez tout. Le scénario ?
26:04 - Oui, en fait, c'est beaucoup de travail en réalité.
26:07 J'ai mon scénario. On fait des lectures avec les comédiens.
26:11 Je modifie des choses parfois.
26:13 On trouve des choses ensemble.
26:15 - Mais c'est écrit, c'est scénarisé complètement ?
26:18 - Totalement. Il n'y a aucune impro.
26:21 Comme j'essaie de tourner vite,
26:25 il faut que tout soit vraiment très très prêt,
26:29 très très abouti quand on arrive sur le tournage.
26:32 - Très précis. - Très précis.
26:34 Chacun sait parfaitement ce qu'il a à faire.
26:36 Comme c'est moi qui m'occupe aussi de l'aspect technique de l'image.
26:40 - C'est vous qui filmez ? - Oui.
26:41 - C'est ça. - Oui, c'est ça.
26:43 On fait des films un peu de manière artisanale.
26:45 J'ai une expérience de caméraman et de monteur.
26:47 - Combien de temps d'expérience vous avez, Laurent ?
26:50 - Depuis 40 ans. - Ah oui, d'accord.
26:53 Vous avez eu certaines expériences, disons-le.
26:56 Vous filmez à caméra, enfin...
26:58 - Oui, je filme. C'est moi qui filme.
27:01 Je fais la lumière également avec un assistant.
27:04 Après, c'est moi qui fais le montage.
27:06 Mais même sur des films auparavant plus gros,
27:09 où il y avait un gros budget, des films où il y avait des subventions, etc.,
27:13 je faisais moi-même le montage également.
27:15 C'est quelque chose que j'aime bien.
27:17 J'aime bien faire du cinéma, j'aime bien fabriquer le film.
27:21 - Oui, vous ouvrez le tout, etc.
27:23 Et en fait, vous n'avez pas pensé dans ce monde...
27:27 C'est toujours des sketchs.
27:29 Vous n'avez pas pensé faire un long métrage avec une histoire
27:32 qui engloberait un peu tout ça ?
27:34 - Si, le prochain. - Ah, le prochain.
27:36 Ah, ben voilà.
27:38 Je ne veux pas spoiler, mais vous avez en effet trouvé.
27:41 Absolument.
27:43 - Parce qu'il pourrait y avoir un film qui montrerait le miroir
27:46 de cette France, enfin, du pays dans lequel nous vivons.
27:50 - Complètement.
27:52 Mais dans mon prochain film, que je compte tourner bientôt,
27:55 parce que moi, j'aime bien tourner,
27:57 donc je ne vais pas rester les mains dans les poches comme ça.
27:59 Donc, en effet, il y aura une histoire qui va englober, bien sûr,
28:02 beaucoup de personnages également,
28:04 où il y aura beaucoup de croisements entre personnages, d'histoire.
28:06 Mais il y aura une histoire globale.
28:08 - C'est un film de sketch ou de conte.
28:09 - Oui, c'est ça.
28:11 Ce sont des contes, ce sont des récits.
28:13 Alors, ça m'intéresse.
28:15 Alors, reparlons du 1, parce que vous avez commencé à l'1 et le 2.
28:19 Est-ce que les gens, au départ, à première projection, etc.,
28:22 étaient surpris, étaient plutôt heureux, ça ?
28:25 On peut le dire, plutôt heureux.
28:27 Moi, j'en ai vu, j'ai vu les 2, j'ai vu les 3.
28:29 Mais enfin, j'ai vu le 3 en privé, le 3,
28:31 mais j'ai vu les gens étaient plutôt très heureux.
28:34 Et d'ailleurs, ça se voit, puisque samedi et dimanche,
28:37 c'est plein, c'est plein.
28:38 On refuse même du monde, c'est formidable.
28:40 J'en suis ravi.
28:42 Je pense qu'il y a aussi peu de films français qui peuvent se tardier de ça.
28:46 Donc, j'en suis vraiment, vraiment ravi.
28:48 Après, pour le 1, quand le film a été...
28:51 J'ai eu un mal de chien à trouver une salle, pour le 1.
28:54 - Ah oui ! - Mais la croix, la bannière !
28:56 - Même une salle ! - Même une salle !
28:58 Ah oui, non, non, vraiment, c'était terrible.
29:00 C'était un film où il n'y avait pas une tête d'affiche.
29:03 Le sujet était quand même...
29:06 Oh là là, mon Dieu, attention, danger !
29:08 Donc, j'ai eu vraiment beaucoup, beaucoup de mal.
29:11 J'en ai finalement trouvé une.
29:13 Et là, des gens curieux sont venus.
29:16 Et il y a eu un bouche à oreille, et en fait...
29:19 - C'est le bouche à oreille qui a marché ! - C'est le bouche à oreille qui a marché.
29:22 Et le film est resté 6 mois à l'affiche.
29:24 Donc, c'est une très, très belle expérience.
29:26 - Et comment... Qu'est-ce que vous disaient les gens ?
29:28 En sortant ? - Il y en avait beaucoup.
29:30 Comme sur le 1, j'avais beaucoup traité le post...
29:35 Le post... La post-folie sanitaire.
29:39 - Du Covid, oui, bien sûr. - Vous avez dit le mot, attends !
29:42 - Ah ! - C'est plus court !
29:44 - Et... - Attendez, je vais dire...
29:46 Péronne, péronne ! Raoult, Raoult !
29:49 C'était terrible !
29:51 Et alors, oui, comment ils réagissaient ?
29:53 - Il y en a beaucoup qui étaient...
29:55 Qui ne voulaient plus remettre les pieds dans une salle de cinéma, en fait.
29:58 Ils ne voulaient plus, parce qu'on leur avait dit...
30:00 Les salles de cinéma, ce n'est pas pour vous.
30:02 Vous n'avez pas le pince, machin, etc.
30:04 Donc, comme ils avaient entendu parler du film par des proches,
30:09 des amis, la famille, ils sont venus,
30:12 et ça leur a fait un plaisir immense de se retrouver ensemble.
30:15 Ils ont dit "Nous ne sommes pas seuls."
30:17 Et non, nous ne sommes pas seuls.
30:19 Il y a beaucoup de gens qui pensent que, comme nous,
30:21 on y va, on se retrouve, on parle, on discute.
30:23 Et ce qui était très chaleureux et formidable,
30:25 c'est qu'après chaque projection, il y avait un débat.
30:27 Et les gens se parlaient entre eux.
30:29 - Vous étiez là, vous faisiez le débat. - J'étais là !
30:32 Et les gens parlaient entre eux.
30:34 On se retrouvait même au café après.
30:36 Donc, ça a été une très belle expérience,
30:38 qui a donc duré quasiment un an.
30:40 Où là, j'ai rencontré des milliers de gens,
30:43 et ça a été formidable.
30:45 Une expérience humaine extraordinaire.
30:47 Ils sortaient de là, ils étaient heureux.
30:49 Oui, vraiment, ça c'est indéniable.
30:51 Incroyable.
30:53 C'était une bouffée d'air frais.
30:55 Enfin, on peut en parler.
30:57 Oui, on a le droit d'en parler, d'en rire,
30:59 d'y réfléchir.
31:01 On a le droit de penser, c'est ça.
31:03 C'est certainement exceptionnel.
31:05 On peut même y penser par un,
31:07 on sait ce qui est bon pour vous,
31:09 on sait ce qui est bon pour vous,
31:11 taissez-vous.
31:13 Et c'est vrai que vos sketches, moi ça m'avait frappé,
31:15 je me disais "mais qu'est-ce qu'il fait celui-là avec son truc ?"
31:17 Non mais c'était simple en plus,
31:19 vous ne racontiez pas, ce n'était pas des grands contes philosophiques.
31:21 Vous donniez des situations précises,
31:23 que tout le monde avait plus ou moins vécues,
31:25 enfin à sa manière.
31:27 Et qu'est-ce que vous disaient les gens ?
31:29 C'est bien d'avoir fait ça ?
31:31 C'est bien d'avoir fait ça,
31:32 on m'a remercié énormément de fois,
31:34 à chaque fois c'était un accueil très chaleureux,
31:37 un remerciement en effet.
31:40 On a le droit d'en parler,
31:42 on a le droit enfin d'y réfléchir,
31:45 et arrêter aussi cette folie
31:48 de nous faire peur tout le temps,
31:50 parce qu'en fait c'est ça le truc,
31:52 on a voulu nous faire peur avec la maladie,
31:54 on veut nous faire peur avec la guerre,
31:56 là c'est la guerre civile aujourd'hui,
31:58 c'est la crise climatique,
32:00 la terre brûle, la peur est partout.
32:03 Et donc vous désamorcez ça,
32:05 vous essayez de désamorcer ça.
32:07 Juste sur les lieux,
32:09 où avez-vous tourné ?
32:11 Parce qu'avec votre budget pharaonique...
32:13 Alors sur le 1 c'était très simple,
32:15 on a tourné chez moi,
32:17 donc ça ne coûtait rien.
32:19 Dans votre appartement ?
32:21 Exactement, sur le 2,
32:23 j'ai convaincu des voisins un peu,
32:25 on a tourné pas mal chez moi aussi,
32:27 des voisins etc,
32:29 et pour le 3,
32:31 comme j'avais un tout petit peu plus d'argent,
32:33 là j'ai pu m'évader
32:35 vers des endroits un tout petit peu plus verdoyants,
32:38 donc il y a beaucoup de scènes qui se passent à la campagne,
32:41 donc je voulais un peu m'extraire de Paris.
32:43 Donc vous avez réussi,
32:45 avec votre budget de 100 000 euros,
32:47 à tourner à la campagne.
32:49 Tout à fait.
32:51 Et en fait,
32:53 on va continuer,
32:55 mais avant de faire la pause,
32:57 au fond,
32:59 est-ce que vous vous sentez beaucoup mieux
33:00 en faisant ce que vous faites aujourd'hui
33:02 que ce que vous faisiez avant ?
33:04 Non pas que vous vous regrettiez avant,
33:06 c'est pas le problème,
33:08 mais est-ce que ça, ça vous stimule ?
33:10 Laurent Firod, ça vous implique plus qu'avant ?
33:12 Oui, ça c'est un déni,
33:14 parce qu'en plus j'ai vraiment arrêté,
33:16 j'ai voulu arrêter de travailler,
33:18 je travaillais pas mal pour la télévision,
33:20 principalement pour France Télé,
33:22 et comme il y a eu,
33:24 ma dernière expérience,
33:26 c'était très très mal passé,
33:28 j'avais eu un ras-le-bol épouvantable,
33:30 du système,
33:32 et là, c'est vrai,
33:34 ça a été une remise en question pour moi,
33:36 importante, à se dire,
33:38 est-ce que je fais des films
33:40 pour mon portefeuille, en gros,
33:42 ça se résume à ça,
33:44 ou est-ce que je veux faire les films
33:46 que je souhaite faire ?
33:48 Donc j'ai répondu,
33:50 je me suis mis en marge,
33:52 je suis un cinéaste en marge,
33:54 c'est indéniable,
33:56 et je pense que je ne reviendrai jamais
33:58 à la télévision,
33:59 je pense que je vais me faire
34:01 un film,
34:03 et je vais me faire un film,
34:05 et je vais me faire un film,
34:07 et je vais me faire un film,
34:09 et je vais me faire un film,
34:11 et je vais me faire un film,
34:13 et je vais me faire un film,
34:15 et je vais me faire un film,
34:17 et je vais me faire un film,
34:19 et je vais me faire un film,
34:21 et je vais me faire un film,
34:23 et je vais me faire un film,
34:25 et je vais me faire un film,
34:27 et je vais me faire un film,
34:29 et je vais me faire un film,
34:31 et je vais me faire un film,
34:33 et je vais me faire un film,
34:35 et je vais me faire un film,
34:37 et je vais me faire un film,
34:39 et je vais me faire un film,
34:41 et je vais me faire un film,
34:43 et je vais me faire un film,
34:45 et je vais me faire un film,
34:47 et je vais me faire un film,
34:49 et je vais me faire un film,
34:51 et je vais me faire un film,
34:53 et je vais me faire un film,
34:55 et je vais me faire un film,
34:57 et je vais me faire un film,
34:58 et je vais me faire un film,
35:00 et je vais me faire un film,
35:02 et je vais me faire un film,
35:04 et je vais me faire un film,
35:06 et je vais me faire un film,
35:08 et je vais me faire un film,
35:10 et je vais me faire un film,
35:12 et je vais me faire un film,
35:14 et je vais me faire un film,
35:16 et je vais me faire un film,
35:18 et je vais me faire un film,
35:20 et je vais me faire un film,
35:22 et je vais me faire un film,
35:24 et je vais me faire un film,
35:26 et je vais me faire un film,
35:28 et je vais me faire un film,
35:30 et je vais me faire un film,
35:32 et je vais me faire un film,
35:34 et je vais me faire un film,
35:36 et je vais me faire un film,
35:38 et je vais me faire un film,
35:40 et je vais me faire un film,
35:42 et je vais me faire un film,
35:44 et je vais me faire un film,
35:46 et je vais me faire un film,
35:48 et je vais me faire un film,
35:50 et je vais me faire un film,
35:52 et je vais me faire un film,
35:54 et je vais me faire un film,
35:56 et je vais me faire un film,
35:57 et je vais me faire un film,
35:59 et je vais me faire un film,
36:01 et je vais me faire un film,
36:03 et je vais me faire un film,
36:05 et je vais me faire un film,
36:07 et je vais me faire un film,
36:09 et je vais me faire un film,
36:11 et je vais me faire un film,
36:13 et je vais me faire un film,
36:15 et je vais me faire un film,
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